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 White Dove [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé)

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Vanessa Cartray
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MessageSujet: White Dove [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé)   White Dove  [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé) I_icon_minitimeMer 30 Mai - 11:43



White Dove
ft. Jacob Snyder




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♫ ♫


Ce taré nous avait tirés dessus alors que je fonçais sur lui avec ma voiture, pas pour le tuer, mais bien pour lui faire comprendre que son arme ne me faisait pas peur. La peur, cette émotion étrange qui décuple en nous une force inouïe et vertigineuse. Mais, je n’étais peut-être pas aussi forte que je l’aurais voulu, car je fis demi-tour sur l’avenue pour éviter que ce fou ne cherche vraiment la mort. L’hôpital était donc maintenant derrière nous, ce qui voulait dire que j’allais devoir passer par les rues adjacentes pour rejoindre notre point de destination. Mon passager était dans un sale état et ses blessures ainsi que son tee-shirt baigné de sang, sa voix essoufflée, tout cela ne me rassurait pas. Mon idée de foncer sur ce dégénéré l’avait rendu encore plus fébrile et moi aussi…

- Rassurez-vous, je ne suis pas cinglée. Je voulais qu’il nous laisse passer, mais il ne s’est pas levé du milieu.

Mais Jake n’était pas très enclin à se faire soigner à l’hôpital. C’était une très mauvaise idée. Son état empiré de minutes en minutes. Mes mains sur le volant de ma voiture, je le serrais tellement fort, sans m’en rendre compte, que mes phalanges en devenaient blanches tant ma frayeur était grande. Ce n’était pas le moment de flancher. J’avais un homme qui avait besoin de soins impérativement. Il valait mieux pour moi d’être concentrée et en mouvement parce que je me doutais qu’une fois que l’adrénaline serait retombée, je me prendrais une gifle émotionnelle comme jamais. Je jetai un rapide coup d’œil au chroniqueur de L.A. Rocks Radio . Il ne devait surtout pas s’endormir pour éviter d’autres séquelles. La perte de conscience pouvait entraîner quelque chose d’encore plus terrible. Jake se tourna, dos à moi, posant son front contre la vitre de sa portière.

- Nooon, nooon, nooon, parle-moi, ne ferme pas les yeux, s’il te plaît !

Le vouvoiement remplaçait le tutoiement et vis versa. Je ne réalisais pas ce que je disais, ma préoccupation était de le garder éveillé.

- Très bien, pas l’hôpital. Je vous emmène chez moi. J’ai un diplôme de premier secours, mais si tes blessures sont trop importantes, je te conduirai là-bas.

J’accélérai la vitesse sans être un danger sur la voie publique même si à cette heure-ci de la nuit, il n’y avait plus beaucoup de voitures qui circulaient. J’allais quand même éviter de nous faire avoir un accident. Je pris le boulevard sur la droite. L’immeuble où j’habitais n’était plus très loin. Jake me fit sursauter avec son grognement qu’il poussa et sa remarque me fit sourire légèrement.

- Ce n’est rien, ne vous en faites pas. Ma blessure est loin d’être aussi importante que les vôtres. On arrive devant mon immeuble. Je vais tenter de trouver une place au plus près.

Je lui faisais la conversation pour le maintenir en alerte. Il bougeait sur le fauteuil, signe que la douleur devait commencer à lui être insupportable. Sa respiration était toujours aussi erratique, pourvu que son poumon ne soit pas touché … A deux pas de l’entrée de l’immeuble, une place nous attendait. Mon créneau se fit rapide.

- Ok, on est arrivé. On va y aller doucement. Je vais venir ouvrir la portière et je vais vous aider à sortir de la voiture.

J’arrêtai le moteur, je pris ma besace avec moi et je descendis de mon véhicule en faisant le tour pour ouvrir la portière du coté de Jake. Doucement, en essayant de ne pas lui affliger encore plus de douleurs, je l’aidai à se mettre debout. Je refermai la portière et j’enclenchai le verrouillage automatique. Merci Papa et Maman pour cette voiture !

- Tenez-vous à moi. L’entrée de l’immeuble se trouve juste là.

Je le soutenais pour lui éviter de vaciller et de perdre l’équilibre et moi j'avais complètement occulté ma propre blessure en forçant sur ma cuisse et ma jambe pour marcher avec lui. J’ouvris la porte d’entrée de l’immeuble et on s’engouffra tous les deux à l’intérieur du bâtiment. Je nous dirigeai vers l’ascenseur qui était déjà là.

- On est presque arrivé Jake.

Appuyé contre l’une des parois de l’ascenseur, je ne le quittai pas des yeux. Son arcade sourcilière ne saignait plus. Le sang avait coagulé, mais pas à sa lèvre dont la blessure était encore bien ouverte. Sa joue était marquée de plusieurs hématomes et peut-être même d’une plaie au milieu de toutes ces traces de sang. Le ding de l’ascenseur nous indiqua que nous avions atteint mon étage. Une fois de plus, je l’aidai à marcher jusqu’à mon appartement. De ma main de libre, je sortis les clefs, je poussai la porte avec mon pied et je le guidai vers mon salon où je l’installai sur le canapé.

- Je reviens avec tout ce qu’il faut pour vous soigner. Reposez-vous. Vous êtes en sécurité.

Je lâchai ma besace et mes clefs au sol. Je refermai la porte et je courus à la salle de bain pour récupérer avec moi ma petite mallette de soins. Un bref instant, je croisai mon reflet dans le miroir et je découvris une femme totalement affolée et pourtant assez forte pour soigner un homme qui avait été victime d’un fou furieux. Je pris une grande inspiration avant de revenir auprès de Jake. Je me plantai devant lui.

- Je vais commencer par soigner votre plaie au torse et celle de votre bras. Je vais vous aider à retirer votre tee-shirt …

Et puis finalement, en voyant l’état du vêtement, une idée plus simple me vint pour le préserver de mouvements trop brusques qui pourraient lui faire mal.

- Non, on va procéder autrement. Navrée pour votre tee-shirt …

Je m’essayai à côté de lui, et j’ouvris la mallette pour en sortir une paire de ciseaux avec lequel je découpai le tissu de son tee-shirt.

- Promis, je vous en offrirai un nouveau.

Une fois tous les lambeaux retirés, j’examinai sa première blessure au torse. Elle paraissait moins profonde que celle de son bras. Je pris des compresses et une lotion antiseptique pour nettoyer les deux plaies. J’y allais doucement et par tâtonnement.

- Désolée si je vous fais mal … ça va ?

Les compresses usagées et tâchées de sang s’empilaient sur un côté de la table basse.

- Votre plaie au bras est importante. Jake, je ne sais pas si le pansement que je vais vous faire va pouvoir stopper le saignement. Je vais quand même essayer. Je vais appliquer des sutures adhésives. C’est comme des points, mais là ce sont des pansements stériles uniquement. Cela permettra de favoriser la cicatrisation. Je ferai de même pour celle de votre torse.




@ Billy Lighter



Dernière édition par Vanessa Cartray le Jeu 21 Juin - 6:38, édité 1 fois
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Jacob Snyder
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MessageSujet: Re: White Dove [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé)   White Dove  [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé) I_icon_minitimeMer 30 Mai - 22:25



White Dove
ft. Vanessa Cartray


Ben… si elle n’était pas cinglée, l’autre type, lui, l’était. J’avais pas besoin d’être psy pour le savoir et je me doutais bien qu’il allait pas se virer de là. Mais c’était pas évident pour tout le monde, apparemment.

Si j’avais été en forme et furax comme j’aurais pu l’être, j’aurais peut-être dis ça tout haut. Mais j’étais pas furax, je crevais juste de trouille, contrairement à elle apparemment. Vanessa avait redirigé mon attention sur mes blessures en parlant d’hôpital et, du coup, j’avais réalisé dans quel état j’étais et ça avait suffi pour manquer de me faire tourner de l’œil.

Heureusement, ça n’arriva pas et il fallait dire que la voix constante et insistante de la jeune femme qui me demandait de lui montrer que j’étais toujours bien avec elle aidait beaucoup. Elle voulait m’emmener à l’hôpital, mais je ne voulais pas… Et là, c’était probablement moi qui étais très con, pour le coup, mais j’étais plus trop en état de réfléchir vraiment correctement et la seule préoccupation qui me venait à l’esprit était de protéger ma famille de ce qui venait de se passer.

Là, ce fut à Vanessa d’avoir un raisonnement plus clair, affirmant qu’elle allait me ramener chez elle, mais que si c’était trop grave, on irait quand même à l’hosto. Je hochai la tête contre la vitre.

-Ok… Ok…

Mais elle aussi était blessée… Dans tout le sang que je pouvais voir, et il y en avait beaucoup, je remarquai qu’elle aussi saignait. Mais elle avait pas l’air de se tracasser de ça.

On arriva donc chez elle… Et je me disais qu’il était temps que ça s’arrête parce que je me sentais de moins en moins bien. Comme si je planais un peu, en dehors des deux brûlures, une à mon bras et l’autre qui me donnait l’impression de couper mon torse en deux… D’autant que mes poumons malmenés hurlaient eux aussi de douleur.

Vanessa m’expliquait à chaque fois ce qu’elle allait faire… Et c’était très bien comme ça. Je venais d’avoir la trouille de ma vie, c’était pas le moment de me surprendre en faisant n’importe quoi… Déjà que c’était pas mal avant… Et puis ça continuait de me garder conscient… Mais je redoutais quand même vachement le moment où j’allais devoir me lever.

-Ok… Ok… Ouais.

Elle fit le tour de la voiture et y alla suffisamment doucement pour ouvrir la portière pour que je puisse me reprendre et me tenir assis à ma place. Si elle l’avait ouverte d’un coup, je me serais ramassé à terre que ça aurait été beau. Elle m’aida à me lever et je m’accrochai littéralement à sa veste…

Et comme je m’en doutais, une fois debout, le monde se mit à tourner dangereusement.

-Eeeet putain de merde…

Je voulus porter ma main qui ne tenait pas Vanessa sur mes yeux parce que ma vision était devenue presque complètement noire pendant une ou deux secondes, mais comme c’était mon bras blessé, j’y arrivai jamais.

Mais j’arrivai à garder conscience et on finit par arriver à se déplacer tous les deux jusqu’à entrer dans son immeuble et heureusement, il y avait un ascenseur. Là, j’avais pu me poser un peu contre le mur et si je m’étais écouté, je me serais laissé glisser au sol, mais je tins bon. Je devais foutre du sang partout par contre.

On eut plus que quelques pas à faire avant que je ne me retrouve assis dans le canapé d’un salon que je ne connaissais pas, chez quelqu’un que je ne connaissais pas… Alors, quand elle me dit que j’étais en sécurité, tout ce que je fis fut de lever les yeux vers elle et de secouer la tête. Je me sentais déjà pas en sécurité avant… Alors c’était sûrement pas après ce qui venait de m’arriver que j’allais commencer.

-Non… Non on y est jamais, en sécurité…

C’était du dépit profond plus qu’autre chose. L’énonciation d’une simple fatalité à laquelle on ne pouvait strictement rien fait.

Vanessa disparut et je me rendis compte que, si j’étais moins essoufflé, ma respiration sifflait fort et systématiquement à chaque inspiration et chaque expiration. Comme si je respirais à travers une paille. Dans quelques minutes, ça allait peut-être arrêter de siffler et je savais qu’alors, je me mettrais à tousser à mort, probablement pendant plusieurs jours.

Et le pire, c’était que j’avais cruellement envie d’une putain de clope.

Vanessa revint avec les bras chargés de tout ce qu’il fallait. Et comme depuis el tout début, d’une voix posée malgré que je voyais bien qu’elle aussi avait pas été plus fière que moi dans cette aventure, elle continua à m’expliquer tout ce qu’elle allait faire. Et moi, je hochai la tête en la regardant, captant parfois son regard. J’aurais rien su faire tout seul de toute façon.

Ok, fallait qu’on enlève mon t-shirt, mais j’étais pas sûr de pouvoir lever mon bras blessé alors je fus plutôt pour le plan B.

-Allez-y… Au point où…

Fallut que j’inspire et ça siffla encore.

-Au point où j’en suis… Je m’en fous un peu de mon t-shirt.

Je secouai la tête quand elle affirma qu’elle m’en offrirait un nouveau tout en découpant dans celui-là.

-Je suis… Putain…

Respire, Jake. Mais j’angoissais toujours à mort, donc ça n’aidait pas non plus.

-Je suis déjà content… avec ma vie que vous avez sauvée… Merci.

Je m’employai à juste respirer le temps qu’elle me mette torse nu et me forçai à ne pas regarder la gueule que tout ça avait, j’avais déjà assez de mal à rester conscient comme ça. Je grimaçai un peu quand je sentis quelque chose de froid sur mon torse puis répondis à sa question quand après s’être excusée pour la douleur, elle me demanda si ça allait.

-Ben… J’ai vu des jours meilleurs.

Je tentai un vague sourire avant d’inspirer difficilement à inspirer.

-Marlboro me tuera avant ces enfoirés, je crois, t’façon…

Vanessa faisait ça doucement, et elle continuait d’expliquer… et je continuais de l’écouter…

-Ok… Ok… Pour tout ce que vous venez de dire…

L’angoisse ne partait pas vraiment, mais la peur pure, elle, commençait à s’estomper pour me laisser réfléchir un peu plus facilement. Et alors qu’elle mettait ses explications à exécution, je regardai plus attentivement son visage…

-On se connait ? Non…. Je veux dire… Je sais qu’on se connait mais… J’arrive pas à vous remettre. Je sais plus où je vous ai vue.

