Stone avait dépassé les bornes. Ce n’était point seulement son single qui provoquait ma rage mais bien sa capacité à m’éviter ces derniers jours. Il n’était point un seul jour où la secrétaire lui téléphonais pour fixer un rendez-vous mais que Stone disait être occupé. Je ne voyais point ce qui pourrait être plus important qu’une rencontre avec son manager pour parler de choses importantes. Il fallait ajouter à cela que Fireworks rencontrait un succès bien trop important à mon goût. Ils n’avaient pas une seule mauvaise critique et s’en était affligeant. J’avais l’impression que tout ceci allait mal finir et que Stone allait me filer entre les doigts.

C’est pour ceci que, de mon côté, j’avais activé mes recherches en vue d’un remplaçant. Cela sera une source de chantage mais aussi une véritable alternative si jamais Stone en venait à en avoir cure du travail que The Burning Fire et moi nous fournissons.

J’avais trouvé le candidat parfait pour cela. Il se nommait Ben Masters. C’était un batteur anglais de 27 ans. Une étoile montante qui commence à être connu dans le monde entier avec le groupe Hotplay. Cependant, le talent de Masters est bien plus grand que celui des membres de son groupe et une place au sein de The Burning Fire le séduisait beaucoup. Stone, s’il écoutait un tant soit peu la radio ou qu’il s’intéressait un tant soit peu à autre chose que lui, devait connaitre Masters au moins de nom et de réputation.

Ce soir, Stone n’allait point m’échapper. J’avais la ferme intention d’aller le voir chez lui mais avant cela il était important que je passe voir Peyton à son hôtel afin de voir si elle va mieux. Je savais qu’Alvarez s’en occupait mais il était de mon devoir d’aller lui rendre visite. Il semblerait qu’elle ne soit pas encore rétablie ce qui me semblait être inquiétant bien que les médecins se voulaient optimistes. Je lui laissais le temps de la revalidation car, de toute manière, je suis fort occupé avec la tournée. Cependant, cette situation ne pourra point durer un an. Il nous faudra prendre des décisions à un moment donné pour voir où nous en sommes et ce que nous faisons Peyton et moi.

Je m’étais rendu à son hôtel. Je ne savais point si je tomberais sur Delfino. Ceci n’avait point d’importance pour moi. Je ne comptais point rester longtemps, il s’agissait d’une simple visite. L’important, ce soir, était d’aller voir Stone chez lui après mon passage ici en espérant qu’il soit bien à sa villa. Sinon, il sera de mon devoir de revenir le lendemain matin chez lui. Ce n’était point un matinal alors j’aurais plus de chance de le trouver dans sa maison au petit matin.

J’étais monté à l’étage où résidait Peyton Davis depuis son arrivée à Los Angeles. Poliment, j’avais toqué à la porte de sa chambre en prenant bien soin de ne point frapper trop fort. Delfino Alvarez m’avait dit que les bruits trop puissants lui donnaient des maux de têtes.

@ Billy Lighter

Mes doigts parcouraient le ventre encore chaud de Lola. Y’avait que notre respiration qui se calmait doucement qu’on entendait dans la chambre d’hôtel… La sienne devenait plus paisible et la mienne restait sifflante parce que j’m’étais toujours pas débarrasser de ce foutu rhume. J’frissonnai malgré la chaleur du corps de Peyton et du mien. Pourtant, j’étais bien comme à chaque fois que j’venais ici… En fait, maintenant, j’venais tous les jours. Restait plus beaucoup de temps avant l’Asie alors j’profitais un peu de ces p’tits moment que j’aimais bien.

Tant que j’étais bien, j’revenais.

Les couvertures ne nous couvraient que jusqu’au-dessus des hanches. Et j’continuai de caresser Peyton en fermant les yeux mon front brûlant contre le côté de son visage. J’aimais bien l’moment après… Ce qui était toujours troublant vu notre passé commun. J’avais pas besoin de lui dire que j’avais aimé ça… Elle le savait… Elle avait dû le sentir.

J’remontai mes doigts sur son visage pour faire doucement pivoter sa tête vers moi et l’embrasser. J’savais pas combien de temps le baiser a duré. Pas tellement longtemps parce que j’devais respirer… Et que j’arrivais plus à rester plus de dix secondes sans respirer. Mais c’est parce grave parce que j’l’embrassai encore et encore après jusqu’à reprendre la même position sauf que c’est sa poitrine que j’caressai, maintenant.

J’savais pas si on allait s’endormir, comme souvent, ou si on allait recommencer un p’tit peu plus tard. L’était encore tôt parce que j’étais venu tôt… Avant, j’venais tard… Vers 21h30… Mais aujourd’hui, j’crois que j’étais ici à 19h30… Un truc comme ça. J’sais plus. Mais, du coup, l’était pas tard.

En tout cas, j’fermai les yeux et mes caresses étaient plus lentes mais pas moins douce. J’sombrais en fait… Ce qui était naze si tôt dans la soirée. Mais j’dormais de plus en plus chaque jour… Le matin, j’trainais souvent dans la chambre de Lola jusqu’à 11h avant de rentrer chez moi où j’dormais jusqu’à 14h… Puis, j’sortais parfois dans un bar ou dans mon studio pour écrire des chansons. J’en avais une bien… Faudra que je la montre à David quand j’le croiserais vu qu’il continue de m’éviter.

J’étais bien… P’tètre même trop bien. Jusqu’à-ce que quelqu’un toque à la porte doucement. J’ouvris pas les yeux mais je gémis un p’tit peu pour protester. J’soufflai d’une voix enrouée :

-T’attendais quelqu’un ?

J’bougeai pas d’un millimètre et j’caressai toujours Lola. En fait, j’voulais pas qu’elle se lève pour aller ouvrir…

@ Billy Lighter

Je vais finir par croire qu’Howard avait planifié son geste uniquement pour venir ensuite prendre soin de moi. Le pire c’est que ça fonctionne plutôt bien comme remède anti maux de têtes.  Je suis à un cheveu de devenir accro comme d’autres le sont à la coke.  Et c’est à se demander s’il n’y prend pas goût lui aussi puisqu’il me rend visite de plus en plus tôt en soirée et repars de plus en plus tard en journée.

Mon amant et moi reprenons notre souffle en laissant nos mains aller et venir sur le corps de l’autre en de douces caresses distraites. Ce moment si apaisant après, quand le corps retrouve une certaine sérénité alors que le cœur se débat encore jusqu’à retrouver un rythme normal. Le corps d’Howard est brûlant, son front, contre ma joue, son bras sur mon ventre, dessinant des formes abstraites à moins qu’il ne compose sans le savoir, les premiers accords de son prochain succès.

- Quand j’irai mieux, faudra que tu fasses breveter la technique Stone anti migraine. Mais juste quand j’irai mieux… pour le moment c’est moi qui en bénéficie !

Moi et personne d’autre… j’en viens presque à souhaiter faire un bond dans le temps et nous retrouver dans 10 ans.

Mes paupières deviennent lourde et nos gestes plus lents. Je suis sur le point de m’endormir quand on frappe a la porte de ma chambre faisant Howard resserrer son étreinte et me murmurer  à savoir si j’attendais quelqu’un.

- Non, personne. Ce doit être Delfino qui vient voir si je suis encore en vie. Y’a un moment qu’il n’est pas venu.

Mon ange gardien, comme je me plais à l’appeler.  

À contre cœur, et très lentement, je m’extirpe des bras d’Howard et enfile son t-shirt qu’il avait abandonné au pied du lit. Ma démarches est incertaine et je prends appuis contre le mur jusqu’à la porte d’entrée de ma suite.  Le sexe est bon pour les maux de têtes quand au reste de mon corps, j’imagine que tout reviendra petit à petit… chaque chose en son temps…

- Oh ! Bonsoir Timmy, entre !

J’avoue, je suis surprise  de tomber face à face avec mon manager. Je m’attendais au service d’étage qui venait proposer de changer les essuies de bain ou de remplir le mini bar qui se vide un peu plus rapidement depuis qu’Howard passe tout son temps libre avec moi.

