♫

Je ne suis pas calme.

David David David David David David David David……..

Je suis complètement…

Ne touche pas à ça !

Le téléphone sonnait parfois…

Ne touche pas à ça !

C’est le Brooklyn Mental Health Center

Tu es recherché, David !

Stressé.

Tendu.

Effrayé.

Je parle peu.

Je joue beaucoup de piano.

Sur le clavier de Syd.

Parfois, elle joue avec moi.

Ils vont débarquer armés jusqu’aux dents.

Je lui souris.

Je crois.

C’est peut-être juste un tic.

Ou un truc que je fais.

On boirait bien un café, non ?

Juste par mimétisme.

DAVID !

Je sursaute parfois.

Parce qu’il y a toutes ces choses…

Ces voix…

Et puis les choses que je vois…

Pour l’instant juste que du coin de l’œil.

Pas tout le temps.

Et ils vont te capturer !

Mais ça menace de…

De déborder.

Des incendies de sont déclenchés hier soir sur les hauteurs de Malibu… Plusieurs zones sont évacuées on compte deux morts et 20 disparus pour le moment…

Il faut évacuer, David !

Il faut fuir !

Cours, David ! Cours !

Etant donné les grosses chaleurs que Los Angeles va subir encore aujourd’hui, nous conseillons aux personnes sensibles de rester chez elles et de s’hydrater.

Non.

Il faut rester à la maison !

Du salon où la radio fonctionnait.

Je courus à la cuisine…

Me remplis un grand verre d’eau.

Si je bois beaucoup…

Je ne pourrai pas brûler.

Syd…

Je crois que Syd croit que…

Que tout va bien…

Parce que je ne parle pas beaucoup.

Parce que je reste relativement attentif.

Elle ne sait pas.

Parce que je ne lui parle pas…

Elle ne demande pas non plus.

Et je ne veux pas…

Je ne veux pas qu’elle pleure.

Je ne veux pas qu’elle parte.

Mais elle va partir, David !

Elle va un jour te larguer quelque part.

Et ne jamais venir te rechercher.

Comme Timmy.

-Ce n’est pas… Je ne veux pas croire ça…

Syd est différente.

De tous les gens que j’ai…

Que j’ai pu rencontrer jusqu’ici.

Tu devrais te pendre…

Et la laisser vivre.

Die and Let Live

Elle ne mérite pas le boulet que tu es.

C’est vrai.

Parfois elle veut faire l’amour…

Et moi, je…

Je veux juste la paix….

Ou alors…

Ou alors ça ne fonctionne pas…

Alors je fais comme Howard.

Je mens.

Je dis que c’est les médicaments…

Sauf que…

Sauf que je les crache depuis des semaines.

Tu vas exploser un jour, David !

Et toute la merde que tu as dans la tête…

Va se déverser sur le monde.

-Non non non…

Je plaquai ma main sur mon front.

On boirait peut-être un thé, finalement…

Le verre d’eau tomba dans l’évier…

Me faisant sursauter.

-Merde !

Juste au moment où Syd…

Revint de la chambre où elle était…

Allée se maquiller pour sortir.

-Je… j’ai juste laissé… le verre m’a glissé des mains c’est juste… de la maladresse. Je vais bien.

Je souris.

Tiquai du coin de la bouche.

Elle est avec eux, David !

On allait aller voir Howard.

Non.

J’allais aller voir Howard.

Elle va te larguer quelque part.

-Ok… On va… on va pouvoir travailler sur Fireworks…

Le piano aide.

C’est mieux que les médicaments.

Et elle ne va jamais revenir.

Je repris le verre…

Et la posai sur le plan de travail.

Les muscles de ma nuque…

Et du haut de mon dos.

Tendus jusqu’au point de rupture.

J’ai mal partout…

Le reste…

N’a été qu’une suite d’action.

Mettre mes chaussures.

Monter dans la voiture.

Regarder le paysage.

Fermer les yeux quand des…

Des trucs ne collaient pas dans le paysage.

Descendre de la voiture.

Marcher dans l’allée.

Serrer la main de Syd dans la mienne.

Elle va te larguer quelque part.

Non.

Et ne plus jamais revenir.

Elle a juste un rendez-vous…

Pour le travail.

Et moi.

Je vais travailler aussi.

Sur Fireworks.

Sonner à la porte.

Attendre un peu.

Voir Howa….

-Heu... Lola… Lola ?

Je penchai la tête.

Les yeux grands ouverts.

Serrant un peu plus la main de Syd.

Qu’est-ce que Lola…

Qu’est-ce que Lola fait…

Dans la maison d’Howard ?

Je regardai Syd…

Et tirai sur sa main.

Pour repartir dans le sens inverse.

Vers la voiture.

-On s’est trompé de villa…

@ Billy Lighter

Vivre d’amour et d’eau fraîche !

Voilà un magnifique concept qu’Howard et moi pratiquons depuis  un bon petit bout de temps déjà et on s’en sort quand même pas si mal. Parfois on triche avec une pizza ou des nachos qu’on commande mais, il faut se rendre à l’évidence que le monde extérieur continu de tourner, même sans nous et qu’il faut, malgré tout, s’en soucier.

C’est pour cela qu’Howard a dû s’absenter, pas longtemps qu’il m’a dit, le temps de régler deux ou trois trucs et qu’il ramènerait, pour faire changement, de la pizza pour diner !  Oui, encore de la pizza ! La différence c’est qu’il ira lui-même la chercher, plutôt que de la faire livrer !

J’ai profité de son absence pour  prendre une douche puis pour vider mes valises en balançant dans les mêmes tiroirs que ceux d’Howard, mes vêtements, en me disant que si un jour il sort avec un string, ce sera ma faute !

Ça lui ferait une bien belle paire de petites fesses !

Je crois que je tournais en rond dans la maison, sans trop savoir comment occuper mon temps quand le téléphone me martyrisa les tympans et j’avoue avoir hésité à le faire taire avec une masse mais à défaut d’en avoir une à porté de main, j’ai dû répondre pour que tout ce boucan cesse.

Avec la température suffocante, la lumière et le bruit sont mes ennemis les plus tenaces, mais je ne renonce pas ! Je me sens un petit peu mieux de jour en jour.

Ma surprise est grande.

C’est un appel de la petite amie de David McAvoy qui demande si c’est possible pour eux de venir faire un tour à la maison, question que David et Howard se voit, vu comment la tournée s’est abruptement terminé pour mon petit ami non officiel au grand public mais très officiel dans la chambre à couché.

La dernière fois que j’ai vu McAvoy, j’avais son pénis dans la bouche ! Et y’avait Howard aussi, au lit avec nous. Je ne vous raconte même pas le malaise de le revoir. Pas que je n’assume pas ce que nous avons fait c’était même très bon mais les choses sont tellement différentes depuis.

Fallait quand même bien que ça arrive un jour, j’imagine !

Et puis sa petite amie sera là.

Non, elle n’y sera pas !

En fait, elle me le confit, comme on confierait un enfant à sa baby sitter et je me retrouve seule avec un David qui semble plus confus que la confusion en elle-même !  On dirait qu’il est même prêt à prendre ses jambes à son cou pour filer avec sa belle.

- Non, c’est bien ici. Howard va arriver bientôt.

Du moins, je l’espère parce qu’autrement, je ne sais pas ce que je ferai avec ce grand dadais à la mine déconfite. On dirait un enfant qui aurait oublié son doudou.

- Entre, parce que la lumière, j’y arrive pas !

Il serait probablement entré plus rapidement si sa copine ne l’avait pas planté là sur le seuil.

- Tu veux une bière ? Ou un truc plus fort ? De la vodka, ici ça manque pas !

@ Billy Lighter

Mes yeux s’étaient agrandis.

Ma bouche s’était ouverte.

Quand j’avais vu Lola.

On s’était trompé de villa.

-C’est… chez Howard qu’on doit aller.

Pas chez Lola.

Lola ne pouvait pas être chez Howard.

Ce n’était pas…

Je sentis les mains de Syd.

Sur mes joues.

Je rouvris les yeux.

Tout va bien se passer.

Je voulus secouer la tête.

Mais elle me tenait.

David… Je n’en ai pas pour longtemps.

Non non non non non…

Je regardai vers Peyton.

La voix d’Howard.

Elle est possédée, vieux !

-Non…

Syd m’embrassa.

Ce n’est qu’un rendez-vous pour le travail.

-Tu vas revenir ?

Syd m’avait embrassé encore.

Elle avait dit qu’elle reviendrait.

ELLE MENT, DAVID !

Puis elle était partie.

J’avais regardé juste…

La voiture partir.

Entre, parce que la lumière, j’y arrive pas !

Je me retournai.

Fis la moue.

Fronçai les sourcils.

En regardant Lola.

Puis passai à côté d’elle…

Pour entrer dans la villa.

Regardant autour de moi.

C’était bien la villa d’Howard.

-Tu… tu n’es pas censée être là.

Je marchai jusqu’au salon…

Tu veux une bière ? Ou un truc plus fort ? De la vodka, ici ça manque pas !

