J’étais bien là, pour une fois. J’étais bien et je rêvais… je ne cauchemardais pas comme j’en avais l’habitude, pour me réveiller en sueur et complètement paniqué, seul dans mon lit.

Non, ici, c’était différent… il y avait le brouhaha des cuisines, les bribes de voix venant du restaurant, les odeurs aussi… La douce odeur de toutes les douceurs que la mère de Marc était en train de préparer.

Il était déjà très tard pour ne pas dire que la nuit était tombée depuis un moment, mais le Canter’s Deli se devait de tourner H24. C’était un peu leur marque de fabrique, si l’on peut dire. C’était l’endroit où les stars sortant des studios après avoir créé jusqu’à en oublier l’heure pouvaient venir se restaurer sans crainte que l’établissement soit fermé.

J’étais venu non pas spécialement pour passer la soirée avec Marc, ni même pour leur donner un coup de main en cuisine ou en salle. Non… J’étais venu parce qu’il fallait quelqu’un pour garder le petit Lucky Cort pendant le shift de sa mère.

C’était Marc qui m’avait appelé, au téléphone, pour savoir si ça m’intéresserait de venir donner un coup de main. Marc avait déjà bien remarqué qu’entre moi et Carolyn, et surtout entre moi et le petit, il y avait une entente qui était très rare de ma part.

Alors j’avais accepté, tout simplement parce que la présence de ces deux âtres, allez savoir pourquoi, m’apaisait… En particulier l’enfant qui était d’un tempérament très calme et que l’on entendait pleurer que très peu malgré les tensions que j’avais pu comprendre qu’il y avait entre ses parents qui, soit dit en passant, n’étaient plus ensemble.

Et c’était donc comme ça que je m’étais retrouvé au Canters Deli, à jouer les babysitters, sous l’œil amusé de la mère Canter. Carolyn passait parfois de la salle à l’arrière cuisine pour voir si tout allait bien… J’avais donné déjà un biberon à Lucky et tout s’était très bien passé.

Après quoi, le temps avait filé et entre les berceuses que je chantais pour lui et les moments où je le laissait somnoler, c’était moi qui avait commencé à somnoler… Je ne savais pas comment Carolyn faisait pour tenir tout un shift de nuit en courant partout.

Bref, pour finir, j’avais pris le bébé contre moi et m’était allongé dans le canapé… J’avais encore chanté, mais de plus en plus mollement alors que le petit gazouillait doucement contre moi.

Jusqu’à ce je finisse par m’endormir moi aussi, Lucky endormi lové en boule sur mo torse. Et je rêvais donc, tranquillement, à la dernière fête de hannoukah que nous avions passée en famille, aux bonnes choses que nous avions mangées.

La seule différence, c’était que dans mon rêve, Carolyn faisait partie de la fête… Et je l’invitais à danser avec moi au milieu des centaines de bougies que nous avions allumées pour l’occasion.  

@ Billy Lighter

En couchant avec Ed, j’ai ignoré cette petite voix en moi qui me disait que c’était la pire meilleure idée à faire. Je savais pourtant que ça allait tout gâcher si je couchais avec lui, parce que c’est exactement ce qui s’est passé avec Eddy ! Je suis tombé raide dingue amoureuse de lui et, en prime, enceinte alors qu’Eddy,  il a juste voulu bien faire les choses sauf qu’il m’a fait croire que c’était réciproque alors que ça ne l’était pas. À peine avions nous souffler après l’orgasme qu’Ed m’avouait être amoureux de moi, chose que je ne me sentais pas capable de lui dire aussi rapidement. C’est moi l’Eddy de cette seconde histoire.

Le pire c’est que je suis certaine qu’Ed m’en veux mais il est trop bien comme mec pour me faire culpabiliser, ça, je sais très bien le faire toute seule. Nous n’avons pas recouché ensemble, pas après que je lui ai dit ne pas savoir où j’en étais dans tout ça. Résultat, il est partie depuis un sacré moment pour un job et je n’ai plus de ses nouvelles. Il lui arrivait de sonner de temps en temps, les autres fois mais pas cette fois, si ce n’est pas la preuve qu’il est blessé, je me demande ce que c’est !

D’un autre côté, je ne peux pas m’en vouloir de l’avoir freiné. Nous avions dit que nous voulions prendre notre temps pour que ce soit vrai. Je ne pouvais pas me forcer à faire naître des sentiments qui ne me viennent pas comme ça en claquant des doigts. Un vrai coup de foudre, j’en ai vécu un seul et je ne m’en suis toujours pas remise.

Heureusement, j’ai Lucky pour m’empêcher de trop penser, et mon travail pour me tenir occupé loin de mon appartement.  Je n’aime pas passer devant la chambre d’Ed et la trouver vide, encore un autre jour.  Puis, au travail, il arrive parfois pour ne pas dire souvent que Jake Snyder soit là et, je dois dire que sa compagnie est agréable.  Je me débrouille plutôt bien maintenant avec la petite chanson qu’il m’a apprise pour endormir Lucky et elle fonctionne encore, en fait, c’est ce qui fonctionne le mieux pour apaiser Lucky les rares fois où il combat le sommeil ou qu’il décide de me montrer qu’il a aussi les cordes vocales de son père.