- Je vais aller enfiler quelque chose de plus… correct. Installe-toi au salon, si tu veux. Howard est avec moi c’est… une… drôle de coïncidence.  

Je laisse mon manager s’installer au salon et entre en douce dans ma chambre dont je n’avais pas fermé la porte en sortant. Howard doit m’avoir entendu parler et déjà savoir que notre manager est notre visiteur imprévu.

Je peine à garder mon sérieux tant j’ai envie de rire. C’est quand même un gros malaise  de me faire prendre au lit avec Howard Stone par Timmy alors que j’ai fait tout un plat de ma relation conflictuel avec le batteur et que mon manager avait promis tout mettre en place pour éviter que l’on se croise.

Mais bon… c’était avant.

J’enfile une culotte et un bas de pyjama et attend qu’Howard soit lui aussi présentable avant de rejoindre Timmy.

@ Billy Lighter

Peyton Davis était venue m’ouvrir alors que j’attendais patiemment devant la porte. Elle semblait très étonnée que cela soit moi qui vienne la voir. Cependant, je pouvais comprendre sa surprise surtout quand on voyait comment était vêtue la jeune chanteuse. Un simple t-shirt d’homme. Elle n’est vraisemblablement point seule… Il était possible que j’arrive au mauvais moment.

-Bonsoir Peyton.

Malgré ceci, elle m’avait fait entrer. J’avais pénétré dans la grande suite de l’artiste. Elle vivait depuis un temps ici. Cela devait lui coûter plus cher que si elle investissait dans une maison à Los Angeles. Cependant, ce n’était qu’une observation. Davis faisait ce qu’elle souhaitait de son argent. Les stars avaient l’habitude d’être dépensiers.

Peyton m’avait proposé de m’installer le temps qu’elle allait enfiler une autre tenue. Cependant, elle avait réussi à me surprendre quand elle m’avait informé que Stone était ici. Si ceci n’était point faire d’une pierre deux coups, je ne savais point ce que c’était. Je n’aurais pas besoin d’aller rejoindre Stone à sa villa après car je l’avais ici, sous la main. Il ne pourrait pas m’échapper cette fois.

C’était quand même très étonnant qu’il soit ici pour des raisons qui étaient, vu la tenue de Peyton, évidentes. Ils se détestaient tous les deux. L’un comme l’autre me l’avait bien fait comprendre. Stone avait même piqué une crise quand il avait appris que Peyton Davis faisait partie de mes protégés. Tant de simagrées pour qu’ils se retrouvent ensemble dans la même chambre d’hôtel à batifoler. Les stars étaient vraiment des adolescents plus qu’attardés !

-En effet, c’est une coïncidence…

Peyton était partie se changer dans sa chambre et je m’étais installé dans un fauteuil. Je savais ce que je voulais dire à Peyton ainsi qu’à Stone. Bien que la présence de la chanteuse me dissuadera de trop hausser le ton. Il me faudra bien calculer mes mots pour ne point que Davis ne reprenne pour le batteur.

Les deux artistes s’étaient présentés ensemble devant moi.

-Bonsoir Stone. Surtout reste ici un petit moment. J’ai à te parler aussi.

Il savait très bien de quoi et mon ton très peu amical donnait le ton de notre future conversation. S’il lui prenait l’idée de s’en aller, je saurais que je n’aurais plus à hésiter pour engager Masters.

-Je vois que vous avait laissé vos griefs de côtés et que votre relation se porte mieux. Cela valait la peine d’en faire tout un plat, Stone.

J’avais utilisé un ton ironique afin de montrer aux deux stars qu’ils criaient souvent beaucoup pour si peu. Cependant, c’est sur Peyton que mon regard était tombé.

-Comment te sens-tu ? Est-ce que tes maux de tête se sont calmés ?

Elle avait assez d’énergie pour coucher avec Stone. Il devait certainement il y avoir une amélioration.

@ Billy Lighter

Ouais, j’vais demander un brevet pour ma technique anti-maux de tête. L’idée me fit rire. Même si rire ça me faisait tousser. Et tousser ça me faisait trop mal. Mais j’aimais bien rire.

Et j’étais bien dans les bras de Peyton à l’entendre me dire qu’elle voulait l’exclusivité du traitement le temps qu’elle allait mal. Ça me fit sourire alors que j’avais fermé les yeux mon front contre sa joue. Sa joue était tellement fraiche, de mon point de vue, que ça faisait vraiment du bien. J’en pouvais plus de cette fièvre, moi…

J’commençai à m’endormir dans cette position super confortable. Si j’étais le meilleur médicament pour Peyton, elle, elle était le meilleur pour moi. Parce que, quand j’dormais chez moi, j’arrivais tout simplement pas à dormir tellement j’avais mal partout. Mais ici, ça allait… J’allais bien ici et j’arrivais à dormir.

Mais notre petit moment où on s’endormait doucement prit brutalement fin quand on toqua à la porte de la suite de Peyton. J’gémis parce que j’avais pas envie de bouger, ni que Peyton ne bouge. Alors j’demandais si elle attendait quelqu’un pour voir si c’était vraiment important. Elle déclara que « non » mais que ça pouvait p’tètre être Delfino… Ce type qui est partout… Il travaille pour MTI maintenant et j’crois qu’il s’occupait de Peyton si j’avais bien tout compris.

-Dis-lui que tu dors…

C’est ce que j’dis d’une voix endormie alors que j’arrivais pas à ouvrir les yeux. Mais Lola se leva quand même ce qui m’arracha une moue triste et le p’tit gémissement qui allait avec. J’entrouvris les yeux pour la voir enfiler mon t-shirt avant que je ne referme les yeux toussant à nouveau comme un malade. Comme si l’absence de Peyton me rappelait que j’étais pas sorti de l’auberge avec ce foutu rhume.

J’entendais les pas de Peyton et quand elle ouvrit la porte et que j’entendis la voix de Lola dire le mot « Timmy », j’ouvris quand les yeux et me redressais tout de suite dans le lit.

Meeeeeerde… Pas Timmy !

Si, Timmy. L’était là. J’entendais sa voix. J’regardai vers la fenêtre. On est au quantième étage ? P’tain, j’crois que c’était un peu haut pour sauter… De toute façon, j’entendis Peyton dire que j’étais là ce qui me fit m’exclamer tout bas :

-Merde…

Il allait me tuer… Et devant Peyton, en plus. L’allait pas me rater.

Peyton entra dans la chambre et j’fis une moue toute triste sans expliquer pourquoi. J’sortis du lit pour enfiler mon boxer et mon pantalon. J’laissai mon t-shirt à Peyton. Ça lui allait bien de toute façon.

J’lui murmurais quand même :

-P’tain, j’savais pas qu’il bossait si tard, le Timmy…

Les managers travaillent vraiment tout le temps…

On sortit de la chambre pour rejoindre Timmy qui s’était installé. Loin de faire la même chose, j’me contentai de m’appuyer contre un meuble toussant de temps à autre alors que Timmy me salua disant que j’devais rester ici. J’fis la moue.

-Salut…

Il allait me dire quoi ? Que c’est pas bien d’avoir signer chez BSC ? J’sais… Mais c’était pour lui montrer qu’il n’était pas intouchable… Et aussi parce que j’étais en colère parce qu’il avait engagé Peyton… Ce qui est… Heu… Ouais, très contradictoire par rapport à ce que je vivais maintenant.

D’ailleurs, c’est de ça que parla Timmy. Et il lésina pas sur l’ironie. J’soupirai me déplaçant jusqu’au minibar où j’pris une bouteille de vodka.

-Y’a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis…

Je repris ma place initiale et j’bus un coup de vodka. J’buvais des p’tites gorgées parce que si je prenais des plus grosses, j’allais m’étouffé parce que j’avais plus de souffle du tout. Je buvais quand même vite parce que je sentais l’engueulade venir. Même si Timmy préféra demander des nouvelles de Peyton, avant toute chose.

