Quelque chose s’est creusé entre David et moi suite à notre rencontre avec le Dr. Storm. Je ne saurais dire exactement ce qu’il en est, ce n’est pas comme une cassure dans notre couple mais comme si la réalité des dernières semaines venait de prendre une forme, une identité à part entière et que nous faisons ménage à trois.

Je ne mets plus de pression sur David pour qu’il prenne ses médicaments. En fait,  je continus de les lui préparer et de les mettre dans son pilulier journalier en me disant que c’est un grand garçon responsable et qu’il sait maintenant ce qu’il doit faire. La suite lui appartient, e ne vais pas les lui enfoncer dans la gorge de force.  C’est possiblement égoïste, et jusqu’à un certains point je suis prête à tout assumer, mais je me sens quand même blessée de par cette mauvaise décision qu’il avait prit en pensant que je pourrais le quitter s’il n’arrivait pas à me combler, sexuellement parlant.  J’imagine que ce n’est pas un sujet avec lequel les hommes sont très à l’aise de discuter, mais je suis tout de même sa petite amie et, cette panne me concerne quand même un petit peu.

Enfin, bref ! Il fait tourner la page et regarder vers l’avant en faisant de la place à un troisième joueur invisible mais tout de même très présent.  Je fais de mon mieux pour refouler au maximum tout ce que je pourrais dégager et que David percevrait comme une pression silencieuse. Je veux, au contraire, qu’il ressente que je l’aime lui, avec mon cœur, mon âme et ma tête et que je suis prête à accepter beaucoup de chose par amour et parce que de me retrouver dans ses bras, quand il est totalement lui, est la plus belle chose au monde à laquelle je puisse rêver.

L’Australie nous accueille à bras ouvert ! Il y a des affiches promotionnelles de la tournée à l’aéroport et des dizaines et des dizaines de fans nous y attendaient avec des bannières faites à la main, scandant  ‘’ On vous aimes The Burning Fire !’’ ou encore en chantant le refrain I’ll Go Wherever You Will Go, c’est de toute beauté que de les entendre. Et, quand Howard Stone est sortit de l’avion à son tour et passa au travers des barrières de sécurité, tenant la main de Peyton ‘’Lola’’ Davis, il fallait être présent pour entendre la foule l’applaudir. Au travers des bannières que brandissaient les fans, plusieurs affichaient une photo de Ben Master avec un cercle traversé d’une barre rouge… Il me semble évident que l’Australie espérait  voir Stone assurer derrière sa batterie et non pas Ben Master…

Suivant notre arrivée à l’aéroport, nous fûmes conduit à l’hôtel dans plusieurs fourgonnettes –limousine louées par MTI, la grande classe. Je profite  du trajet pour écrire le plus possible sur notre voyage et notre arrivée à l’aéroport puisque je ferai une intervention cette nuit, ce qui sera en fait le jour à Los Angeles, à  L.A.Rocks.

Je suis presque certaine que ma réaction en entrant dans notre immense suite est la même qu’aura eu Apolline, Howard et Lola, enfin pas les trois tous ensembles pour des raisons évidente, mais puisque nous sommes tous voisins, nos chambres doivent être semblables.

La notre est somptueuse.  Et sur notre lit, les serviettes ont été pliées de façon à faire comme si deux swans se regardaient. C’est à la fois une délicate attention et un petit peu trop ‘’trop’’.

- Regarde, David, les serviettes ! Tu me vois commencer à les ranger comme ça à la maison ?

Mes chaussures retirées, je traverse la pièce en ramenant mes bras à l’intérieur de mon haut pour que je puisse dégrafer mon soutien-gorge et le retirer sans même avoir à retirer mon haut de soit mauve. Je défais ensuite mes cheveux en retirant l’élastique qui les retenait sur le dessus de ma tête et j’y passe mes mains frénétiquement pour me masser le cuire chevelu puis, enfin, je me laisse tomber en allongeant les jambes, sur le grand fauteuil dont le tissu rappel vaguement un style victorien.

- C’était un très long vol. J’ai eu l’impression un moment que nous ne finirions jamais par arriver.  

En prenant appuie sur mes coudes, je regarde David par-dessus  le bras du fauteuil. J’aimerais parfois être un petit oiseau, façon de parler, et être capable de pouvoir entendre ses pensées.

‘’ Les oiseaux ne lisent pas dans les pensées, Syd !’’

Ma mère répétait souvent ça, quand elle attendait après mon père. Elle disait qu’elle aimerait être un petit oiseau pour pouvoir lire dans la tête de mon père quand il rentrerait et savoir s’il disait vrai.  Puis elle me disait en rigolant, surtout pour me rassurer, que ce n’était rien de plus que des histoires de grandes personnes.

La chambre est silencieuse. Je n’entends aucun bruit provenant du corridor ou des chambres voisines. C’est une bonne chose, ou alors ça veut simplement dire que tout le monde dort après ce long vol et tout le décalage horaire qu’il nous a fait subir. Je jette un coup d’œil à ma montre pour savoir qu’elle heure il est, après tout ça.

- Bon… il est 18h à Los Angeles ça veut donc dire… attends… 18 plus 17h 12…13…14… il est 11h du matin ici, enfin… je crois !

L’effort mental m’a ruiné quelques neurones j’ai bien peur ! J’avance ma montre de plusieurs heures en me rendant compte que Los Angeles est en quelque sorte dans notre passé. C’est une pensée plutôt dingue à laquelle je préfère ne pas trop accorder d’importance parce que je me connais, je vais commencer à cogité là-dessus et je ne pourrai pas faire autrement que de l’exposer à David et ne chose en entraînant une autre, c’est moi qui aurait besoin de ses cachets.

- Comment tu te sens mon amour ?

@ Billy Lighter

J’ai beaucoup dormi.

Pendant le vol.

Je prends mes médicaments.

J’ai une montre.

Je suis allé une fois…

Une fois encore avant de partir.

Chez le Dr. Storm.

Et il m’a aidé.

Il m’a aidé à programmer une montre.

Pour qu’elle sonne.

Quand je dois prendre mes pilules.

