Who Am I? Age: 43 ans Date de naissance: 24 juillet 1942 Localisation: Villa Ricci Birth place: Rome en Italie Je suis: le meilleur Song: Back In Black - AC/DC
C’était une belle journée – malgré que l’on soit en octobre. Maria avait profité de ce beau temps pour aller faire du shopping pour le mariage. Elle voulait une tenue adéquate pour l’occasion. Je ne lui avais pas – encore… - dit que Jim allait y aller aussi. Je n’étais pas encore prêt à subir une dispute – surtout que Maria avait retrouvé le sourire depuis qu’on avait eu la nouvelle comme quoi son cancer était opérable.
Putain, pourquoi est-ce qu’il avait fallu que Moriarty invite Jim ?
Je n’avais pas envie de me déprimer avec cette question. J’avais juste envie de profiter du soleil – qui était radieux ! C’est sur ma terrasse que j’avais décidé d’en profiter – un verre de whisky servi par Erik à la main. J’étais sûr que Maria allait en avoir pour l’après-midi avec cette séance de shopping – vous savez ce qu’il en est des femmes et du shopping. Tant mieux, qu’elle en profite – ça me faisait plaisir pour elle.
J’étais bien – j’étais relax et en train de me taper une bonne séance de bronzette en peignoirs sur mon transat. Qu’est-ce qui pourrait venir gâcher cette belle journée ?
-Monsieur, je vais faire quelques courses. Je n’en ai pas pour très longtemps. Pourriez-vous garder un œil sur le petit Tony pendant mon absence ?, demanda Erik en se plantant devant moi.
Ben voilà ! Au moment où je me posais la question fatidique, la réponse m’avait sauté à la figure.
-Ai-je le choix ?, demandais-je en faisant la moue.
-Non, Monsieur,déclara-t-il. -Ok, dis-je en soupirant. Amène-le sur la terrasse, rajoutais-je en montrant un coin de terrasse juste à côté de moi.
-D’accord, Monsieur. Faite attention à ce qu’il ne tombe pas dans la piscine, dit-il avant de s’éclipser pour aller chercher ma vile créature de l’Enfer.
Avec un peu de chance, l’ignoble Bastardo jouera en silence – et me foutra la paix. Je dis bien « avec un peu de chance »…
Erik m’avait amené Tony – ainsi que tous ses jouets – pour le déposer sur le petit coin de terrasse à côté de mon transat qui faisait face à la piscine.
-Je reviens dans une demi-heure environs. Prenez-en soin, dit Erik avant de sortir de la villa.
Tony était concentré sur ses petites voitures – tant mieux. Il n’avait même pas posé un regard sur moi pendant son transfert du salon à la terrasse. Pourvu que ça dure.
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Sujet: Re: Violation Of Privacy [PV T.J.][TERMINE] Mar 29 Aoû - 21:33
Samedi 23 Octobre 1982
T.J savait ce qu’il lui restait encore à faire ; il n’avait plus le choix, à présent. Maintenant qu’il se sentait mieux et qu’il avait oublié les petites humiliations de la semaine, le paparazzi avait les idées claires, le temps et les moyens d’accomplir la mission que lui avait donnée Amon Sorensen quatre jours plus tôt ; il y avait un enfant à la villa de Daniele Ricci et le L.A People paierait le jeune photographe cher pour quelques photos de lui, si possible avec le manager. James avait attendu que toutes les conditions soient favorables pour débuter sa mission – à présent, il se sentait prêt.
Ce début d’après-midi d’Octobre était ardent, comme presque tous les jours à Los Angeles. James avait fini par s’y habituer, en vingt-et-un-ans qu’il vivait ici ; le soleil, la chaleur, les mains moites, cela faisait en quelque sorte partie de sa vie et de celle de près de trois millions d’habitants.
