Ce matin, j’avais déposé Syd à son travail, pour pouvoir profiter de la voiture toute la journée. J’avais surtout un objectif en tête, en fait : aller chez Daniele voir mon petit Tony. Mon filleul. J’avais l’impression que ça faisait une éternité que je ne l’avais pas vu, parrain indigne que j’étais.

J’avais donc embrassé mon amante avant de la laisser partir, lui souhaitant une bonne journée. Elle et Jake Snyder avaient fait une émission géniale sur Daniele, justement. Et quand j’allumai la radio en redémarrant, c’était justement une rediffusion de cette émission qui passait. Une émission à laquelle j’avais un peu contribué en enregistrant un petit message pour mon ami italien.

Bref, je fus bercé pendant tout le trajet par la douce voix de celle que j’aimais depuis un petit temps, maintenant. Les choses n’avaient plus rien à voir avec un moment de perdition ou une relation de sex-friends. Certes, nous nous retrouvions souvent au lit (ou ailleurs) mais les choses tenaient désormais à un peu plus que cela.

C’était ce qui avait été confirmé lors de cette journée au parc d’attraction avec Jess. Jess qui l’avait clairement acceptée comme nouvelle belle-mère en lui proposant d’aller faire du shopping elles deux.

J’étais très content de ça.

Maintenant, je voulais voir Tony mais je voulais aussi voir Daniele et savoir ce qu’il pensait de cette magnifique émission à laquelle ma SydG avait beaucoup apporté. Et je chantais chaque titre qu’ils passaient tout en roulant.

Bref, c’était une journée qui commençait bien.

Je descendis de ma voiture dans l’allée de la villa de Daniele et ce fut bien sûr Erik qui vint m’ouvrir la porte.

Et à peine j’étais entré que je me retrouvai avec un ballon de football dans les pieds… Enfin, un ballon de « vrai football » selon les critères de mon ami. Un sport que semblait aimer beaucoup mon filleul. Je pris le ballon en main et le petit d’accourir et de s’écrier en me pointant du doigt :

-Falta ! Falta !

Alors je laissai retomber le ballon à terre et le lui renvoyai avec mon pied… Il repartit en courant et en driblant comme un pro et je le suivis en courant et en riant, et en faisant du bruit. J’allais bien finir par débusquer Daniele en faisant autant de bruit, surtout que le petit riait aux éclats de me voir lui courir après.

-Vite, Cazzo ! Vite !

@ Billy Lighter

Putain – je crois que ça faisait la vingtième fois que j’écoutais l’émission de Snyder et SydG qui m’était entièrement consacrée. L’animateur radio avait pris pas mal de temps avant de la sortir mais – putain – le résultat était au rendez-vous. Il avait su mettre en avant les meilleurs moments de ma carrière sans vraiment s’attarder sur les moins bons. Devrais-je aller jusqu’à lui faire une lettre de remerciements pour bien enfoncer le couteau dans la plaie ? Moui – peut-être bien ! Parce que j’étais sûr et certain que Snyder avait dû l’avoir mauvaise de devoir me faire tant d’éloges !

J’aimais largement mieux écouter en boucle cette émission plutôt que d’écouter une seconde fois l’album de Fireworks. Parce que – putain – cet album me restait en travers de la gorge. Ce n’était pas nécessairement parce qu’il rencontrait du succès qu’il ne me plaisait pas mais bien parce que j’avais la vague impression qu’Evan y avait largement contribué ! Putain, vous avez entendu la guitare ?! C’est du Sniper – il n’y a pas de putain de doutes ! Le son était semblable à ce qu’on pouvait entendre sur les albums de The Army. Je reconnaitrais le jeu de guitare d’Evan entre mille ! Je n’avais pas raté un seul concert de The Army alors je savais de quoi je parlais. Je savais aussi qu’Evan était proche de Stone – il me l’avait avoué lui-même – alors je le voyais bien jouer pour lui. La seule chose qui m’intriguait c’était de savoir pourquoi Evan n’avait pas été crédité pour son travail… C’était toute des questions que je devais lui demander – mon recommandé était déjà prêt à être posté !

Vous voyez pourquoi je préfère écouter la douce voix de SydG qui me fait des éloges ? Parce que je ne voulais pas – pour le moment – penser aux conneries de Sniper ! Ni à celles de Tony, d’ailleurs, qui s’amusait à jouer au football à l’intérieur.

-Toninio, va ranger ce putain de ballon !, dis-je agacé par le vacarme que faisait Tony à jouer à l’intérieur.

Seulement, le gamin avait trouvé la technique parfaite pour passer au-dessus de mes ordres et c’était l’ignorance. Il faisait simplement comme si je ne lui avais rien dit !

-Tu veux vraiment que je te la confisque ?, dis-je en levant la tête vers Tony. Tu ne vois pas que j’essaye d’écouter la radio ?!

C’est le gong qui avait sauvé ma vile créature de l’Enfer – soit, la sonnette de l’entrée. J’avais de la visite mais loin de moi l’envie de me lever. Je savais qu’Erik était à l’affut et serait bien vite là pour accueillir e visiteur quel qu’il soit.

J’avais – très vaguement – entendu des voix seulement c’est celle de Tony qui s’était élevée. Putain, ne pouvait-il pas arrêter deux minutes de jouer les Falcão ? Seulement, c’est quand Tony avait dit le mot « cazzo » que j’avais bien compris que le visiteur n’était autre qu’Evan. Tiens ! Je vais économiser de l’argent, on dirait ! Je n’aurais pas besoin d’envoyer ce putain de recommandé !

J’avais baissé le son de la radio et Tony était arrivé dans la pièce balle au pied. D’un geste sûr du pied, je la lui avais dérobée.

-Confisqué ! Je t’ai prévenu !, dis-je avec un air sévère.

Tony était resté interdit avant de tirer la tête – au moment même où Evan était entré.

-Tiens… Evan ! Content de te voir, dis-je avec un petit sourire en coin. J’étais justement en train d’écouter la voix de ta petite amie. Tu as entendu l’émission qu’elle a faite avec Snyder ? J’imagine que oui vu que tu y as même participé. J’ai apprécié ton petit mot, dis-je en commençant par le positif de ce que j’avais à lui dire.

Il n’y avait que ça comme positif – il n’y aurait rien d’autre.

-Je te sers à boire ? De l’eau peut-être ?, dis-je en sachant très bien qu’Evan ne buvait plus d’alcool.

Tony – lui – réclamait sa balle avec les larmes aux yeux et alors que je la tenais toujours en main. Seulement, comme il l’avait fait plus tôt, je l’ignorais – lui rendant ainsi la monnaie de sa pièce. Samantha serait là, elle me tuerait mais elle travaillait alors je pouvais bien instaurer mes règles éducatives aujourd’hui.

-Tu veux que je mette de la musique ?, dis-je en formulant ça comme une question rhétorique. Moui, je devais mettre un petit disque, tu ne crois pas ?

Fireworks, par exemple ?

@ Billy Lighter

Je jouais au ballon avec Tony qui courait avec une habileté que j’étais loin d’avoir. La balle restait dans ses petit pied alors que moi, j’arrivais à lui passer au-dessus juste en l’enjambant. Impossible de lui prendre la balle par contre. Ce gosse était un vrai pro. Le seul qui arriva à lui prendre la balle fut son père qui fit ça d’un simple mouvement du pied pour ensuite prendre la balle en main.

Et ce fut mon tour de m’écrier :

-Falta, Daniele !