Parce que parfois…

Parfois j’oublie et…

Et Syd…

Syd les prépare mais…

Mais elle ne me rappelle pas…

Elle ne me dit pas quand je dois les prendre.

Et moi je perds parfois…

La notion du temps sur…

Sur une journée.

Surtout avec les…

Les décalages horaires.

Je disais quoi ?

Ah ouais.

J’ai dormi beaucoup.

Appuyé sur l’épaule de Syd.

Syd qui écrivait beaucoup.

Ou alors…

Ou alors j’étais presque couché.

Sur elle.

Ma tête sur ses genoux.

Autant que le jet me…

Me le permettait…

Les médicaments me faisaient…

Beaucoup dormir.

Ou c’était juste la fatigue.

Parfois je me réveillais en sursaut.

Mais Syd était toujours là.

Parfois c’était ma montre.

Qui sonnait.

Et qui me réveillait.

J’entendais parfois Howard.

Et Peyton…

Qui riaient.

Chuchotaient.

Parfois je les entendais aussi.

Même quand ils ne parlaient pas.

Je regardais pas vers Apolline.

Jamais.

Parce qu’elle n’était pas trop…

Elle n’avait pas de bonnes ondes.

Les autres le sentaient aussi.

Personne ne lui parlait.

Et elle ne parlait à personne.

Moi je…

Je parlais qu’à Syd…

Quand j’étais réveillé.

Doucement.

Pas toujours cohérent…

Quand je ne faisais pas que…

La caresser…

Ou enfouir mon visage contre…

Son ventre…

Ou dans son cou.

Quand on était descendu…

De l’avion…

Je n’étais pas encore bien réveillé

Laissant Syd me guider.

Lui tenant la main.

Mer perdant un peu au milieu.

De la foule qui nous accueillit.

Restant figé quelques secondes.

A cause du bruit.

Des chants qui…

Qui se mélangeaient à mon…

A mon bruit de fond habituel.

Evitant les regards.

Serrant un peu plus sa main.

Jusqu’à ce qu’elle…

Me sorte de là.

Pour aller dans une voiture.

Je soupirai fort.

Soufflai pour…

Diminuer les battements de mon cœur.

Sur scène…

C’était différent.

Sur scène…

Je ne voyais que mon piano.

La musique aidait.

Syd écrivit encore dans la voiture.

Je lisais par-dessus son épaule.

Soulignant du doigt quand…

Quand j’aimais bien une phrase.

Puis on arriva à l’hôtel.

Et je dis à Syd.

-Je voudrais aller dans la chambre. Juste aller dans notre chambre.

Je bégayais moins.

Avec le traitement.

Je ne parlais pas plus.

Mais je bégayais moins.

Les voix étaient moins..

Forte…

Présentes.

Oppressantes.

Mais je devais…

Faire très attention.

Et pour le reste…

Moi et Syd…

Notre intimité dépendait…

Vraiment des effets des médicaments.

Mais on commençait…

A s’adapter aux phases…

Les phases où les médicaments…

M’endormaient.

Celle où ils…

Me transformaient en zombie.

La phase stable.

Quelques heures où j’étais…

Presque normal.

Puis la phase descendante…

Plus dangereuse.

Avant une nouvelle dose.

En arrivant dans la chambre.

J’étais au début…

De la phase stable.

Fatigué.

Mais stable.

Regarde, David, les serviettes !

Il n’y avait que la concentration…

Qui merdait un peu.

Le concert n’était que demain…

Demain soir.

C’était ce que Howard avait dit.

Tu me vois commencer à les ranger comme ça à la maison ?

Je souris.

En voyant les cygnes.

Penchai ma tête.

M’approchai…

Pour les regarder de plus près.

-Ça prendrait trop de temps.

Je touchai le bec…

D’un des cygnes…

Avant de m’asseoir sur le lit.

Et de regarder Syd.

Qui se mettait à l’aise.

Rigolai quand elle…

Quand elle laissa tomber son soutien-gorge…

Par terre…

C’était un très long vol. J’ai eu l’impression un moment que nous ne finirions jamais par arriver.

Je penchai la tête.

Fronçai les sourcils.

-Ça m’a pas semblé si long.

Je me tournai vers l’un des cygnes…

Puis me laissai aller en arrière.

Sur le lit.

Touchant du bout de l’index.

Le bec d’un des cygnes.

-Les oiseaux…

Les oiseaux ne lisent pas dans les pensées.

Je passai mes deux mains…

Sur mon visage.

Bon… il est 18h à Los Angeles ça veut donc dire… attends… 18 plus 17h 12…13…14… il est 11h du matin ici, enfin… je crois !

Je regardai ma montre.

Puis l’horloge…

Sur un des murs de la chambre.

Que je pointai à Syd.

-11 heures… ouais… C’est juste…

C’était plus simple.

De regarder sur une horloge australienne.

Je regardai encore ma montre.

-Je peux pas… Je ne peux pas changer l’heure sur le mienne. Les alarmes ne seront plus juste si… je le fais.

Je laissai retomber mon bras.

Le long de mon corps.

Comment tu te sens mon amour ?

Heu…

-Heu… Je ne sais pas… Pas mal…

Je tournai la tête…

Pour lui sourire.

Tendis la main vers elle.

Pour qu’elle vienne.

Pour qu’elle vienne près de moi.

Quand elle me rejoignit…

Je la laissai se placer.

Sur moi…

Passai mes mains sous son haut…

Elle n’avait plus de…

Plus de soutien-gorge…

Sa peau était douce.

Chaude.

Je la caressais doucement.

Je fis une moue de réflexion.

Mon regard…

Pas tout à fait fixe.

-Comment tu te sens toi ? Pourquoi on irait pas… visiter la salle de bain ?… Je crois que j’ai besoin d’une douche… un bain…

Une main quitta la douce…

La douce peau de Syd.

Pour masser ma nuque.

Mes yeux un peu…

Un peu plissés…

-J’ai des courbatures… à cause de l’avion…

Ou parce que…

Je me suis beaucoup crispé.

Je ne sais pas.

@ Billy Lighter

Je suis comme une petite gazelle qui bondit tout partout dans la chambre en la découvrant, émerveillée et amusée par les choses mises à notre disposition, comme les serviettes pliées de façon à ce que nous voyons deux cygnes face à face, bec contre bec.

