Putain – Sniper !

Ça faisait un bon moment que je m’étais dit ça. Dès que j’avais eu vent – en tournée – de sa petite virée à Melbourne au concert de The Burning Fire. Mon putain de poulain avait été jusqu’en Australie, non pas pour apparaitre sur scène aux côtés de Roadtramp – ce qui aurait été logique -, mais bien aux côtés de la bande au petit merdeux accompagnée de cette diva insupportable de Lola.

Que lui avait-il pris ?! Je ne lui avais jamais caché mon animosité pour Stone. Elle était presque de notoriété publique pour tous ceux qui savaient faire un minium de liens entre les informations. Seulement, Sniper s’en foutait comme de sa première couche de ma haine envers le batteur – tout comme de la putain de limite qu’il y avait entre MTI et BSC… Parce que ce que venait de faire Evan, c’était de travailler bénévolement pour Evans ! Si ça se n’était pas une putain de trahison en règle, je ne savais pas ce que c’était.

J’avais été furieux quand j’avais appris ça en tournée et encore plus quand j’avais lu le L.A.People et le Guitar&Pen qui avait raconté les aventures de Sniper au pays de kangourou… Je n’avais pas agi tout de suite en rentrant de tournée – avec Jim, Sammy et le massacre – mais maintenant j’étais tout disposé à faire comprendre à Evan que ce qu’il avait fait été du foutage de gueule !

Pour commencer à le lui faire comprendre, je l’avais convoqué ici en lui envoyant une lettre recommandée tout à fait impersonnelle qui l’intimait de se rendre aujourd’hui à 15h au bureau du grand Daniele Ricci. Le genre de lettre même pas signé par moi mais pas un des gratte papier de l’étage de l’administration – Evan ne méritait pas plus de considération.

Je l’attendais de pied ferme avec une bouteille de whisky à moitié entamée et un exemplaire du Guitar&Pen qui avait relaté le concert de Melbourne et ses – mauvaises – surprises. J’avais choisi le Guitar&Pen pour qu’Evan ne me sorte pas l’excuse que L.A.People ne raconte que des conneries.

Je le relisais pour la centième fois pour nourrir mon grief envers Sniper. Décidément mes amis – ceux qui se considéraient comme tels – avaient décidé de tous me poignarder dans le dos !

Evan s’était pointé à mon bureau et quand je l’avais fait entrer – sans bouger de mon bureau – je ne lui avais même pas adressé un bonjour. J’avais lancé le magazine ouvert à la bonne page devant Sniper quand il s’était installé face à moi.

-Tu peux m’expliquer ça, Sniper ?, dis-je sur un ton dur.

Je voulais des putains d’explications.

@ Billy Lighter

Bah les lettres recommandées, moi j’aime pas trop ça…

C’est jamais bon une lettre recommandée… Pendant mes 11 ans à errer dans les limbes de l’alcool, j’en avais eu quelques-unes… C’était toujours soit pour des factures que j’avais oublié de payer… Soit des lettres de l’avocat de Babs qui réclamaient la pension alimentaire que j’oubliais aussi de temps en temps.

Et ça faisait un moment que j’en avais pas eues, des comme ça. J’arrivais à me démerder et depuis la sortie de l’album, je pouvais un peu me desserrer la ceinture. Je pourrais même inviter Sydney au restaurant, un de ces quatre, pourquoi pas ? Ce serait fun… Puis…

Puis j’avais un peu envie qu’on me voit avec elle aussi.

Bref… Tout ça pour dire que j’avais tiré une drôle de tronche en recevant la lettre recommandée et en signant le reçu du facteur alors que j’embrassais brièvement Syd au passage qui partait travailler à la station de radio. Depuis qu’on était revenus d’Australie, et ça faisait déjà un bon moment, elle était même pas encore rentrée chez elle ou peut-être… si, une fois ou deux mais juste pour aller reprendre deux ou trois trucs dont elle avait besoin mais c’était tout… Toutes les nuits, elle les avait passées ici.

J’étais donc tout seul quand j’avais ouvert la lettre pour constater que c’était une convocation dans le bureau de Daniele à la tour BSC et tout. Alors j’avais tiré une encore plus drôle de tête parce que…

-Bah… T’as oublié que le téléphone existe, Lele ?

Et puis n plus, je connaissais même pas le nom de la femme qui avait signé la lettre, c’était même pas lui. Bon… Bah j’avais mis ça de côté en me disant que je verrais bien ce qu’il voulait le jour J. Puis peut-être qu’il avait juste pas eu le temps de téléphoné et qu’il avait juste lancé à une des secrétaires de la tour de m’envoyer une lettre, tiens, pour que je vienne le voir.

Et c’est comme ça que maintenant, j’entrai dans le bureau de Daniele, frappant à la porte avant d’entrer avec un sourire et un regard un rien interrogateur.

-Salut Dany ! Tu vas b…

Tu vas bien ? Han apparemment non, vu la tête qu’il faisait… Puis il me dit pas bonjour non plus, il balança juste un magazine sur la table en me demandant si je pouvais lui expliquer ça. J’approchai de son bureau, me laissai tomber sur le siège et pris une clope dans mon paquet que j’avais dans ma veste…

-Bah c’est… Guitar&Pen… Le magazine… Mais je lis plus souvent L.A.People…

Je me penchai sur le magazine et pinçai les lèvres en voyant l’article, la photo de moi et tout… Et lu les premières lignes en crachant ma première bouffée de fumée…

-Oh… ça…

Je mordis ma lèvre inférieure… ça allait être difficile de jouer au con longtemps… Je grattai ma tête.

-Ben… Je te jure que c’était pas prémédité…

Un peu quand même parce que j’avais quand même espéré que Howard fasse une petite place à notre duo sur scène mais jamais j’aurais pensé qu’Apolline quitterait la scène et qu’il faudrait un guitariste remplaçant pour tout le reste du concert.

-En fait… Je suis pas allé à Melbourne pour ça à la base… J’y allais pour voir une fille… Puis The Burning Fire a eu des problèmes avec Mclagan… Elle a quitté le groupe maintenant, tu sais ça… Et donc… bah j’ai filé un coup de main quoi…

Je lui souris.

-Sinon, tu vas bien ? Tony aussi ?

