Je suis arrivée il y a quelques jours, fin Octobre, à Los Angeles de New-York City. Expérience qui s'est mal terminée malheureusement pour mon label et moi-même. J'avais contacté mon manager qui restait tout de même lié à ma personne mais il n'était pas très débrouillard, c'est donc vers Freiya, que je me sus tournée, ils sont très proches et je l'apprécie et aie confiance elle. Elle confirma mon choix d'aller sur la West Coast, mon son y sera plus original et remarquable de ce côté que de l'autre. Et vous savez quoi? Son frère est là-bas! Je ne serai pas si seule, c'est tout de même difficile d'être loin de son chez soi, surtout de mes frères, j'espère que tout se passe bien depuis la dernière fois que je les ai eu au téléphone, ça m'a pas coûté grand chose c'était sur la note du label américain.

Bref, étant un peu arrivée en dernière minute et le frère de Freiya, Amon, si je me rappelle bien devait tout préparer pour m'accueillir brièvement le temps que je trouve mon chez moi. Aujourd'hui, c'est le jour où je quitte l'hôtel. Je prends mes valises repense tout de même à ces premiers quelques jours dans la cité des anges, Jack et Starky, la tour BSC tout ça. Je suis contente de rencontrer une nouvelle personne en la présence d'Amon. Je saute dans un taxi, donne l'adresse en question au chauffeur. Je suis un peu stressée tout de même mais aussi rassurée, c'est étrange un peu n'est-ce pas?

Enfin arrivée, je descend, prends mes valises. Je regarde à l'interphone et vois Amon Sørensen avec l'étage et le numéro. Je m'apprête à sonner mais un résident sort, j'en profite pour rentrer, ça augmentera l'effet de surprise! Je me dirige alors vers son appartement. Je respire et frappe à la porte. Quelqu'un ouvre et je vois Amon, il fait plus danois que moi, il a l'air content de me voir, il a l'air sympa pour le moment. J'esquisse un sourire et l'entends parler dans ma langue maternelle. Ca me rassure étrangement.

-Bonjour, Hilja. Bienvenue à Los Angeles. Je m’appelle Amon. Freyia m’a prévenu de ton arrivée.

- Bonjour Amon. Oui, merci encore de m'accueillir, c'est très généreux!

Il ouvre davantage la porte et m'invite à rentrer. Je jète un premier coup d'oeil, c'est pas dégueulasse du tout, mieux que la plupart de mes logements au Danemark. Il reprend la conversation, me demandant ce que j'ai fait récemment tout ça.

-Tu es à Los Angeles depuis combien de temps ? Tu as déjà eu l’occasion de voir deux ou trois trucs ?

- Je suis arrivée il y a quelques jours seulement. Je n'ai pas pu faire grand chose encore, je suis allée au parc à Hollywood, j'y ai rencontré le petit Starky et son père. Je suis allée faire un tour chez BSC du coup mais bon... Et toi ça fait longtemps que tu es en Californie?

Et bien dis donc, il est très chaleureux Amon, ça doit être la chaleur californienne, ça réchauffe le coeur et le corps. C'est un peu ce que j'espère pour moi, avoir de nouvelles inspirations, un peu moins moroses que celles que j'avais en Europe.

Je pose mes valises dans un coin et attend les directives d'Amon. Je ne suis pas chez moi non plus, je n'ose pas faire comme si.

Je rentre donc dans l'appartement d'Amon, c'est simple mais j'aime beaucoup. Son appartement a beaucoup de charme et de cachet je trouve. Ca fait très loft industriel et c'est cool! Il me demande depuis quand je suis arrivée, ce que j'ai pu faire depuis. Il a l'air d'être une bonne personne. En plus, il me propose de rester pour que j'économise un peu. Franchement ce n'est pas de refus du tout, non pas que je sois sans argent mais l'idée de reprendre depuis le début est intéressant et puis je ne pense pas que le dollar et la couronne danoise est le même poids monétaire alors je vais vivre comme avant mon succès européen.

- Je ne sais pas où tu dors pour l’instant, mais si tu es à l’hôtel, autant que tu viennes dormir ici… ça te fera des économies. Je sais qu’on ne se connaît pas mais… prend ça comme de l’entraide entre exilés…

- Il n'y a pas de petites économies, c'est certain. Je te remercie de tout coeur. Un peu de compagnie pour débuter ma vie californienne, ce n'est pas de refus non plus!