Le photographe était nerveux comme un soir de bal ; ce n’était pas le premier travail qu’il effectuait sur demande, mais il ressentait l’étrange impression que celle-ci était particulière. Qu’elle comptait plus que les autres – mais pourtant, qu’est-ce qui différait vraiment de sa manière de faire habituelle ? Son plan était bien rôdé. Il n’aurait à s’infiltrer nulle part, ni à s’abaisser de nouveau aux basses besognes qu’il répudiait pourtant – la corruption, le chantage, ce genre de choses. Il avait mal agit, c’était vrai ; mais quelques jours avaient passé et il avait effectué un grand travail sur lui-même.
James avait chargé dans sa Dodge Challenger grise tout ce dont il avait besoin, dans un grand sac brun – son appareil photo reflex, son trépied, et bien évidemment l’objet sur quoi tout reposait ; le zoom que lui avait prêté son ami Zach, de sa boutique de photographie préférée du centre-ville, à condition qu’il lui donne un petit pourcentage sur les photos qu’il prendrait avec, afin qu’il ne perde pas trop d’argent. Le vendeur, dur en affaires, avait exigé 25% ; James avait réussi à s’en sortir à 15%. Il considérait que c’était encore un gros prix à payer, mais cela achetait aussi le silence du vendeur ; pour obtenir ce qu’il voulait, James avait dû lui suggérer qu’il en avait besoin pour son activité de paparazzi. Sans, bien évidemment, mentionner une seule fois le nom de Ricci ou son but précis – il n’avait pas oublié la clause de confidentialité que lui avait fait signer Amon Sorensen.
Le photographe avait pris la route pour Beverly Hills sans faire d’éclat, comme s’il craignait qu’on puisse l’entendre venir et devenir ses intentions. Bien sûr, ses craintes étaient infondées, mais T.J, sous le coup de la nervosité, pensait parfois à des choses qui n’avaient pas beaucoup de sens ; et malgré cette nervosité, il ressentait aussi un vague sentiment d’excitation qu’il avait décidé de réfréner tant que la mission ne serait pas accomplie et qu’il ne serait pas descendu de sa colline avec les photos qu’il était venu chercher sur sa pellicule. Le jeune homme voulait, malgré tout, bien faire.
Il regardait nerveusement dans tous ses rétroviseurs alors qu’il roulait à allure modérée sur les routes sinueuses de Beverly Hills, très calmes. Avec ses lunettes noires et sa casquette qu’il avait mises pour cacher son identité au cas où, il avait presque l’air d’un tueur à gages en route vers le lieu où il se posterait pour déployer son arme – mais son arme à lui était bien moins dangereuse, en tant que tel. Les clichés qu’il prendrait pouvaient cependant l’être, d’une certaine manière ; mais le photographe évitait de penser aux conséquences de ses actes. Il n’avait en tête que ses motivations.
Et surtout, il pensait, comme toujours, à ne jamais s’impliquer émotionnellement dans son travail.
James se détendit un peu lorsqu’il entendit à la radio sa chanson préférée et commença malgré lui à se dandiner légèrement au rythme de la musique. Cela lui faisait du bien, de penser à autre chose, l’espace d’un instant … mais quelques minutes passèrent et la chanson se termina rapidement.
T.J décida de s’arrêter quelques instants sur le bord de la route. Il commençait à suffoquer dans sa Dodge, malgré les fenêtres ouvertes qui ne faisaient que créer un courant d’air chaud dans l’habitacle. Après avoir ralenti, il se gara sur un petit talus qui surplombait la vallée qu’il avait dépassée quelques secondes plus tôt, lorsqu’il se trouvait de l’autre côté de celle-ci ; ensuite, il y avait eu le grand virage en épingle à cheveux et une montée qui n’avait pas effrayé son bolide.
Adossé sur le côté de sa voiture et occupé à regarder les immeubles les plus lointains de L.A, James détourna la tête quand il entendit une autre voiture arriver et s’arrêter à sa hauteur ; une voiture étrangère, sans doute européenne. Piqué par la curiosité, James jeta un œil dans le véhicule, qui avait déjà toutes ses vitres baissées. Il y avait un couple à l’intérieur – l’homme, qui portait une grosse moustache, conduisait. Sa compagne était assise à côté de lui et tous deux étaient très blonds. James fut légèrement surpris de voir que la jeune femme avait souri en le voyant et qu’elle lui avait demandé, avec un fort accent scandinave, quelle était la direction du Hollywood Boulevard.
