Il m’avait fallu bien trop de temps et d’énergie pour aller de la salle de sport à ma voiture sous les huées et les moqueries de tous ceux qui avaient été témoins de mon combat contre Collins. Je ne m’étais pas changé. J’avais simplement remis mes gants dans mon sac et j’étais sorti en short et torse nu en titubant un peu tellement le poing que j’avais reçu à la tempe me faisait perdre un peu mes sens.

Je n’avais su répliquer à aucun moquerie mais chacun d’entre elle ne faisait que faire grandir la haine et la frustration que j’avais en moi depuis le moment où Collins m’a porté le premier poing qui avait conduit à ma défaite du jour.

Une défaite contre une femme. C’était d’autant plus difficile à avaler !

Je la haïssais pour ça. J’allais la détruire pour ça. Elle et tous ceux qui étaient présents ce soir et qui en avaient profité pour fanfaronner. Seul Vern s’était retenu de le faire. Parce que Vern savait. Il savait qu’il ne fallait pas aller trop loin.

Lui était prudent. Les autres ne perdaient rien pour attendre.

Mais avant ça, je devais rentrer pour me débarrasser de mes blessures. Je m’installai dans ma voiture non sans gémir de douleur une fois la porte refermée. Je mis le contact et démarrai…

Le trajet fut long… Et douloureux. Surtout que me concentrer sur la route renforçait mon mal de crâne. Pourtant, c’est bel et bien en un seul morceau que j’arrivai devant l’appartement que je partageai avec Sky. Sky qui, vu l’heure, n’était pas encore rentrée, à mon avis.

Je grimpai à l’étage tant bien que mal me dirigeant, une fois entré chez moi, vers le salon. Depuis que j’étais sorti, je ne faisais que ressasser le combat et le ressasser me foutait tellement la haine qu’une fois prêt à me laisser tomber dans le divan, je me revissai pour prendre violemment une objet décoratif que j’envoyai en plein dans un miroir qu’il y avait dans le salon dans un grand cri de rage.

Il explosa en mille morceaux avant que la douleur me rappelle très vite à l’ordre ce qui me fit m’asseoir dans le fauteuil.

-Je la tuerais !

Je le lui avais promis ! J’allais le faire sur le ring ! En tout cas, j’en crevais d’envie si bien que je voyais les images en tête de moi qui écrase la tête de Collins à deux mains. Des images qui me permettaient de rendre ma frustration bien plus tolérable.

C’est le mal de tête qui me fit me coucher dans le fauteuil alors que j’avais toujours autant de mal à respirer à cause de mes côtes cassées. Mon arcade ouverte maculaient déjà le fauteuil de sang mais j’étais trop loin dans ma frustration et dans la douleur que je n’arrivais ni à réfléchir comme il faut, ni à réellement contenir mes gestes.

Et c’était insupportable !

Je serrai les dents les yeux à moitié ouvert braqué sur le plafond. Des yeux que je finis par fermés parce que le moindre afflux de lumière me donnait envie de vomir et ça même si je n’avais même pas allumé la lumière du salon !

Et je restai là, attendant Sky qui devrait bientôt revenir de chez Grant, avec comme seuls images en tête celles de Collins que j’écrasais de toutes les façons possibles.

@ Billy Lighter

Quand ma journée avec Grant se termina, j’étais complètement exténuée. Mon corps me faisait comprendre que, même en ce début de grossesse,  je devais me ménager et me reposer d’avantage. Pourtant, quand je n’étais pas chez les Moriarty ou avec Grant, je ne faisais pas grand-chose. Wrd et moi adorions demeurer au lit à dormir blottis l’un contre l’autre, à visionner des films bien installés dans le fauteuil du salon ou encore à resté là, à s’embrasser et plus, si mon énergie voulait coopérer.

Je baillais et il n’était à peine passé 21h, c’était n’importe quoi ! Et je n’avais même pas encore mangé parce que, le comble de mon état, je ne savais pas voir une boîte de Cap n’n crunch en peinture !  J’avais la nausée a simplement entendre la boite de faire ouvrir et au son des céréales qui tombaient  dans le bol.

Ward ne devait pas rentrer tôt, comme à son habitude, sauf pour LA fois où j’ai décidé d’amener Grant chez nous. Alors tant qu’à rentrer et être seule, je décidais d’arrêter dans un casse-croûte et me commandais une gigantesque portion de frite que je recouvris de ketchup et j’accompagnais le tout d’un soda glacé et je m’installais seule à une banquette pour déguster mon repas.

Mes pensées allaient en tous les sens parce que, depuis le jour où Ward a rencontré Grant, j’ai la conviction que quelque chose a changé entre mon mari et moi. Comme si j’avais ébranlé sa confiance et qu’il se disait que je pouvais moi aussi avoir des secrets pour lui. Bien évidement que je n’avais pas l’intention de lui dire l vérité si le contexte ne m’y avait pas forcé.  J’aurais espéré qu’il comprenne que si j’en avais eu l’intention, c’était autant pour lui que pour le petit ! Les deux n’avaient pas intérêt à connaitre la vérité sur l’autre et si pour Ward, savoir que Grant était son fils, le petit lui, me croyait toujours mariée à Sam Leserres.

Je ne savais pas ce que ruminait mon mari, quand il demeurait silencieux mais ça ne me disais rien qui vaille. S’il ne voulait pas d’enfant avec Daisy, il n’avait qu’à se montrer plus prudent, non ? ! Les mecs ont trop tendance à nous remettre ça entre les mains pour ensuite nous accusé de leur faire des petits en cachette. Que je sache, il y a toujours deux personne à la base d’impliqué !

