Je suis réveillée depuis au moins une heure, peut-être même plus et je n’arrive plus à dormir. J’ai une idée en tête et, je sais qu’elle ne me passera pas tant que je ne serai pas allé jusqu’au bout.  Je me retourne et regarde mon mari.

Il est beau mon homme !

Jamais je ne pourrai me lasser de le regarder dormir, surtout que ca arrive si peu souvent que je sois éveillée et qu’il dorme. Je m’amuse alors à passer mes doigts dans ses cheveux, sur ses tempes qui blanchissent petit à petit. Il y a fort à parier que sa fille et moi sommes responsables de plusieurs  d’entre eux. À mes yeux, ça ne le rend que plus sexy encore.

C’est presque un soir de grande première. Il n’y a rien de prévu  chez les North aujourd’hui.  Et, quand je dis ‘’ Chez les North ‘’, je ne parle pas de la famille au complet mais de moi et Hank. Il n’est pas question de tournage, de shopping pour Baby North, de dîner de famille ni même de nettoyer la piscine ou de tondre le gazon.

- Réveil toi mon amour…

Je lui murmure à l’oreille avant de l’embrasser près de son lobe et de traîner mes lèvres dans son cou jusqu’à sa bouche légèrement entrouverte de laquelle s’échappe un grognement qui pourrait se traduire par ‘’Bailey, fou moi la paix pour une fois que je dors !’’, je sais, je suis une vilaine épouse mais il saura bien me réprimander, le moment venu.

- J’ai quelque chose d’important à te montrer…

Il me faudra trouver mieux comme argument et… ce qui me vient en tête dans l’immédiat est probablement ce que je fais de mieux. Je glisse sous les draps et je l’embrasse sur la seule partie de son corps qui ne dort probablement jamais.  Si je suis douce au début,  j’y vais avec plus de fougue.

C’est bête comme en voulant le réveiller lui, j’ai réveillé  mon appétit sexuel en même temps !

Ça ne sera qu’un matin de plus chez les North, un parmi tant d’autre où je l’ai réveillé en le suçant.  Je sans qu’il abdique, qu’il consent à renoncer à dormir pour venir prendre mes cheveux en ses mains, les caresser et appuyer sur ma tête.  Je rigolerais, si ma bouche n’étais pas occupée à autre chose, alors que lui, il grogne et me fait comprendre que  j’ai maintenant toute son attention.

C’est cruelle mais je sors de sous les draps en remontant jusqu’à avoir mon visage tout près du sien et je l’embrasse sur le bout de son nez.

- Bon matin, homme de ma vie !

Je trace les contours de son visage du bout de mon doigt tout en le regardant amoureusement bien que mon air moqueur doit prendre le dessus sur mes traits.

Hank a encore son coussin imprégné sur le visage. Je m’en veux presque de l’avoir réveillé.

- Quel est ton plus beau souvenir d’enfance, mon amour ?

@ Billy Lighter

-Réveille-toi, mon amour…

Tu te fous de ma gueule ? Vraiment ? Me réveiller ? Là maintenant ? Alors que je dors comme un foutu bien heureux, le genre de truc qui arrive… une fois ou deux par an ! Je grognai… La voix de Bailey était douce à mon oreille.

Mais il y a des fois… faut pas déconner !

Je dors… Merde.

Mais… Bailey ne lâcha pas la grappe. Elle avait quelque chose à me montrer ?! Là, juste là maintenant ?! On était dans notre lit depuis hier soir ?! Elle pouvait pas me le montrer hier soir ? Elle pouvait pas attendre une ou deux heures ?! C’était si foutrement ur…

Oh…

-Han…

Ok… Ok… encore…

J’entrouvris la bouche, me réveillant d’un peu meilleure humeur alors que je sentais les lèvres de Bailey embrasser la partie la plus désespérément sensible de mon corps qui réagit au quart de tour. Tout le sang que j’avais dans le cerveau t qui carburait pour me permettre de m’énerver devant de descendre d’un coup sous ma ceinture.

Ceinture que je n’avais pas puisque j’étais nu.

Je passai ma langue sur mes lèvres et soufflait de plaisir.

-Mmm Bailey…

Fallait le dire tout de suite que c’était ça qu’elle voulait me montrer ! Non, mieux encore, elle aurait pu se passer du « Réveille-toi, mon amour… J’ai quelque chose à te montrer. » pour agir directement, ça m’aurait éviter de passer par la case « énervement » alors même que j’avais pas encore ouvert les yeux.