@ Billy Lighter


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MessageSujet: Re: White Dove [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé)   White Dove  [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé) I_icon_minitimeJeu 31 Mai - 18:27



White Dove
ft. Jacob Snyder




J’expliquais chacun de mes gestes pour soigner ses blessures. Sa remarque concernant qu’on n’était en sécurité nulle part m’avait fait froid dans le dos, mais je n’avais pas relevé ni poursuivi la conversation sur ce sujet. Jake m’avait signalé qu’il fumait, pourtant je n’étais toujours pas certaine que son sifflement et sa respiration irrégulière provenaient essentiellement que du tabac. J’espérais me tromper, car si c’était quelque chose de plus grave, il y avait deux choix qui tournaient dans ma tête même si je n’avais pas fait d’études en médecine ni pour devenir infirmière. J’avais eu la chance durant mon stage pour passer le diplôme de premier secours d’avoir de très bons formateurs. Le sifflement d’une respiration pouvait provenir soit d’un poumon perforé et là, la blessure de Jake n’était pas profonde pour avoir pu toucher l’enveloppe du poumon ou le poumon en lui même, par contre, il pouvait avoir une cote de cassée et c’était peut-être cela qui le gênait et le faisait souffrir.

- Ils ne vous on pas raté ! Ils étaient nombreux, je ne me trompe pas ? Vous avez reçu des coups au torse ? Sur le côté ? Votre difficulté à respirer ne pourrait peut-être pas provenir que de vos Malboro…

Mon visage lui paraissait familier, mais il n’arrivait pas à y mettre un nom dessus. Je hochai la tête, un petit air amusé passa dans mes prunelles.

- Effectivement, on se connaît. Je suis Vanessa Cartray, journaliste à Guitar & Pen. Nous nous sommes souvent croisés sur des évènements.

Je terminai d’appliquer les sutures adhésives sur son bras. La plaie saignait abondamment et il m’était difficile de fixer les pansements correctement pour bien rejoindre les deux bords de la plaie et la refermer. Par moment, une petite grimace se dessinait sur mes lèvres et ma propre douleur se rappeler à mon bon souvenir. Ma jambe me lançait suivant la positon assise que je prenais. Je ne voulais même pas regarder ma cuisse ni le sang qui avait taché mon jean. Je ne sentais plus la chaleur du sang couler le long de ma jambe, mais le tissu avait dû se coller à ma peau et à ma blessure. Ça risquait d’être compliqué quand je devrais retirer mon pantalon. Pour l’instant, je ne devais pas penser à cela. Une chose à la fois et là, ma priorité se nommait Jake. J’appliquai plusieurs compresses sur les sutures adhésives que je venais de disposer pour faire tampon et absorber le sang.

- Je vais bander votre bras. Essayer de ne pas toucher au pansement ni de le mouiller pendant au moins 48 heures. Le temps que votre blessure se referme et se cicatrice. Il faudra après, faire des soins durant quelques jours pour ne pas que ça s’infecte.

Le premier bandage terminé, je renettoyai sa plaie du torse avec une dernière compresse et j’appliquai les mêmes sutures. Je déchirai l’emballage de deux grands pansements qui avaient la forme d’un gros carré.

- J’aurais aimé avoir une grosse bande pour la disposer autour de votre torse, mais je n’en ai pas. Ça aurait un peu mieux tenu que ces pansements. Évitez de trop bouger cette nuit, ils risquent de se décoller. Le mieux serait vraiment d’acheter une grosse bande demain pour maintenir la blessure.

Voilà ! Les grosses plaies étaient soignées et maintenant je m’attaquais à son visage. J’ouvris d’autres paquets de compresses que je badigeonnai de lotion antiseptique. Du bout de mes doigts, je lui tenais le menton et de mon autre main, je nettoyais sa joue pleine de sang séché. Je ne voyais que sa blessure à l’arcade et celle à sa lèvre, mais j’y allais très doucement au cas où je découvrirais une autre plaie sous ces traces de sang. Parfois, mes yeux déviaient de leur trajectoire pour détailler son regard. Je ne m’étais pas aperçue de ce bleu intense qui brillait au fond de ses prunelles. Pourtant, j’avais déjà vu Jake plusieurs fois, mais je ne l’avais jamais approché d’aussi près.

- Ils ont vous volé quelque chose ?

Ma table basse du salon ressemblait à un plan de travail d’une infirmerie. Je jetai à chaque passage sur une plaie, les compresses usagées pour en reprendre des propres.

- Votre arcade sourcilière ne saigne plus. Je vais quand même vous mettre une suture adhésive pour bien maintenir la cicatrisation et empêcher que cela ressaigne.

Je découpai un petit pansement, assez petit pour que cela ne le gêne pas et je m’approchai de lui en levant mes deux mains pour poser la suture sur sa lésion.

- Plus que votre lèvre et je pense avoir fait le tour de vos blessures. Vous avez pas mal d’hématomes sur le visage. Je vous donnerai de la glace à poser dessus si c’est douloureux. Pour la lèvre, ça va piquer un peu plus que sur les autres plaies.

Je pris une nouvelle compresse avec la lotion désinfectante et je tapotai doucement sur le coin de sa lèvre.

- Là par contre, ça saigne un tout petit peu. Pensez à essuyer tout doucement votre lèvre après avoir bu, ou mangé ou fumé. Voilà ! Votre infirmière de nuit vous a remis sur pied !

Je lui fis un clin d’œil et je ressemblai tout mon matériel dans la mallette de soins. J’allais en avoir besoin pour me soigner, à mon tour. Avec tout cela, il était torse-nu et c’était à cause de moi.

- Je n’ai pas de vêtements d’hommes chez moi … Mais je crois savoir comment y remédier ! Attendez-moi un instant, je reviens !

Difficilement, je me mis debout. La douleur de ma cuisse s’était bel et bien réveillée. Je titubai jusqu’à la porte de mon appartement et j’en sortis certainement sous l’œil dubitatif de Jake qui ne comprenait pas ce que je faisais. Ok, il était peut-être très tard, mais je connaissais quelqu’un qui ne dormait pas. Mon voisin à l’autre bout du couloir était un féru de jeux vidéos qui passait son temps à jouer sur ces petits écrans qui tenaient dans une poche de jean ou bien plongé dans ses bouquins. Il ne dormait jamais. Je tapai à la porte trois fois et elle s’ouvrit à peine quelques secondes après.

- Vanessa ?!! Ma charmante voisine a besoin de moi à cette heure-ci de la nuit !

- Euh … Oui … Bonsoir Erik, est-ce que tu pourrais me donner un de tes tee-shirts ?

- Te donner un de mes tee-shirts ? Tu vas en faire quoi ? T’en servir comme doudou pour dormir ? Je te manque trop ?

Il était gentil, mais très lourd dans ses propos et là, je n’avais pas le temps de faire la discussion.

- Non ! C’est pour un … ami. Il s’est renversé sa tasse de café sur lui et je n’ai rien chez moi pour qu’il puisse se changer. Une tee-shirt simple pas avec tes couleurs flashy dessus, s’il te plaît.

- Ok, je te donne ça, mais parce que c’est pour toi, uniquement pour toi !

Je soupirai en hochant de droite à gauche ma tête. Il revint avec le dit tee-shirts.

- Voilà, un tee-shirt blanc avec écrit Los Angeles en noir, ça te va ?

- Parfait, je t’en offrirai un tout nouveau ! Merci Erik !

Je lui fis un petit signe de la main, amical et je retournai chez moi tout en pensant que ma liste de tee-shirts à acheter, s’allongeait maintenant. Je revins dans mon appartement en montrant le tee-shirt à Jake.

- Vous aurez de quoi vous habiller, mais je vous conseille d’attendre un peu avant de faire des mouvements avec votre bras et vous allonger un peu sur le canapé. Je vais nettoyer ma blessure dans la salle de bain. Mon jean est sans doute collé sur ma plaie. Je vais devoir y aller tout doucement. Ho ! J’allais oublier ! Vous voulez un peu de glace à poser sur votre joue ? Vous voulez boire quelque chose ?






@ Billy Lighter

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MessageSujet: Re: White Dove [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé)   White Dove  [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé) I_icon_minitimeVen 1 Juin - 22:17



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ft. Vanessa Cartray


Effectivement… ils ne m’avaient pas raté mais je ne m’en rendais compte que maintenant que Vanessa soignait mes blessures parce que jusque-là, l’adrénaline m’avait fait fonctionner par réflexe et avait complètement occulté tout le reste. Mais maintenant, ma respiration inquiétait Vanessa et si je pensais bien que je fumais beaucoup trop, elle avait quand même peur que ça vienne d’autre part.

Je secouai doucement et négativement la tête.

-Ils étaient trois… Et c’est ma tronche qui a pris tous les coups. Un de ces enfoirés avait un poing américain…

Je repris une grande inspiration.

-C’est le sprint que j’ai fait qui me fait ça.

Et la peur aussi… Parce que ça avait beau être fini, j’étais toujours en train de flipper… J’étais de toute façon constamment en train de flipper, mais pas à ce point-là quand même. C’était plus de la peur, c’était de la terreur. J’étais clairement terrorisé. Et ça devait se voir dans mon regard et un peu trop à mon goût mais je pouvais rien y faire.

Tous les fantômes de mes cauchemars, ceux qui me tenaient éveillé souvent, trop souvent, toute la nuit, étaient venus me hanter dans la vie réelle, ce coup-ci. Les mêmes fantômes qui faisaient parfois pleurer ma mère quand j’étais môme, en pleine nuit…

Ceux à qui à l’époque, je croyais pouvoir faire peur pour la protéger, m’entraînant déjà alors à rester éveillé pour être sûr de les voir venir et de pouvoir intervenir. J’avais 5 ans et je faisais des rondes dans la maison armé du moindre truc qui me passait sous la main… Jour et nuit, je faisais ça. Et souvent, mon père qui entendait mes petits pas venait me chercher pour me remettre dans mon lit et essayer de m’expliquer calmement, comme Vanessa l’avait fait plus tôt, qu’on était en sécurité dans notre maison de L.A. que personne ne viendrait nous prendre pour nous enfermer et nous faire du mal.

Personne à l’époque en m’avait encore expliqué les circonstances de ma naissance, pas plus que je n’en avais déjà entendu parler à l’école. J’étais trop jeune. Et mon père, comme ma mère s’étaient longtemps demandés comment je pouvais, en quelque sorte, avoir peur de choses qu’on ne m’avait jamais racontées encore. Comme si leur peur s’était transmise génétiquement.

Ma consommation hors norme de cigarettes n’en était qu’un seul symptôme.

Je savais que je connaissais Vanessa ou plutôt, que je l’avais déjà vue quelque part et elle affirma être journaliste pour Guitar&Pen, ajoutant qu’on s’était déjà croisés sur certains événements. Je la regardai elle, puis baissai les yeux sur les soins qu’elle me prodiguait avec application. Je grimaçais par moment, mais ses gestes étaient à la fois doux et précis… Le sang ne lui faisait pas peur, en tout cas.

-Guitar&Pen… Ouais… Ça explique tout… J’étais en train de chercher du côté de… je sais pas… De médecins ou d’infirmières mais ça fait un bail que j’ai pas été à l’hosto.

Pourquoi j’y aurais été ? J’avais pas de problème, mes parents étaient eux aussi en bonne santé…

-C’est juste que vous avez l’air de savoir ce que vous faites.

Ma respiration commençait à se calmer. Ça sifflait encore, mais de façon moins impressionnante qu’au départ. Et alors qu’elle m’expliquait les étapes suivantes et ce que je devais faire pour ne pas bousiller les pansements trop vite, en espérant qu’ils tiennent, mon regard était retombé sur sa cuisse qui était aussi en sang… Son jeans avait même été déchiré… Putain, c’était pas passé loin.

-Faut que vous vous soigniez aussi… Faut que… vous saignez, merde…

Mon regard remonta vers son visage… Putain, elle était blessée et c’était en partie ma faute. Mais ça avait pas l’air de l’inquiéter plus que ça. Fallait pas que je bouge trop cette nuit pour ne pas défaire ce qu’elle avait fait, voilà ce qui l’inquiétait elle.

-Ok… Ok mais…

Je voulais redire encore une fois qu’il fallait qu’elle s’occupe d’elle mais elle me devança en me demandant à moi si mes agresseurs m’avaient volé quelque chose, tout en s’occupant de mon visage ce qui faisait que j’étais les yeux dans les yeux avec elle. Ses yeux étaient très bruns, tout comme sa peau était mat… Elle m’était physiquement totalement opposée.

-Non, ils ne m’ont rien volé… J’étais juste… au mauvais endroit au mauvais moment, c’est tout.

Si… Ils m’avaient volé ma tranquillité d’esprit, mais ça faisait longtemps. J’étais pas né que ces gens-là me l’avaient déjà prise.

Vanessa y allait très doucement avec ses compresses et tout son bordel. Ses gestes faisaient un brusque contraste après les coups que j’avais pris et j’avais tendance à reculer légèrement quand elle approchait sa main, un recul qui était inconscient de ma part.

Elle continuait et même si je ne saisissais probablement pas la moitié de ce qu’elle me racontait à cause des coups que j’avais pris, ce n’était pas si grave, parce que le son de sa voix m’empêchait de m’enfoncer dans des cogitations sombres qui n’auraient quand même servi à rien.

C’était quand même beaucoup, beaucoup, d’informations à la fois. Attention à ma lèvre après avoir mangé, bu ou fumé… Ok… Ses mains étaient douces et fraîches sur mon visage et ça faisait du bien, et c’était tout ce que j’avais besoin de savoir pour l’instant. J’étais avec quelqu’un de non hostile, dans un endroit non hostile, et si mon cœur voulait bien arrêter de courir le putain de marathon, ce serait cool.

-Ok…

Elle me fit un clin d’œil une fois qu’elle eut fini avant de déclarer de but en blanc qu’elle n’avait pas de vêtements d’homme chez elle puis de disparaître… Ah non… Ah non, ça c’était juste ce qui fallait pas faire ! Je ne connaissais pas cet endroit, je n’avais aucune idée de ma localisation dans la ville, j’étais…

Je me tournais et me retournais pour avoir les portes et qui pouvait venir d’où… C’était complètement irrationnel, mais mon état de stress quotidien était irrationnel. Pour finir, j’appuyai mon front contre mes deux poings serrés entre mes genoux, me roulant presque en boule à ceci près que mes pieds étaient cloués au sol et que j’étais assis sur le divan.