- Vous êtes partis dans le mauvais sens, répondit James avec une pointe d’amusement, vous devez redescendre la vallée et, hum … prendre l’autoroute sera encore le plus simple. Vous comprenez ? - Ah, oui … hésita la femme, Takk til deg ! Euh … merci à vous ?
Puis le couple de nordiques se remit en route – T.J décida d’en faire autant et remonta dans sa voiture. Il ne lui restait pas beaucoup de chemin à faire ; quelques centaines de mètres. Il arriva finalement au pied d’une petite colline où, il le savait, il aurait une excellente vue sur la villa Ricci. Le jeune homme était déjà venu ici plusieurs fois, quand il était adolescent, observer avec une certaine envie les habitants de la bâtisse – ou plutôt deviner ce qu’ils faisaient. Il s’en était même approché deux ou trois fois, sans jamais oser entrer ; mais à présent, il n’en avait même pas besoin.
Une fois arrivé en haut de la colline, James prépara minutieusement son matériel ; il essayait de rester le plus discret possible même si les chances qu’on l’aperçoive depuis la villa Ricci étaient très réduites. Lorsqu’il fut prêt, il se posta derrière son reflex et visa, déployant peu à peu son zoom pour être certain que l’image restait net et ne tremblait pas ; la précaution était légèrement inutile puisqu’il aurait tout le temps de stabiliser l’appareil quand il aurait décidé de passer à l’action.
Il voyait, à près de cent-cinquante mètres en contrebas, que tous les objets de sa mission était bien là : Daniele Ricci, qu’il reconnut de suite, et l’enfant inconnu, blond, qui jouait près de lui sans lui accorder un regard. Un deuxième homme, fort bien vêtu d’habits sombres, venait de quitter la terrasse de la villa. James s’imagina qu’il s’agissait sans doute d’un majordome, ou d’un domestique – il n’avait jamais saisit la différence entre les deux … quoi qu’il en soit, Ricci était seul avec l’enfant.
James se décala légèrement sur la gauche, afin d’être bien dans l’axe, puis il fit un sourire. Ricci et l’enfant étaient à sa merci, en quelque sorte. Il n’avait plus qu’à appuyer sur un bouton ; mais il préféra attendre. Il trouvait que l’image n’était pas assez forte – le manager n’avait pas fait un seul geste envers l’enfant qui de son côté était concentré sur ses jouets et James voulait qu’ils aient l’air proches, c’était plus vendeur. Plus intéressant – et cela lui profiterait plus. Le jeune paparazzi décida d’attendre encore quelques minutes que quelque chose se passe.
Daniele Ricci
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Sujet: Re: Violation Of Privacy [PV T.J.][TERMINE] Mer 30 Aoû - 20:59
Violation Of Privacy ft. T. James Goldstein
Il était bon ce whisky – tellement bon que mon verre était déjà vide. Je m’étais retourné vers la bouteille qui trônait sur la petite table à côté de mon transat. Seul problème, elle était vide – malheur…
-Putain, lâchais-je en constatant que j’allais devoir me lever pour aller chercher une nouvelle bouteille. -Tain, entendis-je juste à côté de moi.
J’avais tourné ma tête vers Tony qui – bien loin de me regarder – venait de lâcher un gros mot en continuant à jouer comme si de rien n’étais. Maria m’aurait tué si elle avait entendu ça !
-Bastardo mio, dis-je à l’encontre de Tony – qui ne me regardait absolument pas. Di « merda ». L’Italiano è molto più bello che questa lingua di merda*.
Il m’avait regardé deux secondes – l’air de dire que je disais n’importe quoi – avant de recommencer à m’ignorer. Il m’ignorait – j’allais faire de même. J’avais un whisky à aller chercher.
