Je devais faire l’inventaire des stocks de matériels qui se trouvaient dans les sous-sols de la tour MTI aujourd’hui. Ce qui était à remplacer, ce qui avait disparu, ce qui était toujours bien là et en état. Et au retour d’une tournée mondiale, c’était un véritable casse-tête.

Alors il fallait que je m’accorde des pauses, en espérant ne pas perdre le fil de ce que j’avais déjà fait. Mais là, j’avais vraiment besoin d’un café. Je marquai sur ma liste là où j’en étais arrivé et soupirai en m’étirant, annonçant à qui voulait me suivre que je remontais un peu à la surface de la terre pour un café. Mais, tous trop concentrés sur ce qu’ils faisaient, aucun ne me répondis.

Alors ce fut seul que je remontai par le monte-charge pour arriver dans le grand hall où se trouvait une machine à café. Un véritable oasis de bonheur dans le décor blanc et aseptisé de la tour MTI. Je n’étais jamais entré chez BSC mais j’imaginais ça exactement pareil.

Je pris place dans un fauteuil de cet immense lobby et laissai aller ma tête vers l’arrière, prenant un peu mes aises. J’adorais mon boulot de roadie, mais faire l’inventaire, ça, c’était beaucoup moins drôle. Ce qui m’éclatait, c’était le challenge que ça consistait de monter le décor d’une scène, de devoir l’adapter à la salle ou à l’environnement dans lequel on était… Résoudre des problèmes mécaniques et/ou techniques.

Il fallait bien passer par l’inventaire, malheureusement, si je voulais avoir tout ce qu’il me fallait pour la prochaine tournée.

Mais en relevant la tête, et alors que j’entendais des talons claquer et résonner dans le hall, quelle ne fut pas ma surprise de voir Samantha Mancini le traversé d’un pas altier et décider. Cette femme savait où elle allait. Et cela me rappelait la conversation que j’avais eue avec un client du garage du vieux Robson. Un client dont j’allais d’ailleurs m’occuper de la voiture après journée, histoire que ça avance. Mais comme c’était un hobby, c’était pas vraiment du travail.

Je me levai promptement alors même que je n’avais aucune idée de la façon dont je pouvais interpeller la manager.

-Heu… Mademoiselle Mancini ! Mademoiselle… excusez-moi…

J’arrivai à sa hauteur et lui souris, un peu gêné. Je croisais et m’amusais parfois avec des stars du rock et j’étais gêné face à une manager.

-Auriez-vous deux minutes à m’accorder ? Une seconde…

Je fouillai dans mes poche tout en parlant.

-Je m’appelle Abel Hudson… je suis roadie ici… enfin pour MTI. Et notamment pour The Lightening…

Avec mon café dans une main, ce n’était pas simple de sortir un carnet de ma poche… Un canet qui était destiné à l’inventaire mais il y avait bien des pages vierge dedans.

-Je suis vraiment navré de vous importuner mais… Pourriez-vous faire un autographe pour… quelqu’un dont je suis en train de réparer la voiture après journée…

@ Billy Lighter

Je me suis levée du bon pied ce matin et c’est avec détermination, que je me suis présentée chez MTI. La vidéo de Be Mine! peut être classée dans les dossier des projets terminés puisqu’elle est sur le point d’être rendue public et que c’est mon collègue, Lenny Knowles qui s’en chargera. Cela vaut mieux et évitera une éventuelle confrontation entre moi et l’enfant terrible de The Lightening.

J’ai tout de même plusieurs choses à faire pour le groupe dont des entrevues à placer, des apparitions télé et autre, avec April et Robin également puisqu’ils sont ceux que l’on voit à l’écran. Il y avait une telle chimie entre eux qu’il est presque impossible de croire qu’il ne se passe pas quelque chose hors caméra.  Pourtant, je sais la jeune femme très amoureuse du ténébreux chanteur, dommage pour l’acteur.

