A quelques jours de mon mariage avec Howard, j’ai besoin de m’évader un peu, de sortir de la maison et de m’envelopper dans une bulle de création, même si je n’ai pas forcément l’inspiration.  Écrire tout ce qui me vient par la tête, gratter les cordes pour sortir quelques notes et tout ça, sans David et Kenzie pour me pourrir l’air.

Ils sont sympas, enfin, David il est un peu comme une plante verte dans le coin d’une pièce mais Kenzie est comme une pile électrique branchée sur le 220V. Elle est inépuisable, comme un chiot tout fou à qui on lance la balle et qui revient encore et toujours avec autant d’énergie. Ça m’énerve à la longue et, j’espère que lorsque nous seront officiellement mariés, ils penseront à voler de leurs propres ailes.

J’en doute !

J’ai donc trouvé refuge  au studio de MTI alors qu’Howard lui est partie je ne sais où faire je ne sais quoi avec je ne sais qui. Après, il est libre de faire ce qu’il veut, quoi que certains ont dit en pensant que je ne le saurais jamais, nous ne sommes pas devenu des siamois incapable d’agir l’un sans l’autre.

Je ne le montre pas, mais tous ces commentaires, les chuchotements, ceux qui sourient en nous voyant puis qui murmure ensuite en nous pointant du doigt, ça fini par m’atteindre et me faire douter. Pas de mon amour pour Howard, mais de notre union. C’est comme si à force, le négatif autour de nous avait eu raison de mon désir et avait ternis ce qui se devait d’être le plus beau jour de toute ma vie.

Pour une fois, la seule putain de fois où je faisais un truc non planifié depuis Mathusalem et qui était pour moi, la femme et non l’artiste, il avait fallu que ce soit terni par un peu tout le monde. Je sais que la majorité, pour ne pas dire la totalité des gens qui y viendront y serons pour Howard et non pour moi et que probablement  ils ont tous d’une façon ou d’une autre, essayé de dissuadé Howard de  se marier avec moi.

Me voilà donc, dans mon studio chez MTI, mon carnet posé sur mes genoux et mon regard fixant la page blanche alors que je tiens un stylo au dessus sans arriver à écrire le moindre mot.

Comment est-ce que ce projet de pur bonheur est devenu une source d’angoisse incroyable ? J’ai cette boule coincée dans la gorge, comme si mes émotions menaçaient d’exploser. Ça m’étrangle et même, ça fait mal. C’est pire encore quand je me mets à me demander si Howard est dans la même situation que moi. Et s’il ne voulait pas vraiment se marier, qu’il faisait ça pour le fun, parce qu’il a l’impression que c’est la seule façon de me rendre heureuse ?

Bien sûr que ça va me rendre heureuse que d’être sa femme, mais est-ce qu’il veut vraiment être mon mari ? Ou est-ce qu’il le fait parce qu’il avait rien de mieux de prévu à l’horaire ? Ou pire, pour prouver à la terre entière qu’il n’est pas qu’un coureur de jupons et que comme moi j’étais intéressée, il s’est dit Ok! mais que si ça avait été une autre, il l’aurait fait avec une autre ?

- ARGHHHHH !!!!!!!

Je pousse un grand cri de rage en envoyant voler mon carnet, tel un frisbee enragé.

- Tu te fais des idées, Peyton ! Tu te fais trop d’idée !!

Ouais, ça ne peut être que ça… le doute des derniers jours avec la fatigue et tout. J’ai abusé de mes forces, ma tête me fait mal en permanence depuis notre retour de tournée alors qu’avant, les épisodes de migraines étaient de plus en plus distancés.

Je me lève, non sans tenter de contrôler mon étourdissement puis je me dirige hors de mon studio, longeant les corridors tout en cherchant à reprendre mon souffle.  Le pire c’est qu’on dirait que plus je tente de me calmer, moins j’y arrive ! Je continue quand même d’avancer au traves des couloirs jusqu’à arriver à la salle de repos des roadies. Il y en a quelques uns et, parmi eux, Delfino Alvarez, vers qui je me dirige et, quand j’arrive devant lui, je l’enlace en enfouissant mon visage contre son torse et je me laisse aller à pleurer.  

