On a tout ?

Han…

Heu…

De l’eau…

J’ai pris de l’eau.

Heu…

Des chips…

Kenzie voulait des chips.

Elle aurait dû venir avec moi.

Non ça va.

On peut se débrouiller seul.

Syd…

Syd reviendra si…

Si on montre qu’on peut…

Qu’on peut le faire.

Se débrouiller.

Une bouteille d’eau.

Un paquet de chips.

Je ne sais pas si c’est…

Si c’est le bon goût.

Pas grave.

Han mais si…

AVANCE, DAVEY !

C’est la vingtième fois…

Que tu revérifies ce qu’il y a…

Dans ce foutu sac.

Avance !

-J’ai des chips.

J’ai de l’eau.

Je pinçai les lèvres.

Avançant.

M’engageant dans l’allée.

De la villa.

Howard…

Howard était parti…

Avec Peyton…

Chez le docteur.

Et moi…

J’étais avec Kenzie.

Mais Kenzie avait pas…

Pas voulu venir avec moi.

Elle préférait…

Regarder la télé.

Mais il lui fallait des chips.

Et moi je voulais de l’eau.

Alors j’étais allé en chercher.

-Et comme ça Syd reviendra.

J’arrivai devant l’entrée.

Et pris mes clés.

Je les avais pas perdues cette fois.

Faudra que je le dise à Syd.

Je voulus entrer la clé.

Dans la serrure.

Mais…

Pourquoi ça ne rentre pas ?

Daaaaaaaaaaaaaaaaaaaaviiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiid.

Mon cœur s’emballa.

Howard a fait changer la serrure !

Non.

Non c’est Peyton.

Howard ne ferait pas ça.

Pour que je reste coincé dehors.

Ma respiration devins courte.

Je me mis à transpirer.

J’essayai encore.

Et encore.

-Kenzie… KENZIE ! OUVRE !

Je tremblai.

Mes clés tombèrent à terre.

-Merde… !!

TU ES VRAIMENT

VRAIMENT SUPIDE, DAVID !

Je me penchai.

Pour prendre mes clés.

Elles retombèrent à terre.

Parce que je tremblais trop.

Je gémis…

Me redressai.

Et me mis à marteler sur…

Sur la porte.

-KENZIE ! KENZIE ! OUVRE-MOI ! Je t’en supplie ouvre-moi…

J’avais peur.

-Je ne veux pas dormir dehors.

Et ma voix perdait en force.

Et en volume.

Jusqu’à se casser.

-Kenzie…

Alors que je tapai mon front…

Contre la porte.

@ Billy Lighter

Mes journées se suivent mais ne se ressemblent pas et c’est tant mieux. Entre les drames, les rencontres houleuses, les projets exaltant et mes amours, il est bon de pouvoir m’arrêter un peu et de prendre du temps pour moi. Daniele a prévu de passer la journée au bureau, peut-être a-t-il beaucoup de choses à cogité et que la présence de Tony qui est particulièrement pleurnichard aujourd’hui l’irrite plus que de coutume et qu’il a préféré la petite pomme de terre chaude à moi et Erik.

Je n’aime pas du tout la façon dont à Daniele de se défiler avec son fils qui, de son côté, l’aime si fort ! Ça en est triste de voir qu’il reproduit auprès du petit, ce qu’il avait tant à reprocher à son père alors que nous étions plus jeune. Mais, hors de question de le lui faire remarquer ! Il niera en disant que son père, c’était tout autre chose et pire, cent fois… mille fois pire ! Lui, il enseigne à la dure à Tony l’indépendance, mais un jour, le petit deviendra grand et fera comme lui a fait à son père : lui tourner le dos.

Une roue Riccidienne qui n’en finira plus de tourner.

Je compte bien briser cette roue, mais chaque chose en son temps.

Alors que Daniele a trouver ;a prendre la clé des champs, Erik et moi tentons de distraire Tony qui, peu importe nos tentations, finis par se mettre à pleurer en lançant tout ce qui lui tombe sous la main. Le petit, âgé d’un an et demi, pourrait bien être sur le point de nous montrer cette fameuse phase redouté par les parents : le terrible two qui consiste entre autre à testé les limites de toute autorité parentale, de vouloir tout faire par soit même et surtout, d’utilisé outrageusement et à toutes les sauces le mot non. Et jusqu’à aujourd’hui, je ne savais pas que la couleur d’un gobelet pouvait être une offense et créer un trouble identitaire chez quelqu’un !  Par exemple, Tony me demande, ou plutôt exige du lait. J’accepte de lui en donner après lui avoir pratiquement arracher de force un s’il-te-plaît et le lui verse dans un gobelet vert… grave erreur ! Il voulait le rouge… Et inutile d’argumenter avec le petit en lui expliquant que vert ou bleu ou rose ou jaune, son lait n’aura pas meilleur goût. Je lui transvide donc dans le gobelet de couleur rouge mais, trop tard, il n’en veut plus !

Donc, quand Erik eu comme idée, un ultime espoir de satisfaire petit Monsieur Ricci en l’amenant au parc, maintenant que plus aucune menace ne place au dessus de leur tête, je lui en fus grandement reconnaissante.

