C’était le grand jour ! Celui où on allait voir si la simple volonté de Daniele Ricci permettait de faire balancer en sa faveur le hasard. Parce qu’il n’y avait pas de truc scientifique pour choisir le sexe de l’enfant qu’on allait avoir avec Sammy… Je ne devais que compter sur le fait que le destin ne voudra pas contredire le grand Daniele Ricci – parce que j’étais sûr que le destin avait peur de moi !

Moi et Samantha avions embarqués dans la voiture direction l’hôpital. Elle avait rendez-vous pour l’échographie qui décidera de l’avenir de la lignée Ricci. Dans tous les cas, j’aurais un héritier légitime mais – ce n’était plus un secret – j’avais très envie que ça soit une héritière. Une petite Daniela Ricci ! Je prenais la nouvelle de sa naissance avec bien plus d’enthousiasme que quand j’avais dû accueillir dans ma famille Tony. Il faut dire que Daniela avait été voulue autant par moi que par Sammy – preuve était que j’étais vraiment amoureux de Samantha.

-Ça sera une fille, répétais-je pour la millième fois depuis hier.

Je roulais très vite – c’était une habitude. Cela quand bien même je savais qu’aller plus vite ne fera pas que le rendez-vous soit avancé. Quoi que, j’étais Daniele Ricci – je pouvais peut-être nous faire passer en avance…

-Putain, si c’est un garçon, il faudra refaire toute la décoration de la chambre…, dis-je en continuant de rouler.

Moui – nous avions déjà pris les devants. On avait déjà décoré une partie de la chambre dans des goûts féminins. J’avais insisté comme si je voulais donner un coup de pouce au destin. C’était que je voulais vraiment que ça soit une fille ! Au point que je n’osais même pas penser à la possibilité que ça soit un garçon.

Je savais que Samantha – elle – elle aura la même sensation que ça soit l’un ou l’autre. Elle n’avait, à la base, aucune préférence. Moi, comme garçon, j’avais bien assez de Tony !

Seulement, je devais bien me dire qu’il y avait une possibilité que les choses ne tournent pas comme je le voulais. C’était un peu ma hantise des derniers jours. Parce que si ce n’était pas une fille, il n’y avait pas que mon envie d’en avoir une qui allait être mise à mal mais aussi ma fierté personnelle !

J’avais crié sur tous les toits que j’allais avoir une fille. A Jim  et aux North notamment ! Alors, il fallait que ça en soit une ! Il fallait que j’aie raison !

-Qu’est-ce qu’on fait, amore mio, si c’est un garçon ?, demandais-je sincèrement à Samantha.

Moui, on approchait de l’hôpital alors le stress du résultat final commençait à sérieusement se faire sentir !

@ Billy Lighter

Je n’avais pas dormis de la nuit ! J’étais à la fois trop nerveuse et excité par cette première rencontre informelle entre moi, Daniele et notre bébé qui grandissait tranquillement dans mon ventre. J’étais inquiète, comme je l’avais été à ma première grossesse, qu’on m’anonce une mauvaise nouvelle mais je faisais encore assez confiance en la vie pour me convaincre que tout irait bien. Après tout, cet enfant là avait du Mancini et du Ricci dans le nez !

Erik m’avait servit un léger petit déjeuner qu’il avait par contre accompagné d’un très, vraiment très grand verre d’eau.  Je détestais devoir boire autant, sachant que je devrais me retenir jusqu’à après l’échographie, laquelle devait être faite avec une vessie pleine.

Daniele ne cessait de répéter que ce serait une fille. Il en était convaincu à un point tel que je m’attendais à ce qu’il fasse un dénie de paternité si le médecin devait nous annoncer que nous attendions un garçon. J’avais cependant, aussi l’impression de porter une fille, mes fringales penchaient pour le sucré alors qu’à ma première grossesse, j’ajoutais du sel à tout ce que je consommais.  Et puis mon ventre était devenu beaucoup plus rond, beaucoup plus vite, on pourrait croire que j’étais plus avancé que Maritza Reed, elle qui avait réussi à dissimuler son ventre dans sa robe ! Tout le monde n’y avait vu que du feu, à l’exception de ceux qui étaient au courant qu’elle avait un polichinelle dans le tiroir.

En route vers l’hôpital, Daniele roulait très vite et je me retenais à la poignée de la portière.

- Ralentis, Daniele ! J’ai envie de pipi et chaque virage un peu brusque risque de me faire uriner sur le siège !

Je ne rigolais pas ! C’était une véritable torture que de devoir me retenir et essayer de ne pas trop y penser mais la conduite automobile de mon tendre me mettait à l’épreuve.  Ce fut donc un grand soulagement lorsqu’il se gara tout près de l’entrée de l’hôpital.

- Je crois qu’il y a pire que la décoration de la chambre, amore mio.

Déjà, il ne supporterait pas de devoir avouer s’être trompé et devoir affronter les regards moqueurs si en plus il devait refaire une décoration de chambre avec tous les coûts que cela entraînerait, non, il ne s’en remettrait certainement pas !

Mais nous allions bientôt le savoir !

Je glissais ma main dans la sienne après être sortit de la voiture et que nous faisions les quelques pas nous séparant de l’entrée. Je voyais bien sur son visage qu’il angoissait à mort à l’idée de se faire dire que sa petite princesse chérie était en fait un prince.

- Et bien, si c’est un garçon, nous l’appellerons Daniele et nous verrons si les Reed forment un couple ouvert d’esprit !

Je m’esclaffais mais je savais le moment mal choisis pour faire de l’humour, surtout concernant l’union de Julius Rachel Reed et de Daniele, pas de ’’a’’ Ricci !

- Si c’est un garçon, amore mio, nous recommencerons jusqu’à avoir notre fille tant souhaité, mais je suis certaine que c’est déjà gagné, je le sens… Le hasard peut déjoué l’impression d’un père mais pas l’instinct d’une mère !

