Aujourd’hui c’est le bon jour ! C’est le jour où je me botte le cul et que je retourne glander aux studios de MTI.  Ouais, glander, parce que je n’ai plus de groupe, plus de manager, plus rien sauf un nom et une réputation et que je compte surfer un temps là-dessus pour me remettre sur les rails.  Doit bien y avoir  des portes ouvertes devant moi que je n’ai pas encore exploré !

Ma situation est légèrement précaire. Je ne mange pas encore dans les ruelles mais  disons que mon réfrigérateur aurait besoin d’être regarni parce que le pot de mayonnaise vide en plein centre fait un peu pitié.  Il faut que je bosse, j’ai besoin de projets pour fonctionner, de musique, ça me manque et je ne peux plus mentir à mes parents plus longtemps, non plus qu’à moi-même alors…

MTI, me voici !

J’ai choisis de me pointer le bout du nez aux studios parce que je risque moins de tomber sur mon ancien manager, je ne voudrais pas lui coller mon poing en pleine figure et lui tacher son beau costard  avec son propre sang ! Ouais, y’a pas qu’avec les filles des Pink Ladies que ça s’est mal terminé ! Avec mon manager aussi !

Il y a du sang nouveau chez MTI, je l’ai appris au travers des branches ! Une femme manager, ça pourrait être plutôt cool ou alors je pourrais tenter ma chance ailleurs. Mais j’ai la flemme de recommencer à 0, de devoir  me faire connaître en solo, putain, j’avais tout et là, je n’ai plus rien, c’est trop injuste !

Ça grouille de partout dans le building ! Il y a de la musique qui vibre au travers de portes ici et là, wow, la création en plein ébullition ! Ça donne envie !  Je vadrouille dans le corridor, j’observe, je refais mes marques. Je reconnais certains roadies, hey ! Je n’étais pas tout le temps dans les vapes non plus j’ai quelques bons souvenir !  Mais il y a de nouveaux visages et je n’aime pas qu’ils me regardent comme si j’étais l’intruse.

- Je t’ai autorisé à me regarder toi ?  J’crois pas alors ouste ! Va voir ailleurs si j’y suis !

Il tourna la tête et continua de passer la serpillère alors que je m’en allais en sens inverse jusqu’à arriver devant une porte et ça me fit sourire.

- Ben tiens ! Il n’y a pas de hasard !

J’ouvris la porte à la volée en m’exclamant :

- OHÉ TOUT LE MONDE AUX ABRIS !! SAV ET STONE SONT LÀ!!!

Combien de bar nous avons écumés en nous écriant de la sorte, comme si nous étions des pirates venu vider les fûts de bières !

Il était là, le sexy batteur, installé derrière sa batterie et tout en sueur.

- Ben merde, c’est comme ça que tu accueil une vieille amie ? Attends, si je me fou à poil tu vas peut-être me reconnaitre !

Je pris les pans de mon t-shirt et fis semblant de l’enlever, je ne le montais que jusqu’au dessus de mon nombril avant de le laisser tomber puis m’avançais vers Howard en rigolant. Ça ne me gênais pas, de toute façon, c’est Howard, quoi, ça fini toujours à poils avec lui, fallait pas jouer les vierges offensées alors, pourquoi il me regarde comme si j’avais la lèpre ?

@ Billy Lighter

Ray venait de claquer la porte… Venait de me dire : « Stone, j’me barre du groupe, j’en ai marre ! ». L’avait dit ça alors que j’étais en pleine sessions de batterie-vodka. Une session de batterie vodka consiste à faire une chanson avant de boire plein de vodka et puis de se remettre à jouer. J’adorais faire ça… Mais Ray, qui est bassiste de The Burning Fire au cas où vous ne le saviez pas, venait de complètement gâcher ma p’tite session tout ça pour me dire qu’il quittait définitivement le groupe…

On venait de retrouver un lead guitariste… Et voilà que notre bassiste se barrait. En cause ? Bah, le lead guitariste. Ok, pas que ça… Mais Zack avait été la goutte qui avait fait déborder le vase. Faut dire qu’il est vachement chiant Zack avait ses commentaires de p’tit péteux diplômé du conservatoire… J’avais dit à Timmy qu’il était pas fait pour rejoindre The Burning Fire.

