Cette seconde grossesse me va bien, à ce qu’on dit. Il paraît que je rayonne, que je n’ai jamais semblé être en aussi bonne santé. Je dors bien, je mange bien, je fais de l’exercice et je suis à la lettre les recommandations de mes médecins pour me donner le maximum.
Malgré tout ça, il y a des jours où mon moral me joue des tours et ce n’est pas forcément en lien avec ma maladie comme me l’a expliqué sexy Docteur. Il se trouve que mes hormones de femmes enceintes sont comme une promenade en montagne russe. Et qu’il arrive parfois qu’elles me font descendre rapidement avant de me faire remonter pour un loop.
J’ai ouvert les yeux ce matin avec l’envie de pleurer.
Alors j’ai voulu me changé les idées en écoutant la radio.
Très mauvaise idée ! Il y passait un décompte des plus belles chansons d’amour ! J’ai pleuré dès les premières notes en disant que c’était trop beau et que l’amour c’était la plus belle chose au monde pour ensuite pleurer encore plus en disant que ce n’était pas que l’amour mais le fait d’être en amour avec la bonne personne.
Bon. Fallait changer de divertissement puisque celui là ne fonctionnait pas.
J’ai donc opté pour la télévision.
Il y avait un match de baseball à la télé ! On ne pleure pas en regardant le baseball. Ben si ! On pleure en regardant le baseball ! Le frappeur n’a pas su frapper la balle, il a fait perdre son équipe ou je ne sais pas, je ne comprends rien au baseball mais de le voir pas content de sa performance m’a fait pleurer de plus belle.
C’est aussi à peu près à ce moment là que mon mari s’est volatilisé.
Je ne peux pas le blâmer. Si j’avais pu me sauver de moi-même, je l’aurais fait !
Donc, j’ai ensuite cru que d’aller nager me ferait du bien !
Mais, dans ma chambre, je me suis rendu compte que je n’entrais plus dans mon maillot. Un deux pièces ! Comment est-ce possible de ne pas entrer dans un deux pièces ?! Bien, l’explication est simple… mes seins n’entrent pas dans le soutien-gorge du maillot.
Désespérée et avec toujours en tête l’objectif de me changer les idées, j’ai enfilé le t-shirt d’Hank et je suis sortie de la maison, remontant notre allée jusqu’à la boîte aux lettres.
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Facture… facture… facture… Monsieur Hank North… publicité…publicité… Votez pour moi! … Ah tient un nouveau lave-auto… Oh ! Ils ont de la cire chaude, faudrait essayer ça et… hein ? Il y a une lettre pour moi ?
Je coince le courrier sous on bras pour prendre l’enveloppe qui m’est adressée et en la tournant et retournant, j’en viens à la conclusion qu’il n’y a pas de doute possible : elle m’est belle et bien adressée cette lettre ! Je passe mon doigt sous le rabat et en fait rapidement la lecture. Et encore une fois. En fait, je l’ai lu à cinq reprises avant de me demander si c’était un gag.
L’envie d’en faire une boulette et de l’envoyer dans la haie me séduit mais finalement, je la pli er la replace dans son enveloppe.
Après une longue journée de réflexion, et une discussion avec Grace qui me conseil d’accepte la proposition du journaliste, je m’installe à la table de la cuisine et, une belle feuille blanche devant moi, rédige ma réponse, courte, ne voyant pas l’utilité de me prendre les pieds dans des détails.
- Citation :
Monsieur Sørensen,
Il me fera plaisir de vous rencontrer en vos locaux et de parler de ma grossesse.
Au plaisir de vous rencontrer,
Bailey North