Tout était prêt et réglé comme du papier à musique. Ma mère, Rachel Reed, et Maritza avaient passé ces dernières semaines depuis le retour de Livia chez Jack Perry à préparer l'événement. La villa me semblait comme transformée avec toutes les décorations que des professionnels étaient venus installer chez nous.

C'était beau...et quelque peu stressant aussi, même si je savais que Maritza était la femme de ma vie.

Le temps était avec nous et c'était une belle journée de février, juste assez chaude pour pouvoir se balader dehors sans trop se couvrir. Heureusement, parce que nous avions improvisé un autel au beau milieu du jardin, là où roses et gerberas se côtoyaient pour former une allée fleurie.

Tout le monde avait répondu présent à l'invitation, y compris ma fille qui, contre toute attente, était venue seule, sans son mari, Julian Hughes. Je me demandais si il était absent parce que Olivia avait pensé que c'était mieux de par la rivalité qui opposait MTI  à BSC ou s'il y avait de l'eau dans le gaz entre l'héritier et elle.

Ce serait quelque chose que je devrai découvrir plus tard.

En attendant, j'avais revêtu mon plus beau et nouveau costume pour l'occasion. Je n'avais pas encore vu Maritza de la journée. Nous avions en effet, tradition oblige, fait chambre à part cette nuit et ce afin que je ne risque pas de la voir dans sa robe de mariée avant son arrivée à l'autel.

Elle avait, en fait, dormi dans l'annexe de la villa réservée à ma mère... Ma mère qui, j'en étais sûr et même si nous n'en avions jamais parlé, savait pertinemment que nous n'avions pas attendu notre union pour qu'un héritier soit conçu.

Mais comme tous les autres, elle ferait comme si. Le ventre de Maritza ne se voyant pas encore de trop. L'illusion serait parfaite.

Outre mon Olivia toute esseulée, il y avait là Axel et sa femme, accompagnés du petit James, mon filleul. Et puis, il y avait les enfants de Maritza, Maximo et Rosalyn qui couraient un peu partout dans le jardin en attendant l'apparition de leur mère.

Mais plus important encore, il y avait là Daniele Ricci et Samantha Mancini, avec qui je n'avais plus aucun grief depuis la dernière visite de mon ami italien. Le petit Anthony était là aussi, qui essayait de suivre Maximo et Rosalyn dans leurs aventures imaginaires.

Bref, cette cérémonie se déroulait en comité restreint. Mais la fête, elle, verrait apparaître d'autres invités tels que Victoria Hunter, ma secrétaire, Frances Page, ou encore Daryll Rogers.

Celle que j'attendais par-dessus tout, debout devant le prêtre qui était là, face à moi, prêt à faire son office, c'était Maritza.

Celle-ci n'ayant plus de père, à l'instar de moi-même, ce serait ma mère qui la mènerait jusqu'à l'autel... Les traditions pouvaient bien courber un peu l'échine quand le besoin s'en faisait ressentir, et je ne voyais pas qui mieux que Rachel Reed pour accompagner la mariée jusqu'à moi..

Je me tournai légèrement, fit un petit signe de la main et un sourire à Olivia, avant de voir enfin apparaître la mariée quand la musique se mit en route.

Elle était magnifique, dans une robe simple qui laissait apparaître quelle femme merveilleusement belle elle était. Et son ventre ne se voyait presque pas grâce aux voilures qui la couvraient.

Je souris.

C'était bien.

Et je savais ce que j'avais à faire.

Quand Maritza arriva à ma hauteur, je pris ses deux mains dans les miennes et lui fit face, prêt, déjà, à échanger nos vœux.

@ Billy Lighter

Ma robe n’était-elle pas trop ajustée ? Il me semble que ma poitrine allait sortir du décolleté et que mon ventre ne semblait pas comme il se devait d’être ! Je me regardais dans le grand miroir de la chambre d’invité de Rachel Reed. J’avais dormis dans l’annexe de la villa réservée à ma belle-mère puisque, comme le veut la tradition, Jimmy et moi ne devions pas dormir ensemble la veille de notre mariage.

Il était quand même un peu ironique de voir à quel point nous respections certaines traditions au pied de la lettre mais pourtant, j’allais me marier en blanc alors que je n’étais plus vierge depuis belle lurette ! J’en étais même à mon second mariage. Il faut croire que pour certaines choses, nous étions prêts à jouer le jeu.

Olivia m’avait donné un coup de main ces derniers jours pour rassembler quelque chose de bleu, de vieux, de neuf et d’emprunté.  Mes sous-vêtements étaient en dentelle bleue, ma robe et mes souliers étaient neufs, Rachel Reed m’avait prêté un peigne pour coiffer mes cheveux et  mon collier de perle était une antiquité qui avait appartenue à ma grand-mère.

Et, parlant de ma fille, elle avait beaucoup changé depuis ce qui lui était arrivé. Je n’avais pas aperçu l’ombre d’un sourire sur ses lèvres. Pas une seule fois. Fut une époque, faire les boutiques la rendait joyeuse, mais même les recherches pour ma robe ne lui avait pas illuminé le regard.  Je m’étais risqué à lui demander pourquoi Julian ne l’accompagnait pas, comme elle l’avait mentionné dans sa réponse à notre invitation. Elle m’avait simplement regardé dans les yeux et observé un petit moment de silence avant de me répondre sur un tout autre sujet.

J’en étais donc au dernier préparatif de ma tenue et de ma coiffure et Olivia, était allée s’installer avec les autres invités. Rachel tenait ma tasse de thé et plaçais une serviette sur ma poitrine chaque fois que j’en prenais une gorgée ! Nous n’étions jamais trop prudentes le jour de son mariage !

Quand l’heure sonna, je cru que j’allais perdre connaissance. Je portais un corsage pour remonter ma poitrine et aplatir mon ventre. Il n’était pas autant serré que je le voulais mais je ne voulais pas non plus risquer d’écrasé mon bébé.  Rachel m’avait aidé pour ça. Elle n’avait passé aucun commentaire et ça m’amusait de voir combien elle parvenait à faire comme si elle ne voyait pas l’évidence placée sous son nez.

C’est Rachel qui m’amena le long de l’allée aménagée pour l’occasion, jusqu’à Jimmy qui m’attendait tout au bout.  Il était beau comme une pluie d’étoile, je le voyais, comme à mes 18 ans, quand nous nous aimions sans se soucier du lendemain. Je ne remarquais aucun den os invités, ni les fleurs que j’avais vérifiées des dizaines de fois en donnant les instructions des emplacements précis de l’endroit où je les voulais. Plus rien ne comptait, sauf l’homme de ma vie, au bout de cette allée.