Ce soir, je travail l’esprit tranquille, sachant que le baby-sitter préféré de mon fils s’en occupe dans la salle réservée aux employés et propriétaire de l’endroit.  J’y vais de temps en temps question d’être certaine que tout va bien et surtout, parce que je change les couches moi-même. Je me sentirais mal de laisser Jake s’occuper d’un paquet cadeau nauséabond ! Il faut que je sois honnête en avouant que depuis que j’ai commencé à intégré le lait formule, mon fils s’est transformé en petite bombe nucléaire.  C’est limite que la peinture des murs ne pèle pas et j’exagère à peine !

Mon chiffre vient de se terminer. Le temps de faire une dernière fois le tour de mes tables pour m’assurer que je les ai laissé propres pour les prochains clients, puis je calcule mes pourboires plus que généreux comme toujours et je passe derrière avec une assiette de spaghettis fumante. Je n’ai pas pris le temps de manger, il y avait beaucoup trop de monde ce soir, à peine ai-je siroté un soda quand j’arrivais à mettre la main sur mon verre. À la fin, ça ne goûtait que l’eau des glaçons qui avaient tous fondu.

Je m’installais donc près de Jake, allongé sur le divan des Canter, Lucky, ses petites fesses en l’air sur le torse de Jake, c’est si mignon ! Ils dorment si bien que ce serait un sacrilège que de les réveiller, pourtant, une fois mon assiette terminé, il faudra bien que je m’y résigne pour pouvoir rentrer à la maison. Si Lucky me le permet, je ne refuserais pas de me laisser tremper un long moment dans un bon bain chaud !

Doucement, je passe ma main d’abord sur le dos de Lucky qui ne sourcille même pas puis, je me risque à la laisser aller jusque dans les cheveux de Jacob.  C’est un peu… je ne sais pas comment dire. Pas intime mais ce n’est pas une caresse qu’on fait comme ça pour le plaisir et à n’importe qui, j’espère qu’il ne m’en voudra pas mais en même temps, je n’ai pas envie de le secouer pour mettre fin abruptement à sa sieste.

- Jake… dis-je doucement, il faut se réveiller...

@ Billy Lighter

Les lumières de Hannoukah tournaient encore et encore au rythme de la valse que nous vivions, Carolyn et moi… Je ne sentais pas le sol sous mes pieds, j’avais plutôt l’impression de voler. Elle était belle avec ses grands yeux vert rivés dans les miens, ses cheveux roux dansant dans la lumière. J’étais bien, je voulais rester là…

Je sentais à peine le petit poids de Lucky sur mon torse et pourtant, un instinct puissant m’empêchait de me retourner et de risquer de le faire tomber.

J’étais bien là, je voulais rester là… Dans mes rêves où mes peurs n’avaient plus le dessus, dans mes rêves où j’aurais osé inviter Carolyn à passer Hannoukah avec nous. Dans mes rêves où j’aurais osé l’inviter à danser quelques slows avec moi.

Ce rêve était tellement réaliste que je pouvais sentir sa poitrine s’appuyer contre moi, contre mon torse. Ou alors, peut-être était-ce là la sensation du petit profondément endormi sur mon torse.

Je caressai la joue de Carolyn avant d’approcher mon visage du sien, pour poser doucement mes lèvres sur les siennes. Elles étaient douces, sucrées par toutes les pâtisseries qu’elle aurait mangées… Et on continuait de tourner et tourner…

Je soupirai quand elle leva la main, quittant mon bras, pour passer sa main dans mes cheveux. Son sourire était magnifique, son regard lumineux. J’en voulais encore, j’avais envie de nous éclipser de la fête pour nous retrouver seul, pour lui faire l’amour comme je l’avais rarement fait…

Jake… Il faut se réveiller…

Ses lèvres avaient prononcé ces mots et l’image se brouilla pour finalement s’évanouir complètement. Mais quand j’ouvris les yeux, ce fut quand même pour voir le visage de Carolyn.

-Mmm… ?

Je clignai des yeux, prenant une bonne inspiration qui souleva Lucky  sur mon torse… Je vins le soutenir d’une main pendant que mon autre main allait se perdre dans les cheveux de Carolyn tout comme mon regard dans le sien.

-Hey… Déjà ?

J’étais bien là, au risque de me répéter… Dans ce rêve où il n’y avait qu’elle et moi. Je restai donc allongé, ma main caressant la tête de Carolyn pour s’aventurer ensuite sur sa joue.

-J’étais en train de faire un beau rêve.

Mais loin de moi l’idée, alors que je rougissais, de lui avouer qu’elle faisait partie intégrante de ce rêve.

Je caressai sa joue de mon pouce, cherchant quelque chose à dire, n’importe quoi qui puisse faire durer ce moment entre nous, ce moment où je n’avais pas peur. C’était même à se demander pourquoi et comment Carolyn arrivait à apaiser aussi fort ma méfiance naturelle.

