Howard était parti au volant de sa Mustang. Je l’avais observé depuis la terrasse du café d’en face où j’étais retourné me poster. J’avais coupé le câble de fin le jour avant mais quand j’étais arrivé pour vérifier s’il était déjà parti ou non, ce n’était pas encore le cas. Le véhicule était toujours exactement là où je l’avais laissé la veille.

Une fois qu’il fut hors de vue, je payai mes consommations et sortis, non sans laisser un autographe à la serveuse qui l’avait demandé en disant qu’elle adorait mon personnage dans Keeping Our Lands… Mais quand elle demanda si on pourrait un jour aller boire un verre ensemble, je lui répondis « non » en souriant. Juste pour voir sa tête dépitée après.

Puis j’avais traversé la rue pour entrer dans l’hôtel et monter jusqu’à la chambre de Peyton. Là, je m’appuyai contre le mur, à côté de la porte d’entrée de sa chambre… Je fermai les yeux et appuyai ma tête contre le mur, à l’affût du moindre bruit qu’elle pourrait faire.

Pendant longtemps, il n’y eut aucun bruit… Mais ma patience était comblée par toutes les façons possibles d’imaginer l’accident d’Howard Stone… L’état dans lequel on le retrouverait… Ses funérailles, sa décomposition dans le cercueil, sous la terre, les vers qui le dévorerait lentement jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien…

Que de la poussière.

Tout ça grâce à moi…

Il commença à y avoir tout doucement du mouvement derrière la porte. Le service d’étage, qui m’avait déjà croisé plusieurs fois et me regardait de plus en plus en biais à chaque fois, finit par me poser la question qui lui brûlait les lèvres.

-Tout va bien, Monsieur Moriarty ?

J’ouvris les yeux et lui souris, mes mains enfouies dans mes poches, toujours appuyé contre le mur.

-Bien sûr. J’attends qu’elle arrête de bouder.

L’avantage de L.A.People, c’était que les gens ne se demandaient pas ce que je faisais là puisque les journaux disaient à demi-mots que nous étions amants. Ce qui était vrai. Je crois. Même si elle était apparemment également l’amante d’Howard Stone…

Je devais réaffirmer ma place.

Le type du service d’étage rigola à ma réflexion et se voulu rassurant autant qu’amusé.

-Aaah les femmes. Quelle malédiction que de ne pouvoir s’en passer…

Mon cousin s’en passe, lui…

Je ne dis rien et il finit par continuer son chemin. Une chance pour moi, quand Peyton ouvrit la porte de sa chambre pour sortir, il n’y avait personne d’autre dans le couloir de l’hôtel. D’un geste vif, je l’attrapai d’une main à la gorge pour la faire reculer dans la chambre, fermant la porte derrière nous d’un coup de talon.

-Je t’ai manqué ?

Et je plaquai mes lèvres sur les siennes.

@ Billy Lighter

Après la visite de Timmy, Howard et moi avons repris là où nous avions été interrompus. À peu de choses près puisque nous étions sur le point de nous endormir quand notre manager avait frappé à la porte de ma chambre. Une nuit à faire l’amour puis dormir, entrelacés, avant de remettre ça encore.  Nous avions fini par émerger le lendemain vers les 11h, pour s’ébattre de nouveau avant qu’il ne doive aller prendre une douche avant de partir.

‘’ Reste encore un peu… ’’

Nous avions rit. Beaucoup. Peut-être à cause de l’alcool, j’en avais pas bu depuis mon agression, mais lui, il carburait qu’à ça. Enfin, au sexe et à ça. Il ne m’en avait pas fallu beaucoup pour que la tête me tourne mais pas encore assez pour lui suggérer de prendre un taxi.

- Tu bois beaucoup trop… ça serait plus sage, non ?

Et là, aussi, nous avions rigolé.  Comme si sage était un aspect de sa personnalité ! Je l’ai embrassé et laissé partir, a contre cœur, incroyable mais vrai, en espérant le voir revenir dès que possible. Je me suis habitué à dormir dans ses bras. Il dégage une telle chaleur et moi, j’ai toujours très froid.

Un équilibre parfait.

Je suis sortie sur la terrasse mais je suis vite retournée dans ma chambre. Parce que le soleil m’a éblouie et donné l’impression que ma tête allait exploser et parce que de toute manière, le stationnement est de l’autre côté et que je n’aurais pas pu le regarder partir, à mon plus grand regret. J’aurais fait des ‘’au revoir’’ de la main jusqu’à le perdre de vu, comme dans les films, le genre de scène à l’eau de rose.