La maison est maintenant plongée dans un calme des plus salvateurs et je peux relaxer au salon, en écoutant de la musique classique, mon petit plaisir coupable, avec un bon livre. J’en ai à peine un chapitre de lu quand quelqu’un décida de boxer avec la porte d’entrée.  J’en échappai mon livre, plongée bien malgré moi dans le stress des derniers jours. Et si Ward n’était pas mort et qu’il venait achever ce qu’il a commencé…  C’est ridicule comme réflexion ! D’abord parce qu’il n’y a aucun doute qu’il est mort et surtout qu’il n’a rien commencé…

Cette réflexion me glace le sang. Sans m’en rendre compte, j’ai adhéré à la mentalité de Reed.
Toutefois, mes réflexions n’empêches en rien à mon visiteur de continuer de solliciter ma porte de laquelle je m’approche lentement, m’aidant de ma canne dont je n’ai presque plus besoin, sauf pour frapper quelqu’un qui voudrait me faire du mal, là, je serai bien heureuse de l’avoir.

- Qui est là ?!, demandais-je une fois tout près de la porte.

Les supplications de l’homme, puisqu’il s’agit bien d’un homme selon le timbre de sa voix, me le fait presque prendre en pitié. Il est perdu, le pauvre… ou complètement ivre !  Je prends une chance, après une grande inspiration et j’ouvre la porte.

- David McAvoy !!, m’exclamais-je, surprise et choquée.

Je n’ai jamais eu la chance de rencontrer les membres de The Burning Fire mais leur photos en grandeurs natures bordent les corridors chez MTI, il serait mal avisée de ne pas savoir les reconnaitre et les nommer par leur prénoms.  Et puis, je peux bien le dire, tant que ça reste ici, mais j’ai un léger côté groupie pour ce band et j’ai un faible pour le claviériste au talent inestimable.

- Vous allez bien ?  Entrez, ne rester pas sous le porche, voulez-vous.

Le pauvre, il est… désorienté je dirais, ou complètement shooté.  Il tient un sac et il tremble. On dirait qu’il s’est sauvé, qu’il est complètement effrayé.

- Vous êtes en sécurité ici.  Je m’appelle Samantha et je travail chez MTI.  Je peux peut-être vous aider si vous acceptez.

Je lui parle tout doucement, séparant mes phrases, puisque vu comment il tremble, il me semble évident qu’il est sous le choc mais, ignorant la raison, je préfère y aller en douceur et ne pas le brusquer, le regarder tendrement et sans insister.

@ Billy Lighter

La porte s'ouvrit.

David McAvoy!!

J'ouvris de grands yeux.

Eus un hoquet de surprise.

Le crapaud...

S'est changé en princesse, Daveeeeey!!

Ce n'est pas Kenzie.

Comment...?

Comment ça ne peut pas...

Etre Kenzie?

Cesse de trembler!

DAAAAAAAAAAAAAAVIIIIIIIIIIID!!!!

Kenzie a les cheveux blonds.

Ce n'est pas...

Je regardai derrière la femme.

Puis levai la tête.

Pour regarder la...

La façade de la villa.

-Vous allez bien?

Je refermai la bouche.

Baissai les yeux.

Hochai la tête.

La porte s'ouvrit plus grand.

Et j'avançai d'un pas.

Je ne veux pas rester dehors.

Je tiquai.

Regardant l'intérieur.

Le hall...

-Han... Merde...

Je me raidis un peu.

Frottai mes yeux.

En les fermant très fort.

Vous êtes en sécurité ici.  Je m’appelle Samantha et je travaille chez MTI.  Je peux peut-être vous aider si vous acceptez.  

Je me retournai...

Ressortis vite...

-Mes clés!

Je les repris.

A terre.

Sur le porche.

Et...

Et rentrai à nouveau.

Mais ce n'était...

Stupide!

Toujours pas la bonne villa.

Tu es stupide, David.

Je respirai...

Un peu vite.

Comme mon cœur battait.

Un peu vite.

Je mordis ma lèvre.

-Samantha... Je suis désolé, je... Je croyais que j'étais chez Howard...

Je voulus.

Poser mon sac à terre.

NON!

Surtout pas, David!

Je sursautai.

NE POSE PAS CE SAC!

Je ramenai le sac.

Tout contre moi.

Dans mes bras.

PAS A TERRE!

-Ok... Ok!

Ne pose pas le sac à terre.

MTI?

-Heum... Vous... Travaillez avec Timmy alors?

Je fuis son regard.

Serrai mon sac.

Contre mon torse.

Tu vas écraser les chips.

Oops.

-Je suis... Vraiment désolé je me suis cru chez... Howard... Stone.

Je pinçai les lèvres.

-Mais je vais bien.

Pas besoin de...

De me ramener au centre.

Elle est avec Timmy.

Je clignai des yeux...

Portai ma main à mon front.

-Je ne sais pas comment j'ai fait pour me t-tromper.

Je regardai autour de moi.

Sale junkie.

-Non...non je jure que je suis clean.

@ Billy Lighter

Bien évidement, je suis surprise mais soulagée de découvrir que mon visiteur est nul autre que David McAvoy, claviériste de The Burning Fire. La Casa Nuova n’était plus, ce n’est pas pour autant que je me sente en complète sécurité, surtout vu comment les choses ont tournées avec Jimmy Reed lors de notre visite. Oh, je ne crois pas qu’il ferait quoi que ce soit contre nous, disons simplement que je me méfis de l’eau qui dort.

Cela dit, le musicien semble troublé, voir perdu. Visiblement, il ne pensait pas se retrouver chez moi, mais ailleurs et ça le perturbe de toute évidence. Je suis un peu mal  pour lui, l’erreur est humaine, il ne faut pas se mettre en un état pareil. Je l’invite donc à entrer, ce qu’il fait avant de reculer pour récupérer ses clés qu’il avait laissé tomber.

Il me confirme ce dont j’avais déjà déduis et je lui souris, compatissante.