Mais Timmy, l’en avait fait qu’à sa tête…

Même si… Ouais, Ray nous quittait pas rien qu’à cause du caractère de merde de Zack. Non, le faisait aussi parce qu’il en avait marre de jamais être cité nulle part alors qu’il disait que, sans lui, The Burning Fire était rien. Bof… C’était un bon bassiste. Mais bon, ça voulait pas vraiment dire qu’il est irremplaçable. Et c’est pas ma faute si les médias le citaient jamais… C’est pas moi qui fais les articles.

Bref, l’était parti… Et ça allait encore faire grand bruit. Et, surtout, on allait encore être en stand-by un moment jusqu’à-ce qu’on trouve un bassiste digne de ce nom.

Du coup, tout ça m’avait mis de super mauvais humeur. Surtout contre Zack. C’était un p’tit con, Zack.

J’tapai sur ma batterie un p’tit peu plus fort pour passer mes nerfs. Et, pour bien faire, c’est du Fireworks que j’jouais. Parce qu’au moins, j’savais qu’avec ce groupe, y’aura jamais ce genre de problèmes.

J’tapai en pensant déjà à comment j’allais annoncer ça à Timmy. Ça allait pas être super simple. L’allait encore croire que j’étais fautif dans l’histoire. L’allait pas croire que le problème venait de Zack…

Et en y pensant, ça m’énervait encore plus au point où j’étais à fond concentré sur ma batterie… Tellement concentré que j’pu que sursauter quand quelqu’un entre dans la pièce et cria de se mettre à l’abri parce que Sav et Stone étaient là.

J’arrêtai d’un coup de taper et regardai vers… Ben, Sav… D’un air interloqué.

Sav ?

Ouais, c’était bien Sav.

Qu’est-ce qu’elle faisait là ? J’croyais que son groupe s’était séparé et qu’elle était partie se réfugier dans un couvant. C’était ça non ? Ouais… Mais apparemment, c’était des conneries parce que Savannah était bien là.

Mais j’étais tellement surpris de la voir que j’eus pas le temps de vraiment encore dire quelque chose. Alors quand elle déclara que j’la reconnaitrait p’t-être mieux si elle se foutait à poil en faisant mine de lever son t-shirt, j’pus pas m’empêcher de faire autrement que de me mordre la lèvre.

Ouais… Entre Sav et moi, ça avait toujours été sexe, drogue, vodka et rock n’roll. Mais… Moi, j’étais marié maintenant. J’avais arrêté la drogue aussi… J’fumais plus… Bref, tout ce qu’on faisait à l’époque j’en faisais même plus la moitié.

En fait, c’était un peu triste… Même si j’suis super heureux avec Peyton.

-Sav ? Bah… Qu’est-ce que tu fais là ? J’croyais que tu t’étais convertie et que tu étais partie mener une vie austère dans un couvant. J’crois que c’est ça que les médias ont dit…

Même si j’avais jamais compris cette décision, moi…

Et, enfin, j’finis par esquisser un p’tit sourire.

-J’suis content de te voir. Surtout ici. Tu es venue juste pour moi ou bien t’as des projets en cours ?

J’pouvais pas m’empêcher de la regarder de haut en bas en me remémorant tous nos délires ensemble. Puis, j’pris la bouteille de vodka.

-T’en veux ? Y’en a presque plus mais j’ai d’autres bouteilles. Par contre, j’ai pas de coke… J’en prends plus…

Et dire ça me fit faire une p’tite moue triste.

@ Billy Lighter

Je me retourne parce qu’à la tronche que tire Howard, je suis persuadée qu’un fantôme se trouve derrière moi mais, non. Sauf la porte qui s’est refermée d’elle-même, rien ne s’est passé, pas d’apparition, pas de lévitation, dommage, j’aurais adoré assister à un exorciste !

- Moi ? Chez les nones ? Naaaa ! C’est Kate qui a reçue l’appel de Dieu moi j’ai raccroché direct !

Et je vire mon pouce à l’envers en faisant un bruit avec ma langue et mes lèvres pour exprimer mon dégoût. Ma copine a perdu la tête entre les mains de Dieu et par le fait même, signé l’arrêt de mort de notre groupe.

- Ah ben ouais, évidement, si tu écoutes les merdias ! Alors  si on part de là, toi, tu es mort dans un crash automobile et 6 mois plus tard, d’une pneumonie. C’est dingue, doit plus te rester beaucoup de vie, petit chat !