@ Billy Lighter

Non je ne vais pas bien, espèce d’abruti ! C’est ce que j’aurais pu lui dire si je n’avais pas voulu rendre ça plus spectaculaire en lui balançant le numéro de Guitar&Pen sous le nez. Il fallait toujours bien soigner ses gestes – même quand il s’agissait d’une simple engueulade. Parce que je ne comptais pas laisser passer ce que Sniper avait fait en Australie avec l’ennemi.

Je lui avais demandé de m’expliquer alors que le magazine était ouvert sur la bonne page – celle qui relatait ses méfaits avec le batteur de The Burning Fire. Seulement, Sniper jouait à l’imbécile et avait dit qu’il s’agissait de Guitar&Pen mais qu’il lisait plus souvent L.A.People.

-Ça, ça ne m’étonne pas du tout !, dis-je sur un ton sec.

Il n’était bon qu’à lire L.A.People. Je parie que Sniper ne sait même pas citer l’alphabet jusqu’au bout ! Ça n’était pas étonnant qu’il ait trouvé un interlocuteur à sa hauteur en la personne de Stone – ils avaient le même quotient intellectuel qui était loin de dépasser la moyenne nationale.

Evan s’était penché sur le magazine et j’avais vu sur son visage qu’il cherchait une excuse stupide pour expliquer pourquoi il avait donné à The Burning Fire – et donc à Timmy et MTI – non seulement un coup de pouce mais aussi un coup de pub monumental ! Parce que c’était à peine si les médias ne donnaient pas tout le crédit à Stone pour avoir rameuté avec lui sa petite amie et un de ses amis. Dans L.A.People, Sørensen l’avait dit avec des mots sans équivoque !

Evan avait dit que ça n’était pas prémédité. Me prendrait-il pour un con ?! Ça l’était au moins en partie – il n’avait pas improvisé cette chanson inédite sur scène !

-Tu me prends pour un con ?, demandais-je en le foudroyant du regard.

C’était une question rhétorique – il me prenait bel et bien pour un con ! Il m’avait avancé qu’il était allé à Melbourne pour une fille et qu’il avait simplement joué le bon samaritain en venant en aide au groupe quand Mclagan avait quitté la scène.

Il me prend doublement pour un con ?

J’étais outré au plus haut point ! Surtout que cette bille de Kurtz essayait de changer de sujet sans aucune subtilité !

-N’essaye pas de changer de sujet !, rétorquais-je furieux. C’était prémédité ! Tout du moins en partie ! Sinon, d’où elle sort cette chanson, que je n’ai jamais entendu cela dit en passant, que tu as fait avec Stone sur scène ? Ne me dis pas que vous l’avez improvisée, je ne te croirais pas. Tu trafiques quoi avec lui ? Un single ? Si c’est le cas, tu as plutôt intérêt à ce que ça sorte chez BSC ! Et deuxièmement, depuis quand est-ce que tu décides d’aller sur scène avec un groupe rival sans demander mon aval alors même que je suis en tournée moi aussi sur le même continent pour la maison de disques rival à celle de Stone ? Tu as des actions chez MTI ? Parce que tu viens de sacrément les aider !

J’avais marqué une pause pour m’envoyer une gorgée de whisky.

-Et comment ça se fait que tu t’es retrouvé dans les coulisses du concert The Burning Fire ? La fille se trouvait là ? Waw, magnifique coïncidence… C’est Stone, cette fille ?, rajoutais-je avec une petite dose de sarcasme.

@ Billy Lighter

Oooo...Kkk... Daniele était vraiment furax. Je m'étais pas attendu à ce qu'il saute de joie en apprenant ma petite escapade chez les kangourous mais...

Mais là il exagérait pas juste un tout petit peu? Parce que ouais, il aimait pas Stone, ni Timmy Evans... Ni MTI... Mais est-ce que ça me valait vraiment une lettre recommandée et de le voir autant à cran? Ou c'était juste la jalousie... han et peut-être aussi que comme j'étais son pote, il était un peu jaloux... Et sincèrement, s'il n'y avait pas eu Syd... Je serais probablement allé les rejoindre, lui et Tony... Et pas The Burning Fire...

Mais y avait Syd. Et j'étais allé à Melbourne pour Syd, pas pour Stone. Même si du coup, ça nous avait permis aussi de jouer la chanson en live mais je pensais vraiment pas à mal.

J'avais pas vraiment pensé tout court, en fait. Sauf à Syd.

Et Daniele de me demander si je le prenais pour un con. Je le regardai avec des yeux ronds de le voir à ce point à bout pour une putain de chanson... Et ok, un sacré bon coup de pub aussi.

-Han non, Dany... J'oserais pas...

Je tirai sur ma clope avant d'essayer de m'expliquer comme je pouvais mais ça calma pas Daniele, que du contraire. Surtout que, ouais, j'avais essayé de changer de sujet... Et en même temps pas vraiment... Parce que je pensais bien que l'état d'esprit de Daniele, soit comment il allait, y était pour beaucoup dans sa réaction un peu exagérée.

Je fis la moue...

-Bah ouais...non...la chanson elle était pas improvisée. On l'a fait dans les studios de BSC pendant sa convalescence à Stone... On était là, tous les deux, j'avais une chanson que c'était un duo alors... Tu vois c'est du BSC, c'est pas du MTI... Stone est 50% un produit BSC, tu sais ça?

Bah ouais... Il enregistrait un album pour Fireworks alors il était... OH MERDE! Je pinçai mes lèvres en me rendant compte que j'avais peut-être dit une connerie, parce que pour tout le monde, Fireworks semblait être qu'un groupe éphémère... Mais j'avais entendu d'autres chansons, moi... J'avais même juste un peu joué sur l'une d'elle... Juste pour filer encore un coup de main.

Oh...j'espérais que ma connerie allait se noyer dans les autres.

-Mais on trafique rien du tout... C'est à toi de dire si ça vaut un single ou pas... Quand t'auras entendu la chanson.  Moi je verrais plutôt ça sur mon prochain album… Avec un crédit pour Howard…

Je haussai les épaules et tapai la cendre dans le cendrier.