- Elles se ressemblent toutes ! À moi aussi ça m’est déjà arrivé, vous savez.

C’était pendant la fière jeunesse… Je rentrais un soir, en cachette, après une soirée pendant laquelle Daniele et moi avions beaucoup bu et pour laquelle je n’avais pas eu l’autorisation de sortie et, j’ai tenté de rentrer par la mauvaise fenêtre de la mauvaise maison.  Aujourd’hui, j’en ris mais le lendemain matin, j’ai eu droit à tout un savon de la part de mes parents, bref, c’est ce à quoi la mésaventure de David me fait penser.

Je l’inviterais bien à poser son sac dans l’entré mais vu comment il le tient contre lui, je l’invite à me suivre au salon, avec son butin et lui répondis par l’affirmative quand il me demanda si je travail avec Timmy.

- Il est mon collègue mais je n’ai que très rarement la chance de discuter avec lui. Nous avons nos propres  activités.

Sa méprise semble le perturber au plus haut point, assez pour qu’il s’excuse encore de s’être trompé d’endroit et de me dire qu’il se pensait vraiment être chez Howard.  

- Nous pouvons lui téléphoner si vous voulez, il pourrait venir vous chercher ici ou alors j’irai moi pour conduire.

Il tout de même marcher un sacré bout pour aller à l’épicerie la plus près. À pied, il faut plus que de la motivation pour s’y rendre et la Villa d’Howard Stone, je n’ai aucune idée de où elle se trouve mais mon petit doigt me dit qu’il a dû tourner en rond pendant un moment. Je ne peux qu’avoir de la sympathie pour ses pauvres pieds…

- Vous allez bien mais peut-être que de vous assoir un peu vous ferait du bien. Je peux vous apporter un verre d’eau froide ou de la limonade ? Vous aimez la limonade ?

Il ne semble vraiment pas aller. Comme s’il craignait quelque chose. Moi ? Aurait-il fait une mauvaise rencontre sur la route ?  Je m’éclipse à la cuisine et je ne crois qu’il ne s’en est même pas rendu compte, et revient avec un pichet de limonade et deux verres sur un plateau.

- Venez vous assoir, ça vous fera du bien de vous reposer un peu et ensuite nous verrons ce que vous désirer faire.  

Je ne le laisserai pas partir seul si je ne suis pas certaine qu’il saut où il doit se rendre alors la meilleure option demeure que nous rejoignons Howard Stone pour qu’il passe le prendre ou peut-être que s’il a l’adresse, je pourrais  m’en charger. Quoi qu’il décide, j’aimerais qu’il cesse de s’en vouloir pour une erreur qui n’a aucune conséquence, sauf d’avoir fait sa rencontre.

@ Billy Lighter

Elles se ressemblent toutes ! À moi aussi ça m’est déjà arrivé, vous savez.

Je la regardai…

Pas dans les yeux.

Mais presque.

-Vraiment ?

Moi ça…

Ça m’arrive souvent.

Tout le temps.

J’avais essayé.

J’avais fait attention.

Mouhaha !

Super attention.

Tu es stupide, David.

Tu ne peux rien faire contre ça.

J’entrai.

A nouveau.

Tu es…

Ne posai pas mon sac.

NON !

Faible.

Concentre-toi !

Timmy.

Samantha…

Elle travaillait avec Timmy.

Pour MTI.

Il est mon collègue mais je n’ai que très rarement la chance de discuter avec lui. Nous avons nos propres  activités.

Stupiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiide !

Ça rime avec David.

Mon regard.

Allait un peu dans tous les sens.

Suivant les voix.

Je secouai la tête.

-Arrêtez.

Il faut que je rentre chez Howard.

Je n’ai rien à faire ici.

Et si Syd l’apprend ?

Je pinçai les lèvres.

Nous pouvons lui téléphoner si vous voulez…

A qui ?

Syd ?...

Je secouai la tête.

-N-non… non il ne faut pas qu’elle sache.

Elle parle d’Howard.

Imbécile.

Je frottai mes yeux…

-Je veux d-dire… à Howard… Oh… Ouais… heu… Howard est chez le médecin… Avec Peyton..

Je vais y arriver seul.

Je peux le faire.

Tu parles, Charles !

Je soupirai…

Me crispai…

Tremblai un peu plus.

Je peux vous apporter un verre d’eau froide ou de la limonade ? Vous aimez la limonade ?

Je hochai la tête.

-Oui… Merci…

Je fermais toujours les yeux.

L’entendis partir.

David qu’est-ce que tu fais ?

Va-t’en !

Tu es faible.

Tu t’es perdu.

Syd le sais déjà.

Vous êtes liés.

Non.

Elle ne t’aime plus.

Personne ne t’aime.

Je pris une grande inspiration.

Faible.

Stupide.

Tu es vraiment un sale petit…

Venez vous assoir, ça vous fera du bien de vous reposer un peu et ensuite nous verrons ce que vous désirez faire.  

Je gardai mon sac contre moi.

Quand je m’assis…

-Ok…

Ma montre sonna.

Je sursautai.

Remontai ma manche.

Ils sont en ordre, dans ton pilulier…

Je regardai l’heure.

Eteignis ma montre.

En appuyant sur le bouton.

Sur mon bras.

Kenzie avait écrit au bic.

« Avez-vous vu ma maman ? Mon nom est David et si je suis perdu, appeler au 310-545-4876 ou venez me livrer à la villa d’Howard Stone, Beverly Hills. »

Je fouillai dans une poche.

Puis une autre.