Ça m’amuse  alors que je regarde David pour lui demander si ça serait sympa que j’apprenne à les plier de cette façon à la maison. Ça prendrait effectivement beaucoup trop de temps et beaucoup trop d’espace dans mes armoires.  Je suis déjà ailleurs dans la chambre et lui, il observe les serviettes, les touchant du bout du doigt comme s’il risquait d’en tuer un s’il pressait trop fort.

Je continu mon investigation de notre suite tout en retirant mon soutien-gorge sans même retirer mon haut, le laissant tomber sur le plancher. L’effet de se retrouver les seins libres est complètement divin ! C’est toujours la première chose que je vais en rentrant du boulot. Le soutien-gorge saute tout comme mes chaussures et mes chaussettes, je retire même mon pantalon et reste en t-shirt et en culotte pour le reste de ma journée.  

J’esquisse un sourire qui veut tout dire parce que pour David, le vol n’a pas sembler trop long. C’est fort probablement parce qu’il en a dormi une longue partie ! Je ne lui en veux pas. En ce qui me concerne, j’étais trop  captivée parce tout ce qui se passait non officiellement autour de moi pour m’endormir.  Loin de faire une Amon Sorensen de moi-même, il m’était tout de même difficile de ne pas mettre sur papier ce que je pouvais observer.

Mon cerveau fonctionne plus ou moins bien. Disons qu’il me fait comprendre qu’il serait peut-être temps que je le mette à ’’off’’ sauf que je presse encore les derniers neurones actifs pour calculer l’heure qu’il est avant de me taper sur le front et de rigoler quand David me fait remarquer qu’il ne me suffisait que de regarder l’horloge sur le mur.  Je lui tire la langue en rigolant avant de lui expliquer que je n’avais fait ça que pour voir s’il était attentif.

- Vaut mieux ne pas toucher à ta montre. De toute façon, décalage où non, les créneaux horaire pour ton traitement demeurent les mêmes.

Son corps s’habitue petit à petit à un certains rythme. Déjà que nous devons lui imposer un tour de grande roue de 17h, il me semble plus sage de garder une certaine stabilité.

Davis sur notre lit et moi sur le canapé lui faisant face, je lui demande comment il se sent. Ce n’est pas rien, être déboussolé, trimballé de ville en ville, ne pas pouvoir se planter les pieds plus que quelques heures avant de repartir.

- Pas mal…, répétais-je tout bas, pour moi.

J’imagine que c’est un pas mal positif puisqu’il me tend la main pour que je le rejoigne sur le lit.  Je ne me ferai pas prier.  Je me lève en replaçant mon haut sur mes hanches puis je grimpe sur le lit et remonte sur David jusqu’à ce que mon visage arrive à la hauteur du sien et que du bout de mon nez, je puisse effleurer le sien.

Il me fait frissonner en me caressant sous mon haut.  J’essais de ne pas ne faire de faux espoirs, de vivre uniquement le moment présent et de savourer chacune de ses caresses au maximum.

- Je vais bien mon amour…

Je vais réellement bien quand je peux me retrouver dans ses bras.

Je vais encore mieux quand il me propose une douche, un bain plutôt pour l’aider à relaxer, à se défaire des courbatures qu’il s’est prit à dormir en toute sorte de position toutes plus inconfortables les unes que les autres.

- Allons-y !

Je me relève non sans l’avoir embrassé avant. Un baissé passionné mais empreint d’une douceur infinie. Je glisse ensuite mes mains dans les siennes et l’amène avec moi jusque dans la salle de bain. Sur une petite desserte, plusieurs flacons sont mis à notre disposition.   Shampooing, savon pour le corps et différents bain mousse.

- Lavande…

J’adore la lavande d’autant plus que cette fragrance à pour particularité d’aider à la détente, exactement ce que nous avons besoin tous les deux. J’en fais  donc couler dans le bain après avoir ouvert les robinets et ajuster la température de l’eau. Ensuite, je me tourne vers David et l’aide à se défaire de ses vêtements avant de moi-même me dénuder.

Allez savoir pourquoi, je ressens une certaine nervosité, comme si nous en étions à notre première fois alors que non. Nous n’en cumulons pas des centaines mais nous n ‘en sommes tout de même pas à nos tous débuts…

En fait, je crois que c’est la peur qui me ronge. Une peur injustifiée qui me laisse toujours penser que c’est peut-être la dernière fois. Certaine choses ont laissées des traces. Seul le temps  aidera à ce que David et moi passions par-dessus.

Je l’enlace et recule jusqu’à devoir entrer dans la baignoire remplis d’eau chaude et de mousse au délicat parfum de lavande. David assit, je m’installe derrière puis en passant mes jambes autour de sa taille et je comment à lui masser le dos et les épaules minutieusement.

@ Billy Lighter

Je rigolai quand Syd…

Me tira la langue.

Puis je lui souris.

Quand elle dit que…

C’était juste pour voir si…

Si j’étais attentif.

-Je suis ici. Avec toi.

Pas ailleurs.

Pas pour l’instant.

Les voix en bruit de fond.

Rien qui voyage dans les coins…

De mes yeux.

Pas d’envie malsaine.

Qu’une seule envie saine.

Les médicaments ont beaucoup.

Beaucoup d’inconvénients.

Je passe des heures à somnoler.

A ne rien dire.

A être juste plus ou moins tranquille.

Mais il faut passer par là.

Juste pour arriver dans la phase.

Où je suis maintenant.

Vaut mieux ne pas toucher à ta montre. De toute façon, décalage où non, les créneaux horaire pour ton traitement demeurent les mêmes.

Ok…

-Ok.

Mais d’un autre côté.

Il y a comme une partie de moi.

Qui se sent bridée.

Sans les médicaments.

J’entends des voix.

Mais aussi…

Beaucoup de musique.

Des nouvelles mélodies.

Pas avec le traitement.

Mais en gros…

J’allais « pas mal ».

Et Syd…

Je vais bien mon amour…

Je lui souris.

Caressant sa peau douce.

La pointe de ses seins.

Sous son haut.

Elle était…

Hésitante…

Un peu.