-Et j'ai pas d'action chez MTI... J'avais envie d'aller sur scène et comme je te dis, j'étais à Melbourne pour une fille alors j'ai juste...saisi une opportunité...

Je savais plus si je parlais de Syd ou de la chanson, du coup…

Je fis la moue...

-Puis moi je trouve ça bien que des artistes s'entraident...

C'est vrai quoi... Personne allait mourir parce que j'avais chanté une fois sur scène avec The Burning Fire, si? Au pire, Jimmy Reed allait nous faire une bonne crise d'urticaire mais sans plus...

Mais quand Daniele dit que si la fille que j'étais allée voir était dans les coulisses de The Burning Fire, c'était quand même une sacrée belle coïncidence, je souris bien malgré moi tout en écrasant ma cigarette avant de regarder mon manager.

-Bah... Ouais... Enfin non! Non, c'est pas Stone... Mais la fille que je suis allée voir était dans l'hôtel et les coulisses de The Burning Fire...

Je me mordis la lèvre...

-C'est SydG... La journaliste radio... C'est elle que je suis allé voir...

Et que j'ai ramenée avec moi, accessoirement...

@ Billy Lighter

Il osait dire qu’il ne me prenait pas pour un con ? Si ça ce n’était pas me prendre doublement pour un con, je ne sais pas ce que c’était ! Il s’enfonçait, le Kurtz !

Il était bien obligé – parce que c’était indéniable – de m’avouer que la chanson n’était pas improvisée. Ils avaient fait ça pendant la convalescence du batteur. Putain et comment ça se faisait que je n’étais pas au courant ?! Cort et Kurtz avaient tous les deux décidés que c’était facultatif de faire part des choses importantes à leur manager ? C’est une putain de conspiration ?!

-Je sais que Stone est à 50% chez BSC ! Mais si tu fais une chanson avec un artiste qui n’est pas un de MES artistes, tu pourrais au moins me mettre au courant, dis-je toujours furieux.

Et il aurait pu trouver quelqu’un d’autre que Stone ! Putain, il y avait des tonnes d’autres artistes valables chez BSC et lui, il faisait une chanson avec Stone ! Putain, pourquoi Stone ?!

Quant à l’information qu’Evan venait de me révéler maladroitement – soit que Stone enregistrait pour Fireworks qui donc n’était pas un groupe si éphémère que ça – disons que je le savais déjà parce que Jack Perry me l’avait déjà maladroitement révélé aussi en Australie. Ça n’était qu’une confirmation de plus. Putain, ils devraient tous aller prendre des cours de mensonges chez Jim – ou chez Stone pour la cause…

Sniper clamait son innocence – il ne trafiquait rien avec Stone. Il me laissait le choix de décider si cette chanson fera un single ou s’il figurera sur son prochain album. Ah ! Enfin un peu de lucidité !

-Oui, j’évaluerais ça quand j’aurais entendu. Parce que si c’est nul, ça ne figurera nulle part. Et ça ne sera certainement pas un single ! Je ne veux pas que tu fasses partie d’une longue liste des singles de Stone&Friends…, dis-je en parlant toujours avec la même mauvaise humeur.

Il avait déjà sorti un single avec Lola qui s’appelait Lola&Stone… Je ne voulais pas d’un Sniper&Stone… J’aurais l’impression de mettre mon propre artiste sur le tableau de chasse du petit merdeux.

C’est l’envie d’aller sur scène qui avait poussé Sniper à faire ce qu’il avait fait et il trouvait – aussi – ça bien que des artistes s’entraident. Comment pouvait-il être aussi naïf alors qu’il connaissait très bien l’industrie musicale ?!

-C’est peut-être bien et sympathique mais ça a plus profité à The Burning Fire qu’à autre chose. Si tu n’étais pas monté sur scène, on n’aurait parlé que de leur déboire avec Mclagan ce qui aurait mis des bâtons dans les roues d’Evans !, dis-je pour lui mettre noir sur blanc où était son erreur.

Je croyais aussi très peu à cette histoire de fille qui était – justement – dans les coulisses du concert de The Burning Fire. C’était une trop grosse coïncidence – pourtant c’était bien vrai puisqu’il s’agissait de Sydney Grey.

Elle était là-bas parce que je savais – à cause des médias – qu’elle sortait avec McAvoy…

-Quoi ? Tu es allé jusqu’en Australie pour aller voler la petite amie de David McAvoy ?, dis-je en me calmant un peu et en levant un sourcil. Et après tu fais un concert avec lui comme si de rien n’était ? C’est quoi cette histoire ? Avoue que tu pensais quand même bien faire d’une pierre deux coups. Aller retrouver la fille et aller voir ton pote Stone. D’ailleurs, je me demande bien comment tu peux être pote avec un type pareil ! Si tu voulais vraiment ne voir que la fille, tu aurais pu attendre qu’elle rentre à L.A. et je ne serais pas là à t’engueuler !

Sniper avait été en Australie pour draguer une fille – qui accessoirement était en couple – qui habitait à Los Angeles. Putain, soit il était con – soit il était vraiment en manque !

@ Billy Lighter

Je grattai ma tête en mordant ma lèvre quand Daniele m’engueula en disant que j’aurais pu lui mettre au courant que je voulais faire une chanson avec un artiste dont il n’était pas le manager.

-Bah… Comme c’était Stone… et que tu m’avais dit que je pouvais pas… mais je te jure que ça aurait pu être n’importe qui d’autre. C’est juste qu’il était dans le studio juste à côté… ça aurait aussi pu bien être un autre artiste de BSC…

C’était pas un complot… c’était même pas prémédité comme il croyait… Et même si j’avais voulu, j’étais pas sûr que j’aurais eu le réflexe de lui téléphoner avant de faire la chanson. On l’avait juste fait, c’est tout.

Puis il râlait mais il avait même pas encore entendu la chanson. Comme je lui disais, il était encore mon manager et ce serait à lui de décider où la chanson serait le mieux, sur un single ou sur mon prochain album. Mais je comptais pas moi-même que ça soit Stone qui remporte le plus d’honneur pour cette chanson, c’était quand même moi qui l’avait écrite…

Je haussai les épaules.