-Faut qu’elle arrête… Faut qu’elle arrête de courir dans tous les sens.

Elle finit par revenir en parlant toujours, débitant des phrases : j’avais de quoi m’habiller, mais pas tout de suite, fallait que je me couche, je voulais de la glace ? Je voulais à boire ?

Quand elle fut assez près de moi, j’eus un geste vif et ferme et attrapai son visage à deux mains pour qu’elle me regarde dans les yeux.

-Stop. Stop. On s’arrête. Stop… S’il vous plait.

Je relâchai doucement son visage…

-Une idée… une idée après l’autre… Doucement. J’ai pris un tas de coups sur la tête, j’ai dû y laisser quelques neurones…

Je respirai une nouvelle fois, mes poumons sifflant un bon coup. Je parlais d’une voix basse, mais ferme.

-Vous saignez. Je suis ok pour l’instant… Allez vous soigner, on verra le reste après.

J’hésitai avant d’ajouter…

-Laissez juste la porte entrouverte, s’il vous plait… Pas pour que je puisse voir, juste pour que je ne puisse pas oublier que vous êtes là.

Et que je suis pas tout seul.

@ Billy Lighter


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MessageSujet: Re: White Dove [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé)   White Dove  [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé) I_icon_minitimeSam 2 Juin - 17:16



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Jake me rassura en précisant que le sifflement de ses poumons et sa respiration douloureuse étaient bien commis par le sprint qu’il avait dû faire pour échapper à ses bourreaux. Il n’avait pas reçu de coups au torse et que c’était son visage qui avait fait les frais de la haine de ces types …munis d’un poing américain. Je tentais de focaliser ma concentration sur les soins que je lui prodiguais, mais je ne pus m’empêcher de sursauter d’effroi en imaginant ce qu’il avait vécu avant que ma route ne croise la sienne cette nuit.

Mon visage commençait à lui être familier dès que j’avais énoncé mon prénom et mon nom.

- Qui sait, j’ai peut-être été une infirmière dans une autre vie.  J’ai passé mon diplôme de premier secours, il y a plusieurs années sur l’insistance de ma mère. Je peux apporter les premiers soins d’urgence si besoin. Le sang ne me fait donc pas peur.

Une fois toutes les blessures soignées et au lieu de m’occuper un peu de moi, mon cerveau continuait sur sa lancée. Je ne pouvais pas laisser Jake torse nu après lui avoir découpé son tee-shirt en lambeaux. Et sans lui laisser le temps de me répondre, j’avais disparu.

Quelques minutes après, j’étais revenue dans l’appartement avec un tee-shirt pour Jake, toute contente d’avoir trouvé quelque chose qu’il puisse se mettre sur le dos, mais je ne m’étais pas attendue à sa réaction.  Au moment où je fus assez proche de lui, il puisa dans ses dernières forces pour m’attraper le visage. J’étais sur le point d’ajouter quelque chose, seulement son geste m’avait rendue silencieuse. Mes yeux étaient plongés dans les siens, attirée par cette lueur qui émanait de ses prunelles, et je compris aussitôt que le fait de le laisser tout seul, même quelques minutes, l’avait précipité dans une angoisse incontrôlable. Et puis, je parlais beaucoup trop. La peur avait cet effet terrible sur moi. Mes émotions prenaient le relais. C’était une sorte de maelstrom qui ne demandait plus qu’à sortir et à s’exprimer, sauf que si je lâchais prise, j’allais m’effondrer. Je hochai la tête pour bien lui faire comprendre que je ferais plus attention à mon débit de mots.

- Je … Je suis désolée …  murmurai-je doucement.

Il me libéra de son étreinte et je lâchai en même temps le tee-shirt que j’avais gardé dans ma main, pour le poser sur l’accoudoir du canapé. Je devais impérativement arrêter de l’assaillir d’idées et de souffler à mon tour. Sa respiration sifflante persistait et ce fut d’une voix basse qu’il me conseilla d’aller soigner ma cuisse. Je reculai alors pour me diriger vers la salle de bain quand il ajouta une phrase qui définissait tout l’état de crainte et de frayeur dans lesquelles il se trouvait. L’ampleur émotionnelle et psychologique que ces tarés avaient fait subir à Jake était immense et j’avais mal pour lui. Je ne pouvais pas m’offenser de cette demande ni encore moins penser qu’il me disait cela pour m’observer dans la salle de bain.

- Je vais laisser la porte à demi ouverte. Je ne serai pas longue. Promis. Vous pouvez me parler si vous voulez.

Je ne lui avais pas menti, j’avais laissé la porte de la salle de bain de manière à ce qu’il puisse, du canapé, voir la lumière de la pièce et m’entendre bouger ou bien le son de l’eau. Les deux mains agrippées au lavabo, je découvris avec plus d’attention et d’horreur mon visage. Ho, je n’avais reçu aucun coup comme Jake, néanmoins, l’épuisement se lisait sur les traits de mon visage. Mes mains se mirent à trembler contre la vasque. Des frissons que je ne pouvais plus maitriser. Je ne faisais pas de bruit et cela pouvait gêner Jake qui avait besoin de sentir qu’il y avait bien une seconde personne dans l’appartement. J’ouvris le robinet et au creux de mes mains, je recueillis de l’eau bien froide pour m’en asperger le visage et je le refermai. Maintenant, j’allais devoir procéder avec délicatesse. Je déboutonnais mon jean et très lentement je le fis glisser le long de mes cuisses. Comme je m’en étais douté, une croute de sang s’était formée sur une grande partie de ma plaie et le sang séché avait collé sur le tissu. Au milieu de la blessure, la peau saignait encore. Si je tirais de trop, j’allais rouvrir toute la lésion. Je devais procéder différemment.

Je retirai le reste de mes vêtements que je fis tomber au sol et je m’installai sur le rebord de ma baignoire, les jambes à l’intérieur. Doucement, avec le jet du pommeau de la douche, je mouillai mon jean et je décollai le tissu résistant sur ma peau. J’avais beau y aller avec précision, une partie du sang et du tissu s’agrippait à ma peau. Je dus tirer d’un léger coup, faisant saigner à nouveau une partie de la plaie. Je poussai un petit cri au même moment. Le fond de ma baignoire se tapissa de vermeille. Je me redressai sur mes jambes, je tirai le rideau et je laissai alors l’eau couler sur mon visage, dans mes cheveux et sur chaque partie de mon corps. Mes muscles se détendirent un peu, mais la douleur se manifestait de plus en plus. Je ne pouvais pas rester trop longtemps sous la douche. Je fermai l’eau puis j’enroulai mes cheveux dans une serviette, j’enfilai des sous-vêtements propres et je m’emmitouflai dans un peignoir. Sur ma cuisse, je comprimai un gant de toilette. J’avais oublié avec tout cela, la mallette de soin dans le salon. Ce n’était pas très futé de ma part !

Je sortis de la salle de bain pieds nus et en boitillant, la main posée sur ma cuisse pour éviter de mettre du sang partout. Jake me dévisagea et je pointai du doigt la mallette qui était restée sur la table basse.

- J’ai oublié de l’emporter avec moi.

Je m’assis sur le canapé et j’entrepris de bien sécher ma plaie avant de faire les soins. Je désinfectai ma cuisse et je procédai de la même façon que j’avais faite pour les blessures de Jake. A ce niveau de la cuisse, un pansement n’aurait tenu que quelques minutes. Je me mis debout et je commençai à me bander la cuisse tout en m’assurant de bien faire tenir les compresses à l’intérieur. J’avais tourné le dos à Jake pour me permettre d’ouvrir un peu mieux le pan de mon peignoir et de bien serrer ma bande.

- Je suis navrée pour tout à l’heure … Je parle beaucoup et je fais dix mille choses en même temps quand j’ai … quand j’ai … peur et que je tente de me contrôler pour ne pas craquer.

Enfin … je soufflai et je me réinstallai sur le canapé, basculant ma tête en arrière contre le dossier. La serviette autour de mes cheveux me dérangeait et je finis par la retirer, laissant mes cheveux libres et encore humides se déployer sur mes épaules. Je tournai mon visage vers lui, tout semblait plus calme maintenant et je prenais conscience que mon cœur n’avait pas cessé de tambouriner contre ma poitrine depuis tout ce temps.

- Je ne sais pas vous, mais j’ai besoin d’un remontant … ça vous dit ?





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MessageSujet: Re: White Dove [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé)   White Dove  [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé) I_icon_minitimeLun 4 Juin - 8:10



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J’étais angoissé, je crevais de trouille et ça avait été pire quand mon infirmière improvisée avait disparu pour aller me chercher un t-shirt. Et pourtant, au fil de la conversation et même si Vanessa donnait l’impression de gérer la situation, je me rendais compte que sa tendance à ne pas s’arrêter de bouger et de parler était justement le signe qu’elle ne gérait rien du tout et s’accrochait à la seule chose qu’elle semblait connaître sur le bout des doigts : la façon de donner des soins.

Alors, si je l’avais laissée faire un temps, parce que j’en avais de toute façon effectivement besoin, quand elle était revenue avec de quoi me couvrir, j’avais saisi la première occasion que j’avais pour la forcer à s’arrêter, à se calmer. Dans ses yeux sombres, je pouvais voir qu’elle était atteinte de la même terreur que moi, mais d’une façon beaucoup plus vive, parce que c’était nouveau.

Moi, ça faisait un bail que je vivais avec, ce qui faisait que, l’un dans l’autre, je maîtrisais ça beaucoup mieux qu’elle. Je savais comment je fonctionnais, je savais ce qu’il fallait que je fasse pour éviter de paniquer complètement, j’avais établi un tas de mécanismes de défenses pour ça.

Je savais que je lui en demandais beaucoup, parce que je vis son regard vaciller. Mais je ne pouvais tout simplement plus continuer à me faire bombarder d’informations, pas plus que mon cœur n’allait encore supporter longtemps ses allées et venues imprévisibles même si elle me disait toujours ce qu’elle faisait ou allait faire. Parce que rien ne disait que je pouvais faire confiance à ses explications, même si, jusqu’ici, elle avait toujours fait ce qu’elle avait dit qu’elle faisait.

Et puis, autre chose aussi : il fallait qu’elle se soigne. Parce qu’autrement, c’était elle qui allait finir par tomber là et on ne serait pas plus avancés. C’est très bien de jouer les héros, mais faut savoir quand faut s’arrêter.

J’avais fini par la lâcher et elle s’était excusée avant de partir vers la salle de bain… J’eus une dernière et simple demande pour ne pas que ce qui me restait de santé mentale ne s’écroule : laisser la porte entrouverte. J’avais peur de perdre brièvement connaissance ou de partir dans un rêve éveillé et de ne plus savoir où j’étais en me « réveillant ».

Vanessa disparut, mais un ray de lumière balafrait la pénombre du salon. J’étais bien dans le noir, avec les coups que j’avais pris, j’étais sûr que la lumière allait me faire mal. Pendant un moment, je n’entendis rien… Mais pas de « boum » non plus, qui aurait signalé que Vanessa se serait écroulée. Puis elle se remit en mouvement. Alors, je me laissai aller à m’allonger sur le divan.

La douleur pulsait dans mon visage et j’y portai mes mains, à défaut de pouvoir me voir… Et je soupirai de dépit mais ça ressembla plus à un gémissement un peu effrayé.

Putain… Ils m’avaient pas raté.

Heureusement que je faisais de la radio et pas de la télé…

Après quelques minutes, Vanessa revint dans le salon, un turban sur la tête et habillée d’un peignoir. Elle avait oublié ce qui lui fallait pour se soigner. Je me poussai un peu dans le fond du divan pour lui laisser la place de s’y installer, la regardant sans vraiment la regarder… Elle se releva et me tourna le dos pour se faire un bandage, tout en s’excusant à nouveau, expliquant que si elle avait parlé et bougé autant, c’était uniquement parce qu’elle avait peur.

Je répondis d’une voix rauque :

-Ouais… C’est pas tous les jours qu’on se fait tirer dessus, en même temps. C’est un peu normal.  

Elle s’assit à nouveau dans le divan et je me redressai un peu pour lui laisser la place… Affalé de travers, ma joue qui n’était pas trop défoncée appuyée sur le dossier. Jusqu’à ce que la jeune femme propose à boire…

-Ouais… Ouais, je veux bien. Et si ça tient toujours, je veux bien de la glace aussi… J’ai l’impression que mon cœur court le marathon en plein dans ma tronche.

Mais avant qu’elle ne se lève, je plantai mon regard dans le sien.

-Ça va aller ? Je suis désolé de vous avoir entraînée là-dedans…

Je ne l’avais pas fait exprès et elle aurait pu passer son chemin, tout simplement… Mais elle devait faire partie de ces gens qui avaient encore un rien d’humanité et elle n’avait pas pu rester sans rien faire… Je lui devais une fière chandelle, pour le coup.

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MessageSujet: Re: White Dove [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé)   White Dove  [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé) I_icon_minitimeLun 4 Juin - 10:39



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Lorsque j’étais revenue de la salle de bain, j’avais retrouvé Jake allongé sur le canapé comme je l’avais invité à le faire. La pénombre du salon était reposante pour quelqu’un qui avait pris de sales coups. Il s’était poussé pour me laisser la place de m’asseoir. Il était épuisé. Son corps, sa posture, son regard, tout cela parlait pour lui, bien plus que des mots qu’il aurait pu  me dire. Je m’étais soignée et bandée la cuisse pour être certaine que le pansement tienne au moins pour le reste de la nuit.