Ensuite je lui raconte un peu ce que j'ai fait récemment, donc la visite au parc, la rencontre avec Starky et son père, ma visite pas très chaleureuse chez BSC… La découverte de l'existence d'une autre maison de disque aussi.

- Oh… J’imagine que tu as eu les coordonnées par le père du petit Starky… Jack Perry… Il est bien manager là-bas mais… c’est un peu hasardeux de te proposer d’aller voir de ce côté-là de la force… BSC ne recrute pas facilement des artistes féminines…

- Oui j'ai bien compris ça. Ce Reed est un horrible personnage! Il m'a tout de suite montrer la porte de la sortie en me montrant l'autre maison de disque.

Honnêtement je vais carrément aller faire un tour de l'autre côté de la force comme dit Amon. Il m'annonce alors qu'il connaît quelqu'un là-bas, un manager même! Je me serai étouffée si j'étais en train de manger ou de boire. Et la suite est vraiment touchante. Je me sens soudainement un peu comme si j'avais des anges gardiens.

-J’ai un ami manager qui bosse pour MTI. Tu ferais mieux d’aller voir de ce côté-là… Voilà…. Sache qu’il y a aura toujours une place pour toi ici… Freiya croit en toi et je crois en Freiya alors…

- Je t'avoue qu'après cet accueil très chaleureux chez BSC, je n'aurai aucun scrupules à aller voir l'autre maison de disque! En plus si tu as un ami là-bas, ça peut peut-être arranger un peu tout le monde dans l'histoire. En tout cas merci beaucoup, ça fait du bien de se sentir soutenue.

Maintenant, c'est à moi d'en savoir un peu plus sur mon compatriote danois. J'ai hâte de savoir ce qu'il s'est passé, je sens que c'est une personne intéressante avec une histoire vous voyez, un peu comme moi. Ce n'est pas quelqu'un qui est né avec une cuillère en argent dans la bouche comme l'autre de chez BSC… Je l'écoute parler attentivement. J'hoche de la tête à mesure qu'il parle. Je comprends mieux l'effet que ça fait quand on nous raconte une histoire, tu m'étonnes que mes frères adoraient ça.

- Laisse-moi calculer… Ça fait… 12 ans que je suis à Los Angeles. J’y ai fait mes études de droit et je suis resté ici. … Moi, je m’y plais, à Los Angeles. Une partie de ma famille me manque, certes, mais je me vois mal recommencer à zéro si jamais je décidais de revenir au Danemark. Donc, je ne me plaints pas.

- Je vois, du coup tu travailles dans le droit ou ça n'a rien à voir ?

Il veut en savoir plus sur comment je vois les choses si je deviens célèbre. Il me demande ça à moi? La petite Hilja réservée que je suis. Et bien je vais déjà devoir commencer par réfléchir un peu, parce que ce n'est pas simple.

- Toi, tu vois les choses comment ? Admettons que tu exploses et devienne une star mondiale…

- Pour le moment, je n'en ai aucune idée. Mon arrivée à New-York a déjà été un peu un plan très soudain. On va dire que je vais vivre au jour le jour pour le moment. … Après si je deviens une star mondiale, j'espère ne pas oublier d'où je viens, je retournerai sûrement souvent au Danemark et en Europe. Je me vois bien alterner entre ici et là-bas. Aussi j'aimerais voyager pour trouver de nouvelles inspirations. Je sens déjà un petit changement ici et c'est bon pour un artiste de ne pas toujours faire la même chose, d'explorer, de se découvrir aussi quelque part. Je pense que oui je tenterai de me découvrir encore et toujours, en évitant l'aspect routinier et de s'installer sur ses acquis.

Pour un début de conversation, on entre vite dans des sujets assez profonds. C'est un peu comme si j'avais réfléchis à voix haute. Je ne sais pas si tout ça avait un certain sens ou non… En tout cas pour moi c'était clair comme de l'eau de roche. La routine me ferait peur et rester dans ce qui plait à tous tout le temps aussi, je veux dire on évolue en tant qu'être humain on change en fonction de nos expérience et ce que je fais aujourd'hui ne reflètera sûrement pas la personne que je serai dans 5, 10 ou 30 ans…

Je continue de parler avec le frère de Freiya, Amon, qui me propose de rester dans son loft le temps que je trouve un logement. Cela coûtera moins cher que l'hôtel. Il faut dire que ce n'est pas donné, surtout à Los Angeles, ils en profitent. J'accepte donc sa proposition et puis comme je lui dis, ça me fait un peu de compagnie. Il propose déjà des plans et ça, ça remonte le moral!