Dès que je fus devant lui, il glissa mes mains dans les siennes et je lui murmurais   je t’aime avant de regarder ensuite le prête qui se tenait là, prêt à commencer la cérémonie.

@ Billy Lighter

Quand j’étais plus jeune, je ne rêvais que d’une chose. J’y pensais chaque jour de ma vie, j’en rêvais la nuit, même. En fait, je faisais une fixation sur mon père.  Je voulais le retrouver, comprendre d’où je venais, m’identifier a quelqu’un qui me ressemblerait.  Je détonnais du reste de ma famille aux traits hispaniques, toute blanche et blonde aux yeux bleus que j’étais.

Je rêvais de voir ma famille, ma vraie famille se former pour de bon, sans pour autant vouloir m’éloigner de mon beau-père. Elle était belle ma contradiction d’enfant.  Enrique ne m’en voulait pas pour cela. Et même, il était celui qui me comprenait le mieux à ce sujet, quand je disais que je ne ressemblais à personne dans cette maison. Il trouvait les bons mots pour me réconforter, il me parlait de mon père, chose que ma mère a refusé de faire toute mon enfance, il ne savait à peu près rien, en tous les cas rien pour combler mon besoin grandissant de savoir.

Ce jour est arrivé.

Pourtant, je ne déborde pas de joie, je ne vogue pas sur un bonheur infini.

En dedans de moi, tout est vide et éteint. Je ne sais plus où j’en suis, je n’ai plus le goût de rien.

Je voudrais simplement dormir et ne plus jamais me réveiller.

Brooke m’a presque levée de mon lit de force ce matin et c’est tout juste si elle ne m’a pas menacé pour que je prenne une douche et que j’enfile ma robe pour  le mariage de mes parents.  Je lui ai dit que je ne pouvais plus y aller, que j’étais malade mais elle ne m’a pas cru et elle m’a déposée en personne, comme si elle se doutait que j’aurais pu me rendre n’importe où ailleurs plutôt que d’assister au mariage de mes parents.

Ils ont choisies de se marier en comité restreint, c’est le seul point positif que je vois là dedans. Je n’aurai pas besoin de faire des risettes à un tas de gens que je ne connais pas et que je n’ai pas envie de connaître de toute façon.

J’avais tout de même fait l’effort de travailler sur le présent que j’offrais à mes parents et je m’étais rendue dans l’annexe de la résidence Reed, là où vivait ma grand-mère et où se préparait ma mère pour la cérémonie.

Malgré tout, ma mère rayonnait. Elle semblait heureuse, comme je l’ai rarement vu l’être bien qu’elle n’était pas non plus en peine, quand elle vivait avec Enrique. C’était autre chose. Elle était heureuse mais ça n’avait rien à voir avec ce que je pouvais voir en ce moment même. Je devais donc rendre à César, ce qui revenait à César. Jimmy Reed rendait ma mère heureuse.

Elle était magnifique dans sa robe que nous avions trouvée ensemble. Elle souriait à un point tel qu’elle en aurait des crampes aux joues à la fin de la journée ! Mais c’est ce que fait le bonheur, pas vrai. J’eu pour réflexe de porter ma main à mon cou, mais je n’y trouvais pas la chaîne dans laquelle  j’avais passé mon alliance.  Ma chaîne était belle et bien là mais mon alliance, je l’avais perdue ou bien jeté. Je ne m’en souvenais plus très bien.

Par moment, il m’arrivait de croire que je perdais la tête. Certaines choses me semblaient si précisent et d’autres si floues.  Étrangement, tout ce que m’a raconté Ward est clair dans ma tête, mais dès qu’il n’y est pas, je ne peux jurer de rien.

Et ça me force à me questionner… et je n’aime pas ça.

Le grand moment approchait, j’avais donc rejoins le reste des invités et j’attendais patiemment que la mariée fasse son entrée. Mon père semblait nerveux, c’était bien la première fois qu’on pourrait dire ça de lui. Et encore ! Il fallait le connaître pour pouvoir détecter ne serait-ce qu’une once de ce sentiment. Puis quand ma mère arrive à sa hauteur,  je compris en les regardant ce que voulait réellement dire aimer pour la vie.

@ Billy Lighter

C’était un véritable honneur que d’être invité au mariage de Jimmy Reed et faire partie du petit comité convié à la cérémonie. J’étais bien habillé pour l’occasion avec mon costard noir et ma chemise blanche. Sans oublier la cravate ! J’avais même pris un temps fou à coiffer mes cheveux et le gominer au mieux pour que tout soit parfait !

Sonne était aussi resplendissante comme notre petit James qu’on avait emmené pour l’occasion. C’était le filleul de Jimmy alors il était normal qu’il prenne part aux festivités même si c’était toujours très délicat de l’emmener quelque part. En attendant, nos trois autres enfants étaient restés à la maison avec leur nouvelle babysitter. Avec une fratrie de quatre il faut faire des choix. D’autant plus quand l’un des quatre est un enfant aussi spécial que James.

J’étais souriant et j’avais très vite remarqué que c’était un comité encore plus restreint que je ne l’aurais imaginé. Il y avait ici Daniele Ricci et sa nouvelle flamme, la manager Samantha Mancini ainsi que le fils de Ricci qui jouait avec ce qui me semblait être les enfants de Maritza Cortez. Il y avait aussi la mère de Jimmy qui était présente ainsi que sa fille, la chanteuse Olivia Cortez. Mon regard s’était tourné à plusieurs reprises vers elle. Tout le monde savait ce qu’il lui était arrivé et c’était évident que la jeune femme ne débordait pas de joie de vivre. Autre observation de ma part : elle était seule… Or, d’après ce que les médias avaient dit, elle était en couple avec l’héritier de MTI, Julian Hughes. Mais peut-être que leur idylle avait déjà pris fin. Après tout ce n’était que des adolescents, donc une rupture ne serait pas forcément étonnante.

J’en saurai certainement plus, plus tard. En attendant, la cérémonie allait commencer. Jimmy Reed était devant l’autel et attendait sa bien-aimée. Moi, je n’avais d’yeux que pour lui… Avant ce mariage, je rêvais souvent (en sachant que ça ne serait pas possible) d’avoir une chance avec Reed. Mais là, ce mariage mettait réellement fin à mes fantasmes les plus fous. Ceux que je gardais pour moi et pour moi seul. Je devais me faire une raison…

Même si tout ça ne m’empêchait pas de me rincer l’œil ! Même si j’essayais de faire ça en toute discrétion.