Je le pointais du doigt alors que Tony, lui, pendait la tronche jusque par terre, probablement parce qu’il avait compris bien plus vite que moi que Daniele n’avait pas l’intention de jouer avec nous. Qu’il avait au contraire mis fin au jeu.

-Han… T’es pas fun, Lele.

Un Daniele qui me salua en disant qu’il était en train d’écouter Syd à la radio. Probablement, le connaissant, qu’il avait enregistré la superbe émission que celle-ci avait faite avec Jake Snyder.

-Ah ouais ? Tu aimes ! Je suis content, je ferai parvenir le message à Syd, elle sera heureuse de savoir que tu as aimé. Et de rien pour le petit mot, c’était sincère.

Tony se détourna de son père pour venir vers moi et tendre ses petits bras vers moi. Je le soulevai du sol avec aisance, le faisant sauter une fois dans mes bras et riant avant de le prendre contre moi où il cacha sa petite tête de râleur au creux de mon cou.

-Pourquoi tu as pris le ballon ? On se marrait bien… Je veux bien un coca, si tu as…

Et Erik, pour qui l’information n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd, s’éclipsa à la cuisine pour nous préparer ce qu’il nous fallait.

Daniele, lui, proposa de nous mettre de la musique.

-Oh ouais, bonne idée ! Pourquoi ? Tu as découvert un nouveau groupe et tu veux mon avis ?

Tony toujours dans mes bras, je m’approchai de la platine de Daniele qui pris un disque et… Ma gorge fit un petit « couic ! » et je ne pus me retenir d’avoir un coup de chaud… Oh là… Fireworks.

-Oh tu aimes aussi Fireworks ? J’adore leur album ! C’est du bon boulot qu’ils ont fait. Onze chansons, tu imagines ?! Onze !

Autant qu’il n’y a de joueur dans une équipe de « vrai » football.

Il mis le disque, la première chanson commença et je me mordis la lèvre tandis que Tony, qui avait oublié de râler, applaudissait comme si on était en plein concert.

@ Billy Lighter

Plus de ballon - j'en avais marre que Tony casse des putain de vase. Seulement, cet arrêt du jeu ne plaisait pas à Tony et pas non plus à Sniper...

-Il n'y a pas faute... Je suis l'arbitre, dis-je fermement.

Sniper ne le trouvait pas fun. Putain - il était aussi mature que ma vile créature de l'Enfer. A croire qu'il avait carrément fusionné avec Stone!

-Je suis le fun incarné, répliquais-je en regardant Sniper.

Je n'étais pas ici pour débattre sur mes choix éducatifs mais pour engueuler pour la énième fois Evan. Seulement, avant d'entrer dans le vif du sujet, j'avais parlé de la magnifique émission de Snyder et SydG dont Evan avait fait partie. Mon poulain semblait heureux que j'aie adoré.

Bien - il était en confiance. Mettons le encore plus à l'aise pour que la douche froide soit encore plus surprenante! Je lui avais proposé à boire et c'est après avoir pris l'infâme Tony dans ses bras qu'il avait demandé un coca en se plaignant encore que j'avais pris le ballon.

-Je l'ai pris parce que, bientôt, il n'y aura plus le moindre objet décoratif encore en vie dans cette putain de villa, dis-je pour argumenter. Il y a un putain de jardin pour jouer au football !

Mais Tony n'aimait pas jouer dans le putain de jardin parce que quand la balle allait dans la piscine, il savait que le jeu était terminé pour de bon.

Maintenant que Sniper était à l'aise c'était le moment de lui proposer d'écouter de la musique. Il était enthousiaste au moment même où je m'étais dirigé vers ma platine et mes disques pendant qu’Erik posait discrètement les boissons sur le bar non loin de la platine.

Sniper trouvait que tout ça était une bonne idée – tu ne fais pas si bien dire ! Il voulait savoir si j’avais découvert un nouveau groupe et si je voulais son avis dessus. Encore une fois, il ne faisait pas si bien dire !

-Moui, en quelque sorte, dis-je en laissant planer le mystère.

Fireworks était un nouveau groupe donc Sniper ne faisait pas tout à fait fausse route bien que je ne voulais pas son avis mais lui mettre sous le nez ce que j’avais découvert en écoutant ce putain d’album.

J’avais sorti l’album de Fireworks et l’avait placé sur la platine. Sniper se rendait compte que ce n’était pas un nouveau groupe qu’on allait écouter mais bien sa dernière bourde – j’avais l’impression d’entendre comme une pointe de nervosité dans sa voix. Seulement, loin de lui l’idée de se vendre tout de suite.

-Oui, onze ! Je ne vois pas ce qu’il y a d’exceptionnel dans le fait de sortir onze chansons…, dis-je avec un sourire mauvais.

Je ne lui avais pas donné mon appréciation mais lui avait beaucoup aimé. Putain – ce n’était pas vraiment étonnant vu qu’il avait participé !

J’avais lancé la première chanson et m’étais tu – juste le temps de laisser passer quelques notes de guitare. Ce n’est qu’après quelques longues secondes où j’avais regardé Sniper que je m’étais exprimé sur ce que j’entendais.

-Tu entends cette guitare, Sniper ?, demandais-je sans pour autant laisser le temps à Sniper de me répondre. Ce guitariste est exceptionnel, tu ne trouves pas ? Toi qui es un expert, tu crois que je devrais l’engager ? Parce que, putain, si c’est un guitariste de session, c’est étonnant que personne ne l’ai encore remarqué… Et si c’est Stone ou McAvoy alors, ils se sont trompés de vocation… Ils auraient dû être guitariste. Tu ne trouves pas, Evan ?, demandais-je en paraissant sérieux – alors que dans certaines de mes intonations on pouvait y entendre un fond de sarcasmes.

@ Billy Lighter

Le fun incarné venait de mettre fin à notre jeu, à Tony et moi. Et on le regardait avec la même expression, mélange de déception et de mécontentement. Il ne voulait pas qu’on joue au ballon à l’intérieur parce qu’il avait peur pour ses bibelots et autres prix qui décoraient la villa. Si on voulait jouer au football, on devait aller jouer dans le jardin.

Tony fit la moue et moi de soupirer.

-Ok ok… mais on aurait fait attention, tu sais…

Mais avant que je ne décide de sortir avec Tony, non seulement Erik apporta les rafraîchissements, mais en plus, il proposa d’écouter de la musique. Et s’il y avait un truc que j’aimais encore plus que de jouer au foot avec mon filleul, c’était bien d’écouter de la musique avec mon filleul qui frappait déjà dans ses mains en voyant son père fouiller dans ses disques.

Et le disque qu’il sortit me fit me mordre la lèvre et j’espérais que je ne rougissais pas trop. J’étais un très mauvais menteur, c’était de notoriété publique.

Et je savais que Daniele avait suffisamment l’oreille que pour ne pas être dupe, même si j’avais espéré que la musique de Fireworks était si différente de la mienne qu’il ne puisse pas reconnaître mon coup de guitare…

C’était un peu rêvé éveillé, apparemment, parce que je voyais bien à son air et à son ton plein de sarcasme que j’étais démasqué, quoi que je dise.

La chanson commença et Tony de se mettra à chantonner avec la musique en se balançant dans mes bras. Mais même lui désigna à un moment la platine en s’exclamant :

-Cazzo, Cazzo !

Comme si c’était un de mes albums et non pas celui d’un tout autre groupe auquel j’avais juste filé un coup de main.

Et c’est de ma main libre, quand Daniele me posa des questions sur le guitariste en question, que je me grattai l’arrière de la tête.

-Heu…

Ouais, c’était très convainquant comme entrée en matière.