Je m’avance jusqu’à lui et je me laisse tomber sur ses cuisses, inconfortablement installée parce que le tabouret de sa batterie n’est pas confortable pour deux paires de fesses, on l’a déjà testé.

- Tu as pris du bide ! Bien sûr que je suis là pour toi, mais pas que ! Je veux reprendre ma carrière en main ! Je suis venue  voir si l’appel viendrait d’ici ou si je devais aller faire la pute du côté des manager.

Il avait prit sa bouteille de vodka, il y a des choses comme celles là qui ne changent pas et c’est réconfortant de s’en rendre compte.  Seulement, quand il ajouta qu’il ne touchait plus à la coke, je ne pu faire autrement que de me fendre d’un méga fou rire.

- T’es sérieux ?

Je me levais parce qu’assise sur ses cuisses m’obligeais à me contorsionner un petit peu trop pour le regarder et je voulais qu’il voit parfaitement bien mon air de surprise.

- Et bien ! Elle t’a grave fait perdre la tête, ta petite femme. Moi aussi, je les écoute les merdias, t’sais !

Pourquoi les gens éprouvent ce besoin viscérale de se mettre la corde au cou? C’est un truc que je ne comprendrai jamais.  Je tournais sur moi-même puis allais de gauche à droite, de droite à gauche jusqu’à trouvé la petite réserve d’Ali Baba d’Howard et d’en sortir une bouteille de vodka que je décapsulais et j’en pris une gorgée, question de lui montrer que j’avais toujours une bonne descente.

- Marié, sobre, tu es devenu celui de qui on se moquait il y a de cela pas très longtemps. Il reste quoi du bon vieux Howard d’avant ? Tu sais toujours t’amuser au moins ?

Je donnais une petite tape sur la cymbale qui se lamenta, personne ne touche à Arya, je cherchais ;a voir ce regard allumé chez Howard qui me semblait plutôt bien éteint maintenant, ça m’avait frappé d’ailleurs, en entrant dans la pièce.

@ Billy Lighter

Alors, Sav était pas allé chez les nonnes… C’était Kate qui était allée chez les nonnes. C’était rassurant, finalement. Parce que j’voyais vraiment mal Savannah rejoindre Dieu. Enfin, pas en passant par le couvant, en tout cas.

-Han, tu me rassures.

Et elle avait pas vraiment l’air en accord avec le choix de Kate. Faut dire que c’était un des choix qui avait un peu foutu en l’air son groupe d’après ce que j’avais lu. Mais, j’avais surtout lu un tas de conneries… Enfin, plutôt, pour Savannah, les merdias, comme elle les appelait, disaient toujours un tas de conneries. Que d’après eux, j’serais déjà mort plusieurs fois. J’haussai des épaules.

-Ils ont pas dit que j’étais mort, si ? Bah, j’suis un mort-vivant alors. Non, plus sérieusement, ouais, t’as raison. Ils disent que des conneries.

Ou c’est moi qui lisais mal… Parfois, j’lisais mal. Quoi qu’il en soit, j’étais content de voir que Savannah était bien là et semblait en forme.

Elle se laissa alors tomber sur mes cuisses. Et j’pensais, directement, qu’heureusement que Peyton était pas là. Sinon, j’étais sûr qu’elle aurait déjà fait dégager Sav.

Mais je ne la repoussai pas… Après tout, j’faisais rien de mal. Et elle non plus… Elle était juste heureuse de me voir, c’est tout.

Mais j’fis une moue quand elle déclara que j’avais pris du bide. C’est parce que j’fumais plus… Depuis, j’avais pris quelques kilos. Et j’arrivais pas à m’en débarrasser.

Quant à Savannah, elle voulait reprendre du service. C’était cool. Mais, apparemment, l’avait plus de manager ce qui compliquait les choses. Et, dans ma tête, ça finit, ni une, ni deux… Elle avait besoin d’un groupe ou, au moins, d’une opportunité ? Et moi, j’avais super besoin d’un bassiste.

-Ah ouais ? Ah ben, t’as bien fait de venir ici.

Et avant de lui en dire plus, j’lui proposai un p’tit peu de vodka. C’était tout ce que j’pouvais lui proposer vu que j’touchais plus à la coke et que j’savais que Savannah était une grande consommatrice de coke. Comme moi, avant…

Et elle semblait pas me croire. J’hochai de la tête et répondit avec toute la nonchalance du monde :

-Si. J’suis sérieux.