Tu les vois, David ?...

Je sortis mon pilulier.

Et l’ouvris.

Je soufflai.

-Je les vois…

Je pris ceux pour maintenant.

Et le verre de limonade…

Sur le plateau.

Pour les avaler.

Puis je pinçai les lèvres.

Et montrai le pilulier.

-C’est pas de la drogue… J’ai besoin de ça… Sinon je…

Je fis un mouvement du poignet.

Au niveau de ma tempe…

Et haussai les épaules…

@ Billy Lighter

Peu importe ce que je dirai, je n’arriverai pas à rassurer totalement David. Il semble perturbé, au-delà des apparences.  Pourtant, il n’a pas commit de crime, que je sache. Il s’est simplement trompé de Villa. L’erreur est humaine, il arrive à tout le monde de se tromper, il ne faut pas s’en faire et s’il fallait mettre derrière les barreaux tous ceux qui, un jour ou l’autre se sont tromper dans leur vie, il n’en resterait plus beaucoup pour refermer les portes.

Je le fais entrer, que puis-je faire d’autre ? Certainement pas lui refermer la porte au nez, ça ne serait pas très charitable. D’autant plus que désorienté comme il est, il serait capable de  frapper à nouveau à ma porte après avoir fait le tour du pâté de maison.

Il baragouine beaucoup de choses incompréhensibles, des bouts de phrases, comme s’il parlait à quelqu’un qui n’est pas ici mais qui le connait bien. Il me fait un peu penser à cette vieille clocharde qui cri plus qu’autre chose et qui appel son amie imaginaire à la rejoindre dans la fontaine devant chez BSC.

Quand nous sommes maintenant installés au salon, avec le plateau de rafraichissement posé entre nous,  je fronce un peu des sourcils quand sa montre sonna. Une alarme ? En plein cœur de l’après-midi ?  Non, en fait, il sort un pilulier duquel il prend ce qu’il doit prendre, non sans me préciser qu’il ne se drogue pas mais en me désignant sa tête d’un geste  révélateur de la main.

- Je comprends.

Au moins, il a ses cachets sur lui et une alarme sur sa montre pour lui faire penser de les prendre. On voit qu’une personne bienveillante s’occupe de lui. J’ai cru voir une inscription sur son bras quand il a retroussé sa manche pour éteindre l’alarme de sa montre.

- Puis-je ?

Je ne veux pas le brusquer et il ne me connait pas. Me lever pour me pencher sur lui et commencer à jouer avec la manche de son chandail pourrait le faire panique plus qu’autre chose.  De là où je suis, de la façon dont son bras est placé, je ne vois pas bien l’inscription e je ne voudrais pas paraître malpolie en prenant, par exemple, son bras dans ma main pour y voir de plus près.

- Je ne veux pas me montrer trop curieuse, pardon. J’ai simplement cru voir un  tatouage et ça m’a intriguée.

C’est normal, de vouloir être à l’aise avec les gens, surtout quand on ne les connait pas. En fait, je me dis que s’il a une maladie  qui le rend instable mentalement parlant, la dernière chose dont il a besoin c’est de se faire envahir l’espace vitale.

Alors j’opte pour une autre approche. Moins intrusive et qui lui permettra de choisir s’il me montre ou non son inscription. Peut-être est-ce une citation, les paroles d’une chanson qu’il aime, une pièce de The Burning Fire.

Les tatouages sont une façon d’exprimer son âme. Un journal intime, c’est pour cela que je préfère attendre que ça vienne de lui.

- J’ai eu ouïe dire que votre portion de tournée en Australie fut couronnée de succès. J’étais fière, même si je ne suis pas votre manager.  Et je dois avouer que je suis fan de votre talent de claviériste.

The Burning Fire à connu quelques creux de vagues pour cette tournée mondiale, je sais que mon estimé collègue Timmy Evans a eu la tâche ingrate de boucher la fuite du barrage avec son doigt. S’il avait fallu que le tout cède, il aurait été le premier à se faire noyer par le déluge, malgré tout ça, il a tenu bon. Ça prend toute une force de discernement pour garder la tête froide.

Je sais de quoi je parle, je gère en garde partager The Ligthening !

- J’espère connaître l’expérience de la tournée, avec The Lightening. Ils ont sortit un nouvel album, je ne sais pas si vous l’avez entendu. Je… attendez, je crois en avoir un exemplaire…

Je me lève, et me dirige vers le secrétaire du salon, là où je range mon bazar en attendant que Daniele ne m’installe un vrai bureau à domicile. Avec le nombre de pièces que compte cette villa, ça ne saurait tarder. Je fouille au travers mes documents avant de mettre la main sur une cassette toute neuve, puis reviens vers David et la dépose devant lui.

- Je vous l’offre avec plaisir.

S’il la possède déjà, il pourra toujours en faire cadeau à quelqu’un qui en serait heureux.

Après une gorgée de limonade, je recentre la conversation sur ce qui a amené David ici, non pas que je sois pressé de le voir quitter, mais parce que peut-être que quelqu’un quelque part se demande pourquoi il ne revient pas.

- Aimeriez-vous que l’on tente de rejoindre Howard Stone ? Ou quelqu’un d’autre ?

@ Billy Lighter

Je comprends.

Personne ne comprend.

Elle ment, David !

J’avalai les médicaments.

Avec la limonade.

Ma manche.

Légèrement retroussée.

De quand j’avais éteins l’alarme.

Puis-je ?

Je regardai Samantha.

Suivis son regard.

Regardai mon bras.

J’ai simplement cru voir un  tatouage et ça m’a intriguée.