Maritza fit, ensuite, son apparition dans sa magnifique robe. Je devais avouer qu’elle était vraiment ravissante ! Même si j’en étais toujours à me demander comment Reed en était venu à tomber amoureux d’une mexicain qui, d’après ce que j’en savais, était loin de venir de la haute société. C’était un mystère et je savais que poser ce genre de questions à Reed serait trop déplacé.

Je regardai, donc, en silence, Maritza arriver devant Reed qui prit ses mains dans les siennes. J’eus un petit sourire pour Sonne à ce moment-là parce que ce n’était pas sans me rappeler notre mariage, elle qui tenait, dans ses bras, notre fils qui était très loin d’être souriant aujourd’hui. Mais ça devenait un peu une habitude…

Après ce bref regard vers ma femme, je regardai à nouveau Jimmy alors que l’échange des veux allait maintenant commencer.

@ Billy Lighter

L’invitation au mariage de Jimmy Reed me rend très nerveuse. Non pas parce que je doutais qu’Axel et moi ne soyons pas capable de frayer avec des invités de la haute bourgeoisie. Je savais aussi que nous serions beaux et parfaitement assortie avec son costard magnifique et ma robe toute neuve.  

J’avais pensé et revue mon maquillage deux cents fois dans ma tête et j’étais prête pour le jour J.
Non en fait ce qui me rendais nerveuse, c’était que nous amenions James, le filleul de Jimmy et que je ne pouvais jamais prédire l’humeur de mon fils. En fait, ce n’était pas seulement de la nervosité mais  presque de l’effroi. J’espérais que mon dernier né se montre moindrement sociable et ne tue personne de son regard assassin.

La demeure de Jimmy et Maritza était élégamment décorée pour la grande occasion.  On voyait que la future Madame Reed avait tenue à ce que tout soit agencé avec parcimonie sans manquer d’effet.  Et le jardin, où se tiendrait la cérémonie était digne d’un conte de fée ! Cela dit,  notre mariage à Axel et moi était encore plus beau !

Bien sûr,  je reconnu tout de suite Daniele Ricci et sa splendide fiancée, Samantha Mancini et je me permis d’aller les saluer avant de prendre place près de mon époux et d’attendre que la cérémonie ne débute.

Au bout de l’allée, se trouvait le prête, bien évidement, et Jimmy Reed. Le mariage de ce dernier allait certainement faire couler beaucoup d’encre. L’un des célibataires le plus en vu de la décennie allait se passer la corde au cou ! Ça allait certainement être sur toutes les couvertures de magazines et, naïvement, je me retournais discrètement pour regarder tout autour de nous. J’espérais voir Amon, même s’il était plus que certain que jamais un journaliste, sauf mon époux bien sûr, n’allait être autorisé à être présent ici aujourd’hui et encore moins un journaliste people.

La traditionnelle musique se fit entendre et Maritza Cortez fit son entrée. Elle était magnifique dans sa robe, je me demandais qui en était le designer !  Elle arriva tout près de Jimmy et il prit ses mains dans les siennes. En tous les cas, il semblait réellement l’aimer.  Je me demandais bien pourquoi, d’ailleurs. C’était une très belle femme mais inconnu de tous. On en avait que très peu sur  Maritza Cortez sauf qu’elle était la maman de la chanteuse Olivia.

Je regardais Axel, échangeais un sourire avec lui puis  je reportais mon attention sur le couple qui allait sous peu être uni pour le meilleur et pour le pire !

@ Billy Lighter

Il y a quelques semaines, je vous aurais dit que jamais je ne participerais plus à aucune fête organisée par Jim – surtout pas son mariage ! C’était sans compter sur les derniers événements et notre réconciliation. Nous étions plus fort ensemble que chacun dans notre coin tant en tant qu’homme d’affaire que dans tous les autres compartiments de notre vie partagée entre la musique, la mafia, les gangs et nos familles respectives.

Je n’avais toujours pas vraiment digéré la nouvelle que Ward Fleming était le coupable de l’enlèvement de la petite Cortez – pas plus que le fait qu’il soit, peut-être, encore en vie. J’avais dû prévenir Samantha de la nouvelle en précisant bien qu’on n’entendra certainement plus parler de Fleming pendant un moment étant donné le nombre de balles qu’il s’était pris. Je ne savais pas si c’était assez pour rassurer Sammy – tout comme j’avais du mal à savoir si elle m’en voulait de ne pas avoir donné à Jim l’information comme quoi Ward était en vie au moment où nous avions appris la disparition de la petite Cortez.

J’avais tout de même renforcé la sécurité de la villa – autant que je le pouvais. C’était déjà une façon de rassurer Sammy surtout que, sa mère, vivait maintenant à la villa Ricci… Je n’avais pas eu le choix – Samantha la voulait à la maison parce qu’elle avait peur que Fleming prenne un avion pour aller s’occuper de sa mère. J’aurais trouvé ça absurde si je ne soupçonnais pas ce même Fleming d’être responsable de la mort d’Alice et du reste de sa famille.

Bien entendu, nous avions gardé l’affaire « Fleming » pour nous – ce n’était pas le moment de faire stresser inutilement la mère de Sammy. Il avait suffi de lui dire que Samantha était enceinte que pour qu’elle rapplique sans broncher chez moi. Seulement, la mère de Sammy était une vrai Italienne – ce qui était synonyme de vrai cauchemar pour moi. Mamma mia – on n’arrêtait pas de s’engueuler, elle et moi ! Nous n’étions en phase sur aucun sujet… Parfois, je faisais exprès de ne pas être d’accord – je dois bien l’avouer. Seulement, j’étais certain qu’elle faisait exactement la même chose ! Les chiens ne font vraiment pas des chats – je reconnaissais Sammy dans bien des actes de sa mère.

Nous étions assortis pour la cérémonie, moi et Sammy – même Tony avait des vêtements en phase avec les nôtres et signé Bailey North. C’est Samantha qui avait tenu à ce qu’on prenne ma vile créature de l’Enfer avec nous… J’aurais préféré passer une fête sans le gamin dans nos pattes mais je devais faire certaines concessions depuis que nous étions en couple. Par chance, Tony avait trouvé de quoi s’amuser étant donné que les enfants de Maritza étaient présents aussi – ce qui n’était pas plus mal. On ne l’aura pas dans les pattes tout le temps comme ça !