Savannah se leva alors et disait que ma femme me faisait perdre la tête. Hein ? Peyton ? Nan, c’était pas sa faute cette histoire de coke… Elle, elle m’avait juste fait arrêter la clope parce que… Ben, parce que les médecins l’avaient recommandés. J’haussai des épaules toujours d’un air nonchalant.

-J’avais déjà arrêté la coke avant d’être en couple avec Peyton. C’est mon ex qui m’a fait arrêter. Apolline. T’sais, l’ex-guitariste de mon groupe.

J’étais toujours assis devant Aria alors que Savannah voyageait de gauche à droite jusqu’à trouver ma réserve de vodka. Je la laissai en prendre une alors que j’sirotais toujours la mienne. Elle avait toujours une aussi bonne descente, la p’tite Savannah, et ça me faisait sourire de voir qu’elle avait vraiment pas changé d’un poil.

Mais mon visage devint plus triste quand elle déclara que j’avais fini par devenir comme ceux dont on se moquait. J’soupirai avant de faire la moue.

-Bien sûr que j’sais toujours m’amuser. J’suis le roi de la fiesta. Ça a pas changé ça !

Même si ça faisait super longtemps, en fait, que j’avais plus été à une fête. J’passai la plupart de mes soirées avec Peyton au lit ou devant la télé quand on n’était pas en cours de français… Et, bizarrement, me dire ça me fit un p’tit pincement au cœur. Depuis que j’étais avec Peyton m’a vie avait quand même vachement changé sans que j’m’en rende vraiment compte.

-J’suis toujours l’Howard d’avant…

Même si on sentait bien dans mon ton de voix que j’essayais de m’en convaincre moi-même. Jusqu’à-ce que Savannah touche à Aria me faisant froncer les sourcils.

-Hey ! Touche pas à Aria !

J’avais dit ça… Sans vraiment de motivation en fait… Et j’finis par soupirer.

-Bon, ok… J’fais moins la fête. Mais c’est parce que j’ai un traitement à suivre et tout le bordel. Et que j’suis marié aussi… Mais je m’amuse bien avec Peyton.

Ok, ça manquait cruellement de conviction… Et j’essayais de me chercher des excuses… J’soupirai à nouveau.

-Bon, ok… Ma vie est beaucoup plus calme qu’avant, j’te l’accorde. Mais j’ai deux groupes à faire vivre. Dont un qui arrête pas de perdre ses membres… Ray vient de s’barrer là… Il veut plus jouer pour The Burning Fire, t’imagine, ça ?

Ouais, c’était vraiment naze.

@ Billy Lighter

Tout compte fait, Howard ne me connaissait pas si bien que ça s’il avait pu croire une toute petite minute que j’ai pu m’en aller chez les nonnes !  À chacun ses choix dans la vie, qui suis-je pour critiquer ceux de mon amie, l’important c’est qu’elle soit heureuse même si à cause de ça, notre groupe est passé à la trappe, que je me retrouve devant rien et que la vie a perdu de sa saveur.

- J’en sais rien moi, de ce qu’ils ont dit ou pas dit, je ne les écoutes pas, les merdias !

J’avais mieux à faire dans ma propre vie que pour me préoccuper de celles des autres, même si j’avais capté quelques informations ici et là, parfois, il est difficile de faire la sourde oreille quand on ne parle que de si ou de ça.

Howard n’a plus la même forme qu’avant, je le taquine même sur son petit ventre mou qui lui sert de rembourrure. Ça ne doit pas être inconfortable de le chevaucher avec ce petit mou de ventre pour nous faire rebondir d’avantage.

- Je savais que je ne me trompais pas en venant ici.

De si belles retrouvailles, ça se fête et si Howard est toujours aussi Stonien qu’avant, il doit avoir des bouteilles de planquées, c’est ce que je cherche alors que, de retour sur mes deux pieds, je fouille ici et là avant de trouver la précieuse manne et d’en boire une longue et satisfaisante gorgée avant de secouer la tête de dépit. Mon ami est devenu un Monsieur sérieux, c’est bien triste ! Le mariage ne lui réussit pas mais il clame que ce n’est pas sa femme, mais son ex petite copine, qui lui a fait arrêter la drogue.