Il m’a fallut prendre une serviette que j’ai passé sous l’eau glacée et me la passer sur la nuque puis le visage pour éviter que je ne m’affaisse sur le sol tant je suis étourdie, tout ça pour une toute petite seconde au soleil.

C’est injuste.

Sans trop savoir comment occuper mon temps, je tourne en rond dans ma chambre, m’enlaçant de mes propres bras alors que je porte toujours le t-shirt d’Howard. À force de toujours lui piquer pour dormir, il avait fini par en laisser un ici plutôt que de toujours partir torse nu ça évite bien des ragots, ça vaut mieux.

Le bar de ma suite manque cruellement de vodka par rapport au reste. Je vais demander de faire changer tout ça et de mettre quelques bouteilles au frais. Et… j’ai faim ! Je voudrais quelque chose de léger, comme une soupe ou une salade.

Le cornet du téléphone contre mon oreille, je fronce des sourcils puisqu’aucune tonalité ne se fait entendre. J’appuie à plusieurs reprise pour raccrocher, comme si ça pouvait ramener la tonalité mais en vain.  Je vais devoir me résigner à sortir de ma chambre si je veux demander qu’on remplisse à nouveau mon bar et me commander de quoi manger.

Le stress de déambuler dans le corridor, de me sentir mal et qu’on puisse me voir vulnérable… j’en ai le sang qui se glace dans mes veines et ma main tremble alors que je tourne la poignée et ouvre la porte. Je n’ai même pas le temps de m’en rendre compte que déjà je suffoque. Le regard démoniaque de River pénètre le mien alors qu’il m’étrangle avant de plaquer brutalement ses lèvres sur les miennes.  S’il continue de serrer, il va me rompre le cou, broyer mes os, m’étouffer dans un baiser funeste.  

Ce sont des secondes interminables avant qu’il ne me lâche et que je tombe sur le sol mollement, comme une poupée de chiffon. Je porte alors les mains à ma gorge, douloureuse, je tousse, je crache, j’aspire l’air la bouche grande ouverte mais respirer me fait maintenant mal. Plus que ma tête dans laquelle la peur gronde et fait vibrer mes tympans.

- R…R…Ri…ver.

Ma voix est rauque, cassée, brisée.

Je l’ai oublié… avec tout ça… après l’agression, ma convalescence, les retrouvailles imprévues et inavouables avec Howard, River, n’existait plus dans la tête. Pourtant il faut que je lui réponde. Il n’est pas venu ici pour rien…

- Oui, bien sûr que oui…

@ Billy Lighter

A peine eu-je lâché la gorge de Peyton qu’elle se laissa tomber à terre comme la petite chose faiblarde qu’elle semblait être devenue. Où était la jeune femme qui n’aurait pas hésité à m’en retourner une au moindre mot de travers ? Que s’était-il passé entre la dernière fois où je l’avais laissée, ronronnant et les fesses encore rouges sur le lit de cette même chambre d’hôtel ?

Peu importait. Je me foutais de ce qui lui était arrivé. Mais je ne me laisserais pas être ignoré.

Elle m’avait voulu, elle m’avait eu… Et j’allais m’accrocher comme un parasite jusqu’à la dévorer entièrement. Soit elle s’adapterait, soit elle mourrait et je chercherai alors quelqu’un d’autre à qui pomper l’air jusqu’à la soumission ou la destruction totale, voire les deux.

A ma question, elle répondit dès qu’elle arriva à nouveau à aligner deux mots d’affilée. Elle affirma que je lui avais manqué, les larmes aux yeux, toujours à terre.

Je m’accroupis et attrapai brutalement son menton entre mes doigts pour la forcer à me regarder dans les yeux. Mes yeux qui brillaient même dans la pénombre ambiante de cette chambre d’hôtel dont tous les rideaux étaient fermés.

-C’est bizarre… j’en avais pas l’impression…

Je passai ma langue sur mes lèvres… me relevai…

M’approchai d’un meuble, et d’un ample mouvement du bras, en fis tomber tout ce qu’il y avait dessus : bibelots, clés et autres… il y eut un grand fracas, puis plus rien… Et malgré ce geste de colère pure, ma voix, elle, restait calme et posée en parfaite opposition avec mon non verbal nerveux et excité, mes gestes brusques.