Je m’avançais beaucoup, au risque de voir la déception de Daniele me retomber dessus si on nous annonçait la venue d’un héritier masculin. Mais l’important, n’était-il pas que notre enfant soit en santé ?

Je m’annonçais à l’accueil de la maternité et on nous fit passer dans une petite salle d’attente avec un petit questionnaire à remplir sur mon état de santé des dernières semaines. Hormis que je mangeais pour cinq, que mes émotions étaient en montagnes russes me faisant pleurer ou rigoler, mais plus souvent pleureur que rigoler, que mes nausées, malheureusement, n’allaient pas en diminuant et que j’avais d’horribles crampes dans les mollets la nuit ce qui me forçait à demander ( ou exiger selon le point de vu) à Daniele qu’il me les masses et que je rêvais souvent que je donnais naissance à une bouteille de whisky, tout allait bien dans le meilleur des mondes !

- Samantha Mancini ?

Je me levais d’un bon, surprenant alors que j’avais l’agilité d’une guenon depuis que mon ventre avait décidé de triplé de volume dans les dernières semaines.

- Vous êtes prêtes ?

- Plus que prête ! Nous attendions ce moment avec impatience !

@ Billy Lighter

Je roulais vite ce qui ne plaisait pas forcément à Sammy. Elle avait sérieusement envie de pisser et menaçait de ruiner le siège de ma voiture de sport. Elle me disait de ralentir et j’étais tiraillé entre le fait de rendre le voyage de Sammy plus confortable et celui d’arriver à l’hôpital à toute vitesse – le choix était très difficile !!!

-Désolé, amore mio, dis-je en ralentissant un tout petit peu.

J’avais tellement envie que le dénouement de cette visite soit en ma faveur. Seulement, plus on avançait plus mes certitudes de Ricci se voyaient être ébranlées. Tout ça s’entendait dans les commentaires que je faisais – sur la chambre, par exemple. Putain, elle était peinte en rose ! Du rose, ce n’était pas recommandé pour un petit garçon !

Seulement, Sammy n’avait pas tort – il y avait pire que la déco de la chambre.

-Moui, c’est vrai. Une déco, ça se change, dis-je songeur.

Par contre, devoir dire à tous que le grand Daniele Ricci s’était trompé aura plus d’impact ! Je ne voulais pas avoir tort. Imaginez la tête de Reed si jamais il a le fils qu’il voulait tant et moi que je me sois trompé ! Ça serait catastrophique pour mon ego !

Putain, je n’osais pas imaginer ce qui arrivera si jamais notre progéniture s’avérait être un garçon. Il n’y avait que Sammy que ça n’ébranlerait pas. Elle arrivait même à faire de l’humour.

-Mouais, je crois que si c’est un garçon, c’est moi qui ne serais pas ouvert d’esprit, dis-je en faisant la moue.

J’avais tellement imaginé notre enfant comme étant une fille que la possibilité qu’il en soit autrement me faisait fulminer. Si c’était un garçon, qu’allions nous faire ? Samantha avait une réponse – une réponse qui lui convenait parfaitement. Si jamais c’était un garçon, elle trouvera – par là – le moyen d’en avoir d’autre. Je reconnaissais là ma Samantha.

-Le pire c’est que je la veux cette fille et que je serais prêt à entrer dans ton petit jeu, dis-je en faisant la moue. Mais j’espère que ton instinct sera le bon parce que je compte bien que ça soit une fille du premier coup !

Moui, l’idée d’avoir une marmaille de petit Ricci ne m’intéressait guère – deux c’était largement suffisant !

Nous étions arrivé à l’hôpital et Samantha avait dû répondre à un questionnaire pour commencer – c’était la première étape. Après ça Samantha avait été appelée et nous avions suivi l’infirmière jusqu’au cabinet du gynécologue. Putain, plus on approchait du moment fatidique, plus j’étais intenable !

Samantha avait dû se changer et était passée par quelques questions du gynécologue avant qu’il ne mette son drôle d’appareil sur son ventre. Il était temps ! Je n’en pouvais plus !

-Alors, c’est une fille ?, demandais-je complètement impatient.

Le gynécologue m’avait regardé d’un drôle d’air.

-Attendez, Monsieur Ricci. Je viens à peine de commencer…, dit-il visiblement surpris de mon impatience.

C’était normal d’être impatient – je voulais savoir !

Il avait cherché un petit moment avant de trouver le bébé.

-Ah le voici. Regardez, il bouge bien !, dit-il heureux de sa découverte.

Putain, tu vas me dire si c’est une fille ou un garçon ?!

-Par chance, il est tourné du bon côté. Nous pouvons voir que… Oh ! On dirait bien que vous attendez une petite fille, Mademoiselle Mancini ! Regardez, dit-il en montrant le petit écran où on voyait une drôle de masse noire et blanche.

Une fille ? Comment a-t-il vu ça, putain ?

-Putain ? Comment vous voyez ça ?, demandais-je en regardant l’écran. Je vois à peine que c’est un bébé…

Le médecin ne décrochait pas de l’écran.

-Si je vous assure, dit-il convaincu.

Putain – une fille ! J’avais raison !

-T’as entendu, amore mio ?, dis-je tout heureux. On a une fille ! J’avais raison ! Je te l’avais dit que même le destin ne voudrait pas me contredire !

@ Billy Lighter

Daniele avait légèrement, très légèrement diminué la vitesse de croisière. J’appréciais la tentative dans l’effort et ne lui en tenu pas rigueur, après tout, j’avais tout aussi hâte que lui de savoir ce qui se cachait dans mon ventre. À force, j’avais moi aussi adhéré à l’idée que je portais une fille au point où j’y voyais tous les signes comme la façon dont mon ventre se formait, mes envies gourmandes qui différaient de ma première grossesse et tant d’autre chose. Je me fiais surtout à l’instinct. La première fois, j’étais convaincu porter un garçon et j’avais donné naissance à un fils. Cette fois, j’avais la forte impression qu’il s’agissait d’une fille alors, tous les espoirs étaient permis, non ?