Jim attendait sa future femme. C’était moi ou il semblait nerveux ? Ce n’était peut-être qu’une impression… Une impression qui me faisait bien sourire – c’était toujours drôle de voir Jim en dehors de sa zone de confort. En tout cas, l’humeur des gens était à la fête. Excepté peut-être celle de la petite Cortez qui était seule dans son coin. Une gamine qui en avait vécu ces derniers temps et qui devait garder des traces de sa tragique expérience.

Pendant l’arrivée de Maritza, j’avais capté le regard de ma secrétaire – qui était accompagnée de son mari – et je lui avais fait un clin d’œil pour lui montrer que Daniele Ricci était bien là et qu’il était bien en forme ! Tout l’assemblée avait été – très vite – au courant de ma bonne humeur quand j’avais, après avoir posé un petit baiser dans le creux du cou de Sammy, sifflé entre mes doigts à l’attention du couple dont les deux représentants était désormais l’un en face de l’autre.

-Vas-y, Amico mio, déchire tout !, dis-je après avoir sifflé et pour avoir, aussi, ma part d’attention.

@ Billy Lighter

Ma mère était avec nous depuis peu et j’étais la femme la plus comblée du monde. Enceinte et fiancée à l’homme de ma vie, mon bonheur ne pouvait être plus complet qu’il ne l’était en ce moment et ce, malgré l’ombre planante d’Edward Fleming.  J’avais décidé de, sans l’oublier complètement, ne pas en faire une fixation et le laisser gagner en vivant dans la paranoïa.

Honnêtement, je crois que c’était la meilleure façon de vivre d’autant plus que Daniele avait mit de côté ses griefs avec son meilleur ami et qu’à eux deux, ils étaient plus fort et sauraient contrer la menace d’Edward Fleming.  D’ailleurs, mon fiancé n’avait pas eu de déployer beaucoup d’arguments pour me ranger de son avis comme quoi, nous ne devions en aucun cas mettre ma mère au courant pour cet homme.  

Je lui en voulais encore un peu cela dit, pour ne pas avoir informé Jimmy que nous avions l’information sur Edward Fleming par rapport à Olivia mais ce qui était fait, était fait. Même si je lui faisais la gueule pendant des semaines, le résultat demeurerait le même. L’important était que la jeune femme avait été retrouvée vivante même si à la regarder en ce moment, je me demandais si une partie d’elle n’était pas morte sous le joug de Fleming.

Bref, l’heure était à la fête en ce jour béni et d’amour.

Daniele et moi étions parfaitement coordonnés dans nos tenues, ensemble et avec celle de Tony, beau comme un cœur dans une création de Bailey North. Il fallait que je lui accorde le talent pour la confection de vêtements pour enfants. C’est tout ce que je voulais bien lui accorder.

La cérémonie allait être très intime. Tout à l’opposé de ce qu’aura l’air notre mariage, a Daniele et moi ! Il avait de grandes ambitions pour faire de notre mariage, l’évènement de l’année pour ne pas dire de la décennie à Los Angeles et j’étais loin de le freiner dans ses ambitions. À ce niveau, je voyais tout aussi grand que lui.

Tony s’amusait avec les enfants de Maritza Cortez. Les petits semblaient bien s’entendre, c’était magnifique à regarder. Je murmurais à Daniele que j’espérais que ce soit toujours ainsi, quand nous aurons notre fille !  Peut-être que Tony ne sera pas trop jaloux de l’arriver de sa petite sœur et qu’il ne nous en fera pas voir de toutes les couleurs comme c’est souvent le cas quand l’aîné perd sa place d’enfant unique.

Ce fut enfin le grand moment.

Celui ou la mariée remonta l’allée au bras de celle que je devinais être la maman de Jimmy. Je ne l’avais jamais rencontré mais la ressemblance parlait d’elle-même. Le moment était parfait, magnifique. On pouvait sentir l’amour vibrant entre le futur marié et sa douce moitié… jusqu’à ce que mon fiancé y mette du sien en sifflant puis en encourageant son très cher ami à tout déchiré.

Je regardais Daniele, les yeux bien ronds autant par la surprise que par mon envie de rigoler.

- Vraiment ? lui chuchotais-je entre deux  gloussement de rire, déchire tout ?

@ Billy Lighter

Ritza arriva à ma hauteur et je pus enfin prendre ses mains dans les mienne pour me plonger dans son regard étrangement bleu pour une latina. C’était peut-être uniquement sur ce gène qui avait fait qu’Olivia me ressemblait autant. Si Maritza avait eu les yeux bruns, peut-être que jamais Olivia ne se serait posé de question car elle aurait ressemblé à ses frère et sœur. Et donc, peut-être qu’elle ne serait jamais venue à Los Angeles pour me retrouver…

Et du coup, Maritza ne serait jamais revenue pour voir la pièce et ce jour que nous vivions aujourd’hui n’aurais jamais eu lieu.

Mais le destin en avait voulu autrement et ce jour était finalement arrivé où je mettais de côté presque tous mes principe pour faire un vrai mariage d’amour. Jamais je n’aurais cru, étant donné ma condition de riche héritier, pouvoir vivre ça.

Mais j’avais eu vitre compris, au retour de Maritza, que j’étais seul décideur de ça… Et que plutôt que de baisser d’une ou deux classes sociales, c’était Maritza que j’allais élever au rang du nôtre.

Elle avait déjà toute la prestance et la beauté qu’il fallait pour ça. Quant au reste, elle l’avait appris à la dure, à mes côté, parfois même au point de la faire douter de mon amour pour elle. J’étais strict, j’étais exigeant. Mais j’étais avant tout fou amoureux d’elle.

Et je voulais la protéger… Et pour qu’elle puisse se protéger elle-même, il fallait qu’elle apprenne et respecte un certain protocole. Qu’elle ait l’air aussi redoutable que moi.

Je ne regardais plus qu’elle, en oubliant la foule réduite des invités tout autour et en oubliant même le prêtre, debout devant nous. Il se racla la gorge et mon attention revint sur lui. Je gardai tout de même une main de Maritza dans la mienne…

Alors commença le long palabre du prêtre qui énonçait tous les engagements que nous prenions en ce jour, tous ces engagements que j’avais fui en 1965 en remballant Maritza à Tijuana parce que j’avais eu peur que les South Panthers s’en prennent à elle.

Quand vint le moment de prendre la parole, je me retournai à nouveau vers Maritza et énonçai mon consentement :

-Moi, Jimmy , je te reçois toi, Maritza comme épouse et je te promets de te rester fidèle, dans le bonheur et dans les épreuves, dans la santé et dans la maladie, pour t’aimer tous les jours de ma vie.