- Ok, je te montrerai deux ou trois endroits sympas… En commençant par le Canter’s Deli. Si tu es à L.A., c’est l’endroit où il faut aller manger. Et c’est ouvert 24/24 heures !

- Oh ce serait une super idée ça! … Toute la journée? C'est vrai? Vraiment pratique dis-moi.

Je raconte ensuite ce qu'il s'est passé entre mon arrivée à L.A et aujourd'hui. Amon me précise que BSC et les femmes, ça ne fait pas bon ménage. Je l'ai bien vu malheureusement, j'ai même pas eu un essai et franchement travailler pour cet immonde personnage ne me tente pas plus que ça.

- Tu as eu à faire à qui chez BSC ? Tu as vu quelqu’un ou ils t’ont recalée dès la réception ?

- Déjà à la réception, je suis patiente mais qu'on se moque de moi je n'apprécie pas. Elle m'a dit qu'on s'occuperait de moi dans un instant qui a duré plus d'une heure. Ensuite je tombe sur un homme désagréable et misogyne au plus haut point je trouve. Celui qui dirige la maison de disque, monsieur Reed. J'ai demandé à voir un manager il a refusé, il parlait d'utopie… J'ai pas pu faire de démo mais je n'ai pas envie de travailler pour un homme pareil. Oh non!

Oui cet homme me dégoûte réellement. J'étais restée polie et calme en plus, sans faire de scène comme d'autres auraient fait je suis sûre et voilà ma récompense pas d'essais et à la fin de cette brève entrevue, je n'en avais guère l'envie de toute façon. Ouh, répugnant. J'apprends alors Amon connaît quelqu'un dans l'autre maison de disque, celle que le goujat m'a conseillé. C'est une agréable surprise.

- Dans ce monde-là, il ne faut pas y avoir de scrupules. Je ne sais pas comment fonctionne l’industrie du disque au Danemark mais ici, il ne faut vraiment pas faire dans la dentelle.

- Peut-être que j'ai été chanceuse. J'ai démarré dans la rue et les bars tout de même, mais en tout cas on ne m'a jamais dénigré parce que j'avais un vagin et on appréciait ma maturité. J'ai été désagréablement surprise pour le coup mais j'irai chez les voisins, aucun scrupules comme tu dis.

J'ai tout de même envie d'en savoir plus sur mon compatriote. Il me dit avoir étudié le droit. Je me dis qu'il travaille peut-être dans ce domaine, mais apparemment non, au contraire.

- Non… Oh que non… J’ai réussi à obtenir mon diplôme avec beaucoup d’aide…de la part de cet ami manager dont je t’ai parlé, mais aussi beaucoup de triche… Non, mais j’ai ma petite notoriété, qui vaut ce qu’elle vaut, en tant que journaliste people.… J’étais d’ailleurs en train de travailler aux derniers potins avant que tu ne débarques.

- Vraiment un chemin très différent, mais ça te plaît au moins? Je trouverai dommage de faire un truc qui ne plait pas. Il y a sûrement des aspects que tu as vu en droit qui te sont utiles pour interviewer et dénicher des informations. … Quels sont les derniers potins?

En savoir plus sur les people et autres de cette ville peut m'aider à la comprendre aussi. Et puis bon pour être honnête, de temps en temps avoir les derniers ragots ça me fait rire aussi.

Amon, me repose des questions sur mon avenir, tout ça. Je souris et tente de ne pas trop rentrer dans les détails, malgré tout on ne se connait pas vraiment. Juste le nécessaire pour me cerner sera bien utile pour le moment je pense.

- Ok… Et… Sans indiscrétion… Qu’est-ce qui a été le déclic… D’abord pour aller à New-York et ensuite venir jusqu’ici ? … Merde… On se croirait en interview… Déformation professionnelle. Désolé, Hilja…

- Aucun soucis Amon. L'historie est la suivante. J'ai eu une proposition venant de ma maison de disque de l'époque, il s'agissait d'un partenariat avec un artiste de New-York un peu dans le même esprit et puis c'était l'occasion de réaliser l'American Dream. Cela a été un échec, les maisons de disques ont fait faillite on ne sait pas pourquoi. On s'est retrouvé seul et démuni. On a tenté de se faire un nom mais c'était difficile… On était un peu trop East Coast apparemment. Il est reparti chez lui et moi je ne voulais pas décevoir mes frères… J'ai appelé Freiya et me voilà ici. Je pense que ce sera bénéfique pour moi, c'est très différent la West Coast.