Quoi qu’il en soit, c’est ce que j’ai à l’ordre du jour. Il m’arrive de temps en temps de me perdre dans les pensées et de tourner mon fauteuil vers l’immense vitrine de mon bureau et de contempler la tour voisine en me demandant si Daniele fait la même chose, quand il se trouve à son bureau.  Il n’y est pas, en ce moment. Il avait autre chose à faire, ailleurs, mais il m’a déposé ce matin, délicate attention que j’apprécie.  Il prend soin de moi, et plus encore alors qu’il sait que mon moral est affecté par un second mois d’essais bébé et de résultat négatif.  L’effort demeure agréable, comprenons-nous bien, un partenaire comme Daniele vaut tous les essais du monde, mais disons que je commence à entendre les tic tacs de mon horloge biologique un petit peu trop fort à mon goût et que la pression me pèse petit à petit.  Je garde espoir cependant que la thérapie que je commencerai prochainement avec la Dr. Litrell  aide à me mettre en de meilleures dispositions.

Nous voilà en moitié de matinée et la secrétaire de la réception qui me sonne à l’interphone pour me prévenir que le coursier est là et que je peux descendre signer pour récupérer mes documents.  Je me suis donc levée et j’ai traversé l’étage pour grimper à bord du premier ascenseur  qui s’est ouvert devant moi et je me suis rendue jusqu’au bureau de l’accueil signer pour prendre mon colis.

Normalement,  quand on est engagé chez MTI, nous signons une autorisation qui fait en sorte que les employés de réceptions peuvent signer pour nous afin de pouvoir distribuer notre courrier et colis mais j’ai commandé à Daniele, un flasque de collection que j’avais repéré dans une petite boutique que nous avons visité lors de notre vacance à Rome. Seulement, je voulais lui offrir et qu’il ne le sache pas, j’ai donc discrètement pris les informations de la boutique et j’ai tout fait par téléphone. J’avais précisé vouloir récupéré le précieux objet par moi-même quand il arriverait.

C’est donc ce qui se passe. J’ai le petit colis entre les mains, des dossiers dans l’autre et je m’en retourne donc d’un pas tout aussi décidé vers les ascenseurs mais je suis interpellé juste avant et je me retournais vers là où on m’avait appelé.

- Oui ?

C’est un beau jeune homme qui s’approcha de moi. Un sourire absolument charmant, un rien timide sur le visage et qui me fit sourire à mon tour, intriguée. Il se présenta et je me répétais son prénom plusieurs fois en tête pour bien l’assimilé et, surprise d’apprendre qu’il est l’un des roadie de The Lightening,  je coinçais mes dossiers entre mon bras et ma poitrine pour lui tendre une main libre et la lui serré, franchement.

- Enchantée ! C’est un réel plaisir que de faire votre connaissance !

J’aime prendre le temps de bien connaître les gens qui entourent  le groupe pour lequel je suis a demi manager.  Abel a une demande qui me surprend et qui, je l’avoue, me gêne un peu. Je n’ai pas la carrière de mon fiancé pour en être à donner moi-même des autographes. Je ne suis que la manager, à 50%, d’un groupe qui renaît de ses cendres.  Cependant, demandé de cette manière, comment refuser.

- Heu… oh ? Et bien, voilà qui est surprenant ! Mais, pourquoi pas !

Abel est tout aussi coincé des mains que je ne le suis avec mon petit colis et mes dossiers mais il parvient à sortir puis me tendre un petit carnet que je pris de ma main libre, celle avec laquelle je lui ai serrée la main et après un léger cafouillage de dossier, je parviens à me placer pour faire ma griffe mais avant, je regarde appel et lui demande :

- Pour qui je le fais ?

Je n’allais pas écrire uniquement mon nom, si ?  Il me semble que d’inscrire un truc du genre Pour Abel, tu es important pour MTI avec ma signature serait quand même plus… étoffé ?  