Je secouai la tête…

-Mmm… non… N-non… Je peux pas avec les mmmédicaments…

David !

QUOI ?!

Tu crache les médicaments…

Ah ouais…

Je me laissai tomber sur le divan…

Puis m’y allongeai…

-Je veux bien une… une bière…

Les rideaux brûlent !

Je me redressai.

Fermai fort les yeux.

Rouvrit un œil…

Puis l’autre…

Marmonnai…

-Ben non… ça brûle pas…

Les rideaux étaient juste…

Fermés…

Il était encore tôt…

Je regardai Peyton.

Fronçant toujours les sourcils.

Je ne la regardais pas dans les yeux.

C’était à ses…

A ses seins que je parlais.

-P-pourquoi tu as peur de la lumière ?

Puis…

Je lui demandai…

Mais juste dans ma tête.

OÙ EST HOWARD ?

@ Billy Lighter

Howard et moi avons préservé notre relation en la gardant entre les quatre murs de sa villa. Il faut dire aussi que ce n’est pas comme si nous avions plein de genre à informer. Ma famille n’a pas cherché à  avoir de mes nouvelles depuis que je suis à Los Angeles et de ce que j’en sais, Howard n’est pas proche de la sienne non plus et son groupe revient tout juste d’Asie. Même sa sœur que je croyais rencontrer bientôt n’est pas encore venue se montrer le bout du nez.  

Bien que je sache que River se trouve présentement interné chez les dingues, je préfère que ça ne se retrouve pas dans les journaux. Disons que le mieux pour l’instant c’est qu’il nous oubli et ce n’est pas en attisant sa colère qu’on va y arriver.

Alors je peux comprendre la stupéfaction sur le visage de David McAvoy quand il me voit, plutôt qu’Howard, lui ouvrir la porte. J’échange quelques paroles avec sa petite amie avant qu’elle ne s’en aille et j’invite le claviériste me suite à l’intérieur parce que la lumière est beaucoup trop vive et me fait mal aux yeux.  

Il n’a pas à être gêné.

De ce que j’ai su, lui et Howard ont été colocataire un temps, il doit donc connaître les airs de la maison, mieux que moi si ça se trouve !

Je fronce un peu des sourcils alors qu’il me balance que je ne suis pas supposée me trouver ici.

- Ben, peut-être, mais j’y suis alors.

Alors, j’y reste !

Question de détendre un peu l’atmosphère, je lui propose une bière. Une vodka même, je crois que ça ne nous ferait pas de tord, à l’un comme l’autre mais David décline puis qu’il ajoute qu’avec les médicaments, ça ne ferait pas une belle combinaison. Est-ce que ça pourrait vraiment être pire ? Puis, il revient sur son idée tout en s’allongeant sur le divan et demande finalement une bière.

- D’accord, je t’amène ça !

Tant qu’à faire, je ramène le pack de bière complet au salon et je me prends un verre de vin pour accompagner David dans l’ivresse. Peut-être que saoul tous les deux, nous trouverons  un sujet de discussion passionnant.

Qui sait ?

- Qu’est-ce qui brûle ? Ou plutôt, qui ne brûle pas ?

Je vois sur le sol un faisceau de lumière provenant depuis le vestibule où il y a un grand miroir faisant face à une fenêtre. À cette heure-ci de la journée, le soleil s’y reflète toujours et la luminosité créée s’allonge jusqu’ici, sur le sol. Peut-être que ça lui a fait l’effet de flammes dansantes sur le bois du plancher.

Je m’assoie sur la table base faisant face au divan sur lequel David est maintenant assit, lui tend sa bière après avoir déposé le pack par terre entre nous deux puis  bois une gorgée de mon verre de vin en haussant des épaules.

- J’ai eu un petit accident qui fait que maintenant, je ne supporte plus la lumière ni les sons qui sont trop forts.

Inutile d’entrer dans les détails de toute façon je doute que David puisse vraiment comprendre toutes les circonstances entourant le geste et, ce qui compte c’est maintenant.

- Et toi ? Elle a l’air plutôt sympa ta copine. Vous êtes ensemble depuis longtemps ?

Aux dernières nouvelles, il était célibataire. Mais ces dernières nouvelles là dates de Mathusalem donc il est naturel que les choses changent entre temps.

- En plus elle est vraiment belle. Vous formez un très joli couple !

Je me surprends à imaginer des sorties à quatre, comme les couples normales de notre génération.  L’idée me fait sourire, cependant, je la chasse tout de même en buvant une autre gorgée de vin.

Chaque chose en son temps.

@ Billy Lighter

Il y a un truc…

Il y a un truc qui ne colle pas.

Ben, peut-être, mais j’y suis alors.

Ça…

Ça ne colle pas.

C’est la villa d’Howard.

Il y a Peyton.

Mais pas Howard.

Syd est partie.

Je veux bien une bière.

Stupiiiiiiiiiiiiiiiiide !

Tu es stupide, David !

D’accord, je t’amène ça !

Allongé dans le divan…

Tu n’es même pas foutu…

De savoir ce que cette fille fait là.

Parce que tu es un attardé.

Quelque chose t’a échappé !

Et la villa brûlait.

Les rideaux brûlaient.

Non…

Qu’est-ce qui brûle ? Ou plutôt, qui ne brûle pas ?

Je regardai Peyton…

-Les…

Puis les rideaux.

-Non… rien…

Je ramenai mes jambes vers moi.

Posai mon menton sur mes genoux.

Je tendis juste la main…

Pour prendre la bière.

-Merci…

Je bus un coup.

Fis la grimace…

Tiquai…

Et fuyais toujours le regard de Lola.

Même en lui demandant.

Pourquoi elle ne voulait pas de lumière.

J’ai eu un petit accident qui fait que maintenant, je ne supporte plus la lumière ni les sons qui sont trop forts.

Je bus encore un coup…

-Ah…

Mon regard balaya l’espace.

Daaaaaaaaaaaaaaaaaaavid !

DAVID !

Espèce d’idiot…

-Bah y a plein de bruit ici…

Je mets la musique….

Souvent…

Très fort.

Pour couvrir les voix.

J’ai réveillé une fois…

Syd en pleine nuit.

Et toi ? Elle a l’air plutôt sympa ta copine. Vous êtes ensemble depuis longtemps ?

Je hochai la tête.

Souris un peu.

-Depuis la première fois… qu’on s’est v-vvus.

Mais je ne sais plus vraiment…

Plus vraiment quand c’était.

-C’était avant… avant que je ne sois au Hollywood Mental Health Center.

Je grattai ma tête…

Bus encore un coup…

En plus elle est vraiment belle. Vous formez un très joli couple !

-Ouais… merci…

Je me détendis un peu…

Allongeai à nouveau mes jambes.

Plutôt que de rester en boule.

Tentai un regard vers Lola…

Sans trop y arriver.

-Tu es… Tu es différente, non ?

@ Billy Lighter

De me retrouver seule avec David me force une introspection que je n’avais pas nécessairement envie de faire là, tout de suite, à savoir, jusque où la patience de la nouvelle Peyton peut endurer.  David me met vraiment mal à l’aise par sa façon d’agir. Il est carrément dans un monde à part, le sien, et ça donne pas trop envie d’y faire incursion.

Sauf que c’est un ami d’Howard et apparemment,  sa petite amie avait quelque chose à faire qui ne pouvait pas attendre. À mon avis, elle avait probablement besoin de souffler un peu parce que ça ne doit pas être toujours rose de vivre avec David.

En revenant au salon, pack de bière sous le bras et mon verre de vin dans l’autre main, je ne sais pas si je dois m’inquiéter de ses murmures mais bon, peut-être qu’il est simplement du genre à se parler lui-même. Et peut-être aussi que ce sont des brides d’inspirations d’un futur succès.

Il amorce la conversation en revenant sur mon petit problème de luminosité ce à quoi il rétorque après mon explication qu’il y a plein de bruit ici.

Silence radio.

Je n’entends absolument rien sauf notre respiration, le tic tac de l’horloge et le bruit presque inaudible du fan de plafond qui tourne au dessus de nos têtes.

- Tu trouves ?

Bon, bah si lui il trouve qu’il y a vraiment beaucoup de bruit ici, c’est qu’il l’a l’ouïe d’un Labrador parce que je n’entends pas grand-chose, en tous les cas, rien qui pourrait me filer une migraine.

J’oriente la conversation vers quelque chose de plus simple, je l’espère. Sa relation avec la jolie jeune femme, me semble une bonne idée. En plus, je suis sincère en lui disant que je trouve qu’ils forment un très beau couple.

Pourquoi je ne suis pas surprise qu’il a fait un séjour dans un centre pour les fêlés du cerveau ?

- Et…  heu… ah ouais un centre.

Je ne sais pas si c’est la canicule, le vin, un mélange des deux ou la situation mais je commence à avoir chaud. Ce genre d’endroit, sachant en plus qu’en ce moment River y séjour, ça me rend extrêmement mal à l’aise.

- Ben l’important c’est que tu ailles bien, maintenant. Tu vas bien, maintenant ?

Je termine mon verre cul sec et David me demande si je suis différente.