J’regardais vers Peyton en espérant qu’elle allait parler pendant des heures pour retarder l’engueulade et que j’ai le temps de bien ma saouler la gueule.

@ Billy Lighter

Je n’irais pas jusqu’à dire que je suis mal à l’aise de me faire surprendre en si légère tenue par mon manager, au contraire j’aime quand les hommes me regardent, cependant, c’est plutôt au niveau d’avec qui je suis qui me donne un petit peu envie de rougir. Je n’ai pas honte d’être avec Howard Stone mais vis-à-vis de Timmy, à qui j’ai demandé de faire l’impossible pour éviter que je puisse être en contact avec le musicien, c’est quand même un peu contradictoire.

Mais qu’importe, ce qui est fait et fait et la relation de jadis entre Howard et moi a évoluée en une toute autre sorte de relation, pas encore très clairement définie mais ce n’est plus la guerre ouverte, disons.

J’invite mon manager à s’Installer le temps que je passe des vêtements un peu plus décent et surtout, pour aviser mon amant que notre manager commun est là et qu’il devrait donc aussi s’habiller. Quoi que s’il veuille le rencontrer complètement à poil, j’ai rien contre ! Ça ira que plus vite pour l’après.

Quand Timmy partira…

J’ai quand même l’impression que le torchon brûle entre les deux hommes si j’en juge par la tête qu’a faite Timmy en apprenant la présence d’Howard ici et celle d’Howard qui lui, me donne l’impression de remonter le long de la ligne verte.  Il n’est pas méchant, Timmy, alors pourquoi redouter de lui parler ?

J’imagine que la conversation me l’apprendra.

Au salon, Timmy déjà avise Howard qu’il à lui parler quand mon tour sera terminé.  Déjà, son intervention me fait comprendre que mon amant avait lui aussi émit certaine réserve à mon endroit et ça me fait sourire. Je trouve ça vraiment loufoque comme situation, et non, je ne suis pas désolée de ça.  Mon manager s’inquiète ensuite de mon état.

- Les maux de têtes… sont plus intermittents. C’est la vive luminosité et les bruits qui me rendent malade.  

Je ne tolère toujours pas la lumière quel quelle soit. En ce moment, je vis pour ainsi dire dans la noirceur complète. Il n’y a que  deux petites lampes  d’allumées au salon et c’est le maximum que je puisse tolérer. Pour le reste, il y a un peu d’amélioration. Disons que je sais tenir une conversation mais les tons de voix doivent demeurer bas et j’ai commencé à écouter un peu la radio mais sur de courte période sinon, le son m’étourdie et mes maux de têtes reprennent.

Devrais-je dire à Timmy que je vais mieux depuis qu’Howard et moi faisons l’amour sur une base régulière ?

- Howard m’aide à sa manière.

Et lui ben, il a autant de vodka qu’il sait en boire quoi qu’il ne boive plus beaucoup.  Si j’étais Timmy, je m’inquièterais d’avantage du rhume d’Howard qui ne semble pas aller mieux. Depuis le temps qu’il le traîne, et la fièvre qui va avec, une visite médical s’impose selon moi.

- Avez-vous de nouvelles pistes concernant mon agression ?

Ça pourrait intéresser Howard de savoir comment progresse l’enquête…

@ Billy Lighter

Les deux artistes s’étaient présentés devant moi. Ils étaient très faiblement vêtus bien que Peyton avait fait un effort en s’habillant entièrement ce qui n’était point le cas de Stone qui était torse nu parce que son t-shirt était en possession de Peyton. Il ne me fallait point un dessin pour savoir ce qu’il s’était passé entre eux.

Cependant, qu’ils couchent ensemble ne m’ennuyait guère. Il s’agissait de leur vie privée. Ce qui était ironique c’est que ces deux-là ne pouvaient point se voir en peinture il y a de cela quelques semaines. Stone et Davis m’avaient tous les deux fait comprendre qu’ils ne s’appréciaient point. C’est en prenant une vodka que Stone m’avait dit qu’il n’y avait que les imbéciles qui ne changeaient pas d’avis. C’était un aveu que leur relation s’était améliorée. En soi, c’était une bonne chose bien que ça changeait très peu ma vie.

Cependant ce n’est point Stone et son alcool à qui j’avais parlé en premier mais bien à Peyton. J’étais venu ici afin de prendre de ses nouvelles. Ses maux de tête étaient toujours présents et la luminosité et le bruit posait toujours problème. Elle n’était point encore rétablie. Le chemin vers la guérison me semblait être très long mais j’avais de l’espoir que cela arrive à un terme à un moment.

-Je suis heureux d’apprendre qu’il y a une petite amélioration. C’est long et douloureux mais il faut rester optimiste.

Je le restais pour l’instant. J’avais d’autres artistes et ma carrière ne pâtissait pas de la pause de Davis. S’il lui fallait une année entière afin de guérir complètement, je la lui donnerais. Ce n’était point rare que des artistes prennent des pauses carrière aussi longues.

Howard aidait Peyton à aller mieux à sa manière. Sa manière ne devait point voler au-dessus de la ceinture. J’avais posé mon regard sur l’un et sur l’autre. Stone ne cessait de tousser depuis que j’étais ici et son teint était blanc. Cependant, je n’avais fait aucune remarque sur cela pour le moment.

-Je vois très bien de quelle manière il t’aide.

Je n’étais point naïf mais si cela marchait alors tant mieux. Elle seule savait ce qui était bon pour elle.

Peyton voulait des nouvelles de l’enquête en cours. Je me tenais au courant de cela à chaque fois qu’il m’était possible de le faire.

-Non, nous n’avons encore rien. L’enquête avance lentement. Les roadies présents ont tous été interrogés mais aucun d’entre eux n’a vraiment fait avancer l’enquête. MTI va certainement demander à pouvoir exploiter les images des caméras afin de faire avancer les choses mais cela demande du temps. S’il y a du nouveau, je te contacterais en premier.

L’enquête avançait bien lentement à mon goût mais nous devrions peut-être mettre la main sur le coupable si MTI obtient l’autorisation afin d’exploiter les images.

Il n’était point simple de discuter avec un Stone qui n’arrêtait point de tousser. Il semblait avoir attrapé un bien méchant rhume. La tournée asiatique approchait. Il me fallait un Stone en forme !

-Tu devrais aller chez le médecin, Stone. Les rhumes ne se soignent pas tout seul et nous avons une tournée à reprendre dans quelques jours. Sauf si tu es trop occupé avec ton nouveau groupe. Dans ce cas, reste chez toi et ne vient pas à l’aéroport. Cela ne sert à rien de venir si tu as la tête chez Fireworks et BSC… D’ailleurs, si je voulais te voir c’était précisément pour te parler de ça. Qu’est-ce qu’il t’a pris, bon sang ?

Le ton n’était pas monté, excepté sur ma dernière question. Il me fallait garder mon calme surtout en présence de Davis. Cependant, j’étais en colère contre Stone. Je n’aurais point eu de réticences à lui sortir ce single sous notre label mais il a voulu aller voir ailleurs pour une raison qui m’échappe encore.

@ Billy Lighter

Timmy était là… J’pouvais pas lui échapper cette fois. Je savais ce qu’il avait à me dire mais c’est d’abord à Lola qu’il parla. Il demanda comment Peyton allait et elle expliqua ce que je savais déjà. Chaque fois qu’elle parlait de ses maux de tête, j’me sentais un peu plus coupable. Même si je ne savais plus si je passais presque toute mes nuits ici pour atténuer ma culpabilité ou parce que j’étais bien ici.

Les deux, sûrement…

Timmy déclara qu’il était optimiste alors que j’descendais la vodka plus lentement que d’habitude parce que respirer c’était de plus en plus difficile. Et j’souris un peu quand Peyton avoua à Timmy que je l’aidais à ma manière. Ça nous aidait tous les deux… Et j’arrivais toujours pas à m’expliquer comment on en était arrivé là. Passer d’une haine profonde à… A quoi ? Une sorte de relation à bénéfice mutuel ? J’savais pas comment décrire ça.

J’savais jamais comment décrire les trucs du genre… J’étais pas doué pour ça.