-J’ai vu Howard Stone… Aujourd’hui… hier… avant-hier… Et encore avant ça…

Je ricanai.

-Le café du restaurant d’en face est excellent, soit dit en passant… Tu devrais essayer…

J’approchai de la fenêtre et ouvrit brutalement le rideau, laissant la lumière du soleil de L.A. envahir la chambre, un rayon illuminant Peyton.

-Enfin… Si tu sors d’ici un jour…

Je m’accroupis de nouveau devant cette loque de Peyton.

-Tu devrais me prouver que je t’ai vraiment manqué… parce que Howard… il ne va pas revenir…

@ Billy Lighter

River m’a étranglé si fort que j’arrive à peine à respirer une fois qu’il m’eu relâché et que je sois tombé sur le sol de ma suite.  Il a serré si fort que j’ai entendu craquer et qu’à peine effleurer mon cou me fait mal alors que je porte mes mains à ma gorge comme si ça pouvait m’aider à respirer.
D’un geste brusque, après s’être accroupie devant moi, River me force à le regarder en ajoutant qu’il n’avait pas eu l’impression qu’il puisse m’avoir manqué. Effectivement… je n’ai que très peu pensé à lui depuis un bon moment. En fait, depuis qu’Howard m’a frappé chez MTI et que ma perception de la vie a drastiquement changé.

Je n’ai plus repensé à River.

Uniquement à Howard.

Et la colère du premier est plus effroyable que celle que j’ai pu provoquer chez le second.

C’est pire que ce que je pouvais imaginer. River n’est pas en colère parce que je n’ai pas donné signe de vie après être venue m’installer ici à Los Angeles comme convenu, il est en colère parce que j’ai passé les derniers jours avec Howard Stone.

Il se sent trahi et il compte bien me le faire payer.  Après s’être relevé, il s’est dirigé vers le secrétaire à l’entrée de ma suite et envoyé au sol tout ce qui se trouvait dessus. Des éclats de verre du vase qui s’est brisé en tombant sur le sol m’entourent.

- Howard ? La terrasse ?

Et je comprends, avec un temps de retard je l’avoue, que sa colère est attisée par sa jalousie envers la relation nouvelle entre Howard et moi.

- Howard… c’est un ami. Tu comprends ?

Rien qu’un ami?

River s’est dirigé vers la fenêtre et y ouvre d’un trait les rideaux, inondant la pièce des rayons du soleil m’obligeant à baisser la tête en  ramenant mes bras par-dessus comme si ça suffisait à me protéger de la vive lumière.

- River… non ! Pitié !

La douleur que la lumière provoque est instantanée, bourdonne dans ma tête me laissant croire que mon crâne est entrain de se fissurer.

- Pas la lumière !

Sa voix me parvient maintenant comme dans un lointain écho tant dans ma tête c’est le bordel le plus total ! Même mes oreilles, victimes d’horribles acouphènes, feutre les sons. J’en suis étourdie et prise de nausée.

Mais je dois m’accrocher à sa voix parce que je sais qu’il ne me laissera pas en raté une. Il se fera violence et moi, je n’aurais rien vu venir.

Howard ?

Quoi… Howard ?

- Je… oui je sais… il partait pour l’Asie avec… son groupe et sa copine.

Pourquoi je tente de nous couvrir en fait ? Ce n’est pas comme si nous nous étions promis l’exclusivité, River et moi !

- Tu n’es pas non plus venu me voir ! Je devais faire quoi ? T’attendre sans savoir si tu pensais encore à moi ?

@ Billy Lighter

Howard est un ami… Je la dardai de mes yeux bleus avant de la faire souffrir en ouvrant les rideaux. Dans une pièce, rien n’est jamais là pour rien. Si les rideaux étaient fermés en plein jour, il devait y avoir une raison et puisqu’à cette hauteur, personne ne pouvait voir ce qui se passait à l’intérieur, ce n’était donc pas pour se dissimuler aux regards que Peyton les gardait fermés.

C’était le soleil qui était persona non grata. Mais moi, je lui permis d’entrer et d’assaillir Peyton qui me supplia. Supplications dont je me délectais.

Je m’accroupis près d’elle, pour la regarder souffrir de plus près. Et sifflait en l’imitant.

-Howard… C’est un ami. Tu comprends ?

Le ton sur lequel elle avait dit cette phrase me dégoûtait.

-Je ne suis pas un attardé, Peyton.