Je frottai…

Juste un peu l’inscription.

Sans la lire.

Comme si…

C’est quoi encore.

Stupide !

Tu es débile David !

Kenzie a écrit ça…

-Han c’est juste du bic… Je n’ai pas… de tatouage… Nulle part.

Mais je en sais plus pourquoi.

Et Samantha…

De MTI…

Parla encore…

Avant que j’aie eu le temps…

De me rappeler…

Qu’il y avait le numéro…

Le numéro d’Howard.

Sur mon bras.

J’ai eu ouïe dire que votre portion de tournée en Australie fut couronnée de succès. J’étais fière, même si je ne suis pas votre manager.  

Je haussai les épaules…

Souris…

-On a déjà beaucoup de managers…

Jack…

Timmy…

Fireworks…

The Burning Fire…

Et je dois avouer que je suis fan de votre talent de claviériste.

Je baissai les yeux.

Rougis.

-Merci… C’est gentil.

Elle ment aussi là ?

Je ne sais pas.

Elle va appeler Syd.

Elle va lui raconter.

Et elle ne reviendra jamais.

Syd.

Je relevai subitement la tête.

J’espère connaître l’expérience de la tournée, avec The Lightening.

Merde !

Absence !

J’ai raté quelque chose ?

Ouais.

Ta vie, David…

Je frottai mes yeux.

Soupirai.

-Les tournées c’est… vraiment très fatigant.

Je regardai autour de moi.

Repris une gorgée de limonade.

Je… attendez, je crois en avoir un exemplaire…

Je la suivis des yeux.

En buvant lentement.

Tu vas t’étrangler, David !

Je sursautai…

Toussai un peu…

Alors que je n’avais…

Même pas avalé de travers.

Je reposai le verre.

Et serrai mon sac de course.

Contre moi.

Samantha revint.

Posa une cassette…

Juste devant moi.

Je vous l’offre avec plaisir.

Je tendis la main.

La tournai entre mes doigts.

-C’est gentil… Vous êtes gentille…

Et effrayée.

Elle est effrayée.

Pas par moi.

Elle a…

Il y a quelque chose dans ses yeux.

Dans sa tête.

Ne creuse pas, David !

Aimeriez-vous que l’on tente de rejoindre Howard Stone ? Ou quelqu’un d’autre ?

Je tiquai…

Pinçai les lèvres.

Fis « non » de la tête.

Puis soufflai doucement…

-J’aimerais… rejoindre Syd mais elle ne veut pas me voir moi…

Je regardai Samantha…

Les yeux mouillés.

-Je suis une bonne personne… je mérite l’amour…

Je secouai la tête.

Essuyai mes yeux…

Du revers du bras.

Etalant un peu…

L’encre du bic.

Du message de Kenzie.

-Oh non… Merde… Non…

Je retroussai carrément ma manche.

Tendis le bras…

Entre moi et Samantha.

-Il ne faut pas… que je perde le numéro de téléphone.

Je pinçai les lèvres…

-S’il vous plait ne dites pas à Syd que je me suis encore perdu… Je sais… je sais très bien me débrouiller et je vais bien.

Quand est-ce que j'ai...

Reposé la cassette?

@ Billy Lighter

Je me suis un peu emballée en croyant voir quelque chose sur le bras de David puis, j’ai observé, peut-être un peu trop tard, une certaine retenue.  En général, les gens qui ont des tatouages, bien qu’ils soient conscients qu’ils ne passeront pas inaperçue, n’attendent pas en particulier qu’on se précipite pour y voir de plus près, surtout quand ils sont dans un endroit où ils peuvent être dissimulés.

Peut-être que ça n’embêtait pas David mais je préfère tout de même le laisser aller à son rythme plutôt que de forcer quoi que ce soit bien qu’il ne semble pas effrayée, je dirais plutôt  désorienté.

La tournée Dynamite Tour aura été ponctuée de haut et de bas. Bleeding Heart aura gagné ses galons alors que The Burning Fire aura traversé toutes sortes de tempêtes. Quoi qu’il en soit, ils peuvent être fiers de ce qu’ils auront accomplis. C’est mon opinion et je le fait savoir à David, lui confiant au passage que j’adore ce qu’il fait.  Il me fait sourire en me disant qu’ils ont déjà bien assez de manager, loin de moi était l’idée d’en ajouter d’autant plus que Timmy gère  le groupe parfaitement bien seul.

Peut-être qu’un jour, ce sera mon tour avec The Lightening. C’est un projet/rêve qui me plaît bien, rien que d’y penser maintenant, j’en ai presque la chair de poule et, à nouveau je m’emballe alors que je me lève pour trouver un exemplaire du dernier album de mon groupe, dont je ne suis on ne peut plus fière en ce moment.

Et, quand je la trouve enfin, je suis heureuse de la lui offrir.

- Je suis très heureuse de vous l’offrir et j’espère que ça vous plaira !

Je m’accroche à chaque petit bonheur que la vie peut m’apporte, aussi minime puisses t-ils paraître. Prendre du temps avec David, lui offrir une cassette, discuter avec lui, ça me fait un bien immense, c’est presque salvateur.  Quelque chose de puissant émane de lui, quelque chose que je ne saurais pas expliquer mais qui donne envie de le serrer dans nos bras et de le rassurer alors qu’en fait, c’est nous qui nous trouverions le plus en sécurité. C’est l’impression qu’il m’inspire.