-Tout s’est bien passé ? Tu as eu beaucoup de pourboires ?

@ Billy Lighter

Ça brise le cœur de devoir réveiller Jake, il semble si bien mais j’ai fini ma soirée de travail et je n’ai pas spécialement envie de m’éterniser au boulot, non pas que je n’aime pas l’endroit, mais  l’idée d’un bon bain chaud est plus fort que tout.  Alors doucement, je me penche vers Jake et lui murmure tout en passant ma main dans ses cheveux qu’il est l’heure de se réveiller.  Il semble  encore embrumé alors qu’il passe lui aussi sa main dans mes cheveux. Sa caresse m’enveloppe d’une douce chaleur, une sensation agréable que je n’ai pas ressentie depuis un bon moment.

Je lui souris alors qu’il me confit avoir fait un beau rêve.  Je n’en doute pas le moins du  monde, il semblait si bien, apaisé.

- Je me disais que ce devait être un beau rêve,  tu souriais dans ton sommeil.

Puis sa main glissa sur ma joue qu’il caressa de son pouce. Ça me semble si naturel que je ne le repousse pas, au contraire, je pose ma main sur la sienne en fermant les yeux. Et si c’était Jake, l’homme qui me fera oublier complètement Eddy ? Celui avec qui je pourrais regarder vers l’avant ?  

La douce volupté ne se brise pas quand Jake me demande pour ma soirée, en fait, je trouve ça  adorable qu’il prenne le temps de s’en inquiéter.

- Ce fut une grosse soirée mais tout à bien été. Kate Julian est venu manger ici ce soir avec un type inconnu… il y avait un moment qu’on ne l’avait pas vu, elle s’est fait plutôt discrète depuis un moment… et elle n’a pas été radine sur le pourboire.

J’essais de mettre le plus possible mes pourboires de côtés pour Lucky. Je sais qu’Eddy verse de l’argent dans un compte pour notre fils mais  je ne veux pas lui imposer toute la charge financière et, avec un enfant, je crois qu’il n’est pas mauvais d’avoir un coussin de sécurité pour les imprévus.  Justement, dernièrement, il a grandit au point où j’ai dû encore lui acheter de nouveaux pyjamas, ce qui n’était pas prévu mais, avec mon petit bas de laine, ce genre de choses font moins mal au portefeuille.

Avec toute la douceur possible, je soulevais Lucky et, sans même qu’il ne sourcille, je le plaçais dans son maxi-cosy et déposais sur lui, sa couverture préférée.  Je le regardais avec tout l’amour que contient mon cœur pour ce petit être qui m’impressionne de jour en jour avec tout ce qu’il accomplit.  Puis, je regardais à nouveau Jacob qui devait tout de même être inconfortable sur ce divan qui a fait la guerre.

- Tu me raconte ton rêve ? Ça inspirera peut-être les miens cette nuit !

Je me serais bien installée sur le divan, aux cotés de Jake, peut-être même que j’aurais remplacé Lucky mais  je ne suis pas assez prétentieuse pour croire  que ça aurait plus à  Jake. Peut-être qu’il n’aura pas envie de me raconter son rêve, ça lui appartient, cependant, et pour une raison que je refuse de m’expliquer, je ne suis plus autant impatiente de rentrer, malgré un bâillement que je cache en plaçant ma main devant ma bouche.

@ Billy Lighter

J’avouai à Carolyn que je dormais particulièrement bien. Rien à voir avec mes nuits d’insomnie ou de semi-insomnie où je me réveillais tous les quarts d’heure en sursaut. Rien à voir avec les nuits passées à suer en regardant le plafond, comme terrifié par des monstres invisibles… Non. Là, je dormais vraiment, et c’était toujours un peu l’effet que me faisait le petit Lucky.

Sa mère était auprès de nous maintenant, une main perdue dans mes cheveux brun roux tandis que je posai la mienne sur sa joue toute chaude… Un geste que j’avais fait spontanément, contre toute attente, comme une réponse à l’affection qu’elle me donnait avec sa main dans mes cheveux.

Je rigolai quand elle dit que je souriais dans mon sommeil.

-Ah oui ?... Dommage que tu n’avais rien pour filmer… Cela ne m’arrive que très rarement. Tu vas me dire, pour sourire dans mon sommeil, encore faut-il que je dorme.

Je regardai le petit couché en boule sur mon torse.

-C’est un peu grâce à lui. C’est un enfant toujours aussi apaisant… On ne l’entend presque pas.

Quand il était ici, les fois où je l’avais vu, il gazouillait joyeusement… Je l’avais aussi entendu râler quand venait l’heure de son biberon et que ça n’allait pas assez vite. Mais jamais ô grand jamais je ne l’avais entendu s’époumoner… Malgré que sa mère m’avait dit que ça arrivait de temps à autre et que là, il pouvait facilement rivaliser avec son père.

