Je puais la bière à dix kilomètres. Mais il m’avait bien fallut ça pour me rendre au Snow White non pas pour y entrer en cure, mais pour faire connaissance avec mon coach de vie qui, à l’avenir, viendrait me rendre régulièrement visite, pour ne pas dire qu’il viendrait passer toute la journée chez moi pour veiller à ma consommation d’alcool.

Je ne croyais toujours pas vraiment être alcoolique… Mais Carolyn, elle, y croyait. Et si je ne voulais pas être déchu de mes droits parentaux sur Lucky, il fallait que je passe par cette épreuve qu’était de diminuer ma consommation d’alcool.

Ouais, parce que je ne comptais pas arrêter comme ça du jour au lendemain. Ça allait être impossible dans les studios et même au manoir où l’alcool coulait à flot H24. D’ailleurs, je n’étais pas sûr que j’allais arrêter tout court. C’était tous les autres qui me disaient alcoolique. Moi, je ne me sentais pas si mal que ça.

Les seuls moments où je me sentais mal, c’était justement quand j’arrêtais de boire.

Alors forcément…

Je m’installai dans la salle d’attente. Les murs ici étaient tellement blancs que ça m’en irritait les yeux. Je pris donc place sur une chaise et fermai les yeux… Je pensais à Lucky… Lucky que sa mère ne voulait pas encore me laisser toute une semaine… Lucky que je ne voyais limite sur sous sa supervision, comme si j’étais un putain d’assister.

Putain, je pariais que même ce grand enfoiré d’Ed avait le droit de rester seul avec Lucky. D’ailleurs, alors que je rêvais éveillé, c’était lui que je voyais en train de bercer le petit, en train de se faire vomir dessus ou encore de se lever la nuit pour nourrir mon fils.

Mon fils, dans les bras d’un autre homme. Cette idée m’était insupportable et pourtant, il faudrait que je l’y fasse.

Je ne rouvris les yeux que quand j’entendis du bruit autour de moi. Et je cru être pris d’hallucination, ce qui m’aurai valu de rester interné ici.

Cash Izbel était là. Le seul, l’unique Cash Izbel. Et il n’avait pas l’air dans son assiette, loin de là.

Lui qui était métis était pâle comme un mort.

Il avait les traits tirés, fatigué.

Est-ce que j’allais devenir comme ça, moi aussi ? Est-ce que ce coach de vie, qui agirait soi-disant pour mon bien, allait me rendre aussi vivant qu’un zombie ?

-Cash ? Cash Izbel ? Tout va bien ?

Non, tout n’allait pas bien. Et ça se voyait.  

@ Billy Lighter

J’errai en serpentant, aveuglé par la blancheur des murs… une blancheur que je haïssais, une blancheur que je voulais tuer… J’avais même dans l’idée que cette lueur immaculée était ce que mes serpents devaient voir, enfermés dans leur terrarium… Et je m’étais promis de les libérer quand je rentrerais à la maison.

Si toutefois je rentrais un jour…

C’était dur et j’avais l’impression d’être malade comme un chien. Non, ce n’était pas une impression, c’était bel et bien vrai. J’étais malade. Une de ces grippes caractéristiques au manque. J’avais les yeux qui coulaient, le nez bouché, de la fièvre qui me provoquait des sueurs froides. J’avais mal partout…

Tellement que je ne pus que m’asseoir en parvenant dans une sorte de clairière au milieu de cette forêt blanche et lumineuse. Je m’affalai sur un siège, sans d’abord remarquer que je n’étais pas le seul à être parvenu jusque-là.

Non, il y avait un autre homme, quelqu’un que je ne vis que lorsqu’il prononça mon nom. D’ailleurs, je cru à une apparition de Michael Willis, l’un des membres de The Lightening, avec sa crinière blonde. Mais à y regarder de plus près, l’homme n’avait pas les traits de Willis. Il était plus grand et plus musclé.

Je fronçai les sourcils derrière mes lunettes de soleil qui ne me protégeait qu’à peine de la lumière ambiante…

Eddy Cort. J’avais devant moi Eddy Cort qui se souciait de savoir si j’allais bien.