Il peut sûrement mieux cerner d'où je viens, ce qu'il s'est passé. Venir aux Etats-Unis venant d'Europe n'est pas un choix si évident, il y a des sacrifices à faire, on est loin de chez soi, et dans mon cas, j'étais seule dans un pays différent avec une culture différente aussi, c'est loin d'être évident mais j'y suis allée. Laisser toute ma carrière, être loin de mon manager, c'est un défi au quotidien, je suis prête à le relever!

La conversation continue de plus belle avec mon compatriote Amon. J'en apprends davantage sur cet homme Monsieur Reed qui m'a très "chaleureusement" accueillie dans son building. Ce que dit Amon me choque, pas dans le sens ou je suis surprise vu ce qu'il s'est passé, mais dans le sens où c'est encore possible. Je fais de gros yeux ronds.

- Ouais… Ils auraient plutôt du te dire que ce ne serait pas possible d’entrée de jeu. Mais bref, tu n’as rien raté. Pour Reed, une femme est soit un objet décoratif, soit une secrétaire.

- Waow, quel charmant personnage cet homme. Je n'ai rien raté en effet!

Je me sens soudainement encore moins coupable d'aller voir ailleurs. Cet homme est vraiment resté dans le passé. C'est possible de penser encore comme ça? Il semblerait, et, pour être honnête j'ai pitié de lui… Du coup, il n'est sûrement pas une personne très intéressante et qui ne se préoccupe que de lui-même, pauvre famille s'il en a une…

Amon parle alors de son ami manager. Un européen, ça va sûrement aider. Selon le cher danois, le britannique serait très différent et respectueux. Je veux bien le croire mais j'attends tout de même de voir de mes propres yeux ce qu'il en est.

- Ne t’en fais pas… Timmy est le respect incarné et ce n’est certainement pas lui qui va te dire non sous seul prétexte que tu es une femme. C’est un vrai gentleman, on le croirait sorti d’une autre époque même… C’est son côté british.

- Il y en a un qui vient du passé et peut-être que l'autre vient du futur qui sait. Je doute que l'accueil puisse être pire en tous les cas, donc ce serait avec plaisir que j'irai rencontré ce cher Timmy.

Ensuite, c'est l'heure d'apprendre à se connaître un peu plus. Amon a fait du droit avec ce cher manager britannique et est maintenant journaliste people. Je souhaite savoir si ça lui plait tout de même. Déjà que travailler n'est pas naturel, si en plus cela ne plait pas c'est encore plus terrible à mon goût.En tout cas j'ai le droit à un petit potin sur Reed et ça me fait sourire étrangement.

- Parfois oui, parfois non… J’ai choisi ce job pour de mauvaise raison. Et je me rends compte que tout ça est un peu comme un jeu politique : il faut descendre les uns, encenser les autres… Rien n’est vrai dans cette forme de journalisme. C’est juste un peu de strass et de paillette en plus..… Mais je ne peux pas réellement dire que je déteste ça. Par exemple, et puisque tu veux les dernier potins, en voilà un de taille : il y a une seule femme qui a signé chez BSC depuis que Jimmy Reed, ton cher copain, en est la tête pensante : Olivia Cortez… Sauf qu’à en croire mes sources, Cortez serait la fille cachée de Jimmy Reed, ce qui expliquerait pourquoi elle n’a eu aucun mal à signer chez BSC.

- Je vois, c'est intéressant d'un côté, une fois mis sous cette perspective. … NON?! Ca expliquerait très visiblement pourquoi elle, elle a eu le droit de signer en effet. Tu penses que c'est vrai? Si c'est le cas je me demande ce que les gens en penserait. Personnellement je trouve que c'est une injustice, après je ne sais pas ce qu'elle fait, j'espère qu'elle a du talent au moins.

Oui je suis un peu amer… La vie est injuste, je le sais mais là ce type me surprend et son comportement me dépasse de plus en plus. Soit, j'explique alors mon arrivée sur le territoire américain. Ce n'était pas une affaire simple, mais je ne regrette pas au fond.

- L’american dream… Ouais, je crois pouvoir dire que ça existe. Je ne suis peut-être que journaliste, mais ce que je vis ici est sans doute mille fois mieux que ce que j’aurai vécu au Danemark.