@ Billy Lighter

La journée était belle et j’avais un peu de travail aujourd’hui au studio. Après la tournée, il fallait faire les inventaires et après ça, j’aurais beaucoup plus de temps libre si bien que j’avais déjà été parler au patron du Dizzy Warhol pour lui proposer de refaire quelques heures comme barman dans les moments où il aurait besoin de personnels. Il avait apprécié et m’appellera pour faire des heures. Parce que le travail de roadies, en dehors des tournées, n’était pas aussi prenant qu’en tournée et je pouvais me permettre d’accumuler deux boulots.

Je travaillais avec Jason et Tobias aujourd’hui. Abel n’était pas là mais c’était parce qu’on s’attaquait à l’inventaire des fusées. Mon ami devait sûrement être à son garage où il travaillait dans ses heures perdues comme j’allais le faire au bar.

Jason parlait de Peyton quand on travaillait. Il était nouveau et n’avait pas été avec nous en tournée. Il n’aimait pas vraiment la chanteuse d’après ce que j’entendais. Il avait avalé tous ce que la presse avait dit sur Peyton sans même avoir rencontré l’artiste une seule fois. Je lui avais dit de ne pas se fier à la presse, que j’avais rencontré Peyton et que c’était une femme exigeante mais sensible. Jason l’apprendra bien vite s’il travaille ici. Il commencera à côtoyer des stars et ne les verra plus comme la presse les décrits.

La conversation avait continué quand on avait rejoint la salle de repos après avoir fait la moitié de l’inventaire. Tobias n’avait pas vraiment appuyé mes paroles mais il avait rajouté que Peyton était surtout un pot de colle et qu’il plaignait Stone. Tobias avait participé à la tournée et avait retenu ce qu’il avait vu. C’est vrai que Peyton était souvent avec Stone mais c’était un jeune couple alors ça pouvait se comprendre.

Aucun d’entre eux ne connaissait Peyton comme je la connaissais mais je ne pouvais pas vraiment argumenter sans révéler ce qui faisait que je la connaissais si bien. Je devais garder ça pour moi… Je ne leur avais même pas dit que j’étais invité au mariage de Stone et Peyton. Ils auraient posés des questions et Timmy et Peyton ne voulait pas que l’histoire de l’agression de Peyton se répande partout même si ça datait maintenant de plusieurs mois.  

Il y avait eu un silence à un moment et les roadies s’étaient tous tournés vers l’entrée de la pièce. J’avais fait de même pour voir Peyton entrer. Elle avait l’air bouleversée et s’était approché de moi pour commencer à pleurer contre mon torse. J’avais été surpris mais je l’avais entouré de mes bras. Elle pleurait à chaudes larmes et les roadies autour étaient surpris eux aussi et ne savait pas quoi dire. L’un ou l’autre étaient même partis.

-Peyton… Qu’est-ce qu’il se passe ? Qu’est-ce qu’il ne va pas ?

J’avais entendu Jason dire en se moquant que c’était sûrement parce que Stone l’avait plaquée. Je lui avais dit de se taire en lui lançant un regard noir. Il n’avait pas à dire ça devant une femme dont le chagrin n’était pas joué. J’avais dit à Tobias de faire partir tout le monde et c’est ce qu’il avait fait. Quand je voulais, je pouvais retrouver mon ton et mes regards que j’utilisais pour intimider quand je faisais partie des Los Diablos. Ça avait fonctionné aujourd’hui. On était seul dans la salle de repos.

-N’écoute pas ce que viens de dire Tobias. C’est un nouveau et il n’a pas grand-chose dans la tête. Qu’est-ce qui ne vas pas Peyton ? Il y a un problème avec le mariage ?

On y était bientôt au mariage et le problème pouvait venir de là. Je pouvais vraiment imaginer Stone tout annuler maintenant.  

@ Billy Lighter

Dans ma quête de souffle, j’entre sans m’en rendre compte dans la  salle de repos des Roadies de MTI non sans entendre les commentaires sur les possibles raisons de mes larmes. Au fil des années, j’ai appris à me forger une carapace, ne me laissant jamais atteindre par tout ce qui pouvait être dit à mon sujet. Au contraire, ça m’amusait, je dirais même.