Je souris à Maritza, attendis qu’elle me rende la pareille, puis ce fut le petit Anthony Ricci qui fut mené à nous avec les alliances sur un petit coussin de velours blanc… Je pris l’anneau le plus petit, puis la main de Maritza, et lui glissai la bague au doigt.

@ Billy Lighter

Sans m’en rendre compte, je crois avoir rêvé de ce moment toute ma vie. Je ne veux rien enlever à Enrique avec qui j’ai partagé plusieurs années et avec qui j’ai eu deux enfants merveilleux mais quelque part, je savais que ma place n’était pas auprès de lui et que mon histoire avec Jimmy n’était pas terminée. Seulement, je refusais de le voir, aveuglée par le chagrin et la colère refoulés pendant tellement longtemps.

Tout avait changé et je me tenais en ce moment même devant l’homme de ma vie et nous nous apprêtions à nous dire oui, pour le restant de notre vie.

Rien n’a été facile.

Entre nous, parce que je ne me sentais pas à la hauteur, à sa hauteur, parce que j’ai vécu un moment dans la peur de le décevoir.  Parce qu’il avait placé la barre très haute, trop haute voir inatteignable. Jimmy voulait faire de moi quelqu’un que je ne pensais pas pouvoir être. Je ne sais pas quand tout a changé, si c’est par la peur qu’il a ressentit quand je me suis fait tirer dessus ou si c’est en moi que le plus gros changement s’est opéré à partir de ce tragique tournant dans nos vies.

Peu importe…

Je me tiens devant l’homme que j’aime, fière et heureuse, nos mains entrelacées devant un comité restreint.  

Dans les yeux de Jimmy, j’y retrouve le reflet de notre amour. Notre chemin parcouru et celui à venir. J’y vois le bonheur d’un heureux évènement à venir. Je ne saurai détacher mon regard du sien, même lorsque Daniele Ricci fanfaronne, je n’y prête pas attention.

Le prête prit ensuite la parole et j’écoutais ses mots, importants et solennels.  Mon cœur battait rapidement, d’excitation, c’est certain. Puis il sembla s’arrêter quand Jimmy prit à son tour la parole pour prononcer nos premiers échanges qui confirmeront notre union.  Ce fut ensuite à mon tour de les dire. Il ne s’agissait pas que de les répéter, c’était bien plus que cela. Je chérissais ces promesses, je m’en montrerais digne jusqu’à mon dernier souffle, c’est ce que je voulais que Jimmy ressente.

- Moi,  Maritza , je te reçois toi, Jimmy comme époux et je te promets de te rester fidèle, dans le bonheur et dans les épreuves, dans la santé et dans la maladie, pour t’aimer tous les jours de ma vie.

Dans mon ventre, notre fils témoigna lui aussi de son engagement en donnant quelques petits coups.  Je ne pouvais pas placer ma main, là où je ressentais les mouvements, je restais droite mais je souriais d’avantage en me disant que Jimmy comprendrait.  Je n’en doutais pas le moins du monde.

Le fils de Daniele s’avança en portant nos alliances.  Maximo n’avait pas voulu s’en charger, trop timide, je crois. Jimmy glissa l’anneau à mon doigt et je fis ensuite de même avec son alliance. Le prête récita une prière tout en bénissant l’échange que nous venions de faire.

@ Billy Lighter

Ce qui se déroulait sous mes yeux me plongeait dans d’intenses réflexions.

Rien n’avait de sens à mes yeux, je ne comprenais plus  le monde, ne distinguais plus le vrai du faux. Tout ce que je savais, c’est qu’en dedans de moi, j’avais mal et que même si je me mettais à hurler ici même, en plein cœur de se jardin entouré de ma famille nouveau modèle et de ses proches, personne ne pourrait percevoir réellement la douleur qui me tenaille à chaque respiration.

Je fais de mon mieux, pour rester forte et tenir bon, jusqu’à ce que cette cérémonie prenne fin et que nous passions à la fête, que j’offre mon cadeau à mes parents et que je puisses téléphoner à Jack pour qu’il passe me prendre.  

Maximo et Rosalyn jouent avec le fils du manager Italien, Daniele Ricci. De les voir si insouciants de l’horreur qui sévit en dehors de ces murs me terrifies. Est-ce que quelqu’un va leur dire que les monstres les plus terrifiants ne sont pas ceux qu’ils imaginent ronfler sous leur lit ? Leurs propres parents, ceux en qui ils ont toute leur confiance sont certainement les monstres les plus destructeurs qu’ils devront affronter.  

Mon père a du sang sur les mains. Daniele Ricci en a probablement, lui qui suit mon père dans tout comme son propre ombrage. Je doute que ma mère sache le dixième de ce que je sais sur l’homme qu’elle  s’apprête d’épouser, et je la comprends parfaitement. On ne connait jamais réellement quelqu’un.

Le prêtre prit la parole et mes parents échangèrent leurs vœux tout comme leurs alliances. Ils semblaient vraiment heureux en cet instant précis et malgré toutes les émotions contradictoires que je pouvais ressentir, jamais je n’aurais été assez égoïste que pour troubler leur bonheur.  Je préférais rester là, silencieuse, à regarder mes parents se jurer un amour éternel.

Au fond de moi, je leur souhaite que ce soit vrai, que leur amour perdure au travers les ans. En ce moment, je suis malheureuse, ce n’est pas pour autant que tout le monde doit l’être et que toute les histoires d’amour ne méritent pas leur chance.

Et forcément, je pense à Julian. À notre mariage qui n’a plus aucun sens à mes yeux. Pourtant, ce que je ressens là, tout de suite… j’aimerais qu’il soit là pour qu’il puisse me tenir la main.

@ Billy Lighter

L’entrée de la mariée était traditionnelle mais pas moins très belle à voir. La femme de Jimmy était ravissante et le moment était assez beau que pour me rappeler mon propre mariage avec Sonne avec qui j’échangeai, maintenant, un regard et un sourire. Et si je devais enterrer tous mes fantasmes, je ne devais pas moins me réjouir pour Reed pour qui j’étais sincèrement content.

Une fois que Maritza rejoignis Reed, on entendit Daniele Ricci se manifester à sa façon. Pour une fois qu’il n’était pas au centre de l’attention, ça devait changer ses habitudes ! Mais il trouvait toujours un moyen d’avoir les spots braqués sur lui alors que les stars d’aujourd’hui n’étaient autres que Jimmy et sa toute nouvelle femme.