La déception allait être au rendez-vous si le médecin nous annonçait que c’était un garçon, mais dans mon camp, elle ne durerait que le temps d’un battement de paupière. Je voulais d’abord et avant tout un bébé en santé alors que Daniele, lui, avait déjà fait décorer la chambre dans les tons de rose et se pavanait ici et là clamant haut et fort à qui voulait encore en entendre parler, qu’il allait avoir une fille.  C’était à ce niveau que la déception lui ferait le plus mal. Devoir affronter les regards des gens à qui il avait parlé de sa princesse Daniela alors que, tout compte fait, personne ne se moquerait de lui, sauf peut-être Jimmy Reed s’il devait lui, avoir le fils qu’il espère tant.

J’avais voulu d’abord le taquiner en disant que si nous devions avoir un garçon, le couple Reed devrait se montrer ouvert d’esprit puisque nous avions imaginé nos progénitures s’unir dans le futur et former le couple le plus influent de Los Angeles.  Je m’étais reprise, ensuite, en disant que si nous avions un fils, nous devrions recommencer jusqu’à l’avoir, notre fille, voilà tout ! je n’avais jamais caché à Daniele mon envie d’avoir une belle et grande famille.

- Quoi qu’il arrive, amore mio, notre enfant sera parfait, parce qu’il aura de nous deux en lui, c’est tout ce qui compte.

Je voulais le flatter dans le bon sens, le temps qu’il reprenne un peu de sa contenance, jusqu’à ce qu’on mette un terme a ce suspense intenable.

À l’hôpital, j’avais dû commencer par remplir la fiche de questions et ça me rendais dingue ! La concentration n’y était pas du tout avec cette envie de plus en plus pressante, j’aurais pu tout aussi bien remplir ça après, non ?  Il semblerait que non. Je remplissais tous les espaces blancs avant de remettre la feuille à l’infirmière au poste d’accueil qui me remit ensuite une jaquette d’hôpital puis je fus accueillie par le médecin.

Enfin !

À peine étais-je allongée sur la table d’examen que Daniele demanda s’il s’agissait d’une fille et si ça sembla surprendre le médecin, moi, je m’esclaffais avant de lui faire une paire d’yeux !

- Ne me fais pas rire ! J’ai la vessie trop pleine pour ça !

Le médecin appliqua un gel horriblement froid sur mon ventre avant de faire bouger sa petite machine jusqu’à trouver notre bébé qui bougeait vraiment beaucoup.

- Il bouge tout le temps ! Il commence même déjà à écouter mes nuits à force !

C’était très bon signe, notre enfant était vigoureux !

Puis, enfin, la révélation tant attendu arriva ! Nous attentions une fille, notre petite Daniela se portait bien et se développait  correctement dans mon ventre. Je ne pu retenir une larme de joie alors que Daniele lui, fronçait des sourcils en plissant des yeux comme s’il cherchait à discerné sur l’écran ce qui pouvait faire dire au médecin que nous attendions une fille.

- Une petite fille, Daniele !

Je ne pouvais pas détourner mon regard de l’écran, notre bébé, même si je ne comprenais rien à ce que je voyais était là, je pouvais le voir, j’en étais déjà amoureuse.

- Tu avais raison, amore mio ! Tu vas devoir acheter des cigares C’est une fille et les distribuer à toutes tes connaissances !

Je tournais la tête pour regarder Daniele. Notre souhait le plus cher venait d’être exhaussé, nous ne pouvions être plus heureux quoi que…

- Je peux aller faire pipi, maintenant ?

Le médecin ricana et, avant de m’en donner l’autorisation, termina mon échographie en prenant les quelques mesures restantes pour s’assurer que notre fille se développait à bon rythme et quand ce fut fait, je pu me lever et me diriger en toute urgence vers la toilette la plus proche. J’en entendis des anges chanter, tant le soulagement fut satisfaisant.  Je rejoignis ensuite Daniele et le médecin qui donnait quelques recommandations d’usages, surtout en ce qui concernait mais nausées toujours aussi présente. Ce fut quand je lui parlais des crampes que j’avais qu’il se pencha légèrement vers l’avant et nous recommanda…

- L’abstinence partielle ?

- Oui, la diminution de vos rapports intimes soulagera vos crampes et, si jamais cela ne diminue pas, vous devrez songer à une abstinence complète jusqu’à la naissance de votre fille.

Une abstinence partielle, ça voulait dire quoi concrètement ?  Ne plus le faire qu’au moment ù nous allions au lit ? Nous oublions les collations surprises à tout moment de la journée ? S’il y avait bien quelque chose qui n’avait pas diminué avec ma grossesse, c’était bien ma libido qui, au contraire, avait explosé ! Je n’avais jamais eu autant d’appétit pour mon homme qu’en ce moment et le médecin me parlait de diminuer ?

Nous avions serré la main du médecin puis quitté son bureau pour nous rediriger vers notre voiture.  Une fois à l’intérieur, j’éclatais en sanglots autant de joie que de résignation.

- Je ne vais pas tenir jusqu’à la fin si je ne peux pas profiter de toi autant que j’en ai envie ! C’est inhumain, 5 mois à rester sage, c’est une torture, Daniele !

@ Billy Lighter

Certes, notre enfant sera parfait. Seulement, j’avais réellement envie que le destin me donne raison – et donc me donne une fille. Bien que si c’est un garçon, il faudra que je fasse avec. Ça n’en restera pas moins un Ricci.

-Tu as raison, finis-je pas dire à Samantha juste avant qu’on arrive à l’hôpital.

Nous aurons un enfant parfait – quoi qu’il arrive. N’était-ce pas tout ce qu’il compte ? Mon ego n’était pas forcément d’accord avec cette affirmation.