@ Billy Lighter

La jeune et magnifique manager avait pris le temps de s’arrêter à mon interpellation. C’était très gentil de sa part de m’accorder quelques minutes. Elle était chargée et mis tout son barda sous un bras pour pouvoir me serrer la main, ce que je fis, doucement alors qu’elle avait une poigne ferme. Le genre de poigne qu’on ceux qui en veulent et qui ne s’en laissent pas conter.

A ma demande, elle sembla surprise, mais se prêta au jeu. Elle accepta mais avait du mal avec le colis qu’elle portait mais réussi tout de même à sortir d’un carnet.

-Oh attendez, je vais vous aider.

Je la déchargeai de ce qu’elle portait pour qu’elle soit plus à l’aise. Elle était déjà bien gentille de m’accorder cette faveur alors si en plus, je ne me comportais pas comme un gentleman, ce serait le comble.

-C’est peut-être surprenant mais peut-être que cela va vous arriver de plus en plus souvent. Vous allez peut-être devenir la « Daniele Ricci » de MTI. Après tout, vous êtes celle qui est parvenue à faire sortir le fameux clip Be Mine !

Apparemment, elle avait déjà au moins un grand fan ! Un grand fan dont je voudrais soulager un peu la douleur de recevoir sa facture de carrosserie quand sa voiture sera remise à neuf.

Une fois que j’eus bien toutes ses affaire en main, et qu’elle fut plus à l’aise pour écrire, elle me demanda justement pour qui elle devait le faire.

-Heu… Pour Ted… C’est un électricien… En fait, après journée, ou dans les périodes creuses hors tournée, je travaille dans un garage. Un homme, ce dénommé Ted, a vu sa Mustang vandalisée par des jeunes de l’Eastside… Mais en discutant un peu avec lui, il s’avère qu’il est vraiment fan de vous. C’est à pein s’il n’en sait pas plus sur vous que sur The Lightening.

Je haussai les épaules et souris.

-Alors je me disais, en vous voyant, que ce serai un petit geste sympa pour mon client… Parce qu’elle était vraiment arrangée, sa bagnole…

Je la regardai dans les yeux qu’elle avait foncés. C’était vraiment une très jolie femme, pas étonnant que Daniele Ricci, dans la tour d’en face, ait mis le grappin dessus.

-Et félicitation pour votre travail, d’ailleurs, soit dit en passant. Je connais les membres de The Lightening et je sais qu’ils sont aussi adorables qu’imprévisibles.

@ Billy Lighter

On m’interpella alors que je me redirigeais vers les ascenseurs, les bras chargés de dossiers et du petit colis que j’attendais pour Daniele, comme la cerise sur le gâteau. Je fis de mon mieux pour tout retenir d’un seul bras pour serrer la main du jeune homme, fort séduisant, je me dois de le mentionner.

Abel, puisque c’est ainsi qu’il se présente à moi, m’offre de m’aider à tenir mes dossiers pour me libérer les mains puisqu’il a une requête des plus surprenante, et flatteuse, je peux bien le dire, en toute honnêteté et puis je ne m’y attendais pas.

- Moi ? La peut-être future « Daniele Ricci » de MTI ?

Ça, c’est vraiment beaucoup trop drôle !  Quand je vais raconter ça à Daniele, justement, il me semble de déjà voir le sourire se tracer sur ses lèvres. Un espèce de mélange de fierté et de ’’ Sammy chéri, même pas en rêve !’’. Il est beaucoup trop compétitif et orgueilleux pour  supporter que sa fiancée puis un jour peut-être lui faire de l’ombre.

- Oh, grand Dieu ! Non…non pas du tout Abel.  Le mérite reviens entièrement à The Lightening Ils ont travaillés vraiment très fort et  moi je n’ai que…  donner quelques poussées pour qu’ils puissent concrétiser ce projet. Et puis il ne faut pas oublier Lenny Knowles qui est derrière eux depuis tellement longtemps.