-Et bien si tu le rencontre un jour, ouais, engage-le…

J’avais tenté ça mais n’attendis même pas sa réaction pour m’exclamer.

-Ils avaient juste besoin d’un coup de main ! C’est pas facile de faire un groupe à deux ! Puis c’est un groupe de BSC. C’est pas comme s’ils avaient été chez MTI, hein… Puis je ne suis même pas crédité… !! Il n’y a que des pros comme toi pour reconnaître ma guitare, hein…

Je le regardai de mes grands yeux clairs en me mordant la lèvre.

-C’était trop tentant… Je vois pas ce qu’il y a de mal là-dedans…

@ Billy Lighter

Eux ? Faire attention ? Putain – j’étais sûr qu’il n’aurait pas fallu cinq putains de minutes avant qu’un vase ou autre chose ne se brise sous le poids de ce putain de ballon ! J’étais même sûr que le coupable n’aurait pas été Tony mais Sniper – doué comme il était !

-Je ne suis pas sûr que tu sache ce que c’est « faire attention », Sniper, dis-je avec un air cynique.

Seulement – et tant que j’avais Sniper sous la main – j’avais décidé qu’il était temps d’écouter un peu de musique. Je m’étais dit que tant qu’à engueuler Evan autant innover pour l’entrée en matière. Je voulais voir la peur grimper en lui – quand il commencera à se rendre compte que j’avais découvert le pot aux roses en ce qui concernait sa participation à l’album de Fireworks.

J’avais mis le disque et j’étais à l’affut de toutes les expressions de Sniper qui semblait bien moins à l’aise que quand il voulait jouer au football au beau milieu de ma villa avec ma vile créature de l’Enfer. Tony qui chantonnait dans son langage encore trop peu fourni que pour répéter correctement les paroles de Stone  - même si, d’ici un mois ou deux, il aura sûrement le même nombre de mots à son vocabulaire que le merdeux.

Le gamin avait – à un moment donné – pointé la platine et avait à plusieurs reprises cité le surnom qu’il donnait à Sniper. Putain ! J’avais regardé mon môme un bref instant. Il avait reconnu la guitare d’Evan ? Serait-il voué à un meilleur avenir que celui de footballeur ? Putain – j’en avais bien l’impression ! S’il finit footballeur, je vous jure que je le déshérite ! Il a devant lui un bien meilleur avenir avec une oreille pareille !

Seulement, l’instant n’était pas aux futurs choix de carrière de Tony – mais bien à la bourde d’Evan avec Fireworks. J’avais amené les choses avec un bon nombre de sarcasmes. Sniper avait maintenant plein de tics nerveux – c’était beau à voir ! Il m’avait dit d’engager le fameux guitariste si je le rencontrais un jour.

-Tu m’en diras tant !, dis-je encore avec beaucoup de sarcasmes dans la voix.

Il avait bien compris qu’il était démasqué et avait craché le morceau tout en se défendant comme un forcené. Ses arguments étaient à ce point stupides que je ne savais pas si je devais en rire ou en pleurer – je penchais plutôt pour assassiner Sniper tout de suite !

-Tu ne vois pas ce qu’il y a de mal là-dedans ?, dis-je sidéré d’entendre de telles conneries de la part d’Evan. Déjà tu ne m’en as pas parlé à croire que c’est devenu une mode chez les gens qui travaillent pour moi.

Oui, c’était une vision très Daniele Ricci – mes poulains travaillaient pour moi.

-Deuxièmement, que tu fréquentes Stone dans ton privé, je m’en fiche ! Mais qu’il utilise ton talent à outrance pour valoriser sa propre carrière solo, c’est abusé, dis-je en prenant un ton plus sévère. Et enfin, putain, Sniper… Tu aurais pu te faire créditer ! Là, tu viens de donner ton talent gratuitement ! Tu te serais fait crédité, le monde aurait au moins su que Stone ne sait pas faire les choses sans de grands artistes comme toi !

Putain – il était vraiment temps que Sniper prenne des cours de marketing !

-Voilà tout ce qu’il y a de mal là-dedans ! Putain, tu croyais vraiment que je n’allais pas le remarquer ? Si ça tombe, Stone va s’approprier les mérites en disant que c’est lui qui a fait les lignes de guitare. Il en serait capable, ce petit connard !, dis-je en pestant déjà pour des choses qui ne sont pas encore arrivées. Tu feras quoi, si jamais il fait ça ?

@ Billy Lighter

Je fis la moue quand Daniele affirma qu’il n’était pas sûr que je sache ce que c’était que de faire attention.

-Hey… N’oublie pas que je vise très bien, Dany.

Et puis je n’en pouvais plus de voir la pauvre bouille du petit Tony tout triste de ne plus pouvoir jouer au ballon. Il ne faisait rien de mal.

En parlant de ne rien faire de mal… Quand Daniele décida de nous passer l’album de Fireworks, ça commença à sentir le roussi pour mon matricule. J’avais pensé que jamais les gens ne remarqueraient que le jeu de guitare était le mien. Jamais. Les chansons de Fireworks étaient faites pour mettre en avant surtout la batterie et le chant de Stone. Même le clavier de McAvoy était relégué au second plan.

Mais Tony lui-même se pencha, depuis mes bras, vers la platine en la pointant du doigt et en criant mon surnom. Là, plus aucun doute, j’étais cuit.

Il y eut quelques secondes ou je cru bien qu’en faisait ça, mon filleul allait faire diversion avec sa super oreille musicale…

Sauf que Daniele ne perdait jamais le nord… Et qu’il ne m’avait pas oublié pour si peu.

Alors ouais, je fus bien forcé d’avouer que j’avais donné un petit coup de main à Fireworks pour les lignes de guitare. Mais à part son aversion pour Stone, je voyais pas ce qui m’empêchait de faire ça vu que maintenant, on était tous les deux chez BSC.

Alors Daniele me l’expliqua de long en large et en trois points. Un, j’aurais du lui en parler avant.

-Mais tu m’aurais dit « non ».

Deux, Il se foutait que je sois pote avec Howard, mais pas qu’il use de mon talent pour sa carrière.

-Ah… Tu vois que tu m’aurais dit « non ».

Et trois, j’aurais dû me faire créditer pour être payé.

-Mais j’ai fait ça pour un ami, Daniele.

Bon, ok, Daniele aussi était mon ami et je ne pouvais pas contenter l’un sans fâcher l’autre.

-C’est pas comme si j’allais partir en tournée avec eux. Non. Maintenant, ils se débrouillent avec des guitaristes de sessions. Mais c’était tellement drôle à faire, Dany ! Et puis jamais j’aurais cru être démasqué si facilement. C’est quand même loin du style de The Army ou du mien tout seul.

Daniele se demandait ce que je ferais, alors que le petit dansait sur mes bras, en se dandinant, ce que je ferais si Stone prétendait qu’il avait enregistré lui-même les lignes de guitare. Je pouffai de rire.

-Il ne fera jamais ça. C’est un pote, je te dis… Et s’il le fait, là, je dirai que c’était moi…

Puis, je lui demandai en souriant en coin.

-Qui d’autre a fait une connerie sans te demander ?

Ouais, parce qu’apparemment, on était plusieurs.

@ Billy Lighter

Moui, il visait bien mais je doute qu’il soit habile avec ses pieds – c’est d’un Américain qu’on parlait ! Les Américains ne savaient pas jouer au football. Ils ont bien une Ligue mais le niveau est tellement misérable que ça n’en vaut même pas un petit coup d’œil. D’ailleurs, si Tony voulait devenir footballeur, il devra filer ne Europe – et ça sera sans moi !