Je tendis la main vers elle doucement… Sauf pour les dernières centimètres où je l’attrapai par le col du t-shirt trop grand pour elle qu’elle portait et en tordis le tissu en la tirant vers moi. .

-Tu dors souvent avec les vêtements de tes amis, Peyton ?

J’avais dit ça en souriant. Dans une pièce, rien n’est jamais là pour rien.

Et cette pièce était encore pleine d’une odeur qui n’était ni celle de Peyton, ni celle de parfums impersonnels qu’ont les chambres d’hôtel. Ça sentait le sexe, à plein nez. Et je n’aimais pas qu’on marche sur mes plates-bandes.

L’intrus éliminé, je n’avais plus qu’à reprendre ce qui mes droits. Ce que je ne me gênai pas d’apprendre à Lola qui compris de travers. J’éclatai d’un rire qui n’avait rien de bon et rien de sain.

-Il n’ira pas si loin…

S’il passe le premier carrefour… Il y aura de la chance. A l’heure qu’il était, Stone était peut-être déjà mort.

Peyton haussa alors la voix, essayant de retourner la situation. Je mis fin à ses questions en l’attrapant de nouveau à la gorge, la relevant pour la faire reculer vers le lit à mesure que je parlais sur un ton très bas…

-Mais je suis venu, Peyton. Je suis venu et tu n’étais pas là. Et quand tu as réapparu, on m’a empêché de montrer, prétextant que tu étais convalescente. Stone, lui, a pu monter…

Je la projetai sur le lit, la lâchant avant d’y grimper à mon tour, à quatre pattes au-dessus d’elle.

-J’ai une question pour toi, Lola…

Je me penchai pour l’embrasser dans le cou, la mordiller… Guidant l’une de ses mains jusqu’à mon entrejambe, par-dessus mon jeans…

-Tu veux vivre ?

@ Billy Lighter

Je veux le calmer mais tout ce que je parviens à faire c’est de l’énerver encore plus en lui  mentant sur ma relation avec Howard Stone. D’un autre côté, nous n’avons rien défini, il me faisait du bien, je lui en faisais, y’a rien de mal à se faire du bien entre adultes consentants, non ? Et puis avec River, nous n’avons jamais officialisé notre statut pour celui de couple officiel et jusqu’à preuve du contraire,  je ne lui doit strictement rien.

De toute évidence, il ne l’entend pas de cette façon.

Et il est ici pour me le faire comprendre.

C’est fou tout de même ce qu’un coup de poing à la tête peut provoquer contre changement chez quelqu’un parce que, l’espace d’une seconde je crois qu’il s’est adoucis, qu’il tend la main vers moi pour m’aider à me relever mais c’est pour mieux m’agripper par le t-shirt d’Howard que je porte, le tordant presque assez pour m’étrangler avec en me forçant à le regarder.

Je déglutis tant bien que mal après que j’ai affirmé que je savais qu’Howard ne reviendrait pas puisqu’il devait partir pour l’Asie avec son groupe mais le ton sur lequel il me répond qu’en fait, Howard n’ira pas si loin me glace le sang.

Il est fou… mais pas si fou que ça… il n’irait pas jusqu’à tuer quelqu’un, pas vrai ?

Le fait est… que je ne peux pas jurer de rien avec River.

River me prend par la gorge, me fait me lever et me projeté sur le lit en sifflant entre ses dents serrées qu’il est pourtant venu, qu’il s’est fait refuser l’accès à ma chambre sous prétexte que j’étais indisposée alors qu’Howard n’a jamais eu de mal à venir me rejoindre.  Je me souviens avoir demander à Timmy que personne d’autre sauf lui et Delfino n’avaient droit de venir m’importuner et, je ne sais pas pourquoi ni comment Howard lui a pu, sans soucis, venir sans se faire montrer le chemin inverse par un employé de l’hôtel.

Mais je sais aussi que jamais on m’a informé avoir eu de visiteurs…

- Personne ne m’a dit que tu étais venu, j’t’en pris crois moi je n’ai jamais voulu t’humilier !

Aucune idée si cette tentative d’explication boiteuse le satisfait mais il grimpe au dessus de moi, affirmant avoir une question pour moi avant de m’embrasser au creux du cou et de même me mordiller.

- Une question ?

J’ai peu de sa question.

J’ai peur quand il guide ma main entre ses cuisses pour le découvrir très excité.