Il faut croire que cette carapace que je pensais à toute épreuve à fini par se fissurer puisque je me retrouve dans un état dont je n’aurais jamais cru possible avant. Tout ce qui se dit sur ma relation avec Howard, sur notre mariage et nos intentions, même ce qui peut sembler n’être qu’une toute petite blague de rien du tout, tout ça mit ensemble a fini par faire l’effet d’une bombe et les dommages qui vont avec son considérables.

Je pleure à fendre l’âme contre le torse de mon ange gardien, ne trouvant plus les mots ou même la force de m’exprimer. La douleur est trop vive, le doute trop grand, la peur trop présente. Comme si de m’exprimer à haute voix, de faire par à quelqu’un de mes angoisses allait faire en sorte que tout ceci devienne réalité.

Pourtant, il faudra bien que je trouve la force de le faire faute de quoi, je pourrais ne jamais me présenter devant l’autel le jour venu.

Nous nous retrouvons seuls, Delfino et moi ce qui facilitera la confidence, bien que je ne sache trop par où commencer.

- Je m’en fou de Tobias, si ça se trouve, il a raison. Le pire !

Je n’en ai rien à foutre de l’opinion d’un roadie, cependant, quand ce que dit un inconnu  reflète l’ensemble de ce que pensent les autres, ça ne fait que renforcir mon idée.

- Mon mariage est une erreur !

Une grave erreur, même.  Pas pour moi, parce que je serai la plus heureuse des femmes, mais pour Howard qui va se retrouver au cœur d’un tourbillon de haine plus grand que nature tout ça parce qu’il épouse une femme que personne ne porte dans son cœur.

- Je ne peux pas faire ça à Howard, tu comprends ? Il ne mérite pas ça, il vaux tellement plus que moi !

Je frotte mon visage à deux mains en me reculant de Delfino puis en m’asseyant sur une chaise, je me penche vers l’avant pour souffler et me calmer. Quand je relève la tête, je regarde Delfino en me disant qu’il ne doit pas suivre ma logique.

Il me faut quelques secondes pour souffler puis gagner un peu de mon assurance grandement effritée pour pouvoir m’exprimer plus clairement.

- De toute ma vie, je n’ai aimé qu’une seule personne : moi.  Jamais personne n’a eu d’importance à mes yeux parce que j’ai toujours été centrée sur moi-même et c’était facile.  Jusqu’à ce que je réalise que j’aimais quelqu’un d’autre autant voir même plus que je peux m’aimer moi et cette personne c’est Howard.

Je l’aime au point où je ferais n’importe quoi pour m’assurer de son bonheur. N’importe quoi même rompre parce que j’ai peur que notre union ne finisse par avoir raison de ses amitiés et pourrissent ses liens.

- Les gens, ses proches, ils ne m’aiment pas. Y’a qu’à penser à Hank North qui m’a carrément menacé si je devais rendre son pote malheureux. Ils vont tous essayer de l’en dissuader, de lui dire que c’est une mauvaise idée, que je ne suis pas la bonne pour lui. C’est ce qu’ils font, Delfino, ils… ils me détestent tous !

Et puis ça va finir par éclater au visage de mon pauvre chéri qui va en être malheureux jusqu’à la moelle !

- Je l’aime plus que je m’aime moi ! Je ne sais plus quoi faire, Delfino ! Et ça fait vraiment très mal !

@ Billy Lighter

Peyton pleurait comme je ne l’avais encore jamais vu pleurer. Je ne pouvais pas me vanter de la connaitre par cœur mais j’avais passé un peu de temps avec elle. Je ne l’avais encore jamais vu pleurer comme ça ni de tristesse ni de douleur. Il devait s’être passé quelque chose de grave et les commentaires des autres roadies n’aidaient pas.

La salle s’était vidée à ma demande. Peyton n’était pas une bête de foire. Personne n’avait le droit de se rincer l’œil devant son chagrin. Je voulais comprendre ce qui la mettait dans cet état et, ce que je craignais était bien réel. Elle trouvait que son mariage était une erreur. Je pensais pendant quelques secondes qu’elle avait vu la vraie nature de Stone. Parce que pour moi Stone n’était qu’un inconscient et un profiteur qui ne pensait qu’à son amusement personnel au détriment des autres. Un égoïste comme il y en avait plein dans ce monde. Mais ce n’était pas de Stone que Peyton doutait mais d’elle-même.