Seulement, étant donné l’oreille qu’avait ma vile créature de l’Enfer, ça aurait été un vrai gâchis que de faire de lui un footballeur professionnel. Il venait de reconnaitre la guitare de Sniper – alors que ça ne semblait pas avoir choqué plus que ça les revues spécialisées. Seulement, les revues spécialisées ne se doutaient pas que Sniper serait assez stupide que pour travailler gratuitement pour Fireworks. Moi, je savais qu’il en était capable – la preuve sur ce putain de disque !

Il m’avait dit la vérité voyant bien qu’il était cuit. Il trouvait qu’il n’y avait rien de mal à ce qu’il avait fait et je m’étais appliqué à lui expliquer – point par point – pourquoi c’était très mal ! Putain – Sniper manquait parfois de jugeotes mais depuis qu’il fréquentait Stone c’était encore pire ! Stone aurait le pouvoir détruire tous les neurones qu’il y a autour de lui que ça ne m’étonnerait absolument pas !

Sniper avait essayé de se défendre à chacune de mes raisons de lui en vouloir. Oui – bien sûr que je lui aurais dit non ! C’est pour ça que j’aurais voulu qu’il m’en parle avant !

-Oui, je t’aurais dit « non » et ça t’aurais empêché de faire cette connerie, dis-je comme si c’était une évidence.

Comble de tout, Sniper ne s’était pas fait créditer – ce qui était quand même la plus grosse connerie qu’il soit ! Seulement, comme Stone était son ami, il n’avait pas trouvé ça important de se faire créditer. Putain mais quel abruti !

-Un ami qui t’es rentré dedans en bagnole, je te rappelle !, dis-je pour lui rappeler la façon aberrante qui avait fait d’eux des amis.

Sniper avait étoffé sa défense – mais elle restait aussi nulle que celle de Catanzano. Il avait trouvé ça drôle alors il l’avait fait et – en plus – il était sûr qu'il ne se serait pas fait démasquer.

-Là, tu m’insultes, Sniper !, dis-je un peu outré. Le style de Fireworks a beau être très différent de celui de The Army, ta façon de jouer, elle, reste facile à reconnaitre. N’oublie pas que c’est moi qui t’ai découvert !

Je ne savais pas s’il essayait de me rassurer quand il avait dit ne pas prévoir tourner avec Fireworks. Putain – encore heureux !!! Ça n’aurait même pas été envisageable !

Evan était en dehors de la réalité et je l’y avais ramené quand j’avais demandé ce qu’il ferait si Stone prenait tous les mérites pour le jeu de guitare. L’amitié était sa réponse.

-Ta naïveté me dépasse !, dis-je complètement dépassé.

Il ne devait pas il y avoir d’amitiés dans les affaires – et ces histoires de droits sur les riffs d’Evan étaient une putain d’affaire !

Il m’avait demandé qui d’autre avait fait une connerie sans me demander.

-Sonne…, dis-je en soupirant. Mais ce n’était pas une si grosse connerie et elle avait des raisons et une défense bien meilleure que la tienne !

Les détails ne concernaient pas Evan – seule le concernait sa propre connerie.

-A ta prochaine interview, tu avoueras être le guitariste sur l’album de Fireworks. Et ce n’est pas une proposition. C’est un ordre !, dis-je en lui disant la marche à suivre pour la suite. Et la prochaine fois que tu veux faire un projet avec Stone ou n’importe qui d’autre, tu m’en parles avant pour qu’on fasse les choses à ma manière, c’est compris ?!

Sur ce, je m’étais allumé une cigarette – envoyant la fumée loin de Tony qui ne cessait de bouger sur le rythme de Fireworks.

-Et la prochaine fois que tu essayes de faire des projets dans mon dos, soit un peu plus discret. Même Tony avait compris que c’était toi, dis-je en montrant Tony du doigt.

Bien que le gamin était doué – certainement parce que c’était un Ricci.

-Sinon… Pas d’autres conneries en vue ? Parce que si tu en prévois pour l’avenir, c’est le moment de m’en parler, dis-je avant de tirer sur ma cigarette.

@ Billy Lighter

Daniele n’était pas content. J’avais été démasqué et toutes les décisions que j’avais prise, comme de ne pas me faire créditer, étaient des erreurs d’après Daniele. Si je ne m’étais pas fait créditer, c’était pour ne pas voler la vedette à FIreworks et aussi parce que je le faisais pour des amis et qu’un coup de pouce à des potes ne se monnaie pas.

Pas du point de vue de Daniele qui affirma qu’effectivement, il aurait dit « non » à cette idée. J’essayai de défendre mon point de vue mais mon manager ne décolérait pas. Tony, sur mes bras, lui, continuait à danser et chantonner, de quoi se taper un méga fou rire si je n’étais pas en train de me faire remonter les bretelles.

Je soupirai quand il me rappela que j’avais rencontré Howard quand il m’était rentré dedans en bagnole.

-Et alors, on a vu pire comme début d’amitié, non ?

J’avouai à Daniele que jamais je n’aurais cru qu’on puisse me démasquer, tant les chansons de Fireworks étaient à mille lieues de celles de the Army. Et je souris un peu bêtement quand Daniele rétorqua que même si la musique était différente, on reconnaissait mon coup de guitare.

-Je prends ça comme un compliment.

Daniele, lui, pensait que peut-être, Howard allait prendre tout le mérite pour les riffs de guitare, mais moi, je n’y croyais pas, pour la simple et bonne raison qu’Howard était un ami et qu’en tant que tel, jamais il ne lui viendrait une telle idée. Mon manager me traita de naïf. Je fis la moue.

-Je ne suis pas naïf, j’ai encore foi en l’humanité, c’est pas pareil.

Lui pas, apparemment, et peut-être que c’était parce que je n’étais pas le seul à lui avoir faire des cachoteries, en effet, il me dit que Sonne aussi avait pris des initiatives sans en référer à lui avant. J’eus un regard attendri en pensant à Sonne.

-Sonne ? Oh c’est bien la dernière personne à qui j’aurais pensé. Elle qui a l’air si sérieuse…

Ouais, sauf qu’elle, elle s’en était sortie mieux que moi. C’était ce que disait Daniele. Mais je savais que j’étais très mauvais à ce jeu-là. Pourtant, je soutenais mordicus que mes idées étaient bonnes ! Et l’album de Fireworks qui tournait sur la platine en était la preuve !

Bref, tout ça pour dire que la prochaine fois que je voulais faire une connerie du genre, je devais lui en parler avant. Je me grattai l’arrière de la tête tandis qu’il s’allumait une cigarette puis posai le petit à terre pour qu’il puisse se dandiner librement sur la musique. Et j’allumais une clope à mon tour.

-Ok ok…

Et justement, Daniele me demanda si j’avais d’autre connerie en vue…

-Et ben… Heu… Il y a bien ce single que je veux faire… J’ai déjà l’approbation de tout le monde… Avec moi au chant et à la lead guitar, Starky et Stone aux deux batteries, Livia à la basse et aux chœurs, David McAvoy au chant et au clavier, et Eddy Cort à la guitare rythmique.

Je souris à Daniele.

-Tous les meilleurs de chez BSC… Qu’est-ce que tu en dis ?

