Los Angeles, c’est l’endroit où je suis né… Mais je ne sais pas à quoi ça ressemble. Ma mère disait que c’était une grande ville magnifique surtout près de la plage. Elle disait qu’elle m’emmenait souvent à la plage quand on vivait ensemble à L.A..

Mais je ne me rappelle pas de la plage. Je lui disais ça à chaque fois qu’elle parlait de L.A.. Moi, ce que je connais, c’est chez moi, dans un petit village du Maine. C’est là que ma mère est allée habiter avec moi quand j’avais 3 ans. Elle disait que c’était un homme de Los Angeles qui lui avait donné le courage de venir ici avec moi. Elle disait que cet homme-là était le plus gentil qu’elle avait jamais rencontré et que le quitté a été très dur mais nécessaire pour qu’on soit en sécurité elle et moi.

Parce que la vie de ma mère n’était pas facile à L.A.. Elle m’avait raconté qu’elle avait fait de mauvaise chose pour gagner de l’argent et que sortir de ces mauvaises choses était dangereux. Puis, à L.A., il y avait mon père. Il ne savait pas que j’existais, Maman m’avait dit ça. Et c’était mieux comme ça parce qu’il était méchant.

De toute façon, ça comptait pas pour moi tout ça. Moi, ce qui comptait c’était mes Comics et The Burning Fire. Je lisais tout le temps des Comics. Ma mère m’en achetait chaque fois qu’elle avait un peu d’argent de côté. Le monde, dans les Comics, était plus simple. Taper, c’était bien si on tapait des méchants. A l’école, je tapais des méchants mais on n’aimait pas que je fasse ça. Je me faisais punir quand je faisais ça. Alors que dans les Comics, on peut taper si c’est des méchants en face. Les super-héro sont jamais puni.

Je n’aimais pas l’école mais je devais y aller. Et si j’y allais, c’était pour ne pas me retrouver avec Madame Griffin, ma babysitter. Ma mère l’avait engagé pour me garder quand elle travaillait. Maman allait nettoyer chez des gens… Madame Griffin était très vieille. Elle me faisait faire des devoirs en plus quand je rentrais de l’école. Elle tapait sur mes doigts quand je désobéissais.

Maman ne savait pas tout ça…

Mais un jour elle l’a su… Madame Griffin m’avait donné des devoirs et j’avais dit que je ne voulais pas les faire. Que je préférais lire mes Comics à la place. Qu’elle pourrait toujours frapper mes doigts, ça ne faisait même pas mal. Elle m’a alors crié dessus en disant que je n’irais jamais nulle part, que j’étais un garçon méchant et que c’est pour ça que j’ai souvent des punitions, que si on ne m’éduquait pas comme il faut je deviendrais un délinquant. Je ne voulais pas devenir tout ça. C’était être un méchant. Je ne voulais pas devenir méchant pour Maman. Par que je n’aimais que ma Maman. Les autres… Je m’en fous. Madame Griffin… Je m’en fous.

Quand elle est partir aux toilettes après s’être énervée, j’ai pris les allumettes et j’ai mis le feu au sac à main de Madame Griffin. J’étais devant le sac à main en feu quand Madame Griffin a vu ce que je faisais. Elle a crié. Elle a éteint le feu dont je n’arrivais pas à détourner le regard. Elle m’a traité de fou. Elle a appelé la police. La police est venue et a appelé ma Maman. Maman est venue et a viré Madame Griffin quand j’ai tout raconté.

Je n’avais plus de babysitter alors quand je n’avais pas école, Maman me prenais avec elle à son travail. Il n’y avait rien que Maman dans les grandes maisons qu’elle nettoyait. Je pouvais lire mes Comics en paix. J’aimais bien être là. Seul avec ma mère.

Puis… Ma mère est tombée malade. Elle est allée à l’hôpital et tout mon monde a été détruit. J’ai été placé dans un foyer pendant qu’elle se soignait. Je pouvais aller la voir de temps en temps. Mais jamais assez… Au foyer, je détestais tout le monde. Je me battais tout le temps avec tout le monde. Je faisais mal aux autres parce que j’avais mal. Et quand je faisais mal aux autres j’avais moins mal.

Puis… Maman est morte. C’est un type pas très beau qui est venu me le dire. J’avais demandé à la voir mais ils ont dit que je ne pouvais pas. J’ai pleuré de rage. J’ai tapé en pleurant sur le type avec mes poings. Il m’a laissé faire jusqu’à ce que j’aie plus de force et plus de larmes.

J’ai été à l’enterrement de Maman. Il y avait moi et quelques gens que j’avais déjà vu une fois ou deux. Des amis de Maman. J’ai été avec un type du foyer.

Puis… Une dame est venue. Elle a dit que je quittais le foyer. Que j’allais aller dans ma nouvelle famille.

J’ai quitté le foyer… J’ai quitté le village… J’ai quitté le Maine…

J’ai atterri à L.A. avec la dame, ma valise avec quelques vêtements et mes Comics…

Je n’avais plus rien… Je n’aimais plus personne. Ce que j’avais construit avec Maman, je l’avais perdu.