- Il parait, oui. Ça aussi,  c’est à cause de l’accident !

Le regard de David est fuyant, comme la fois de cette fameuse soirée.  Peut-être que c’est précisément pour ça qu’il n’ose pas me regarder. Cette soirée n’avait rien de mémorable si ce n’est qu’elle a quand même  été divertissante.

- L’amour aussi, ça change les gens. Je peux te dire un secret ?

Je m’avance puis me penche vers David en lui faisant signe de l’index de faire pareil et, quand il s’est rapproché, je lui murmure :

- Howard et moi sommes très amoureux l’un de l’autre.

@ Billy Lighter

Tu trouves?

Ne dis rien!

Ne réponds pas.

Je pinçai mes lèvres.

Daaaaaaaaaavid!

Tu te rappelles de la dernière fois?

Non.

Un peu.

Je regardai vers le sac que...

Quand est-ce que je l'avais posé à terre?

Le sac que Syd avait préparé...

Ou c'était Syd qui l'avait donné...

Le sac avec mes médicaments dedans...

À Peyton?

Je ne sais plus.

Tu te rappelles la dernière fois, David?

Je fermai les yeux fort.

Avant de regarder vers Peyton.

Mais pas dans ses yeux.

Parce que la dernière fois...

Elle avait les yeux rouges.

Je posai la main sur mon front.

Me forçai à sourire.

Pour toute réponse.

David!

Mais ouais...

Pour moi, il y avait du bruit.

Toujours du bruit...

Stupide.

Idiot.

Et ce bruit n'arrêtait pas de critiquer!

La dernière fois, toi...

...et Howard...

Et Peyton...

Vous...

-Shhhhhh...

Je refermai les yeux.

Serrai les dents.

Je ne veux pas savoir!

Je préférais encore parler...

Du Hollywood Mental Health Center...

Tu vas bien maintenant?

Non, il ne va pas bien!

Il est toujours désespérément stupide!

Je regardai le sac encore.

Pris une inspiration.

Serrai les poings.

-Je vais bien...

Je ne suis pas dangereux

-Juste un peu distrait...

On disait quoi?

Je bus un coup.

C'est à cause de l'accident...

Ah ouais.

L'accident.

Les maux de tête...

La lumière...

-J'ai toujours mal à la tête aussi...

Je frottai ma nuque.

Trop tendue.

Est-ce que Syd lui a dit?

Pour les médicaments?

Je ne sais plus...

Je peux te dire un secret?

Je relevai les yeux...

Mais pas assez haut...

Pour la regarder vraiment...

Je vis son signe.

N'approche pas!

Ok.

Je secouai légèrement la tête.

Non.

Je n'approcherai pas.

Alors elle se pencha.

Je me crispai...

Et elle chuchota de concert...

De concert avec toutes les autres voix.

Howard et moi sommes très amoureux l'un de l'autre.

Je haussai les épaules.

Reculai un peu.

Sur le divan...

Me calant bien dans le coin...

Contre l'accoudoir.

Je m'en fous...

Par contre...

-Où est Howard? Il y a un piano en bas...

@ Billy Lighter

J’inspire et expire lentement pour garder mon calme.  Il y a des limites à mon nouveau caractère et David est sur le point de les atteindre.  J’essais très fort d’initier une conversation, d’être gentille et courtoise avec lui mais sauf pour me regarder avec des yeux de merlans frit quand il ne marmonne pas quelque chose, je ne sais plus trop quoi faire ou dire pour qu’il décrispe. Je pourrais lui demander de se lever et tirer moi-même sur le balai qu’il a de planter dans le cul ou alors le secouer très fort en lui demandant s’il m’entend mais je ne suis pas certaine qu’il ne comprenne ce que je dis de toute manière.

La lumière est allumée mais il n’y a personne à la maison.

Et comment elle fait sa petite amie ? Ou alors c’est elle, la femme la plus intelligente du monde qui a tout compris ! Elle a son joujou a porté de main, parce qu’entre vous et moi, il ne doit pas souvent montrer d’opposition, le beau David, et hors de la maison, elle va batifoler  avec n’importe quel adonis qui lui fera tourner la tête. Si ça se trouve, elle a déjà eu trois orgasmes depuis qu’elle est partie !

Je suis à cours de sujet, et je ne vais pas compter sur lui pour en initier. Alors sauf boire, je ne vois pas vraiment ce qu’il y a à faire.

Étonnamment, et pour le plus grand des miracles, je parviens à lui arracher quelques brides sur son état de santé et sa relation avec sa petite amie. J’imagine que c’est mieux que rien. Non, en fait rien serait mieux que ça puisque je n’aurais pas a espérer qu’il finisse par me faire une phrase complète.

Je tente une dernière chose en jouant la carte du secret pour lui avouer qu’avec Howard, nous sommes amoureux. Je me dis que, étant lui-même en amour et qu’en plus, son meilleur ami est concerné par la nouvelle, il va débloquer.

Je vous le donne en mille : NON !

Aucune réaction sauf pour me demander où est Howard et ensuite, sortit de nulle part, s’il y a un piano en bas.

- Il n’est pas là ! Je lui ai bouffé la tête après l’orgasme. Tu sais, c’est ce que font les mantes religieuses !  

Je suis presque certaine qu’il va se mettre à chialer comme un gosse en ne captant pas l’humour noir.  C’est pratiquement inscrit dans le ciel qu’il va avoir la trouille de sa vie alors je m’empresse d’ajouter qu’il est simplement sortit le temps de faire deux ou trois bricoles mais qu’en principes il ne devrait pas tarder.

- Alors, pitié, ne panique pas, il sera très vite de retour et, pour répondre à ta seconde question, oui, il y a un piano en bas, alors vas-y, amuse toi et joue nous de belles mélodies !

Au moins, la musique aura le mérite de combler le vide que sa présence crée.

@ Billy Lighter

Ben j’ai la tête qui tourne.

Je regardai ma bière.

Fis la moue.

Tu ne devrais pas.

Pose la bière !

Non !

Bois tout cul sec !

Syd adorera ça.

Quoi ?

C’est n’importe quoi…

DAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAVIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIID !

Je tournai la tête.

Vers là où on m’appelait.

Mordis ma lèvre.

Howard aime Peyton ?

C’est ce qu’elle vient de dire.

Imbécile.

Idiot.

Attardé.

Où est Howard ?

-Où est Howard ?

Tu l’as déjà demandé!

Ok.

Piano ?

Il n’est pas là ! Je lui ai bouffé la tête après l’orgasme.

Je soufflai.

-Non…

Mes yeux s’écarquillèrent.

Tu sais, c’est ce que font les menthes religieuses !  

Je secouai la tête.

-Non !

Il était simplement sorti.

Sauf que…

Sauf que je n’écoutais plus.

Je plaquai une main sur mon oreille.

Il ne devrait pas tarder.

-NAN !

Alors, pitié, ne panique pas, il sera très vite de retour et, pour répondre à ta seconde question, oui, il y a un piano en bas, alors vas-y, amuse toi et joue nous de belles mélodies !

Je secouai la tête.

Me levai brutalement.

Une main sur mon oreille.

L’autre tenant ma canette…

Contre mon front.

-Tu MENS ! TOUT LE MONDE ME MENT !

Je balançai la canette…

En direction de Peyton.

La touchant au cœur.

Puis m’enfuis à travers…

Les pièces…

Salon…

Hall…

Escalier qui monte.

Hall du premier étage.

Chambre.

La chambre d’Howard.

La chambre spéciale d’Howard.

Il me fallait…

Il fallait que je me défende.

Il fallait que je…

Contre la mante…

Daaaaaaaaaaaavid !

Je pris une des armes…

Que je me défende…

De la collection d’Howard.

Que ça s’arrête…

Je regardai l’arme…

Idiot.

Qui pendait dans ma main…

Si ça se trouve, elle a déjà eu trois orgasmes depuis qu’elle est partie !

Puis posai le canon contre ma tempe.

Spoiler:

@ Billy Lighter

Je croyais que David se levait pour se rendre au piano et passer le temps en jouant des airs sur lesquels il travail avec Howard mais en fait, non,  il est paniqué.  Et pas qu’un peu, hein ! Non la grosse crise de panique qui lui fait se boucher les oreilles et secouer la tête. S’i continu, je vais devoir trouver un exorciste dans le livre du téléphone.

- Wo… wo… du calme c’était une blague, David !

Il a vraiment prit au premier degré le truc de la mante religieuse, ma parole ! Je m’en veux d’avoir dis ça, mais comment je pouvais savoir qu’il m’en croirait capable ? Et s’il n’est pas entrain de me faire une crise pour ça, alors j’ai un plus gros problème parce que je ne sais pas du tout ce qui lui prend.

Il commence même à me faire peur.

Je me lève aussi, tout doucement, pour tenter de le calmer alors qu’il me hurle dessus que je lui mens tout comme tout le monde ment et avant même que j’ai pu ajouter autre chose, il me tire sa canette de bière dessus, m’éclaboussant plus qu’il ne me fait mal.

- Le concours de t-shirt mouillé n’est pas au programme, David ! Tu te calme, maintenant !