Et puis … le calme arriva : plus de soins à faire, plus d’eau qui coule, plus de mouvements à courir de tous les côté, juste la tranquillité du moment, juste Lui et Moi. J’avais retiré la serviette qui entourait mes cheveux et je m’étais allée à ma prélasser contre le dossier du divan. Les yeux rivés vers son plafond, mon cerveau, lui, commençait à rejouer toute la scène qui s’était déroulée dans la rue et ce n’était pas bon du tout pour ma sérénité mentale. Je tournai alors mon visage vers Jake qui s’était redressé et malgré la pénombre et la faible lueur de lumière qui nous provenait toujours de la salle de bain que j’avais laissé allumer, nos regards se croisèrent. J’avais réitéré ma proposition à boire quelque chose et il ajouta aussi la glace que je lui avais conseillée au début. Mon sourire se dessina sur mes lèvres.

- C’est normal que vous ressentiez ce genre de « pulsations » au visage. Déjà, à cause des coups que vous avez pris et à cause de moi … Je viens de vous soigner et j’ai touché, titillé vos plaies, ce qui n’a fait qu’augmenter votre douleur. J’y suis allée avec la plus infinie des douceurs, mais ça fait toujours mal. Et Oui, je vais vous préparer la glace aussi et trouver quelque chose de fort.  

Je n’étais pas une adepte des boissons alcoolisées. L’alcool et moi, nous n’étions pas trop de bons amis, tout simplement parce que je ne tenais pas l’alcool et qu’au bout du troisième verre, j’étais une vraie pipelette (déjà que je l’étais quand j’étais angoissée) et qu’il avait un effet désinhibant sur moi.  J’allais me lever pour préparer tout ça quand il ajouta une dernière phrase qui me toucha, parce qu’il se souciait de moi et de ce que j’avais pu vivre cette nuit.  Quel homme pouvait bien se dissimuler derrière de telles prunelles intenses ? Ses yeux arrivaient à me déstabiliser. Il y avait une sorte de retenue, mais aussi une peur, une fêlure qui prenait ses origines bien plus loin que son agression de cette nuit.

- Ne soyez pas désolé, j’aurais été incapable de vous tourner le dos et de vous laisser tout seul, même si je n’ai pas été d’une très grande utilité … à part peut-être pour vous soigner correctement. Je secouai la tête en essayant tant bien que mal d’être la plus sincère possible avec lui. ça ira … Il faut juste que ça passe, mais ça ira … Merci d’avoir posé la question et vous inquiéter.

J’effleurai sa main de la mienne dans un geste de gratitude. Cette fois-ci, je me levai et je me dirigeai vers la cuisine. Du divan, Jake pouvait me voir, car ma cuisine était ouverte sur le salon. J’allumai la petite lumière de ma hotte aspirante pour garder cette ambiance reposante et ne pas nous éblouir. J’attrapai un torchon propre dans lequel je mis des glaçons pour lui confectionner une poche de glace. Je reviens auprès de Jake avec la glace.

- Vous devriez la placer comme ceci … ça vous fera du bien. Vous avez un sacré bleu juste sous l’œil. Heureusement que vous ne faites pas de la télévision.  Vos fans qui écoutent votre radio ne se poseront pas de questions sur vos ecchymoses … par contre votre patron, vos collègues et vos invités, vont être curieux …

Je me penchai vers lui et très délicatement, je plaçai ma poche de glace contre sa joue qui commençait à enfler sous les hématomes. Il la récupéra pour la positionner comme il le souhaiter. Je m’éclipsai dans la salle de bain, toujours en gardant la porte à demi ouverte, et je passai des vêtements plus commodes. Exit le peignoir, j’enfilai ma tenue « maison » comme j’aimais le dire : un débardeur blanc et un short léger et je partis dans le salon à la recherche d’une bonne bouteille dans le buffet.

-  L'Amaro Montenegro ! Un excellent alcool italien ! Ça devrait le faire ! C’est un mélange de plusieurs plantes, le gout sucré de certaines vient séduire le gout amer des autres.

Je me saisis de deux petits verres à digestifs dans la vitrine de mon buffet et je rejoignis Jake en déposant le tout sur la table basse.

- Demain matin, je vous déposerai en voiture où vous voudrez.  Cela vous évitera de faire des efforts.

Je n’allais pas le laisser partir sans l’accompagner chez lui, ou bien n’importe où, alors que ses blessures lui faisaient un mal de chien. Je remplis nos deux verres et j’en offris  un à Jake. Et pour un peu oublier tout ce qui stigmatisait nos corps et nos esprits, et que j’étais très joueuse et taquine, cette partie de ma personnalité pointa le bout de son nez après avoir été étouffée par ma frayeur. Il fallait de toute façon que je reprenne lentement le dessus.

- Faites-moi de la bonne publicité sur votre radio, monsieur Snyder ! Je vais me recycler et ouvrir un cabinet de consultation, qu’en dites-vous ? Vous êtes mon premier patient.






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MessageSujet: Re: White Dove [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé)   White Dove  [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé) I_icon_minitimeMar 5 Juin - 11:35



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J’avais réussi à ce qu’elle arrête de courir, c’était déjà ça. Son débit de parole était moindre aussi et j’imaginais qu’elle avait eu le temps de s’apaiser un peu le temps de soigner sa blessure dans la salle de bain. Quand elle était revenue s’installer près de moi, en peignoir, elle avait laissé tomber ses cheveux humides qu’elle avait retenus jusque-là dans un essuie de bain.

Ouais, je me rappelais l’avoir croisée plusieurs fois, maintenant que ma propre angoisse, sans disparaître (elle ne disparaissait de toute façon jamais), s’atténuait un peu. Je commençais à comprendre que mes agresseurs ne viendraient pas défoncer la porte de l’appartement de Vanessa… Même si une partie de moi restait quand même alerte, s’attendant à ce qu’un truc du genre se produise, même si c’était insensé…

Quoi que pas tant que ça…

Vanessa ma regardait et je la regardais… On avait eu tous les deux la trouille de notre vie… Mais elle gardait dans son regard quelque chose de bienveillant, ce qui avait au moins ça de bon que ça me rassurait.

J’avais jamais remarqué ça avant chez elle. Il fallait dire que nos précédentes rencontres n’en étaient pas vraiment, pour commencer. Et puis en plus, comme je faisais tout pour éviter de devoir parler aux gens, la plupart du temps, je faisais en sorte de ne pas les regarder avec insistance, de ne pas leur montrer d’intérêt. En gros, je me disais que si je leur foutais la paix, ils me foutraient la paix. Ce qui faisait qu’au final, je ne connaissais pas grand monde hormis mes propres techniciens qui bossaient tous les jours avec moi.

Vanessa avait proposé à boire et j’acceptai, comme j’acceptai aussi, en différé, la glace qu’elle avait proposée plus tôt. Elle m’avait souri et expliqué que si j’avais l’impression que mon visage n’était plus qu’un magma plein de spasmes, c’était à cause des coups mais aussi parce qu’elle avait chipoté en me soignant.

Je lui souris vaguement en retour.

-Content d’apprendre que c’est pas mon cerveau qui va exploser…

Mais avant qu’elle puisse se lever, je lui avais demandé si elle allait bien, ajoutant aussi que j’étais désolé pour ce qui était arrivé. Si j’étais resté bien planqué chez moi, ou que j’avais accepté l’invitation de Mark à dormir chez lui, ça ne serait pas arrivé.

Je secouai légèrement la tête en laissant échapper un très bref rire devant la modestie qu’afficha la journaliste en disant qu’elle n’avait pas été fort utile.

-Ouais, non, c’est vrai. Vous m’avez juste probablement sauvé la vie, après tout… Qu’est-ce que ça vaut… ?

Je marquai une pause, ma joue toujours appuyé sur le sommet du dossier du divan, assis de travers que j’étais. Comme si je n’arrivais pas à redresser ma tête, ce qui n’était pas tout à fait faux. J’appuyai mon regard sur elle.

-On a filé des médailles à des gens pour moins que ça, vous savez.

Elle semblait contente que je m’inquiète de son état et me remercia en effleurant ma main. Je n’eus pas de mouvement de recul, cette fois, la laissant faire. On venait de vivre la même situation, ça me semblait normal de me soucier d’elle aussi.

Elle finit par se lever et je fermai les yeux le temps de son absence, je suivais cependant tous ces mouvements à l’ouïe, même si je commençais à avoir mal au crâne. Avec les coups que j’avais pris, j’avais sûrement une commotion ou un truc du genre…

Vanessa revint d’abord avec la glace, la posant sur mon visage et m’indiquant comment la tenir. Je suivis ses conseils.

-Ok… Super… Merci.

La journaliste ajouta que, si mon visage tuméfié allait passer inaperçu pour les auditeurs, ça n’allait pas être le cas pour ce qui était de mes collègues et les invités… Je soupirai, mais pas d’un air grave, juste comme une fatalité.

-Ouais… ben… C’est pas grave… Je suis pas le premier à me faire agresser à Los Angeles…

Howard Stone aussi s’était fait agresser il y avait quelques mois de ça… Sans compter que, tous les jours, des gens se faisaient agresser gratuitement, pour se faire voler leur portefeuille ou parce qu’un groupe d’enculés pouvait pas piffer leur couleur de peau, leur orientation sexuelle ou… d’autres trucs…

Pourtant, c’était pas comme si c’était marqué sur mon front ou que j’emmerdais les gens avec ça. Toutes nos fêtes, avec ma famille, se faisaient dans la plus grande discrétion au sein de notre foyer, dans l’intimité. Alors qui ça pouvait déranger, bordel ?

Vanessa était repartie dans la salle de bain… J’avais refermé les yeux en me disant que c’était quand même bizarre de garder de l’alcool dans sa salle de bain mais elle avait juste fait un détour pour se changer avant de revenir près de moi avec des verres et une bouteille.

Vanessa annonça alors qu’elle me déposerait chez moi le lendemain…

-Ok… Si vous êtes sûre que ça vous dérange pas… Parce qu’on risque de passer une nuit vraiment merdique.

Si la commotion ne me tenait pas éveillé, ce serait le stress… Et ça m’arrangeait. Je préférais souffrir toute la nuit plutôt que de m’endormir… J’avais aucune envie de cauchemarder ici… Qui sait ce que je pourrais dire en dormant et ce que je pouvais faire si je faisais une putain de crise de somnambulisme.

Je pris le verre qu’elle me tendit et le bus cul sec, grimaçant parce que l’alcool alla brûler les plaies que j’avais à l’intérieur de la bouche… Si Vanessa avait vanté le goût de cette boisson en me la présentant, ce dont je ne doutais pas, pour moi elle avait juste le goût de mon propre sang, à l’instant.

Vanessa parla alors sur un ton plus léger, me demandant de lui faire de la pub et s’imaginant ouvrir un cabinet de consultation. J’arrivai à rigoler, ce qui était déjà pas mal, surtout que c’était un rire sincère, pas seulement pour la forme.

-J’y manquerai pas… Je dirais même que vous devriez peut-être sérieusement y penser. Vous êtes plutôt douée… Douce et rassurante… C’est pas donné à tout le monde de pouvoir faire ce que vous avez fait là.

Je lui tendis mon verre vide, ma main tremblait fort parce que j’avais pas fini de décompresser et l’état de mon crâne n’arrangeait pas les choses.

-Je veux bien encore un verre… Je vais sûrement… le remettre dans moins d’une heure mais c’est pas grave.

Même après un verre, je sentais que l’alcool me détendait un rien… Je remarquai ma main qui tremblait et attrapai mon poignet de mon autre main comme pour essayer de l’arrêter. Serrant les dents, je râlai sur moi-même :

-Putain quel stress…

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MessageSujet: Re: White Dove [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé)   White Dove  [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé) I_icon_minitimeMar 5 Juin - 19:02



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Il riait, un bref rire agréable à mes mots au sujet de mon rôle auprès de lui cette nuit. C’était déjà une bonne chose qu’il puisse s'éloigner de toute cette peur pendant quelques minutes. Je lui souris en retour, amusée de la situation, mais je repris vite mon sérieux, car quelque chose me préoccupait.

- Pour le moment, je vous ai soigné, mais je m’inquiète Jake, plus tellement pour vos blessures. Les pansements que je vous ai faits restent propres, apparemment, et ils ne sont pas tâchés de sang. Ce sont vos douleurs qu'il faut surveiller. Vous avez reçu plusieurs des coups au visage et certainement à la tête … et avec un poing américain. Vous pourriez avoir une commotion même si vous n’avez pas perdu connaissance. Je vous ai tenu éveillé dans la voiture pour cela, en fait. Je ne connaissais pas toute l’ampleur de vos blessures.

Je ne relevai pas sa réponse qui transpirait d’une fatalité alarmante sur son agression et sur le fait que beaucoup en étaient victimes. J’avais le sentiment que Jake n’avait pas eu une vie facile ou bien qu’il avait déjà connu ce genre d’agressions. Mais je respectais l’intimité des gens pour ne pas leur poser tout un tas de questions ni leur tirer les vers du nez. J’avais horreur de ça même dans mon boulot lors de mes interviews.

- Si, c’est grave Jake … C’est une atteinte à notre liberté. C’est comme si le monde devenait fou et qu’il glissait dans la noirceur. Chacun devrait vivre sans avoir peur de sortir de chez lui …

Il s’était inquiété pour moi et je lui en étais reconnaissante. C’était tellement rare de nos jours ce genre de réaction. Je l’avais laissé seul un instant pour me changer et pour récupérer une bouteille d’alcool et deux verres. Je ne pouvais pas le laisser partir de chez moi dans cet état-là et je lui proposai donc de rester, que demain je le déposerais où il le souhaiterait.

- Je ne compte pas m’endormir et si c’est le cas, je vous donne la permission de me réveiller en m’envoyant un coussin dessus !

Je me devais de lâcher prise et de laisser la crainte derrière moi. Un ton plus léger s’instaura entre nous et d’ailleurs, j’étais ravie de voir que Jake en faisait tout autant.