-Si tu veux pas que ce soit un Stone&Friends, ce sera pas un Stone&Friends… mais tu pourrais pas attendre d’avoir entendu la chanson avant de m’engueuler ? J’ai rien fait de mal…

Y avait autre chose. J’étais sûr qui avait autre chose. Peut-être c’était juste le jet lag et la fatigue de la tournée, tout simplement. Peut-être aussi que c’était parce qu’il avait encore trop bu, j’étais bien placé pour savoir les ravages que ça pourrait faire. Et donc, je prenais rien de ce qui disait mal parce que…

…parce que je pensais pas qu’il m’en voulait vraiment en fait.

Mais Daniele l’avait aussi mauvaise que j’étais monté sur scène avec The Burning Fire parce que sans ça, ils auraient eu que des mauvaise critiques et que ça aurait mis des bâtons dans les roues du manager d’Howard. Sa vision des choses était à l’exacte opposé de la mienne qui me disait que c’était sympa d’aider un autre groupe, peu importe la maison de disque.

-Apolline a quand même quitté le groupe maintenant alors on a fait que retarder l’échéance. Et que j’ai été sur scène ou pas a pas changé grand-chose. Y aurait quand même eu Lola pour rattraper le coup.

Alors y aurait quand même pas eu beaucoup de bâtons dans les roues d’Evans. Et puis… C’était pas un peu puéril comme façon de penser ?

-Je préfère faire de meilleure chansons que The Burning Fire ou les autres groupes de chez MTI que de les enfoncer pour marcher dessus. Ça j’aime pas faire.

Mais et puis merde, j’y étais quand même pas allé pour tout ça à la base, et ça je le dis à Daniele aussi. J’aurais joué avec Roadtramp et Tony si y avait pas eu Sydney… Et j’avais eu raison d’y aller vu comment ça s’était fini. Même si je m’en venais un peu mal pour David, c’est sûr. C’était pas sa faute à lui, c’était la faute de ce qui lui trottait dans la tête et je comprenais fort bien que Syd voulait être considérée comme une femme, pas comme une infirmière à domicile. Même si elle aimait David.

Bon, au moins, ça eu le don de faire baisser Daniele d’un ton. J’aimais pas qu’il m’engueulait moi.

Je rougis un peu, n’empêche…

-Heu… Je pouvais pas attendre, Daniele. C’est long une putain de tournée, tu sais ça.

Je grattai ma tête et rallumai une clope.

-Et j’ai pas… « volé » la petite-amie de McAvoy… C’était déjà en train de capoter entre eux quand je suis arrivé. Enfin, ils en peuvent rien ni l’un ni l’autre, c’est à cause de la schizophrénie de David et tout. Syd était pas heureuse… Enfin bref…

Je rougis encore plus…

-On avait déjà couché ensemble avant qu’ils ne se retrouvent. Tu te rappelles mon interview chez L.A.ROCKS ? Bah, ce jour-là… C’était avant qu’ils ne se retrouvent tous les deux.

Je soupirai de la fumée.

-C’est compliqué et délirant comme histoire. Mais de toute façon, faut vraiment que tu comprennes que je pensais pas à mal.

Je le regardai et fis et fit la moue.

-Tu peux me dire ce qui va pas là maintenant ? T’as vraiment pas l’air bien, tu sais ça ?

@ Billy Lighter

Donc Sniper ne m’avait rien dit pour la chanson parce que c’était Stone et que je lui avais dit qu’il ne pouvait rien faire avec Stone. Ne lui est-il – du coup – pas venu à l’esprit que j’aurais fini par le savoir quand même ? Putain – Sniper pouvait parfois être bien con !

-Oui sauf que ça n’était pas un autre artiste ! C’était Stone ! Et tu as fait cette chanson en sachant très bien que je n’approuverais pas ! Je n’ai pas du tout envie qu’un de mes poulains serve à la carrière de ce type, dis-je en foudroyant Sniper du regard.

Ça ne sera de toute façon pas un single ce dont Sniper était d’accord. Seulement, il ne voulait pas que je l’engueule avant d’avoir entendu.

-Même si la chanson est très bonne, je t’engueule quand même parce qu’il y a Stone dessus !, rajoutais-je toujours sur le même ton furieux.

Surtout qu’il n’y avait pas que la chanson, il y avait aussi le fait qu’il soit monté sur scène avec The Burning Fire – ce qui avait dû arranger Evans. Sniper essayait de minimiser tout ça en minimisant l’impact de sa présence sur scène. Lola n’aurait pas su sauver le concert – elle joue de la guitare comme un quille !

-Putain, Sniper ! Dans quel monde Lola aurait pu rattraper le coup ? Tu l’as déjà entendu à la guitare ?, dis-je pour détruire sa petite théorie stupide.

Seulement, Sniper ne pensait vraiment pas comme un homme d’affaire. Il restait un musicien qui aimait jouer les bon samaritains comme il l’avait fait en sauvant le concert de The Burning Fire du fiasco. Il préférait les battre à la loyale en faisant des meilleures chansons qu’eux.

-Je ne te demandais pas de les enfoncer… Je te demandais de ne pas les aider. Il y a une putain de nuance et ça n’était pas déloyal, dis-je en soupirant. Là, tu les as sauvés de la merde dans laquelle ils s’étaient fourrés tout seuls…

La différence me semblait absolument claire ! Personne n’avait obligé Sniper à grimper sur scène – je me trompe ?

Si Sniper s’était retrouvé à Melbourne s’était à cause de Sydney Grey pour qui il avait le béguin. Il aurait pu attendre qu’elle revienne à Los Angeles au lieu d’aller la voler à McAvoy à Melbourne – parce qu’il me fait tout un discours sur le fait qu’il n’aimait pas enfoncer les autres et après il me dit qu’il était allé voir une fille en couple dans un autre putain de pays parce qu’il l’aime ! Sniper est le roi de la contradiction !

Il était en manque – c’est ce qu’il disait – c’est pour ça qu’il n’avait pas sur attendre le retour de la journaliste. Tout comme il disait qu’il n’avait rien volé du tout vu que ça n’allait déjà pas entre eux quand il était arrivé. Oui – quand il était arrivé ! Seulement, il ne le savait pas avant d’arriver, je me trompe ?

Putain – McAvoy est schizophrène ?!