Et je comprends que la question en fait n’est concrètement pas ‘’est-ce que je veux vivre’’ mais plutôt ‘’qu’est-ce que je suis prête à faire pour rester en vie’’.  Il n’y a pas de bonne réponse à cette question, il n’y en a que des mauvaises.

Ma tête me fait extrêmement mal, tout comme mon cou, ma gorge et l’air qui s’infiltre jusque dans mes poumons me donne l’impression d’être du poison qui me contamine de l’intérieur. Bien sûr que je veux rester en vie, ne serait-ce que pour savoir ce qu’il sous entendait vraiment au sujet d’Howard.
Ma main, sur son sexe, le caresse sans son aide. Je joue avec lui, le massant en y pressant ma main tout en le regardant dans les yeux.

- Je ne peux pas vivre sans toi.

@ Billy Lighter

Peyton disait n’avoir jamais voulu m’humilier. Était-ce ce que j’avais ressenti en me faisant remballer, poliment, mais remballer quand même, de l’hôtel ? Je ne savais pas. Probablement. Mais pas que ça. Je n’avais pas apprécié, en tout cas.

Peu importait. Au final, j’étais quand même là alors que Stone, lui, avait démarré sa Mustang pour une toute dernière virée.

Et je comptais bien faire comprendre à Peyton que j’étais le seul à pouvoir la posséder. Je n’avais rien contre Stone personnellement, ça aurait été un autre, l’histoire aurait été la même.

Campé au-dessus de Peyton que j’avais allongée sur le lit, goûtant à sa peau douce et chaude, je voulus savoir si elle voulait vivre. Le tout en lui laissant sentir combien j’étais dangereusement excité. Mais pas spécialement à l’idée de profiter d’une partie de jambes en l’air… Non… Mon excitation était le symptôme d’une excitation bien plus malsaine que ça.

Je la sentis alors, non sans satisfaction, se mettre à me caresser, m’offrant le plaisir qu’elle me devait. Et ce fut d’autant plus excitant lorsque je croisai son regard et que je pus y lire de la peur… J’aimais ça.

Elle se soumettait, me mettait sur un piédestal et me faisait de plus en plus de bien. Elle ne pouvait pas vivre sans moi, disait-elle. Parfait.

Je lui souris, guidant sa main dans mon pantalon et l’embrassai avec une infinie douceur, longuement, sensuellement.

D’une main, je ramenai sa cuisse jusqu’à hauteur de ma hanche, la caressant au passage…

Le baiser prit fin et je lui soufflai :

-Très bien…

J’effleurai ses lèvres des miennes, le souffle court, mes muscles tendus.

-N’oublie jamais que moi, je peux vivre sans toi.

Mes mains remontèrent les pans du t-shirt de Stone, seul vêtement qu’elle portait, jusqu’ le lui enlever.

Me dressant sur mes genoux, je pris le vêtement dans mes deux poings serrés et le déchirai d’un coup sec dans un réflexe purement animal. Je balançai les morceaux restant de chaque côté de la chambre sans ménagement…

Je ricanai, enlevai mon propre t-shirt et me jetai sur ma proie, lui dévorant le cou et les seins, une main glisser entre ses cuisses pour la préparer à me recevoir.

@ Billy Lighter

River canalise ma peur et la transforme en excitation, pour son propre plaisir puisque moi, je ne suis aucunement excitée alors qu’avant, je recherchais ce genre d’émotion pour accroître  mes sensations au maximum. La peur, la douleur, le sexe. L’un n’allait pas sans l’autre.  Je crois qu’en fait, on ne m’avait jamais montré qu’on pouvait faire l’amour dans la douceur et le respect.

C’était avant… avant maintenant, avec Howard et la façon avec laquelle il m’a procuré plus de bien que toutes mes relations sexuelles vécues dans ma vie mises ensemble. Howard à faire ressortir le meilleur de moi, et River, s’acharne pour l’éteindre.

Mon amant despotique contrôle mon corps comme la marionnette pathétique que je suis devenue dès qu’il fut entré dans ma suite d’hôtel.  Une poupée entre ses mains malintentionnées.

Il n’y a pas si longtemps de cela, j’ai confié à Howard préférer mourir que de vivre sans ma voix. Je n’avais pas envie de vivre si je ne pouvais plus chanter. À quoi bon continuer quand on perd la seule chose au monde qui n’a jamais eu de la valeur ? Ça l’avait surprit, peut-être même choqué, parce que, il faut le dire, Howard est responsable de mon état.