- Avec une telle publicité, j’avoue que vous allez m’être d’une grande utilité si vous précisez à chaque fois dans votre micro que je suis douce et rassurante. Promis, vous aurez un pourcentage sur mes clients, à chaque fois.

l’Amaro Montenegro était agréable en bouche et le puissant breuvage se dispersait dans tout mon corps. Jake me demanda de lui resservir un second verre.

- La bouteille est là pour la boire. Je déduirai finalement un infime pourcentage sur notre accord de publicité. Plus sérieusement, vous pouvez boire autant que vous le voulez, par contre éviter quand même d’avoir la gueule de bois avec vos maux de tête. L’alcool italien est traitre si vous n’en avez pas l’habitude.

J’avais reposé son verre sur la table basse en voyant sa main trembler. Jake essayait de contrôler son stress, mais il n’y parvenait pas. C’était normal. Il avait été agressé par des fous furieux et il avait subi de nombreuses séquelles physiques et … psychologiques aussi. Doucement, je pris sa main entre les miennes.

- Votre corps réagit à cette attaque tant que votre esprit ne sera pas apaisé. C’est un processus normal. Il faut être patient Jake. On va rester éveiller pour le reste de la nuit et tenter de discuter de tout et de rien. Dans quelques heures, si vous avez toujours mal au crâne, je vous amènerai à l’hôpital. Si votre vision se trouble ou si vous maux de têtes persistent, vous devrez consulter un médecin. Je ne suis pas magicienne pour soigner ce genre d’urgence, Jake.

Je le libérai de l’étreinte de mes mains et je me levai du divan.

- Vous allez vous allonger, c’est le mieux pour vous. Je vais me mettre sur le fauteuil.

Pour qu’il puisse se reposer, je récupérai un gros oreiller et deux plaids dans ma chambre et en passant, j’éteignis la salle de bain ainsi que la cuisine. Seule demeurait éclairée la veilleuse du salon qui nous donnait un filet de lumière reposant et bienveillant. Avant de m’installer dans le fauteuil, je fis couler l’alcool italien dans nos deux petits verres et je me calai enfin dans mon siège, entourée d’un plaid et en faisant très attention à ma cuisse et ma blessure. La fatigue avait des effets des contradictoires sur le corps : On pouvait avoir une sensation de chaleur ou bien greloter de froid surtout après la chute d’une émotion vive.

Mon objectif maintenant était de veiller sur Jake et d’observer la moindre manifestation de douleurs ou de réactions de sa part qui seraient des signes d’une aggravation de sa santé. S’il avait une commotion cérébrale, je ne devais pas lui poser trop de question qui entraineraient une concentration ou un appel à ses souvenirs. La mémoire devait rester au repos, juste des questions simples pour m’assurer qu’il ne sombre pas dans le coma. Je ne devais pas l’inquiéter ni lui montrer mon inquiétude à son sujet. Je repris sur un ton plaisant et mutin, comme je l’avais fait avec ma question concernant la publicité sur sa radio.

- Alors, comment trouvez-vous l’Amaro Montenegro ? Est-ce que j’ai réussi à vous faire voyager jusqu’en Italie ? Ou c'est complètement raté ? Attention à ce que vous allez répondre, même si je suis Sicilienne, l'Italie fait partie de mes origines aussi !






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MessageSujet: Re: White Dove [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé)   White Dove  [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé) I_icon_minitimeMer 6 Juin - 22:20



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Ouais… je devais une fière chandelle à Vanessa, c’était clair. D’autant plus qu’elle ne m’avait pas seulement tiré de là, elle m’avait aussi soigné sans se poser la moindre question. Et sans m’en poser non plus. Après un échange de sourires, elle déclara que les blessures dues aux coups de couteau avaient l’air d’aller, mais que c’était pour les coups que j’avais pris sur la tronche qu’elle s’en faisait.

Je clignai quelque fois des yeux, doucement, en soupirant.

-Ouais… Je sens déjà que les prochaines heures vont pas être tristes…

Je me sentais pas bien... Mais vraiment pas… Un peu logique, en même temps. Mais je faisais bonne figure, comme quand Vanessa avait affirmé que mes collègues et invités seraient probablement curieux de savoir ce qui m’était arrivé, ce à quoi j’avais répondu que c’était pas grave parce que j’étais pas le seul type à me faire agresser à Los Angeles.

Et la journaliste de réagir au quart de tour, pensant que je trouvais ça normal de me faire agresser… Je fermai les yeux et essayai de m’expliquer un peu mieux.

-Non… Non, c’est pas ce que j’ai voulu dire. Je trouve que l’agression armée en elle-même est très grave…

C’était même pas une question à se poser, ça…

-Et je suis d’accord avec vous sur le fait qu’on devrait pouvoir sortir sans cette crainte-là.

Je pris une inspiration un peu douloureuse et continuai.

-Ce qui est pas grave, c’est que les autres, mes collègues et invités me demandent ce qui est arrivé…

Parce que la réponse était toute trouvée : « Je me suis fait agresser ». Et ça s’arrêtait là. Ça pouvait arriver à n’importe qui.

Quant au monde qui glissait dans la noirceur… D’après ce que j’en savais, le monde avait vu pire que trois enfoirés de néo-nazis probablement tout juste sortis des jupes de leurs mères. Ouais… Mais penser ça m’empêchait pas de trembler, ce dont je me rendis compte une fois mon petit verre d’alcool italien en main…

On allait passer une nuit de merde, c’était garanti… Déjà qu’habituellement, je dormais peu et le peu que je dormais, je le dormais mal (ce qui n’arrangeait pas mon irritabilité)… Mais sur un ton léger qui prêtait à la rigolade, Vanessa répliqua qu’elle n’avait pas l’intention de dormir, de toute façon… Ce qui me fit rire… un genre de rire de gratitude, même si j’étais pas sûr que ça existe.

La conversation se faisait plus légère, Vanessa s’imaginant même ouvrir un cabinet de consultation et me demandant de lui faire sa pub. Puis j’avais demandé un autre verre qu’elle accepta de me donner. Je souris…

-J’ai quand même déjà l’impression d’avoir la gueule de bois, alors…

Mais c’était quand même trop de stress et à trembler comme je tremblais, j’allais renverser mon nouveau verre si ça ne s’arrêtait pas. La journaliste de Guitar&Pen se fit alors à nouveau rassurante… Sauf que ça ne marcha pas aussi bien que les autres fois… Pour une simple et bonne raison que je crachai presque entre mes dents serrées :

-Non… non ça s’arrête jamais.

Quant à patienter… Bah ça faisait jamais que presque 38 ans que j’attendais que ça parte, que ça se calme… Parfois, je regardais les autres, les gens en générale, en me demandant s’ils se sentaient comme moi ou s’il n’y avait que moi qui avait la mâchoire complètement niquée à force d’être tendue, si eux aussi avait l’impression que leur tête allait exploser ou si leur cœur battait la chamade parfois sans raison… Je me demandais comment je me sentirais si d’un coup, tout ça se relâchait. Et quand j’y pensais, j’avais l’impression que je ne survivrais pas à une telle décompression.

Et ça, c’était quand il se passait rien…

Alors ce soir, évidemment, tous ces symptômes de mon stress étaient amplifiés à l’extrême.

Du coup, je n’avais pas capté ce que Vanessa disait sur les troubles, sur l’éventualité d’aller à l’hôpital, etc. Mais par contre, le contact quand elle prit ma main dans les siennes changea légèrement la donne.

Ok, Jacob… Respire, ça va aller.

Je me forçai à respirer plus calmement, regardant Cartray dans les yeux pour en tirer tout le soutien que je pouvais.

Quand je fus un rien plus calme, elle se leva et m’invita à m’allonger. Je m’accrochais psychologiquement à elle puisqu’elle avait l’air sûr, posée et de savoir ce qu’elle faisait. Alors tout ce qu’elle me disait de faire, je le faisais.

Torse nu, je m’allongeai dans le divan doucement pour ne pas défaire les pansements qu’elle avait fait. Je tremblais encore et ça me le ferait certainement jusqu’à ce que je sois trop épuisé pour…

Vanessa disparut encore, puis réapparut encore avec tout ce qui lui fallait pour camper avec moi dans le salon. Elle me donna finalement le verre que j’avais demandé plus tôt et je le pris en la remerciant dans un murmure avant de le tenir debout sur mon ventre en me concentrant un minimum pour essayer de ne pas le renverser.

Une main en travers de mes yeux que je fermai, j’écoutais la voix de mon hôtesse. Elle me demanda ce que je pensais de l’alcool qu’elle m’avait fait goûter.

-Je… Je ne sais pas vraiment. J’ai du sang plein la bouche alors ça en tue le goût.

Je tournai légèrement la tête pour la regarder à nouveau.

-Donc, c’est ça votre léger accent… Vous venez de Sicile…

Je portai mon verre à mes lèvres pour boire un peu, comme pour essayer de pouvoir mieux répondre à sa question, puis reposai ma tête.

-Je ne saurais pas dire si ça me fait voyager en Italie… Je n’ai jamais été en Europe, pas même pour suivre des tournées… Je ne suis jamais sorti des USA.

J’y étais entré quand j’étais âgé de quelques semaines à peine pour ne plus jamais en sortir, pour être plus précis.

Encore une fois, je regardai Vanessa.

-Et c’est beau, la Sicile ?

Spoiler:

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MessageSujet: Re: White Dove [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé)   White Dove  [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé) I_icon_minitimeMar 12 Juin - 23:28



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ft. Jacob Snyder




Il se foutait des réactions qu’auraient ses collègues en le voyant arriver à la radio avec tous ces hématomes au visage. Et il avait raison. Pourquoi fallait-il vivre de la façon dont les autres nous voyait, du reflet qui leur plaisait le mieux. Nous étions libres et à ceux que cela ne plaisaient pas, c‘était eux les plus à plaindre, d’évoluer dans les diktats d’une société qui pouvait étouffer, sans avoir leur propre opinion.

- Vous pouvez vous servir de la salle de bain, quand vous vous sentirez mieux. Ce n’est jamais agréable d’avoir du sang dans la bouche. Je peux vous aider à marcher.

Mon grand-père Italien … Oui, oui, vous avez bien lu ! Parce que ma grand-mère sicilienne avait épousé un Italien. Nos repas en famille étaient toujours très animés, tous ces souvenirs, haut en couleur, étaient encore bien ancrés dans mon esprit.  Donc, je disais que mon grand-père italien ne cessait de répéter au grand dam de ma grand-mère et de sa fille, ma mère, que l’alcool nettoyait le corps et qu’il était bon pour la santé. Il exagérait et il adorait cela. L’Amaro Monténégro pouvait au moins désinfecter les plaies de Jake, mais je n’étais pas certaine que cela le soignerait.

Ses tremblements, son épuisement et son état émotionnel le mettaient à fleur de peau et son stress ne faisait qu’empirer. L’attaque qu’il avait subie faisait ressortir quelque chose en lui qu’il tentait vainement de maitriser. Mes mains contre les siennes l’avaient un peu calmé, mais c’était comme si je faisais face à une tempête gigantesque prête à éclater à tout moment, comme s’il voulait à tout prix maitriser son état, parce qu’il se doutait qu’une fois cette force libérait, il ne pourrait plus avoir aucun contrôle ni savoir comment la gérer. Ses mots «non ça s’arrête jamais » me prouvait que Jake combattait quelque chose qui le hantait depuis des années, mais je ne me voyais pas lui poser des questions trop personnelles… Je voulais avant tout que ma voix et ma présence auprès de lui soient rassurantes.

- Jake, calmez-vous. Il n’y a que vous et moi, ici.

Si je savais soigner des blessures physiques, je ne savais pas soigner celle qui étaient plus personnelles, plus intimes, plus psychologique et en me levant pour aller lui chercher un oreiller et deux plaids,  je faisais face à mon impuissance de lui venir en aide … et c’était terrible pour moi. Voilà pourquoi, il ne désirait pas dormir … Dormir, c’était se relâcher, perdre le contrôle, se laisser envahir par des émotions fortes, comme se laisser porter par un ouragan, un cyclone … et de cela, il ne pouvait pas.

Une fois qu’il fut allongé sur le divan, un coussin sous sa tête pour rendre la position confortable, j’avais laissé un plaid sur la table basse pour lui et j’en avais pris un pour moi, me pelotonnant avec dans le fauteuil. La conversation se faisait plus légère. On essayait tous les deux de décompresser comme on le pouvait.

- Vous avez raison ! C’est bien cela mon petit accent. Il est plus ou moins perceptible, surtout quand je suis en colère … ou une émotion forte. Vous avez pu vous en apercevoir cette nuit.

Son aveu me troubla, mais j’étais bien incapable de dire pourquoi … Pourquoi cela me serrait le cœur, comme une tristesse profonde de l’entendre me dire qu’il n’était jamais sorti des USA, même pas pour suivre des tournées avec sa radio. Jake était un vrai mystère. Par moment, au fil de notre conversation, j’avais l’impression d’effleurer des blessures, pas celles que je venais de soigner, mais bien plus profondes, plus terribles … Ses yeux dévièrent à nouveau vers moi et je repris pied dans l’instant présent, laissant de côté mes interrogations sur lui.

- Demandez à une Sicilienne si son pays est beau, elle vous répondra qu’il est magnifique. Je suis née à Palerme, entre terre et mer. La ville est bordée par la Méditerranée. Ses petites ruelles atypiques où chacun de sa fenêtre parle à son voisin de l’autre côté. Il y a beaucoup d’endroits à visiter et le style architectural est très cosmopolite et garde des traces des différentes nations qui l’ont habité. Le marché de Ballaro me manque parfois : toutes ces couleurs, ces parfums, un vrai petit trésor, comme la plage de  Mondello entourée par cette nature.

Hé voilà ! Je parlais encore beaucoup, mais dès que je repensais à la Sicile, c’était plus fort que moi. C’était mon cœur et mon âme qui prenaient le dessus. Les odeurs des collines, des champs de fleurs, de la mer, le chant des oiseaux.