Carolyn avait posé sa main sur la mienne, appuyant ainsi le contact… je soupirai d’aise et refermai un instant les yeux, pour mieux savourer le moment. Ils étaient rare, ces instant où j’arrivais à m’arrêter un peu de courir… Rares, ces moments où je ne cherchais pas à m’occuper le cerveau de mille façon et si possible en même temps pour éviter de laisser place à mes angoisses.

Mais pas là… Là tout de suite, c’était un moment suspendu dans le temps, sans que je puisse me l’expliquer.

Je lui demandai comment avec été sa soirée et elle me répondit en m’annonçant qu’elle avait aperçu Kate Julian en compagnie d’un homme. A en croire L.A. People, cette femme avait abusé de son fils pendant des années… Il y avait aussi eu ses problèmes avec Hank North accusé de violences conjugales envers elle… Je ne savais pas qui croire alors je ne portais pas de jugement, d’autant que toutes les informations que j’avais venaient de L.A.People qui n’était pas un modèle de fiabilité.

-J’espère qu’elle a été correcte avec toi.

Mais apparemment oui, puisqu’elle n’avait pas été radine en pourboire d’après Carolyn.

Je lui souris, un doux sourire alors que je rouvrais les yeux.

-Tant mieux.

Tout doucement, ma main quitta le visage de Carolyn quand elle se pencha pour récupérer son fils qu’elle glissa doucement dans le maxi-cosy. Moi, je me redressai, en position assise sur le divan et frottai mon visage à deux mains.

Et je rougis, fort, quand elle me demanda de raconter mon rêve pour inspirer les siens…

-Et bien…

Je me mordis la lèvre et baissai les yeux sur mes mains que je tordais nerveusement entre elle.

-J’ai rêvé que nous dansions tous les deux… Au milieu de mille lumières… C’était…

Je déglutis…

-C’était agréable et surprenant à la fois…

Je ris nerveusement et passai encore une fois mes mains sur mon visage.

-J’espère que tu ne m’en veux pas d’avoir rêvé de toi… C’est… Ça…

Bien l’animateur radio qui ne trouve plus ses mots. Bien joué, Snyder !

@ Billy Lighter

Réveiller Jake  me chagrine d’autant plus qu’il semble si bien mais je me vois mal retirer Lucky de son étreinte ni vu ni connu et partir comme une voleuse.  Mon fils et l’animateur radio semblent avoir développé une belle complicité comme s’ils se complétaient, enfin, c’est un peu difficile à expliquer, il faut le voir pour bien le comprendre.  N’empêche que chaque fois que je les vois ensemble, je ne peux faire autrement que d’être complètement attendrit. Ça lui semble si naturel alors qu’Ed a l’air du mec qui manipule une grenade dégoupillé quand je lui demande de prendre Lucky.

- Et bien à l’avenir, je traînerai mon polaroïd !

Ma soirée, bien qu’épuisante, ne s’est pas trop mal passée.  Une soirée de travail comme une autre où j’ai servit des familles bien charmantes comme des couples  démonstratifs et d’autres, qui tentaient d’être discret. C’est le cas de Kate Julian et de son accompagnateur qui se regardaient avec des yeux  mielleux mais qui conservaient une distance respectable sauf pour quelques frôlements purement accidentels de temps en temps.

- Sauf pour me donner ses choix, elle ne m’a pas adressé la parole alors, oui, je crois que je peux dire qu’elle a été correct, dis-je en rigolant.

Je préfère de loin ce genre de comportement que ceux qui se croient supérieur.  Lenny Knowles est de ceux là, enfin pas quand il vient avec sa femme mais quand il passe pour une diner d’affaire, il se donne de grands airs et se permet des blagues plutôt douteuses.

Après que j’ai  déposé mon fils dans son maxi-cosy,  je fus piqué par la curiosité et l’envie de savoir à quoi Jake avait bien pu rêver pour sourire dans son sommeil.  Je ne pensais pas cela dit, l’intimider avec ma question ce qui me semblait être le cas vu la teinte pivoine que prirent ses joues et c’est en se tordant les mains qu’il fini par m’avouer  avoir rêvé de moi.

- Avec moi?  Tu dansais avec moi?

Ce sont mes joues à moi qui sont pivoines ! Je ne me souviens pas qu’on m’ait déjà dit avoir rêvé de moi.  Puis je pris un air surprise quand il s’en excusa presque !

- Mais non, bien sûr que non… ce n’est pas comme si nous avions un quelconque pouvoir sur les rêves…

Et je ne vais pas croire non plus qu’il a rêvé danser avec moi parce qu’il a un désir refouler à mon égard ! Ça n’arrive que dans les films, ce genre de scénario plus que parfait.  Je restais un moment muette, je sachant pas quoi dire pour rebondir sur sa confession.  Des éclats de rire retentissaient encore  depuis la salle à manger, signe qu’il y avait encore pas mal d’action de ce côté-là du restaurant. Plus qu’ici en tous les cas.

- Tu me montre ?