J’avais quitté mon transat pour rentrer à l’intérieur. Je m’étais dirigé vers le bar pour prendre une – précieuse – bouteille d’un bon whisky. Erik avait – pour mon plus grand plaisir – refait le stock.
Au moment où j’avais mis la main sur la bouteille, j’avais entendu un grand « plouf » qui provenait de la terrasse.
-Merda !, dis-je soudainement – en lâchant la bouteille qui s’était brisée en mille morceaux au sol.
La piscine… Putain ! J’avais couru – façon de parler, quoi que… - vers la terrasse. J’avais regardé – directement – vers l’endroit où jouait Tony avant que je ne parte. Il n’y avait plus personne.
-Putain !, dis-je alors que mon cœur s’était emballé d’un coup.
J’avais accouru au bord de la piscine – dont les vagues indiquaient que quelque chose avait touché l’eau. Effectivement, Bastardo y était tombé et coulait au fond.
-Dio mio, dis-je blême – et au bord de l’arrêt cardiaque.
Je ne m’étais pas posé beaucoup de questions. J’avais enlevé mon peignoir – oui j’ai pris le temps de faire ça, c’est un peignoir hors de prix – et j’avais sauté dans l’eau. Je n’avais pas eu de mal à récupérer Tony et à le ramener à la surface. J’étais sorti de l’eau et m’étais assis au bord – Bastardo dans mes bras. Je l’avais regardé mais il n’avait aucune réaction. -Putain de merde !!!!, dis-je alors que mon cœur avait des ratés.
J’avais tapé sur son dos quelques fois – doucement parce que j’avais peur d’empirer les choses.
-Allez, Tonino, dis-je, angoissé.
Il avait toussé – deux fois – en crachant l’eau qu’il avait dans les poumons. Il avait – ensuite – pleurer de toutes ses forces.
*
Spoiler:
Dis "merde". L'Italien est beaucoup plus beau que cette langue de merde.
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Sujet: Re: Violation Of Privacy [PV T.J.][TERMINE] Ven 1 Sep - 16:06
James, posté sur sa colline, pouvait tout voir ; mais bien au-delà d’une position idéale pour le voyeur de luxe qu’il était, c’était aussi le meilleur moyen à sa disposition pour constater avec une certaine tristesse le manque singulier d’amour filial entre Daniele Ricci et son (probable) fils, qui regardaient chacun dans une direction différente presque sans prêter attention l’un à l’autre – et il ne s’agissait pas que d’une métaphore bien trop usée de la vie. A travers l’objectif de son appareil photo, T.J arrivait à percevoir une certaine froideur, presque un malaise ; qui ne manquait pas de lui rappeler lui et son propre père. Les deux ne s’étaient jamais vraiment entendus, sinon cordialement. Leurs personnalités avaient toujours été opposées – même pendant l’enfance de James alors qu’il n’était pas encore l’homme qu’il serait plus tard et qu’il voyait encore son père comme un modèle, presque un héros ; mais n’était-ce pas ainsi que tout petit garçon voyait son père, avant qu’il ne grandisse et finisse par réaliser qu’il ne s’agissait que d’un homme ordinaire, avec ses faiblesses et ses défauts ?
Le photographe ne pensait pas à tout ça ; plus maintenant. Il estimait avoir déjà suffisamment souffert du manque d’estime que lui avaient porté ses deux parents pendant son enfance et une petite partie de son adolescence pour encore en souffrir maintenant qu’il était adulte, mature, libre et qu’il savait quel genre d’homme il voulait devenir ; James voulait qu’on l’aime, pour son travail autant que pour lui. Il voulait être un artiste, qu’on parle de lui – mais, en attendant que Los Angeles lui laisse sa chance, il était contraint à un travail qu’il n’aimait guère, mais qui le faisait vivre.
L’enfant inconnu était occupé à jouer, seul sur la terrasse, alors que le manager italien profitait du soleil en buvant allongé sur une chaise longue, sans même lui porter un regard ; James, quant à lui, observait la scène faute de mieux tout en élaborant dans sa tête ses propres théories sur le pourquoi de cette situation. D’où venait cet enfant ? ne s’empêchait-il de se demander. A sa connaissance, Ricci lui-même était le seul à le savoir et le jeune photographe ne pouvait pas simplement aller frapper à sa porte pour l’interroger à ce sujet – et il n’aurait sans doute pas osé, de toute manière.