Je pris une grande inspiration en enfouissant mes mains dans ses cheveux et en me cambrant légèrement vers l’arrière tellement la sensation de sa langue et de ses lèvres sur mon sexe déjà complètement gonflé. C’était fou ce que j’aimais ça et je ne me gênai pas pour manifester mon contentement par des grognements de plaisir…

-Oh ouais… ne t’arrê…

Ne t’arrête pas… C’était exactement ce qu’elle venait de faire et j’ouvris les yeux, surpris et surexcité, pour voir son joli visage souriant, feignant l’innocence, avant qu’elle ne m’embrasse le bout du nez en me souhaitant le bonjour.

J’étais complètement tendu entre ses cuisses, encore mouillé de sa salive… Et d’ailleurs, alors qu’elle caressait mon visage, en bougeant mes hanches, je la cherchais comme si ma vie en dépendait. Je cherchais à me frotter à elle, à trouver son sexe pour que le mien la caresse entre ses lèvres intimes.

Et je fus incapable de mon concentrer sur sa question avant d’avoir trouvé cet endroit chaud, doux et rassurant quand elle se replaça sur moi. Je passai la langue sur mes lèvres, lui volai un baiser et tentait de lui faire oublier sa question en ondulant lentement, sensuellement des hanches.

-Tu… Tu crois vraiment que je suis capable de penser à un souvenir d’enfance alors qu’on est dans cette position ?

Mais je pouvais voir dans ses yeux que ce n’était pas seulement une question comme ça, lancée en l’air pour… comment disait Stopher encore quand parfois je l’envoyais balader parce que je considérais une question qu’il me posait comme… sortie de nulle part, en rapport avec que dalle ?

Ah ouais… Ce n’était pas une question juste pour « démarrer une conversation ».

J’enfouis mon visage dans son cou, grognai en réfléchissant… Et tout ce que je pensais, c’était à ce que j’avais envie de faire. Et puis, son gros ventre contre le mien, Baby North allait pas tarder à protester.

-C’est une nouvelle méthode de torture ?

Mes mains glissèrent jusqu’à ses fesses pour les caresser. Je venais de me réveiller, j’étais mort excité, j’avais droit à deux secondes de réflexion, non ?

-Heu… Je dirais que c’est toutes les fois où j’ai pu passer des après-midi avec mon père à laver sa bagnole. Pourquoi ?

@ Billy Lighter

Je ne suis satisfaire que lorsque je sens Hank se réveiller, ses mains dans mes cheveux, grognant déjà bien fort le plaisir qu’il ressent. J’aurais continué jusqu’à ce qu’il atteigne le point de non retour mais j’ai une idée en tête et, au risque de le voir se braquer, je sors de sous les couvertures et remonte sur son corps jusqu’à ce que je suisse frotter le bout de mon nez contre le sien.

C’était cependant sans avoir prit en compte le fait que jamais Hank ne me laisserais m’en sortir en si bon compte une fois allumer.  Je ricane contre ses lèvres alors même que je le sens se frotter à moi jusqu’à s’insérer entre mes lèvres intimes sans toutefois aller plus loin.

- Mais si, tu peux, mon amour !

Il ne peut pas réfléchir et me faire l’amour ?

J’avoue que là aussi, je n’ai pas prit en compte la donné mystère de mon mari.

Qu’importe, alors qu’il ondule sous moi, je me relève, le regarde et bouge jusqu’à nous unir. Je commence alors à donner de petits coups de bassin, en le regardant dans les yeux puis je m’allonge sur lui, autant que mon gros ventre me le permet.

- Non mais ça pourrait le devenir…

Mais, ça serait en ne tenant pas compte que je céderais bien avant lui. J’aime ça autant que lui, voir plus, si ça se trouve. Peut-être est-ce pour ça que nous sommes si souvent sur la même longueur d’onde.

Les mains de mon mari glissent le long de mon corps jusqu’à m’empoigner par les fesses et… c’est là qu’il me révèle que l’un de ses meilleurs souvenirs de gamin c’est lorsqu’il lavait la voiture avec son père.

Je l’imagine bien, petit Hank, avec papa North, entrain de laver la voiture et, au fils des ans, la discussion changer pour passer de futiles conversations autour de délires de gamins à des sujets plus matures.

Je souris.