Et Timmy compris très bien les sous-entendus. J’haussai les épaules. J’me foutais, finalement, de ce que pensais Timmy de ce que j’faisais avec Peyton. Ce qui était un peu con, en fait, c’est que j’avais râlé sur Timmy parce qu’il avait engagé Peyton et que c’était pour ça que j’avais fait signé Fireworks chez BSC.

Ouais… J’sais… C’est nul.

J’arrêtai un p’tit moment de boire quand ils parlèrent de l’enquête sur l’agresseur de Peyton. Lola m’avait rassuré y’a quelques jours quand elle m’avait trouvé un alibi et tout pour ça. J’avais pas à m’inquiéter… Surtout que l’enquête semblait au point mort d’après Timmy. Enfin, c’était lent quoi… Mais quand il parla des caméras, ça m’inquiéta quand même un peu. J’savais qu’il n’y avait aucune caméra dans les studios. Mais dans les couloirs ouais… Fallait que je prie pour qu’il n’obtienne pas les autorisations même si j’avais aucune idée de comment ça s’obtenait. Je jetai un regard vers Peyton. J’crois que rien qu’avec mon regard elle avait compris. C’était pas cool cette histoire de caméras.

Et s’ils découvrent que c’est moi, est-ce que ça compte si Peyton ne porte pas plainte ? Je devais avouer que je n’en savais rien… En fait, j’étais pas assez concentré pour arriver à savoir si je pouvais m’en sortir malgré tout ou non.

J’arrêtai pas de tousser et l’inquiétude empirait un peu tout ça. Du coup, le regard de Timmy se posa sur moi… Il me demanda d’aller voir un médecin… Ah ben tiens. C’est maintenant que tu me le dis, Timmy ? Jack me l’a déjà dit il y a plusieurs jours… L’était en retard, le Timmy.

Il avait peu que j’sois pas en forme pour la tournée mais c’était qu’une introduction pour mieux me dire que j’avais bien merdé avec mon single. J’levai un sourcil fixant Timmy. Ça servait à rien que j’me pointe ? L’est con ou quoi ? Sans moi, il peut pas il y avoir de concerts.

-Déjà, j’ai déjà été chez le médecin… J’ai un traitement. J’serais rétabli pour le départ.

En fait, j’prenais déjà plus mon traitement parce qu’il me rendait malade. Mais ça servait à rien de parler de ça.

-Et tu veux savoir ce qu’il m’a pris ? Ben, j’ai signé chez BSC parce que j’avais envie de te montrer que t’étais pas intouchable. Que si t’en faisais qu’à ta tête en me traitant comme un gosse, j’pouvais très bien me tirer.

J’disais ça en croisant les bras après avoir déposé la bouteille de vodka sur un meuble. J’avais fait ça parce qu’il avait engagé Peyton, en fait… Mais pour ce que je venais de dire aussi.

-Si t’arrêtais de me prendre pour un gosse, j’aurais p’tètre sorti ça chez MTI et avec toi… Mais, là, j’voulais pas te faire ce plaisir vu comment tu me traites.

Je regardais vers Peyton. J’étais un peu désolée qu’elle soit témoin de tout ça.

-De toute façon, tu sais très bien que si je me pointe pas à l’aéroport, tu seras mal barré… Parce que ça signifie que tu devras annuler tous les concerts. C’est pour ça que t’es fâché, d’ailleurs. T’as peur que Fireworks fasse mieux que The Burning Fire et que je me préoccupe uniquement de mon nouveau groupe. Bah, t’as qu’à pas me pousser à bout et ça arrivera pas.

J’faisais peut-être de l’excès de confiance. Ou p’tètre que l’ancienne Lola déteignait sur moi. Mais j’étais sûr que Timmy crevait de touille de me perdre et c’est tout.

J’regardais Timmy. Parce que s’il savait me fixer, je savais le fixer aussi.

@ Billy Lighter

Inutile d’inventer une histoire pour expliquer la présence d’Howard ici. Timmy est loin d’être un demeuré et même un aveugle aurait comprit que nous ne nous sommes pas emberlificoté dans nos pieds jusqu’à en perdre nos vêtements ce qui expliquerait notre tenu négligée.  Je replace une mèche de mes cheveux derrière mon oreille non sans rougir légèrement quand Timmy confirme qu’il voit très bien de quelle manière Howard m’aide.

L’important c’est que ça fonctionne, non ?  Plus nous faisons l’amour lui et moi, parce que oui, ça se rapproche plus d’un acte fait par amour qu’une baise violente comme nous en avions l’habitude, moins je souffre de maux de têtes bien que certains symptômes persistent ce qui n’est pas sans m’inquiéter.  Je préfère quand même essayer d’être optimiste, et comme ça semble aussi être le cas de mon manager, je me permets de passer sur un autre sujet.

J’espérais qu’il m’annonce que l’enquête était tombée, faute d’indice mais non, Timmy annonce qu’il compte demander les enregistrements vidéo de MTI pour essayer de voir les déplacements d’individus. Ça, je ne l’avais pas vu venir.

Howard et moi échangeons un regard qui veut tout dire.

Ils nous verront très certainement entrer dans mon studio, puis Howard en ressortir puis… plus rien. Je me retiens de me lever et d’aller enlacer Howard autant pour me rassurer que le réconforter lui. Quoi qu’il arrive, je maintiendrai ma version et ferai tout en mon pouvoir pour éloigner tous les soupçons de Stone.

- D’accord… merci Timmy.

Je pensais souffler un peu, là que la conversation ce joue entre mon amant et mon manager mais non. Je suis mal pour Howard qui se fait entrer dans le lard pour avoir signer son nouveau groupe avec la concurrence. C’est quand même étrange comme décision, mais je suis bien partie de Black Horse moi et mon ancien manager n’en a pas fait tout un plat. Ouais non en fait il m’a en quelque sorte vendue en invoquant un épuisement professionnel. J’étais en fait ingérable et il a cru bon de se débarrasser de moi en m’offrant à plus fou que lui.

À nouveau, Howard me regarde et je lui fais signe que ça va. C’est pas de sa faute, ni même celle de Timmy c’est juste un mauvais timing et je me retrouve coincée entre eux deux.

- En gros, Timmy tu es en colère parce que Howard a sortit un single chez BSC et toi, Howard, tu lui en veux parce que tu crois qu’il ne sait pas te donner la crédibilité que tu mérites ?

Ou bien j’ai rien compris mais je capte l’histoire en cours de route, hein ! Faut pas trop m’en demander…  Je me retiens cependant bien d’ajouter à l’intention de mon manager que c’est quand même un peu bête que MTI n’ai pas de clause d’exclusivité pour un nom, ce qui fait qu’un artiste peut faire tous les groupes qu’il voudra, tant que ça demeure lucratif pour la maison de disque à laquelle il appartient. C’est courant et, si Stone était lié par ce genre de clause, ça invaliderait son contrat avec BSC, en plus de lui valoir probablement un petit procès pour non respect de contrat… En général, je laisse mes avocats se charger de mes contrats mais je sais cependant que Black Horse avait ce genre de petit annexe mais permettait différentes affiliations avec d’autres artistes appartenant a d’autres maisons de disque sous certaines conditions… enfin !

- Dites… David McAvoy, il est encore sous contrat avec MTI ou ça été invalidé quand il est ‘’disparu ‘’ ? Je demande ça comme ça mais, si disons Fireworks était son initiative, ça impliquerait pas tant que ça Howard, on parlerait d’une association musical, sans plus…

Quoi que c’est probablement la première chose qu’à dû faire Timmy en allant chercher son ancien claviériste, lui faire signer un contrat en béton armé, mon intervention n’est donc rien de plus qu’un babillage de fille encore confuse de sa commotion.

@ Billy Lighter

Il y avait des regards entre les deux musiciens au moment où j’avais parlé de l’avancement de l’enquête en cours. Hughes, d’habitude bien bavard, restait très peu loquace sur le sujet. Cependant, je laissais faire les choses ainsi pour l’instant et ceci convenait à Davis qui me paraissait satisfaite bien que les choses n’avaient point avancées.