@ Billy Lighter

Putain – Evan avait vraiment réponse à tout ! Pour lui son début d’amitié avec Stone n’était pas le pire qu’on ait vu dans l’histoire de l’Humanité. C’est vrai – Jésus pensait sûrement ça aussi quand il s’est fait pote avec Judas… Voyez comment tout ça à fini…

Evan était un cas désespéré qui prenait le marketing à la légère. Ajoutez à ça qu’il m’insultait un peu en croyant qu’il aurait pu me cacher sa petite collaboration avec Stone ad vitam aeternam. Lui prenait tout ça pour un compliment – bien entendu… Son sourire bêta était aussi désespérant que sa naïveté évidente. Il ne pensait pas Stone capable de lui voler le crédit pour la guitare – preuve qui ne connaissait pas tous les travers du petit merdeux qui était un menteur compulsif. Seulement, Sniper avait dit ne pas être naïf mais avoir simplement encore foi en l’Humanité.

-Mouais et bien tu risques de tomber de haut un jour, dis-je sur le ton de l’avertissement.

Sniper n’était pas seul à me faire des cachoteries dans le dos – Sonne aussi l’avait fait. Bien que ce qu’avait fait Sniper était bien pire que ce qu’avait fait ma secrétaire. Evan en était étonné.

-Elle est sérieuse contrairement à toi, dis-je avec un sourire jaune. Et ses raisons étaient bien plus logiques que les tiennes. Toi, tu viens juste de me prouver que Stone peut faire absolument ce qu’il veut de ton talent.

J’avais allumé une cigarette tellement tout ça me dépassait ! Seulement, je n’allais pas m’étaler sur le sujet – Evan savait maintenant que je n’avais pas du tout aimé qu’il me fasse encore un enfant dans le dos avec Stone… Parce que c’est la deuxième fois qu’il me fait le coup !

Evan m’avait imité et avait lâché Tony qui dansait sur le rythme de la musique. Je n’avais pas prêté attention à ma vile créature de l’Enfer – j’avais plutôt demandé à Evan si, tant qu’à faire, il n’avait pas une autre connerie en vue. Ce n’était que pour faire une transition et passer à autre chose mais – visiblement – mon poulain avec encore des choses à dire et son hésitation ne me disait rien qu’il vaille !

Il voulait faire un single – au moins, exprimé comme ça, ça voulait dire que le single n’était pas encore fait… Seulement, j’avais tout de suite déchanté quand sto’ cazzo avait dit qu’il avait déjà les accords des artistes. Ça voulait déjà dire qu’il avait lancé les démarches sans me demander mon avis ! Et – putain – quand il avait donné la liste des artistes qu’il voulait, je cru bien que j’allais faire une putain de crise cardiaque !

Il voulait savoir ce que j’en pensais ?!

-Cazzo di merda !, lâchais-je sans ménagement.

-Cazzo !, lâcha Tony comme le perroquet qu’il était avant de reprendre sa chanson où il l’avait laissée.

Je n’étais pas contre l’idée d’un single – mais Evan avait encore pris les devants sans me demander ! Et Stone était encore au programme !

-Putain, tu es devenu le promoteur personnel des poulains de Jack Perry ou quoi ?, demandais-je, mon accent italien revenant au galop tellement Evan me dépassait. Stone, McAvoy, Livia et même ce gosse surcoté ?!

J’y allais un peu fort avec Stark parce que son jeu de batterie était remarquable.

-J’attends ta défense cette fois… Pourquoi, putain, tu ne me l’as pas dit avant de tous leur demander leur accord ? Tu avais encore peur que je dise non parce que Stone est au casting ? C’est une idée à toi ou à lui ? Putain, Evan, je sers à quoi, moi, si tu fais tout, tout seul ?!, rajoutais-je en haussant le ton.

Je détestais qu’on fasse mon travail à ma place !

@ Billy Lighter

Mon manager me mis en garde, comme quoi j’allais un jour tomber de haut. Je lui fis un signe que non avec nonchalance. Après tout, même s’il m’avait laissé tomber pendant 11 ans, et même alors que j’étais au 36ième dessous, j’avais continué à y croire, à croire en lui. Et j’avais eu raison, non ? Puisque Daniele était là aujourd’hui. Mieux valait tard que jamais.

C’était avec le même enthousiasme peut-être un peu candide que je me disais que Stone ne me ferait jamais le coup de dire que les lignes de guitare avaient été enregistrées par lui-même. Nous nous étions mis d’accord pour garder une couche de mystère à ce propos, même si apparemment, je n’avais pu tromper tout le monde et certainement pas celui qui était et avait été mon manager depuis mes débuts… Pas plus que mon filleul d’ailleurs.

Daniele l’avait mauvaise quand même de ne pas avoir été mis dans la confidence. Je ne voyais pas ce que ça changeait si ce n’était qu’il m’aurait probablement empêché de le faire. Et c’était d’ailleurs pour ça que je n’avais pas parlé de ce projet à Daniele… Pour ça et aussi parce que les choses s’étaient faite assez naturellement entre Fireworks et moi… Il n’y avait pas réellement eu de projet mis sur pied. On s’était essayé à deux ou trois trucs puis finalement, on avait fait tout l’album. Et ça déchargeait McAvoy qui avait déjà besoin de toute son attention pour enregistrer ses lignes de clavier.

-Je suis déjà tombé de haut, Daniele, mais si j’avais perdu ma foi en l’humanité, on serait pas là, tous les deux. Tu pourrais pas m’engueuler.

Parce que je serais resté au fond du trou à maugréer sur Daniele qui m’avait abandonné après m’avoir fait signer un document…

Et je n’étais apparemment pas le seul à faire des « conneries » dans le dos de Daniele. Et mon sourire s’élargit en apprenant que Sonne avait aussi fait des trucs sans en référer à l’Italien. Mais elle s’était mieux défendue que moi apparemment. Je soupirai alors que Tony continuait à danser au sol.

-Mais non, Stone ne peut pas faire n’importe quoi avec mon talent. J’en reste le seul maître. Mais on aime vraiment bien jouer ensemble, c’est tout. Mais rassure-toi, je ne compte pas intégrer Fireworks. Ma carrière solo m’intéresse bien plus.

J’avais allumé une clope et à nous deux, on allait probablement bientôt enfumer tout le salon. Mais ce n’était pas grave, la fumée voletait toujours au-dessus de la tête de Tony qui ne risquait donc rien.

Vint alors le temps, puisque Daniele voulait que je parle. De parler du single que j’avais dans l’idée de faire. Et encore une fois, je me fis traîté de « cazzo di merda », deux fois avec Tony qui répétait en écho, parce que je n’en avais pas parlé à Daniele avant.

-Ouais mais attend, Dany… Je ne t’en ai pas parlé parce que j’ai eu l’illumination à Vegas, pendant que j’étais au mariage de Stone. Une chanson qui m’est venue en tête comme ça et j’avais presque tous les artistes que je voulais réunis en un seul endroit.

C’était faux… En réalité, sur place, il n’y avait que Stone et McAvoy, tous les autres avaient reçu une lettre chez eux.

-C’est une idée à moi, pas à lui. C’est moi qui vais me servir de son talent, si tu préfères, ce coup-ci. On va dire que c’est un single qui est un juste retour des choses pour le petit coup de main que je leur ai donné pour l’album de Fireworks.

Je tirai sur ma clope.

-Et puis, c’est si grave de faire ce genre de truc en bande ? Tant qu’on est tous de chez BSC ? Je suis sûr que Jimmy Reed approuverait, lui.

@ Billy Lighter

Mouais – peut-être qu’on ne serait pas là si Sniper avait perdu foi en l’humanité… Je savais qu’il allait dire qu’il n’y avait aucun reproche dans cette phrase, mais je savais qu’il y en avait. D’où mon idée de n’absolument pas relever. Si Sniper voulait continuer de faire confiance à Stone alors qu’il continue – il verra bien par lui-même l’étendue de sa connerie.