Sauf que David, il détale déjà comme un grand connard perdu au travers la villa me laissant là, complètement médusée trouvant vraiment disproportionnée sa réaction. Ok, ma blague était de très mauvais goût mais de là à sacrifier une bière ?

Je retire mon t-shirt et le balance sur le sol, parce que de toute façon y’a des fringues qui traînent un petit peu tout partout, comme le t-shirt que portait Howard hier que je trouve sur la main courant de l’escalier. Je l’enfile tout en appelant David mais je n’obtiens aucune réponse.

- Hourra ! J’avais très envie de jouer à cache-cache aujourd’hui, moi !

Je grimpe les marches une à une, arrivant limite essoufflée en haut, non pas que je ne suis pas en forme mais la chaleur devient de plus en plus insupportable.  Je regarde dans une pièce, puis une autre, sans y trouver l’ami de mon petit ami.

- Ok, ça suffit, t’es vraiment pas drôle, David, sors, s’il-te-plait !

Je crois que la panique a vraiment commencé à m’envahir quand j’ai réalisé que la porte de la dernière chambre, celle qui sert de rangement pour la collection d’arme d’Howard était ouverte.

- T-tu… déconne à chier, si tu crois que je vais entrer là dedans !

Les armes à feu, ça me rends hyper mal à l’aise. Je n’aime pas ça du tout, j’en ai la trouille.  Pourtant, j’avance quand même, presque sur la pointe des pieds, déglutissant avec difficulté puis je pousse lentement sur la porte pour qu’elle s’ouvre pleine grandeur et ce que j’y vois  me glace le sang.

- Wo, wo, wo ! ! David !! On se calme… je ne sais pas ce qui te prends mais…

Mais quoi ?  Il tient une arme contre ta tête et je ne connais absolument rien de lui qui pourrait le faire m’écouter, question de gagner du temps.

- Howard va arriver… tu pourras lui parler, ok ? Je suis certaine que, peut importe ton problème,  rien ne vaut la peine que tu  en finisses, ok ? Penses à ta copine, tu l’aimes et tu ne voudrais pas qu’elle meurt de chagrin, hein ?  Je t’en pris, ne fais pas de connerie !

Et là j’hésite entre entrer dans la pièce et tenter de le désarmer ce qui pourrait s’avérer inutile parce qu’il pourrait se saisir de n’importe quelle autre arme, puis aussi parce qu’il pourrait tirer avant même que je n’ai pu mettre le bout de mon gros orteil dans la chambre, et entre faire demi tour et appeler à l’aide.

@ Billy Lighter

Bon, les pizzas, c’était « ok ». J’avais dû attendre un p’tit peu à la pizzeria parce qu’il y avait du monde… J’me suis même fait aborder par une fille qui me draguait sans vraiment le cacher… Elle était déçue quand j’lui aie dit que ma deuxième pizza était pour une autre fille. Tout le monde croit que j’suis encore sur le marché des célibataires célèbres mais en fait non.

J’faisais des déçue mais j’aimais Peyton. Et quand j’aimais une fille, y’avait plus qu’elle qui m’intéressait.

Bref, j’avais les pizzas et j’repris le taxi pour rentrer à la maison. J’avais régler quelques trucs au studio de BSC pour le premier album de Fireworks pour ça que j’avais dû partir un peu. J’allais de moins en moins aux studios depuis que Peyton avait emménagé chez moi. Mais, de toute façon, pour l’album de Fireworks me restait que quelques le chant à faire sur quelques tracks que j’arrivais pas à faire pour le moment et à poser le clavier de David… David qui devrait être rentrée de tournée à l’heure qu’il est. Faudra que j’passe le voir chez Syd pour lui parler de ça.

Le taxi me largua devant ma maison et j’y entrai mes deux boîtes de pizza en main. Mais quand j’entrai et me dirigeai vers le salon, j’y trouvai personne… Alors j’me dirigeai vers la cuisine mais y’avait personne non plus. Je levai un sourcil et déposai les boîtes sur la table.

-Peyton ? J’ai ramené les pizzas…

J’disais ça d’une voix trainante mais assez fort pour que ça s’entende au rez-de-chaussée mais y’eu aucune réponse.

Alors j’me dirigeai à l’étage et, une fois en haut, j’vis Peyton au bout du couloir à l’entrée de ma salle d’arme. Elle parlait à quelqu’un.

-Qu’est-ce qu’il se passe ?!

J’disais ça surpris avant de rejoindre Peyton et de voir, à l’intérieur David qui avait le canon d’une de mes armes pointée droit sur sa propre tempe. Mes yeux s’écarquillèrent. P’tain mais il fout quoi là ?

Peyton avait pas l’air rassurée… Bah, je l’étais pas non plus même si je savais que la plupart des armes, ici, était pas chargée. Y’en avait que j’avais pas vidé…

-David, qu’est-ce que tu fous ?! Pose ça, s’te plait !

Lui prenait quoi ?! J’savais qu’il était pas toujours très bien dans sa tête à cause de sa maladie. Mais de là à essayer de se tuer y’avait quand même un pas.

-Vieux… Fais pas ça… On a besoin de toi… Syd’ a besoin de toi et moi aussi. Faut pas que tu fasses ça, ok ? Pense à Fireworks et à The Burning Fire. Puis, j’veux pas que mon pote se tue dans ma salle d’armes avec ma propre arme. J’m’en remettrais pas si tu fais ça. Pose, s’te plait…

J’regardais brièvement Peyton avec un regard inquiet. Il s’était passé quoi ? Elle était où Syd ? J’avais plein de questions à poser mais c’était pas trop le moment. Fallait d’abord le désarmer. Mais à part en parlant j’voyais pas trop comment faire. Si j’fonçais dessus il allait soit se tuer, soit me tuer, soit tuer Peyton…

@ Billy Lighter

Tu te calmes, maintenant !

Tu te calme, David !

Daaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaavid !

Je m’enfuis.

Avant qu’elle ne puisse.

M’enfoncer une aiguille…

Dans le bras.

Ou dans le cou.

Comme quand Syd était…

Était venue me voir…

Au Hollywood Mental Health Center

Mais tout ça…

Tout ça allait finir…

Mal finir ?

Non.

Je voulais que ça s’arrête.

J’avais l’arme en main.

Une arme d’Howard.

Si ça se trouve, elle a déjà eu trois orgasmes depuis qu’elle est partie !

Je fermai les yeux.

Si ça se trouve, elle a déjà eu trois orgasmes depuis qu’elle est partie !

Serrai les dents.

Si ça se trouve, elle a déjà eu trois orgasmes depuis qu’elle est partie !

Canon sur la tempe.

Wo, wo, wo ! ! David !! On se calme… je ne sais pas ce qui te prends mais…

-Tu vas te taire ! VOUS ALLEZ TOUS VOUS T-TAIRE !

J’ai la solution.

TIRE !

Vas-y !

Howard va arriver… tu pourras lui parler, ok ?

Appuie !

Même pas cap’ !

Je suis certaine que, peut importe ton problème,  rien ne vaut la peine que tu  en finisses, ok ?

Les larmes coulèrent sur mes joues.

-Qu’est-ce que t’en… t’en sais ?!

Après tout ce qu’on a fait pour toi !

Daaaaaaaaaaviiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiid !

Sale junkie !

Penses à ta copine, tu l’aimes et tu ne voudrais pas qu’elle meurt de chagrin, hein ?

Je sanglotai.

Rouvris les yeux.

Vis Syd.

-Syd…

Secouai la tête.

Ce n’était que Peyton.

Nous n’aurions jamais du !

Je t’en pris, ne fais pas de connerie !

Nous n’aurions jamais du t’adopter !

-RAAAAAAAAAAAAAH !!!!

Je tournai sur moi-même.

Shootai dans une étagère.

Remis le canon sur ma tempe.

Prêt à tirer.

David, qu’est-ce que tu fous ?! Pose ça, s’te plait !

Mais je cillai.

Sursautai.

Décontenancé.

Par la voix d’Howard.

Je fermai les yeux.

Rouvris les yeux.

Mais il était toujours là.

Réel ?

Peut-être pas.

TIRE !

Syd’ a besoin de toi et moi aussi. Faut pas que tu fasses ça, ok ? Pense à Fireworks et à The Burning Fire.

Je pointai Howard.

Et Peyton.

Mollement.

Avec l’arme.

-Non ! Non… Tu mens ! Personne… P-personne n’a besoin de mmmoi… Personne ne veut de moi !

Je pleurais.

J’m’en remettrais pas si tu fais ça. Pose, s’te plait…

Je lâchai l’arme.

Qui tomba à terre.

Et je me laissai aussi…

Aller à terre.

Cachant mon visage dans mes mains.

Fatigué.

Crispé.

Tremblant.

Quand je sentis Howard…

Près de moi…

Je murmurai.

Paniqué…

-Me ramène pas… me ramène pas au centre… Je suis juste… juste fatigué…

Les larmes coulaient…

Trempaient mon visage…

-Peyton… Peyton  dit que… Syd est partie voir un autre…

J’ai entendu ça…

Non.