J’avais fini par osé de lui demander de danser avec moi, quoi que pas vraiment en ces mots. Je m’étais tout de même levée en lui tendant la main pour qu’il m’imite et se lève à son tour. Lucky semblait partit pour un bon moment encore et si jamais je ratais le dernier bus de ville, je pourrais toujours prendre un taxi.  À peine étions nous debout, ma main dans la sienne, que les lumières se tamisèrent. Mark y serait pour quelque chose que je n’en serais pas surprise…

@ Billy Lighter

Je rigolai doucement avec Carolyn quand elle affirma qu’à l’avenir, elle trainerait son polaroïd avec elle pour saisir ce genre de rares instants où j’étais en paix… Le petit Lucky aidait beaucoup à cela, de par son calme naturel et son odeur typique de bébé, un mélange de sucre, de lait et de parfums de shampooing pour enfant. C’était comme s’il me projetait dans ma propre enfance et qu’en le rassurant lui, je rassurais l’enfant que j’avais été.

Je m’inquiétai ensuite de savoir comment la soirée de travail de Carolyn s’était passée. Pas seulement pour faire la conversation mais parce que je m’y intéressais sincèrement. Carolyn avait déjà bien assez à faire en tant que mère célibataire que pour en plus se faire emmerder au travail. Mais apparemment, même Kate Julian, qui n’était pas vraiment un modèle de sympathie, avait été correcte, n’adressant que très peu la parole à la jeune serveuse.

Ensuite, Carolyn voulu savoir de quoi j’avais rêvé, histoire d’avoir de quoi nourri ses rêves à elle. Je lui avouai en rougissant quel avait été l’objet  de mon rêve. Et comme je n’étais pas un menteur, c’est en rougissant que je lui avouai que j’avais rêvé danser avec elle… Et ce fut alors à elle de devenir pivoine, ce qui me fit avoir un sourire mi-amusé, mi-désolé.

Je hochai la tête pour lui confirmer quand elle répéta mes mots.

J’espérais qu’elle ne m’en veuille pas… Elle déclara que non, son ton disait même qu’elle était très loin de m’en vouloir. Sous prétexte que nous n’avions pas vraiment le contrôle de nos rêves.

-Ouais… C’est vrai… Mais j’aurais pu te mentir… J’aurais pu te décrire un tout autre rêve.

Je haussai les épaules avant d’ajouter :

-Mais voilà, je ne suis pas un menteur.

Ce qui m’avait souvent valu des ennuis. Les gens disaient souvent apprécier la franchise et pourtant, quand on les mettait devant une franchise pure, ils n’aimaient pas ça. Parce que la vérité blesse.

Cependant, Carolyn sembla loin d’être blessée. Surpris, certes. Mais pas blessée.

Un silence s’installa… Je me mordis la lèvre, un peu gêné. Puis finalement, ce fut Carolyn qui s’approcha de moi pour me tendre la main, me demandant de lui montrer. Je la regardai d’abord, complètement interloqué, surpris par la demande…

Puis je glissai ma main dans la sienne pour me lever, plus rouge de gêne que jamais… Et en même temps, mon cœur se mit à battre très vite et très fort. Allais-je être aussi à l’aise dans la danse que je ne l’avais été dans mon rêve ?

Ça valait le coup d’essayer, non ?

Alors que la lumière se tamisa, me faisant regarder autour de nous, un peu surpris, j’eu un petit rire nerveux… Puis, je m’approchai, main dans la main avec Carolyn, du tourne disque… Le disque qui était toujours dedans était celui de la jeune Livia Cortez…

Alors je mis la musique, une chanson que j’adorais et qui m’avait pris aux tripes dès la première écoute.

♫

Les premiers accords retentir dans le petit salon et je pris doucement Carolyn contre moi, l’enlaçant avec précaution, pour qu’elle puisse m’arrêter si elle trouvait que j’allais trop loin. Puis on se mit à se balancer, à tourner au rythme de la musique…  

La voix douce d’Olivia Cortez m’inspira un geste plus intime et je fermai les yeux pour, tout en continuant à danser, poser mon front contre celui de Carolyn… Je respirais doucement, aussi doucement que Lucky dans son maxi-cosi que la musique ne semblait pas déranger le moins du monde.

Et mon rêve devint réalité.

@ Billy Lighter

Je ne m’attendais pas à ce qu’il m’avoue avoir rêvé de moi mais cet aveu me fait comme un petit velours au cœur.  Jake et moi, nous ne nous connaissons pas depuis très longtemps mais j’ai sentie dès la première fois que le courant passait bien. À ce moment là, je n’attendais pas grand chose de la vie, je veux dire, je ne cherchais pas à tomber en amour, mon fils était – et est toujours – le centre de mon univers et je laissais aller les choses en me disant que je vivrais ce que j’aurais à vivre et puis c’est tout.