Je ne pensais pas l’entendre dire ça. Elle croyait que Stone méritait mieux qu’elle. J’étais bouche bée. Je ne savais pas comment Peyton pouvait penser ça. C’était une femme qui méritait l’amour comme chacun. Elle n’avait pas plus de défauts que Stone. De mon avis, c’était lui qui ne méritait pas quelqu’un comme Peyton.

Je ne comprenais pas ce qui faisait penser ces choses à Peyton. Elle aimait Stone. Il me suffisait d’entendre comme elle en parlait pour entendre qu’elle l’aimait profondément. C’était un sentiment nouveau pour elle mais il était sincère.

Les amis de Stone étaient en cause aussi. Ils n’aimaient pas Peyton. Hank North, l’acteur, en premier. Il ne devait pas bien la connaitre alors. Peut-être que ça viendra. Peyton ne devait pas perdre espoir. En plus, si les amis de Stone ne sont pas capables d’accepter la femme qu’aime leur ami c’est que ce ne sont pas de vrais amis.

-Peyton, pourquoi tu es si dure envers toi-même ? Tu mérites d’être heureuse avec l’homme que tu aimes. Ce n’est pas parce que tu as été égoïste une partie de ta vie que tu mérites d’être malheureuse. Tu te rends compte toi-même de tes erreurs passées. C’est une bonne chose. Ça veut dire que tu as évolué pour devenir quelqu’un de meilleur. Je suis passé par là moi aussi et la pire des choses à faire c’est de croire qu’on mérite d’être puni pour ça.

La solitude qu’elle avait dû vivre pendant toutes ces années était déjà la punition pour ça. Elle n’avait pas besoin de se punir elle-même.

-Si Stone veut se marier avec toi malgré ce que pense ses amis, c’est qu’il t’aime. Je crois que même Stone ne se marierait pas avec quelqu’un qu’il n’apprécie pas sincèrement. Si ses amis ne t’aime pas alors tant pis pour eux. Ils perdent une occasion de connaitre quelqu’un de très bien et ils n’en valent pas la peine.

Peyton ne devait pas céder sous l’avis des autres et des critiques. Beaucoup de personnes jalouses vont sûrement parler sur son dos mais ce n’est que de la jalousie.

-Moi qui pensais, en recevant ton invitation, que c’était plutôt Stone qui ne te méritait pas… Tu m’as surpris en pensant le contraire.

Révéler que je n’avais pas vraiment de sympathie pour Stone n’était peut-être pas la chose à faire mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Je ne savais pas ce que Peyton savait sur son futur mari… Moi, j’en savais des choses sur lui.

@ Billy Lighter

Pour la première fois de ma vie, je doute de quelque chose ! Ça ajoute à la gifle que je me prends en étant plongé dans une tourmente de questionnement infinie.  Jamais avant de comprendre que j’étais amoureuse d’Howard je n’ai aimé quelqu’un d’autre que moi-même. J’ai bien évidement eu des relations, été en ‘’couple’’ mais le sentiment n’était pas le même. C’était un jeu, une façade, un passe-temps. Ce que je ressens pour Howard c’est carrément  la folie.

De croire que peut-être qu’il ne ressent pas la même chose que ce que je ressens pour lui me brûle petit à petit de l’intérieur. J’ai vraiment peur qu’il ne m’épouse uniquement parce qu’on est bien ensemble et que pour le moment, ça le contente alors qu’en fait, il n’en a rien à faire d’officialiser ça.

Quand je suis dans ses bras, quand nous sommes que lui et moi, tout est tellement facile ! C’est quand le monde extérieur nous rejoins que je me sens submergée, pas à ma place, comme si j’étais un imposteur. Je détonne d’avec ses amis-es qui ne m’aiment pas beaucoup pour ne pas dire pas du tout.  Hank North m’a menacé, sa sœur m’ignore, David a peur de moi. Je crois qu’il n’y a que Sniper qui n’a pas démontrer ouvertement quelque chose de négatif envers moi mais peut-être qu’il en pense pas moins.