Et pourquoi une telle indifférence de Ricci à son égard ? C’était une autre question que James se posait et il mourait d’envie d’en savoir la réponse – même s’il savait qu’il ne l’aurait probablement pas. Quoique … si le public était mis au courant de la présence du bambin à la villa du manager, il se poserait forcément des questions et Ricci n’aurait pas vraiment d’autre choix qu’y répondre s’il voulait qu’on lui laisse la paix ; et la ressemblance frappante entre l’enfant et le riche manager n’arrangerait en rien la situation. Si cette ressemblance n’avait pas été aussi présente, Daniele n’aurait juste qu’à prétendre qu’il s’agissait de l’enfant d’un de ses amis ou même de son majordome.
James cessa de se poser des questions et dirigea son appareil plus précisément vers l’enfant qui regardait ailleurs, sans doute attiré par quelque chose d’autre. Le photographe en profita ; il prit une première photo et commença dès lors à se sentir mal. C’était quelque chose qui lui arrivait souvent dans l’exercice de ses fonctions ; celles-ci le forçaient à être un voyeur, ce qui était contraire à ses convictions et lui donnait à coup sûr la nausée, comme si son cerveau avait décidé de le punir de cette contradiction. Parfois, il ne ressentait rien du tout sur le moment ; la nausée ne lui venait alors que plus tard en même temps que les regrets et les excuses qu’il se faisait à lui-même.
Ricci était rentré à l’intérieur de la villa en laissant l’enfant jouer seul. Le photographe, à cent-cinquante mètres de là, décida de porter un instant son intérêt ailleurs, persuadé que rien ne se passerait pendant encore quelques minutes ; il préféra plutôt observer un instant le peu qu’il pouvait voir de la villa, posté comme il était sur sa colline – comme pour s’assurer que l’enfant ne manquait de rien. James ne le connaissait pas, mais il ne pouvait s’empêcher de le plaindre malgré tout ; le petit était en quelque sorte livré à lui-même et T.J ne connaissait que trop bien ce sentiment.
Puis il vit, tout au bord de la mire de son objectif, l’enfant tomber dans la piscine de la villa.
Le paparazzi ne put s’empêcher de pousser un petit cri horrifié ; oh non, non ! Si le gamin mourait noyé, songea-t-il, les efforts qu’il avait fournis pour obtenir une photographie de lui étaient réduits à néant. « Quoique … une mort mystérieuse chez Daniele Ricci, ce serait un scoop plutôt vendeur ! », se dit finalement James avant de réaliser l’horreur de ses pensées – la mort, ce n’était pas un sujet moral sur lequel faire du profit. Le photographe en était persuadé ; c’était déjà son avis sur la question quelques mois auparavant, lors de la mort du chanteur Kayden James dont il n’avait pas eu le cœur à photographier l’enterrement ; pas lui. Il avait laissé ce travail aux paparazzis vautours.
Finalement, Ricci ressortit à toute vitesse de la maison et, après avoir pris le temps de retirer son peignoir qui avait l’air fort onéreux (bien plus en tout cas que sa propre chemise de nuit achetée d’occasion), plongea dans la piscine pour rattraper l’enfant qui était peut-être déjà mort.
Heureusement, le manager parvint à sortir de l’eau l’enfant qui avait même déjà rouvert les yeux – mais demeurait encore à moitié inconscient. Le manager, lui, paraissait à la fois choqué et au bord de l’arrêt cardiaque (ce qui n’aurait nullement arrangé la situation). James prit une nouvelle photo en essayant de faire abstraction de la nausée qui lui secouait l’estomac et observa la suite des événements, tétanisé. Heureusement, l’enfant put retrouver sa respiration puis fondre en larmes.