Seulement, il fallait que je prenne encore un peu mon mal en patience avant d’avoir la réponse à cette question. Le temps que Samantha réponde à d’indénombrables questions et que nous soyons conduit jusqu’au cabinet du gynécologue.

Sammy avait été installée « confortablement » pour que le gynécologue puisse procéder à l’examen. Seulement, je ne pouvais m’empêcher de poser directement la question à savoir si l’enfant qu’elle portait était bien une fille. Mamma mia – il me fallait une réponse tout de suite. Seulement, le gynécologue n’avait même pas encore commencé. Putain, je sais ça ! Seulement, j’étais impatient – chose qui faisait bien rire Sammy.

-Ce n’est pas drôle, Samantha mia, dis-je en faisant mine d’être sérieux. Je veux savoir.

Le gynécologue semblait satisfait du développement du bébé – Samantha était elle-même bien témoin qu’il bougeait beaucoup.

-C’est normal, c’est une Ricci, dis-je toujours persuadé que c’était une fille.

C’est là que le couperet était tombé ! Samantha attendait bien une fille – d’après ce que disait le médecin. Putain, comment voyait-il ça ? Je n’en avais pas la moindre idée mais il en était persuadé. Samantha le croyait sur parole.

Sammy attendait une fille et en pleurait déjà de joie !

-Une fille…, dis-je en percutant enfin. Putain mais c’est génial !

J’avais eu raison ! J’avais demandé une fille et le destin n’avait pu faire autrement que de me donner ce que je voulais.

J’étais Daniele Ricci et bientôt viendra s’ajouter Daniela Ricci à la dynastie.

Samantha pensait déjà à comment j’allais annoncer ça à tous les autres – l’idée des cigares était une très bonne idée.

-J’achèterais ça sur le chemin de retour, amore mio, dis-je le regard plein de bonheur.

Samantha avait, maintenant, qu’une seule envie - celle d’aller aux toilettes. Le médecin lui en avait donné l’autorisation après les derniers examens qui montraient le parfait développement de Daniela Ricci.

Samantha avait pu se soulager avant de faire part des quelques désagréments liés à sa grossesse. Seulement, je ne m’attendais pas à ce que le traitement soit l’abstinence partielle.

Putain – il ne manquait plus que ça !

Le médecin avait dû voir que ça ne m’enchantait pas le moins du monde. J’aimais passer du bon temps avec Sammy – rien ne m’amusait plus que ça ! Seulement, il était convaincu que c’était le seul moyen de faire taire les crampes de Samantha.

-Mamma mia, soufflais-je simplement de dépit.

C’est là-dessus que le médecin nous avait libérés et – dans la voiture – Samantha avait éclaté en sanglot sous mon regard très peu étonné. Samantha pleurait pour un oui et un non depuis le début de sa grossesse. Bien qu’ici elle semblait pleurer de joie pour notre fille mais – aussi – de douleur parce qu’on allait devoir s’abstenir.

-Putain, je n’y arriverais pas non plus, avouais-je sans peine. L’abstinence totale… C’est n’importe quoi ! Tu crois qu’on ne devrait pas demander un autre avis ?

Moui – je n’étais pas certain que ça change grand-chose.

J’avais pris la figure de Samantha entre mes mains.

-Ne pleures pas, Sammy, dis-je avec un sourire. On a une fille ! C’est une bonne nouvelle, n’est-ce pas ? Et une bonne nouvelle doit toujours s’accompagner d’autres bonnes nouvelles, dis-je en laissant planer le mystère.

J’avais sécher les larmes de Samantha avant de prendre un écrin dans ma poche. Un écrin vide – parce que Samantha avait déjà sa bague de fiançailles.

-Samantha, dis-je en ouvrant l’écrin vide. Est-ce que tu veux être ma femme ?

C’était ma façon de fêter la venue de notre petite Daniela.

@ Billy Lighter

Notre souhait était réalité, nous venions d’en avoir la confirmation. Daniele et moi, dans quelques mois, accueillerions notre petite Daniela qui faisait déjà notre fierté par la vitalité dont elle faisait preuve en bougeant comme une petite footballeuse dans mon ventre.  J’avais du mal à détacher mon regard de l’écran, là où je pouvais faire un peu plus connaissance avec ce petit être qui grandissait en moi.

Daniele avait gagné son pari sur la génétique.  Il avait de quoi se venter doublement maintenant, je l’imaginais déjà se bomber le torse en clamant à qui voudra bien l’entendre que même Dieu ne peut avoir le dernier mot sur lui.

L’échographie terminée, je pus enfin me rendre à la salle de bain et soulager ma vessie qui, sans aucun doute, devait avoir la taille d’une piscine olympique ! Soulagée et comblée, je rejoignis le père de ma fille et mon médecin à qui je confiais mes quelques désagréments de grossesses. Les nausées étaient à elles seules une plaie mais les crampes, s’apparentant à des contractions précoces,  m’inquiétais tout de même un peu, assez du moins pour que je le mentionne. Cela dit, jamais je n’aurais imaginé qu’il puisse me dire que le mieux était que Daniele et moi réduisions nos ardeurs !

Je l’avais considéré un long moment avant de percuter et, le rendez-vous terminé, m’étais levé pour lui serrer la main en prenant en note mon prochain rendez-vous de contrôle. Ce n’est que dans la voiture que je me permis de libérer toutes mes émotions. La joie de porter une petite fille en santé mais la frustration de devoir freiner la seule chose qui me faisait encore vraiment du bien, pas tant que ça, apparemment. Ça allait être difficile autant pour moi que mon Daniele qui souffla que nous devrions peut-être demander un second avis. Je doutais que cela puisse changer quelque chose, mais nous pouvions tout de même le faire.

Je séchais mes larmes alors qu’il me rappelait le bonheur que nous avions à célébrer et pas que, puisqu’il continua en ajoutant que chaque bonne nouvelle en cachait une autre. C’est alors qu’il sortit un écrin avant de me poser la question. LA question que j’attendais à nouveau d’entendre de sa bouche.