- Laisse moi… attend… Haaan !! Chéri !

Et voilà ! Je me suis foutue dans mon propre piège.

Mes mouvements son plus rapides, plus intenses. Mon corps frissonne de plaisir et brille de sueur et mon rire, se change en de forts gémissements jusqu’à finir en râles jouissifs.  Ma grossesse ne facilite en rien nos ébats mais ne nous empêche en rien d’atteindre l’orgasme.

Mon souffle se fait court, j’ai besoin de quelques secondes pour me reprendre avant d’embrasser Hank tendrement.

- Si tu pouvais offrir quelque chose à ta fille, ce serait quelque chose de semblable ? Des souvenirs réconfortants ?

N’est-ce pas ce qu’on appel sauter d’un sujet à un autre ?

Qu’importe, quand il comprendra, il me pardonnera… du moins, je l’espère !

@ Billy Lighter

Réfléchir et faire l’amour ?! Je ne suis pas multitâche ! Et d’ailleurs, soit dit en passant, c’est justement pour ça que j’aime faire l’amour ! Parce que tous mes neurones se mettent en off ! Plus d’angoisse, plus de listes pour m’y retrouver, plus de recadrage dans l’espace-temps pour savoir qui je suis où je suis et l’heure qu’il est en me demandant si j’aurais pas oublié de faire quelque chose en chemin. Pas de mal de crâne, pas de cogitation… C’était comme crever mais en mieux.

Juste, le plaisir, la décontraction, un sentiment de surpuissance… Juste comme là maintenant, enfin juste avant que ma chère et tendre épouse ne décide de s’arrêter pour me poser une de ses questions sorties de nulle part.

Je lui demandai aussi au passage si c’était de la torture et je ricanai quand elle affirma que ça pourrait le devenir.

-Mmm tu vas me rendre encore plus cinglé que je ne le suis déjà.

J’optai donc pour un compromis.

Je lui répondis, lui donnant un de mes plus beaux souvenirs d’enfance, mais pas sans être confortablement installé entre ses lèvres intimes, tendu et gonflé au possible. Pas sans onduler un peu des hanches pour lui faire oublier à elle aussi toutes les questions qu’elle pourrait me poser avant que j’ai bu mes quatre premières tasses de café de la journée.

Et devinez qui gagna la partie, à coup de mouvements subtiles jusqu’à ne plus être si subtiles que ça quand j’empoignai ses fesses.

Moi.

Bailey allait dire quelque chose mais je ne la laissai pas s’enfuir, frottant mon sexe contre le sien plus intensément jusqu’à ce qu’elle se retrouve piégée par son propre désir. Elle se redressa sur moi et mes mains glissèrent en remontant vers ses seins qui avaient triplés de volume depuis qu’elle avait accepté sa grossesse. Je faillis me laisser aller mais combattis mon envie de la basculer brusquement sur le lit pour reprendre le dessus.

Pas écraser Baby North, Hank !

Alors, je la fis sautiller sur moi jusqu’à l’orgasme, jusqu’à être à bout de souffle et trempé de sueur, après être venu en elle en grognant plusieurs fois son nom, à chaque mouvement en elle. Pendant nos ébats, je m’étais redressé en position assise, elle sur moi et je vins cueillir tendrement ses lèvres après avoir repris un peu mon souffle.

Quand le baiser se brisa doucement, il me fallut une seconde pour comprendre les nouvelles questions de Bailey. J’avais relevé mon visage vers mon épouse, les sourcils froncés en mode… Mais qu’est-ce que tu racontes ?

Heureusement qu’elle avait précisé en ajoutant « des souvenirs réconfortants » pour clarifier son passage du coq à l’âne parce que sinon… C’était un peu glauque comme question juste après lui avoir fait l’amour.

-Oh… Heu… Ouais… Enfin… j’espère pouvoir lui offrir bien plus que ça… J’espère que je vais gérer mais… Ouais. Que quand elle soit adulte, elle pense à moi… à nous… avec affection et pas en se disant qu’elle a été élevée par deux vieux cons…

Je fis la moue puis rigolai.

-Enfin… Pour toi en fait. Parce que d’après Howard, je suis déjà un vieux con.

Puis je fronçai les sourcils en la regardant avec un demi-sourire.

-Et tu veux en venir quelque part avec ces questions ou… c’est juste pour jouer au yo-yo avec ma nervosité ?