Comparé à avant où elle.

Où elle sautait sur moi.

Peur d’être déçue.

Peut-être.

Sûrement.

Le Dr. Storm a dit.

Qu’on devait prendre le temps.

Un jour on saura mieux.

Quand c’est le moment…

Ou pas.

Moi je sais que là ça l’est.

Mais elle ne sait pas encore le ressentir.

Pas encore.

On peut aller dans la douche.

Ou dans le bain.

J’ai besoin de me détendre.

J’ai envie d’être avec Syd.

Allons-y !

Elle m’embrassa.

Je fermai les yeux.

Soupirai d’aise.

Et sentis ses mains.

Dans les miennes.

Pour la suivre dans la salle de bain.

Lavande…

Je jouai à…

A l’effleurer.

Pendant que l’eau coulait.

Qu’on se déshabillait.

Son dos…

Le creux de ses reins.

Ses seins.

Jusqu’à ce qu’on soit…

Complètement nus.

Alors je montai dans la baignoire.

Et Syd vint derrière moi.

Je pouvais caresser ses jambes.

Pendant qu’elle me massait.

Et que mes yeux se révulsaient…

De plaisir.

Laisser ma tête…

Tomber en avant.

Et mes muscles endoloris.

Rouler sous ses doigts.

Marmonnai…

-Je me…

…hais…

Je me hais.

A cause de la douleur.

Qui me laisse jamais.

Comme les voix.

C’est seulement un bruit de fond parfois.

Mais parfois ça hurle.

Heureusement…

Syd était là…

Et me faisait du bien.

Je glissais mes doigts sur…

Sur ses mollets…

Ses cuisses…

Aussi haut que je pouvais.

Sous l’eau…

Et je la sentais tout contre moi…

Dans le creux de mes reins.

Contre mes fesses.

Plus chaude que l’eau.

-Syd…

Je parlais doucement.

Les yeux fermés.

J’avais les idées plus claires.

Aussi claires que je pouvais.

Alors je pouvais.

Discuter un peu.

-Tu as une famille, toi ? Qui t’attend.. ? A Los Angeles… Oou ailleurs ?

Qui es-tu, Syd ?

@ Billy Lighter

Où j’en suis dans ma tête par rapport à mon couple, à cette image de ménage à trois qui, maintenant que le voile à été vraiment levé, prend beaucoup plus de place que ce à quoi j’ai cru faire face avant. Où je me situe avec mes désirs de femme par rapport à la réalité de mon petit ami ?

Le Dr. Storm a dit beaucoup de chose.

Il a surtout fait en sorte de nous centraliser en plaçant la schizophrénie entre nous deux. En sommes, je me sens comme si je devais faire le deuil de ma folie passionnée, celle qui me poussait avant à glisser ma main entre les cuisses de David pour l’allumer, discrètement, alors que nous nous trouvions à table avec les autres. Ça me freine dans ma spontanéité, je ne me laisse plus aller parce que c’est devenu comme une lumière d’alarme qui me freine en m’obligeant à me demander si, tout d’abord, c’est un bon moment pour ça.

Tout ce processus m’enfonce encore plus dans mon impression d’être une salle menteuse et une égoïste. Parce que j’ai dit à David que le sexe était un bonus, que je l’aimais et que je pouvais prendre ce qu’il me donnait et m’en contenter alors qu’au fond, non. Enfin si ! Je l’aime  et dormir dans ses bras, pouvoir l’embrasser et surtout, partager mon quotidien avec lui me comble mais…

Je suis égoïste parce que je ne peux m’empêcher d’espérer. De rêver le voir me saisir par les hanches et me prendre sans préambule, simplement parce que lui en avait envie, parce qu’il était excité et n’aurait pas du attendre.

Evan.

Ça me reprends, encore, et de plus en plus fort, sans que je le veuille. C’est juste là, dans ma tête et ça refuse de me quitter alors…

…alors je me réjouis en me disant qu’au moins ici, je ne risque pas de tomber dessus, parce que Los Angeles parfois ressemble plus souvent qu’autrement à un très gros village dans lequel on croise toujours quelqu’un que l’on connait où qui nous connait.

C’est toujours plus fort encore quand je me retrouve dans les bras de David. L’impression d’être sur les freins et de ne pas savoir comment ni quand je pourrais me laisser vraiment aller. J’en suis donc deux fois plus heureuse quand il me propose une douche, mieux un bain à deux pour se relaxer.

Dans la salle de bain, c’est comme un effet de ralentit alors que l’on se  déshabille s’aidant à certain moment, s’effleurant quand c’était possible de le faire et chaque fois que les doigts de David entrent en contact avec ma peau, elle s’électrise, elle vibre et s’hérisse.

J’ajoute à l’eau, un soupçon de mousse à la lavande qui embaume déjà la salle de bain de son délicieux parfum. David enjambe la baignoire en premier et je m’installe derrière lui autant pour le masse et le caresser tout en passant mes jambes de chaque côté de son corps .

J’aimerais croire que nous retrouvons, que nous nous retrouvons, en rebâtissant une complicité qui n’avait alors que ses fondations.

Je l’aime et je veux que ça fonctionne.

Je l’aime et j’ai besoin de lui.

Je presse l’éponge d’une main  le long de sa colonne en faisant gicler l’eau qui coule le long de son dos avec une traînée de mousse et de l’autre, je caresse sa nuque et ses cheveux en bougeant mes doigts délicatement.  Je me concentre sur ce que je fais sans toutefois réfléchir. Je le fais parce que c’est aussi bon et agréable pour moi de le faire que pour David, j’en suis certaine.

Le moment est parfait.

L’instant et unique.

- Oui, chéri ?

J’avais les yeux fermés, trop prise dans ce moment entre nous, profitant de la détente, respirant la délicieuse odeur aux propriétés apaisantes.

- Mes parents vivent à Calgary, au Canada.  Il y a longtemps que je ne les ai pas vu mais je les appels régulièrement… du moins, j’essais.  Ils m’ont toujours soutenue et encouragé. Ils t’adoreraient ça ne fait aucun doute.

Ils seraient probablement un peu inquiets.  Ce sont des parents, ce sont leur rôle.