Quoi qu’il en soit, David doit certainement être attendu quelque part. C’est ce que je crois, vu la façon avec laquelle il est venu frapper à ma porte et avec laquelle il s’accroche a son sac de course.  Alors quand je lui propose d’appeler Howard Stone pour savoir ce qu’il faut faire, et qu’il me répondit non, pour ensuite s’embrumer le regard en parlant de Syd qui ne veut plus le voir, je ne peux résister à l’envie de changer de fauteuil et de m’asseoir a côté de lui pour passer mon bras autour de ses épaules.

- Bien sûr que oui, vous êtes une bonne personne, n’en doutez jamais, David.

J’ai le cœur gros pour lui. Il n’a pas besoin de m’expliquer en long et en large pour que je comprenne qu’il traverse une rupture difficile. Je caresse son bras avant qu’il ne repose la cassette sur la table devant nous et s’essuie les yeux avec sa manche puis s’exclame.

- Qu…quoi ? Qu’est-ce que… oh !

Sur son bras, il est inscrit à l’encre le numéro de téléphone à composer en cas de besoin ou de simplement le déposer chez Howard Stone.

- C’est elle ? Syd ? C’est elle qui a inscrit ça sur votre bras, David ?  Je ne lui dirai pas que vous vous êtes perdu. Je peux simplement dire que nous nous sommes croisés et que je vous ai offert de vous raccompagner, si vous préférez que je n’appel pas.

Toujours en regardant l’inscription, je ne peux m’empêcher de sourire, et, même, de trouver ça drôle.

- Je trouve ça vraiment astucieux, quand même. Je crois que pour prendre la peine de faire ce genre d’inscription, il faut que la personne tienne à vous.

Autrement, elle  l’aurait que laissé partir, sans se poser aucune question sur ce qui pourrait lui arriver. Cela dit, elle aurait aussi très bien pu, pour ne pas dire aurait mieux fait, de l’accompagner.

- Vous pouvez aussi rester ici encore un peu si vous préférez.  

@ Billy Lighter

Samantha bougea.

Vint près de moi.

Posa son bras.

Autour de moi.

Je me raidis un peu.

Mais ne me défis pas du contact.

Bien sûr que oui, vous êtes une bonne personne, n’en doutez jamais, David.

Stupide.

Attardé.

Ne dépose pas le sac, David !

Ne sniffe pas les produits…

Qui sont sous l’évier.

DAAAAAAAAAAAVID !

Je clignai des yeux.

Pris une bonne…

Une grande inspiration.

Tu es mauvais.

Junkie.

Sale Junkie.

Les larmes coulèrent.

Je les essuyai.

En murmurant.

-Stop… j’ai pris mes médicaments… Alors stop…

Mais j’avais…

Les larmes avaient…

Étalé l’encre sur mon bras.

Le numéro de téléphone.

Il ne fallait pas que je perde.

Le numéro de téléphone.

C’est elle ? Syd ? C’est elle qui a inscrit ça sur votre bras, David ?

Je secouai la tête.

Regardant mon bras.

L’encre qui avait coulé.

Et qui disait.

DAVID EST UN IMBECILE !

Personne ne t’aime.

-N-Non…

Je fermai les yeux.

Me concentrai.

Pour ne plus voir le message.

-Non c’est Kenzie qui… trouvait ça drôle…

C’est utile ausis, Davey !

Vu comme tes neurones…

Se font la malle !

Je rouvris les yeux.

-Syd est partie…

Et elle ne reviendra pas, Davey !

Tu as encore merdé.

Tu merdes toujours.

Je trouve ça vraiment astucieux, quand même.

Je hochai la tête.

-Ouais c’est vrai… mais… je ne suis pas totalement…

Idiot…

Oh que si tu l’es !

Daaaaaaaaaaaaaaaaaaaviid…

Je laissai tomber mon front.

Dans ma main.

Les poignées de mon sac plastique.

Chatouillant mon menton.

-Ok… ok… si, je suis un peu idiot quand même.

C’est mieux comme ça.

Brave bête.

Je crois que pour prendre la peine de faire ce genre d’inscription, il faut que la personne tienne à vous.

Je souris.

Les joues mouillées.

-Ou avoir envie que les chips rentrent à la mmmaison…

Non !

Kenzie m’aime bien.

Je crois.

Personne ne t’aime, David.

J’ouvris un peu le sac.

Pour montrer les chips de Kenzie.

A Samantha.

Je regardai sa main…

Sur mon bras.

Vous pouvez aussi rester ici encore un peu si vous préférez.  

Je secouai la tête.

-Non, je…

Je ne veux pas faire de crise ici.

-Je ne veux pas v-vous déranger.

Je pinçai les lèvres.

-Et heu… il faut que je rentre avant que… les médicaments m’endorme un peu…

Je frottai mon bras.

Et sa main du même coup.

Au passage.

Jusqu’à ce que ma main.

S’arrête sur la sienne.

Elle était gentille.

Elle n’avait pas peur.

Je pris une grande inspiration.

-Mais je veux bien que vous m’accompagniez… Comme ça… Je suis sûr de ne pas me tromper encore.

Je baissai les yeux.

Mon regard balayant l’espace.

Le salon…

Les jouets…

Je fronçai les sourcils.

-Où est votre… votre enfant ? Je rentrerai seul si… si vote bébé fait la sieste… il ne faut pas… surtout pas l’abandonner…

@ Billy Lighter

Je suis triste pour David. Vu de l’extérieur, il semble combattre intérieurement à un point tel qu’il se perd en lui-même. Je ne sais pas comment agir, j’ai peur de le brusquer, de le mettre mal à l’aise puis,  vient un moment où ce fut trop et je décidais de le rejoindre sur son fauteuil et de tenter de le réconforter.