Trop longtemps à mon avis… Il devrait songer à prendre sa retraite…

J’allais signer le papier d’Abel puis je me dis qu’avec une petite dédicace personnalisée, ce serait mieux, que ça ferait encore plus plaisir. Je lui demande donc le nom de la personne pour qui il me fait cette demande.

Un homme,  Ted, électricien de profession  a vu sa mustang vandalisé et s’est retrouvé au garage où besogne Abel dans ses temps libres.  Je sens comme une pointe de justification quand il explique pourquoi  ou comment il se retrouve à remplir son calendrier. Ce qu’ils font en dehors de leurs heures ne me regarde aucunement et même pendant leur heures, ce n’est pas moi qui suis en charge de les superviser, je me vois bien mal lui faire la morale sur quoi que ce soit.

J’hoche machinalement de la tête en l’écoutant puis je me penche sur le bout de papier en inscrivant un truc tout simple et sans prétention.

Pour Ted,
Sincèrement Navrée pour votre voiture mais  avec Abel, elle est entre bonnes mains !  Amitié !

Samantha Moncini

Nerveusement, je rends à Abel le carnet et son style, en riant un peu.  Je n’ai aucune idée de ce qu’il faut écrire dans ce genre de situation, ni même si c’était utile que j’inscrive un petit mot mais je trouvais quand même que ça faisait moins prétentieux que de mettre uniquement ma signature.

- Bon ! J’espère que je m’en suis bien tiré… j’avoue que je trouve ça inusité mais si ça peut rendre quelqu’un de bonne humeur, pourquoi pas !

Je me serais attendu à ce que l’on me demande des places VIP pour un possible prochain concert de The Lightening ou même un exemplaire de leur album autographié bien avant mon autographe. Ça mérite presque une mention dans mon calendrier personnel, question que je me souvienne à jamais du jour ou j’aurai signé mon premier autographe.  Je vais m’en remettre, promis, mais laissez moi encore quelques heures de jubilation.

- Oh ! Et bien je vous remercie !  Ils ont chacun leur caractère, c’est bien vrai… mais ils sont surtout pleins de talent que ça compense pour le reste… j’imagine.  

J’imagine que ma divergence d’opinion avec Cash Izbel a dû faire le tour de MTI. Il vaut mieux en rire que d’en pleurer. Il pourra menacer autant qu’il voudra, pleurnicher comme un gamin ou bouder dans son coin, je ne baisserai pas les bras.

- Tiens, ça me fait penser et, tant qu’à être dans les autographes, je crois avoir encore quelques exemplaire de leur dernier album autographié dans mon bureau. Voulez-vous monter avec moi en prendre un pour Ted ?

@ Billy Lighter

La jeune femme sembla très étonnée que l’on puisse la comparer à Daniele Ricci qui, d’après L.A.People, était aussi son compagnon actuel. Pourtant, pour moi, cela ne faisait aucun doute. Je lui souris.

-Et pourquoi pas ? Vous avez la prestance, le charisme, la beauté… Avec tout ça, l’efficacité en deviendrait presque optionnelle. Loin de moi l’idée de dire que vous n’êtes pas efficace, je ne saurais pas en juger, mais… Vous voyez ce que je veux dire ? Les gens aiment les personnalités un peu, voire très, atypique comme Ricci…

Je haussai les épaules, ses dossiers et autres sous mon bras.

-Personne n’a jamais contesté l’efficacité de Ricci parce que tout le monde s’en fout qu’il soit efficace, il est un show à lui tout seul. Et c’est ça qui amuse les gens. Il leur vend du rêve.

Quant à la sortie du clip de The Lightening, elle semblait ne vouloir en tirer aucun mérite. Que c’était le groupe qui avait tout fait et qu’elle n’avait fait que donner quelques poussées. J’eus un petit rire compréhensif…

-Ouais, et bien, croyez-moi ou non mais je travaille avec The Lightening depuis quelques années déjà… Et s’il y a une chose que je sais, c’est qu’ils n’aiment pas être « poussés »… Mais vous, apparemment, vous y êtes parvenue de la bonne manière.