Le comportement de Davis était un mystère. Le coup qu’elle avait eu sur la tête l’avait fortement changée. Elle me semblait plus agréable à vivre. Ceci était peut-être la raison de la réconciliation entre les deux musiciens. Cette hypothèse n’était point à exclure.

Cependant, j’aurais pu me réjouir de ceci si Stone ne m’avait point poignardé dans le dos en allant signer avec la concurrence. C’est ce grief que j’avais contre lui. Je le lui avais dit en soulignant qu’il ferait mieux de se soigner avant la tournée à venir mais que s’il n’était point la tête à 100% pour The Burning Fire, il ferait mieux de rester chez lui. J’avais trouvé le remplaçant parfait pour Stone. Le public s’était remis de la mort de Kayden et du départ de plusieurs membres phares du groupe. Nous nous étions fait un nouveau public grâce à la jeunesse et la fraicheur de Nathan et Apolline. Je disposais même d’un membre de l’ancien The Burning Fire en la personne de McAvoy qu’il me serait facile de manipuler. Je n’avais rien à craindre d’un départ de Stone qui pour l’instant enfonçait son groupe plus qu’il ne le faisait briller que cela soit au niveau de son comportement que de ses prestations.

Les raisons du batteur pour avoir signé chez BSC étaient d’un puéril. Il ne s’agissait que d’un caprice selon moi. Il se croyait intouchable et sûr de lui. Il ne savait point que quiconque pouvait être remplacé ? Ce n’est point parce qu’un magazine l’a pointé comme le meilleur batteur du monde qu’il était indétrônable.

Peyton était le malheureux témoin de notre conflit. Cependant, elle en avait compris le fond du problème.

-Nous pouvons résumer cela de cette façon.

Il me fallait ramener Stone sur terre. J’avais un argument de choc pour cela. Cependant, Peyton essayait de trouver un vice de procédure afin que l’implication de Stone soit minimisée. Je ne pouvais nier son sens des affaires. Elle cherchait à rendre la trahison de Stone moins importante.

-Hélas, Peyton, j’ai fait signer un contrat à McAvoy après son concert à Londres. Cependant, je vais aller relire toutes les clauses de ton contrat, Stone. On ne sait jamais que je pourrais y trouver de quoi dédommager MTI de ton petit caprice d’enfant.

Le contrat que j’avais fait signé à Stone datait de 1975. Je n’avais point toutes les clauses en tête mais peut-être que l’une ou l’autre demandera à ce que Stone nous dédommage pour avoir été voir ailleurs. Ainsi, si l’idée lui reprend de faire quelque chose de semblable, il y réfléchira à deux fois. Maintenant, ce single était fait. Il me restait à ramener Stone sur terre.

-Ce n’est pas un single qui va me faire peur, Stone. The Burning Fire ne sera jamais concurrencé par une seule chanson. J’espère que tu seras la tête entièrement à notre groupe, en Asie. Car sinon, Ben Masters sera dans les coulisses, prêt à faire montre de son talent. Tu connais Ben Masters ? Je l’ai contacté il y a peu. Il a montré un très grand intérêt à nous suivre en Asie pour voir notre tournée de plus près. Bien entendu, il ne restera qu’un observateur. A moins que tu ne trouves un moyen de le pousser toi-même sur scène.

Stone n’était point intouchable. Il le savait désormais. S’il souhaitait quitter le navire, qu’il sache au moins que j’avais déjà préparé la suite. S’il souhaitait rester, il devra le faire à 100% au risque que cela soit moi qui décide de m’en débarrasser.

Il ne s’agissait plus de jouer. J’en avais plus que marre de jouer.

@ Billy Lighter

Les caméras, c’était pas cool. J’crois que Lola pensait la même chose que moi. Mais, pour l’instant, ils avaient rien alors j’suppose qu’on aura encore le temps de s’en inquiéter quand on y sera.

Pour le moment y’avait Timmy. Et il me reprochait ce que j’savais qu’il allait me reprocher. Le single lui restait en travers de la gorge. Ça se voyait dans son regard. J’savais que quand il regardait les gens comme ça, c’était parce qu’il avait quelque chose à leur reprocher. J’le savais parce qu’il me regardait souvent comme ça. Entre Timmy et moi, y’a jamais eu d’amitié. L’était mon manager, c’est tout. L’avait toujours été très proche de Kayden… Mais jamais de moi.

Mais je me défendis. J’expliquai pourquoi j’avais fait ce que j’avais fait. Si Timmy me respectait un peu plus, je n’aurais jamais pensé à faire ça. Probablement que Fireworks n’aurait jamais existé. Parce que si Timmy m’aurait traité autrement je me serais contenté de faire mon job pour The Burning Fire. Parce que j’adorais The Burning Fire. C’était mon groupe. J’avais passé 8 ans de ma foutue vie à vivre que pour The Burning Fire. Sans mois, Timmy aurait jamais pu mener le groupe aussi loin. Tout le monde connait l’histoire. Tout le monde sait que The Burning Fire, avant que je n’arrive, avait un batteur merdique. Et que, sans moi, ça serait jamais devenu ce que ça est aujourd’hui.

Fallait que Timmy se rappelle de ça au lieu de dire que j’pouvais très bien ne pas venir en Asie qu’il n’en aurait rien à foutre. Parce que j’savais que c’était du bluff…

Y’avait que la pauvre Peyton qui restait calme et qui essayait de comprendre tout ce qui allait pas. C’était un peu naze pour elle d’être ici alors que Timmy me faisait bien comprendre que j’avais merdé.

Une fois de plus.

Sauf que cette fois, ben, je regrettais pas. J’regardais vers Lola et je marmonnai :

-Ouais… Il me rabaisse tout le temps.

Je croisai toujours les bras affichant une moue contrariée. Peyton, elle, elle essayait de tout dédramatiser. Elle essayait que ça soit David qui soit celui qui avait signé avec MTI et que, moi, j’sois que son associé pour ce titre. Sauf que, ni elle, ni Timmy ne savait que j’avais signé un contrat avec BSC beaucoup plus lucratif que ça… Et plus durable… Parce que, maintenant, le nom Howard Stone était lié aux deux maisons de disques. J’avais fourni une copie de mon contrat avec MTI à Perry… L’avait vu que MTI avait pas l’exclusivité ou un truc dans le genre. J’ai pas trop compris. En gros, tant que j’utilisais pas le nom « The Burning Fire », y’avait pas de problème. Parce que The Burning Fire était une exclusivité de MTI. Fireworks, de BSC. Faudra pas m’en vouloir, si, parfois, j’me trompe de tour ou de rendez-vous…

Mais Timmy disait que McAvoy avait un contrat… Mais il voulait quand même trouver un truc pour me faire payer ma « connerie ». J’haussai les épaules nonchalamment.

-M’en fiche de payer… Tant que tu me fous la paix.

J’allais être riche de toute façon. Même si je crois pas qu’ici, ça soit le lieu pour avouer à Timmy que Fireworks était un groupe à part entière. Je préférais qu’il l’apprenne quand j’étais pas là.

Timmy me regarda à nouveau. Plus j’étais contrarié, plus je toussais. Et plus j’toussais plus je transpirais. Mais ma contrariété passa à un tout autre niveau quand mon manager déclara qu’il n’avait pas peur de mon single, ni même qu’il avait peur de moi. L’avait pas peur parce que cet enfoiré de Timmy avait déjà un remplaçant si jamais je merdais.

Ben Masters.

Ma bouche s’entrouvrit. J’étais choqué. Et j’sentis un p’tit pincement en cœur quand Timmy ajouta qu’il allait embarquer Masters en Asie. Je connaissais Masters pour l’avoir déjà vu à la télé, à une chaine musical. C’était le batteur d’Hotplay. Le groupe était pas encore aussi connu que The Burning Fire mais ils avaient déjà une sacré notoriété. Et Masters… C’était le plus doué du groupe. J’suis un batteur qui sait allier la technique à l’instinct. J’me suis entrainé dur pendant des années pour atteindre ce niveau de technique. Et j’savais que Masters avait beaucoup de technique aussi. L’était doué. J’irais pas jusqu’à dire qu’il est aussi doué que moi. Nan, parce que, parfois, il faisait passé la technique avant la sensibilité. Mais… Mais l’était doué.