Sauf que…

Les choses ne se sont pas déroulées comme je le pensais avec l’arrivée d’Ed dans ma vie puis mon amitié avec Jake qui n’a cessé d’accroître pour tranquillement. Alors que je croyais bâtir quelque chose avec mon colocataire, c’est plutôt vers l’animateur radio que mon cœur a balancé. Seulement, ma dernière histoire de cœur a laissé des traces beaucoup plus profonde que je ne veux bien me l’avouer, au point où je refuse de croire que je puisse vivre une réciprocité.

Mon cœur s’emballe, peut-être un peu trop vite à mon goût.  Jake a seulement dit avoir rêvé de moi et n’ai-je pas moi-même répliqué que nous n’avons aucun contrôle sur ce que nous suggère notre subconscient quand nous dormons ?  C’est l’espèce de timidité qu’il dégage quand il me l’avoue qui me laisse croire que peut-être il ressent lui aussi cet espèce de petit frisson unique. Et comme il le mentionne, il aurait très bien pu me mentir, me raconter tout autre chose pour éviter de se jeter à l’eau, alors pourquoi  je raconter ça si ce n’était pas vrai ? Parce qu’il n’est pas un menteur, voilà pourquoi.

Je baisse la tête, me sentant légèrement mélancolique sur le coup, le spectre d’Eddy me hantera t-il toujours comme ça ?  J’espère qu’un jour je serai totalement guérie.

Puis, je fonçais, tant pis pour mon petit cœur, et je tendis ma main à Jake en lui proposant de me montrer comment c’était, dans son rêve. Il sembla hésiter mais se leva et je le laissais nous guider vers le tourne disque alors que la lumière se fit plus discrète. Le tout aurait été arrangé que le timing n’aurait pas été plus parfait. Les premières notes de la douce mélodie, le premier grand succès de Livia, se firent entendre  et Jake m’enlaça.

Lentement, presque comme sur un nuage, nous tournions dans la pièce, front contre front. Je gardais mes yeux clos, comme pour vivre plus intensément le moment et je cru même sentir le cœur de Jake battre si fort contre ma poitrine, mais ce devait être le mien, je suis même certaine que ce devait être le mien.

Nous dansions, comme ça, tout le temps de la chanson et même quand elle se termina et que de nouveau, les bruits de la salle à manger nous rejoignirent, nous dansions toujours. Je voulais rester comme ça, jusqu’au bout de la nuit, sans jamais nous arrêter, parce qu’en ce moment, je suis bien comme il y a longtemps où je ne l’avais pas été.

Et peut-être que je suis entrain de me convaincre que j’ai le droit, moi aussi, de vivre mon histoire comme dans les livres. J’aurais beaucoup aimé que ma tête cesse de réfléchir et ne me poussa pas à me demander si Jake continu de danser uniquement parce que je bouge encore et qu’il n’ose pas m’arrêter ou bien parce qu’il est tout aussi bien que je le suis et qu’il en a toujours envi.

- Il… se passait quoi d’autre, dans ton rêve ? , lui demandais-je dans un murmure, les yeux toujours clos, mon front toujours contre le sien.

@ Billy Lighter

Carolyn m’invita à danser. Elle m’invita à lui montrer comment c’était dans mon rêve. J’hésitai deux secondes puis pris sa main pour nous mener jusqu’au tourne-disque et lancer la musique. Et ce fut front contre front que nous dansâmes lentement, tournoyant dans la pièce au ralenti. La chanson était magnifique et, même si le disque avait été là par hasard, cela représentait bien ce que je voulais en ce moment.

J’espérais que Carolyn soit là… Qu’elle soit là à certains moment de ma vie, de plus en plus et de plus en plus sûrement. Ce qui avait été un rêve cette nuit, je voulais que cela devienne réalité… Carolyn me donnait l’occasion de le faire, de me livrer un peu, moi qui défendait pourtant farouchement ma tranquillité.

J’étais tombé sur Carolyn et maintenant, elle et son fils étaient dans mes pensées à n’importe quelle heure du jour. Je ne me sentais pas attirée par elle de par son enfant, non… Plutôt par le courage qu’elle avait d’affronter tout ce qu’une mère célibataire devait affronter seule.

Il y avait aussi cette blessure que je sentais en elle… Un cœur brisé comme le mien avait été la dernière fois que je m’étais livré à une femme qui, pourtant, m’avait fait croire qu’elle me soutiendrait jusqu’au bout… Une femme qui avait été jusqu’à Buchenwald avec moi… Là où tout avait commencé… Je ne lui avais rien caché, à Vanessa Cartray… Je lui avais tout dit, tout montré, jusqu’à la boue derrière les grilles et les barbelés, là où j’étais né…

Elle m’avait tout pris et, croyant sa mission accomplie, après une nuit d’amour, elle m’avait laissé là, tout à mon cœur brisé… Et elle s’en allait avec l’impression d’avoir bien fait, j’imagine.

Alors qu’elle n’avait fait qu’empirer les choses, cette « super héroïne » qui avait eu pitié du petit Jacob traumatisé.