- Et si vous veniez avec moi sur quelques dates des tournées de The Burning Fire ou bien de Roadtramp ? Je devrais avoir bientôt mon planning des dates à couvrir. Vous avec L.A. Rocks Radio et moi pour mon magazine ? On aura le temps en journée, de flâner dans les villes. Après avoir été votre infirmière, je serais votre guide ?

Pourquoi lui avais-je proposé cela ? Il allait vraiment me prendre pour une dingue, cette fois-ci, de lui faire une telle proposition. Pourtant, je trouvais cette idée intéressante : faire notre job, lui pour L.A. Rocks  Radio et moi pour Guitar & Pen et puis se trouver des plages horaires pour visiter les villes. Finalement, cela devait être l’Amaro Monténégro qui me montait à la tête. Je me levai de mon fauteuil pour récupérer le second petit verre d’alcool que je n’avais pas encore touché et je me recalai dans mon siège confortable en faisant bien attention à ma cuisse.

- Si vous aviez la possibilité de visiter un pays ou une ville, qu’elle serait votre destination ?







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MessageSujet: Re: White Dove [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé)   White Dove  [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé) I_icon_minitimeMer 13 Juin - 21:22



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ft. Vanessa Cartray


Je ne pouvais pas sentir le goût véritable de l’alcool qu’elle m’avait donné. J’avais du sang plein la bouche et en plus, je n’arrivais pas à vraiment me concentrer sur ce que j’avalais. Tout ce que je savais, c’était que c’était de l’alcool et que tant qu’à faire, j’étais prêt à tout essayer pour que les tremblements et l’angoisse se barrent.

Mais c’était pas après un tout petit verre comme je venais de boire que ça allait aider. Pour m’anesthésier, il aurait au moins fallu que je boive toute la bouteille cul sec.

J’avais hoché la tête quand Vanessa avait mis sa salle de bain à ma disposition, ajoutant qu’elle m’aiderait à marcher jusque-là s’il fallait. Mais pour marcher, il aurait déjà fallu que mes muscles se détendent plutôt que de faire l’inverse jusqu’à bloquer tellement fort que j’en tremblais.

J’étais pas sensé aller mieux maintenant que c’était terminé et que j’étais dans une relative sécurité ? Ben apparemment non.

Vanessa, de son côté, faisait tout pour essayer d’aider. Je le voyais bien, et il y avait une pointe de reconnaissance dans mon regard.

-Je sais. Je sais.

Mais j’avais l’impression d’être sur le point d’exploser et… peut-être que je devrais… C’était un peu comme si j’avais l’impression que si je lâchais tout j’allais tout faire exploser dans la pièce. Quand j’étais petit, j’imaginais ça, quand ça me prenait. J’imaginais très fort que toute l’angoisse et tout ce qui me faisait mal à l’intérieur me sortait de partout et détruisait tout autour.

En générale, ça me calmait pour un temps, j’avais même parfois l’impression d’être le garçon le plus puissant du monde. Sauf que j’arrivais pas à vraiment faire sortir ça pour que tout explose.

La voix de Vanessa me ramena à elle, ses mains tenant les miennes et sa voix posée essayant de me rassurer. Encore une fois, j’avais hoché la tête, essayé de respirer… Et ma respiration tremblait autant que le reste de mon corps… Sans compter que ça sifflait toujours légèrement, même si c’était mieux.

Une fois qu’elle fut sûr que je n’allais pas, littéralement, exploser, Vanessa alla nous chercher de quoi camper dans le salon et j’avais réussi à me mouvoir suffisamment pour m’allonger. J’étais torse nu, mais je n’avais pas froid, c’était même plutôt le contraire. D’ailleurs, je commençais à suer à grosses gouttes ce qui était aussi dû au stress… Alors je laissai le plaid là où elle l’avait mis, sur la table basse.

Fallait essayer que je me focalise sur autre chose que sur l’angoisse elle-même, me changer les idées, même si c’était dur… Et Vanessa sembla avoir la clé pour ça, en nous menant sur ses origines européennes. J’avais eu une conversation dans un petit café de Hollywood avec Holly Bones il y avait peu de temps de ça. Et, en réalité, on avait pas vraiment pu appeler ça une conversation. Quand j’avais pris congé de la jeune femme, je savais beaucoup de chose sur elle, parce que je l’avais fait parler d’elle, pour qu’on ne parle pas de moi.

Mais ici, je n’avais pas assez de maîtrise de la situation pour, même inconsciemment, faire ça. J’avais bien tourné les choses vers elle, en lui demandant pour son accent, en lui demandant de me parler de son pays d’origine… Et elle m’en avait parlé, apparemment ravi que j’aie constaté malgré tout qu’elle avait un accent.

-C’est maintenant que je l’entends… enfin depuis qu’on est ici. Avant j’ai pas vraiment fait attention…

Et après que je lui aie dit que je n’étais jamais allé en Europe, elle me parla de son pays d’origine… Je me laissai bercer par sa voix autant que je pouvais… Je fermai les yeux, même si ça me donna un peu l’effet d’être dans des montagnes russes… Et j’essayai d’imaginer ce qu’elle me racontait. Quand elle eut terminé sa description qui trahissait qu’elle savait écrire ne fut-ce que par les mots qu’elle employait, je rigolai doucement en secouant la tête.

-C’est comme une chanson… Vous parlez pas vraiment vous chantez.

Ça devait venir, justement, de ses origines… Mais Daniele Ricci était italien et pourtant, il n’avait pas le même accent.

-Mais… à mon avis, ce que vous me décrivez ne doit pas ressembler à l’image que je m’en fais dans ma tête.

Ça devait être… extrêmement américanisé, ce que je voyais.

Je rouvris doucement les yeux, regardant le plafond, avant de tourner la tête vers elle avec un air plus grave quand elle me proposa de l’accompagner sur certaines dates des tournées à venir, d’être mon guide dans des villes que je pourrais visiter… Nos boulot nous le permettrait très facilement… Mais c’était comme ça que mon histoire mort-née avec Alexie avait commencé… A quelques détails près.

Et j’étais pas prêt à retenté l’expérience là tout de suite. J’étais bien refroidi…

Je frottai mon visage à deux mains… Et à sa proposition, je répondis :

-Heu… je ne sais pas… J’en sais vraiment rien.

Sans le savoir, elle venait de me faire passer d’un sujet d’angoisse à un autre. Je retirai mes mains de mon visage et la regardai à nouveau. C’était une très belle femme, avec des airs plus mature qu’Alexie qui avait des traits plus enfantins… Mais rien ne me disait que je risquais vraiment de nourrir les mêmes sentiments pour Vanessa que pour Alexie et puis… et merde, c’était compliqué tout ça. J’étais pas du genre à ne succomber qu’au physique… Mes premiers conversations avec Alexie et les interviews qu’on avait fait ensemble avaient même été plutôt mi-figue, mi-raisin au début, ça ne m’avait pas empêché d’en finir raide dingue…

Je frottai mes yeux et dit tout haut sans trop le vouloir…

-Ça me parait risqué…

J’avais aucune envie de foncer dans un autre mur.

Je refermai les yeux et Vanessa me demanda quelle ville ou quel pays je visiterais, si j’en avais l’occasion. Je soupirai et réfléchi en regardant le plafond, puis il se passa quelque chose… je ne savais pas trop quoi… Peut-être que j’avais vraiment trop pris de coups sur ma tête. Deux larmes roulèrent le long de mes joues et je répondis.

-Buchenwald. Allemagne.

Et là, je pourrai exploser.

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MessageSujet: Re: White Dove [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé)   White Dove  [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé) I_icon_minitimeJeu 14 Juin - 4:14



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La nuit était loin d’être finie et le petit matin ne pointerait le bout de son nez que dans quelques heures. Le salon serait alors éclairé par un petit rayon de soleil magnifique qui venait au pied de mon fauteuil. Pour faire passer le temps et essayer de nous changer les idées, j’avais expliqué à Jake que j’étais bien Sicilienne et qu’il avait bien deviné ce petit accent qui apparaissait dans certaines occasions.

- On ne perd jamais complètement ses origines même si je vis aux USA depuis longtemps. Il m’arrive, dès que je peux, d’aller me ressourcer là-bas, pendant mes vacances. Cela me fait un bien fou. J’ai encore de la famille.

Puis, j’avais poursuivi sur une longue description de Palerme, ma ville natale. Je n’avais pas besoin de fermer les yeux pour voir des images des ruelles, de la mer, du marché atypique. Tout était là, devant moi, comme les scènes d’un film magnifique. Jake se mit à rire doucement devant ma passion.

- On a ça dans le sang, les latins, le chant des mots, c’est peut-être pour ça !  Je demanderai à Daniele Ricci de me faire enregistrer une démo … Il perdrait tout son argent avec moi ! Dis-je en riant à  mon tour.

Et puis, l’idée de lui faire visiter quelques villes sur les deux grandes tournées qui se profilaient, pouvait être intéressant surtout avec nos boulots respectifs. Mais sa réaction fut toute différente de ce que à quoi je m’attendais. C’était comme si j’avais appuyé sur un bouton pour faire augmenter son angoisse à un autre niveau … Je ne voulais pas ça. Il se frotta les mains et j’avais pu voir, au fil des heures passées avec lui, que c’était un signe qui lui permettait de se calmer, de tenter de se vider l’esprit avant de pouvoir me répondre.

- Je suis désolée … Je ne voulais pas vous mettre dans cet état … C’était juste pour profiter entre collègues de moments de détente dans des villes que l’on pouvait découvrir.

Risqué ? Comment cela risqué ? Pas pour moi. Je n’avais pas d’enfants ni de compagnon/Fiancé/mari qui m’attendaient, donc je pouvais voyager quand je le voulais … D’ailleurs, peut-être que Jake ne le pouvait pas … Je ne savais rien sur sa vie privée et en lançant cette idée, je n’avais pas pris en compte cette option. Il pourrait toujours amener avec lui sa fiancée. Jimmy Albernaty, le photographe de Guitar & Pen qui venait avec moi pour couvrir quelques dates, avait demandé l’autorisation au patron d’amener sa compagne. Il était tout heureux de pouvoir profiter de moments avec elle.
C’était peut-être cela qui le gênait.

Puis, je lui avais posé une question, quelle destination choisirait-il s’il en avait la possibilité.
Sa réponse tomba après un petit moment de silence.
Buchenwald. Allemagne.


Buchenwald n’était pas une ville mais un camp de concentration créé par les nazis pour les Juifs durant la Seconde Guerre Mondiale.
Le génocide du peuple Juif.
La Shoah …

Mon cœur s’affola dans ma poitrine et tout devint alors plus clair dans ma tête, comme si j’avais maintenant la plus grande partie des pièces d’un puzzle qui commençait à se mettre en place.
Ce pauvre fou qui nous avait tiré dessus et que j’avais failli écraser avec ma voiture … Je savais très bien à quoi il ressemblait.
Un fou … Un néo-nazi tant dans ses vêtements que dans sa coiffure …
Ho Seigneur … Je venais certainement de tout comprendre, juste à travers deux mots qui avaient une portée terrible pour l’homme qui était allongé dans mon divan.
Je me levai d’un bond, un peu trop rapidement pour ma cuisse et je poussai un petit couinement de douleur, mais ce n’était pas cela qui m’arrêterait. Tant pis si ma blessure se rouvrait, elle attendrait un peu. Je m’agenouillai près de Jake pour être à son niveau et je découvris ses larmes couler le long de ses joues. Il maintenait ses yeux fermés et tout doucement, du bout de mon index, je séchai une larme sur sa joue.

J’avais peur de trop parler, moi qui avais tendance à vite m’emporter. J’avais peur de l’emmurer bien plus dans sa peur et son angoisse alors qu’il venait de me confier probablement sa plus grande épreuve. Jake n’était pas beaucoup plus âgé que moi. Nous avions peut-être 3 ans d’écart pas plus. Ce qui voulait dire qu’il était né durant la fin de la guerre si je faisais les bons calculs. Il était trop bébé pour se souvenir, ce qui me ramenait donc à une autre option : sa peur, toutes ces émotions qui devenaient insupportables à contrôler pour lui, tout cela lui provenait de sa famille, donc soit de sa mère, peut-être de son père, des deux ? J’avais pu lire un article concernant les nouvelles mamans qui donnaient en héritage sans le vouloir, leur peur, leur crainte à leur enfant. Et si sa maman avait connu ce camp de concentration …

- Cette angoisse vous ronge Jake. Elle vous épuise.  Il est peut-être temps d’aller là-bas, de découvrir avec vos yeux tout ce qui s’est passé et de libérer cette rage, de crier, d’évacuer cette tempête qui ne cesse de vouloir sortir de vous.

Ma main glissa le long de son bras pour la poser sur la sienne et la serrer tendrement.

- Je sais que je n’ai aucun droit de vous dire cela, je ne suis pas de votre famille, je ne fais pas partie de votre entourage proche, mais vous allez devoir entreprendre ce voyage au plus vite avant de perdre la maitrise sur tout ça. Votre carapace s’effrite Jake, vous êtes à bout psychologiquement. Ne partez pas seul, amenez avec vous la personne qui pourra vous épauler. Ce n’est pas être égoïste de choisir quelqu’un, c’est de pouvoir compter sur une présence.

Je me penchai vers lui, l’embrassant sur le front.

- Vous savez le dicton qui dit … Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort … Vous devez trouver cette sérénité et vous en ressortirez encore plus fort. Faire la paix avec ces cauchemars, du moins, trouver un apaisement.







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MessageSujet: Re: White Dove [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé)   White Dove  [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé) I_icon_minitimeVen 15 Juin - 14:29



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Vanessa était passionnée par ses origines et l'entendre parler de son pays natal était comme une bouffée d'air... Un air chaud, mais bien moins étouffant que celui qu'on pouvait respirer àLos Angeles durant les grosses chaleurs. Quelque chose de léger et parfumé qu'elle arriva, par de simples descriptions, à me faire passer même si mes sensations devaient être quelque peu tronquées.