-Ben Masters ?! De Hotplay ?

Je regardais Timmy. J’en revenais pas. Et on voyait dans mon regard que j’étais choqué mais aussi triste et en colère.

-Tu peux pas faire ça !

Si, il pouvait… Surtout qu’en fait, il n’avait encore rien fait. Il ne faisait que me menacer pour que je rentre dans le rang. Je tenais à The Burning Fire et j’avais pas envie qu’un autre batteur vienne prendre ma place. Je fronçai les sourcils.

-The Burning Fire, c’est mon groupe ! J’ai toujours été à fond pour ce groupe ! Tu crois que ça sera pas pareil en Asie ? Tu peux remballer Masters. Il te coûtera de l’argent pour rien !

Ouais parce que j’supposais que le Masters allait pas embarquer comme observateur pour rien.

-C’était qu’un single. Apolline a fait la même chose, tu l’as pas menacé de la bouter dehors… Tu verras. En Asie, j’te prouverais que tu pourras jamais te passer de moi, Timmy. Si tu le fais, tu tueras The Burning Fire.

Je croyais vraiment à ça. Mon ton avait monté.

-Maintenant, si t’as plus rien à me dire d’autre, tu peux partir.

Ma voix avait tremblé sans que je m’en rende compte. Ouais, c’est pas simple d’entendre de la part de ton manager qu’il est prêt à te remplacer sans hésiter par un autre type tout ça parce que j’ai fait mal à son ego. J’ai passé 8 foutues années à faire la gloire de Timmy à travers The Burning Fire. J’ai déjà refusé des offres d’autres groupes quand Kayden était encore de ce monde. Et c’est comme ça qu’il me remerciait pour un p’tit single à la con ?

Je repris ma vodka et en bus une grosse partie d’une traite avant de regarder vers Peyton. Qu’est-ce qu’elle pouvait voir dans mon regard ? Sans doute plus de trucs que je ne le voudrais. Mais avant tout, pas mal de déception. Elle était mon seul soutien ici…

@ Billy Lighter

Il faudra que je me penche sur une façon d’expliquer que personne n’est jamais revenu dans mon studio si Timmy réussit à mettre la main sur les enregistrements vidéo de MTI mais je vois mal comment je pourrais justifier ça. L’homme que j’ai décrit n’existe pas et sauf pour Howard, personne n’est entré.  Ils tireront vite les conclusions, les mauvaises vraies dont j’ai essayé de les en éloigner.

Un bref échange de regard avec Howard me fait comprendre que tous les deux avons pensés la même chose mais il est encore trop tôt pour s’en inquiéter.

De toute façon, Timmy a visiblement un plus gros cheval de bataille à monter et c’est sur Howard qu’il charge.  L’échange entre les deux hommes n’est pas un spectacle marrant à regarder. Je me sens mal pour Howard mais, du point de vu du manager,  y’a quand même un petit peu raison d’être pas content.  L’homme doit n’en avoir rien à foutre mais, pas MTI qu’il représente.

J’ai tenté d’ouvrir une brèche, mais ce fut comme un coup d’épée dans l’eau.  Timmy  annonce d’ailleurs qu’il ira relire le contrat qui uni Howard à MTI.  Bon ben j’aurais mieux fait de me la fermer.

J’assiste bien malgré moi à un échange entre mon amant et mon manager, qui ressemble drôlement à une scène de ménage.  Tromperie, mensonge…  la rengaine habituelle de ce genre de querelle.

Timmy a cependant dans sa manche, un As qui rend inutile tout autre argument que pourrait avancer Howard. J’en suis moi-même bouche bée. J’ignore comment j’aurais réagit si Leonard m’aurait menacé de la sorte… quoi qu’étant une artiste solo sur scène, ç aurait été difficile de faire avaler ça à mes fans. J’aurais fait comme Howard, je crois. Me défendre bec et ongles, arguant  tout ce que je pouvais pour discréditer la solution de rechange du manager. Me batte jusqu’au bout !  

La dernière remarque de mon amant me fait sourire et je me permets une dernière intervention.

- Si je peux me permettre, Timmy.  La vraie raison de ton mécontentement ne serait-il pas le succès que remporte le single de Fireworks ? As-tu eu la même réaction suite à celui d’Apolline et de la petite Cortez ou tu t’en sois lavé les mains parce que ce fut un flop monumental essuyé par BSC ? Je dis ça comme ça mais, ça ressemble plus à une frustration d’orgueil dû a une importante perte monétaire qu’à autre chose…

Tout ceci m’a gravement donné mal à la tête et, me levant pour rejoindre Howard, je m’enfarge dans mes propres pieds et me rattrape tant bien que mal aux bras de mon amant avant de sentir le sol se dérober sous mes pieds. J’ai soudainement très chaud mais je ne perds pas conscience. Je suis simplement très étourdie.

- J’crois qu’il faut que je m’allonge un peu… Tu peux m’amener dans notre lit ?

J’entends à nouveau les bourdonnements dans ma tête, je ne les avais pas entendus depuis un moment… depuis le début de nos activités à Howard et moi.

- Je suis désolée Timmy, mais si vous avez encore à discuter, ce sera sens moi, je ne me sens vraiment pas bien.

@ Billy Lighter

Stone ne semblait point être embêté par une éventuelle amende infligée par MTI. L’argent ne semblait point être une chose qui le touche d’une quelconque façon. C’est ainsi que j’avais trouvé la chose qui allait le faire réagir. Il s’agissait de Ben Masters. Je savais qu’il n’y avait rien de pire pour Stone que d’avoir un concurrent. Ben Masters était bon et c’était assez pour que Stone se sente menacé. Il me suffisait d’admirer le choc qu’avait fait cette nouvelle sur la figure de Stone.

Il n’était point heureux. Il s’était senti, pendant de nombreuses années, intouchable et je lui montrais aujourd’hui qu’il ne l’était point. J’en avais plus que marre de devoir essuyer derrière lui à chaque fois qu’il fait preuve de peu d’intelligence ou qu’il tentait des choses en dehors des clous.

-C’est exact. Ben Masters, le batteur de Hotplay.

Stone, depuis que nous collaborions ensemble, ne m’avait jamais semblé aussi touché par une de mes menaces. Il prenait sans cesse les choses à la légère mais je voyais un changement aujourd’hui. J’avais bien fait d’appeler Masters. Il me sera très utile en Asie. S’il me permettait de garder Stone entièrement concentré sur The Burning Fire, j’aurais tout gagné. Mon protégé avait protesté. Il ne voulait point de Masters et il comptait se donner à fond pour The Burning Fire. Je n’avais point besoin d’en entendre plus. C’est tout ce que j’avais besoin de savoir.

Stone était déçu par la différence de traitement entre lui et Mclagan. Cette dernière avait elle aussi eu l’idée stupide d’aller signer chez BSC pour un single. Cependant, ce dont il ne semblait point se rendre compte c’est que les deux choses étaient bien différentes. Même Peyton était du côté de Stone pour ceci. J’avais regardé ma jeune artiste en la transperçant du regard. Elle était sûre que j’étais fâché sur Stone parce que son single rencontrait un grand succès.

-C’est certain que je ne suis pas vraiment ravi que le single fasse fureur alors qu’il est édité chez BSC. Cela me semble évident et je ne le nie pas. Je suis encore moins ravi de cela quand je sais que c’est pour une raison puérile que ce single se soit retrouvé entre les mains de la concurrence. Mais la différence avec Apolline Mclagan et son single ne se fait pas que là. Mclagan a fait un single avec une artiste qui était déjà chez BSC. Dans le cas de figure du single de Mclagan et Cortez, nous avons bien une collaboration entre deux artistes de deux maisons de disques différentes. Stone et McAvoy sont deux artistes de MTI qui ont signé sous un autre nom de groupe chez BSC ! Cela crée une tension et des rumeurs dont nous nous serions bien passées. Ces rumeurs toxiques sont bien plus néfastes qu’une non-rentrée d’argent.