Je restais muette mais mon sourire trahissait ma réponse.  Doucement, je m’approchais de lui et l’embrassais amoureusement.

- Oh oui ! Je le veux !

C’était la seconde fois qu’il me posait cette question et la seconde que je répondais par l’affirmative et si pour la première fois le destin s’était joué de nous, cette fois, je n’allais laisser rien ni personne se mettre sur notre chemin !

- C’est le plus beau jour de ma vie !

Enfin, l’un des… J’en avais quand même vécu quelques uns mais majoritairement, Daniele faisait partit de mes souvenirs.

- Et… tu as déjà retenue la date ?

Sans lui laisser le temps de répondre, j’encadrais son visage de mes deux mains, les posant délicatement sur ses joues pour l’embrasser avec tout l’amour que j’avais pour lui avant de me replacer sur mon siège et de me mettre à planifier.

- Je ne veux pas faire comme Maritza et cacher mon ventre sous une tonne de dentelle !  Ou alors j’aurai accouché? Il me faudra avoir recours à un entraîneur privé pour ne pas être flasque à notre mariage ! Oh et il faut prévoir les fleurs, si c’est l’été les compositions seront différentes qu’à l’automne ou… un mariage d’hiver ?

Tant de détails auxquels penser et tout prévoir ! Heureusement que ma mère était déjà parmi nous, ce sera beaucoup plus facile de tout planifier avec elle, elle qui, comme moi, adore les organiser des mariages !

- Tu te rends compte que dans la même année tu ajouteras deux femmes Ricci à ton clan ? Des deux femmes de ta vie, amore mio !

@ Billy Lighter

Nous allions avoir une fille – c’était confirmé. Seulement, la grossesse de Samantha allait encore être longue et semée d’embuches. L’un d’entre elles étant le fait que nous allions devoir partiellement nous abstenir ce qui – pour moi – allait être totalement impossible. Je n’allais pas pouvoir rester à un rythme réduit pendant 5 mois et Sammy ne s’en sentait pas capable non plus.

Putain – il faudra qu’on trouve une solution alternative.

Seulement, ce n’était pas vraiment le moment de réfléchir. J’avais un autre projet à mener à bien maintenant que je savais ce qu’il se cachait dans le ventre de Samantha.

Je savais qu’elle rêvait du mariage alors je trouvais le moment opportun pour lui demander si elle voulait devenir ma femme. Il n’y avait aucun suspense quant à la réponse – je savais d’avance qu’elle allait dire oui.

Qui dirait non au grand Daniele Ricci ?

C’est avec un long et langoureux baiser qu’elle avait répondu à ma demande. J’avais appuyé ce baiser pour en savourer chaque instant. C’était encore mieux comme réponse qu’un oui bien que Samantha me l’avait quand même donné son oui.

-Je savais que tu dirais ça, dis-je avec un sourire malicieux.

C’était le plus beau jour de sa vie et un très grand jour pour moi. J’avais réussi à choisir notre destin simplement en pensant très fort – preuve que mon pouvoir va bien au-delà de ce que pensent les gens.

-Je suis content que le plus beau jour de ta vie soit avec moi, dis-je avec un petit sourire en coin.

Le prochain plus beau jour de sa vie sera certainement le jour de la naissance de notre fille – j’en étais certain.

Seulement, Sammy voulait déjà savoir la date. J’avais la date en tête – pas la date exacte mais la période exacte. Sammy ne m’avait pas laissé le temps de parler et m’avait embrassé avec une passion italienne que j’adorais. Mamma mia – je n’allais vraiment pas savoir m’abstenir !

Le débit de mots de Sammy avait augmenté à l’idée même du mariage. Putain – elle pensait à des choses auxquelles je ne penserais même pas comme les fleurs.

-Doucement, Sammy, dis-je en souriant.

Seulement, elle ne s’était arrêtée qu’après avoir parlé des femmes qui viendront rejoindre le clan Ricci.

-Ça tombait bien le clan manquait justement de femmes, dis-je avec un sourire en coin. Et y ajouter les deux femmes de ma vie est la meilleure chose qui puisse arriver au clan Ricci.

Un clan réduit car en dehors de moi il n’y avait que Tony et Antonio – avec Sammy et Daniela ça fera deux personnes en plus, ce qui n’est pas plus mal.

-Je comptais prévoir le mariage après la naissance Daniela. Deux mois après, peut-être ? Que tu puisses te remettre de l’accouchement. Je voulais que Daniela soit réellement présente pour participer à la fête, dis-je en souriant toujours. Puis, pour que notre mariage soit le meilleur qu’il soit, il nous faudra bien tout ce temps pour le préparer. Donc, si je calcule bien, le mariage aura lieu en novembre. Il faudra des fleurs d’automnes.

Les fleurs semblaient beaucoup la préoccuper.

-Je prévois une grande liste d’invités. Et de ton côté ? Tu vas inviter qui en dehors de ta mère qui squatte déjà chez nous ?, demandais-je avec un sourire narquois.

Moui – je ne pouvais m’empêcher de parler de sa mère…

@ Billy Lighter

Mes émotions prenaient le dessus. Le bonheur de savoir que je portais la petite fille que nous souhaitions tant, le choc de songer à ralentir au niveau de notre intimité pour m’éviter d’éventuelles complications, je ne savais plus où donner de la tête mais Daniele me ramena très vite avec lui en me présentant un écrin vide accompagné de LA question que je souhaitais tant entendre.

Je ne pus qu’exprimer ma réponse d’abord en l’embrassant passionnément.  Il était ce genre d’homme, celui qui prévoit le bon moment et qui sait l’attendre patiemment pour le rendre encore plus mémorable. Cela dit, je ne peux m’empêcher de me demander, si on nous avait annoncé un garçon, s’il aurait sortit la petite boîte de la poche de son veston… C’est une question qui demeurera sans réponse !