Cash Izbel détestait qu’on lui force la main. Il faisait même presque systématiquement le contraire de ce qu’une quelconque autorité lui disait de faire. Quant à Lighter, tout dépendait de son humeur du moment.

La belle manager signa donc dans mon petit carnet son message pour mon client je trouvais ça vraiment sympathique de sa part. Elle, elle trouvait juste ça bizarre.

-Et bien si votre carrière fleurit, il faudra penser à vous y habituer, j’imagine. Je ne suis peut-être que le premier d’une longue liste à vous faire cette demande.

Elle me rendit le carnet et je le replaçai dans la poche arrière de mon jeans, tout en portant toujours ses dossiers. Et je ne manquai pas de la féliciter encore pour son travail avec The Lightening. Parce que je savais que ce n’était pas une mince affaire mais elle répondit en toute humilité.

Pour me proposer ensuite un album dédicacé pour Ted dans son bureau.

-Oh oui, pourquoi pas ? Ce serait vraiment généreux de votre part. Vous auriez dû voir comme ce type avait la haine à cause des griffes sur sa voiture. Je ne doute pas que tout ça transforme finalement cet incident en une belle chance.

Je gardai les affaire de la jeune femme sous le bras, refusant qu’elle me les reprenne, afin qu’elle ait les deux mains libre le temps d’aller jusqu’à son bureau. De la galanterie pure et simple, sans arrière-pensée.

-Soit dit en passant, vous avez un magnifique accent. Enfin, il est bien plus beau venant de vous que de Daniele Ricci qui l’a carrément presque effacé tant il parle parfaitement l’anglais. Mais à vous, ça vous va bien. Pas étonnant que notre fameux Ted soit un grand fan. Vous êtes à Los Angeles depuis combien de temps ?

@ Billy Lighter

Les compliments pleuvent de la part du roadie, c’est le moins que je puisse dire. Je m’en trouve flattée, pourquoi ne profiterais-je pas de ses belles paroles, puisque ce ne sont justement que des paroles. Bien que je sois surprise qu’on puisse vouloir un bout de papier avec ma signature dessus, j’accepte de me prêter au jeu. C’est aussi  très flatteur que d’être comparé, enfin pas moi comme ma carrière qui démarre, à mon fiancé.  Il faut dire que, bien que nous ne parlions que très peu bulot ensemble puisque nos allégeances respectives sont compétitrice, il lui arrive de me donner quelques conseils que je prends toujours très au sérieux. J’apprécie la délicatesse qu’il applique dans toutes les sphères de notre vie de couple.

- Je ne manquerai pas de taquiner mon fiancé avec vos remarques, je suis certaine qu’il va esquisser un sourire à l’idée d’être un show à lui seul.

Il met tant d’effort à être qui il est, il faut bien que ça paie !

Abel revient sur The Lightening et sur le travail que je fais avec eux. Je n’aime pas en prendre le crédit parce qu’au bout du compte, nous, les managers,  sommes là, dans l’ombre, pour donner un coup de pouce là où les groupes ne penseraient pas aller mais que sans leur talent, sans leur composition, sans leur musique, nous ne serions rien. Alors, en sommes, je crois que tout le mérite revient à The Lightening.

- Effectivement, ils n’aiment pas être poussés. Ils n’aiment pas non plus qu’on puisse leurs suggérer des choses, qu’on émettent une opinion différente de la leur, en gros avec eux, dès qu’on aune poitrine il faut adopter la ligne directrice du Soit belle et taie toi, enfin, avec l’un d’entre eux surtout parce que je n’ai eu que de bons commentaires de la part de presque tous les membres du groupe. Bref, je fais mon boulot, sans tenir rigueur, et je me dis qu’un jour, ça passera !