Ceci me semblait d’une évidence mais point pour les deux artistes à qui j’avais pris le temps d’expliquer tout ceci.

Stone semblait avoir eu assez peur aujourd’hui et savait à quoi s’attendre. Il ne voulait point discuter plus et je n’avais de mon côté rien n’à ajouter pour le moment.

Peyton avait avancé vers le batteur et avait presque failli chuter. J’avais eu le réflexe de me lever mais elle s’était rattrapée à Stone. Elle semblait encore bien mal en point. Elle désirait aller se coucher et ne souhaitait pas continuer à entendre notre conversation.

-Je n’allais pas rester… Tout a été dit et je ne voudrais pas t’empêcher de pouvoir te reposer en toute sérénité.

Les choses pouvaient en rester là pour l’instant.

-Stone, soit bien à l’heure et en forme lors du départ pour l’Asie. Je t’attends au tournant.

Je n’avais point dit que j’allais prendre Masters avec nous quoi qu’il arrive. Il sera mon arme de chantage tout au long de la tournée afin que Stone, poussé par son orgueil, me fasse de bons concerts et oublie Fireworks une bonne fois pour toute.

-Reposez-vous tous les deux.

Je les avais salués d’un signe de tête et j’étais sorti de la suite de Davis.

@ Billy Lighter

J’en revenais pas du tout… Timmy était allé jusqu’à me chercher un remplaçant tout ça parce que ça l’avait fait chier mon histoire de single. J’crois que c’est la pire nouvelle que j’ai entendu depuis le début de ma carrière.

Ça faisait mal de se dire que son manager avait soi-disant trouvé mieux et qu’il aurait aucun scrupule à me remplacer comme on remplacerait une vieille pile… Tout ça au moment où j’pensais, personnellement, être au sommet de mon art. Et j’pensais pas ça uniquement à cause du classement… J’pensais ça parce que j’sentais que j’pouvais faire des trucs vraiment bien avec ce que je savais faire.

Mais Timmy me coupait les ailes en plein vol avec ses menaces à la con. Et j’lui en voulais parce qu’il n’avait pas été aussi dur avec Apolline quand elle avait signé chez BSC pour un single, elle aussi. Il l’avait juste vaguement engueulé d’après ce que je savais. Mais jamais la guitariste n’avait été menacée d’un remplacement.

J’toussai parce que je m’énervais. Et Lola vint à ma rescousse en disant tout haut ce que j’pensais aussi. Timmy avait simplement pas aimé que mon single ait tant de succès et de bonnes critiques. Ça le faisait royalement chier qu’à moi tout seul, je fasse mieux que The Burning Fire en entier. Timmy ne disait pas le contraire. Ah ! Il avoue ! Mais il expliqua quand même que ce n’était pas la même chose le single d’Apolline et le mien. J’fis la moue alors qu’il expliqua en long et en large pourquoi c’était pas la même chose. J’soupirai montrant que j’étais pas contentant entre deux quintes de toux.

-Les rumeurs finiront par disparaitre. T’en fais pas…

Non, elles vont empirées quand la presse saura que Fireworks n’est plus un groupe éphémère. Mais j’préfère garder l’information pour moi. Sinon, c’était clair que Timmy allait me foutre dehors et embarqué Masters que j’aimais déjà pas rien que parce qu’il est mon potentiel remplaçant.

-Puis tu crèves de trouille de la presse mais ce qui compte, c’est ce que The Burning Fire fait. Et j’trouve qu’on gère plutôt bien cette foutue tournée.

Il avait pas à s’en faire pour ça, le Timmy. Je comptais pas faire passer Fireworks avant The Burning Fire. J’l’avais dit à Perry et il avait accepté.

Lola se leva alors pour venir près de moi mais quand elle arriva à ma hauteur, elle trébucha un peu.

-Hey !

Elle réussit à s’accrocher et, moi, à la soutenir pour ne pas qu’elle tombe. Elle avait besoin de s’allonger. C’était pas la seule… Timmy venait de me bousiller tout le reste de mon énergie.

-Ouais. J’vais te ramener dans notre lit.

Depuis qu’elle jour je dormais plus dans son lit que dans le mien alors c’était un peu mon lit aussi.

Elle s’excusa auprès de Timmy mais notre manager comptait s’en aller de toute façon. Qu’il se casse ! J’voulais plus le voir !

Il me demanda d’être à l’heure et en forme pour le départ et j’hochai la tête en affichant une moue.

-Mouais, t’en fais pas. J’serais là.

Il finit par s’en aller et je soupirai soutenant toujours Peyton.

-Viens… J’crois qu’après ça, j’ai bien besoin de me coucher aussi.

Je la soutins jusqu’à la chambre et la fis se coucher dans notre lit. Je vins me couché sur le flanc à ses côtés. Je ne dis rien pendant quelques secondes. J’me contentais de passer ma main dans les cheveux de Peyton en repensant à tout ce qu’avait dit Timmy.

Ben Masters… J’crois que la tournée asiatique allait pas être simple… Mais j’allais en mettre plein la vue à tout le monde et prouver ce que j’valais vu, qu’apparemment, fallait encore que je le fasse.

Je poussai un profond soupire mon regard plongé dans celui de Peyton.

-J’crois que t’aurais jamais dû signé avec Timmy… C’est un enfoiré, ce type.

Je caressai son ventre, maintenant, par-dessus le t-shirt qu’elle portait. Mon front brûlant à nouveau contre sa joue.

J’fis une moue triste et me serrai un peu plus à Peyton.

-J’vais me faire tuer quand il saura que j’ai signé un contrat permanent avec BSC pour Fireworks…

J’devais arrêter de parler de ça… C’était pas le moment. Je devais plutôt essayer d’oublier et j’étais au meilleur endroit pour ça. Mes caresses descendirent pour se faufiler sous la culotte de Peyton. J’faisais ça sans réfléchir.

@ Billy Lighter

Pas besoin pour Timmy de s’emporter et s’enfoncer dans un long exposer sur le comment du pourquoi qui différencie l’une de l’autre situation pour me faire comprendre que je ne me mêle pas de mes affaires. Sauf que, ben la conversation à lieu devant moi et dans ma suite alors pourquoi je me gênerais de dire haut et fort ce qui me passe par la tête ?

De toute façon, je crois que Timmy me connait quand même assez pour savoir qu’avec mes interventions, je ne cherche pas à le discrédité mais plutôt à relativiser les choses. Ouais, Howard a fait le con mais quand bien même ils débâteraient de la chose pendant des heures, ce qui est fait est fait. Aussi bien se retrousser les manches ensemble, enfin, eux et pas moi puisque je ne suis pas concernée, et faire en sorte qu’à l’avenir tous les deux sortent gagnant.

Sauf que jamais, l’un comme l’autre, ne feront un geste de bonne foi.

Ma tête commence à tournée et j’ai chaud, De plus en plus chaud. Alors je me lève pour rejoindre Howard mais avant même que j’ai pu me rendre jusqu’à lui, mes jambes faiblissent et je dois me rattraper en m’accrochant aux bras de mon amant.  J’ai abusé de mes forces, vraisemblablement et  mon corps me le fait comprendre et moi, ben c’est à Timmy que je fais comprendre qu’en ce qui me concerne, la conversation  est terminée.

- Je le ferai, je ne sais faire que ça en ce moment.

Je tente un faible sourire vers mon manager qui prend congé. Visiblement, il est agacé par tout ceci. Je dois impérativement prendre entente avec lui d’une nouvelle rencontre pour lui dire que je ne voulais pas le froisser ou le blesser par mes remarques. Ce n’était pas le meilleur moment pour moi pour ce genre de conversation. J’aurais dû aussi, les laisser parler entre eux… D’un autre côté, Howard semblait avoir besoin d’un peu de support…

Ce n’est pas facile de jongler avec ce genre de sentiments, nouveaux pour moi !