Selon Delfino, le fait que je sois capable de mettre en relief toutes mes erreurs du passé est signe que j’ai évoluée en tant que personne. J’ai évoluée, d’un coup de poing à la tête, moi, je n’ai rien demandé ! Alors pour maintenir l’évolution, je n’ai pas droit à un mode d’emplois, je suis plongée dedans et je fais de mon mieux pour que ça dure.

- Tu as vécu ça, toi aussi ?

Je suis surprise. Mon ange gardien aurait lui aussi son côté obscur ? J’ai peine à y croire, lui qui a toujours été si gentil avec moi, qui m’a sauvé la vie !

Je l’écoute, attentivement, alors qu’il désamorce mes petites bombes les unes après les autres. D’un côté, je sais qu’il a raison. Howard n’irait pas jusqu’à se marier avec moi pour le plaisir de tenir tête à ses amis. S’il le fait malgré leur opinion défavorable à mon égard, c’est qu’il m’aime sincèrement.  N’empêche que la dernière chose que je souhaite c’est bien de l’isoler d’eux parce qu’ils ne voudront plus le côtoyer pour éviter de me voir moi.

Je ne veux pas qu’il soit malheureux !

Tranquillement, je commence à reprendre mon calme. Mes larmes coulent toujours le long de mes joues mais j’arrive à parler et à regarder Delfino qui ajoute qu’il croyait qu’en fait, c’est Howard qui ne me méritait pas.

- Si tu savais… C’est quelqu’un de bien. C’est un homme qui n’a aucune malveillance et qui ferait n’importe quoi pour ses proches.  Il manque de jugement, ça c’est certain mais jamais il ne pense à faire du mal.

C’est un peu drôle, quand même, de dire ça en sachant qu’il m’a frappé et plongé dans le coma sauf que l’histoire au complet permet de comprendre que je l’avais poussé vraiment très, très loin pour qu’il finisse pas exploser de la sorte. Et le fait qu’il soit venu prendre de mes nouvelles à l’hôtel ensuite démontre qu’il regrettait.

- Je ne crois pas qu’aucune femme ne serait assez bien pour lui. J’essais de prendre soin de lui, peut-être trop même.  Je veux le protéger alors qu’en fait c’est de moi qu’il devrait l’être. Delfino ! Je suis une femme abjecte qui aime rabaisser pour me sentir glorifié. Mais avec lui, c’est différent. Il fait ressortir le meilleur de moi.

Il me connait, mieux que quiconque. Il sait de quoi je suis capable pour avoir été mon punching bag préféré ! Je ne ratais jamais une seule occasion de lui vomir mon venin, parce que ça toujours été trop facile avec lui. Malgré ça, il est quand même prêt à m’épouser.

- Il est mon meilleur ami.

@ Billy Lighter

Peyton m’ouvrait son cœur pour me faire part de son mal-être. C’était une femme jeune mais qui avait changé et évolué au cours de sa vie. D’abord égoïste, elle avait évolué pour montrer aux gens qu’elle était une femme sensible et fragile. Je la trouvais bien trop dure envers elle-même. Elle n’avait pas à se dire qu’elle ne méritait pas d’être heureuse parce que tout le monde le méritait.

J’avais moi aussi était un autre homme dans le passé et je savais que changer n’était pas facile. Ça modifiait tout l’environnement autour de nous. Quand on change pour un bien on n’a plus les mêmes amis et c’est souvent pour un mieux. Je ne fréquentais plus des gens comme Alonso et Ward mais des gens comme Abel et Peyton. C’est des gens comme ces derniers qui m’avaient aidé à évoluer.

-Oui, j’ai vécu ça. J’ai longtemps fait partie d’un gang. Pendant que j’y étais, j’ai fait beaucoup de mal à beaucoup de gens dont au seul membre de ma famille qui me restait, ma mère. Tout ça parce que je jouais au petit caïd pour me faire un genre de réputation dans la rue comme tous les autres gamins de mon âge à l’époque. Ce n’est que quand ma mère est morte que j’ai eu une prise de conscience et que j’ai changé de vie pour devenir barman et maintenant roadie. Mon seul regret est de ne pas l’avoir fait du temps que ma mère était encore vivante. Elle comptait beaucoup pour moi. Mais j’ai beaucoup gagné à évoluer comme je l’ai fait.