- Tu savais que je dirais oui parce que je t’ai déjà dit oui en 1962 !

Il savait que j’allais dire oui parce qu’il sait très bien que je suis totalement amoureuse de lui et que je parle sans cesse de notre futur mariage comme d’un projet déjà en marche.  Je suis ce genre de femme qui n’aime pas être prise a dépourvus et qui s’arrange pour être prête quand le moment se présente.  Je rêve de me marier depuis que je suis toute petite et si pour mon premier mariage, bien qu’il fut plus de convenance que d’amour, j’ai eu droit à un très beau mariage, je sais que cette fois-ci, ce sera la total ! Le conte de fée avec la robe de princesse et le prince charmant !

Sans rien enlever à la mémoire de Mario et de notre fils, je vis tout de même le plus beau jour de ma vie et je le partage avec celui qui a toujours fait battre mon cœur.

- Il ne pouvait être avec aucun autre, amore mio !

Je l’embrassais encore avant de m’emballer et de me mettre à réfléchir à haute voix sur les facettes de mon mariage. J’avais déjà en tête plusieurs modèles de robes selon l’état dans lequel je serais au moment du jour J. Je ne voulais pas faire semblant de ne pas être enceinte. Comme Maritza Reed ! C’était d’un grotesque ! Tout le monde savait calculer et saurait  que cet enfant là avait été conçu bien avant l’union de ses parents. Nous n’étions plus en 1900-tranquilles pour dissimuler ce genre de chose. Si ma mère ne s’était pas offusquée de me savoir enceinte avant d’être mariée, qui le serait ?  La robe était bien évident au centre de mes préoccupation mais la décoration aussi, parce qu’il ne fallait pas  choisir des compositions qui ne s’accorderaient pas avec la saison et…

Je regardais Daniele en souriant bêtement, réalisant à quel point j’avais pu parler rapidement mais c’était plus fort que moi.  Je respirais de bonheur, il fallait que je l’exprime !  Mon regard s’embrumais ensuite, des larmes de bonheur je vous rassure, mais d’entendre parler Daniele de moi et de sa fille de cette manière, les femmes de sa vie, ça ne peut que me chavirer le cœur.

Fidel à lui-même, Daniele avait réfléchi au meilleur moment pour nous unir. J’étais de son avis, deux mois après la naissance de notre fille, ainsi donc elle pourra être présente à notre mariage,  bien qu’elle n’en gardera aucun souvenir, me semblait être le moment parfait.

- Je crois que, tant qu’à faire, nous pourrions faire baptiser Daniela le même jour soit en même temps ou dans une petite célébration à comité très réduit.

Attendre un minimum de deux mois après la naissance de notre fille allait également me permettre d’être en meilleure forme, dans tous les sens du terme. J’aurais pu raffermir mon corps, en espérant que je ne prenne pas d’avantage de kilos. Pour le moment, ça allait. Mon ventre était tout en rondeur mais le poids prit n’allait pas ailleurs, Dieu merci !

- Je vois de magnifiques Gerberas, de toutes les couleurs, ce sera magnifique !

J’avais certainement des étoiles pleins les yeux et hochait distraitement de la tête alors que Daniele me parlait de ses invités et de ma mère.

- Ma mère ?  Oh ! Daniele ! Elle ne squatte pas, elle est chez elle, là où je suis chez moi !

Là-dessus j’étais catégorique ! Si qui prend mari, prend pays, et bien qui prend épouse, prend la belle-mère qui vient avec ! C’était non négociable ! Et puis Daniele serait bien content de l’avoir quand j’aurai accouché ! Elle pourra m’aider et je récupérerai beaucoup plus rapidement.

- Et bien toute la famille Mancini et Scavo, évidement ! Mes oncles et mes tantes, les cousins et les cousines et je crois qu’en tout, maintenant avec les conjoints et conjointes et les gamins qui se sont ajoutés au fils des ans, ce doit bien faire une centaine de personne !

La famille de mon père et de ma mère réunie comprenait aussi les connaissances proches de ma famille à qui cela serait comme une injure de ne pas être au minimum invité à la réception.

- Il faudrait peut-être déjà envoyer les invitations pour réserver toutes les chambres dont nous aurons besoin.

Je prenais véritablement conscience que notre mariage serait non seulement le plus magnifique jamais célébrer à Los Angeles mais également un véritable chantier à mettre en branle… et que je risquais de me transformer en Bridezilla !

- J prendrai rendez-vous quand nous serons à la maison, avec un imprimeur pour sélectionner les cartons d’invitations. Ensuite, quand nous aurons notre modèle, il faudra arrêter la date officielle et voir à ce que l’Église soit à notre disposition pour ce jour si important.

Après quoi, nous aurons plusieurs mois pour travailler à tout ce qui fera de notre mariage, le mariage du siècle !

@ Billy Lighter

Moui – j’étais certain à trois cent pourcent qu’elle allait dire oui. Je ne m’étais pas tellement mouillé étant donné que j’avais déjà reçu son oui en 1962. Putain, ça faisait plus de 20 ans. Le temps passait tellement vite que ça m’avait donné un rien le vertige rien que d’y penser.

-Moui, j’avoue que c’était un peu facile de prévoir ton oui, avouais-je en soupirant.

Seulement, j’étais tout de même heureux de l’entendre accepter. Samantha avait eu beaucoup d’épreuves pendant sa vie et je voulais que notre fille ainsi que notre mariage ouvre – pour elle – un chapitre plus heureux que le précédent. Je voulais que ça marque définitivement la fin des moments horribles qu’elle avait vécus avec la Casa Nuova de mon oncle.