Aujourd’hui j’ai peur de mourir.

J’ai peur que River mette fin à mes jours avec sa question sans réponse.  Mais pire que de craindre la mort elle-même, j’ai peur de ne plus jamais revoir Howard… De mourir sans savoir ce que voulait dire le : ‘’ Il n’ira pas si loin ’’, de River.

Quand il guide ma main sur son érection, je décide de jouer le tout pour le tout et de lui avouer que je ne peux vivre sans lui tout en me convainquant que ce ne serait qu’un mauvais moment à passer. Je peux… fermer les yeux et imaginer que c’est Howard, celui d’avant si ça peut me faire oublier. Qu’importe, aller ailleurs, me réfugier dans ma tête.

Je peux le faire.

C’est dans son pantalon, sous son boxer que River dirige ensuite ma main alors qu’il m’embrasse avec une douceur déconcertante. Même en y croyant très fort, je n’arrive à me convaincre de rien. Je ne sais pas implanter l’image du batteur pour effacer celle de l’acteur.

Ma gorge me fait encore mal. Ma peur s’y coince dans un haut le cœur alors qu’il confesse innocemment que lui, il peut très bien vivre sans moi.

Je dois cesser de le branler, le temps qu’il me retire le t-shirt d’Howard que je tente d’attraper pour le lancer plus loin mais River le déchire sous mes yeux, achevant de tuer tous mes espoirs de fondre les deux hommes en un seul. Pire, j’ai l’impression qu’il vient de l’assassiner sous mon regard impuissant et que plus jamais je ne reverrai Howard.

Il se jette ensuite sur moi, caressant ma féminité d’une main ferme et je m’accroche à lui, soufflant sous  son corps qui pèse sur le mien.  Je l’aimais, avant, River. Je peux l’aimer encore, je saurai l’aimer encore…

Puis, je reprends où il m’à forcé de stopper, en prenant soin de défaire les attaches de son pantalon tout d’abord pour me faciliter l’accès à son érection que je libère en baissant son pantalon et son boxer au plus loin que je le peux avant de recommencer à le branler.

- River…  Jamais nous aurions dû nous éloigner l’un de l’autre !

@ Billy Lighter

Peyton, en me caressant, transforme lentement mais sûrement ma rage en autre chose. Quelque chose de légèrement plus soft mais qui n’est en rien de l’amour. Elle m’empêche en fait de dépasser la limite de l’acceptable. Elle m’empêche de lui faire à elle et sans aucune subtilité ce que j’ai vicieusement fait à Howard Stone.

Je m’éloignai donc lentement de cette limite qui risquait de m’envoyer en taule pour le restant de mes jours… Lentement, mais sûrement… Grognant de plaisir dans la main de Peyton… Mais n’hésitant pas à détruire ce qui restait ici comme trace d’Howard Stone.

Avant de m’allonger sur la chanteuse, me frottant à elle, prenant plaisir… Et la mordant brutalement à l’épaule quand elle affirma que nous n’aurions jamais dû nous éloigner l’un de l’autre. C’était le genre de truc qui l’excitait mais là, cela semblait vain…

Mais elle n’avait pas dit « non ».

Elle avait dit qu’elle ne pouvait pas vivre sans moi.

C’était un « oui ».

Je redressai la tête, mes hanches ondulant doucement, presque sensuellement, alors que je la regardais dans les yeux.

-« Nous » ? Tu t’es éloignée de moi… Peyton… Tout est ta faute…

Je l’embrassai à pleine bouche, frottant mon sexe contre le sien, ramenant sa main qui me branlait contre le matelas et l’y maintenant.

Je soufflai à son oreille.

-Ce qui va arriver à Howard… C’est ta faute.

Si elle ne l’avait pas laissé entrer… Je n’aurais pas dut sectionner ses freins.

Je pris ses deux poignets contre le matelas, me redressai légèrement, et la pénétrai d’un coup de bassin, commençant à aller et venir… Puissance et vitesse déterminées par mon seul désir, grognant de plus en plus fort, serrant les dents, me couvrant de sueur… La faisant tressauter…

Jusqu’à l’orgasme…

J’étais satisfait, comblé sur tous les plans. Et quand je fermai les yeux en me laissant aller sur elle sans me soucier de peser de tout mon poids, ce fut la voiture cartonnée de Stone que j’imaginai en reprenant mon souffle…

Tout en gratifiant Peyton de doux petits baisers sur sa joue et en ronronnant de plaisir…

@ Billy Lighter

Le regard à la fois tendre et assassin de River plonge dans le mien, me clouant sur le matelas aussi sûrement que ses mains retiennent mes poignets. Il n’a pas aimé que je jette le blâme sur nous deux alors que pour lui, et il a raison, j’en suis l’unique responsable.  