James se sentit soulagé ; il ne voulait pas avoir de mort sur la conscience, surtout celle d’un enfant si jeune. La situation semblait sous contrôle, pour le moment – l’enfant et Ricci resteraient sans doute encore choqués pendant un long moment, mais ils étaient saufs. C’était ce qui importait le plus.
Le photographe put enfin reprendre son souffle et soupira, soulagé ; le gamin était sauf, pensa-t-il, et il avait réussi à prendre quelques photos de lui – c’était tout ce qui comptait. Il pouvait repartir, à présent ; mais James décida de s’attarder un peu sur les lieux, afin de voir comment Daniele Ricci comptait s’occuper de l’enfant ; comment il allait devoir faire face à ses responsabilités.
Daniele Ricci
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Sujet: Re: Violation Of Privacy [PV T.J.][TERMINE] Sam 2 Sep - 20:12
Violation Of Privacy ft. T. James Goldstein
J’entendais mon cœur battre dans mes tempes – malgré les pleurs de Tony qui déchiraient le calme de Beverly Hills. Le môme hoquetait – de temps en temps –pour reprendre son souffle mais continuant quand même à chialer. Je devais – à tout prix – le calmer mais j’étais moi-même en train de me remettre de mes émotions.
-Ça va aller, Tony, dis-je en tapotant sur son dos.
Les pleurs du môme s’estompaient parce qu’il était à bout de souffle. Je l’avais changé de position pour pouvoir le regarder. Il avait l’air terrifié et il tremblait de froid – il était tout mouillé, ça devait être pour ça. Putain, pourquoi il avait fallu qu'il saute dans la piscine, aussi ?!
Je m’étais – enfin – relevé quand mon cœur me l’avait permis. J’étais blême mais ça n’avait pas d’importance parce que je ne le voyais pas. Je m’étais approché d’un transat où était posé un essuie – je l’avais utilisé pour envelopper le môme dedans. Entre temps, Tony s’était complètement arrêté de pleurer. -La prochaine fois, ne saute pas comme un idiot dans la piscine, dis-je en haussant – malgré moi – le ton.
Putain il m’avait foutu les jetons, le p’tit con. Je frottais son dos pour le sécher tant bien que mal – et lui s’était blotti contre moi en cachant sa figure. J’allais devoir couvrir les traces de ce qu’il s’était passé – sinon, j’allais avoir un savon d’Erik et de Maria. Putain, comme si j’avais besoin de ça… Erik avait dit une demi-heure ? Il fallait que je me dépêche.
-Je vais changer tes vêtements, dis-je à l’encontre de Tony – et en Anglais dans le texte parce que je savais qu’il comprenait plus ça qu’autre chose malgré les « efforts » que j’y mettais.
Putain si je lui changeais de vêtements, Erik allait s’en rendre compte – malheur…
J’avais utilisé un pan de l’essuie pour frotter ses cheveux – et ça avait eu le don de lui arracher un sourire. Ça faisait bizarre, il souriait mais ses larmes coulaient toujours – à moins que ça ne soit de l’eau chlorée de la piscine… Je crois que je n’avais jamais été aussi heureux – et rassuré – de voir sourire ce môme.