Evan se disait être seul maitre de son talent. C’était son moyen de me dire que Stone ne pourra pas en faire ce qu’il en voulait. Mouais – j’étais à moitié convaincu. Sniper était bien trop ami avec le petit merdeux que pour avoir assez de discernement, de mon avis. Il aimait jouer avec lui comme un gamin qui aimait jouer avec des mauvaises fréquentations. Parce que Stone était une putain de mauvaise fréquentation – quoi qu’en pense Sniper. J’avais l’impression d’engueuler un gamin de 15 ans !

Evan avait avancé qu’il ne comptait pas rejoindre Fireworks. Putain – mais encore heureux ! Ce n’était même pas envisageable !

-Encore heureux !, dis-je en haussant le ton. Parce que si un jour tu intègres le groupe de Perry, je te jure que là, tu verras ce que c’est de se faire engueuler !

C’était une vrai menace – Sniper n’avait pas intérêt à me faire ce coup à le con.

Je voulais passer à autre chose maintenant que j’avais dit ce qui devait être dit. Seulement, Sniper avait encore une connerie en magasin.

Putain – il le faisait exprès ou quoi ?!!!

Les musiciens qu’il voulait pour son single, il les avait déjà tous prévenus et obtenus leur accord. Il venait de faire tout mon travail sans même m’en parler ! C’était inacceptable ! Putain – il avait pensé que je devais être le premier au courant ?! Non ! Et vous savez c’est quoi sa défense ? Qu’il avait tous les artistes sous sa main au mariage de Stone – presque tous, ce qui prouvait bien que ça pouvait attendre ! Le seul point acceptable c’était que l’idée venait de lui et pas du petit merdeux, cette fois !

Seulement, je crois que c’est quand il avait cité Jim que j’avais vraiment explosé.

-Je me fous complètement de ce que Jim approuverait ou non !, dis-je avec un accent italien prononcé. Jim n’est pas ton putain de manager, Sniper ! Et je te signale que McAvoy et Stone sont autant une propriété de BSC que de MTI et que même si ton single sera made in BSC, ça fera quand même une vitrine aux poulains d’Evans !

Seulement, ce n’était pas ça qui me dérangeait le plus – c’était que Sniper avait tout fait tout seul !

-Ton idée est peut-être bonne, bien qu’y voir la totalité des poulains de Perry me tape un peu sur les nerfs ! Mais pourquoi tu n’as pas attendu de m’en parler avant de faire les putains de démarches ? Au mariage, tu n’avais que Stone et McAvoy alors ça aurait pu attendre ! Surtout que je suis certain que si je n’avais pas demandé si tu n’avais pas encore une connerie en réserve, tu ne m’en aurais même pas parlé ! Je l’aurais su quand alors ? Quand tu m’aurais fait entendre la démo ?, demandais-je outré.

Sniper savait se débrouiller tout seul ? Bien ! Qu’il se débrouille !

-Je te sers à quoi, hein, si tu ne veux même plus mon avis sur les choses ? Tu sais quoi, Evan ? Fais-le, ce single ! Mais débrouille-toi pour toutes les démarches ! On verra, après, si tu oses encore faire un projet dans mon dos, dis-je avant d’écraser ma cigarette déjà finie dans un cendrier.

Qu’il voit un peu qu’il ne peut pas se passer de moi !

@ Billy Lighter

Je dis tout de même à Daniele que je ne comptais pas rejoindre FIreworks. Je leur avais donné un coup de main, c’était tout. Il en était ravi, me prévenant que si un jour ça se produisait, je saurais ce que c’était que de se faire engueuler. Je baissai un peu les yeux, honteux et désolé que Daniele prenne les choses comme ça. J’aimais faire des surprise, et j’avais pensé que de découvrir que j’étais sur l’album de Fireworks, sans le révéler au grand public lui plairait.

Mais non… Parce qu’il n’aimait pas Stone. C’était viscéral chez lui. Alors je lui répétai, en marmonnant un peu.

-Je te jure que le but n’est pas de rejoindre Fireworks.

Ouais, j’avais trop envie de faire fructifier ma propre carrière solo. Ce n’était pas la même chose que de jouer avec The Army… Et justement :

-Mais tu sais… Jouer avec eux m’a juste rappelé un peu ce que c’est que de faire partie d’un groupe. Même si maintenant, je me la joue solo, j’ai un peu la nostalgie d’être en groupe… Mais pas au point d’intégrer Fireworks. C’est le bébé de Stone… Ma carrière solo est le mien.

Mais Daniele ne décolérait pas… Et j’en rajoutai même une couche en lui avouant avoir déjà parlé d’un autre projet à plusieurs artistes qui avaient tous accepté. Alors ouais, dedans, il y avait tous les poulains de Jack Perry… je n’avais pas pensé à ça. Moi, j’avais vu les artistes, pas les managers qu’il y avait derrière.

J’avais pensé musique, pas business.

Mais le pire, ce fut quand je lui dis que son pote Reed apprécierait sûrement. Là, son ton monta vraiment, au point de me faire sursauter sur mon siège. Et il m’en voulait aussi parce que mettre en avant Stone et McAvoy, c’était aussi faire gagner des point à des artistes de MTI et en particulier de Timmy Evans.

-Mais… Mais non, moi je le vois comme ça : ça valorise BSC parce que cette maison de disque nous laisse plein de liberté… Tu sais combien de projet Stone et McAvoy ont actuellement du côté de chez MTI ? Zéro, rien, que dalle, nada.

Je souris.

-Tandis que chez BSC, leur imagination n’est pas bridée… Tout comme je pensais qu’on était libre de faire des cross over.

Mais plus j’écoutais Daniele, plus je cernais où était le problème : il se sentait inutile parce que je faisais tout tout seul.  Là, je comprenais beaucoup mieux pourquoi Daniele l’avait mauvaise… Et je le regardai dans les yeux avec un air réellement désolé.

-Oh mais… Lele… C’était pas le but que tu te sentes inutile. J’ai besoin de toi, tu sais ça. J’aurai toujours besoin de toi et je ne serais pas de retour sans toi. Tu es mon ami… Disons que j’ai juste… Je suis juste très enthousiaste et j’ai un tas d’idées et…

Je haussai les épaules.

-Tu étais en vacances à Rome… Ta petite-amie devait se remettre de ce qui est arrivé au Conti… Je me suis dit que vous aviez le droit de souffler un peu. Alors j’ai commencé les démarches tout seul.

Je pinçai les lèvres.

-Mais je vais avoir besoin de toi pour réserver les studios, contacter qui de droit pour la pochette, les photographes, tout ça… Du travail, il y en a encore et je ne saurai pas le faire sans toi… S’il te plait, Dany, me lâche pas maintenant…

Je baissai les yeux.

-J’ai compris maintenant que quand j’ai une idée, je dois passer par toi avant… Je tâcherai d’être plus patient à l’avenir.

@ Billy Lighter

Evan n’allait pas rejoindre Fireworks – ce qu’il avait intérêt ! Seulement, il était nostalgique de faire partie d’un groupe. Il n’était pas obligé de rester en solo. S’il voulait un groupe, il pouvait toujours lancer des auditions pour avoir des partenaires de jeu – tant que ceux-ci ne s’appelaient pas Stone, c’était tout ce qui comptait.

-Si tu veux un groupe, tu peux avoir un groupe, dis-je en haussant les épaules. Il te suffit de trouver des membres. Je peux même lancer des auditions.