Je jetai un œil vers Olivia Cortez. Cette dernière avait toujours le visage fermé. Même le bonheur qui transpirait de ses parents n’avait pas l’air de lui redonner le sourire.

Rapidement, le prêtre pris le relais et tout le monde écoutait attentivement chaque parole avant que Jimmy ne prenne le relais pour l’échange de consentement. Maritza récita les mots en réponse à ceux que venait de dire celui qui allait être son mari dans quelques secondes et c’est le petit Anthony Ricci qui s’avança avec ses petites jambes vers les mariés pour leur donné l’alliance. J’étais, quelque part, bien content que James ne marche pas encore parce que ça aurait été un grand moment de stress si c’était lui qui aurait été choisi pour porter les alliances. Par chance il était trop petit. J’étais par contre surpris que le fils de Maritza ne soit pas choisi pour amener l’alliance à sa mère.

Mais ce ne sont que des détails parce que, quelques instants plus tard, les deux mariés s’échangèrent les alliances et je glissai à l’oreille de Sonne :

-Ça me rappelle notre mariage. C’était un grand moment.

Une phrase qui fit que James rouspéta un peu parce que j’avais approché trop près de sa mère. Mes lèvres se pincèrent alors que je regardais mon fils en espérant qu’il n’allait pas se mettre à faire du cinéma.

Mais il sembla se calmé quand j’avais reculé un peu ma figure de celle de Sonne alors que mon regard se posa à nouveau sur les deux mariés du jour.

@ Billy Lighter

Je retenais presque ma respiration quand Maritza Cortez fit son entrée.  La promise de Reed était absolument ravissante dans sa robe. Seulement, pour avoir vu la femme pendant la tournée Nord Américaine,  je ne comprenais pas pourquoi elle n’avait pas choisit de mettre sa silhouette parfaite d’avantage en valeur. Si j’avais un corps aussi parfait que le sien, je ne cacherais les courbes de mes hanches avec autant de tissus.

Contrairement à mon époux qui sembla s’en offusquer, je  ne pu m’empêcher de rigoler quand j’entendis mon patron siffler puis s’exclamer d’encouragement pour son ami de longues dates.  Je posais ma main sur la cuisse d’Axel en le regardant, comme si je voulais dire que le rire n’avait jamais tué personne et avec Daniele Ricci dans l’assistance, il faut s’attendre à tout !

Je repris de mon sérieux ensuite quand le prête commença sa longue allocution, qu’il parlait des liens sacrés du mariage, de la pureté de l’amour et du bonheur de célébrer cette nouvelle union selon les saints préceptes de l’Église.  Le prêtre ensuite, laissa la parole au couple qui se promit l’amour éternel puis eut lieux l’échange des alliances.

C’est à ce moment qu’Axel  me murmura qu’il pensait à notre propre mariage. Un grand moment en effet. Ce fut la première fois que je parlais réellement à Amon et j’étais encore toute chamboulé de ce que j’avais découvert sur Axel. Pour un grand moment, ça en était un, en effet.

Je regardais Axel, lui offris un sourire sincère et j’allais même déposer un baiser sur sa joue mais James m’en empêcha alors qu’il commença à s’agiter. Il détestait plus que tout que son père se tienne trop près de moi, c’était plutôt troublant. Comme s’il avait décidé que je lui appartenais.

- Shhh, James… maman est là…

C’est tout ce que je trouvais de mieux à murmurer à mon fils pour qu’il se calme alors qu’Axel reprenait sa place. Il arrivait que je me sente ainsi prisonnière des impulsions de James, préférant éviter sa colère en repoussant mon mari. James releva la tête et planta son regard bleu et glacé dans le mien, il m’en fit frissonner.

Qu’avions nous fait, Axel et moi, pour mettre au monde un enfant qui nous tiendrait par la peur ? Entre les adultères homosexuel de mon époux, mes propres infidélités avec Amon, la consommation de drogue d’Axel, nous étions peut-être entrain de payer pour nos propres vices.

- Nous aurions dû le laisser à la maison !, murmurais-je a Axel.

@ Billy Lighter

J’avais sifflé à l’encontre du couple au moment où ils s’étaient retrouvés l’un en face de l’autre. J’étais Daniele Ricci – il me fallait ma part d’attention ! J’avais, en même temps, encouragé Jim à tout déchirer. Il me paraissait un peu trop tendu – en tant que meilleur ami, je devais le détendre, n’est-ce pas ? Quoi de mieux pour ça que de rendre les choses un peu moins protocolaires ? J’étais doué pour rendre les choses moins protocolaires.

Sammy m’avait regardé mais bien loin de trouver ça déplacé, elle s’était retenue de rire. J’aimais quand elle prenait une expression surprise – parce que j’aimais la surprendre ! Sammy n’était pas facile à surprendre.

-Oui, il doit tout déchirer ! C’est son mariage après tout, dis-je en faisant un clin d’œil à Samantha.

S’en était suivi une bien trop longue allocution du prêtre – putain, pourquoi fallait-il toujours qu’ils parlent des heures ? C’était une tradition – je sais – d’impliquer un prêtre mais était-il obligé de faire si long ? Tout le monde sait que la partie la plus importante c’était quand le marié embrasse la mariée et que personne, au final, ne se rappellera de toutes les conneries que déblatérait le prêtre.

Jim s’était prêté au jeu et avait dit les mots qu’il fallait au moment où le prêtre lui avait cédé la parole. Maritza lui avait répondu et c’était Tony qui s’était avancé – avec l’aide de Sammy pour qu’il ne dévie pas de sa trajectoire – avec les alliances. Il faisait le fier avec son grand sourire… Il n’avait pas hésité une seule seconde à dire oui quand on lui avait demandé s’il voulait apporter les bagues même s’il n’avait certainement aucune idée de la signification de tout ça. Putain quand je pense que j’avais dû le briefer pour lui expliquer ce qu’il devait faire – causer à un gamin de presque 2 ans n’était pas une putain de sinécure !

Tony était quand même arrivé à ses fins et Sammy l’avait ramené parmi nous après que Jim et Maritza se soient échangés les bagues. Tout le monde était resté silencieux sauf le gamin de ma secrétaire qui faisait des siennes. Pauvre Sonne – ça devait être l’enfer avec quatre mômes.

Je n’avais fait aucun compliment à Tony – j’avais juste mis ma main sur sa tête pour qu’il comprenne que je trouvais qu’il avait relativement bien géré. Samantha lui fera sûrement toute une liste de compliments – ça sera bien assez.