Ou pas !

Mais en attendant, je vous garantis qu’il n’est pas né le morpion qui pourrait m’éjecter du train. J’ai plus de ressources qu’on ne peut l’imaginer, tant sur un plateau que sur un autre.

La petite feuille du calepin signée et rendue à Abel, je lui proposais de me suivre à mon bureau afin que j’ajoute à l’autographe, dont je juge encore complètement inintéressante, un exemplaire autographié du dernier album de The Lightening. Il me semble que cela fera un bien plus beau présent qu’un simple bout de papier signé par une femme inconnue.  Ou connue mais pour les mauvaises raisons…

Une fois à mon bureau, je me dirigeais vers mon classeur dans lequel je pense avoir rangé les quelques copies  que j’ai en ma possession.  Bien évidement, je dois fouiller un peu et dans plus d’un tiroir avant de les trouver.

J’écoutais Abel me parler de mon accent, de celui de Daniele, de sa maitrise quasi parfaite de l’anglais… Il ne l’a jamais entendu faire l’amour, il verrait que l’italien en Daniele revient rapidement au galop !

- Oh, je vous remercie, c’est gentil. J’espère préserver de mon héritage le plus possible et le transmettre à mes enfants. C’est important pour moi, ça me tiens très à cœur.

Je suis cependant légèrement perplexe quand il ajoute que mon accent explique que Ted puisse être un si grand fan de moi. Je n’ai encore accordé aucune entrevue du moins pas que je sache mais peut-être a-t-il été prêt de moi un jour et m’aurait entendu parler.  Je ne sais pas de qui il s’agit il serait donc difficile, à partir que d’un nom, de savoir si oui ou non j’ai croisé son chemin.

- Mmh… Depuis trop longtemps. Mes vacances récentes à Rome m’ont rappelés que l’on est vraiment bien qu’à la maison.

Je laissais échapper un petit rire puis m’approchais de puis en refermant le tiroir d’un coup de hanche et lui tendis l’album.

- L’Italie me manque, mes racines y sont. J’ai de la chance cependant d’avoir trouvé une terre d’accueil où je puisse me sentir comme chez moi.

Un petit mensonge qui ne fera de mal à personne.

- Vous pourrez remettre cette copie à Ted et, si un jour il veut visiter l’endroit, sentez vous à l’aise de lui proposer un tour guidé. Et vous viendrez me faire un petit coucou au passage, je saurai alors de quoi à l’air mon seul admirateur.

@ Billy Lighter

J’ouvris de grands yeux quand Samantha Mancini affirma qu’elle transmettrait à son fiancé. Son fiancé ? Un sourire illumina mon visage.

-Hey ! Alors ça y est, c’est officiel ! Wow ! Je suis content de l’apprendre avant même L.A. People.

Je regardai autour de nous, le hall n’était pas très remplis et personne ne semblait avoir fait attention à mon exclamation, ce qui ne m’empêcha pas de baisser un peu le ton pour continuer.

-Mais vous en faites pas, je garderai le secret.

Elle me parla aussi un peu de son contact avec The Lightening. Et j’en eu une moue désolée, je les savais difficiles, mais pas difficiles dans ce genre-là…

-Oh… Je ne sais pas ce que vous avez vécu avec eux et… Ouais, ils sont dans une phase où ils se méfient des femmes comme de la peste. Ils ont eu de mauvaises expériences passées, on parler souvent de Dekkers et Watson, mais il y en a eu d’autre comme Savannah Osborne ou Gaïana Dugopoliac…

Je pinçai les lèvres avant d’ajouter, impuissant, pour le coup.

-Mais oui, comme vous dites… Faut attendre que ça leur passe… Ou  être celle qui trouvera comment les réapprivoiser.

Chargé de ses dossiers, je la suivis jusque dans son bureau puisqu’elle proposai, en plus de son propre autographe, de donner une copie de l’album de The Lightening autographié également. Aucun doute que cela ferait plaisir à mon client.