Les gens viendront quand même le voir parce qu’il en fera partie – alors ça ne me dérangeait aucunement. C’était qu’il joue pour un autre groupe qui me dérangeait surtout quand ce groupe était celui de Stone ! Je crois qu’il l’avait bien compris maintenant !

Seulement, Evan était le roi de la connerie et la dernière en date n’était pas celle de jouer pour l’album de Fireworks – mais d’avoir commencé les démarches lui-même pour son projet de single qui impliquait encore le petit merdeux. Putain ! Il me désespérait vraiment !

Je l’avais encore engueulé mais Sniper ne lâchait vraiment pas l’affaire et se défendait à nouveau. Il avait essayé de me prouver que c’était BSC qu’il valorisait dans sa démarche – et pas les poulains d’Evans. Seulement, je n’étais pas sûr que BSC mérite quoi que ce soit parce que ça profitera à Jim et je n’avais pas envie de faire plaisir à Jim même au travers de Sniper !

-Tu es libre de faire des cross over si et seulement si tu m’en parles avant !, soulignais-je avec ferveur. Surtout que ça signifie que je vais au moins devoir voir une fois Stone pour signer des putains de papiers vu que c’est ton projet et que tu es mon poulain !

J’allais envoyer Sonne – je le sentais bien. Ce n’était que pour quelques signatures mais je ne pouvais vraiment pas voir Howard Stone en peinture !

Seulement, ces histoires de maisons de disques n’étaient pas le pire dans la putain de démarche de Sniper. Le pire c’était qu’il avait fait ça sans m’en parler et sans même penser que j’aurais pu faire les démarches bien mieux que lui. Il avait tenu à tempérer mettant en avant son trop plein d’enthousiasme et mon voyage à Rome. Putain – il est sérieux là ?!

-Je ne suis parti qu’une putain de semaine, Evan !, dis-je outré. Tu ne pouvais pas attendre une putain de semaine ? Au moins pour voir si je validais l’idée ?! Parce que, là, je n’ai plus d’autre choix que de valider maintenant que tu as déjà commencé les démarches ! Avoue que tu as une peur panique que je refuse parce que Stone était encore une fois dans tes plans !

Alors mon idée – vu qu’il semblait capable de tout faire tout seul – c’était de le laisser faire absolument toutes les démarches du début à la fin lui-même ! Il avait déchanté un peu à cette idée. Soudain, il avait grandement besoin de moi.

Bah tiens !

Il était dans ses petits souliers – on aurait dit Tony quand je l’engueulais. Il avait dit avoir compris la leçon.

-Comment est-ce que je pourrais croire un multi-récidiviste comme toi ?, demandais-je en parlant avec mes mains.

Je savais que si Evan faisait les démarches lui-même, son projet risquerait de ne pas sortir avec dix ans. Je l’aurais laissé faire si seulement ça n’aurait pas ralenti ses projets solos… Seulement, j’avais envie que ce projet soit vite emballé qu’on puisse passer à autre chose – des choses qui n’impliquaient pas Stone.

-D’accord. Je ferais le reste des démarches mais si tu me refais le coup, tu pourras te démerder la prochaine fois, dis-je très sérieusement. Et après ce putain de projet, je ne veux plus entendre parler de Stone avant un bon moment, c’est compris ?!

Je m’étais détendu après ça – je m’étais resservi un whisky pour me détendre encore plus. Tony avait arrêté de danser pour commencer à jouer avec ses petites voitures qui trainaient au sol.

-Bien ! C’est tout maintenant ? Parfait !, dis-je sans lui laisser le temps de répondre à ma question. A mon tour ! Samantha est enceinte.

Il n’y avait aucune transition mais je n’en avais rien à faire.

@ Billy Lighter

Daniele alla jusqu’à me proposer de lancer des auditions pour reformer un groupe si j’en avais tellement envie. Je secouai la tête… Bien que…

-Nan… Les musiciens de sessions qui ont travaillé sur mon album, c’est eux que je voudrais comme groupe… Ils sont géniaux et ont fait du bon boulot, pas besoin de lancer des auditions… Mais avec Stone, la différence, c’était que je jouais avec un ami, tu comprends ?

Même s’il n’était pas d’accord que je sois ami avec Stone… C’était quand même l’effet que ça m’avait fait quand j’avais travaillé avec Fireworks… ça allait au-delà de l’album… On était là pour s’amuser et on avait vraiment pris du plaisir, parce que ce n’était pas que professionnel, ce qu’on avait fait.

Bref, je n’étais pas sûr que Daniele puisse comprendre ce concept mais ce n’était pas faute d’essayer.

Et pour ce qui était de mon petit projet à venir, c’était le fait que j’avais fait tout le travail de Lele à la place de Lele qui l’emmerdait. D’un côté, je pouvais vachement comprendre : il devait se sentir inutile de voir que j’arrivais à tout faire tout seul. Sauf qu’il y avait encore tout un travail à faire que je ne savais pas comment on faisait. Et c’était là, ici et maintenant, que j’allais avoir besoin de mon manager pour tirer les bonnes ficelles.

Ouais mais ce qui emmerdait Dany, dans ce travail qu’il restait à faire, c’était qu’il allait devoir voir Howard pour lui faire signer des papiers… Je me mordis la lèvre.

-Oh mais Daniele… Il est génial, ce gars, il ne se prend pas la tête… Je comprends pas comment tu peux le haïr aussi viscéralement.

Je baissai les yeux comme un gosse… Non, en fait, j’aurais voulu être un gosse et me mettre à jouer au petites voitures avec Tony plutôt que de l’entendre s’emporter encore, gestes des mains et accent italien à l’appui, qu’il n’était parti qu’une semaine et que je n’avais pas su attendre, ne serait-ce que pour voir s’il était d’accord avec l’idée.

-Non, j’avais pas peur que tu refuses à cause de Stone, mon idée est tellement bien que même si ça revenait à travailler encore avec lui, tu aurais validé… C’est une longue chanson… C’est tout un concept… Je te montrerai dès que possible ce que j’ai déjà enregistré tout seul. Mais avec les autres, ça va donner tout un super truc, tu verras !

J’étais sûr de mon idée, sûr de ma chanson. Mais je voulais des musiciens hors pair pour m’accompagner et je trouvais que c’était pas mal, comme concept, de réunir toutes les stars de BSC pour l’occasion.

Daniele voulait me faire une leçon et déclara que puisque c’était comme ça, puisque je prétendais tout savoir faire tout seul, je n’avais qu’à le faire. Mais tout de suite, j’en fus blême, parce que si j’avais bien une petite idée du boulot qu’il restait à faire, je n’avais aucune idée, ni aucun contact pour pouvoir faire ça correctement.

J’avais besoin de Daniele, et je lui dis sans pudeur aucune.

Mais il ne savait pas s’il pouvait me croire.

-C’est promis… Et c’est pas une promesse de Stone… Je promets ça aussi. Plus de projet sans t’en parler en premier et pas d’Howard pendant un bout de temps.

J’avais levé la main droite pour promettre dans les règles de l’art, ma clope pendant à ma bouche.

Et fort heureusement, Daniele revint sur ses positions. Je tapai dans les mains avec un « yes ! » de victoire, imité par Tony qui avait momentanément quitté des yeux ses petites voitures.

Il demanda si c’était tout et je hochai la tête, tirant sur ma clope, soulagé de ne pas avoir perdu mon manager dans l’aventure. Parce qu’il ne fallait pas oublier que si Stone était mon ami, Daniele l’était depuis bien plus longtemps encore.

Et Samantha était enceinte.

Je me mis à tousser, m’étouffant avec la fumée que je venais d’inspirer et la recrachait, du coup, par petits nuages.