L’idée du mariage avait calmé les larmes de Sammy mais pas son débit de parole. Elle parlait des fleurs ainsi que de la date à laquelle aura lieu le mariage. Putain – j’arrivais à peine à suivre. Était-ce si important de parler des fleurs aujourd’hui ? La question était restée en suspens parce que j’essayais désespérément de canaliser l’énergie de Samantha. J’avais envie d’avoir Daniela à nos côtés pour le mariage alors il n’aura pas lui avant sa naissance. Nous aurons tout le temps de penser aux fleurs entre temps.

Sammy s’était rendu compte qu’elle avait parlé vite et beaucoup. Je ne pouvais pas lui en vouloir – je savais qu’elle attendait cette annonce depuis longtemps. Elle respirait le bonheur – c’était pas beau, ça ? Il avait suffi que j’ajoute qu’elle et notre Daniela étaient les femmes de ma vie pour que ses yeux débordent encore de larmes. Seulement, c’était des larmes de bonheur, cette fois.

Samantha était d’accord pour la période du mariage et voulait faire baptiser Daniela le même jour.

-C’est une bonne idée, dis-je avec un grand sourire. Ça fera une raison supplémentaire de faire une grande fête.

Seulement, comme les fleurs semblaient vraiment la préoccuper, elle avait fini par se décider pour des Gerberas… Je n’avais aucune idée d’à quoi ressemblait un Gerberas…

-Je te fais confiance, pour les fleurs, amore mio, dis-je en souriant.

Moi, ce qui m’intéressait, c’était la fête et les invités. J’avais déjà ma liste bien en tête – et elle était très longue ! A voir qui, en dehors de sa mère, Sammy voulait inviter.

-Moui, si tu veux, elle ne squatte pas… Bien qu’il lui arrive de s’asseoir dans mon divan, marmonnais-je.

Evitons de parler de la mère de Sammy, finalement. Je crois que c’est mieux – pour le moment – d’éviter le sujet. Bien que ça me brûlait les lèvres à chaque fois.

Samantha voulait inviter la totalité de sa famille. Je connaissais certain de ces membres pour les avoir vu à l’enterrement du père de Sammy. Ça sera un mariage à l’Italienne bien que ma famille ne comptait – en dehors des membres qui sont ici à L.A. et de moi – que mon père.

-Heureusement que notre villa est grande, dis-je en ricanant un peu. Tu peux te vanter, contrairement à moi, d’avoir une vraie famille à l’Italienne.

En réalité, j’avais – à la base – une famille de taille respectable du côté de ma mère mais tout le monde sait ce qu’ils sont devenus… Les seuls membres encore en vie sont les filles de Luigi Conti et il n’était pas question de les inviter – inutile de raviver chez elles la douleur qu’elles devaient ressentir.

Samantha était prévoyante et pensait déjà aux chambres à réserver.

-Moui, il faudra dresser une liste complète pour ça, dis-je en prenant une mine songeuse.

Nous n’aurons pas assez de chambre – certains devront aller à l’hôtel mais on pourra leur payer.

Samantha était déjà en pleine préparation du mariage – avec les invitations, l’Eglise et tout le toutim. L’Eglise n’était pas obligatoire dans mon cas mais c’était important pour Samantha.

-Il y a une belle Eglise à Beverly Hills. Celle que les Moriarty ont utilisée pour leur mariage. Si tu aimes celle-là, on pourra voir les disponibilités, dis-je en souriant.

J’avais démarré la voiture – on avait tout le temps de parler de tout ça sur le trajet du retour et à la maison.

-Jim sera mon témoin… Et toi, Sammy, qui vas-tu choisir comme témoin ?, demandais-je curieux. Et qui tu vas choisir pour t’amener à l’autel ?

Son père étant décédé, j’avouais que ma curiosité était piquée.

@ Billy Lighter

Nous allions avoir une fille et j’allais devenir Madame Daniele Ricci.  Rien ne pouvait déclasser ce jour comme étant le plus beau de ma vie.  Celui que je pouvais dès lors nommer comme étant mon fiancé avait songé à ce que ce grand jour ait lieu après la naissance de notre fille, ainsi donc, elle pourra y être présente, et moi, tant qu’à y être, proposais que son baptême est lieu le même jour.

Daniele était d’accord avec ma proposition, y voyant l’occasion de faire une fête encore plus énorme.  Je le reconnaissais bien là et ça me fit rire. J’essuyais mes larmes de joie du revers de mes mains, l’embrassais et rêvais tout haut de tous les détails que nous aurions à penser pour faire de ce jour, le plus beau qui soit.

Je pensais beaucoup aux fleurs. Elles allaient être la base de toute la décoration, je voulais être certaine de ne pas me tromper et j’avais, déjà, avec ma mère, imaginé diverses composition florales selon la saison pendant laquelle aurait lieu notre mariage. Ce serait donc en novembre, question de me laisser un petit répit de deux mois après mon accouchement, et ça, c’était en espérant que Mademoiselle Ricci ne se laisse pas trop désirer. Elle était attendue pour le sept de septembre, ça ne pouvait que lui porter chance.

- Oh mais tu n’as pas d’autre choix que de me faire confiance, amore mio. Jamais je ne te laisserais te charger de la décoration ! Tu auras bien assez  de garnir le bar et de choisir avec moi les plats que nous servirons.

Daniele n’aurait pratiquement rien à faire sauf de dire oui quand il le faudra.

- Tu verras, je ne t’embêterai  avec l’organisation de notre mariage que lorsque cela sera nécessaire. Je verrai avec ma mère et Erik le reste du temps.

Je calculais mentalement le temps que nous avions pour tout organiser. Il faudrait faire vite, parce qu’un si grand mariage ne se réaliserait pas tout seul en un claquement de doigt ! Il faudrait songer à nos invités et cela ouvrit une porte à Daniele pour égratigner un peu ma mère au passage. J’étais à ce point habituée à ce que les couteaux volent bas entre eux deux que je ne m’en formalisais plus et lui répondit simplement que ma mère était chez elle là où je résidais. Il savait que c’était un fait non négociable.