Ma mère me manquait toujours mais j’allais de l’avant maintenant. La vie que j’avais maintenant me convenait beaucoup mieux que l’ancienne. Faire partie d’un gang était source de stress et de violence. Ça convenait à certaine personne mais ça ne me convenait pas à moi. Il était un temps où je croyais que c’était la seule option mais en réalité c’était seulement l’option de facilité.

Peyton s’en faisait pour son mariage et pour ce que pensaient les amis de Howard de celui-ci. Elle ne se croyait pas assez bien pour lui et je voulais qu’elle sache que c’était tout le contraire. Elle méritait l’amour de Stone. Ce que je n’étais pas sûr c’est que lui mérite l’amour et la gentillesse de Peyton.

Mon amie avait bien entendu que je ne pensais pas du bien de Stone mais elle l’aimait. Elle savait qu’il avait des défauts mais il avait aussi des qualités que je n’avais pas pu voir les très rares fois où j’avais pu lui parler ou même voir les résultats de ses actes sur les autres. L’envie de lui révéler ce que je savais de Stone m’était passée parce que ce n’était peut-être pas représentatif de l’homme qu’il était. On avait parlé des changements et peut-être que Peyton était celle qui avait fait changé Stone aussi… Ce que je savais de lui ne pouvait pas détruire ce qu’ils construisaient ensemble.

Peyton s’était encore dévalorisée mais ce qu’elle disait de Stone était touchant. Il n’y avait pas de doute sur le fait qu’elle l’aimait et j’espérais de tout mon cœur que Stone avait autant d’affection pour lui. J’avais séché ses dernières larmes avec mes doigts.

-Tu l’aimes beaucoup et je l’entends dans tout ce que tu dis.

Peyton me touchait mais ce qu’elle pensait d’elle me rendait un peu triste.

-Tu n’es pas abjecte. Tu es une femme bien. Si Stone fait ressortir le meilleur que tu as en toi, je suis sûr que tu fais ressortir le meilleur qu’il a en lui. Je te crois quand tu dis que c’est quelqu’un de bien. Je crois que tu es mieux placée que moi pour le savoir. Je ne le connais pas assez…

Je ne pouvais pas juger sur quelques évènements passés. Ça ne serait pas juste et je ne vaudrais pas mieux que les amis de Stone par rapport à ce qu’ils pensent de Peyton.

-Si c’est ton meilleur ami alors tu n’as pas à douter de toi parce que tu es une fille bien. Et à vous deux, vous pourrez vous tirer vers le haut. Ne doute jamais de toi Peyton.

Je n’aimais pas la voir se dévaloriser alors que c’était une fille bien.

@ Billy Lighter

Sans le savoir, alors que je cherchais juste à sortir de ma tête, à m’évader loin de mes pensées nocives, j’ai trouvé Delfino. Il n’y avait personne de mieux que lui pour m’écouter et me parler en toute sincérité. Mon ange gardien trouve les mots et s’ouvre à moi ce qui n’est pas sans me déstabiliser un peu, je dois le dire.

Je n’ai jamais compris ce que les gens pouvaient trouver de plaisant dans la drogue et le besoin envahissant de ne pouvoir faire quoi que ce soit sans consommer. Combien d’artistes ont été détruis par leur consommation excessive ? Howard en paie le prix fort pour ses excès.  Je ne peux pas vivre sa vie pour lui, ni le forcer à quoi que ce soit, mais  j’espère et je pris fort pour que mon futur mari réaliser tout ce qu’il a à perdre s’il continu de brûler la chandelle par les deux bouts.

Delfino s’en est sortit. Il me confesse qu’avant, il dealait de la drogue. Ça me choque un peu de l’apprendre. Ce genre de personne, je m’en suis toujours tenue très loin, refusant de leur donner le moindre bénéfice du doute, les condamnant sans procès.  La preuve que j’ai changée puisque ça n’affecte pas ce que je ressens pour Delfino, bien que je suis surprise.