-Hein quoi ? Samantha est enceinte ?

J’ouvris de grands yeux et regardait Tony, puis Daniele, puis Tony, puis Daniele.

-Et c’est voulu ? Et c’est pour quand ?

@ Billy Lighter

Evan ne voulait pas faire passer d’auditions – il semblait adorer les musiciens de sessions engagés par BSC. A la bonne heure ! Seulement, il aimait aussi jouer avec ses amis et c’est ce qui l’avait conduit à prêter son talent à Fireworks.

-Je comprends très bien la différence, dis-je en faisant la moue. Mais ce que je ne comprends pas c’est comment tu peux piffer Stone.

C’était un mystère que je ne percerais sans doute jamais. Par contre, ce que j’avais compris c’était qu’Evan était un petit cachotier doublé d’un impatient ! Assez impatient que pour passer par-dessus moi pour mettre en place son nouveau projet de single – toujours avec Stone, pour bien faire ! Je lui avais bien fait comprendre que la prochaine fois qu’il lançait encore les démarches sans moi, il pourrait se brosser pour que je l’aide pour le reste !

Il avait de la chance que son projet allait rapporter et que je voulais qu’il puisse avancer dans sa carrière – sinon, je l’aurais bien planté là pour son single. Seulement, je ne pouvais pas passer à côté de ça – je ferais une grosse erreur si je faisais ça. La seule chose qui m’emmerdait profondément c’était que j’allais devoir voir Stone pour lui faire signer des papiers et Dieu sait que je hais ce type ! Encore quelque chose que ne comprenais pas Sniper – Sniper comprenait, parfois, très peu de choses !

-C’est un menteur, un emmerdeur, un enfoiré, un petit merdeux et un abruti !, dis-je avec ferveur. Voilà une liste non-exhaustive de pourquoi je hais Stone !

Je n’avais pas besoin de me justifier. Stone représentait tout ce que je détestais – voilà pourquoi je ne l’encaissais pas !

J’avais essayé de comprendre, en avançant mes propres hypothèses, pourquoi Evan avait lancé le projet sans moi. Seulement, ce n’était pas parce que c’était parce que il y avait Stone dedans mais bien par simple impatience. Il était sûr que j’aurais été d’accord – même avec Stone à l’affiche…

-Bien ! J’espère que c’est aussi merveilleux que tu sembles le penser !, dis-je en sachant très bien que – musicalement – Evan était une sorte de génie à défaut de l’être pour des choses bien plus simples que la musique.

J’attendais tout de même de voir !

Seulement, après que ce single soit en vente, je ne voulais plus entendre parler de Stone et je ne voulais plus – non plus – qu’Evan fasse les démarches par lui-même. Il m’avait promis bien que je restais tout de même sceptique. Ne m’avait-il pas déjà promis quelque chose dans le même genre après être grimpé sur scène pendant la tournée de The Burning Fire ? Putain que si !

-Tu as intérêt à ce que ça ne soit pas une promesse digne du merdeux sinon, je te jure, que je t’étriperais sur la place publique, dis-je sans émettre le moindre signe que ma phrase puisse être une parole en l’air.

Ainsi j’avais accepté d’aider Evan à mettre son projet sur pied et il s’en était réjouit – imité qu’il avait été par ce petit perroquet de Tony.

C’est sans aucune transition et dans le but de surprendre Sniper que j’avais dit que Samantha était enceinte. Evan avait bien failli s’étrangler avec la fumée de sa cigarette ce qui – après tout ce qu’il venait de se passer – me faisait très rire. Il était étonné et avait regardé Tony plusieurs fois.

-Oui, elle est enceinte, dis-je avec un petit sourire. Et c’est absolument voulu. Elle l’a appris il y a peu alors c’est pour environs neuf mois. J’ai commandé une fille alors je m’attends à avoir une fille !

J’avais bu un peu du whisky que je m’étais resservi.

-Tu vois, dis-je en souriant, l’air moqueur. Moi aussi, je peux essayer de te tuer à coup de nouvelles venues de nulle part. Et encore, j’ai été gentil. Je ne t’ai pas annoncé que j’allais prendre ma retraite et te larguer là.

J’aurais voulu lui rendre la pareille d’une façon un peu plus violente – mais je n’avais aucune nouvelle choquante en stock. Hormis le froid qu’il régnait entre moi et Jim – mais ça, Evan n’avait pas besoin d’être au courant.

@ Billy Lighter

Je haussai les épaules quand Daniele se demanda comment je pouvais piffer Stone. Howard n’était pas quelqu’un de compliqué et question musique, il pensait un peu comme moi et semblait avoir une imagination à toute épreuve. J’admirais ça chez l’artiste qu’il était. Puis il était sympa, tout simplement. Mais Daniele, lui, ne voyait en lui qu’un menteur, un abruti et autres qualificatif très sympathiques.

Ce qui importait, du coup, à Daniele, c’était que mon projet vaille autant le coup que je ne le prétendais. Je retrouvai le sourire, sûr de mon coup.

-Ouais, tu verras, tu seras pas déçu.

Bref, je dus avec tout ça, lui promettre qu’après ça, je ne ferais plus de projet avec le petit merdeux… Enfin, Howard, je veux dire. Une promesse que je fis en levant la main droite comme si je prêtais serment. Howard pouvait rester mon pote sans qu’on ne bosse ensemble à tout bout de champ, après tout.

Daniele, lui, espérait que je la tienne, cette promesse. Je soupirai.

-Mais ouais, Daniele… Tu me connais, merde…

Je n’étais quand même pas du genre à faire des promesses en l’air, si ?

Et sans crier gare, Daniele changea de sujet… Il allait devenir papa pour la deuxième fois ! Ce qui faillit me faire m’étrangler avec la fumée de ma clope… J’en revenais pas ! Après tous les reproches qu’il faisait au petit Tony, il semblait des plus heureux de m’annoncer qu’il y avait une deuxième vile créature de l’Enfer en route et qu’en plus, c’était voulu !

J’en étais à le regardé bouche bée, les yeux écarquillés.

Et il avait commandé une fille… Je ricanai quand il conclut que, du coup, il aurait une fille. Sauf qu’il n’avait aucun moyen de le savoir parce que Samantha n’en était qu’au tout début de sa grossesse.

-Et qu’est-ce que tu feras si c’est un garçon, hein ? Ça ne se commande pas, ces choses-là, Lele.

Moi, j’étais content, j’avais une fille… Enfin, elle était presque adulte maintenant. C’était dingue ce qu’elle avait pu grandir vite. Heureusement, j’avais vu au parc d’attraction, avec Syd, que ma fille avait quand même encore son âme d’enfant, ce qui était rassurant.

Daniele se servit un nouveau verre de Whisky, ravi d’avoir fait son petit effet, disant qu’il avait failli me tuer avec sa nouvelle. Je m’approchai de lui et posai en souriant ma main sur son épaule.

-Un peu que t’as failli me tuer ! Disons que ce n’était pas vraiment le genre de nouvelle que j’attendais de toi. Après Tony, je pensais que tu n’étais plus prêt à pouponner même pour tout l’or du monde. Mais… je préfère cette nouvelle-là à celle de la retraite, c’est clair. Félicitation, en tout cas.

Je profitai de la petite diversion pour subtiliser à Daniele le ballon qu’il avait confisqué. Tony réagit au quart de tour, se relevant avec un sourire jusqu’aux oreilles… je lui lançai la balle et il partit en driblant à travers le salon. Je suivis le petit en lançant à Daniele.

-Essaye de nous piquer encore la balle, si tu peux !

@ Billy Lighter