J’étais rentré à l’intérieur pour monter dans la chambre de Tony. Je l’avais complètement séché. Il s’était remis à gazouiller dans une langue incompréhensible. Au moins, j’étais sûr qu’il n’irait pas raconter sa mésaventure à Maria et Erik. Je lui avais enfilé des nouveau vêtements – j’aurais qu’à dire qu’il s’était renversé dessus – et j’étais redescendu. Je n’avais – par contre – pas touché à la bouteille de whisky cassée. J’allais laisser Erik faire – ce n’était pas la première fois que j’en cassais une de cette façon-là…
Tony – toujours – dans mes bras, je m’étais assis dans mon transat. Il fallait que j’oublie – et que le gosse oublie – ce qu’il venait d’arriver. Il suffisait que j’y pense – et que je pense à ce qui aurait pu arriver de pire - pour que mon cœur fasse des siennes. Le môme n’avait pas envie de retourner jouer au sol – en tout cas, il ne le demandait pas. Il avait préféré s’allonger sur mon torse et sucer son pouce. Putain, ce môme n’avait que 8 mois – et il avait déjà failli me faire faire au moins trois crises cardiaques depuis son arrivée dans ma villa…
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Sujet: Re: Violation Of Privacy [PV T.J.][TERMINE] Ven 8 Sep - 11:29
James ne s’était pas attendu à vivre quelque émotion forte lorsqu’il avait accepté l’offre d’Amon Sorensen pour une photo de l’enfant inconnu de la villa Ricci ; sans pour autant considérer cette mission parmi les plus faciles qu’il aurait faite, le jeune homme ne s’était pas attendu à éprouver quelque chose de plus puissant que l’adrénaline qui survient lorsque l’on fait quelque chose d’interdit, ou que l’on croit d’interdit. L’adrénaline ; et une sensation de malaise qu’il éprouve lorsqu’il prend les finalement les photos et qu’il commence déjà à regretter son geste en se demandant pourquoi il n’avait pas choisi de travailler dans un fast-food comme tout le monde au lieu de passer son temps à se faire du mal pour le compte de quelque journaliste ingrat.
Et, pourtant, ces quelques minutes avaient été plus intenses que le jeune homme ne pouvait le pensait ; il venait de voir, impuissant, un jeune enfant (encore un bébé, même) manquer de se noyer dans la piscine d’un riche manager italien qui avait paru jusque-là, même s’il l’avait sauvé, ne pas vraiment faire attention à lui. Sans compter que Ricci lui-même avait paru, l’espace d’un instant, ne pas être très bien non plus – ce que T.J comprenait aisément étant donnée la gravité de la situation.
Le photographe n’avait pris que quelques photos mais il s’était senti suffisamment sûr de ses compétences pour ne pas en avoir à en prendre davantage ; le principal était effectué et c’était ce qui lui importait le plus – l’enfant inconnu photographié seul mais aussi compagnie de Ricci. Sorensen avait aussi demandé au jeune homme de savoir, si c’était possible, d’où il venait, mais le photographe n’avait aucune idée de comment il devrait procéder ni même s’il le devrait ; il n’allait tout de même pas s’abaisser à s’infiltrer dans la villa du manager pour trouver un semblant d’information utile ou se faire passer pour un agent du FBI et aller frapper à sa porte – ce genre d’astuces, James les laissait aux paparazzis qui aimaient vraiment leur métier et ne tenaient déjà plus à ce qui leur restait d’âme, de fierté et d’amour-propre. Lui, il voulait éviter de trop s’impliquer.
Certes, cela n’avait pas pour autant empêché le jeune homme de s’être égaré de temps à autre – la dernière fois trois jours plus tôt avec Julian Hughes, mais aussi il y a quelques mois de cela lorsqu’il avait quasiment harcelé une jeune starlette dont, ironie du sort, plus personne ne se rappelait du nom ni même de son existence ; mais cela avait été très différent de l’incident de Hughes. Le jeune homme avait plutôt été atteint d’une sorte de crise de folie, très brève ; quelques jours d’une fascination quasiment érotomaniaque pour une belle personne que tout le monde oublia peu après.
T.J n’y pensait plus ; il avait à nouveau porté son regard en direction de la villa Ricci, au cas où quelque chose d’autre se passerait – mais l’enfant inconnu de Daniele Ricci se contenter de se blottir contre celui-ci pour s’apaiser comme il le pouvait. James trouvait cette scène touchante ; et sans doute très lucrative pour lui s’il n’avait pas décidé que s’en tenir à ses limites ; ne pas photographier de moment trop privé ou intime, ce qui était pourtant le cœur de son métier. En ce sens, le jeune homme n’était pas un très bon paparazzi, et il en était conscient ; mais il s’en moquait bien.