@ Billy Lighter

J’avais sursauté quand mon fiancé s’était mis à siffler à l’intention du couple puis je l’avais regardé autant amusée que surprise.  Il n’y avait que lui qui pouvait se permettre ce genre d’esclandre sans s’attirer les foudres de qui que ce soit, sauf peut-être de la mère du marié mais je ne saurais dire si c’est son air coincée de d’habitude ou celui d’une mère qui mari son fils unique à une femme qui n’est pas de sa classe.

J’ai vu se regard trop souvent sur le visage de ma mère, quand elle regardait Daniele qu’elle ne jugeait pas assez bien pour moi. Pourtant, elle aurait dû se réjouir. Un fils de bonne famille, riche et ambitieux. C’est justement l’aspect monétaire qui déplaisait à mes parents à l’époque. Non pas qu’ils ne se réjouissaient pas que leur fille unique pouvait se retrouver à l’abri du besoin, mais ils craignaient que la facilité dans laquelle avait grandit mon amoureux ne fasse de lui quelqu’un de fainéant qui ne saurait pas retrousser ses manches en cas de besoin.

- C’est probablement la robe de Maritza qu’il arrachera après la soirée !

N’était-ce pas ce que tous jeunes mariés espéraient le plus, la nuit de noces ?  Bon, bien évidement, Jimmy et Maritza s’étaient depuis au minimum 17ans, déjà offert l’un à l’autre mais n’en demeurait pas moins que cette nuit là était plus exceptionnelle que toutes les autres. Elle était leur première en tant que mari et femme !

Le prêtre commença sa longue, trop longue et très ennuyeuse  allocution avant de laisser les futurs époux s’échanger leurs vœux. Je ne pu faire autrement que de regarder Daniele et de lui sourire, en rêvant de ce jour ou nous serons nous aussi mariés.

Ensuite, ce fut le moment de gloire de Tony. Je me levais pour l’accompagner, aussi discrètement que possible,  pour qu’il puisse laisser Jimmy détacher les précieuses alliances. Ce moment fait, Tony et moi retournions à notre place et je le hissais sur mes cuisses et lui murmurais mes félicitations à l’oreille.  Il avait assuré, pour un petit bout d’homme et j’étais fière de sa performance.

- Il a très bien fait ça, dis le lui, au moins, Daniele !

J’avais sermonné mon fiancé en chuchotant.  Je jugeais important qu’il puisse féliciter Tony dans ses succès et l’encourager s’il devait échouer, afin qu’il puisse recommencer en s’améliorant. Mais Daniele était Daniele et il n’était pas facile de sortir de lui une quelconque marque d’affection envers son fils ce qui, parfois, me faisais craindre qu’il puisse être aussi dur avec notre fille.

La cérémonie avançait bien et nous allions enfin avoir droit au baiser du couple.  J’avais posé ma tête contre l’épaule de Daniele et lui avait murmurer un je t’aime des plus sincères.  Comme je serai heureuse le jour où je serai officiellement sa femme !

@ Billy Lighter

J’avais souris quand, derrière moi, j’avais entendu Daniele, mon ami et témoin, siffler à mon attention en disant de tout déchirer. C’était du Ricci tout craché, il ne supportait pas d’être le centre de l’attention alors il fallait qu’il se fasse remarquer.

Quant à tout déchirer, ce fut plutôt l’arrivée de Maritza, magnifique dans sa robe blanche, qui déchirait tout et attira tous les regards sur elle. Jamais il n’y aurait assez de mots pour dire combien elle était magnifique, à mes yeux en tout cas.

Et moi seul, ainsi probablement que ma mère qui la menait à son bras, comprenait pourquoi les hanches pourtant très belles de Maritza n’étaient pas plus mise en valeur. Ah non. Il y avait Daniele aussi, à qui je n’avais pu me retenir de lâcher le morceau sous prétexte que lui avait fait le fanfaron en me disant que Samantha attendait une fille.

Forcément, il avait fallu que je frime, moi aussi… Et d’ailleurs, Maritza avait été la première enceinte. Je crois. Je voulais y croire.

Maritza arrivée à ma hauteur, ce fut au prêtre d’avoir l’attention. Durant son long laïus, je n’eus d’yeux que mon Maritza et ce qu’elle me disait silencieusement était le plus beau des discours. Si elle était nerveuse, ça ne se voyait pas. Je ne voyais dans ses yeux que du bonheur et j’espérais être à la hauteur pour pouvoir voir ce regard plus souvent encore et pas seulement dans les grandes occasions comme celle-ci.

Notre amour avait eu des hauts et des bas, dû au fait que Maritza avait beaucoup de choses à apprendre sur comment fonctionnait non seulement les choses dans ma classe sociale, mais aussi vis-à-vis du gang que je dirigeais. Elle avait appris à la dure et elle me semblait désormais prête à se tenir à mes côtés.

Le laïus pris fin, suivis des consentements. L’échange des alliances fut parfait grâce au petit Anthony Ricci, guidé par Samantha…

Et je pus enfin embrasser la mariée… Un baiser tendre, chaste mais pas trop, trahissant toute la douceur que je vouais à cette femme. Mes mains glissèrent jusqu’au creux de ses reins et nous nous tournâmes ensuite, souriant, vers l’assemblée.

Nos témoins s’avancèrent alors, Daniele pour moi et Olivia pour Maritza… Les deux personnes qui nous étaient les plus proches. Ils signèrent le registre et la musique redémarra pour que nous puissions remonter l’allée en sens inverse sous une pluie de riz sous laquelle nous nous mîmes à courir.

Une fois à l’intérieur de la villa, où de grands buffets étaient prêts à être dévorés, j’embrassai un nouvelle fois Maritza et avant que quiconque ne soit assez prêt pour m’entendre, je lui glissai à l’oreille.

-Je vous aime, Madame Reed.

Oui, car désormais, ma mère n’était plus la seule et l’unique Madame Reed, ce titre revenait maintenant à Maritza. C’était elle qui, à partir de maintenant, allait me représenter aux galas de charités et autres spectacles lorsque je serais incapable de l’y accompagner.

Et accessoirement, s’il s’avérait qu’elle devenait bonne à ça, elle serait aussi, en quelque sorte, la chef des Los Diablos.

Quoi de plus normal pour une latina ?

@ Billy Lighter

Il me semblait que le prêtre parla une éternité avant l’échange de nos vœux, puis encore après, alors que nous en étions à l’échange de nos alliances. J’en avais les mains toutes tremblantes alors que mon aimé glissait l’anneau tout doucement le long de mon doigt. Mes tremblements se calmèrent le temps que j’imitais son geste puis, enfin, le prête nous déclara unis.