Il est plus sage de ne pas argumenter là-dessus, de le laisser m’embrasser, prendre le contrôle, m’offrir à lui volontairement plutôt que de me battre pour un combat perdu d’avance. Je n’ai pas l’habitude d’être une victime, hors de question d’être celle de River, même si je ne m’oppose à peu près pas, je n’ai pas la force physique et mentale de lutter contre lui.

C’est pire encore quand il laisse sous entendre que quelque chose va arriver à Howard.

Quoi ?

Qu’est-ce qu’il a pu faire ?

Je n’ai pas le temps de lui poser la question, de toute façon j’aurais risqué de raviver sa colère qui n’est jamais bien loin, et de payer cher pour avoir été un petit peu trop curieuse. Alors qu’il entre en moi, et qu’il se démène comme un diable plongé dans l’eau bénite, je m’efforce de penser aux derniers jours. Aux moments que j’ai connu, au-delà de tout espoir, qui m’ont rendus heureuse et m’ont libérée d’une carapace forgée d’une épaisse méchanceté.

Je ne peux pas dire que je ne ressens aucun plaisir.

Ce qui se passe dans ma tête est…compliqué.

Vraiment très compliqué.

J’ai aimé River, assez pour plaquer ma vie à New York et venir m’installer définitivement à Los Angeles pour l’unique plaisir de sa compagnie, de l’avoir dans mon clip, de pouvoir faire l’amour avec un homme qui savait exactement comment s’y prendre avec moi.

Puis y’a eu Howard. L’agression qui a tout bouleversée, qui m’a complètement remise à 0 et amené ailleurs.  Est-ce que j’aime Howard ?

C’est une question sans réponse.

Mais je ressens quelque chose pour lui, assez fort pour avoir peur, sous les paroles de River, et m’inquiéter qu’il ait pu lui faire du mal.  Par jalousie, par besoin d’implanter sa supériorité. Ou tout simplement par plaisir.

Je ne jouie pas quand River lui, atteint l’orgasme. Je me contente de l’enlacer alors qu’il presse mollement sur moi, en sueur et son érection un peu moins dure toujours nichée entre mes cuisses.  Je ferme les yeux, comme si c’était plus facile à endurer les yeux clos.

Mais j’ai besoin de savoir.

Je puise,  je ne sais où la force d’éclater de rire. Un rire franc qui, malgré mon mal de crâne, devient presque incontrôlable, probablement dû au stress et à la fatigue mais je rigole pendant un bon moment, faisant presque tressauter River encore allonger sur moi, avant de parler, sans cesser de rire.

- J’crois qu’il a cru que j’avais des sentiments pour lui !  C’était quand même un petit joujou pas désagréable. Pour passer le temps. Et dire qu’on l’envoie en Asie ! Ils vont probablement nous déclarer la guerre pour leur envoyer pareil calamité !

@ Billy Lighter

Allongé sur Peyton, encore en train de reprendre mon souffle, voilà qu’elle éclata de rire dans mon oreille, me faisant grimacer. L’envie de lui plaquer ma main sur la bouche brutalement m’effleura mais les endorphines dont je jouissais encore eurent le dessus sur cette envie… Je soupirai, me détendis à nouveau et fermai les yeux alors que Peyton parlait encore…

Son discours changea… On aurait dit l’ancienne Peyton, celle que je connaissais, celle qui m’avait provoqué sur un plateau de télé il y avait comme une éternité de ça, à New-York. Mais ça ne fit ni chaud, ni froid. L’ancienne Peyton, la nouvelle Peyton… Peu m’importait. C’était posséder que j’aimais. Peyton, quelqu’un d’autre, ça avait peu d’importance. Comme ce que ressentait Peyton avait peu d’importance.

Je roulai de sur elle pour atterrir sur mon dos, sur le matelas, nous séparant pour remonter mon boxer et mon jeans que je rattachai tout en lui répondant.

-Il n’y aura pas de guerre.

Je souris à Peyton, couché sur le flanc.