La question de David me fait réaliser que mes parents me manquent.

- J’aimerais te les présenter, tu te sentirais prêt à ça ?

Je penche ma tête sur mon épaule, sur la gauche en m’avançant, ma poitrine contre le dos de David et lui embrasse l’épaule.

- Et ta famille, mon amour ?

@ Billy Lighter

Les yeux fermés.

Je profitais de…

Syd…

Et d’un relatif silence.

Les voix en bruit de fond…

Les caresses de Syd…

Ans mon dos…

Dans ma nuque.

Je soupirais souvent.

Respirais…

De plus en plus lentement.

Dans l’eau chaude.

Il ne faut pas que je m’endorme !

Je rouvris les yeux.

Regardai autour de moi.

La salle de bain…

Belle…

Grande…

Calme…

La vapeur qui montait de l’eau chaude.

Et dessinait des…

Des visages…

Des animaux…

Des…

Je secouai un peu la tête.

Clignai des yeux.

J’avais posé une question, non ?

Mes parents vivent à Calgary, au Canada.

Je ne savais pas ça.

Je ne savais pas grand-chose.

J’aimais Syd.

Mais je ne savais pas…

Pourquoi…

Ni qui elle était.

Peut-être parce que…

Je ne sais déjà pas très bien…

Qui je suis moi.

Et ça n’a rien à voir…

Avec ma famille.

C’est dans ma tête…

Il paraît.

Je caressai la cuisse de Syd.

De sa fesse sur le côté…

Jusqu’à son genou.

Et retour.

En l’écoutant.

J’ai envie d’elle…

Ça aurait été plus facile…

Si elle s’était placée devant…

Hein ouais, Davey ?

Je trouverai un truc…

Ils t’adoreraient ça ne fait aucun doute.

Je souris…

Tournai la tête…

Pour essayer de la voir.

Mais j’y arrivais pas…

L’eau qu’elle faisait couler.

Dans mon dos me faisait…

Frissonner et je…

J’aimerais te les présenter, tu te sentirais prêt à ça ?

Je hochai la tête.

-J’aimerais ça…

Ma nuque se détendait…

J’avais presque envie de…

De juste posé ma tête.

Contre le bord de la baignoire.

Mais finalement.

Quand je sentis la poitrine de Syd.

Contre mon dos…

Ok…

Et ses lèvres contre mon épaule.

Et ta famille, mon amour ?

Alors j’enlaçai mes doigts…

Dans les siens…

Et guidai sa main…

Pour qu’elle comprenne…

L’effet qu’elle me faisait…

Plus bas que le bas de mon ventre…

Je frissonnai.

Tremblai…

Et soupirai de plaisir.

Doucement…

Ma famille ?

-Howard est… juste dans la chambre à côté… Et tu es ici.

Je tournai la tête.

Cherchai son regard.

Ses lèvres.

Les embrassai.

Puis répondis quand même.

Vraiment.

-Mes parents sont à Los Angeles… Ne t’arrête pas, Syd…

N’arrête pas de me…

De me caresser…

J’avais tellement peur…

Que ça cesse…

-Mmmm haaan… je crois… Qu’ils sont à Los Angeles… Je ne les ai pas… non plus vu depuis longtemps.

Le plaisir…

Me détendais encore plus…

Enfin…

Ça dépendait quoi…

Et ça m’empêchait de…

D’être touché par ma propre histoire.

-J’ai été… Syd… J’ai été adopté quand j’avais 7 jours. Mes parents ont tout fait pour moi… J’étais aimé et…

Je fis un mouvement de…

De la main…

A hauteur de ma tempe.

Les yeux fermés.

-Jusqu’à ce que quelque chose…

Plante ses griffes…

Dans mon crâne.

Et s’accroche.

Je renversai ma tête en arrière.

Contre l’épaule de Syd.

Mes yeux se révulsèrent.

De plaisir.

Mais je continuai…

Dans un râle.

-Ils ont… ils ont cru que j’étais un junkie…

Que je faisais n’importe quoi…

A cause de la drogue.

Je haussai les épaules.

Respirant plus fort.

Plus vite.

-Je veux dire… J’en suis un, je sais ça… mais… mais je l’étais pas… à ce mom… moment-là…

C’est dans la rue que…

Que j’en ai pris…

Pour la première fois.

Avec d’autres garçons qui…

Qui avaient été…

-Foutu dehors… ils m’ont… Syd…

Je gémis plus fort…

Et me retournai dans la baignoire.

A quatre pattes…

Pour lui faire face.

Et l’embrasser…

Et glisser à mon tour ma main…

Entre ses cuisses…

Sous l’eau.

Puis je laissai la place à mon sexe.

En m’accrochant à deux mains.

Sur les bords de la baignoire.

@ Billy Lighter

Ma famille adorerait David tout simplement parce qu’ils verraient à quel point j’en suis amoureuse et ça suffirait à mes parents qui n’ont jamais voulu autre chose mon bonheur.  Je nous vois bien, devant un barbecue, entrain de discuter, tous les quatre, rigoler en se racontant telle ou telle anecdote.  Puis ma mère me prendrait un peu à l’écart et nous parlerions de choses de femmes.  Et mon père et David, de leur passion commune. Mon père est un grand amateur de sport. Il va voir un match des Flames chaque fois qu’il le peut.

C’est un peu con, mais à cette vision, l’image de David s’efface un peu et celle d’Evan s’y superpose.  

Je crois en fait que ma mère s’inquièterait de ce ménage à trois, que mon père serait perplexe tout autant mais qu’il ne dirait rien, simplement par respect pour moi et mon jugement mais qu’il n’en penserait pas moins.  Je crois que, sans dire que David est un mauvais choix, peut-être n’est-il pas le bon.

Je refuse tout de même d’y croire, parce que je l’aime et que ça devrait suffire au-delà de tout le reste. Ça devrait être tout ce qui compte, non ? Et le reste, nous allons nous y ajuster, comme l’a dit le Dr. Storm.

Je retourne la question à David. De toute façon, je suis  meilleure pour les poser que pour y répondre et moi aussi j’ai envie d’en savoir un peu plus sur lui. Mais avant d’y répondre,  David vient prendre ma main et la ramène par devant lui, jusqu’entre ses cuisses.  Je ne m’attendais pas à sentir son érection, de pouvoir le caresser, même.  