Elle me l’a dit.

C’est moi qui le pense.

Je ne sais pas.

Je ne sais plus.

-Je voulais juste… jouer du piano…

@ Billy Lighter

Je suis littéralement scotchée sur place, assistant impuissante à ce triste spectacle et ça me fait l’effet que le temps s’est arrêté. C’est mon cœur plutôt qui marque les tics tacs tant il bat fort dans mes tempes.  Je n’ose pas bouger, ni même d’un cil parce que j’ai vraiment peur que David tire.

Il y a visiblement un décalage entre ma voix tremblante et les réactions de David. C’est comme si en fait il était encore sur le coup de la mante religieuse et que, avec délais il captait plus ou moins ma présence.  Il y a des interférences, d’autres choses, dont je n’ai pas la capacité de percevoir.  

Il est… terrorisé et hanté.

Non, pas hanté…Possédé !

Jamais de ma vie je n’ai eu aussi peur pour quelqu’un, même quand je ne savais pas pour Howard, parce que je ne pouvais pas sentir le désespoir se dégager de lui comme je la perçois en ce moment émaner de David.  Je suis à cours de mot, ou plutôt, je ne trouve rien de convainquant à dire.

Il ne pouvait pas faire ça chez lui, avec sa petite amie ?  

Bah non il a décidé que ça serait chouette de me foutre la trouille du siècle parce que… Parce que quoi en fait ?  On ne se suicide pas pour une blague à deux balles !

Arrivé de nulle part, Howard me fait sursauter. Je l’avais presque oublié, avec tout ce stress, bien que j’aie quand même dit à David qu’il arriverait sous peu et qu’il pourrait lui parler, qu’il verrait que tout va bien.

- Howard !

J’ai peur quand il entre dans la chambre. J’allonge le bras pour le retenir sans le faire vraiment parce que je suis incapable de réellement bouger. Je suis bouffer par la trouille et figée sur place.  Et aussi, une petite voix me dit qu’Howard ne peut pas se faire tirer par son meilleur copain. Après tout ce qu’il a vécu et sortit indemne, il ne peut pas bêtement mourir, à cause de moi… encore à cause de moi !

Il tente de le raisonner, tout comme j’ai fait mais avec beaucoup plus de conviction, et probablement aussi qu’il a plus de chance que moi de se faire entendre.  

- Howard… je t’en pris !!

Ça ne finira jamais !  Ce suspense tenant qui me broie par en dedans. Il ne connaitra jamais de fin. Je ravale mon souffle alors que David lève son arme et pointe sur Howard, puis sur moi puis, alors qu’il baisse le canon de l’arme, j’expire soulagée sans toutefois  avancer ou reculer. Je reste dans l’encadrement de la porte, parce que David craque et pleure et que  je ne sais franchement pas où me mettre.

- David…

Je ne sais pas quoi lui dire.  Mes réflexions partent en tout sens dans ma tête, me refaisant la scène, depuis son arrivée. Sa copine, elle avait un rendez-vous avec un collègue qu’elle a dit mais est-ce que j’ai été assez odieuse pour lui dire qu’elle s’en allait baiser avec un autre ?

Si… non ! Non je l’ai pensé, cependant ! Je lui ai dit…

- Vous faites un beau couple, David et elle t’aime, ça s’est sentit quand elle est partit.

Je me sens vraiment mal. Et j’ai mal pour lui. J’ai peut-être mis le doigt sur un bobo sans le savoir et j’ai déclenché une crise incroyable.  Mais je sais que je n’ai rien dit de déplacé. Sauf pour… Sauf pour la mante religieuse.

- Je suis désolée, David. Sincèrement je… je ne voulais pas, pardonne moi s’il te plait

En parlant, je me suis avancé dans la pièce. Lentement. Tellement lentement que je ne m’en suis presque pas rendu compte moi-même. Puis je me suis accroupie pour m’appuyer contre Howard et regarder David à la bonne hauteur. J’ai mal pour lui, vraiment.

@ Billy Lighter

Quand j’vis le spectacle que nous offrais David, j’ai pas vraiment hésité à entrer un peu à l’intérieur de la pièce même si j’sentais et j’entendais Peyton me rappeler surement inquiète.

Bah, j’étais pas rassuré non plus… Mais fallait vraiment essayer de résonner David.  J’voulais pas qu’il se suicide. C’était mon pote. L’était pas toujours facile à suivre mais c’était un bon gars qui m’avait beaucoup aidé ces temps-ci avec Fireworks. Puis, m’avait tenu compagnie depuis son retour dans le groupe.

C’était pas rien…

Alors fallait que j’fasse mon possible pour qu’il n’appuie pas sur la détende même s’il se pouvait que le flingue soit pas chargé du tout. Mais dans le doute, je préférais assurer.

J’essayais de lui dire que plein de gens allaient être triste s’il faisait cette connerie. C’était vrai… Y’avait plein de gens qui tenaient à lui en passant par moi et Sydney. J’savais que ça devait pas être cool tous les jours d’avoir sa maladie mais ça valait pas le coup de la laisser gagner en se tirant une balle.

Mais alors que j’parlais, il baissa son arme. J’crus que c’était une bonne chose mais il la pointa alors sur moi. J’me mordis la lèvre et levai les mains par réflexes. Mais avant que j’dise quoi que ce soit, il pointa Peyton. C’était tendu… Mon cœur battait plus vite. S’il tuait Peyton, j’allais pas m’en remettre non plus. S’il me tuait moi… Ben j’aurais plus rien à craindre mais j’avais pas du tout envie de mourir.

Il disait que j’mentais… Que personne ne voulait de lui. J’pris un air triste malgré moi parce que ce qu’il disait c’était triste. Il pensait vraiment que personne ne voulait de lui ?

-J’suis un menteur… Mais là, j’te mens pas. Moi, j’ai besoin de toi…

Et plein d’autres gens aussi. Puis, j’allais pas m’en remettre s’il se tuait ici même avec l’une de mes armes. C’était comme si j’avais contribuer à ça et moi j’voulais pas… C’est ce que j’lui disais alors qu’il s’était mis à pleurer. J’continuais de le regarder sentant Peyton près de moi. Elle était tendue. Je le sentais.

Et enfin, à mes dernières paroles, David lâcha l’arme et je sentis mes muscles se détendre d’un seul coup. Mon pote se laissa tomber à terre alors que je me précipitai vers lui. Je shootai doucement dans l’arme pour la faire glisser plus loin, hors d’attente de David. Je m’accroupi près de lui posant une main sur son épaule alors qu’il se cachait le visage avec ses mains. L’était paniqué… Il voulait pas que je le ramène au centre.

-J’ferais jamais ça… Jamais j’te renverrai là-bas…

Et si quelqu’un le fait… J’serais le premier à aller le sortir de là. L’était pas question que David retourne dans un endroit où il a pas envie d’aller. S’il prend ses médocs, l’est calme et l’avait à faire plein de trucs. Fallait juste qu’il les oublie pas mais y’avait Sydney pour ça.

Il pleurait toujours et disait que Peyton avait dit que Sydney était partie voir un autre. J’étais sûr qu’elle avait pas dit ça. L’ancienne Peyton, sûrement mais celle-ci pas.

-Non, elle a pas dit ça… Vous vous êtes mal compris.

J’crois que c’est ça. C’était sûrement ça. Et ma p’tite-amie déclara que Sydney et David faisaient un beau couple.

-Ouais, elle a raison.

Et elle s’excusa à David. Il s’était sûrement passé un truc mais j’étais sûr que Peyton l’avait pas fait exprès. David l’est parfois bizarre à cause de sa maladie et Peyton savait pas qu’il était malade…

J’avais toujours une main posée sur l’épaule de David alors que je posai l’autre sur la cuisse de Peyton qui venait de nous rejoindre pour la soutenir. Je la regardai en souriant un peu.

Mon pote voulait juste jouer du piano. C’est ça qu’il venait de dire.

-On va y jouer alors… Tu veux qu’on descende dans mon studio ? Y’a un piano là… On pourra t’écouter Peyton et moi jusqu’à-ce que Syd revienne. Ou bien tu pourras jouer tout seul là si tu préfères… Tu veux faire ça vieux ?

Maintenant que mes muscles s’étaient relâchés, j’me sentais un peu trembler. Me fallait de la vodka. Et une cigarette aussi… Han, j’peux pas ça… Han, tant pis…

J’regardai vers Peyton et passai mes doigts sur sa joue.

-Ça va toi ?

Ouais parce que j’savais pas depuis combien de temps elle essayait de résonner David… Ça a dû la secouer.

@ Billy Lighter

Howard !

Howard…

Il était là…

Dans l’encadrement de la…

Porte.

Mais…

TIRE !

David, TIRE !

Et tout sera fini !

Tu ne seras pas une grosse perte…

Imbécile.

Stupide.

Et attardé.

Que tu es.

ET JUNKIE !

J’suis un menteur… Mais là, j’te mens pas. Moi, j’ai besoin de toi…

Mes larmes coulaient.

J’avais chaud.

J’avais froid.

J’avais mal à la tête.