-Howard n’ira pas en Asie…

Puis fermai les yeux, calmant ma respiration, profitant du bien-être que je venais de retirer de mes ébats…

J’avais l’air endormi… mais je n’en avais que l’air… Je me reposais après l’effort, rechargeais mes batteries, mais restais vigilant au moindre bruit, au moindre mouvement de Peyton… Juste le temps de récupérer… puis j’allais probablement la laisser là, retourner à mes propres occupations… jusqu’à la prochaine fois que l’envie m’en prendrait…

C’était là les bases de ma relation avec Peyton Davis. Et une évolution n’était pas envisageable.

Je la possédais. L’inverse n’était pas vrai.

Et personne d’autre que moi ne pourrait l’avoir… Pas même quand je m’en serai lassé…

Quand je m’en lasserai… Je ne savais pas ce que j’allais en faire… Nous n’en étions pas encore là.  

@ Billy Lighter

River pèse sur moi, je me sens prise au piège. Puis j’ai peur aussi, autant pour moi que pour le sous entendu effrayant concernant Howard. J’ai toujours su que River avait un grain, ça se parle dans le milieu et ce genre de personnalité,  ça m’a toujours attirée et excitée.  Je n’aurais jamais soupçonné cependant qu’il pourrait aller jusqu’à mettre  hors course un rival.

Et de la façon dont c’est dit, je crains vraiment le pire.

Je souffre, ma tête,  mon corps, mon cœur. Tout chavire, tout se casse. J’ai un goût amer qui  irradie dans ma gorge, me donne envie de vomir.

Je sais.

Jamais avant je n’ai ressentis ce que je devine être des remords, parce que je me foutais de tout, tout simplement. Rien n’avait d’importance si ça ne tournait pas directement autour de ma petite personne.

J’ai dû parler contre Howard, me moquer de lui, le ridiculiser pour espérer entendre mon amant démoniaque aller au fond de sa pensée.  J’ai besoin de savoir, qu’il me le dise clairement mais tout ce que j’obtiens, même avec une tentative que je crois convaincante, il  ne fait que réitérer qu’Howard n’ira pas en Asie. Inutile de questionner d’avantage, tout ce que je risque, c’est de raviver la colère de River et de m’en prendre plein la gueule.

Il fini par rouler de moi, s’allongeant à mes côtés, les yeux clos.

J’inspire profondément, c’est comme si je le faisais pour la première fois de ma vie puis je me redresse sur mes coudes dans un effort qui me parait quasi surhumain.  C’est ma tête, qui vient bloquer tout le reste. Le simple fait de la soulever, c’est comme si  je traînais une pression d’une tonne.

Une tonne de remords.

Une tonne de méchanceté.

- Tu dors, mon amour ?

Je me méfis mais je dois agir et je n’ai pas forcément le temps de le droguer avec mes médicaments ou d’attendre qu’il parte pour  faire quelque chose. Mais quoi ?

Nue, je me lève du lit et enfile mon peignoir qui traîne sur le sol à côté de mon lit depuis la dernière fois qu’Howard me l’a retiré.  Ce souvenir, plus que tout le reste, crève le cœur. Si mon corps à une mémoire sensoriel, il semble que ce soit le cas pour les objets parce que j’ai la ferme impression de sentir les mains d’Howard sur moi, maigre réconfort mais je le prends quand même tout entier.

Je sors de la chambre et m’installe sur le canapé du living, retournée sur moi-même pour faire face à la porte grande ouverte de la chambre.

- Merde !  Timmy !  Je dois annuler notre rencontre…

Je dis ça intentionnellement fort tout en décrochant le cornet du téléphone et  fait tourné la roulette des chiffres du numéro d’Howard. Encore faut-il que ce soit le bon. Il me l’a laissé, un matin avant de partir en me disant de ne pas hésiter et de l’appeler si j’avais besoin d’un traitement spécial Stone, sauf que je ne l’ai pas mémorisé hors de tout doute ce qui fait que, je me trompe une première fois, puis une seconde mais au troisième essai, j’entends la voix du batteur sur l’enregistrement de son répondeur.

- Timmy, c’est Peyton. J’annule notre meeting d’aujourd’hui, pourrais-tu m’appeler dès que tu as ce message. Merci !

Et je redépose le cornet du téléphone.

Avec espoir.

Je ne suis pas folle, je sais bien qu’Howard ne comprendra pas mais justement, c’est peut-être ce qui le fera me téléphoner et je saurai s’il va bien… Enfin, s’il prend ce message avant de partir bien sûr.

@ Billy Lighter