Mais pour l’instant, plus rien de tout ça n’existait. Je ne pensais ni à hier, ni à demain. Nous étions deux et plus rien n’existait que nous, pas même Lucky qui dormait paisiblement dans son maxi-cosi. Et nous dansions, encore et encore, tellement bien dans la chaleur du salon des Canter que nous continuâmes à danser jusqu’à ce que la musique s’arrête et au-delà, comme sans nous en rendre compte.

Moi, je ne m’en étais pas rendu compte.

Ce fut la voix de Carolyn qui me ramena un peu à la surface, mais sans me faire ouvrir les yeux. Elle murmura alors une demande… Que se passait-il d’autre dans mon rêve… Rien, nous dansions dans mon rêve, tout comme nous dansions là maintenant.

Je lui répondis dans le même murmure, sans cesser de nous faire tourner lentement dans la pièce.

-Rien d’autre… Mais la bonne question serait… Qu’aurais-je voulu qu’il s’y passe d’autre… Et là…

Je me penchai un peu, les yeux toujours fermés, pour trouver tout naturellement ses lèvres et y poser les mienne, avec une tendresse infinie.

@ Billy Lighter

J’aurais voulu que cette danse dure toute la nuit tant je suis bien en ce moment, à simplement tournoyer dans la salle avec Jake.  En fait, et pout être tout à fait honnête, je me sens revivre en ce moment même. Comme si je pensais que tout pouvait être à nouveau possible. Qu’il y avait un après Eddy qui pouvait me rendre encore plus heureuse que j’ai pu croire l’être le court moment qu’aura durée ma relation avec le chanteur de Roadtramp.

Quelque chose me laisse croire qu’avec Jake, j’aurai l’heure juste. Il n’y aura pas de Je t’aime mais… en fait non.  Pourquoi ? Parce qu’il n’y a rien comme un cœur blessé pour en reconnaître un autre.  J’ai sentis dès notre première rencontre qu’il ne cherchait pas l’amour, même qu’il le fuyait.

On ne fuit pas l’amour si on n’en a pas été blessé assez profondément pour nous donner envie de le faire.

La musique s’est arrêtée, mais pas nous.  Nous n’en avons pas besoin pour continuer de danser, ou plutôt de se bercer, oui, ça ressemble plus à ça. Nous sommes bercés par le moment présent, sans rien qui puisse nous perturber.

Dans un murmure, presqu’un souffle inaudible, je lui demande s’il y avait autre chose dans son rêve.  Mes yeux sont toujours clos, comme si je pouvais, de cette manière, visualiser son rêve, me l’approprier d’une certaine manière, y mettre moi aussi, mes songes les plus intimes.

Et Jake me répondit du même souffle. Il n’y avait rien de plus dans son rêve que lui et moi dansant, comme nous venons de le faire. Cela dit, il aurait souhaité d’avantage, comme il me le montre, en posant ses lèvres sur les miennes, un baiser tout en douceur et tout naturel.

Ce que je ressens est loin de ressemble à ce que j’ai ressentis avec Ed. J’ai la confirmation, bien que j’aurais voulu qu’il en soit autrement, par respect pour mon colocataire qui a eu son lot de déceptions amoureuses, que ce qui s’est passé entre lui et moi n’était rien de plus qu’une histoire de sexe entre adultes consentants. Je regrette cependant qu’il m’ait avoué trop rapidement  ses sentiments… il s’est précipité alors que nous avions dit prendre notre temps…  Ce n’est pas a lui que j’en veux, mais à moi-même puisque je sais maintenant, sans l’ombre d’un seul doute, que je ne ressens rien pour Ed, mais que je me suis attachée à Jake.

Quand le baiser prend fin, je me risque à ouvrir les yeux, lentement, un puis l’autre, comme si j’avais peur que la magie autour de nous se dissipe. D’une main, je caresse lentement son dos, puis son cou.

- Parfois les rêves deviennent réalité…

Ce fut moi cette fois qui l’embrassait, une main sur sa joue et l’autre sur sa nuque. Je l’embrassais comme il m’avait embrassé, avec douceur et retenue.  Puis, sans trop réfléchir, je l’entrainais avec moi, en dansant.

Oui, parfois, les rêves deviennent réalités…

@ Billy Lighter

Je ne jouais pas un jeu dangereux. Tout simplement parce que pour moi, tout ça n’avait rien d’un jeu. C’était à prendre tes aux sérieux parce que mes sentiments grandissants pour Carolyn étaient réel. Je l’avais compris en faisant ce rêve, un rêve qui m’avait jeté à la figure tout ce que j’aurais pu essayer d’ignorer.

Mais on ne contrôle pas ses rêves. C’était ce qu’avait dit Carolyn… Et je n’avais jamais rien entendu de plus vrai.

Ce n’était donc pas un jeu de séduction auquel je me livrais. Encore une fois, je m’ouvrait tout entier à une femme, bien qu’avec prudence, à petit pas, en déposant délicatement mes lèvres sur les siennes. Elles étaient douces, tout comme tout le reste de sa personne. Je ne comprenais pas comment Eddy Cort n’avait pas pu la voir telle que je la voyais. Je ne comprenais pas comment il n’avait pas pu vouloir la garder pour lui.