- Ouais, je sais qui est Apolline. J’crois qu’elle ne m’aimait pas, pourtant, je ne lui aurais pas fait mal moi ! Elle avait un cul d’enfer ! Ça ne te manque pas, d’ailleurs, tes formes ?  

Je fais bien évidement référence à sa femme aussi formée qu’un cure dent. Mordre dans une paire de fesses pleine, empoigner des seins et les palper comme on le ferait avec de juteux melons, s’amuser à griffer des cuisses généreuses, il n’est pas gâté avec la diva Lola.

- Encore heureuse que tu saches encore t’amuser !  Ce ne doit pas être tous les jours rigolo d’être le Monsieur de Madame.

Il me parle de son traitement, de sa vie qui s’est assagie mais pas encore assez pour ne plus être le même mais plus je l’écoute parler, plus j’entends le Howard responsable qui s’est rangé et moins le Howard qui vie à fond parce qu’il a justement qu’une vie à vivre.

- L’hypothèque, les ordures aux chemins le jeudi soir, le marché de légumes le dimanche matin, et je suis prête à parier que tu fais ton jogging avec le chien tous les matins ! Une petite vie rangée, c’est chouette, tu as la sécurité.

Mais là où son discours devînt plus intéressant, c’est quand il mentionna que son bassiste s’était fait la malle et donc, une opportunité ! Et, oh, hasard, je joue de la basse comme personne en ville ne sait le faire.

- Parles encore, ça m’intéresse. Il va revenir ou pas, Ray ? Parce que j’ai beaucoup de temps libre en ce moment et une basse qui ne demande qu’à se faire caresser la corde sensible.

Je m’approchais encore plus d’Howard et, comme précédemment, me réinstallais sur ses cuisses mais face à lui.

- Tu sais mieux que personne que je peux apporter de belles choses à The Burning Fire.

@ Billy Lighter

Savannah écoutait pas les médias… Ouais, l’avait sûrement raison. Moi, j’achète L.A.People pour faire plaisir à Amon. Non, j’déconne. En fait, ça m’amuse de lire L.A.People. Pas parce que j’aime rire du malheur des autres mais parce que, parfois, ben, les stars, comme moi, font des choses bizarres et que quand les médias en parle, ben, c’est drôle.

Bref, du coup, j’étais content que Sav soit pas au couvant mais en face de moi et en recherche, visiblement, d’un projet ou l’autre. J’avais une p’tite idée derrière la tête mais j’lui en parlai pas tout de suite préférant, avant, prendre de ses nouvelles.

Elle tarda pas à trouver la vodka avant que la conversation tourne sur le fait que j’prenais plus de drogue. C’était à cause d’Apolline que j’en prenais plus… Et avec tout ce qu’il m’était arrivé depuis, ben, j’avais jamais replongé. Ce qui était positif, non ? Ouais, j’supposai que c’était bien.

Savannah savait qui était Apolline… Mais, apparemment, mon ex l’aimait pas trop, j’savais pas trop pourquoi. Même si Savannah se la serait bien tapé, apparemment… Ouais… Ça aurait sûrement plu à Apolline… Enfin, si on oublie le fait que c’était pas le grand amour entre les deux filles. Et j’haussai les épaules quand elle me demanda si les formes d’Apolline me manquaient pas. C’est clair qu’entre Apolline et Peyton, c’était le jour et la nuit sur tous les niveaux. Physiquement compris.

-Oh, t’sais… Moi, j’ai des goûts variés. Formes. Pas de formes. Blonde. Rousse. Brune… Toutes les couleurs possibles. Donc, non, ça me manque pas vraiment. Peyton me donne tout ce qu’il me faut.

Ça, c’était clair. J’avais pas à me plaindre avec Peyton.

Mais quand Savannah demanda si j’savais encore m’amuser, j’répondis du tac au tac que j’savais toujours le faire. J’le faisais moins souvent mais ça voulait rien dire.

Ça sembla rassurer Savannah même si elle disait que ça devait pas être rigolo tous les jours d’être en couple avec Peyton. J’haussai les épaules.

-Si, c’est cool. Sinon, j’serais pas marié avec… Puis, elle me laisse faire la fête.