Mal au cœur.

Mal partout.

Complètement sous tension.

Tire !

Et tu n’auras plus mal !

DAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAVID !!!!

C’était…

Beaucoup trop…

J’en pouvais plus…

Tellement plus que je…

Que je lâchai l’arme…

Lâchai tout.

Pour me laisser tomber à terre.

David…

Pour me cacher dans mes mains.

Pour pleurer…

Y avait des fois où…

Pleurer faisait du bien.

Mais je pleurais aussi.

Parce que j’étais triste.

Parce que j’avais peur…

Que Syd ne revienne pas me chercher.

Qu’Howard me ramène à l’asile.

J’ferais jamais ça… Jamais j’te renverrai là-bas…

Je me balançais un peu…

En pleurant…

Parce que ça aussi…

Ça faisait juste du bien.

Puis je dis à Howard…

Pour Syd.

Si ça se trouve, elle a déjà eu trois orgasmes depuis qu’elle est partie !

Pour Peyton…

Non, elle a pas dit ça… Vous vous êtes mal compris.

Je sentais la main de Howard…

Sur mon épaule…

Vous faites un beau couple, David et elle t’aime, ça s’est sentit quand elle est partie.

Je reniflai un peu…

Me calmai doucement…

Frottai mes yeux…

Du revers de ma manche…

-J’ai entendu ta voix…

Comme…

Comme beaucoup d’autres voix…

Que le Dr Storm appelait…

Hallucination auditive…

Je soupirai…

Marmonnai…

-Je t’en foutrai, des hallucinations…

J’entends…

Je suis sûr que j’entends…

Juste ce que les autres pensent !

Je suis désolée, David. Sincèrement je… je ne voulais pas, pardonne moi s’il te plait…

Je voulus regarder Peyton…

Mais mon regard se déroba…

Et je posai mon front…

Contre l’épaule d’Howard.

Et portai ma main à mon cœur…

En grommelant…

A cause de la…

La tachycardie…

Je pris une grande inspiration…

Un peu saccadée…

Je voulais juste…

Juste jouer du piano…

On va y jouer alors… Tu veux qu’on descende dans mon studio ? Y’a un piano là… On pourra t’écouter Peyton et moi jusqu’à-ce que Syd revienne. Ou bien tu pourras jouer tout seul là si tu préfères… Tu veux faire ça vieux ?

Je hochai la tête…

Essuyant mes larmes…

Sur le t-shirt d’Howard.

Tremblant un peu…

Beaucoup crispé.

Puis je me levai…

Tout raide…

Avec l’aide d’Howard.

Pour ne pas tomber.

Parce que mes jambes…

Voulaient pas trop tenir…

Je pinçai les lèvres…

-Vous pouvez venir… Que si vous… v-voulez vraiment…

Que si vous voulez entendre.

Que si vous voulez de moi.

Je dois jouer.

J’ai besoin de jouer.

La musique…

Fait taire les voix…

-Ça va toi ?

-Je vais bien…

Howard m’aida…

A descendre…

Jusqu’au piano…

Je posai mes mains dessus.

Et je…

Je traduis juste…

Tout ce qui se passait dans…

Dans ma tête…

En appuyant sur les touches.

C’était plus facile.

Que d’en parler.

♫

@ Billy Lighter

Je n’en reviens pas avec quel sang froid Howard réussit à désamorcer la situation.  Mon petit ami est un héro, rien de moins et je lui dois la vie, une deuxième fois !  Mon cœur, où ce qu’il en reste, se fend en deux devant la scène d’une tristesse sans nom.

J’ai sous estimé David, lui prêtant une personnalité de type étrange, le genre de séquelle qui persiste une surconsommation de drogue, un truc courant dans le métier. Combien de chanteur et de chanteuse, pour ne rester que dans cette tale là, voient leurs carrières anéantis par une trop grande consommation ? Ensuite, malgré une rehab, la plus part demeure une coche en dessous, trop lent, trop  ‘’mou’’, absente.

Pour David, c’est autre chose.

Quoi ? Je ne le sais pas mais c’est trop gros pour être gérer par quelqu’un qui ne pense pas plus loin que le bout de son nez, comme moi.  Je ne peux pas jurer de rien mais mon petit doigt me dit que j’ai probablement provoqué tout ça, avec ma blague de mauvais goût et mon attitude hautement détachée.

S’il lui était arrivé quelque chose, je ne m’en serais pas remise.

Surtout qu’il balance une pensée que j’ai eue et qu’il me fait douter à savoir si je l’ai vraiment dite ou que penser.  Ma tête sur le billot que je l’ai pensé !  Mais comment il peut le savoir, sauf si je l’ai dit…  Je m’en mords l’intérieur de la joue, bafouillant une excuse que je veux quand même sincère, faut dire que je suis abasourdie par la situation. Heureusement, Howard me croit quand je dis que nous avons dû mal nous comprendre.  Je ne vois pas ce que cela pourrait être, autrement.

Pour mon plus grand soulagement, et certainement pour celui des deux amis aussi, Howard parvient à convaincre David de se rendre au studio privé de la villa afin que ce dernier puisse jouer du piano.  Changer de décor ne me fera pas de tord.

- Bien sûr qu’on le veut vraiment. Tu es un pianiste de grand talent.

Peut-être que ce compliment se veut une perche amical tendue trop tard mais je suis prête à tout pour  tourner la page sur cet évènement un peu trop ‘’Hollywoodien’’ pour moi. Si ça devait se savoir !  Quoi que ça ferait quand même un très bon scénario de film.

J’hoche de la tête pour répondre à Howard qui s’inquiète maintenant pour moi, passant ses doigts sur ma joue en un doux geste de réconfort mais c’est David qui répond pour lui. Au moins, je suis heureuse d’apprendre qu’il  va mieux.

C’est une petite victoire.

Lentement, puisque les émotions m’ont affaiblies, étourdies surtout, nous nous rendons au studio de la villa Howard aidant David et moi suivant derrière en me tenant à la main courante de l’escalier et,  quand nous entrons dans la pièce, David va s’installer au piano et moi,  j’enlace Howard, écoutant, les yeux clos, la mélodie que nous interprète le célèbre claviériste. Le moment a quelque chose de solennel.  La musique m’apaise, nous calme mais je sais que ce ne sera que quand Sydney reviendra chercher son petit ami que je me sentirai totalement mieux.

@ Billy Lighter

Ok… L’avait lâché l’arme et je l’avais envoyé balader plus loin. C’était déjà ça en moins et j’pouvais me détendre un peu. David allait pas se faire sauter le caisson dans ma baraque et j’devais avouer que c’était un grand soulagement. J’savais pas ce que j’aurais fait s’il avait été jusqu’au bout de son geste. J’avais un peu eu ma dose de sale trucs ces derniers temps. J’voulais pas perdre un pote en plus de tout le reste.

Je m’approchai de David alors qu’il s’était presque écroulé par terre. Il pleurait à sa façon particulière. C’était pas la première fois que j’le voyais pleurer. Mais c’était bien la première fois que j’le voyais essayer d’en finir. C’était pas cool…

J’essayais de le rassurer… Peyton, elle, s’excusait pour quelque chose qui m’échappait un peu. Un truc qui se serait passé avant que j’arrive. Un malentendu, apparemment. J’savais que la vraie Peyton ferait pas mal volontairement à quelqu’un. C’était le personnage qu’elle s’était construit au fil des années qui aurait fait ça. Mais elle était plus comme ça maintenant.

David disait qu’il avait entendu la voix de Peyton et puis il parla d’hallucination. L’avait peut-être oublié ses médocs… L’avait que des hallucinations quand il prenait pas ses médocs. C’est Scotty qui m’avait expliqué tout ça.

Il posa son front contre mon épaule et j’le laissai faire le temps qu’il se calme. L’avait l’air d’avoir mal au cœur. En même temps, j’le sentais battre très vite à travers mon épaule où était posé son front. Moi, mon rythme cardiaque s’était déjà calmé maintenant que la tempête était passée.

David voulait jouer du piano alors j’proposai d’aller dans le studio pour en faire. Il essuya ses larmes alors que j’lui souriais et quand il se leva, je le soutenais parce qu’il tenait pas très bien sur ses jambes. Il disait qu’on pouvait venir si on voulait vraiment. Peyton répliqua qu’on le voulait vraiment et j’hochai la tête.

-Bien sûr qu’on le veut. Peyton à raison… T’es le meilleur pianiste que j’connaisse.

Et je mentais pas. Sinon, j’aurais pas fait tout pour qu’il revienne dans mon groupe et participe à l’autre. Y’avait pas mieux que David au clavier.

J’regardai ensuite Peyton lui demandant si ça allait mais c’est David qui répondit qu’il allait bien. J’rigolai un peu alors que Peyton hocha de la tête pour me répondre. J’lui fis un clin d’œil. Dès que David sera rentré chez Syd, j’crois que Peyton aura besoin de souffler un peu.