@ Billy Lighter

Il ne m’a fallut que de lui offrir de chaudes caresses sous les draps avec ma bouche pour le réveiller.  Je me suis prise au piège, même s’il en était pas un, pas vraiment.  Nous finissons par ne faire qu’un jusqu’à l’orgasme, jusqu’à en être à bout de souffle, moi, allongée sur lui tant bien que mal avec mon gros ventre qui abrite une petite contestataire en puissance, digne fille de son père.

Et même si  je suis complètement dans les vapes, flottant encore sur l’extase qui m’enveloppe, je ne perds pas de vu le but de mon petit sabotage matinal.

- Mais non, elle ne dira pas ça !

Enfin… je l’espère !

Mon mari me connait mieux que quiconque et sa question vise droit dans le mile. Ça me fait rigoler alors que je trace sur son torse, des lignes abstraites tout en me mordillant la lèvre inférieure.

- J’avais envie de connaître un peu plus de l’histoire de petit Hank mais… il y a un but à tout ça.

Je me relève, non sans une certaine difficulté, mon ventre contrariant beaucoup la fluidité de mes mouvements puis, une fois en équilibre, je sors du lit et je vais jusque dans notre placard et fouille dedans jusqu’à sortir une boîte blanche que je ramène et la pose sur le lit.

- Ça me fait peur, de devenir mère, encore.  Mais pas pour les mêmes raisons que la première fois.  J’ai peur parce que je voudrais que tout soit parfait, pour notre fille et qu’elle puisse grandir et devenir une gosse géniale.

Pas une tarée comme moi qui  fini dans la rue à se prostituer et à se shooter avec n’importe quelle merde, tant que ça étourdie.

- Je n’ai rien à lui offrir de mon enfance, je n’ai pas de belles histoires pour me référer, tu comprends ?  Je… j’ai beaucoup parlé avec ta mère et Grace et j’ai eu une idée.

Je dis ça en flattant la boite.

- J’ai eu envie de l’envelopper de beaux souvenirs dès sa naissance.

Je ne dis plus rien.

Je laisse Hank ouvrir la boîte et découvrir de par lui-même ce que j’ai fait pour notre fille. Un hommage que j’ai voulu rendre à mon mari pour forger un lien entre lui et notre fille, un truc qui ne s’invente pas, et, déjà que je la sens plus active dès qu’il est près de moi, je trouvais ça encore plus beau comme geste.

J’ai cousu les vieux t-shirt d’enfants de Hank, ensemble pour former une immense couverture pour Baby North.  Avec Diana, nous avons choisis ceux dont elle se souvenait comme étant relié à un évènement ou à un autre.  Un t-shirt qu’il portait quand ils ont fait leur premier voyage en voiture hors de Los Angeles. Un que Hank à porté  quand il est allé avec son père et son grand-père à un match de baseball. Des vêtements qu’elle gardait, sans vraiment de raison sauf pour se souvenir, peut-être, un jour. Et aujourd’hui j’en ai fait une couverture pour notre fille.

Je suis muette.  

J’observe Hank qui découvre la courtepointe et j’attends son verdict non sans un pointe de nervosité.

@ Billy Lighter

Je ne fus pas super convaincu quand Bailey affirma que notre fille ne dira pas que je suis un vieux con. Oh non, au début elle me prendra pour son héros. Mais on en reparlera quand elle aura 15 ans. Il faudra probablement renforcer les murs de la villa, à ce moment-là. Mais on verrait ça plus tard.

Pour l’instant, je caressais tendrement la joue de mon épouse pendant qu’on se calmait tous les deux après l’amour, revenant sur la conversation que Bailey avait tenté d’initier avant que je ne reprenne le pas sur nos ébats. Et Bailey, elle, traçait des dessins abstraits sur mon torse encore brûlant et humide de sueur.

Mais je ne voyais pas où elle voulait en venir à parler de mon enfance et tout ça. J’espérais un peu que ce ne soit pas une psychothérapie déguisée, mais venant de Bailey, j’en doutais fort. C’était vraiment pas le genre. Non, il y avait un truc mais j’arrivais pas à mettre le doigt dessus.

Alors je lui demandai platement, c’était plus simple. Elle déclara alors en souriant qu’elle voulait juste connaître l’histoire du petit Hank. Mais pas que…

Ouais, il me semblait bien qu’il devait y avoir un « mais pas que… » quelque part. Mais ça répondait toujours pas à la question de savoir pourquoi c’était si important de me réveiller pour ça alors que je dormais. Genre… je dormais VRAIMENT.