Evan venait de me lâcher une petite information croustillante qui, entre de bonne main – ou mauvaise tout dépend d’où on se place –, pourrait faire l’effet d’une bombe.

Evan m’avait raconté son histoire avec Grey – pour ce que j’en avais à faire ! Tout ça pour me faire comprendre qu’il n’avait rien volé. Qu’il avait couché avec Sydney AVANT qu’elle ne soit avec McAvoy et qu’il était allé à Melbourne ALORS que ça capotait déjà entre eux. Moui – mais…

-Tu lui as volé quand même, Evan…, dis-je avec un sourire en coin. Tu es quand même allé à Melbourne avec l’intention de lui voler, non ? Tu viens de dire que tu étais en manque et que c’est pour ça que tu es allé là-bas… Or, tu ne savais pas avant d’arriver que ça capotait entre eux… Donc, tu es bien parti avec l’intention de la voler… De toute façon, je ne vais pas critiquer ça. J’ai volé plein de femmes à beaucoup de gens tout au long de ma vie, dis-je en haussant les épaules.

Seulement, il fallait qu’il assume. Voler c’est voler – il n’y avait pas d’autres mots. Il ne pensait peut-être pas à mal mais les faits sont là.

J’avais bien engueulé Evan mais il ne semblait pas vouloir en entendre plus parce qu’il avait dirigé la conversation sur moi. Ce qui ne va pas mon petit Kurtz, c’est que tu trafiques dans mon putain de dos !

-Je viens de te dire ce qui ne va pas !, dis-je en fronçant les sourcils. Est-ce si dur à comprendre que je déteste qu’on fasse des petits projets dans mon dos avec des gens que je n’apprécie pas du tout ?

Sinon, j’allais bien – si on exceptait le stress qui avait suivi le massacre des Conti et le froid qui régnait entre moi et Jim, tout allait pour le mieux.

-Je vais on ne peut mieux. J’ai une nouvelle petite amie et tout vas pour le mieux, dis-je avant de boire une gorgée de whisky. Et si tu veux tout savoir, vu que tu sembles concerné, Tony va bien aussi. Il adore sa nouvelle mère d’adoption, rajoutais-je en faisant référence à Samantha.

Il était vrai que Tony appréciait beaucoup Samantha – et elle avait une patience avec lui que je n’aurais jamais.

@ Billy Lighter

Daniele était vraiment pas content, si c'est encore utile de le préciser... Il était surtout pas content parce que c'était avec Stone que j'avais fait cette chanson et qu'il voulait pas que je fricote avec le batteur. Han, faudra vraiment que je rappelle à Howard qu'il me crédite pas pour les lignes de guitare que j'ai enregistrées pour Fireworks.

Je pinçai les lèvres, mais baissai pas les yeux pour autant.

-Putain, je sais pas ce que Stone t'a fait mais ça doit être grave...

Ouais y avait bien cette histoire de Watson mais c'était pas Lele qui la lui avait piquée? Ou c'était l'inverse et j'avais encore tout compris de travers. De toute façon, ça faisait beaucoup de haine pour une femme qui, au final, les avait quittés lâchement tous les deux. Et ça, je m'étais pas privé de lui dire, à la gonzesse.

Mais pour ce qui était du concert, pas contre, c'était pas comme si j'avais été la seule rockstar à me pointer en guest... Y avait eu Lola aussi et ses fans avaient dû beaucoup aimé ça. Mais Daniele prétendait qu'elle aurait pas pu sauver le concert parce qu'elle jouait de la guitare comme une grosse naze...

Je me mordis la lèvre...

-Heu... Ouais, elle joue probablement mieux de la langue que de la guitare, d'après ce que j'ai pu entendre même si je suis sourd... Mais, Dany...

Je pouvais quand même par regarder The Burning Fire se retrouver sans guitariste à cause d'une histoire de cul sans rien faire!

Bah si... Apparemment, c'était absolument ce que mon manager aurait préféré que je fasse. Mais comme je lui expliquais, j'étais pas là pour jouer à la base! J'étais là pour Syd.... Bon, ok aussi un peu parce que j'espérais faire une ou deux chansons sur scène... Mais jamais tout le concert! Ça c'était pas prévu!

Et pendant qu'il m'écoutait, l'expression de Daniele changea légèrement et un sourire en coin apparut sur son visage. Oh oh... J'avais tendu le bâton pour me faire battre ou quoi? Et mon manager d'affirmer que c'était du vol. Que j'avais volé Syd à David parce que j'étais en manque.

Ok... Là, je baissai les yeux.

-Bah... Non, j'y suis allé aussi pour monter sur scène pour une ou deux chansons... Au cas où c'était que The Burning Fire voudrait...

Alors j'étais pas délibérément venu pour voler Syd... Je finis par renverser ma tête en arrière, vaincu et soupirai bruyamment. Alors que Daniele disait qu'il aimait pas qu'on fasse des plans dans son dos.

-Bon, ok, ok! J'y suis allé en espérant voler Sydney à MacAvoy et en espérant aussi jouer un peu sur une vraie scène parce que j'avais pas fait ça depuis longtemps! L’espoir fait vivre, y parait !

Je redressai ma tête pour le regarder.

-T'es content?

Je repris une nouvelle cigarette.

-Mais je suis content que Tony aille bien. Et aussi que tu aies...

Mon franc tomba et un sourire apparu sur mon visage.

-Ooooh mais Dany, tu as trouvé l'amour? Tu devrais être plus détendu que ça, alors... C'est qui, je la connais?

Etant donné le monde dans lequel on vivait, c'est-à-dire la jet-set, je devais sûrement la connaître! Et puis je me disais aussi que plus notre conversation s'éloignerait de Stone, mieux je me porterais... Et probablement que lui aussi.

@ Billy Lighter

Je n’avais pas besoin – ni envie ! – de me justifier sur les raisons qui me faisaient détester Stone. Il y en avait tellement que ça serait bien trop fatigant et contre-productif de les exposer à Evan qui, de toute façon, semblait particulièrement apprécier le petit merdeux.

Ce qui me sidérait – moi – c’était que Sniper avait donné son talent à Evan et Stone le temps d’un concert qui, s’il n’avait pas été là, aurait été un fiasco total pour mon plus grand plaisir. Lola et son piètre talent à la guitare n’aurait pas su rattraper ça. Sniper était de mon avis – Lola jouait mieux de la langue que de la guitare d’après son avis personnel.