Quand nous sommes enfin dans notre lit, Howard allongé sur le flanc et jouant d’une main douce dans mes cheveux, je le regard alors qu’il est muet.  Parfois, je le regarde quand il dort et je me surprends à me demander ce à quoi il peut bien rêver. Il brise le silence pour me dire que je n’aurais jamais dû signer avec Timmy.

- Plus personne ne voulait de moi, Howard. Si je voulais continuer, je n’avais pas le choix et, Evans a beaucoup plus de couille qu’il ne le montre. Faut lui faire confiance… j’imagine.

Moi, en tous les cas, je lui fais confiance. Il m’a montré ce que j’avais envie de voir chez un manager, même avec cette petit conversation fort désagréable pour Howard. Il ne le voit pas, mais au fond Evans a agit comme un manager se doit de le faire. Mais ça, je ne suis pas obligé de le dire à Howard. De toute façon il n’a pas besoin de l’entendre.

- Ouais… mais c’est pas fait encore ça. Performe en Asie, prouve lui qu’il a tord et il verra que tu peux assurer sur tous les fronts. T’es Howard Stone, tu peux le faire, n’en doute jamais, ok ?

Si y’en a un de nous deux qui a la force de ses convictions, c’est bien lui ! Il est juste un peu dans le brouillard là, tout de suite parce qu’il est malade, parce que tout va peut-être trop vite et parce qu’il ne remonte pas de sa peine de cœur, même si sur ce plan, j’espère secrètement lui avoir fait oublié son ex petite copine…

Sa main glisse sur mon corps, jusqu’entre mes cuisses, comme un geste anodin que nous avons répéter tant de fois depuis quelques jours. Une caresse qui en entraîne une autre puis qui s’accentue de baisers tous aussi brûlant jusqu’à finir l’un sur l’autre, faisant l’amour avec plus d’ardeur que les premières fois depuis nos retrouvailles dans cette chambre qui abrite nos émois. Quand, essoufflée, pour ne pas dire complètement épuisée, je pose ma tête contre son torse pour écouter les battements de son cœur, je fini par lui murmurer :

- Je voudrais être déjà dans 10 ans…

Ce n’est pas rien, comme aveux.  Je me redresse, prenant appuie sur mes coudes pour le regarder. Il est beau, tellement beau, malgré son teint cireux et terne. Il a surtout l’air d’un petit garçon qui a besoin de se faire cajoler.

- Vas en Asie, et montre leur de quoi tu es capable… fait le ménage autour de toi et dans ton cœur. Et peut-être que 10 ans ça se semblera trop long, à toi aussi…

@ Billy Lighter

Timmy était parti. Il ne restait que Peyton et moi. Lola était épuisée et la meilleure chose à faire pour nous c’était d’aller digérer toutes les conneries de Timmy dans notre lit.

On s’y installa et j’tardai pas à jouer dans les cheveux de Lola tout en pensant à cette foutue histoire de remplacement. C’est dans ces moments-là qu’on remarque qu’on est que de la marchandise pour tous ces managers. Et Timmy était comme les autres. J’déclarai à Peyton qu’elle aurait dû signer avec un autre que lui. Elle imaginait pas à quel point Timmy pouvait être un vrai connard quand il le voulait. Aujourd’hui, c’était quand même le pire truc qu’il m’avait jamais sorti. Mais Lola défendait Timmy et disait qu’aucun autre manager n’aurait voulu d’elle. J’comprenais… J’savais que Lola était difficile à vivre.

Mais ça, c’était avant…

Elle ajouta qu’il fallait faire confiance à Timmy.

-Moi, j’pense qu’il faut jamais faire confiance à un homme d’affaire quel qu’il soit.

Timmy, Ricci, Reed… Ils étaient tous les mêmes. Juste des enfoirés qui pensent qu’à faire des thunes. Ils avaient encore moins de morale que moi. Pourtant, j’ai déjà fait des choses pas cool dans ma vie.

Et j’avouai que Timmy allait me tuer quand il apprendra que Fireworks est un groupe à part entière. Mais Lola, elle, disait que j’devais prouver que je pouvais assurer sur tous les fronts. Je posai mon regard sur elle quand elle disait que j’pouvais le faire. Et quand elle dit ça, j’sentis un p’tit truc. Comme une force en plus qui me disait que « ouais », j’pouvais le faire. Et un p’tit sourire soulagé s’afficha sur mon visage alors que j’caressai Peyton.

-Ouais… T’as raison. Il faut que j’assure. Et j’peux assurer.

J’crois qu’on m’aurait dit il y a un mois que Peyton me sortirais une phrase pareille un jour, je l’aurais jamais cru. Mais tout avait changé très vite… Et, maintenant, mes sentiments pour elles étaient… J’sais pas. J’arrivais pas à mettre des mots là-dessus.

Et quand j’arrive à ne rien exprimer par la parole, je m’exprime autrement. C’est, du coup, nos caresses et nos baisers qui prirent le relais. Tout s’intensifia jusqu’à ce qu’on fasse l’amour comme tout à l’heure mais… Mieux que tout à l’heure. Mieux que les autres fois.

A la fin, on était essoufflé. J’reprenais mon souffle ma respiration étant très courte ça me pris un p’tit peu de temps. Mais avoir Lola contre moi, ça rendait tout ça moins douloureux. Son corps se soulevait un p’tit peu au rythme de ma respiration. Mais le bien que ça me faisait à chaque fois de lui faire l’amour me faisait presque oublié Timmy et toutes ces conneries.

J’caressai doucement son dos les yeux à moitié ouvert. Et elle murmura qu’elle voudrait être dans 10 ans. Parce qu’on s’était dit qu’on allait se marier dans 10 ans. Mon cœur se mis à battre un peu plus vite. Pas parce que j’avais peur de cette drôle de promesse. Mais parce que ça voulait p’tètre signifier que Lola était entrain de me dire qu’elle m’aimait. Et j’savais qu’il est fort possible que j’ressente la même chose. Le seul truc c’est que… Quand j’me mettais officiellement avec une fille, ça finissait toujours par merder. Le meilleur moment c’était quand c’était pas totalement officiel. Quand personne n’était exclusif.

Du coup, j’répondis pas même si j’pensais que, moi aussi, j’avais envie d’être dans 10 ans. Mais j’voulais rien cassé non plus.

Peyton se redressa et j’pus plonger mon regard dans le sien. Ça fait quelque jour que j’avais remarqué qu’elle avait de beaux yeux ambrés. Avant, j’avais jamais prêté attention à ça.

Elle déclara alors que j’devais aller en Asie pour le prouver ce que j’valais. Mais que j’devais aussi faire le ménage autour de moi et dans mon cœur… Et qu’ainsi, p’tètre que pour moi aussi 10 ans me semblera long.

-Ok… J’crois que t’as raison…

Elle avait raison… J’devais faire le ménage. Et 10 ans, c’était long. J’étais où il y a 10 ans ? Dans l’Eastside.

Et l’Eastside, c’était loin.

J’me redressai un p’tit peu pour embrasser doucement Lola. Ce qui va me paraitre long, ça sera sûrement le voyage en Asie. Parce que Lola pourra certainement pas y aller vu dans quel état elle était.

Puis, j’avais peur de demander… Parce que ça risquerait de mettre des mots sur ce qu’on vit. Et quand on met des mots… On y ajoute des responsabilités.

Je la laissai à nouveau reposer sa tête sur mon torse. Ma respiration sifflait toujours. Elle sifflait tout le temps depuis deux ou trois jours. J’caressai les cheveux de Peyton fermant les yeux. Et après une minute de silence… J’finis par me mettre à chanter doucement… C’était la chanson que j’avais écrite y’a peu… Une chanson que j’avais écrite en pensant à Peyton.

Ma voix était rauque… Elle se cassait dans les aigus… Mais j’arrivais, malgré tout, à avoir les notes plutôt justes. Et j’chantais doucement… Presque dans un murmure.

@ Billy Lighter