On sortit de la pièce et j’verrouillai la porte derrière nous embarquant la clé que j’mis dans ma poche. Bah ouais, j’voulais pas laisser l’occasion à David de pouvoir nous remettre dans la même situation… Même si… Bah, y’avait un flingue sur la table de nuit de ma chambre et il était chargé celui-là. J’étais pas vraiment un as du rangement.

On arriva dans le studio et je laissai aller David jusqu’au clavier. J’avais un tas d’instruments ici… Même si j’utilisais quasi exclusivement qu’Aria qui trônait non loin du clavier.

Et il se mis à jouer. Peyton m’enlaça et je passai mes mains dans son dos alors que la mélodie mélancolique que faisait David emplissait le p’tit studio. Je fermai les yeux avant de m’installer dans le fauteuil ramenant Peyton sur mes genoux. Mes mains ses posèrent sur ses cuisses tapant un léger rythme sur la mélodie de David, ma bouche se perdait de temps en temps dans son cou même si je dérogeai une fois à cette règle pour lui souffler à l’oreille que tout allait bien maintenant. J’aurais dû avoir le réflexe d’enregistrer ce que David faisait… Mais j’étais trop hypnotisé par la mélodie pour ça. L’avait l’art de sortir des chefs d’œuvre pareil, David, au moment où on s’y attend le moins.

Je caressai Peyton sous son t-shirt et quand la musique pris fin, j’étais toujours dans la même position et je fixai David mon menton sur l’épaule de Peyton.

-C’est super, David… Y’a qu’un type bien comme toi pour sortir des trucs aussi beaux…

En gros, j’voulais lui montrer que les gens avaient besoin de ça et donc besoin de lui.

-Tu veux appeler Syd ? Ou tu veux continuer ? Elle va sûrement revenir bientôt. T’as pris tes médocs ?

Bah, j’balançai un peu la question mine de rien… Mais c’était pas tant mine de rien que ça.

@ Billy Lighter

Bien sûr qu’on le veut vraiment. Tu es un pianiste de grand talent.

Je tremblais toujours.

Mais un peu moins.

J’avais mal partout.

J’étais raide.

Mais j’arrivai à me lever.

Avec l’aide d’Howard.

Même si…

Bien sûr qu’on le veut. Peyton à raison… T’es le meilleur pianiste que j’connaisse.

Même si quelque chose…

Stupide.

Tu es IDIOT, David !

Même pas foutu d’en finir !

Couillon !

Je voulais que ça s’arrête.

Mais…

J’étais pas sûr…

J’avais mal à la tête.

Je voulais jouer.

Et une fois en bas.

Je pus m’accrocher au piano…

Commencer à jouer…

Et toutes les petites pointes.

Dans mon crâne.

Dans mon cœur.

Dans mes muscles.

Tous les piques de pensées.

S’apaisèrent un peu…

Avec la musique.

Howard…

Et Peyton…

Etaient là…

Mais moi…

Je n’étais plus vraiment là.

J’étais ailleurs.

Quelque part où…

J’étais plus ou moins en sécurité.

Où il n’y avait personne.

Juste un tout tout petit…

Coin de ma tête…

Pas toujours facile à trouver.

Et quand j’y étais…

Je me sentais comme si…

Comme si je somnolais…

Mais de l’extérieur…

Même si je n’étais pas là…

Je pouvais continuer à fonctionner.

A taper sur les touches.

A faire semblant d’être là.

Je ne me rendis compte que…

Que la chanson était finie que quand…

C’est super, David… Y’a qu’un type bien comme toi pour sortir des trucs aussi beaux…

-Mmmerci…

J’avais la voix pâteuse.

Je marmonnais.

Plus que je ne parlais.

Parce que…

Je somnolais encore un peu.

Les mains encore sur les touches.

Peyton et Howard…

Etaient enlacés sur le divan…

Du petit studio…

Tu es de trop, David !

Va-t-en !

Tu les empêche de vivre.

Tu empêches Syd de v…

Tu veux appeler Syd ? Ou tu veux continuer ? Elle va sûrement revenir bientôt.

-Heum…

Je secouai la tête.

Baissai les yeux.

Pinçai les lèvres.

Fronçai les sourcils.

-Tu es sûr ?... Qu’elle va revenir… Tu es sûr ?

Je ne sais pas où elle est.

-Je ne sais pas quel numéro appeler.

Je haussai les épaules.

Caressai distraitement les touches.

Mais je ne savais plus…

Je ne savais plus bouger mon cou.

J’étais trop…

J’avais trop crispé mes muscles.

Ils étaient bloqués maintenant…

T’as pris tes médocs ?

Je rougis…

Mon cœur accéléra…

Je regardai Howard…

En pinçant les lèvres…

Puis Peyton…

J’avais envie de…

De parler à Howard…

De lui dire un truc.

Mais je voulais pas le dire devant…

Devant Peyton…

Howard allait pas se moquer.

Mais Peyton, si.

-J’ai un… problème avec les médocs…

Je regardai encore Peyton…

-Heum… J’ai un peu soif… Je… Tu pourrais pas…  

Je pensais très très fort…

Pour qu’elle m’entende…

JE VEUX PARLER A HOWARD !

Peyton s’éclipsa…

Ça avait fonctionné..

Et je vins me laisser tomber…

A côté d’Howard…

Dans le divan…

En massant ma nuque.

Qui faisait vraiment mal…

Mon cœur battait toujours…

Vraiment vite parce que…

Ben c’était gênant…

-Je prends plus mes médicaments d-depuis… heum…

Mes yeux roulèrent…

Je réfléchissais…

Depuis…

-Depuis Tokyo…

Je jouais avec mes mains…

Nerveusement…

-P-parce que j’arrive pas à… J’ai des.. p-problèmes… Tu sais… Avec Syd… Les mmmédicaments m’empêchent de…

Je baissai les yeux sur…

Mon entrejambe.

Incapable d’exprimer…

Le problème tout haut…

-Sans les mmédocs ça va… un peu mieux… S-Syd ne sait pas que.. Que je les crache…

@ Billy Lighter

Je ne recommence vraiment à respirer uniquement lorsque nous entrons dans le studio et que David s’installe au piano. Au moins, pendant que ses mains dansent sur le clavier, il ne tient pas une arme !   Puis j’ose croire que la mélodie qu’il nous offre le calme tout autant qu’elle parvient à m’apaiser. Il y a longtemps que je n’ai pas entendu quelque chose d’aussi beau et qui ne vient pas de moi.

Howard m’attire à lui et je prends place sur ses cuisses, profitant de ses caresses  qui ont tôt fait de chasser toutes mes inquiétudes, à défaut de me retirer tous mes remords.  Je suis perturbée parce qu’à dit David, sur mes propres pensées.  Je n’arrive pas à comprendre comment il a pu  si bien les cerner alors qu’il ne me connait pas tant que ça.  Je dois être à ce point une mauvaise personne pour qu’il ait visé aussi juste sur un coup du sort.

Howard me caresse les cuisses, puis ses mains remontent jusqu’à se glisser sous mon t-shirt, enfin, le sien puisque David m’a aspergé de bière tout à l’heure et que je me suis changée pour revêtir le premier truc qui traînait, en l’occupant, un t-shirt appartenant à mon petit ami. J’adore porter ses vêtements.

La mélodie s’achève en subtilité et nous restons quelques secondes, tous trois muets, comme en communion avec les dernières notes qui résonnent encore entre les quatre murs de la pièce. J’aurais souhaité qu’elle dure encore longtemps, tant c’était beau mais ça aurait pu risquer nous conduire, Howard et moi, en quelque chose de déplacer pour David, même si une fois… enfin, vaut mieux ne pas s’en souvenir !

- Elle avait un rendez-vous avec un collègue. Je me souviens qu’elle a dit aller le rejoindre au restaurant, mais, je ne me souviens pas du nom alors, ce sera difficile de la rejoindre, sans vouloir  être négative.

Je suis désolée, je ne sais pas quoi dire d’autre mais  malheureusement, nous ne pouvons rien faire tant que la petite amie de David ne se décide à revenir. Il n’y a qu’à espéré qu’elle revienne d’ici peu !  Qu’elle ne l’a pas vraiment abandonné ici…

David à soif. Je me fais un plaisir d’aller lui chercher un verre d’eau ! J’étais bien assise sur Howard mais ils ont certainement beaucoup à se dire… je ferai donc couler l’eau très longtemps pour m’assurer qu’elle est bien froide.  Pendant qu’elle coule, je cherche dans les armoires quelque chose a grignoter peu importe quoi tant que ça se mange et que ce n’est pas périmé. L’autre jour, dans le frigo, Howard m’a foutue la trouille en ouvrant un plat qui s’est limite présenté de lui-même en l’ouvrant. L’odeur était digne du moyen-âge et je vous épargne les détails sur la couleur.  J’ai réitéré mon offre d’une aide ménagère, reste à savoir quand mon petit-ami marchera sur son orgueil et acceptera.

Tout ce que je trouve c’est un pot de pickles, c’est mieux que rien, non ?  Non. Rien est mieux que les vieux pickles.  Je me résigne donc à n’apporter que le verre d’eau demandé par David, je ne me risque même pas à y ajouter des tranches de citrons. De toute façon, je ne crois pas que nous en ayons alors c’est un dossier vite réglé.