Et tandis que nous avancions, je fis un compliment sur l’accent de la jeune femme que je trouvait vraiment charmant. Elle espérait transmettre sa langue maternelle à ses enfants, de même que ses coutumes j’imaginais.

-J’imagine que connaître deux langues dès le départ ne pourra que leur servir dans la vie…

Un mariage et des enfants, donc ! Cela sera un véritable changement dans la vie de Daniele Ricci même si un enfant, il en avait déjà un de mère inconnue.

-Je suis donc devant la femme qui va réussir à caser le grand Daniele Ricci ! Et en plus, elle est chez MTI ! Je me demande pourquoi je m’insuiétait pour vous au sujet de The Ligtening, finalement. A côté de tout ça… Vous vous mangez trois Billy lighter au petit déjeuner !

Je lui souris.

-Et j’espère que vous pourrez un jour considéré Los Angeles comme votre résidence secondaire. Je sais qu’il n’y a pas ici le raffinement européen. Mais cela n’empêche pas les gens d’ici d’être vrai. Je suis moi aussi un déraciné, en quelque sorte. Je viens du Kansas.

Je pris l’album qu’elle me tendait, effectivement autographié par le groupe.

-Je vous remercie infiniment, Mademoiselle Mancini. Merci pour Ted. Et merci pour moi aussi. Ça a été un honneur de parler avec vous. Peut-être l’une des première grande manager de L.A.

@ Billy Lighter

J’affichais un doux sourire alors qu’Abel semblait autant heureux d’apprendre quelque chose avant même que ce fût publier dans un journaux a ragots.  Daniele et moi sommes bel et bien fiancés, puisqu’il a suggéré que notre mariage se ferait au court de l’année prochaine, cependant, et je crois que c’est réciproque, tant que la date n’aura pas été officiellement choisie, je ne sens pas nécessairement le besoin de rendre la chose public. De le dire innocemment ici et là n’a rien de bien compromettant.

- Oh, vous savez, à notre âge, nous n’avons plus besoin de rendre le tout officiel en passant par les médias.

Daniele aime beaucoup plus que moi être le centre de l’attention.  Je préfère lui laisser cette carte entre les mains, puisque ça l’amuse.  Comme pour les autographes et les photographes, je ne crois pas m’habituer à ce genre de frénésie dont il se gargarise.

- Et je vous en suis reconnaissante, Abel.

Mon expérience avec The Lightening l’intéresse et il semble désolé que j’ai pu trouver cela quelque peu exigeant. Mais ça fait partit du métier, pas vrai ? Je ne fais que penser à mon collègue Timmy Evans qui doit se coltiner une diva qui ne semble pas commode plus que cela, je peux bien endurer les caprices de gamins de Cash Izbel, puis qu’il est le seul caillou dans la chaussure du groupe.

- Et bien heureusement que nous, les femmes, le plaçons pas tous les hommes dans le même bateau parce que de toute évidence, nous ne naviguons pas dans le même sens.

Les hommes et les femmes, de base, sommes foncièrement opposés. Il y a ceux qui savent s’en contenter et qui ont assez de couilles pour vivre avec ça, et y’a les autres, quelques brebis galeuses qui préfère pestiférer en silence dans leur coin.

- J’ai eu une très bonne communication avec l’ensemble du groupe. Je ne reculerai pas pour un seul cas plus difficile.  J’ai un travail à faire et croyez moi, je suis plus têtue qu’eux…

Tout eh cherchant l’album, Abel me complimenta sur mon accent dont je me fais un point d’honneur de préserver.  J’y tiens et, comme je le lui mentionne, je compte bien le transmettre à mes enfants. Et je ricanais ensuite, parce qu’il semble que je sois entrain d’accomplir un exploit en faisant de Daniele, un homme rangé et que ça, c’était encore plus impressionnant que de gérer The Lightening.