-Non. Non, tout ne va pas bien.

Je souffrais, j’avais mal partout et j’étais en sueur. Mais c’était surtout la lumière qui me dérangeait… Une lumière qu’on ne pouvait même pas éteindre car elle émanait des murs eux-mêmes.

Mais j’étais armé contre ces murs blancs. Ce que j’avais fait chez MTI il y avait une éternité de ça, comme dans une autre vie, j’allais le faire ici aussi.

J’avais les poches pleines de bombes de peinture.

Il fallait que cette blancheur disparaisse. Que cette impression de propreté soit salie une bonne fois pour toute.

Et je regardai Eddy Cort en face de moi.

-Tu es là pour quoi ?

Une goutte de sueur me coula de la tempe sur la joue, j’étais pris de tics nerveux qui me faisaient avoir des spasmes dans les jambes, comme si j’avais une irrésistible envie de bouger. Ce qui était le cas.

-Quelle est ton addiction ?

@ Billy Lighter

Ça se voyait que Cash n’allait pas bien. Il était beaucoup trop pâle pour un métis et si j’empestais la bière à 100 mètres, lui puait la transpiration, les sueurs froides. Il tremblait et avait l’air d’un mourant. C’était bien triste à voir, lui qui avait une prestance sans égale sur scène, lui qui marquait sa présence sans même dire un mot sur tout un concert, se contentant de s’exprimer à travers sa guitare.

Il portait ses lunettes de soleil même à l’intérieur, comme si les murs eux-mêmes l’aveuglaient. Et au fond de moi, je me mis à prier pour ne pas avoir à passer par là. Déjà, j’avais la chance que je ne serais pas interné ici. Daniele ne voulait pas de ça. Daniele voulait que je puisse rester avec les autres membres de Roadtramp pour travailler sur un nouvel album.

Mais Sonne avait probablement raison aussi… Et si je ne voulais donner aucune chance à Carolyn de m’empêcher de voir Lucky, je devais passer par ce coach de vie.

Cash après m’avoir affirmé que ça n’allait pas, ce qui m’avait fait me lever pour l’aider à s’asseoir sur une chaise en face de moi, demanda pourquoi j’étais là. Quelle était mon addiction.

Je fis la moue.

-Les gens croient que je suis alcoolique sous prétexte que je fais un peu trop la fête.

Je me grattai la tête, sans me rendre compte qu’en réalité, j’avais l’air aussi en forme que Cash avec mon teint jaunâtre et mes gestes ralentis comme si j’étais en apesanteur. Mais en mon for intérieur, j’étais persuadé que j’allais bien. On ne pouvait mieux même. Parce que tout ça ne m’empêchait pas de chanter ni d’écrire des chansons, que du contraire…

Je trouvais mon inspiration dans les vapeurs d’alcool. Avec ça, c’était tout un monde de mélodies qui s’offrait à moi. Qu’est-ce qui allait se passer, si j’arrêtais… Est-ce que j’aurais comme Cash des airs de mort-vivant en quête d’une seule infime goutte d’alcool pour me relancer ?

Est-ce que je survivrais seulement à ça ?

Je déglutis.

-J’ai lu dans L.A.People que c’est allé encore très loin pour toi… Que tu es passé par l’hôpital après une overdose…

Je montrai mon visage pour mimer le sien.

-Je ne te demanderai pas si la désintox’ se passe bien. Ça se voit sur ton visage… On dirait que tu vas crever…

Je soupirai.

-Moi, je dois prendre un coach de vie pour que mon ex me laisse voir mon gamin… J’espère que ça lui suffira, j’ai aucune envie de perdre mon temps ici. Je préfère passer mon temps à faire de la musique.

Je me mordis la lèvre.

-Et pour vous ? Les projets de The Lightening sont retardés ?

@ Billy Lighter

Alors Eddy Cort était ici pour soigner un soi-disant alcoolisme. Lui-même ne semblait pas y croire pourtant, les signes ne manquaient pas et il avait l’air aussi malade que je ne l’étais à cause du manque.  Il avait le teint jaunâtre et était pâle malgré le soleil de Los Angeles. Mais loin de moi l’idée de donner raison à son entourage. Tant que lui ne s’en rendrait pas compte, tout ça n’allait servir à rien.