- Du moment que l'on est heureux c'est ce qui compte. On est pas tous fait pour vivre où l'on est né. Parfois on s'en rend compte naturellement, d'autre fois on est poussé et la révélation arrive ensuite. Me concernant je ne sais pas encore exactement.

Waow, je deviens profonde moi. Hm faut que je garde ça dans un coin de ma tête pour une chanson, ça peut être très intéressant je pense. La conversation reprend un peu de "sérieux" et aborde le côté business. Je ne regrette pas de connaître Freiya et de rencontrer son frère. Ils font tellement pour moi sans vraiment me connaître. Je leur dédierai en grande partie mon premier Grammy!

- Et ici, ne t’en fait pas, les maisons de disque ne sont pas prêtes de faire faillite. Si tu veux, je peux contacter Timmy dès que tu auras eu le temps de prendre un peu tes aises, pour t’avoir un rendez-vous avec lui dans les plus brefs délais. Qu’est-ce que tu en dis ?  

- Tu ferais ça pour moi ? C'est beaucoup trop, mais ça me ferait extrêmement plaisir…

Je dois avoir des étoiles plein les yeux. Je serai aux anges de rencontrer ce manager britannique. Si ça peut m'aider à réaliser mon American Dream alors oui je suis pour. Ca fait piston, c'est vrai, mais il semblerait que je ne sois pas la seule à être pistonnée dans l'industrie musicale californienne après tout.

Apparemment j'ai dit quelque chose qu'il ne fallait. Amon monte sur ses grands chevaux en parlant de la jeune chanteuse. Désolée si elle n'est pas connue en Europe et que je ne sais pas si elle a vraiment mérité sa place. Selon mon compatriote elle a du talent. J'irai me faire mon avis.

- Olivia Cortez a un talent indéniable. Si ça n’avait pas été BSC, une autre maison de disque l’aurait fait signer… Elle a juste eu une double chance d’être tombée du Jack Perry et d’être la fille du big boss. Mais elle n’a quand même pas volé sa place.

- Woh, et bien j'irai écouter ce qu'elle fait alors. Relax. Elle est pas encore connue en Europe.

Je ne doute pas de son talent, d'ailleurs j'avais dit que j'espérais qu'elle en avait histoire que ce ne soit pas que du piston pur. Il a du louper un passage. Je lui adresse un sourire pour lui montrer que je suis cool. Y'a pas a à "s'emporter" pour si peu.

- J’espère que mon modeste appartement sera un bon début.

- C'est nettement mieux que ce que j'avais à New York! Enfin je souhaite pas t'embêter trop longtemps non plus. J'ai trouvé un genre de magazine avec des logements, je regarderai ça.

Je ne veux pas embêter mon compatriote trop longtemps. Je ne sais pas il a peut-être quelqu'un dans sa vie et le fait que je sois là, bah ça enlève de l'intimité aussi. Il me promet alors de contacter son ami manager, pour qu'à mon tour je sois pistonnée. C'est une méthode différente, à l'américaine.

- Bien sûr, je contacterai Timmy pour lui parler de toi et t’arranger un rendez-vous. Comme tu vois, les choses ici marchent au piston. Et tu as de la chance, tu en a déjà deux, toi…

- C'est une autre façon de voir les choses… J'y serai allée de toute façon mais ça va très certainement beaucoup aider. Merci beaucoup!!

Je sais être reconnaissante, après tout ce que j'ai traversé, je ne refuse pas d'aide venant d'âmes généreuses. Amon en fait partie, ainsi que sa soeur. Je vais donc commencer à m'installer le temps qu'il aille faire des courses.

- Installe-toi à ton aise, fait comme chez toi, je vais nous chercher du ravitaillement, j’en ai pas pour longtemps.  

- Pas de problèmes! Je vais commencer à défaire le plus important en attendant ton retour alors.

Je lui adresse un nouveau sourire. C'est vraiment très gentil de sa part.

- Ah… Et bienvenue à Los Angeles, au fait.   

- Merci Amon, merci pour tout!

Je fais un petit signe de la main et le regarde s'en aller. Et bien, il est temps de défaire tout ça, enfin le nécessaire. Je prends mes valises et m'en vais dans mon petit coin. Je sors quelques vêtements, mon carnet, mon walkman etc… J'en profite pour mettre une tenue plus confortable, une robe longue fluide a tendance bohème de la décennie précédente. La mode 80's n'est pas la plus confortable… Une fois fait, je m'allonge sur le lit et regarde le plafond, le sourire aux lèvres.