- Oh, mon Dieu ! Ne lui dites jamais ça !, dis-je en rigolant encore plus, je ne prétend ;a rien mais je caresse des rêves, comme n’importe qu’elle femme j’imagine. Fonder une famille en fait partie mais, chaque chose en son temps.  

Quand je mis la main sur l’album, je le lui offris  en expliquant que mon pays d’origine me manque. Il n’est jamais facile de transplanter ses racines, même pour Abel qui vient du Kansas.

- Oh ! Le pays du magicien d’Oz ! Vous me faites rêver, Abel !

Je lui proposais ensuite, si l’occasion venait qu’à se présenter,  de revenir avec son ami et de lui faire visiter l’endroit. Une rencontre en personne serait plus indiquée, selon moi qu’un bout de papier.

- Le plaisir fut grandement partagé, Abel ! J’ai aimé bavarder avec vous !  Faites moi signe si vous amenez Ted avec vous !

J’adore le contact humain que je trouve vraiment très important surtout entre les membres d’une même entreprise.  Je crois qu’en fait, je viens de comprendre pourquoi j’ai eu un petit malaise vis-à-vis le fait de signer un autographe. Personne  ici n’est plus important qu’un autre. Sans les roadies, les concerts et les tournées n’auraient pas lieu. Sans les groupes nous n’aurions aucune musique à offrir et sans les manager pour organiser les évènements, la musique n’aurait pas autant de diffusion, bref, tout cela pour dire que nous sommes une équipe et que le succès ne repose pas que sur le standing que certain poste suggère.

@ Billy Lighter

Je ris un peu quand Samantha Mancini déclara qu’à leur âge, ils n’avaient plus à annoncer ce genre de nouvelle via les médias. Ce n’était ni moqueur, ni supérieur comme rire, mais plutôt un rire surpris.

-Alors nous ne connaissons pas le même Daniele Ricci.

Il était justement plutôt du genre à vouloir être la coqueluche des médias. Et plus il y avait de concurrence, plus il semblait aimer ça. Comme si c’était la course à la une. Alors soit le manager italien s’était assagi, soit il était fatigué du blig-bling, soit cette jeune femme avait une influence incroyable sur lui…

Dans tous les cas, comme je le lui promis, j’allais garder cette information pour moi. Je n’étais pas du genre à vouloir essayer de monnayer ça chez L.A.People.

Nous parlâmes un peu de son expérience avec The Lightening qui ne devait pas être simple tous les jours et fut un peu désolé d’entendre que ça ne se passait pas super bien entre elle et The Lightening. Mais bon, il fallait dire que leur dernier album annonçait un peu la couleur, la pauvre. Et tant qu’ils n’auraient pas digérer ça, elle allait avoir un peu de mal, probablement.

Apparemment, il n’y avait qu’un seul cas difficile… j’imaginais que c’était Billy mais elle ne cita pas de nom. Je grimaçai mais ne commentait pas en voyant avec quelle détermination elle assura qu’elle ferait son travail coûte que coûte. Pas sûr que ce soit la meilleure technique avec The Lightening. Ils n’avaient pas besoin d’un ou d’une manager, ils avaient besoin d’une mère. Ma main à couper que Liam Taylor aidait plus à les faire avancer que leurs deux managers.

Mais puisqu’elle avait réussi à dompter Daniele Ricci… Pourquoi pas ?

Nous échangeâmes un peu sur nos origines respectives et elle affirma que le Kansas la faisait rêver. Et ça me fit rire.

-Seulement si vous avez un bon pick up et de bonnes chaussures de marche. Mais oui, le Kansas est très beau.

Une fois que j’eu l’exemplaire signé de The Lightening en main, je pris congé et elle me dit de lui faire signe si un jour, j’emmenais Ted la voir.

-Je n’y manquerai pas, Mademoiselle Mancini. Merci de m’avoir accordé un peu de votre temps.

@ Billy Lighter