Mon instinct de mère est encore  bien présent en moi. La mort de mon fils n’a pas éteint ce désir de prendre soin, de réconforter, de cajoler. David n’est plus un petit garçon mais sa détresse, même  muette, me suffit à laisser aller mon côté maternel.

Je tente de le rassurer, en lui disant qu’il est une bonne personne, qu’il ne doit pas en douter. Je suis convaincu qu’il l’est. Il ne ferait pas de mal à une mouche.  Mon bras autour de ses épaules, je le flatte dans un geste qui se veut réconfortant.

- Oh ! Je… pardon.

Je retire mon bras quand il dit de cesser, parce qu’il a prit ses médicaments. C’est confus, décousu. Je ne l’ai pas fait en pensant mal.

Sur son bras est inscrite une note avec les informations nécessaire pour rejoindre Howard Stone en cas de besoin. C’est exactement le genre de chose que j’aurais fait avec mon fils, ou avec Tony.  Lui inscrire sur le corps mon nom et la façon de me rejoindre au cas où nous irions quelque par, un grand rassemblement, et part crainte de le perdre dans la foule.

La personne qui a fait ça, celle que je crois être Syd, a quand même eu la présence d’esprit de ne pas le laisser complètement au dépourvu.

Après quelques mots qui forment presque des phrases, je fini par comprendre que ce n’est pas Syd, mais Kenzie qui a écrit sur le bras de David et que Syd est partie, qu’elle ne reviendra pas, une histoire d’amour qui s’est mal terminée pour le claviériste quine s’en remet pas.

Je pourrais lui dire que chacun trouve sa chacune… que chaque torchon a sa guenille, que la mer des femmes n’est pas vide, voyez, ce genre de phrase qui ne veulent a peu près rien dire et qu’on n’a surtout pas envie d’entendre quand on traverse une peine de cœur. Je ne le ferai pas puisque j’ai moi-même mis des années à me remettre de ma rupture avec Daniele, et, aujourd’hui, de nouveau avec lui, je peux affirmer que jamais mon cœur n’a cessé d’y croire et d’espérer.

Tout ce que je peux faire, pour David, c’est de ne  pas minimiser son chagrin.  

Kenzie, donc, a probablement envie de ses chips, selon David. Je lui souris en faisant signe que oui de la tête. Je suis prête à l’aider quand il sera prêt lui-même à partir. En attendant, il peut rester aussi longtemps qu’il en aura besoin.  Mais il veut rentrer, de peur que ses médicaments ne lui causent de la somnolence.

Ma main sur son bras, il posa sa main sur la mienne sans vraiment le vouloir. Il veut bien que je le raccompagne, ce qui  me fait sourire et  je le regarde dans les yeux. Enfin, un bref instant, avant qu’il ne baisse le regard.

- Avec plaisir, David. Laissez moi aller prendre mon sac et mes clés et…

J’allais dire que nous serions prêts ensuite mais je m’arrêtais quand il parla de mon enfant. Bien qu’encore aujourd’hui, j’aie du mal à parler de mon fils, je souris à David, sachant bien qu’il fait allusion à Tony puisque ce sont ses jouets qui trahissent la présence d’un enfant.

- Il est dehors, avec Erik. Il avait besoin de bouger, ce petit homme.

Tony ou petite tornade. Il met de la vie dans la maison c’est le moins que l’on puisse dire.

- Venez, ma voiture est devant. Vous avez votre sac et la cassette ?

Je l’attends et lorsqu’il est prêt, nous sortons de la villa. La température extérieure contraste avec celle à l’intérieur de ma demeure et je ne peux que plaindre secrètement David d’avoir fait tout ce chemin à pied, pour des chips !

- Je ne connais pas très bien Beverly Hills encore, mais j’ai quelques repaires.  Si vous savez plus ou moins dans quelle direction nous diriger, dites le moi.

C’est surtout que je ne veux pas qu’il s’inquiète si je dois revenir sur mon chemin ou sembler tourner en rond.  Je sais par exemple qu’une partie de Beverly Hill a ses rues nommées qu’à partir de sortes d’arbres. Plus loin, ce sont des récipiendaires de prix Nobel. Donc, en me fiant au nom de la rue ou se situe la demeure d’Howard Stone, je devrais être en mesure de m’orienter par déduction.

- Shadow Hill…  Je sais où est  Dawn Hill… Ce doit être dans le même secteur !

@ Billy Lighter

Il faut que je rentre.

Il faut qu'on rentre.

Samantha ne va rien dire à Syd?

Si.

Non.

Peut-être.

Ne lui fait pas confiance, David!

Ne fais confiance à personne.

Tu as fait confiance à Timmy...

Elle travaille avec Timmy.

TOUT LE MONDE MENT!

Ne reste pas là!

Bouge.

Cours!

Il faut que je rentre.

Il faut que je rentre.

Il faut que je rentre.

Kenzie attend ses chips.

Avec plaisir, David. Laissez moi aller prendre mon sac et mes clés et…

Le bébé!

Il y a un bébé.

Mon cœur s'était serré.

A l'idée qu'elle s'en aille.

En laissant le bébé seul.

Et si elle ne revenait pas, David?

Peut-être qu'elle s'en fout.

Peut-être que tu es dans le passé.

Et que le bébé qui dort.

C'est toi, Davey.

Je fermai les yeux fort.

Il est dehors, avec Erik. Il avait besoin de bouger, ce petit homme.

Mensonges!

Qui est Erik ?