Bailey se leva alors et je ramenai la couverture sur moi parce que du coup, j’avais froid… Et dire que Howard allait carrément aller se les geler en Belgique ! Je lui souhaitais bien du courage.

Je me redressai sur un coude, observant mon épouse qui fouillait, nue, dans le placard… Elle revint ensuite vers moi avec une boîte blanche qu’elle posa sur le lit sur lequel elle grimpa aussi tout en me disant qu’elle se mettait la pression pour que tout soit parfait dans la vie de notre fille.

Je caressai la cuisse de ma femme du bout des doigts tout en secouant la tête.

-On arrivera pas à ce que tout soit parfait. La perfection n’existe pas, Bailey. Mais on fera de notre mieux.

Je souris.

-Et elle sera une gosse géniale, mon amour.

Probablement avec un sale foutu caractère, mais géniale quand même.

J’écoutai Bailey me dire qu’elle n’avait rien à lui offrir de son enfance ou de belles histoires à lui raconter. Mais qu’au contact de ma mère et de Grace, elle avait eu une idée.

Et c’est là que je me mis à craindre le pire, mon regard tombant sur la boîte.

-Tu sais que… tu n’es pas obligée de remonter à si loin pour lui offrir de beaux souvenirs… Et puis à défaut de souvenirs, tu lui offriras un bel exemple de combativité, Bailey.

J’aimais pas qu’elle se dévalorise. J’aimais encore moins cette impression que son existence ne se faisait qu’à travers moi. Comme si en elle-même, sans moi, elle n’était pas grand-chose, voire rien du tout. Numéro 1, ce n’était pas vrai. Numéro 2, elle n’imaginait pas la pression que ça foutait à un homme, ce genre de truc.

Je pris la boîte et l’ouvris pour en sortir une couverture patchwork de toutes les couleurs et avec des tissus de textures et de douceurs différentes. Je souris en me redressant en position assise pour l’étendre devant moi sur le lit.

-Waaah ! C’est toi qui a fait ça, mon amour ?

Je passai les doigts sur les coutures en admirant le travail qui avait été fait.

-Tu gères la couture, dis donc, à force.

Je savais que ma mère et Bailey passait pas mal de temps à coudre ensemble, comme un hobby entre belle-mère et belle-fille.

-Tu vois que tu peux offrir quelque chose à Baby North. Tu sais faire des choses magnifiques, Bailey. Tes dessins sont superbes, chérie ! Cette couverture est superbe !

Je passai la main sur la couverture mais n’identifiai qu’il s’agissait en réalité d’ancien vêtements à moi que quand je vis le logo des Dodgers de Los Angeles.

Je rigolai…

-Putain ma mère avait encore ces vieux trucs ?

@ Billy Lighter

Hank n’aime pas les surprises, ne pas avoir le contrôle et se sentir piégé même si les intentions sont les bonnes. Il me fallait donc obtenir son attention de la bonne façon afin qu’il soit dans les meilleurs dispositions possibles pour répondre à mes questions, toutes innocentes et inoffensives puissent-elles être.

J’ai lamentablement échoué avec Dany-Tony.

C’est probablement pour ça aussi que je me mets la barre aussi haute pour que le bonheur de Baby North soit parfait. Et pas que le sien, celui de notre petite famille compte aussi pour beaucoup. Mon mari a cependant raison quand il dit que la perfection n’existe pas. C’est pas faute d’avoir essayé.
Je lui souris quand il me dit qu’elle sera une gosse géniale.

Pourquoi je m’inquièterais de ça ? Elle sera une enfant adorable avec un caractère bien trempé et une bouille absolument trop mignonne. J’ai rêvé d’elle cette nuit et je sais que mon rêve me l’a montré telle qu’elle sera. Ma belle-mère m’en a parlé, l’autre jour. C’est de l’intuition maternelle. Parait qu’elle aussi aurait rêvé de ses fils avant même leur naissance. Elle savait qu’elle aurait des garçons, sans même avoir eu recours aux échographies. Elle le sentait et son instinct de mère ne l’a pas trompé.

- Je sais, chéri.