-Crois-moi, même jouer de la langue, elle ne sait pas le faire bien, dis-je en affichant un sourire en coin.

J’avais eu Lola dans mon lit et ça s’était très mal terminé – cette petite garce avait réussi à me faire chanter ce qui m’avait conduit à la détester comme je la détestais aujourd’hui. Alors toutes les occasions étaient bonnes pour la descendre !

Seulement, Evan m’avait sorti tout un baratin comme quoi il n’était pas aller là-bas pour The Burning Fire mais pour Sydney Grey. Il n’assumait absolument rien ! Ni le fait qu’il soit un peu allé là pour The Burning Fire quand même – ce que j’étais certain ! – et qu’il y soit aussi allé pour voler la petite amie de David McAvoy.

Pris la main dans le sac et voyant bien que je ne croyais pas un mot de ses salades, Evan avait baissé les yeux comme le gamin qu’il était et avait avoué ses fautes. Il était bien allé là-bas en espérant que The Burning Fire le voudrait bien pour une chanson ou deux. Il venait d’avouer son acte de trahison !

-Je m’en doutais !, dis-je tout de même fâché d’entendre qu’Evan avait délibérément été en Australie pour aller s’amuser avec la concurrence.

Il avait absolument tout avoué – pour les chansons et pour Grey. Evan était en manque de scène… J’allais devoir régler ça au plus vite. Ça lui fera peut-être penser à autre chose que de jouer avec Stone. Plus Sniper sera occupé, moins il fera l’abruti avec l’autre abruti.

-Oui je suis satisfait !, dis-je avec un sourire sarcastique – tellement j’étais content de l’avoir poussé à la confession. Et ne t’en fais pas. Tu vas en avoir des occasions de te produire sur scène. Je compte bien te faire travailler très bientôt. Ça t’évitera de faire n’importe quoi avec n’importe qui.

Je lui avais donné des nouvelles de Tony – regagnant doucement mon calme. Je lui avais même confié avec une nouvelle petite amie. Ça ne sera bientôt plus un secret. L.A.People n’allait sûrement pas tarder à nous repérer vu qu’on ne se cachait pas.

La pièce – dans la tête d’Evan – avait pris le temps de tomber mais j’en avais l’habitude. Sniper avait toujours été un peu lent. Seulement, j’étais sûr et certain qu’Evan ne devait pas connaitre Samantha plus que ce qu’en avaient dit les journaux…

-C’est Samantha Mancini. La manager de The Lightening, dis-je avec un petit sourire.

Je sais ! Elle est chez MTI – et je m’attendais à ce qu’Evan me fasse une remarque… Seulement, ce pour quoi je venais de l’engueuler n’avait rien à voir avec ça !

-C’est aussi une Romaine comme moi. On est déjà sorti ensemble en 62 avant que nos chemins se séparent, dis-je en romançant un peu la fin abrupte de notre relation. Je l’ai retrouvé récemment. Elle n’a pas changé en vingt ans… Elle a juste encore plus de caractère.

Ça pour avoir du caractère – elle en avait ma Samantha !

-Tu n’auras qu’à passer une fois voir Tony. Je te la présenterais, dis-je avant de boire encore une gorgée de whisky. Au fait… Tu ne m’as pas raconté la fin de l’histoire… Tu as réussi à la voler à McAvoy pour finir ?, rajoutais-je avec un sourire en coin.

Oui parce que s’il y été allé pour se taper un échec cuisant c’était vraiment un voyage qui n’aura servi à rien !

@ Billy Lighter

Je fis une grosse grimace quand Daniele insinua qu’il avait déjà joué de la langue avec Peyton Davis. Oh, la jeune femme n’était pas laide, je serais con de dire ça. Elle avait un visage atypique mais n’était pas dénué de charme. Pas plus qu’elle ne me semblait aussi grave que la presse ne le disait. En fait, à part qu’elle était issue du croisement entre un poulpe et une ventouse pour déboucher les chiottes, Lola était pas si détestable qu’on le disait.

Un peu peste sur les bords et elle se prenait certes pas pour de la merde… Mais on est tous un peu comme ça, je crois…

Mais elle était très très très trop jeune… pour des dinosaures comme Daniele et moi… Non ?

Enfin bref, je doutais pas de la parole de Daniele quant aux aptitudes de la chanteuse, hein… Mais je pouvais pas confirmer ou infirmer la chose, ça aurait été comme critiquer un film sans l’avoir vu.

Ma grimace suffisait, rien que d’imaginer Daniele bécoter la chanteuse…

Bon, on parlait de quoi, encore ? Ah ouais, de ce qui m’avait amené à Melbourne et tout et tout… J’y étais allé pour Syd… Puis pour chanter et jouer un peu mais pas tout le concert. Et pour finir, j’avouai tout ça à Daniele parce que… bah ouais tout ça était vrai, il avait un peu raison de m’en vouloir… Et apparemment, l’adage « faute avouée, à moitié pardonnée » était pas qu’un mythe. Parce que Daniele baissa le ton et sembla se détendre un peu après mon double aveu.

J’avais été volé Sydney Grey à David McAvoy et j’avais aussi espéré jouer sur scène. Et mon visage s’illumina quand il affirma que j’aurais bientôt plus à faire n’importe quoi pour me retrouver à jouer en live ! Mon manager était de retour et ça allait être mon tour d’avoir droit à un peu de son attention, maintenant que les petits de Roadtramp étaient de retour au bercail pour un repos bien mérité.

-Je suis disponible quand tu veux pour ça ! J’ai gagné en endurance, j’ai aussi travaillé sur les réglages pour ne pas ma taper des larsens plein les oreilles à cause de ces trucs-là…

Je désignai un de mes appareils auditifs de l’index.

-Je veux sortir de la retraite et pour de bon.

Mais je voulais aussi savoir comment ça allait de son côté, comment mon filleul allait. Et je fus pas déçu ! Pour Daniele aussi, les choses avançaient et d’ailleurs, je comprenais pas comment en me dépeignant une vie aussi heureuse, il pouvait être autant à cran pour une ou deux « conneries » que j’avais pu faire.