Enfin… Avec elle, quoi… Et… Pas aussi souvent qu’avant… Et… Bref, j’dus quand même avouer que ma vie avait quand même changé en mettant en cause mon traitement et tout et tout. Et Savannah aggrava le tableau en parlant de l’hypothèque, du marché et tout et tout. Bref, tous des trucs que faisaient les couples rangés… Et, j’savais pas pourquoi, mais ça me fila un peu la nausée de penser à tout ça… Et ce qui me rassurait c’est que j’en étais pas là. J’fis une moue.

-Non quand même pas ! J’ai un chien mais j’fais pas mon jogging avec. J’fais pas de jogging, d’ailleurs… Et encore moins le matin. J’dors le matin. J’reste une rockstar quand même…

Ou j’essayais de m’en convaincre… Mais Savannah me foutait de plus en plus le doute. Une doute que j’tentai de faire disparaitre en changement de conversation et en parlant de Ray. Et c’est comme si Savannah avait lu dans mes pensées parce qu’elle déclara, justement, qu’elle jouait très bien de la basse, chose que j’savais. C’était ça aussi, mon idée, quand elle avait déclaré plus tôt qu’elle cherchait un projet.

Du coup, j’retrouvai mon sourire.

-Ouais, j’pense que Ray est vraiment parti pour de bon. J’crois qu’il reviendra jamais.

C’était ce qu’il avait laissé entendre, en tout cas.

Et Savannah s’installa à nouveau sur mes cuisses. Mais, cette fois, je passai mes bras, instinctivement, autour de sa taille alors qu’elle disait qu’elle pouvait apporter beaucoup de bonnes choses à The Burning Fire. J’souris.

-J’sais. J’le crois aussi… Et j’ai pas du tout envie de repasser par la case casting pour trouver un bassiste. Alors, j’t’engage. Même si j’suis pas manager, j’m’en fous. J’te veux toi comme bassiste et personne d’autre.

Ouais, j’avais la flemme d’aller chercher plus loin. Puis, j’savais que Savannah est hyper douée et qu’elle connait déjà beaucoup de chansons de mon groupe. Sans compter qu’elle pourra facilement d’adapter à notre style.

-J’suis sûr que Timmy voudra bien… L’en a marre aussi de devoir tout le temps remplacer les membres du groupe.

J’la fixai toujours en souriant.

-Mais faudra faire gaffe à Zack. C’est notre nouveau lead guitariste. Celui qui remplace Apolline. Il sort du conservatoire et se prendre pas pour de la merde… L’arrête pas d’imposer ses idées de p’tit pète cul. Mais toi et moi, on pourra imposer facilement les nôtres, j’pense.

Ouais, on allait s’amuser j’pense.

@ Billy Lighter

Le concept d’engagement était quelque chose, pour moi, de très abstrait, de mal défini et auquel je ne me sentais pas prête ni maintenant, ni jamais, d’adhérer. Même avec Howard, fut une époque ou nous nous moquions bien des gens qui se passaient la corde au cou en se disant que le mariage était la première cause des divorces et le voilà à nouveau les deux pieds dedans, jusqu’au cou, c’était le cas de le dire. Je pensais qu’il avait eu sa leçon avec Apolline, leur couple avait été ponctué de hauts et de bas, de ce que j’en savais, plus de bas que de hauts et il avait fini par imploser, la guitariste avait même quitté le groupe.

Seulement, je trouvais que la marche était grande entre Apolline et Lola, la reine des divas du monde de la musique, et pas nivelée vers le haut. Apolline avait du mordant, des formes qui donnaient envie d’elle, je lui voyais un petit quelque chose de piquant, alors que du côté de la diva, c’était un peu comme la route 69; longue et ennuyeuse, ne vous laissez pas berner par le numéro.

- Alors bonheur et longue vie à vous deux ! Si tu y trouve ton compte, c’est l’important.

N’empêche que je l’imaginais mal vivre sa vie comme avant, en profiter avec l’insouciance d’un débutant, la dextérité d’un expert. J’imaginais que sa femme ne devait pas le laisser flirter et consommer son flirt, mon petit doigt me disait que Madame Stone devait être très territorial, une impression comme ça.

- Super alors, elle ne verra pas d’inconvénient à ce que je t’emprunte faire la tournée des Grands Ducs ce soir, dans ce cas !

Il avait quand même droit à avoir des amies ? Peut-être pas d'amitié avecBénéfices mais de sortir prendre un verre, c'était interdit par les règles sacrées du mariage? J’aimais bien l’étriver un peu, c’était drôle de le voir se renfrogner, comme s’il absorbait le choc de sa nouvelle réalité.