Moi aussi, j'aimais Los Angeles que je considérais comme ma ville natale sans réellement y penser en ces termes. Disons plutôt que ce que je ressentais pour cette ville était ce qu'un natif pouvait ressentir... Tout du moins, je le croyais... Mes origines à moi étaient à la fois partout et nulle part, finalement. J'avais grandi à Los Angeles, j'y avais joué, j'y travaillais... Et même ce qui s'était passé ce soir n'allait pas suffire à me faire penser que je n'y avais pas ma place.

J'avais peur, certes, que les restes agonisants du nazisme ressuscitent et que tout recommence encore. Je vivais avec ces démons depuis ma naissance au point que je n'avais aucune idée de ce que ça représentait de vivre sans avoir conscience, une conscience probablement aussi exagérée qu'irrationnelle, de cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête.

Mais mon accent à moi était bien celui d'un angelenos. Ce qui ne m'empêchait pas d'être aussi Terrien, journaliste...et juif. Tout ça à la fois.

Vanessa disait retourner souvent en Sicile, qu'elle avait encore de la famille là-bas. Je lui souris timidement, mes mains tremblantes, serrées l'une dans l'autre sur mon ventre.

On ne perd jamais ses origines disait la belle Sicilienne... Ouais... Quand on était en paix avec son pays d'origine et que celui-ci recelait de doux souvenirs teintés de nostalgie. Mais je doutais que ma mère soit d'accord avec Vanessa... Elle qui était Allemande et que je n'avait jamais entendu parlé cette langue hormis pour quelques mots reflexes comme le "Schüss" par lequel je terminais moi-même mes émissions, en clin d'œil, et un vague fantôme d'accent qu'elle essayait, encore aujourd'hui, de corriger.

Par haine pour ce qu'on lui avait fait à elle et ses proches? Non. Par honte. Honte de ce que les Allemands avaient fait au monde, et pas seulement aux juifs. Je savais que mon père biologique ne l'était pas. Or, n'était-elle pas, certes victime, mais aussi représentante de ce peuple allemand si décrié aujourd'hui? Car il faudrait encore longtemps avant que le reste du monde ne dissocie l'Allemand du nazi.

Parce que si elle se mettait  parler Allemand, aujourd'hui, devant l'Americain moyen, à votre avis, il la traitera plus facilement de quoi? De youpine? Ou de sale nazie?

Et moi, qu'est-ce que j'étais? Issu d'une juive allemande et d'un déserteur SS... Le symbole même que tous les clivages n'étaient que de belles conneries? Ou une cause définitivement perdue comme le chantait BleedingHeart?

Mais comme Duncan Keller le disait si bien dans sa chanson:"I'll make it on my own".

Au final, cette conversation me plongeait dans plus de réflexions qu'autre chose. Et mon stress ne s'arrangeait pas, même si je tentais de faire bonne figure en riant quand la journaliste affirma qu'elle allait demander à Ricci de lui faire enregistrer une démo... Mais elle disait que ce serait un investissement à perte.

-Pas sûr... Ricci a bien enregistré un album alors que je n'aurais jamais soupçonné qu'il puisse avoir un quelconque talent pour le chant... Vous devez avoir ça dans le sang aussi.

Emballée, Vanessa m'avait alors proposé de visiter quelques villes avec elle durant la tournée. Et la façon dont elle avait présenté les choses m'avait rappelé très fort la proposition d'Alexie pour le gala des Shermans. Alors, je n'avais pas su lui répondre par un "oui" clair à défaut d'être enthousiaste... Je n'avais fait qu'angoisser un peu plus. Elle s'en était rendue compte, s'était excusée et j'avais soupiré:

-C'est juste que je me sens pas vraiment d'attaque pour partir en voyage là tout de suite...

Ouais... Je poussai quand même pas le vice jusqu'à lui dire qu'on aurait qu'à en reparler quand j'irais mieux. De toute façon elle posa une autre question et celle-là, j'y répondis vraiment. Pour la première fois. Il y eut un silence...

J'avais les yeux fermés et dégoulinant de larmes alors je ne vis pas Vanessa se lever brusquement mais sursautai quand elle s'exclama de douleur. Je la sentis en suite se jeter presque, à genoux, à côté de moi et sa main écraser une larme sur ma joue puis glisser sur mon bras jusqu'à serrer ma main en me parlant d'une voix douce, mais déterminée... Je ne rouvris pas les yeux, l'écoutant tout en luttant avec moi-même pour ne pas me mettre à pleurer vraiment. Je ne voulais pas pleurer parce que je n'aimais pas ça.

Je n'estimais pas en avoir le droit, parce que je n'avais jamais eu de problème, dans ma vie, concrètement. Toutes mes peurs étaient infondées, en quelque sorte. Juste des fantômes dont j'avais hérité. Je n'avais jamais eu faim, jamais eu froid, jamais été en manque d'affection ou abandonné...

J'avais pas le droit de me plaindre.

Au contact de la journaliste, je me calmai de nouveau un peu, respirant à nouveau et mes muscles qui s'étaient tendus presque jusqu'au point de rupture se relâchèrent un peu.

Vanessa affirmait qu'il fallait que j'y aille, comme s'il s'agissait d'un pèlerinage indispensable pour que je puisse continuer. Elle disait que j'étais épuisé et à bout... Ouais... C'était vrai? Ou seulement l'impression que je donnais suite à l'agression?

Je rouvris les yeux et la regardai, d'abord sans rien dire, me contentant de respirer et de l'écouter. Je ne devais pas y aller seul, mais je devais y aller vite.

Mais avec qui alors? Mes parents? Non. Je connaissais assez ma mère pour savoir qu'elle ne remettrait jamais les pieds là-bas. Et qu'elle me dirait de ne pas y aller, dans une peur panique que je ne revienne pas. Normal, vu qu'elle avait tout perdu là-bas. Mark? C'était un ami mais si c'était lui qui venait avec moi, jamais je ne me laisserais aller à tout relâcher comme Vanessa voudrait que je le fasse... Parce que j'avais toujours donné à ma famille et à nos amis l'illusion d'être celui qui tiendrait encore debout quand le monde s'écroulerait...

Non, si je prenais quelqu'un avec moi, ça devait être quelqu'un qui m'avait déjà vu au bout du rouleau.

Et cette personne était devant moi, ses yeux bruns plantés dans les miens.

-Vous, vous le feriez? Venir avec moi...

Mon regard se fit plus appuyé...

-Même si je ferai jamais la paix avec ça...

Je confondais faire la paix et oublier... Mais au point où j'en étais...

Et puis Alexie m’avait dit de foncer…

@ Billy Lighter


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MessageSujet: Re: White Dove [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé)   White Dove  [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé) I_icon_minitimeDim 17 Juin - 16:00



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ft. Jacob Snyder



Entre Ombres et Lumières
Entre Nuit et Jour
Entre Murmures et Confidences
Entre Rires et Blessures

Il n’y avait pas vraiment de mots pour définir notre conversation. C’était tout cela et bien plus encore. La nuit nous berçait de son silence et bientôt le petit matin allait éclore lentement. Pour nous tenir éveillés et tenter de nous éloigner de cette terrible folie que nous avions traversée ensemble ce soir, nous avions fait de mon salon, une sorte de refuge : Lui, allongé sur le divan et moi recroquevillée dans le fauteuil.

Jake était beaucoup moins bavard que moi et malgré cela, la trame de sa vie s’esquissait par petites bribes à chacun de ses mots. C’était comme si en tendant la main, je pouvais effleurer les scènes de ses peurs et de ses angoisses. Comment en ne sachant rien sur une personne, quelques échanges pouvaient-ils tout changer ?

La vie était étrange, mystérieuse aussi… elle nous mettait sur la route de gens que l’on ne croisait que pour le travail, mais sans se rapprocher véritablement jusqu’au jour où un je-ne-sais-quoi venait bousculer ce rapport avec cette personne. Certains diraient que c’est le destin, d’autres parleraient du hasard. C’était peut-être un peu des deux ou de quelque chose qui nous dépassait totalement.

J’avais fait glisser la discussion sur le ton de la plaisanterie lorsque j’avais précisé que je pourrais faire perdre de l’argent à Daniele Ricci s’il venait à me faire enregistrer un essai, ce qui n’était pas l’avis de Jake :

- Journaliste –Infirmière et chanteuse … Quel sacré mélange ! Vous êtes le premier à en avoir la primauté. Vous ne savez pas quelle chance vous avez … Ou pas ! Faut y réfléchir.

Mon rire se fit plus présent en buvant la dernière gorgée de mon petit verre d’alcool. Et malheureusement dans mon engouement, je lui avais fait une proposition de faire quelques dates des tournées ensemble … Au lieu de lui faire penser à autre chose et de lui changer les idées, je m’étais carrément plantée en beauté. Son angoisse avait refait surface.
Bon sang Vanessa, tu ne pouvais pas un peu te taire pour une fois ?

Son malaise était tellement palpable que je le ressentis immédiatement, à tel point, que mon cœur me disait de lui venir en aide. Oubliant ma blessure, je m’étais levée trop rapidement de mon siège pour venir m’agenouiller près du canapé. Ma douleur s’était rappelée à mon bon souvenir, mais j’étais encore capable, une fois de plus, de l’occulter comme je l’avais fait lorsque j’avais soigné ses blessures en premier. Une sensation indescriptible se passa alors entre nous. Les barrières tombaient lentement entre Jake et moi, et mes gestes définissaient toute ma tendresse.

- J’ai été trop maladroite. Je ne voulais pas vous brusquer ni vous imposer quoi que ce soit.

Et puis sa réponse à ma seconde question tomba, chargée en émotions et en aveu fragile.
Je ne voulais pas que mes mots soient mal compris, qu’il puisse penser que je me mêlais d’une situation qui ne me regardait pas. Je le voyais tellement souffrir, se battre avec lui-même contre quelque chose qui paraissait de plus en plus l’étouffer, le ronger et l’épuiser, que je ne pouvais pas rester silencieuse devant son état qui me faisait mal à le voir ainsi. Alors, je m’étais lancée, en lui disant qu’il devait se libérer de cette tempête qui grondait en lui, qu’il ne pourrait plus bien longtemps supporter tout cela sans craquer. Un voyage sur ses origines, sur son passé et sur un héritage qui lui serait très éprouvant. Et quoi de mieux que d’être accompagné par une personne de son entourage pour puiser la force d’y faire face et de relâcher cette pression, comme on ouvre les vannes d’un barrage que l’on a trop longtemps retenu.

Il trouverait la personne qui serait à la fois une épaule, une oreille attentive et une présence réconfortante. Je voyais dans ses yeux que mon idée venait de faire son chemin dans son esprit et qu’il commençait à comprendre que c’était peut-être la seule solution pour faire un peu la paix avec ce qui le hantait. Son regard bleuté me transperçait, mais je ne savais pas à quoi il pouvait penser à ce moment-là. C’était comme s’il scrutait mon âme pour y trouver une réponse.

Et la question qu’il me posa me déstabilisa au plus haut point. Je ne m’y étais pas attendue. Je lui avais soumis cette idée, mais pas pour qu’il me choisisse personnellement. Pourtant, il était sincère et ses mots avaient toute la tristesse d’une prière. Pendant quelques secondes, je le dévisageai sans pouvoir lui apporter ma réponse. Cela ne me faisait pas peur de l’accompagner, mais je me répétais que je n’avais pas sa place auprès de lui … pas dans un tel moment aussi personnel. Malgré tout, je finis par lui répondre. Ma voix s’était cassée sous l’émotion de sa demande. Et ce fut un murmure qui s‘échappa de mes lèvres.

- Je viendrai avec vous. C’est promis. Je ne vous laisserai pas.

Il était fort possible qu’au petit matin, quand les premiers rayons du soleil nous arracheraient à cette bulle que nous avions lentement tissée autour de nous après les évènements de la nuit, Jake revienne sur sa proposition. Et je ne lui en voudrais pas. Toutes ces émotions nous mettaient à fleur de peau aussi bien lui que moi, et je comprendrais parfaitement qu’il prenne du recul et réfléchisse à ce voyage avec moi. Pour l’immédiat, j’avais accepté sans contrainte et cela me touchait qu’il se tourne vers moi pour entreprendre ce voyage. Nous ne nous connaissions pas, simplement à travers nos métiers et il avait fallu une nuit terrible pour qu’on se dévoile. Ma main n’avait pas quitté la sienne depuis tout ce temps.

- Je suis vraiment très touchée et je serais là pour vous. Mais, si vous changez d’avis, je ne serais pas vexée. Jake, je ne sais pas si je suis la bonne personne pour vous accompagner sur les traces de votre histoire, je ne veux pas prendre la place d’un parent, d’une petite-amie ou d’un ami. Si c’est vraiment votre choix, vous pouvez compter alors sur ma présence. Elle vous est acquise. Et je vous ai fait une promesse. Je les tiens toujours.

Il devait comprendre que je lui laissais toute la liberté de changer d’avis sans que cela ne fasse ombrage sur ce lien qui se dévoilait entre nous.

- Je ne vous oblige pas à parler, ni à me raconter quoi que ce soit, ni cette nuit, ni demain, ni un autre jour. Gardez bien en tête une seule chose, Jake, que je suis là pour vous. Certaines choses sont très difficiles à dire, certaines ne pourront jamais être murmurées. Et parfois, il n’y a pas besoin de mots. Un simple geste suffit pour tout comprendre.








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MessageSujet: Re: White Dove [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé)   White Dove  [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé) I_icon_minitimeDim 17 Juin - 21:06



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ft. Vanessa Cartray


J’avais face à moi une Sicilienne au sang chaud qui parlait sans filtre. Ou plutôt, elle était franche et quand elle avait une idée en tête, elle semblait avoir besoin de l’exprimer directement et sans fard. Elle était simple et décontractée… pas maladroite comme elle s’excusa de l’être.