***
Dans sa voiture sur le chemin du retour, James tentait d’apaiser sa nervosité comme il le pouvait, en détournant ses pensées et son regard sur autre chose. En essayant de faire comme il l’avait toujours fait – ne pas penser aux conséquences de ses actes mais seulement à la réconfortante petite liasse de billets verts qu’il obtiendrait, avec un peu de chance, pour ceux-ci ; le paparazzi n’avait pas réellement d’inquiétudes à se faire à ce sujet : Amon Sorensen tenait toujours ses promesses et avait toujours été un bon payeur, tant qu’on lui ramenait ce qu’il avait demandé et qu’on n’essayait pas de lui vendre sciemment de mauvaises photos – le journaliste semblait avoir plutôt l’œil, pour ça.
James avait promis au journaliste qu’il lui ramènerait les photos qu’il voulait et le jeune homme tenait toujours ses promesses ; et il avait surtout eu l’intention de tenir celle-ci pour s’excuser auprès de Sorensen de son manque de loyauté – à présent, le photographe savait que le journaliste se montrerait un peu plus chaleureux à son égard maintenant qu’il avait accompli la mission qu’il lui avait donnée. T.J ne voulait pas que le journaliste du L.A People garde une mauvaise image de lui.
***
Le jeune homme se sentait beaucoup moins stressé alors qu’il était revenu en terrain familier ; l’Eastside, là où il vivait et, malgré la réputation plus ou moins justifiée du quartier, là où il sentait le mieux. Même s’il était quelque peu mal famé, le quartier était vivant, animé, et T.J avait l’impression qu’il ne se sentirait jamais aussi bien ailleurs. Sans compter qu’il ne cherchait pas vraiment à se trouver un autre endroit où vivre – il ne pouvait pas se le permettre financièrement parlant et il aimait être seul ; jamais il ne retournerait vivre chez ses parents dans la vallée de San Fernando.
T.J trouva enfin ce qu’il cherchait ; une cabine téléphonique pour pouvoir appeler le L.A People et faire passer à Amon Sorensen le message de sa réussite. Il pouvait tout aussi faire cela depuis chez lui, mais James avait envie d’en finir rapidement avec cette histoire et de passer le reste de la journée dehors à vivre comme le citoyen lambda qu’il ne voulait pas être ; et à réfléchir sur comment il pourrait s’y prendre pour devenir un artiste reconnu sans attendre sa mort, comme les peintres.
Le photographe se gara, sortit rapidement de sa voiture et entra dans la cabine tout en gardant son appareil photo auprès de lui, au cas où. Après cela il irait faire rapidement développer ses photos et les faire parvenir le vite possible à Sorensen ; ainsi il pourrait être payé, si tout allait bien.
- Bureaux du L.A People, en quoi puis-je vous aider ? demanda une voix féminine au téléphone. - Bonjour. Est-ce qu’Amon Sorensen est là ? répondit James d’une voix calme. - Il est en réunion, désolée. Qui êtes-vous ? Dois-je lui laisser un message pour vous ? - Euh, hésita T.J, dites-lui simplement « mission accomplie », de la part de Theodore Golden, et, hum … qu’il aura les photos dès demain matin sur son bureau. Il comprendra. - Theodore Golden, dites-vous ? Je ne comprends pas … vous êtes un employé du journal ou un photographe indépendant ? - En quoi est-ce important ? s’agaça James, Monsieur Sorensen m’a confié un travail, je viens de le terminer et j’aimerais qu’il le sache parce que, hum, c’était une promesse que je lui avais faite et que j’ai, en quelque sorte, un contrat à tenir … - Attendez une seconde, répliqua l’interlocutrice, un contrat … il n’y a aucun Theodore Golden dans la liste de nos employés … - Je parlais d’un contrat moral, pas de quelque chose d’officiel ! Ah, laissez tomber. Transmettez simplement mon message à Amon Sorensen, d’accord ?
La conversation se termina rapidement et James se sentit libéré d’un poids ; le cœur un peu plus léger, il se dirigea vers sa Dodge en se demandant ce qu’il allait faire le restant de la journée.
Spoiler:
Terminé.
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Sujet: Re: Violation Of Privacy [PV T.J.][TERMINE]