Il faut que je rentre.

Son père ?

J'ai pris mes médicaments.

ALORS LA FERME!

On y va.

Je me levai.

Mon sac dans les bras.

Pris la cassette.

Que je mis en poche.

Dans la même que les médicaments.

Venez, ma voiture est devant. Vous avez votre sac et la cassette ?

Je vérifiai autour de moi.

Sur le divan.

Sur la table.

Hochai la tête.

-Il faut que je rentre...

Et je suivis...

Samantha.

Un peu tendu.

Un peu nerveux.

Grimpai dans la voiture.

Je croyais qu'on allait.

Y aller à pied...

Tu es piégé, David!

Dans un tout petit espace.

Avec une femme que tu ne connais pas.

Tu vas lui faire quoi, hein?

Petit pervers!

Elle va te faire quoi?

Je ne connais pas très bien Beverly Hills encore, mais j’ai quelques repères. Si vous savez plus ou moins dans quelle direction nous diriger, dites le moi.

Je soupirai...

Regardai tout autour.

Par les fenêtres.

-Heu... Je ne... C'est sur Beverly Hills... Pas sur Hollywood, il ne faut pas qu'on aille vers Hollywood.

Je ne veux pas y retourner.

Je ne peux jouer qu'une heure par jour.

Les bons jours.

Malgré les médicaments.

Je sentais...

Le fantôme de la crise.

Respire.

Syd?

Respire, David.

Je respirai.

Profondément.

Serrant mon sac contre moi.

-Ok...Ok.

Je rouvris les yeux.

-Je suis mignon et on m'aime...

Je prendrai toujours soin de toi, David

Je regardai vers Samantha.

Shadow Hill…  Je sais où est  Dawn Hill… Ce doit être dans le même secteur !

-Il y a un... Il y a un portail... Avec une batterie rouge dessus. Il faut trouver la batterie rouge... Je ne sais pas comment j'ai pu me tromper tout à l'heure...

Je laissai tomber ma tête.

Contre la vitre.

Soupirant d'aise.

Au contact du verre frais.

Il faisait très chaud.

Trop chaud.

On roula un moment.

Puis je pointai l'extérieur.

-Voilà! C'est là! La batterie rouge. Stop!!

Elle eut à peine stoppé la voiture...

J'étais rassuré.

...que je sautai dehors.

Pour aller appuyer frénétiquement.

Sur la sonnette du portail.

@ Billy Lighter

J’espère sincèrement avoir réussis à apporter un peu de sérénité à ce pauvre David qui n’a rien fait de répréhensible. Il s’est trompé de chemin et a frappé à la mauvaise porte.  C’est quelque chose qui pourrait arriver à n’importe qui ne connaissant pas bien le coin. Moi-même, parfois, je me trompe encore de rue et je me retrouve à tourner en rond.

Et alors ?

L’erreur est humaine, qui n’en fait pas ?  Levez la main, je vous pris !

Nous convenons donc que je le raccompagnerais chez Howard Stone en voiture, selon la note inscrite sur son bras.  Heureusement, quand même que cette Kenzie y ait songée, même si c’est tout de même un peu étrange que de voir ce genre de chose inscrite sur le bras d’un homme adulte.

Parfois, vaut tout de même mieux être trop prudent que de s’en mordre les doigts.

Je prit donc la route, en direction de vers où je pensais que pouvais être la résidence du batteur de The Burning Fire. Il me faut y aller par déduction, je crains que David ne me dise de prendre à gauche, puis a droite après le deuxième arrêt. Enfin, ce n’est pas si grave et j’aime bien conduire.

Il lâche tout bonnement, alors que je prends sur la droite, qu’il est mignon et qu’on l’aime, comme s’il argumentait avec quelqu’un et qu’il tenait a se défendre.

- Bien évidement, David !

Quel que soit son problème,  je devine sans mal qu’il soit plus profond qu’une simple dépression comme la rumeur à son sujet le voulait.  Je pencherais plus vers un trouble de bipolarité ou même de la schizophrénie, si j’étais radicale. Qu’importe les maux qui l’accablent, il mérite l’amour, comme chacun d’entre nous. Non ?

Je plisse un peu des yeux pour lire le nom d’une rue sur le panneau alors que David m’explique qu’il devrait y avoir une batterie rouge sur le portail. Super ! Ça nous donne une indication de plus puisque souvent les adresses ne sont pas forcément très visible depuis la rue.  Je roulais encore un peu et regardais sur ma gauche quand David s’écria, pointant sur la droite, le fameux portail avec la batterie rouge.  J’en freinais même presque brusquement, parce que j’ai eu peur qu’il ne bondisse hors de la voiture encore en marche.

- David ! Votre… merde !

J’allais sortir de la voiture, le sac de David en main mais je réalisais que je n’avais pas mis le frein et que j’ai avancé un peu alors que j’avais ouvert ma portière. Quand tout est en arrêt, je sors et je le rejoins, presque à bout de souffle.

- Votre sac, David. Vous l’avez laissé dans la voiture.

Le portail s’ouvrit à ce moment là et je le laissais se rendre à la maison, non sans m’assurer qu’il était bel et bien au bon endroit en le voyant entrer. Je soupirais ensuite, en souriant. Quelle rencontre inusité ! Et dans les circonstances, j’ai bien aimé discuter avec lui, bien que notre échange n’en était pas réellement un. J’espérais simplement que je ne lui aurai pas filé de l’urticaire et qu’il aura pu retirer un peu de plaisir, malgré tout, à bavarder avec moi.

@ Billy Lighter