C’est comme si…

Comme si j’avais mit tout ça de côté sous prétexte que le temps allait faire son œuvre et non pas des effluves de lavande. Ce soit être à cause de la lavande.  Je penche la tête vers l’avant, mon front contre le haut de son dos, me pressant à lui autant que je le peux, pour me donner plus de  facilité pour le branler.

Il m’a manqué ! Au point ou j’en pleure presque, juste parce que je peux le caresser et ça me fait surement autant de bien qu’à lui en ce moment.

Sa famille, maintenant, elle est composée de moi et d’Howard Stone.

Puis je relève la tête quand je crois qu’il se retourne, pour l’embrasser.

- Non je ne vais pas…  David… oh, David !

C’est moi qui vais jouir, juste parce que c’est trop bon de pouvoir le masturber. Sentir ton sexe glisse entre mes doigts, sous l’eau.

J’en perds presque le fil de ce qu’il me raconte, ç devient presque indécent d’avoir une telle conversation en ce moment précis alors que je peux presque sentir l’orgasme vriller sa verge et la rendre encore plus dur et gonflée.

De la drogue à l’abandon, mauvais diagnostiques et  je sais plus quoi…

- David…  Mmh !!!

J’en retiens un cri de surprise quand il s’arrache à moi pour se retourner et m’initier au même plaisir avant  de me prendre, là, dans cette baignoire aux effluves de lavande. Je m’accroche au rebord  de la baignoire, puis aux poignets de David, cambrant comme je le peux des hanches et referme les jambes que je tenais béantes ouverte quand il s’est retourné, derrière lui.

L’eau remue dans la baignoire par la force de ses coups de reins.

C’est surprenant et inusité.

Inattendue et terriblement bon.

Quelque part, de la musique parvient à mes oreilles. Je crois que quelqu’un a décidé de faire la fête pendant qu’ici, David me fait ma fête.

- T’arrête pas !!! Tu vas… je vais… David !!... Jouir !!!!

@ Billy Lighter

David !

Daaaaaaaaaaaaavid…

J’essayais d’expliquer…

J’essayais aussi.

Tu parles tout seul.

De l’aimer…

De profiter…

Comme le Dr. Storm l’avait dit.

Elle ne t’écoute plus !

Du moment où je pouvais le faire.

Je voulais répondre à sa question.

Je voulais lui faire l’amour.

Je faisais les deux en même temps.

De peur que…

Dans le quart d’heure qui suivrait.

Je ne puisse plus faire…

Soit l’un…

Soit l’autre…

Voire aucun des deux.

Ni parler.

Ni faire l’amour.

DAAAAAAAAAAAAAAAAAAAVID !

David… oh, David !

Elle n’en a rien à foutre.

Elle s’en fout de toi.

David…  Mmh !!!

Je m’étais retourné dans la baignoire.

Pour lui faire face.

L’embrasser.

La prendre…

Une fois que j’avais dit…

Tout ce qu’il y avait à dire.

IL ÉTAIT TEMPS !

Parce que tout ce qui lui importe…

C’est pas que tu sache parler, Davey !

J’y allais fort…

Parce que les voix me rattrapaient.

Parce que je voulais les faire taire.

Je gémissais de plaisir.

Grognais de rage…

De détermination.

Qui tu es…

Elle s’en fout.

D’où tu viens, David.

Elle s’en fout.

T’arrête pas !!!

Ses jambes étaient serrées.

Autour de ma taille.

J’avais chaud.

L’impression d’être encore…

Plus chaud que l’eau.

C’était bon.

L’eau déborda un peu…

Sous mes derniers assauts.

Tu vas… je vais…

Est-ce que c’est ça, l’amour ?

Est-ce que c’est juste ça ?

Elle se fout du reste David.

Et c’est con…

Vu que tu n’es opérationnel…

…qu’un jour sur trois…

David !!... Jouir !!!!

La prochaine fois que…

Tu veux parler, David…

Parle à ton médecin.

Lui, il t’écoutera.

Je m’accrochai à la baignoire.

Donnai un dernier coup.

Vins en elle…

Essoufflé…

Trempé…

Puis me laissai…

Doucement aller contre elle…

Dans ses bras.

La prochaine fois que tu veux parler…

N’emmerde pas Syd avec ça.

Parce qu’elle s’en fout.

Ok…

J’enfouis mon visage.

Dans le creux du cou de Syd.

Repris mon souffle doucement…

Bizarrement placé dans la baignoire…

Entre ses cuisses.

-Je suis d-désolé… Je parle tout seul…

Ouais…

A l’avenir, Davey…

Contente-toi de la sauter régulièrement…

Et elle oubliera même que tu es malade.  

Parce que le reste, David.

Elle s’en fout.

@ Billy Lighter

Ce qui se passe dans cette baignoire est si soudain que ça me laisse complètement sans voix, enfin, façon de parler puisque je gémis sans retenue uniquement en le caressant. C’est si bon de le sentir entre mes doigts, se gorger de plaisir, palpiter et réclamer son dû que j’en oublie tout ce qui se passe autour.

Je devrais être plus attentive, je veux l’être.  Mais le désir l’emporte rapidement sur tout le reste et quand il se retourne et me prend, j’abandonne toute résistance subsistante et me laisse emporter par un tsunami de plaisir jusqu’à l’orgasme. L’eau se répand même sur le parquet de céramique de la salle de bain.

Puis tout redevient calme.

Presque trop rapidement.

David se laisse aller sur moi, m’enlace, l’eau remonte légèrement et moi, je refuse de lâcher prise, gardant l’étreinte de mes bras et de mes jambes autour de lui.

- Je t’aime, David.

Mon souffle est court, ma tête tourne.  Je suis comblée, amoureuse, heureuse.  Je fronce des sourcils, confuse quand il me dit être désolé de parler tout seul.

Ça me choque, quand même.  Il m’aurait maintenue la tête sous l’eau à deux mains que je n’aurais pas été plus confuse.