Moi, il m’avait fallu deux crises cardiaques pour me rendre compte que j’allais trop loin, que mes voyages dans le Désert m’épuisaient. Il avait fallu que je voie le visage inquiet de Billy alors que j’étais dans mon lit d’hôpital… Encore un endroit où les murs étaient trop blancs.

-Si tu n’y crois pas, c’est que tu n’as pas encore assez fait la fête.

Eddy, lui, connaissait ma condition grâce à L.A.People… Ce putain de L.A.People qui dévoilait les secrets les plus gênants. Parce que oui, j’étais gêné de ne plus avoir la force de voyager comme je le faisais avant, de ne plus supporter la poudre des passeurs…

De ne plus pouvoir être le roi serpent paradant en zigzaguant au milieu de nymphes colorées, tatouées et nues.

Je baissai les yeux, jouant avec mes mains, revérifiant dans les poches de ma veste si les bombes de couleurs étaient bien là. Leur poids me rassurait…  Bientôt, c’en serait fini de cette blancheur immaculée.

Je me tortillai un peu sur ma chaise.

-C’est moi qui ai choisi de venir ici après mon overdose… Je n’ai pas l’intention de mourir, ni d’abandonner Billy.

Je fouillai dans une de mes poches pour trouver mon paquet de clope et m’en allumai une.

-Et la désintox n’a rien d’agréable. J’ai l’impression que je vais crever.  

J’allais lui demander pourquoi il venait ici alors qu’il ne croyait pas être malade. Mais comme s’il avait lu mes pensées, il répondit à ma question en disant que son ex ne le laisserait pas voir son gosse s’il restait bourré H24.

Je haussai les sourcils derrière mes verres fumés.

-Je ne savais pas que tu avais un môme. Félicitations.

J’avais dit ça sur un ton monocorde, sans réellement d’enthousiasme mais ce n’était pas que je me désintéressais de ce qu’Eddy me disait, non… C’était plutôt que je n’avais pas la force de l’enthousiasme.

Eddy ne voulais pas perdre son temps ici, il allait avoir droit à un coach de vie…

-En espérant que ça suffise à ton ex. Mais au moins ne seras-tu pas prisonnier ici.

Puis, je soufflai une longue et lente bouffée de fumée quand il me demanda si ça n’allait pas ralentir les projets de The Lightening.

-Pour les ralentir, encore faudrait-il qu’il y en ait…

Je frottai mes yeux par-dessous mes lunettes de soleil. Puis je sortis de ma poche une de mes bombes de couleur que je lançai à Eddy.

-En attendant, moi, j’ai un projet artistique : je n’en peux plus de ces blancheur aseptisée…

Je souris à Eddy.

-Si tu veux, tu peux faire partie de ce projet.

Et je lui désignai la bombe d’un signe du menton, prenant la deuxième dans ma propre main pour commencer à la secouer.

@ Billy Lighter

Je n’avais pas encore assez fait la fête, c’était ce que disait Cash alors que je lui affirmais que les gens me croyaient alcoolique. En réalité, seules deux personnes m’avaient dit ça : Sonne Moriarty et Carolyn. Est-ce que je pouvais leur faire confiance ? Je pensais bien que oui… Mais étais-je vraiment alcoolique ? Non. Je buvais beaucoup, mais je n’étais pas alcoolique.

Ça n’arrive qu’aux autres.

-Ouais… je pourrais encore faire la fête beaucoup plus que ça. Ça ne fait pas de moi un alcoolique.

Cash, lui, était bourré de tic, il ne cessait de vérifier quelque chose dans sa veste, ses prunelles ne me semblaient pas fixes derrière les vitre teintées de ses lunettes de soleil qu’il portait même à l’intérieur comme pour se préserver de l’éclat immaculé des murs.

Contrairement à moi, c’était lui qui avait décidé de se retrouver ici après sa dernière overdose, parce qu’il disait n’avoir pas l’intention de mourir, ni d’abandonné son acolyte, Billy Lighter.

Je hochai la tête.