J’étais curieux, je voulais savoir qui était cette femme qui avait mis le grappin sur Dany ! Et quand il m’annonça qui c’était, j’ouvris de grands yeux et fut bouche bée, ma clope pendant au bout de ma lèvre inférieur.

Samantha Mancini ! J’avais dit que je lisais L.A.People alors je savais qui c’était. Et apparemment cette histoire datait pas d’hier ! Il connaissait cette fille avant de me connaître moi !

-Putain mais…

Je pointai mon index sur lui, un demi-sourire aux lèvres, feignant un état de choc très mal joué…

-Mais tu sors avec l’ENNEMI, Daniele ! C’est très mal, ça ! Pire qu’une chanson avec Stone ! Je ne couche pas avec Stone, moi !

Je rigolai.

-Nan, sérieux… je suis content pour toi et pour Tony et je serais super content de la rencontrer, ton italienne.

Je me mordis la lèvre à la dernière question de Daniele et hochai la tête, pas peu fier, dans le fond.

-Ben… Sydney est rentrée avec moi… Et elle a pas quitté mon appart’ depuis… Je dirais bien que je te la présenterai aussi mais tu la connais déjà… J’ai entendu ton interview à la radio pendant la tournée…

@ Billy Lighter

Evan était prêt à remonter sur scène – et pour lui-même et non pas pour l’ennemi cette fois. Son enthousiasme me donnait presque envie de lui donner une tournée mondiale seulement je n’aurais pas vraiment la force d’en enchainer une autre directement. Celle-ci m’avait suffisamment éprouvé entre l’arrêt de la drogue, la Casa Nuova et Tony. Quelques concerts par-ci, par-là devraient combler les attentes de mon poulain sans pour autant le fatiguer et me fatiguer moi.

-A la bonne heure !, dis-je en écartant les bras. Je trouverais des dates à Los Angeles et dans les alentours dans un premier temps. On élargira après quand la tournée mondiale sera bien derrière moi.

Cela étant dit, je lui avais dit être en couple avec Samantha Mancini sachant très bien qu’il allait me faire une remarque sur son affiliation avec MTI. Comme Evan était tristement prévisible, c’est ce qu’il avait fait. Sur le ton de la rigolade – mais l’idée y était quand même. Seulement, je continuais à penser que sortir avec une manager de MTI, c’était bien moins grave que d’aider l’ennemi – et Stone plus exactement ! – à sortir de la mouise ! Je n’aidais pas Samantha avec son travail et elle ne m’aidait pas pour le mien. On ne parlait presque jamais travail – d’ailleurs !

Ça me faisait rire jaune… Seulement, quand le chanteur avait dit ne pas coucher avec Stone, il m’avait donné le bâton pour se faire battre.

-T’es sûr ?, dis-je avec un sourire en coin. Parce que j’ai quelques doutes, sur le fait que tu ne couches pas avec lui.

Quoi qu’il ne manquerait plus que ça…

Il était tout de même content pour moi. J’étais aussi très content pour moi.

-Passe quand tu veux. Tu connais mon adresse, dis-je avec un petit sourire.

Tout le monde la connaissait – j’étais le grand Daniele Ricci !

Seulement, Evan ne m’avait pas dit la fin de l’histoire en ce qui concernait Sydney Grey. Il semblerait qu’il avait réussi à voler la copine de McAvoy et qu’il vivait maintenant avec - comme quoi il y avait un peu de positif dans son petit voyage en Australie. Il serait revenu sans rien par remords envers McAvoy, je vous jure bien que je l’aurais charrié.

-Tu n’auras qu’à l’amener à une de mes fêtes ou bien la prendre avec quand tu viendras voir Tony… Je crois que je lui dois un dîner en tête à tête, à Sydney Grey… Ou était-ce un verre, dis-je pensif avant de sourire. Enfin, c’était quelque chose comme ça. On avait prévu ça après la tournée mais c’est des paroles d’interviews. Quoi que je n’aurais pas dit non… Enfin, ça c’était avec que je ne me remette avec Samantha…

Je digressais tout seul – même si c’était un petit peu pour faire enrager Sniper. Seulement, ce que je disais était vrai. Comme quoi, Sydney Grey semblait avoir un faible pour les célébrités du monde de la musique.

-Vous êtes donc en couple ? C’est du sérieux ou dans une semaine du sortira avec quelqu’un d’autres ?, dis-je avec un sourire moqueur. Tant que tu ne sors pas avec Peyton Davis, je serais content pour toi.

Il n’avait pas intérêt à sortie avec Lola !

@ Billy Lighter

Je ne sus me retenir de pousser un petit "Yes!" de victoire en serrant le poing, comme un gosse, quand Daniele m'annonça qu'il allait se pencher sur mon cas et trouver des dates à L.A. et alentours. Ouais parce que sortir un album, c'était bien beau et sérieusement, j'aurais jamais cru en arriver là aussi vite. Moi qui me disais que j'allais déjà tenter de sortir un album valable, sans peut-être jamais faire de tournée après à cause non seulement de ma surdité, mais aussi de ma condition physique générale qui n'était pas au top...

Et ben c'était fini tout ça! Parce que BSC avait de bons ingénieurs du son qui m'avaient bidouillé un truc et que je m'étais moi-même entraîné à palier mes faiblesses, mais aussi parce que... Ben ma condition physique était revenue avec mon moral, en fait... Et puis là... Là pour l'instant je faisais vraiment beaucoup de sport...

Bref, avec tout ça, ce qui avait commencé comme une engueulade s'était bien calmé et on était passé un peu aux choses positives et notamment que j'étais pas le seul à batifoler en ce moment. Parce que si je faisais des chansons avec MTI, Daniele, lui, allait finir par carrément faire des bébés avec! Vu que c'était qu'il sortait avec la manager de The Lightening.

Et Daniele de me renvoyer le boomerang en pleine poire en insinuant qu'il était pas sûr que je couchais pas avec Howard. Je pris mon plus bel air choqué, bouche ouverte... Puis la refermai... Tu veux jouer ? On va jouer...

-Et alors? C'est notre problème, à Howard et moi! Je fais ce que je veux de mon cul.