Je lui souris quand le baiser pris fin. Non… En fait, je souriais déjà contre ses lèvres avant que le baiser ne prenne fin. Parce qu’elle ne m’avait pas repoussé, elle qui avait dit, tout comme moi, lors de notre première rencontre, que l’amour était surfait et certainement pas indispensable.

Nous étions en train de nous prouver le contraire l’un à l’autre.

Je pus la regarder quelques secondes dans les yeux, le temps qu’elle affirme que parfois, les rêve se réalisent.

Pour le coup, c’était on ne pouvait plus vrai.

Et nous continuions à danser sur la musique faites des bruits du restaurant juste à côté… Elle mis une main sur ma joue, l’autre dans ma nuque et ce fut à son tour de m’attirer à elle pour un nouveau baiser. Cette fois, toujours en souriant, une larme perla au bord de mon œil pour rouler sur ma joue.

J’aimais ça… Mon cœur battait la chamade… J’étais heureux.

Mais j’avais peur aussi.

J’appuyai un peu plus le baiser, comme pour être sûr que tout ça était bien réel… Oui, ça l’était.

Même quand ce nouveau baiser pris fin, je sentis encore longtemps la caresse des lèvres de Carolyn sur les mienne… Et, mes mains sur ses hanches, la tenant tout contre moi, je la regardai dans les yeux…

-Il est encore trop tôt pour nous dire « Je t’aime »… Mais… Puis-je encore rêver de toi ? Puis-je rêver que nous nous reverrons et que lorsque ce sera le cas, je pourrai t’embrasser encore ?

Ouais, je ne voulais pas aller trop vite, pas précipité les choses. Mon cœur était encore fragile, et mon tempérament méfiant, plus fort que tout… Et je me doutais que c’était aussi le cas pour Carolyn… Alors autant nous ménager l’un l’autre.

@ Billy Lighter

Je prends l’initiative du second baiser, parce que j’en ai envie et surtout parce que je crois que ce baiser en vaut la peine. Il vient avec toute une gamme d’émotions que je n’ai pas vécues depuis  Eddy et que je ne pensais pas revivre de sitôt, ce n’est pas faute d’avoir tenté l’expérience dans les bras d’Ed.

Si je me sens un peu coupable pour mon colocataire, je ne peux brimer ce que je ressens pour Jake pour éviter de le blesser. Nous étions d’accord pour prendre notre temps pour justement être certains de ce que nous pouvions ressentir.  Je ne suis malheureusement pas amoureuse de lui alors qu’à l’inverse, il m’a avoué être amoureux de moi.

Ce second baiser est un peu plus appuyé, autant pas moi que par Jake alors que le premier avait un peu plus de retenu, probablement parce qu’il ne savait pas comment j’allais réagir et que moi, je ne l’avais pas complètement anticipé. Souhaité, tout au plus.

J’ouvris mes yeux et mon regard se noya dans celui de Jake. Je n’avais encore jamais détaillé la beauté de son visage bien que je le trouvais déjà beau garçon.  Ses petites rides qui commencent à  étoffé le coin de ses yeux, ses lèvres fines et douces, sa mâchoire sévère et viril.

Je fis oui de la tête quand il avoua que c’était peut-être trop tôt pour dire ces trois mots si important à mes yeux.  Même si en dedans de moi, tous mes signaux d’alarmes pointent pour le coup de foudre, je préfère jouer de prudence. J’ai réellement besoin de prendre mon temps et de passer par toutes les étapes de flirt avant d’officialiser quoi que ce soit. Disons que je prêche par expérience…

- Tu peux rêver de moi, autant que tu voudras, si tu m’accorde le même droit et que… quand on se reverra, je pourrai moi aussi t’embrasser encore…

Ça y’est, je parle comme une adolescente qui frémit d’excitation sous les premières palpitations de l’amour !  Ce sera quand même bien de se fréquenter et de voir si, au-delà de l’attirance physique, nous partageons  certaines choses qui vaudraient la peine de bâtir dessus. Un couple, c’est plus que de l’amour et j’ai Lucky à qui je dois penser bien avant de penser à moi-même. Seulement, pour Lucky,  je sais d’avance qu’il serait bien avec Jake dans les parages.

Je dû me distancer, à mon plus grand regret mais c’est peut-être plus sage, pour un premier soir, pour une première fois. De rester un peu sur notre faim et se languir de la prochaine fois. Je caressais sa joue avant de vraiment m’éloigner et de ramasser mon sac, puis le sac de voyage de Lucky dans lequel je mets toujours trop de bagage pour lui, juste au cas. Puis je soulevais le maxi-cosy de mon fils après m’être assuré qu’il était bien attaché dedans et que sa couverture le recouvrait bien.

- Fais de très beaux rêves Jake…

Je le regardais encore, un sourire radieux sur mes lèvres avant de sortir par la porte de service et d’arriver juste à temps pour prendre le dernier bus qui allait m’amener à l’arrêt, juste devant chez moi.

@ Billy Lighter