S’il a pu changer à ce point, je le peux aussi.

Ce qui me fait le plus peur, c’est que l’opinion générale qu’entretiennent les proches d’Howard pour moi ne finit par avoir raison de nous et qu’il ne réalise qu’il a fait une erreur et décide de me laisser. J’en mourrais s’il devait me quitter !

Depuis que je suis avec Howard, je ne suis plus la même. Son amour m’a changé, il a sut faire ressortir le meilleur de moi.

Je respire un peu mieux avec notre conversation. Delfino trouve les bons mots, il ne juge pas, il est apte à voir les deux côtés de la médailles.  Ça fait du bien de pouvoir parler en toute franchisse sans avoir l’impression que dans quinze minutes, mes confidences feront le tour de l’établissement et que demain, je pourrai lire que je suis sur le bord du suicide dans L.A. People !

Je ne suis pas dupe. Déjà, le simple fait que je sois entrée dans la pièce en larmes vaut son pesant d’or comme information, surtout si près de mon mariage. Les roadies sont tenus au secret mais, qui sait qu’un bon prix permettrait de délier des langues.

Je me penche vers l’avant et enlace Delfino, longtemps. J’ai besoin de cette étreinte et de ses bienfaits.

- Ça fiche la trouille, de se marier.  J’ai l’air froide et de ne jamais ressentir quoi que ce soit mais, en fait non. C’est tout par en dedans, en secret. Parce que j’ai toujours été convaincue que de montrer aux autres ce que l’on ressent leur donnait une arme contre nous.

Il faut que je me ressaisisse et que je fasse confiance en la vie, ce qui est plus facile à dire qu’à faire.

- Tu seras là, à mon mariage, tu me le promets ?

Je sais bien qu’il viendra mais j’ai besoin qu’il me rassure un peu. J’ai déjà pas beaucoup de gens qui vont se déplacer pour moi, alors il faut que je sois certaine que ceux qui ont dit oui seront bien présent.

@ Billy Lighter

Peyton était en proie à de nombreux doutes par rapport à elle-même. Elle avait changé et ces changements la mettait en insécurité par rapport à elle et aux autres. Son mariage était proche et, bien sûr, les doutes qu’elle avait s’amplifiaient avec l’arrivée imminente de cet événement qui changera sa vie et celle de Stone.

Tout ce que je pouvais faire c’était la consoler et le rassurer sur ses sentiments que je sentais très forts envers Stone. Il ne fallait pas que Peyton se dévalorise parce qu’elle est une femme bien. Elle arrivait même à me faire penser que c’est moi qui avait faux sur toute la ligne sur Stone. Il n’était peut-être pas aussi horrible que je le croyais… Il avait des défauts et avait fait des dérapages mais je croyais Peyton quand elle disait qu’il n’était pas foncièrement méchant. Inconscient, ça c’était sûr, mais pas mauvais.

Leur couple surprendra peut-être tout le monde, les amis de Stone en premier, s’il perdurait. Ça m’avait rappelé le pari de Kenzie. Peyton et Stone sera peut-être une couple bien plus solide que bien d’autres couples. En tout cas, Peyton aimait Stone. Le doute n’était pas permis là-dessus.

On s’était enlacé. Peyton avait peur du mariage et c’était un sentiment très légitime. Je serais aussi très stressé de me marier. L’occasion ne s’était encore jamais présentée pour moi. J’étais célibataire depuis ma relation avec Bailey.

-C’est normal d’avoir la trouille. C’est un moment important dans une vie. Mais tu n’as pas à avoir honte de tes sentiments. Les gens qui utilisent ça contre toi, c’est eux qui sont abjectes et qui ne valent rien.

Il était facile de s’en prendre à une star. Ils étaient tous exposés. Ce qu’ils faisaient étaient toujours analysé. Ce n’était pas une vie facile à vivre.

Peyton avait besoin d’être rassurée sur ma présence au mariage. Je lui avais déjà confirmé par lettre mais elle avait besoin d’une confirmation orale.

-Je te le promets, Peyton.

Je n’allais certainement pas manquer le mariage de celle que je considérais comme mon amie. Une personne à qui je tenais beaucoup.

@ Billy Lighter