Nan mais j'étais super content pour Dany et le petit Tony. Et il me proposa d'emmener Sydney avec moi quand j'irais les voir. Et je hochais la tête, encore et encore, pour approuver le tout... Jusqu'à ce que mon cerveau percute qu'il avait filé un rancard à Syd, en fait...

Oui, bon, ok, c'était avant, mais j'avais quand même brusquement arrêté de dodeliner bêtement de la tête pour dire d'un ton relativement neutre :

-Bah ok pour le verre, ok pour le dîner, je prends le tout. Mais y aura quatre têtes, dans ton tête à tête.

Je pointai mon manager du doigt.

-Et t'es prévenu, Casanova: j'ai pas fait le chemin jusqu'en Australie pour que tu me la voles comme tu as voler les Planes à Lakers.

Puis il me demanda si Sydney et moi, on était en couple ou si j'allais sortir avec quelqu'un d'autre dans une semaine. Et je grimaçai quand il dit que ça lui convenait tant que je sortais pas avec Peyton... Avant de me gratter la tête pour réfléchir.

-Bah ouais... Ouais on est en couple ouais... Enfin moi je suis en couple avec elle. L'inverse est plus compliqué... Mais ça me va, moi je fais juste qu'attendre... Tu sais...

Je haussai les épaules, ne voyant pas trop comment expliquer les choses à Daniele. Parce que c'était vraiment une question de feeling... Un truc que je comprenais vraiment et que je savais que Syd avait besoin de temps, mais un truc qui était pas explicable avec des mots.

-Mais t'en fais pas pour Peyton, y a pas de risque... Moi j'aime...heu...

Je mimai avec mes deux mains de belles formes généreuses au niveau de mon torse et de mes hanches...

-Tu sais... Et Peyton, elle est...

Je levais mon petit doigt...Ouais, des fois, les mots, c'est surfait...

-Bon... T'as fini de m'engueuler? Je peux y aller? Tu veux venir t'amuser quelque part avec moi? Syd est au boulot pour la journée...

@ Billy Lighter

Il venait de me faire son plus bel air choqué mais sa réplique m’avait fait faire ma plus belle grimace. J’essayais de ne pas avoir en tête l’once d’une image de Stone avec Sniper mais c’était dur avec un Evan décomplexé qui n’avait pas objecté ma petite remarque sur le fait qu’il couchait avec Stone.

Putain – j’aimerais effacer ça de ma tête mais l’image semblait gravée maintenant ! Merci Sniper !

-Ouais, tu fais ce que tu veux de ton cul mais évite de me mette des horribles images dans ma tête, dis-je en grimaçant toujours.

Bon, je devais avouer que j’étais assez content de parler d’autre chose. Sniper avait mis son grappin sur Grey et s’il voulait tant me la présenter, il pouvait toujours passer à la villa Ricci avec elle. J’appréciais beaucoup cette animatrice radio - beaucoup plus que ce connard de Snyder qui me devait toujours une émission ! Il faudra peut-être que je lui rafraichisse la mémoire quand j’y pense !

Seulement, je n’avais pas pu m’empêcher de parler aussi de l’invitation que m’avait fait Sydney quand on avait fait une interview par téléphone quand j’étais à Rome. Je voulais juste voir la tête de Sniper quand il allait comprendre ce que je venais de lui dire. Bien que – comme à chaque fois – la pièce avait mis le temps à tomber. Il avait hoché la tête jusqu’à se rendre compte de ce que je lui disais. Ça m’avait fait ricaner surtout que je n’avais aucune honte d’avoir volé les Planes à Lakers. Ils seraient tombés dans l’oubli – les pauvres – si je n’étais pas venu à leur rescousse.

-Ne t’en fais pas, Sydney est toute à toi. Je n’ai d’yeux que pour Samantha de toute façon, dis-je avec un petit sourire en coin.

Seulement, est-ce que Sydney sera encore sa petite amie d’ici à ce qu’on programme un dîner ? Rien n’était moins sûr parce que leur relation – et c’est Sniper qui le dit ! – semblait être à sens unique. C’était même plus compliqué que ça… Ils semblaient s’aimer mais seul Sniper semblait être en couple – mais ça lui convenait. Putain comment est-ce que ça se faisait que c’était aussi compliqué ? Je n’étais pas sûr d’avoir envie de lever le mystère là-dessus.

-Donc tu es en couple avec elle mais elle n’est pas encore en couple avec toi ?, dis-je avec un air perplexe. Si ça te convient, tant mieux…

Je savais à quel point les femmes aimaient se compliquer la vie – j’imagine que Sydney Grey n’échappait pas à la règle… Bien que certains hommes pouvaient l’être aussi. Il suffisait de regarder Jim pour s’en rendre compte. Dans leur couple, je plaignais énormément Maritza.

Sniper avait dit qu’il n’y avait aucun risque qu’il finisse avec Peyton. Les formes de la diva ne semblait pas lui convenir – c’est ce qu’il mimait. C’est vrai que Lola n’avait pas de poitrine du tout. J’avais pu m’en rendre compte moi-même. Je me demandais où Stone trouvait son compte… Parce qu’entre Lola et Maria, il y avait un monde.

-Elle est plate comme une planche à repasser ? C’est ça que tu veux dire ?, dis-je avec un petit sourire. Tu sais, je suis adulte. Tu peux utiliser des mots crus.

Sniper en avait assez de discuter – ou de se faire engueuler, c’est selon – et voulait s’en aller. C’est ça – vas t’en ! – j’en ai fini avec toi. Seulement, il voulait que je vienne m’amuser avec lui parce que Sydney travaillait et qu’il devait être en manque d’amusement. Putain, il ne voyait pas que j’étais au boulot, là ?!

-Tu ne vois pas que je bosse ?, dis-je en écartant les bras pour lui montrer mon bureau autour de nous. Je n’ai pas que ça à faire, Sniper ! Si tu t’ennuies, tu n’as qu’à aller enregistrer un album… Et sans Stone, cette fois !, l’anticipais-je au cas où. Tu peux y aller… Mon engueulade est terminée.

Ça m’avait fait du bien ! Maintenant, je devais croiser les doigts pour que Sniper ne fasse plus le même genre de conneries.

@ Billy Lighter