Le problème ne venait pas d’elle, mais de moi. Je secouai la tête pour balayer ses excuses qui n’avaient pas lieu d’être. Elle ne me connaissait pas, elle ne pouvait pas savoir ce que j’avais vécu récemment, pas plus qu’elle ne pouvait savoir ce qui me rongeait de l’intérieur.

-Vous marchez dans un champ de mines les yeux bandés… Je ne peux pas vous reprocher ça. C’est une bonne idée… je suppose… J’ai juste besoin de pouvoir y réfléchir et…

Je désignai ma tête défoncée d’un vague signe de la main…

-… et je crois que je n’ai pas les capacités de le faire maintenant.

Peut-être que je lui aurais parlé de ma mauvaise expérience avec Alexie, tant que j’y étais. L’état de faiblesse dans lequel j’étais faisait que… je ne parlais pas plus facilement, je n’étais pas plus bavard. Mais je parlais. Je parlais comme je devrais peut-être le faire plus souvent.

Et probablement que le fait que Vanessa ait été celle qui m’avait tiré d’affaire cette nuit me faisait lui faire une confiance aveugle… Il y avait même un terme pour ça, je pensais bien, mais je n’arrivais plus à remettre le doigt dessus.

Mais avant que je ne parle de ça, ou plutôt, que je trouve comment expliquer pourquoi j’étais réticent à sa proposition. Elle m’avait posé une autre question. J’y avais répondu et ça avait eu un effet domino brusque autant qu’intense. J’avais laissé couler deux larmes…

Et Vanessa avait été la première, la toute première personne, à me proposer une solution… Il n’y avait pas de garantie que ça fonctionne…

Mais au point où j’en étais, est-ce que ça pourrait vraiment faire encore plus de mal ?

Non, je ne pensais pas.

Elle eut des gestes doux, tendres, autant que ses mots qui étaient l’évocation d’un projet qui pouvait s’avéré salvateur.

Mais y aller avec qui ? Je ne voyais qu’elle. Puisque c’était son idée.

Je voulais que, si ça avait une chance de fonctionner, elle puisse être aux premières loges pour le voir. Ce serait pour moi un signe de reconnaissance à son égard.

La journaliste répondit à ma demande plus que par l’affirmative, c’était une promesse qu’elle me faisait, sa main toujours dans la mienne. Et je ne me rendais même pas compte que je la serrais plus fort. Je tremblais encore, mais moi… Et mes yeux ne quittaient pas son regard. Je ne me rappelais pas qu’on m’ait déjà regardé comme ça.

Elle m’expliqua que, si elle était prête à me suivre, elle ne m’en voudrait pas si je changeais d’avis… Qu’elle ne voulait remplacer personne de plus légitime pour ce voyage s’il avait lieu.

Elle ajouta qu’elle ne me demanderait pas de parler maintenant, ni jamais. Je n’étais pas obligé de raconter mais encore une fois, si l’envie me prenait, elle serait pour moi une oreille attentive.

Je hochai la tête, frottant mes yeux de la main qui ne tenait pas la sienne et grimaçant en passant sans le vouloir sur ma blessure à l’arcade…

-Ok…

Je déglutis et la regardai à nouveau.

-Si on y va un jour… Alors je vous raconterai ce que je sais.

Ce qu’on avait bien voulu me raconter.

Je marquai une pause, sans quitter son regard, avant d’ajouter :

-Je peux vous demander une autre promesse ?... … … Ne dites ça à personne.

Parce que l’anonymat restait notre plus grande protection…

@ Billy Lighter


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MessageSujet: Re: White Dove [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé)   White Dove  [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé) I_icon_minitimeLun 18 Juin - 18:47



White Dove
ft. Jacob Snyder




Je hochai la tête de gauche à droite, il n’y avait rien qui pressait  et surtout rien qui nous obligeait à quoi que ce soit.

- Je marche dans un champ de mine les yeux bandés … pourtant, je n’ai pas peur, j’ai confiance en vous et vous me guiderez.

Sa main encore tremblante, serrait la mienne, bien plus fort qu’au début. Il ne me faisait pas mal, mais je sentais sa pression, un geste de reconnaissance bien au-delà de n’importe quel mot, ou peut-être avait-il peur que je disparaisse, que je sois irréelle. J’étais bien là avec lui, il n’avait aucun doute à avoir sur ça.

-Jake, je ne compte en parler à personnes, déjà parce que c’est très personnel et que cela vous concerne. Je ne me permettrais jamais d’en discuter ou de dévoiler cela avec qui que ce soit même avec mes amis les plus proches … Et deuxièmement  parce que je vous respecte, que vous me faites confiance. Nous savons tous les deux de part, nos métiers, ce que cela entraine … d’être trop exposés. On le voit tellement.

Certains de nos confères, n’hésitaient pas à entrer dans la vie privée des célébrités, allant jusqu’à raconter tout et n’importe quoi pour créer un évènement dans les pages d’un magazine. Des ragots qui pouvaient coûter très chers à la personne concernait et c’était toute une vie personnelle, voire professionnelle qui était alors touchée et détruite. Et de cela, j’en avais horreur. Mes articles et mes interviews étaient basés sur tout le côté professionnel de chaque individu qui se prêtait au jeu des questions – réponses. C’était ainsi que j’avais su établir une certaine franchise entre toutes ses stars et moi. Tout le monde savait que je ne détournais aucun mot, que je ne racontais rien de plus que ce qu’ils me confiaient et certaines choses dites n’avaient pas lieu d’être écrites quand on me le demandait. C’était comme un contrat de confiance entre eux et moi. Ils se fiaient à moi et je ne voulais pas les décevoir, comme avec Jake.

- je vous en fais la promesse.

Nos doigts s’étaient entremêlés inconsciemment. Je venais de m’en rendre-compte seulement à cet instant où je me redressai péniblement sur mes jambes.  L’une me faisait assez mal et le bandage que j’avais appliqué autour de ma cuisse était resté en place malgré ma position agenouillée. Aucune trace de rouge ne venait le teinter. Ma plaie ne s’était pas rouverte. C’était une bonne chose. En tournant mon regard vers la fenêtre du salon qui se situait juste derrière le fauteuil sur lequel j’étais assise un peu plus tôt, je découvris que la nuit s’éclaircirait. Le ciel s’était libéré de sa gangue sombre et dehors, à travers le voilage des rideaux, on pouvait nettement remarquer que l’aube nous fredonnait la vie d’un nouveau jour. Mes prunelles se reposèrent sur lui.

- Lorsque vous vous sentirez mieux, lorsque vous vous sentirez prêt pour entreprendre ce voyage, je serai là. Mais avant, vous avez raison, il faut vous reposer, vous remettre de vos blessures, de vos émotions. Quant à mon idée assez insensée de partir ensemble et de couvrir quelques dates des tournées, vous y réfléchirez là aussi. Je ne lance jamais de proposition à la légère. J’étais très sérieuse.

Mon estomac se mit à gargouiller et je posai ma main dessus immédiatement. Il fallait revenir à une discussion moins émotive. N’était-ce pas le but que je m’étais fixée cette nuit ?

- Décidément, l’alcool me donnera toujours faim, je ne sais pas pourquoi.

Cette nuit, j’étais passée par toute une gamme d’émotions qui m’avait faite voyager, un peu comme des montagnes russes. Et maintenant que toutes ces bouleversements s’étaient apaisés, que l’alcool italien et la discussion avec Jake m’avait permis de calmer cette peur, mon estomac commençait à crier famine. Je n’allais pas dévorer un plat de spaghettis, loin de là, tout de même, mais j’avais un petit creux que l’alcool n’arrivait plus à remplir. Et je savais ce que j’allais manger.

- Un petit café ? Je vais vous faire gouter à une spécialité italienne. Celles de Sicile sont trop gourmandes pour les manger à une heure aussi matinale.

La cassata siciliana, les cannoli siciliani ou les cassateddi étaient trop riches en sucre et en pâtes d’amande ou en pépites de chocolat pour les apprécier maintenant. Ma grand-mère maternelle et ma mère m’avaient appris toutes leurs recettes. Ce qui nous fallait, même si je n’étais pas certaine que Jake ait faim, déjà qu’il avait du mal à boire l’Amaro Montenegro, c’était une viennoiserie parfumée et délicieuse. Ma cuisine ouverte sur le salon, Jake, pouvait suivre mes mouvements et, tout en boitillant, je pris une grosse boite dans laquelle je sortis ce que les Italiens nommés : Le panettone, une brioche fourrée de raisins secs, de fruits confits et de zestes d'agrumes. C’était un gâteau traditionnel que l’on aimait manger très souvent à Noël … mais quand on était aussi gourmande que moi, on n’attendait pas la fin de l’année pour se faire envoyer d’Italie ces délicieux gâteaux, grâces à mes oncles et tantes que j’avais encore là-bas. Je coupai deux tranches que je disposai dans deux petites assiettes et je ramenai le tout dans un plateau que je posais sur la table basse du salon.

- Je ne sais pas si vous avez faim, mais je vous conseille de grignoter quelques bouchées même si c’est un peu pénible avec vos blessures. Votre corps a besoin d’énergie et le sucre rapide, ça fait du bien à l’organisme. Sentez cette bonne odeur !

Je retournerai dans la cuisine pour lui faire du café s’il en voulait un.









@ Billy Lighter

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MessageSujet: Re: White Dove [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé)   White Dove  [Appartement de Vanessa Cartray][PV Jake] (Terminé) I_icon_minitimeMer 20 Juin - 20:32



White Dove
ft. Vanessa Cartray


On ne se connaissait qu’à peine et pourtant Vanessa Cartray semblait comme prête à me suivre n’importe où… Elle disait qu’elle se laisserait guider alors que… je lui souris…

-C’est plutôt vous qui me guidez, pour l’instant.

Elle m’avait ramené, elle m’avait soigné et elle avait été jusqu’à trouver une solution à une blessure bien plus profonde que toutes celles qu’elle avait pansé cette nuit. Elle me faisait des promesses alors qu’elle ne me devait rien…

Bref, elle me tendait la main quand j’en avais besoin… C’était vraiment du hasard… Elle était juste là au bon moment, au bon endroit. C’était tombé sur elle, ça aurait pu être quelqu’un d’autre. Comme pour Alexie et celui qu’elle avait finalement choisi.  

Tant qu’elle en était à me faire promesse sur promesse, j’en profitai pour abuser et lui faire promettre ce qui était le plus important pour moi : qu’elle garde ce qu’elle savait maintenant pour elle. Nous gravitions dans le même monde, en tant que journalistes, nous parlions aux mêmes gens, nous visitions les mêmes lieux. Dans tous les cas, que cette nuit ait une suite ou non, nous serons amenés à nous revoir.

Alors j’avais absolument besoin de cette garantie. Je ne voulais pas compromettre mon anonymat au sein de mon travail. Tout ce qui concernait mes origines et mes croyances étaient du domaine du privé et devaient le rester. Je cloisonnais ma vie, c’était mieux. Et entre ma vie professionnelle et ma vie privée, c’était carrément un gouffre que j’avais creusé…

Pour être sûr…

Sauf que Vanessa avait trouvé un pont par hasard. Je voulais bien la laisser passer et ne pas faire sauter ce pont pendant qu’elle le traversait. Mais seulement elle.

Après, je le minerais. Puis je le ferai sauter. En espérant qu’il n’y en ait pas d’autres qui repoussent.

Je serrais la main de Vanessa dans la mienne et la regardai dans les yeux tout le long de la promesse qu’elle me fit. C’était même un serment, carrément. Mais je ne m’étais pas rendu compte que sur la fin, nos doigts s’étaient entremêlés. Et à sa promesse, j’avais répondu par un nouveau sourire reconnaissant.

Vanessa se redressa et je soupirai. Deux autres larmes coulèrent mais ça, c’était dû à un début de décompression. Il était presque temps…  Mais par contre, commencer à me détendre n’eut pas que du bon et je commençais à sentir un peu comme si mon cerveau était en train de péniblement se tordre dans tous les sens dans mon crâne. Ok… Les prochaines heures n’allaient pas être sympas.

Je fermai les yeux alors que le jour commençait à poindre à travers les rideaux et je déglutis. Je repris la glace qu’elle m’avait donnée plus tôt et la plaquai fort contre mon front. La voix de Vanessa qui réitérait ce qu’on venait de dire, en résumé, me parvenait de loin… Même chose quand elle affirma qu’elle avait faim. Elle me proposa un café, à manger… Je secouai la tête… enfin, je pensais l’avoir fait. J’étais pas sûr parce que ça commençait à être les montagnes russes là-dedans.

Vanessa se remettait à boitiller à gauche et à droite et moi… j’avais définitivement une bonne commotion. Elle finit par revenir mais je ne voyais pas ce qu’elle avait en main, je gardais les yeux fermés.

-Non… Non non… Merci… je veux rien… je veux juste… Attendre que ça passe…

Et heureusement que les deux heures suivantes, Vanessa était là… Des heures que je passai à me tordre de douleur dans son divan et à vomir… Jusqu’à ce que je finisse par m’endormir enfin, parce que mon corps aurait plus pu tenir éveillé. Quand je me réveillai, c’était à nouveau le soir… Et là, Vanessa fut encore assez gentille que pour me ramener chez mes parents qui la remercièrent infiniment pour son aide, lui offrant le café au passage alors que je m’étais déjà rendormi dans mon ancienne chambre.

Je fis moi aussi une promesse à Vanessa, avant ça. Non. Deux. Aller voir un médecin dès le lendemain… Et l’appeler pour lui donner des nouvelles sur mon état juste après.

Je ne crois pas que Vanessa leur a dit les circonstances exactes de l’agression… Je ne sais pas de quoi ils parlèrent tous les trois pendant que j’essayais de récupérer.

Mais je crois aux promesses qu’elle m’a faites.

@ Billy Lighter


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