- Alléluia !

En retournant vers le studio, j’aperçois par la fenêtre de l’entrée, Sydg qui s’apprête à appuyer sur la sonnette.

- Pas touche ! Entre ! Tu tombe pile au bon moment, toi !

Loin de moi l’idée de me plaindre mais je lui fais un petit résumé rapide de la situation et, la pauvre devient aussi blanche que le lait. J’avoue que j’aurais peut-être dû m’y prendre autrement mais elle aurait rapidement été mise au courant de la situation uniquement en voyant en quel état est son copain.

- David, regarde qui est de retour !

@ Billy Lighter

La mélodie prit fin… J’aurais voulu que ça dure encore mais tous les bons trucs avaient une fin. J’disais à David que ce qu’il avait fait était vraiment beau et il me remercia. Moi, j’espérais vraiment que la tempête était passée et que David n’allait plus essayer de faire une connerie comme tantôt.

J’lui demandais ce qu’il voulait faire avant de parler de Sydney chez qui il habitait maintenant vu que c’était sa petite-amie. J’lui laissai le temps de répondre à mes questions parce que David prenait souvent du temps pour répondre. Du coup, à nous deux, j’étais sûr qu’on allait rendre Alec complètement dingue. Ce mec est pas spécialement patient alors avec David, ça allait être dur pour lui. Mais bon, c’était nous les stars et, sans nous, les gens comme Alec auraient pas de thunes.

Bon, je m’égare un p’tit peu là… David demanda si j’étais sûr que Syd allait revenir. J’levai un sourcil.

-Bah, bien sûr que oui…

Bah, j’espérais quand même qu’elle l’avait pas largué ici pour toujours. Ça serait pas vraiment cool pour David qui aimait Sydney. Et ça serait pas vraiment une façon sympa de plaquer quelqu’un…

Mais David savait pas quel numéro appeler et Peyton précisa que Sydney était partie à un rendez-vous avec un collègue dans un restaurant donc, ouais, ça allait être impossible de l’appeler sans avoir l’adresse du restraurant.

-Ah ouais, ça va pas être simple ça… Bah, il reste plus qu’à l’attendre. Elle va finir par arriver.

J’avais aussi demandé un peu comme ça si David avait pris ses médicaments. Il déclara qu’il avait un problème avec eux. Ah… Bah, ça me rappelle moi avec les antibiotiques. Du coup, ça m’arracha une petite moue alors que David disait qu’il avait soif en regardant Peyton qui s’éclipsa pour aller chercher à boire.

J’regardais David pour essayer de l’inciter à m’expliquer un p’tit peu plus sur ce qu’il en était pour ses médicaments. Il déclara qu’il en prenait plus depuis Tokyo.

Oh…

Je fis une moue perplexe. Ça faisait un bout de temps qu’il prenait plus ses médocs, c’est pas vraiment étonnant qu’il avait essayé de se tuer…

-Mais pourquoi ?

Bon, les médocs avaient l’art de l’anesthésier sérieusement alors il en avait peut-être marre. Moi, j’aurais été à sa place, j’aurais arrêté depuis longtemps. J’me connaissais.

Il m’expliqua qu’il avait des problèmes avec les médicaments. Des problèmes avec Syd. J’levai un sourcil alors que son regard vers son entrejambe me mis sur la piste.

-Han, merde…

Ok… David savait pas faire grand-chose avec Sydney quand il était sous médocs… Ouais… Bah… Heu… J’me grattais l’arrière de la tête en me mordant la lèvre alors que David disait que Sydney ne savait pas qu’il crachait les médicaments.

C’était un gros problème ça…

-Heu…

Ouais, dire « heu » n’était pas vraiment d’une grande aide…

-J’crois que… Tu devrais en parler à Syd, David… Parce que les médocs, c’est important pour que tu ailles mieux. Et si tu expliques à Sydney ce que te font les médicaments, elle pourra sûrement trouver une solution.

Han… Comme j’suis content de pas être à sa place.

-Mais faut que tu les prennes… Parce que sinon, tu vas te sentir mal. Sydney, elle t’aimera toujours même si tu sais pas... Enfin, tu vois. Mais faut que tu lui en parles. C’est comme ça qu’il faut faire dans un couple : rien se cacher. Sinon, ça merde…

Moi, j’avais toujours caché des trucs à mes petites-amies. Résultat… Bah, j’en étais à mon quatrième début de relation longue.

-J’crois vraiment que tu devrais faire ça…

Je pouvais pas vraiment l’aider plus même si je l’aurais voulu.

De toute façon, j’pus pas vraiment extrapoler parce que Peyton revint dans la pièce accompagnée de Sydney.

-Salut Syd !

J’lui souris d’un drôle de sourire après ce que je venais d’entendre.

@ Billy Lighter

ft. David * Peyton * Howard

Billy Lighter

Personne savait…

Où était Syd…

Mais tout le monde pensait…

Elle va finir par arriver.

Voilà…

Qu’elle allait finir par arriver.

Par revenir.

Je savais que ça…

C’était pas toujours vrai.

Je le savais.

Parce que j’avais eu d’autres…

D’autres petites-amies.

Howard…

Howard avait demandé pour les…

Pour les médicaments.

Alors j’avais demandé…

A boire à Peyton.

Tu mens, David !

Tu n’as pas soif !

Stupide idiot !

Menteur !

Tu es comme tous les autres.

Mais j’avais pas menti.

A Howard.

Je lui avais dit pour les médocs.

Mais pourquoi ?

Et je lui avais dit aussi…

Pourquoi.

Tu es impuissant !

Rien à voir avec les médicaments.

Tu n’es juste plus capable !

Eunuque !

Han, merde…

Je passai ma main.

Sur mon visage.

En soupirant.

J’étais tout rouge.

Je crois.

J’crois que… Tu devrais en parler à Syd, David…

Je soufflai…

Vraiment tout bas.

En secouant la tête.

-Nan…

Je voulais pas.

Je pouvais pas.

-Tant que je… que je les crache ça va…

Tu parles, Charles !

Tu sais peut-être la lever…

Mais tu restes dans ton monde.

Et tu ne la laisse pas entrer.

Résulat…

Résultat, on ne…

On ne fait pas plus souvent…

Plus souvent l’amour.

Avec…

Ou sans médocs.

Mais faut que tu les prennes… Parce que sinon, tu vas te sentir mal.

Je haussai les épaules.

-Je… je me sens mal de toute façon…

Je renversai ma tête en arrière.

Puis me laissai…

Me laissai aller en arrière…

Sur le divan.

Sydney, elle t’aimera toujours même si tu sais pas..

Je fis la moue.

Fermai les yeux.

-Je… Je suis pas sûr de ça.

Elle pleure…

Je sais qu’elle pleure…

Quand j’y arrive pas.

Ou elle râle…

Ou elle pense à…

C’est comme ça qu’il faut faire dans un couple : rien se cacher. Sinon, ça merde…

Je regardai Howard.

Howard que tout le monde.

Disait que c’était un menteur.

-tu dis t-tout… tu dis tout à P-Lola ?

Je regardai vers là…

Vers là où elle était partie.

Parce que j’étais pas trop sûr.

Pas trop sûr de ça.

J’crois vraiment que tu devrais faire ça…

-Ok…

Puis…

Syd apparut…

Comme si…

Comme si j’avais donné.

La bonne réponse.

Salut Syd !

Elle était blanche.

Comme un fantôme.

-Salut Syd…

Puis il y avait Peyton aussi.

Syd s’installa…

Juste à côté de moi.

Contre moi.

J’ai eu une rencontre plutôt merdique avec Jake Snyder.

Je posai ma tête.

Contre la sienne.

-Mmm mmm…

Jake…

Snyder.

Je sais qui c’est.

Mais je sais plus où…

Où j’ai entendu le nom…

J’avais hâte de te retrouver.

Et moi…

Et moi je croyais que tu étais…

Partie pour de bon.

J’embrassai son front.

Fermant les yeux.

Ça été ? Vous travailliez sur Fireworks ?

C’est comme ça qu’il faut faire dans un couple : rien se cacher. Sinon, ça merde…

-Pas vraiment…

Pas du tout…

On travaille à…

A rester en vie.

Tu veux rester encore ici ou tu veux qu’on retourne à la maison ?

Je regardai Howard.

Peyton…

Syd…

-Je voudrais… dormir…

Pour longtemps.

Toujours.

-Dans notre lit…

Il faut que tu lui dises !

Non !

C’est comme ça qu’il faut faire dans un couple : rien se cacher. Sinon, ça merde…

La vérité va la faire fuir !

Imbécile !

Non…

Non pas si c’est…

Pas si j’ai quelqu’un pour…

Pour m’aider à expliquer.

-Tu… Syd… je voudrais… Tu viendrais chez le Dr. Storm… A-avec moi ? La prochaine fois. La prochaine visite ? J-juste avant l’Australie. Tu v-viendrais ?

J’ai des…

J’ai des choses à dire.

@ Billy Lighter

ft. David * Peyton * Howard

Billy Lighter