- Sans dec’ tu as un chien ! Et sois honnête, tu dois quand même mettre tes ordures sur le trottoir, donc, mon point se défend bien, tu es entré dans le club sélect des Monsieur de banlieue !

Installée sur ses cuisses, face à lui, il était temps de parler des choses sérieuses. Ray était partit, ça me mit bien évidement tout de suite la puce à l’oreille, l’opportunité était là, je devais sauter à deux pieds dessus. Et ça tombait bien parce qu’Howard me voulait moi et personne d’autre.

- Mmmmh ça sonne si doux à mon oreille venant de ta bouche !

Le seul bémol était son manager, même si d’après Howard il n’aurait aucune difficulté à faire passer la pilule, mon style ne collait pas à la réputation du manager mais s’il tenait la route avec celui d’Howard, il pouvait bien faire avec le mien ? Après tout, tant qu’on lui remplissait les poches avec notre talent, c’était pas la peine de se prendre la tête d’avantage.

- Je connais bien David et Nathan… J’ai de bons souvenirs avec eux, ils ont peut-être les mêmes…

Je ne pouvais jurer de rien, je n’ai pas encore trouvé le moyen d’entrer dans la tête des gens mais je ne voyais pas comment on ne pouvait pas m’aimer.

- T’inquiète, les p’tits pète cul comme ton Zach, je les écrase avec mon petit doigt.

C’était juste parfait, le timing parfait et j’enlaçais Howard parce que j’étais heureuse et que j’avais besoin de témoigner ma joie, entre ami, il n’y a pas de mal à ça.

- Bon aller, montre moi comment tu sais encore te servir de tes baguettes, je branche ma basse et on s’improvise un petit truc sympa question de faire vibrer les murs et montrer à tout le monde que toi et moi c’est explosif !

@ Billy Lighter

Sav dénigrait un p’tit peu le physique de Peyton. Mais moi, j’la trouvais super jolie et j’avais pas besoin d’une fille ait plein de formes pour y trouver mon compte. Puis, Peyton était super douée au lit. Savannah devrait pas se fier aux apparences.

Et si Sav nous souhaitait le plus grand des bonheurs à moi et Peyton, j’entendais bien, dans sa voix, qu’elle croyait pas une seule seconde à la réussite de notre mariage. Plein de gens y croyaient pas. Mais c’était plein de gens qui se trompaient.

-Merci.

Et puis, être en couple avec Peyton voulait pas dire que j’pouvais plus faire la fête. Enfin, si… Enfin, non… Enfin, pas comme avant mais je peux le faire quand même. Mais quand Savannah disais que, du coup, Peyton verrais pas d’inconvénients à ce que moi et Sav on fasse la tournée des bars, j’étais pas vraiment certain qu’elle soit d’accord. Parce que j’voyais mal Peyton accepter que j’fasse la tournée des bars avec une fille autre qu’elle… Ou alors, elle demandera à venir avec… Mais, pour pas voir l’air d’un con qui s’dégonfle, j’souris à Sav.

-Ouais, elle verra pas d’inconvénient à ça. On fera ça quand tu veux.

Et puis, quand elle me parla de tous les aspects d’une vie rangée, j’me défendis un p’tit peu en disant que j’en étais pas encore là… Sauf pour le chien… Le chien, j’l’avais. Mais plein de rockstars ont des chiens… Ça voulait rien dire. Mais Savannah tenait ça position ce qui me fit faire la moue.

-J’suis pas un de ces types de banlieue, Sav… J’suis une rockstar. C’est vraiment pas la même chose. J’suis plus riche qu’un type de banlieue et j’fais plus la fête qu’un type de banlieue.

J’laissai, ensuite, Savannah reprendre place sur mes cuisses. J’vins même l’enlacer un p’tit peu alors qu’on parla de choses plus sérieuses. Ray était parti et j’voyais bien Savannah prendre sa place ce qui semblait beaucoup lui plaire. Y’aurais qu’à convaincre Timmy, ce qui sera pas trop difficile, j’crois. Puis, il me devait bien ça vu qu’il avait engagé Zack…

Puis, Savannah connaissait déjà Nathan et David. Ce qui était déjà un bon point. J’souris.

-Qui aurait des mauvais souvenirs de toi, Sav ?