Hank regarde la boîte et j’éclaterais bien de rire en voyant combien son visage prend des traits de nervosité. J’ai envie de lui dire qu’il n’y a rien de bien méchant dans cette boîte alors que lui-même me dit que c’est qui je suis maintenant qui comptera aux yeux de notre fille. Ma combativité.
Je le laisse ouvrir la boîte et découvrir de par lui-même ce que je lui réservais comme surprise, le temps qu’il comprenne d’où viennent les tissus me semble interminable.

- Ouais, enfin, ta mère m’a apprit mais c’est facile…

Hank me complimente sur mon travail de couture puis sur mes dessins. Je dois rougir ou je ne sais pas trop mais je baisse la tête, le temps de me pincer les lèvres en rigolant. Quand je relève la tête, en replaçant mes cheveux derrière mes oreilles, c’est pour entendre mon mari s’exclamer comme s’il venait de comprendre de quoi était faite la couverture de notre fille.

- Ouais ! Elle en avait conservé beaucoup et j’ai eu l’idée d’en faire une couverture pour notre fille. Je trouvais… que c’était un peu comme un bel héritage et j’imaginais les histoires que tu lui raconterais en la tenant contre toi sous cette couverture.

J’imagine notre fille trimballé cette couverture partout dans la maison.

En fait, je visualise souvent la maison avec des jouets qui traînent un peu partout.

- Est-ce que ça valait quand même un petit peu la peine que je te réveil ?

En posant ma question, je pousse la boite hors du lit pour m’installer sur Hank, mon gros ventre contre lui, juste au moment où des petits pieds poussent comme pour signaler leur présence.

- Fallait bien qu’elle s’exprime elle aussi !

Je rigole tout en passant mes mains sur mon ventre, puis je me penche sur Hank et l’embrasse tendrement.

@ Billy Lighter

Je ne me rendais pas compte qu’en ouvrant la boîte que m’avait donné Bailey, j’avais l’ai d’un démineur sur le point de découvrir une saloperie pleines de ramification annexes vers d’autres bombes instables prêtes à me péter entre les doigts. C’était ce qui expliquait le visage soudain hilare de mon épouse pourtant…

Enfin, bref, j’étais trop vieux pour changer maintenant.

Mais une fois la couverture étalée devant moi, ce qui me sauta en premier lieu aux yeux, ce fut la qualité du travail que Bailey avait fourni… Et j’en profite en même temps pour la complimenter sur ses dessins qu’elle griffonne à longueur de journée.

Et tout ça bien avant de me rendre compte que la couverture en question et faites de vieux t-shirts à moi… J’ai aucun mérite, à part les avoir portés sans jamais penser qu’un jour, la femme que j’aime puisse en faire quelque chose qui les sublimerait, un héritage pour notre fille.

Bailey, elle, a le mérite d’y avoir pensé, mais aussi de l’avoir confectionnée de ses propres mains.

Bailey m’expliqua alors le concept… une couverture pour matérialiser mes souvenirs d’enfance et pouvoir les transmettre à notre fille. L’histoire qu’elle veut raconter est belle, magnifique même. Et je tendis mon visage vers elle pour lui voler un baiser amoureux.

-Ouais. Je n’y aurais jamais pensé. Mais tu minimise ce que toi tu lui transmets dans cette histoire. Parce que tu m’aides, avec cette couverture, à pouvoir aligner ces souvenirs et m’en rappeler plus concrètement.

Je lui souris.

-Je crois que c’est le plus beau cadeau qu’une mère puisse faire à sa fille, Bailey. Et je me réjouis de te voir l’envelopper dedans.

Ouais… Partageons la pression parentale, si possible.

Je passai ma main dessus.

-On devrait dormir avec jusqu’à sa naissance… Comme ça quand on la lui donnera, elle aura notre odeur.

Je souris en coin quand elle me demanda si ça valait le coup qu’elle me réveille.

-Mmm… je persiste quand même à dire que ça aurait pu attendre une heure ou deux… Ou que tu aurais pu me montrer ça hier soir.

Bailey s’installa contre moi et au moment où je venais chercher un nouveau baiser langoureux, plutôt partant pour repartir pour un tour et lui faire l’amour tendrement, ma fille manifesta son désaccord, me faisant grommeler contre les lèvres de sa mère.

Mes yeux se baissèrent entre nous et je fis la moue tandis que Bailey rigolait.

-Mouais… Et je sens qu’elle a pas fini de s’exprimer.

Puis, j’éclatai de rire avec mon épouse.

@ Billy Lighter