-J’imagine que c’est la meilleure décision que tu aies pu prendre… Mais je n’en suis pas à ce point-là. Je ne me suis encore jamais retrouvé à l’hosto pour un coma éthylique. Je ne suis pas alcoolique.

Mais j’allais prendre un coach de vie quand même, pour pouvoir voir Lucky et que Carolyn ne puisse pas m’attaquer sur le sujet de l’alcool. Cash s’étonna que j’aie un môme et me félicita. Je souris.

-Vous n’avez pas le droit de lire L.A.People ici ? Pourtant c’est passé dedans… Sauf que le petit s’appelle Lucky et pas Luca comme ils l’ont écrit. Comme quoi, ils sont bien renseignés.

Cash espérait que le coach de vie suffise à contenter Carolyn. Je haussai les épaules en signe d’impuissance parce que je n’avais aucune idée de si ça allait suffire ou pas. Mais j’avais bon espoir que si. Après tout, notre dernière rencontre ne s’était pas si mal déroulée.

Je regardai autour de moi.

-Ouais, je deviendrais fou si j’étais coincé ici…

Et je me demandais si ce décor ne rendait pas Cash encore plus malade que le manque. Je demandai donc si tout ça n’allait pas ralentir les projets de The Lightening et la réponse de Cash me fit grimacer… Alors, comme ça, ils n’avaient aucun projet en cours… Pas étonnant que The Lightening soit reconnu comme étant un groupe lent.

-Dommage… Vous êtes bourrés de talent, je suis sûr que l’inspiration vous reviendra assez vite.

C’était ce pour quoi je priais pour eux, en tout cas. Mais alors, le regard de Cash, même caché derrière ses lunettes de soleil, se mirent à luire d’une drôle de lueur. Et il sortit enfin ce à quoi il chipotait depuis tout à l’heure, me lançant une bombe de peinture.

J’ouvris de grands yeux quand mon cerveau engourdi comprit où voulais en venir Cash… Cash qui me demandait si c’était un projet auquel je voulais participer.

-Un peu ouais !

Et avec lui, je me mis à secouer ma bombe, provoquant ce petit bruit agréable et caractéristique. Je me levai pour finalement grimper sur une des chaises de la salle d’attente et commencer à tagguer un grand « LUCKY » sur le mur de la salle d’attente en rigolant comme un gosse.

@ Billy Lighter

Eddy disait ne pas être alcoolique… Et je respectais ça… Je ne voulais pas faire comme les autres qui essayaient de l’en convaincre. Je ne voulais pas faire partie des moralisateurs. Il était ici, il faisait ce qu’il fallait malgré qu’il n’y croyait pas. C’était déjà un grand pas… Même si Eddy avait la peau jaune trahissant un dysfonctionnement de son foie, je n’allais pas à l’encontre de ses croyances.

Il fallait qu’il se rende compte par lui-même. Qu’il l’accepte lui-même… Sinon, jamais sa désintox ne fonctionnera. Il aura beau faire des efforts pendant un temps, ça ne suffira pas. Il replongera.

Je lui parlai de ma propre expérience, de ma seconde crise cardiaque plus due à un empoisonnement par une mauvaise dose que par une overdose. Que c’était comme ça et selon ma propre décision que je m’étais retrouvé ici.

Ce n’était pas pour autant que je devais faire semblant d’y paraître heureux. Au-delà de la désintox’ et du manque, il y avait cet endroit même qui me rendait malade avec ses murs blancs. Heureusement, j’avais déjà taggué ma chambre, j’y avais mis des posters et autres… J’avais ma petite bulle à moi dans cet établissement trop propre, comme une métaphore puisque cet endroit était sensé nous rendre clean.

Eddy disait que j’avais probablement pris la bonne décision en me faisant interner ici… Mais que pour lui, c’était différent : il ne s’était jamais retrouvé à l’hopital suite à un coma éthylique.

-Parfois, c’est pire quand ça ne se voit pas…

Ouais, parce que ne pas faire de coma éthylique ne voulait pas dire qu’Eddy n’était pas en train de se tuer à petit feu à coup d’alcool.