Moi, j’avais que des bons souvenirs avec elle. De très bons souvenirs.

Et pour Zack, elle déclara qu’elle l’écrasera avec son p’tit doigt. J’rigolai. On moins on sera au moins deux contre lui.

-On l’écrasera à deux. Tu verras, il te tapera vite sur les nerfs.

Savannah m’enlaça alors et je la laissai faire avant qu’elle ne propose qu’on se fasse un p’tit morceau. Voir ce qu’on pourrait improviser à nous deux.

-Ouais, on s’fait ça.

Je la laissai quitter mes genoux pour aller chercher sa basse et la brancher. Après ça, j’lui fis un p’tit clin d’œil avant de donner le ton et de balancer un rythme auquel se colla directement Savannah. Y’avait aucun instrument qui lui résistait. Et j’me rappelais à quel point c’était fun de jouer avec elle.

Notre rythme donnait du punch et après s’être amusé pendant un p’tit temps, on arrêta alors que j’étais un rien essoufflé mais à ce point content que j’avais un sourire aux lèvres.

-C’était pas mal ! Faudra qu’on se refasse ça et l’enregistrer pour montrer à Timmy. J’suis sûr qu’il hésitera pas à approuver ta présence quand il aura entendu ça. T’en dis quoi ?

Moi, j’étais sûr que, cette fois, The Burning Fire allait faire l’unanimité.

@ Billy Lighter

Je l’avoue, je ne crois pas au couple que forme Howard et sa Diva pour la seule et simple raison que ça n’est pas Howard que de se conforter dans un moule pré fabriqué selon les standards endoctrinés par la société d’aujourd’hui.  Cependant, les gens changent, ils évoluent, Howard devait avoir besoin de sécurité et, il est clair qu’avec une femme qui  engrange les millions tous les ans, il l’a trouvé, sa sécurité ! C’était bien joué !

- On fait ça ce soir, tiens ! Pourquoi attendre ? Nous avons tant de temps à rattraper !

Quelque chose me disais que ce ne serait pas aussi simple pour Howard qu’il le prétendait de s’éclipser toute une soirée sans avoir de comptes à rendre à sa femme mais je ne voulais pas non plus le voir se diminuer aux yeux de sa femmes alors… je ne relevais pas l’incertitude qui masquait son visage.

- Mais tu avais certainement un truc de prévu alors… bah fais moi signe quand tu seras libre !

Je ne vivais pas la vie de balieue, je n’en disais que ce que je pensais en savoir et encore là, Howard se défendit alors je levais les mains en l’air, en signe de soumission, je n’allais pas l’étriver d’avantage, le pauvre ! Il se débattait comme un diable dans l’eau bénite à me convaincre, ou se convaincre qu’il  vivait la même vie d’avant… avec un chien en prime.

Assise sur les cuisses d’Howard, j’entrevoyais mon avenir musical de plus belle façon.  Il y avait un poste a combler au sein de The Burning Fire et, ça tombe bien, je me cherchais justement de quoi boucler mes fins de mois !

Le petit nouveau était source de discorde avec ses notions toutes fraiches acquises au conservatoire de musique.

- Elle est passé où l’époque ou tu te prenais une guitare, tu grattais les cordes pour apprendre par toi même et tout déchirer ?!  Ils vont tous apprendre leurs gammes à l’école mais ils oublient le plus important, le rock n roll baby !

Je ne doute pas une seconde que je saurai faire en sorte que le petite nouveau, Zach, se pli a mes exigences…enfin, celles de The Burning Fire. Howard et moi ensemble nous ferons la pluie et le beau temps et avec Nathan et David en plus, l’avenir s’annonce prometteur !

Ensuite, je pris ma basse et Howard s’installa à la batterie et nous fîmes, ensemble, un truc immense, parfait, jouissif à l’extrême ! À chaque note, je frissonnais ! Ce fut presque cruel quand la dernière note se fit entendre.

- On enregistre quand tu veux et tu verras, ils vont tous tomber sur le cul quand ils vont entendre ce que nous sommes capables de faire toi et moi, des putains de symphonie !

J’étais enthousiaste comme rarement je l’ai été, excitée au possible par la perspective de reprendre du service au sein d’un groupe qui roule sa bosse depuis longtemps déjà mais surtout, de retrouver Howard.

@ Billy Lighter