Enfin, nous pûmes échanger notre premier baiser en tant que mari et femme. Je l’avais attendu longtemps, ce moment… Dix-sept ans au moins.  Mon cœur battait de bonheur et je souriais, heureuse et amoureuse.

Reconnaissante aussi.

Ensemble, nous remontions l’allée jusqu’à entre dans la villa dont le parfum des fleurs avait été substitué par celui des mets dont regorgeaient les buffets installés pour le plaisir gustatif de nos invités qui commençaient à affluer. Ceux conviés à la cérémonie puis, maintenant, ceux qui venaient pour la fête.

Nous serions beaucoup plus nombreux et déjà, les cadeaux s’accumulaient généreusement sur la table d’honneur prévu à cet effet. J’en aurais des crampes aux mains lorsque je terminerais de rédiger toutes les cartes de remerciements, dans une semaine ou deux…quand nous allions émerger de notre lune de miel.

Jimmy m’embrassa avant de me glisser à l’oreille, une phrase pas si anodine que ça, qui me gonfla de fierté.

- Et moi, je vous aimes, Monsieur mon mari !

Comme il m’était doux de pouvoir l’appeler ainsi, désormais !  

Seulement pour tout de suite, je devais partager mon époux avec nos nombreux invités qui continuaient d’arriver et, à un moment, Jimmy me murmura qu’il allait rejoindre Olivia. Notre fille faisait peine à voir, aussi, bien sûr, je laissais Jimmy aller la retrouver.

Nous aurions tout le reste de notre vie pour s’enlacer et s’aimer.

@ Billy Lighter

Au moins où le couple s’échangea leurs alliances, je glissai un petit mot à Sonne ainsi qu’un regard me rappelant, au même instant, notre propre mariage. Mais ce rapprochement ne plut absolument pas à James qui commença à protester comme si Sonne ne lui appartenait qu’à lui seul. Ce n’était pas la première fois que James avait ce genre d’attitude quand je me rapprochais de sa mère quand il était dans ses bras. Je ne savais pas si c’était une forme de jalousie mais ça n’était jamais arrivé avec Alan, ni même avec nos deux filles.

Le doux regard qu’on s’échangeait avec Sonne dû prendre fin quand elle se mit à essayer de calmer James qui devenait agité. Il n’avait rien dit jusqu’ici mais qu’il se manifeste en pleine cérémonie était un peu gênant.

Mes lèvres se pincèrent mais j’essayai, de l’extérieur, de montrer qu’on gérait la situation. Il fallait garder une façade et éviter de montrer les difficultés qu’on avait avec notre dernier né.

Ma femme murmura qu’on n’aurait pas dû prendre James avec nous. On aurait pu ne pas le prendre mais ça ne l’aurait pas fait de ne pas prendre le filleul de Jimmy à son mariage. Il aurait posé des questions et on aurait dû fournir des mensonges ou, pire, donner la stricte vérité que j’aimerais cacher à Reed jusqu’à-ce qu’on en sache plus. Je murmurai alors en réponse à Sonne :

-On ne pouvait pas Sonne… C’est le filleul de Jimmy. Les gens auraient posés des questions.

C’est ce que je murmurai très bas avant de river, à nouveau, mon regard sur la cérémonie alors que James, depuis que je m’étais écarté un peu de Sonne, s’était calmé pour notre plus grand soulagement.

La cérémonie toucha à sa fin alors que Maritza et Jimmy s’embrassèrent sous les applaudissements des quelques privilégiés. J’affichai un grand sourire en applaudissant avec entrain alors que les témoins s’avancèrent pour signer le registre.

On lança alors du riz quand les mariés remontèrent l’allée pour se diriger à l’intérieur. Je souris alors à Sonne et mis mon bras autour de sa taille avant qu’on ne s’avance, nous aussi, vers l’intérieur de la villa où le buffet, la fête et les autres invités nous attendaient.

@ Billy Lighter

La réaction de James, chaque fois que son père s’approchait trop près de moi à son goût me glaçait le sang. Il grandissait, notre fils et forcément, il deviendrait plus fort et je commençais à craindre des réactions plus fortes et plus violentes.  Je perdais espoir qu’on finisse par trouver un spécialiste capable de nous orienter là dedans. La dernière avec qui j’ai pu prendre un rendez-vous, Docteur Litrell, nous a posé un lapin. Je me suis présentée et son cabinet était fermé et elle n’a jamais daignée retourner un seul de mes appels ensuite.

Désespérée, je murmurais à Axel que nous aurions dû laisser notre fils à la maison mais mon époux rétorqua que nous ne pouvions pas nous présenter ici dans le filleul du marié!

- Nous aurions dû amener Alan, dans ce cas ! Tu crois vraiment que Jimmy aurait fait la différence entre notre aîné et notre plus jeune ?

Je rigolais de ma propre affirmation. Bon, je ne portais pas spécialement Jimmy Reed dans mon cœur mais  je me disais, du moins j’espérais qu’il puisse être en mesure de différencier nos fils, pas comme Daniele qui  n’ait jamais vu voir sa filleule… et ça me désappointe grandement.  Je sais que mon patron n’a pas la petite enfance en odeur de sainteté mais j’espérais qu’il fasse tout de même acte de présence une ou deux fois. Cependant, il prenait la peine de demander de ses nouvelles… à l’occasion… rarement… mais il le faisait… une ou deux fois… plus une que deux mais il l’a fait !

La cérémonie se termina par un magnifique baiser du couple et nous pûmes tous nous lever et les applaudir en lançant des poignées de riz alors qu’ils remontaient l’allée.  J’aurais bien voulu passer James au bras de son père mais il allait nous faire une crise épouvantable.  Je ne pouvais envisager une telle chose alors je dû prendre mon mal en patience, jusqu’à ce que nous gagnions l’intérieur de la villa et que je puisse l’installer dans  une chaise prévue à cette effet, dieu merci l’organisatrice de la soirée avait songé aux convives ayant de touts petits.  Je me dépêchais d’attraper quelques petits fours en m’assurant qu’ils convenaient au régime alimentaire de mon fils et les lui mis sur son plateau pour qu’il puisse s’occuper à manger. Ça fonctionnait étrangement bien, de le nourrir encore et encore…

- Vas voir les gens Axel, je vais rester avec James…  Ne t’en fait pas, ça ira, tant qu’il y a du champagne, je vais m’en sortir !

Je lui fis un clin d’œil et l’embrassais sur la joue.

Avec un peu de chance, quelqu’un viendrait me faire la conversation.

@ Billy Lighter