Mais j’arrêtai là le discours moralisateur pour l’entendre me dire que s’il faisait tout ça, c’était pour son fils. Un fils qu’il ne pourrait pas voir s’il ne diminuait pas sa consommation d’alcool. Un fils dont L.A.People avait parlé et qui s’appelait Lucky et non Luca.

Je ris.

-Ils se sont vraiment trompés dans son prénom ? Ça ne m’étonne même pas.

Et Eddy d’enchaîner en disant qu’il deviendrait fou s’il était coincé ici. Je hochai la tête, bien d’accord avec lui avant de prendre une mine plus sombre quand il demanda si les projets de The Lightening allaient être reportés. A ce niveau-là, pas de stress, il n’y avait pas de projet en cours.

-Mais quand je sortirai d’ici, on retournera sur les routes. J’en ai besoin.

Puis, en ayant marre d’être éblouis, en ayant marre de cette couleur blanche et monotone, je fis d’Eddy mon complice en lui passant une bombe de peinture qu’il se mit directement à secouer avec un grand sourire.

Il écrivit le nom de son petit sur le mur tandis que moi, je dessinai, avec ma propre bombe, un long serpent ondulant…

-Mais qu’est-ce que vous faites ?!

Je ne me retournai même pas vers le coach de vie d’Eddy Cort qui venait de faire son entrée dans la salle d’attente et continuai de dessiner tout en souriant…

@ Billy Lighter

J’avais pas fait de coma éthylique. Jamais. Alors pour moi, je n’avais rien à faire là. Parce que dans ma tête à moi, pour être réellement déclaré alcoolique, il fallait au moins passer par cette case-là… Mais Cash disait que c’était parfois pire quand ça ne se voyait pas. Je le regardai, interloqué et sa phrase me fit réfléchir.

Mais tout ça, je le faisais en fait pour Lucky, et uniquement pour Lucky. Pas pour moi parce qu’à mes yeux, je n’avais pas de problème. Ce fut ce que j’expliquai à Cash qui restait insondable derrière ses lunettes de soleil.

Et je ris avec lui quand il dit que ça ne l’étonnais même pas que L.A.People se soit gouré dans le nom de mon fils.

Mais si j’étais prêt à prendre un coach de vie pour ne pas être déchu de mes droits sur Lucky, je n’allais pas aller jusqu’à me faire interner ici comme Cash. Le coach de vie suffirait.

Moi, ce qui m’intéressait de savoir, c’était si le séjour en cure de Cash allait retarder les projets de The Lightening. Mais apparemment non, tout simplement parce qu’ils n’avaient pas de projet. Mais ce qui me fis faire un grand, large et beau sourire, ce fut quand Cash affirma qu’une fois qu’il serait hors d’ici, il reprendrait la route avec son groupe.

Ce qui signifiait une nouvelle tournée de The Lightening et ça, ce n’était pas rien !

-Super ! Je ne manquerai pas de venir voir ça. Peut-être même que je prendrai Lucky avec moi d’ailleurs ! Qu’il fasse ses premiers concerts !

J’étais enthousiaste d’avance…

Et d’autant plus enthousiaste quand Cash me lança une bombe de peinture que je rattrapai au vol. Et je me mis à tagguer le nom de mon fils sur les murs, avec des éclairs et des têtes de morts autour. Le tout avec mes talents limités en dessin.

Mais ce fut sans compter qu’on se fit prendre quasi directement par ce qui semblait être mon coach de vie qui était prêt à me faire entrer.

Comme un gosse pris sur le fait, je cachai vainement ma bombe de couleur dans mon dos et lui fit un grand sourire.

-Bonjour m’sieur ! Vous êtes Monsieur Ferguson ? C’est avec vous que j’ai rendez-vous ?

Le tout avec mon plus bel air innocent.

-Oui, c’est bien cela, monsieur Cort ! Et ne pensez pas que vous allez vous en tirer à si bon compte, tous les deux.

Je descendis de la chaise sur laquelle je m’étais mis debout d’un bond et entrai dans le bureau de mon coach de vie, non sans avoir fait signe à Cash en rigolant.

-A la prochaine, vieux ! C’était extra de parler avec toi !

@ Billy Lighter