- Tu ne… David, tu ne parles pas seul je… je ne m’attendais pas à ça mais je veux savoir, je veux tout entendre ce que tu as à me dire, mon amour.

Voilà comment nous passons de l’instant parfait à celui du malaise venu de je ne sais où.
C’est devenu épisodique, voir rare qu’on puisse faire l’amour que j’en ai perdu le fil, je le regrette maintenant.

J’allonge mes jambes et les ramènes dans la baignoire pour m’appuyer et le forcer à se lever pour que je puisse moi-même sortir de l’eau.  Le plancher me semble horriblement froid en comparaison avec le cocon sécurisant dans lequel nous étions, dans la baignoire.

- J’ai envie de tout savoir de toi, tout ce que tu as envie de me dire. C’est important pour moi David, de te connaître.

Je prends ses mains dans les miennes et caresse l’intérieur de ses paumes avec le bout de mes doigts, puis je m’approche pour l’embrasser tendrement et, quand le baiser prend fin, je me sèche et m’enroule dans l’essuie de bain.

- Nous pourrions commander à manger et s’installer pour un pique-nique au lit et se coller tout en mangeant et discuter, tu en penses quoi ?

Je me sens horriblement coupable.

Ça s’ajoute au sentiment d’égoïsme qui  plane toujours au dessus de ma tête comme un mauvais présage. Un jour, je vais finir par hurler et je hurlerai si fort que tous les nuages gris vont éclater. Il va pleuvoir pendant des jours mais ensuite, tout sera fini.

@ Billy Lighter

♫

I've got a little black book with my poems in
Got a bag with a toothbrush and a comb in

Je t’aime, David.

L'amour, c'est quoi?

Quand est-ce que c'est...

Quand est-ce que ça dépasse...

Le sexe.

Les caresses.

?

When I'm a good dog, they sometimes throw me a bone in

Je parle tout seul.

J'ai parlé tout seul.

Syd n'a pas besoin...

De savoir.

Elle a juste besoin.

De moi.

I got thirteen channels of shit on the T.V. to choose from

Que je lui montre.

Que je l'aime.

J'aime ça aussi.

Faire l'amour avec elle.

Et c'est tout?

Non.

Pas pour moi.

Je me sens mieux avec Syd.

Je crois.

Je savais maintenant...

Qu'elle venait de Calgary.

Que ses parents lui manquaient.

Qu'elle aurait voulu...

Me présenter.

Me les présenter.

C'est ma faute.

Tout est de ta faute, David.

Je n'aurais pas du...

Pas du la caresser en parlant.

Mais je ne voulais pas non plus.

La décevoir.

MOUHAHAHA!

Trop tard, David.

Elle avait à nouveau.

Ce regard.

I got amazing powers of observation

Que je fuis directement.

Tu ne… David, tu ne parles pas seul je…

Tiquant un peu.

Un œil qui cligne.

La commissure des lèvres prise...

D'un spasme.

J'avais voulu répondre à sa question.

Lui donner satisfaction aussi.

Lui faire l'amour.

Avant que...

When I try to get through
On the telephone to you
There'll be nobody home

Je cachai mon visage dans son cou.

The Army.

Sentis ses jambes se desserrer.

Autour de moi.

L'étreinte finir.

Got a grand piano to prop up my mortal remains

Pourquoi j'entends The Army?

J'aurais...

J'étais bien…

J'aurais voulu rester comme ça...

Longtemps.

Mais elle me poussa.

Me força à me redresser.

A m'éloigner.

Non...

A nous désunir.

I've got wild staring eyes
And I've got a strong urge to fly
But I got nowhere to fly to

C'est pas The Army.

GAME OVER, DAVEY!

Tu aurais dû la boucler tout court!

Elle n'est pas triste quand tu la fermes.

C'est Sniper.

Je frissonnai de froid.

En sortant de la baignoire.

Je baissai la tête…

Le regard...

Ooh, babe when I pick up the phone
there's still nobody home

Lui offrit les paumes de mes mains.

Quand elle les caressa.

Fermai les yeux.

Quand elle se dressa.

Pour m'embrasser.

Lui rendant son baiser.

Timidement.

Doucement.

Combien de temps?

Combien de temps il me reste?

Avant que...

La concentration...

La fluidité dans mes paroles.

S'évapore?

Combien de temps?

Avant que je ne reparte?

Je laissai...

Je la laissai...

Parce qu'elle s'éloigna.

Pour se sécher...

Se cacher dans une serviette.

J'en pris une aussi...

Me séchai mollement.

Nous pourrions commander à manger et s’installer pour un pique-nique au lit et se coller tout en mangeant et discuter, tu en penses quoi ?

-Je t'aime.

Ça répond vachement à sa question, ça...

Je secouai la tête.

Portai la main à mon front.

-Je veux dire...ok...pique-nique dans le lit. Ok.

Je fermai les yeux.

Pris une inspiration.

Enfilai mon jeans.

Juste mon jeans.

J'ai trop chaud.

Et sursautai...

Quand ma montre bipa.

-Merde...

Je soupirai.

Repris la montre.

Sur le lavabo.

Eteignis l'alarme.

Puis suivis Syd dans la chambre...

Dans ma valise...

Je trouvais mes médicaments.

Puis regardai les cachets.

Dans les paumes de mes mains.

Combien de temps?

-Que... Qu'est-ce que tu veux... Savoir...?

J'ai déjà...

Déjà presque tout dit, non?

Je me tournai vers elle.

-Comme en interview?

On fait comme en interview?

Puis marchai vers le lit...

Mes médicaments dans mon poing.

Personne n'en a rien à foutre de toi, David...

Mais elle...

Tu sais ce qu'elle veut savoir, Davey?

Combien de temps d'autonomie...

Petit sextoy?

I've got a pair of Gohills boots
But I got fading roots

@ Billy Lighter

Il y a une marrée entre David et moi, qui nous entraine petit à petit vers des rives séparées. Je me rends compte que même si je nage à contre courant, mes efforts demeurent improductifs et sauf m’épuiser, ils ne donnent absolument rien.

Encore une fois, j’ai la certitude d’avoir déçu David, cette fois, non pas avec mes attentes  oppressante mais parce que je n’ai peut-être pas été aussi attentive qu’il l’aurait voulu alors qu’il s’ouvrait à moi.