Plus concrètement, j’envisageais de faire venir toute ma famille italienne. C’est pour cette raison qu’il fallait rapidement fixer une date et choisir notre Église pour qu’ensuite nous puissions envoyés les invitations en bonne et due forme afin que tous puisse prévoir leur déplacement et se voir loger adéquatement. Il y avait donc déjà, devant nous, une énorme étape pour qu’ensuite, nous puissions magasiner des chemins de tables, des chandeliers, des verres à champagne, ces choses qui laissaient mon fiancé indifférent mais qui étaient si importantes pour moi.

- Et oui ! Et comme avec toute bonne famille Italienne, il est impossible de laisser quelqu’un de côté sans créer tout un drame. Je préférerais qu’ils logent tous à l’hôtel plutôt que chez nous, ce sera plus simple à moins que tu ne tiennes à prendre ton premier petit déjeuner d’homme marié en compagnie de ma mère et ses sœurs…

Je pouvais voir la scène d’ici ! Daniele  ne survivrait pas à la cohorte des femmes Scavo.

- Très bien, tu auras la liste ce soir, Daniele.  Nous pourrons donc aller visiter l’église demain, si tu n’as pas un horaire trop chargé au bureau.

Si je pensais à la décoration, à notre pièce montée et aux aspects plus futiles de notre mariage, Daniele lui, m’annonçait que Jimmy serait son témoin, je m’y attendais et bien évidement, validais son choix qui, de toute manière n’avait pas besoin de mon approbation.  Daniele était libre de choisir qui il voulait pour l’empêcher de fuir le jour J.

- Erik a toujours été un père pour toi et il je serais heureuse et fière de me rendre à toi à son bras.

Mon père étant décédé,  je ne me sentais pas assez proche d’aucun de mes oncles pour  ce jour si important.  Et pour mon témoins, je trouvais que cela ferait un beau clin d’œil de demander à la nouvelle Madame Reed, ainsi, le portrait serait parfait.

Daniele nous ramena à la maison et je flottais toujours en sortant de la voiture. Je me dépêchais d’aller l’enlacer et de l’embrasser encore.

- Allons annoncer la bonne nouvelle à ma mère et Erik !

Je fis poser la main de Daniele sur mon ventre et l’embrassais encore.

- Tu te rends compte ? Il y a notre petite princesse là dedans !

En plus de notre somptueux mariage à planifier, il fallait plus que jamais terminer la suite de Daniela et plus rien ne nous empêchait de lui faire faire toutes les petites robes voulues. Notre petite n’était pas encore née que tout un royaume allait lui être érigée. Rien n’était trop beau pour la fille de Samantha et Daniele Ricci.

@ Billy Lighter

Nous ferons le baptême de Daniela le même jour que notre mariage – c’était une très bonne idée à laquelle j’avais adhéré tout de suite. Samantha était ravie que j’accepte ça et j’en avais même reçu un baiser.

Seulement, toutes ces idées avaient mis le cerveau de Sammy en ébullition. Elle était déjà en train de se faire la décoration pour le mariage dans sa tête – allant jusqu’à même décider des fleurs. La décoration m’importait peu. C’était les invités, le repas, la musique et l’alcool qui m’intéressaient. Sammy en était bien consciente – elle me connaissait sur le bout des doigts.

-Très bien. La décoration ça sera pour toi, dis-je en souriant. Moi, je m’occupe de l’alcool.

Elle pouvait faire ce que bon lui semblait – en espérant qu’elle ne fasse pas exploser le budget. J’étais Daniele Ricci mais j’aimais quand même pouvoir faire des économies sur certaines choses à gauche et à droite.

Samantha allait aller plus souvent ennuyer Erik et sa mère concernant tout ça – ça m’arrangeait amplement. De toute façon, je savais que si je n’étais pas d’accord sur l’une ou l’autre décoration, elle n’en fera qu’à sa tête quoi que je dise. Car moi aussi je connaissais Sammy sur le bout des doigts.

-Bien ça m’arrange !, dis-je satisfait.

Nous avions évoqué la liste des invités et avec tous ceux qu’on allait avoir, il y avait de forte chance que certains devront aller dormir à l’hôtel – ma villa était grande mais elle n’était pas extensible. Samantha voulait même tous les mettre à l’hôtel pour ne faire aucun jaloux au sein de sa famille. J’allais dire que ça allait nous faire payer encore plus cher – ce que je voulais éviter. Seulement, l’idée de devoir déjeuner avec les tantes de Sammy en plus de sa mère n’était pas ce que je voulais pour un lendemain de mariage.

-Non ! L’hôtel c’est parfait !, dis-je totalement convaincu. Il n’est pas question que je déjeune avec toutes tes tantes ! Ta mère me suffit !

Je voulais bien dépenser des millions pour ne pas avoir à vivre ça !

Samantha fera la liste de ses invités pour ce soir et nous irons – dès demain - voir l’église.

-A vos ordres, dis-je sur un ton un peu cynique. Ça tombe bien, je n’ai pas beaucoup de travail.

Pour la question de celui qui l’emmènera à l’autel, Erik était tout désigné – d’après Samantha. Je trouvais ça touchant pour mon majordome.

-Il va être ému, dis-je en souriant.

Je connaissais Erik par cœur – je savais que derrière ses petites répliques cyniques et son air digne, il a un cœur tendre.

Maintenant que tout ça était fait, il était temps de rentrer. Samantha m’avait enlacé encore avant de partir. Il fallait annoncer tout ça à sa mère et à Erik. Ils allaient être fous de joie.

C’est juste avant que je ne démarre définitivement que Sammy m’avait fait poser ma main sur son ventre – là où se trouvait notre princesse.

-Oui, je m’en rends maintenant compte, dis-je en souriant. Et un jour, notre princesse règnera sur tout L.A.

Il ne faisait aucun doute là-dessus. Daniela Ricci sera, quand elle sera grande, une des personnes les plus puissantes de Los Angeles.

@ Billy Lighter