Pourquoi ne pouvons-nous pas vivre un moment intime de couple qui s’aime puis un autre de couple qui partage ? Pourquoi faut-il que nous vivions nos moments importants en vrac plutôt que de les vivres pleinement, séparément ? C’est ce que je ressens en ce moment alors que je me sèche, en sortant de la baignoire et que le mot déception semble  marquer le front de David comme un enseigne au néon le ferait.

J’ai entendu ce qu’il m’a dit.

Mais je n’ai pas réagit, sauf à ses gestes envers moi, en moi, qui ont prit le dessus sur tout le reste parce que, aussi humblement qu’humainement, j’en avais besoin, même si je me convainquais que nous n’avions pas besoin de ça pour être heureux.

Nous n’en avons pas besoin, effectivement.

Pas tout le temps, pas tous les jours.

Il y a tellement de façon de se montrer son amour. Par de petits gestes, par des paroles pas si anodine du genre de ‘’ Merci, je l’apprécie’’.

Alors pourquoi en dedans de moi, je me sens comme si je venais de passer complètement à côté de quelque chose ?

Je veux racheter le coup, initier la conversation à nouveau, en proposant un diner tout simple, sur notre lit. Un truc à faire monter à notre chambre et à manger avec les doigts, sans cérémonies.

Juste lui et moi.  

Et il me répond.

Tout simplement, tout comme ça, qu’il m’aime.

- Je t’aime aussi David.

Je l’aime lui, tout entier.

Comme il est, au-dedans et au dehors.

Mais je l’avoue, j’ai besoin de temps pour me calibrer.

Pour accepter.

Tout comme chaque jour, il apprend à concilier et à adapter sa réalité au quotidien. Nous sommes un couple, deux êtes différents avec des besoins et des attentes différentes.

Et nous sommes un couple qui a besoin de temps.

Je lui souris et vais l’embrasser encore, quand il accepta l’idée du pique-nique.

Et je sursautais aussi quand sa montre sonna. C’est comme si elle venait de nous replonger dans ce que nous venions à peine de nous sortir.  Cependant, ce bip redondant est vital et il faudra qu’on s’habitue tous les deux à l’entendre.

Comme l’horloge de mon grand-père, quand nous allions dormir là pour le premier de l’an. Chaque nuit, chaque heure, j’attendais et appréhendais le coucou qui allait enchaîner  les ‘’dong!’’. Je maudissais cette horloge parce qu’elle me rappelait toujours que le temps file.

Le temps qui passe, ne reviendra jamais.

Jamais.

Je cherchais les menus de l’hôtel pour me faire une tête sur les choix proposés puis regardais David qui semblait ne plus savoir comment orienter la conversation qu’il avait pourtant initié dans la baignoire.

- Non, pas comme une interview, mais comme une discussion de couple, mon amour. Je veux tout savoir de toi parce que pour moi, tout ça est important.

On toque à notre porte, ça résonne dans ma tête.

Je crois que, finalement, David et moi ne sommes simplement pas dû pour être raccord. Même avec toute la volonté du monde.

C’est Howard qui nous invites à une fête qu’il a initié avec Peyton et…

- Evan ? Qui ça ?

David et moi ne sommes vraiment pas dû.

Evan n’est pas un roadie de MTI, un employé de l’hôtel, un fan VIP.

Evan, c’est Sniper.

Et il est ici, alors que moi, je suis encore entrain de faire du surplace dans ma tête.

- Tu en penses quoi David ?

@ Billy Lighter

Je t’aime aussi David.

Des mots.

C’est trop facile.

Ou alors.

Ou alors c’est moi qui n’ai pas compris.

Comment ça fonctionne.

Syd a besoin de moi.

Syd a besoin d’attention.

Syd a besoin de sexe.

Syd a besoin d’amour.

Syd a besoin de mes bras autour d’elle.

Syd a besoin de temps.

Syd a besoin de manger.

On fait un pique-nique ?

Ok…

Moi j’avais juste…

Juste besoin qu’elle m’écoute.

C’est trop.

Pendant…

C’est beaucoup trop, David !

Juste deux minutes.

Espèce d’attardé.

Et après…

Après on aurait fait l’amour.

Et après j’aurais pris mes médicaments.

Et après, je lui aurais foutu la paix.

Coupez.

On recommence.

Sauf que…

Sauf que je ne savais pas…

Plus…

Par où recommencer.

Non, pas comme une interview, mais comme une discussion de couple, mon amour.

C’est plus facile…

Si elle m’aide.

Si elle me guide.

Juste…

Juste me dire…

Je veux tout savoir de toi parce que pour moi, tout ça est important.

Par où commencer.

Les couples ne se…

Ne se posent pas de questions ?

Elle ne peut pas me poser de question ?

Comme en interview ?

Parce qu’elle est ma petite-amie ?

Je me laissai tomber sur le lit.

Assis.

Regardai les médicaments.

Dans la paume de ma main.

Soupirai.

Cherchai…

Par où commencer.

Pour moi, tout ça est important.

TOC TOC !

Je tournai la tête.

Vers la porte.

Syd se leva.

Alla ouvrir.

J’entendis Howard.

Dave, Syd… On fait la fête, Peyton, Evan et moi… Vous voulez venir ?

Je laissai tomber ma tête.

En avant.

Dans mes mains.

Mes médocs dans mon poing.

Evan ? Qui ça ?

Evan, c’est Sniper.

Tu en penses quoi David ?

Je pense que ça tombe à pic.

Je pense que tu veux fuir.

Je pense que c’est une bonne excuse.

Je pense que…

Pour moi, tout ça est important.

Ce n’est pas si important.

Je pense que tu t’en fous.

J’enfournai mes médicaments.

Tendis la main.

Pour prendre ma bouteille d’eau.

Les voix ont raison.

J’avalai…

Leponex et Lysanxia.

Baissai les yeux.

-Je pense que je vais mettre un t-shirt et des baskets.

Suivre le mouvement.

Ecouter la musique.

Et me faire oublier.

Ça ne devrait pas être trop difficile.

@ Billy Lighter