Je soupirais en laissant tomber ma dernière frite dans l’assiette et elle fit un sinistre ‘’ploc’’ en atterrissant dans la marre de ketchup. J’en eu légèrement mal au cœur puis je repoussais mon assiette devant moi avant de laisser l’argent sur la table et de regagner ma voiture.  Le moteur ne grondait plus autant, Abel avait fait du beau boulot et pour pas très cher qui plus est !  J’allais pour sûr le recommander, si un jour toutefois on me demandait des recommandations pour un bon mécanicien.

Je tournais un peu aux alentours avant de décider de me stationner à mon emplacement habituel et d’entrer dans mon building. Je maudissais chacune des marches que je grimpais et soufflais en arrivant devant la porte et, quand j’insérais la clé dans la serrure, je levais un sourcil. La porte n’était pas verrouillée alors que je l’avais bel et bien fait avant de partir, de ça j’en étais certaine mais, qui plus est, si Ward m’a assez répéter un truc, c’était bien de toujours verrouiller derrière moie t de mettre la chaine de sécurité en plus, alors je savais que mon mari n’était pas entré et donc, il était possible qu’un malfaiteur soit en ce moment même caché à l’intérieur. Ni Ward ni moi étions fans de baseball pourtant, nous avions une batte appuyé contre le porte manteau de l’entré. Il m’avait dit qu’un jour, cela pourrait m’être utile. Nous étions arrivés à ce jour, pour mon plus grand désespoir.

Aucune lumière n’était allumée, preuve encore une fois que quelque chose n’allait pas. Alors je levais la batte bien haut et me dirigeais le plus silencieusement possible vers le fond de mon appartement et en explorais les pièces, retenant mon souffle au possible, passant d’une pièce à l’autre jusqu’à être certaine qu’il n’y avait personne, J’avais aussi vérifié chaque fenêtre et, soudainement, je fus figée sur place par un marmonnement provenant du salon.  Ce pouvait-il que je sois tombé sur le cambrioleur le plus stupide de sa catégorie pour s’être endormi sur mon fauteuil de salon ?  Je fis un tout petit pas de côté et apperçu une paire de pieds, croisés sur l’appuie bras du fauteuil et, décidé à ne pas me laisser faire, poussais un hurlement de rage en brandissant ma batte et freinais mon geste à la toute dernière seconde en réalisant que je passais bien prête de commettre la pire erreur du monde !

- MAIS POURQUOI  TU N’AS PAS VERROUILLÉ DERRIÈRE TOI ! je soufflais et tremblais de la tête au pied alors que je laissais tomber ma batte sur le plancher du salon.

Ward était allongé sur le fauteuil et je venais de passer à un cheveux de lui défoncer la tête et, de toute évidence, je n’étais pas la seule a avoir passé près de le faire !

- Bébé ! Qu’est-ce qui t’es arrivé ?!

@ Billy Lighter

Je sombrais doucement. Mes envies de meurtres et mes pensées devenant, doucement, des rêves plutôt que de simples pensées. Si je sentais encore la douleur, elle devenait plus lointaine à mesure que je m’endormais. Le coup à la tête m’empêchait à la fois de réfléchir comme il faut mais aussi de rester éveillé.

Jusqu’à-ce que j’entende un grand cri de rage. Un cri qui me fit ouvrir les yeux d’un coup. Et je vis Sky brandir une batte de baseball juste au-dessus de ma tête avec force et rage.

Elle allait me tuer.

C’est ce que je pensais ayant pour seul réflexe de lever un bras pour le mettre, en protection, devant ma figure.

Elle savait… Elle savait et elle venait me tuer.

C’est ça que je pensais. Elle savait ce que j’étais… Et elle allait faire comme ma mère. Elle allait essayer de me tuer pendant que je dormais.

Mais non… Cette pensée disparut aussitôt que Sky lâcha la batte pour me crier que je n’avais pas verrouillé la porte.

Dans ma rage, j’avais oublié. Par contre, je n’avais pas raté le miroir dont les débris jonchaient le sol un peu plus loin dans le salon.

-J’ai oublié, bébé…

C’est ce que je marmonnais alors que je remis mon bras le long de mon corps grimaçant parce que, maintenant que j’étais à nouveau réveillé, je ressentais à nouveau la douleur. Et mon mal de crâne revint à la fois me rappeler ma frustration… Mais aussi mes envies de meurtre que j’avais vraiment du mal à gérer.

Sky ne tarda pas à reprendre ses esprits et à remarquer qu’il était arrivé quelque chose. Ma figure en sang et mon torse qui devrait bientôt était maculé d’énormes hématomes parlait pour moi…

Je fixai Sky les yeux, maintenant, à moitié ouvert.

-Tu travaillais… Je m’ennuyais… C’est samedi soir, bébé.

Ma voix était calme mais mon regard trahissait que le choc que j’avais reçu à la tête m’empêchait de réfléchir comme il faut et de mettre de l’ordre dans mes idées.

-J’ai été boxer… Contre cette fille… Collins Ohr…

La simple évocation de son nom me fit me tendre. Ma haine s’entendait dans ma voix. Une haine incontrôlable.

-Elle m’a battu… Cette gamine… Elle m’a battu…

Mon regard se posa alors sur Sky et si, trois second avant, mon visage exprimait de la haine et de la frustration, il se radoucis d’un coup.

-Il faut que je la tue, bébé… Pour nous… Il le faut. Je dois la tuer pour nous.

Je ne faisais absolument pas attention à ce que je disais. Mes pensées divaguaient et je n’arrivais pas à contenir ce que je ressentais. La défaite était bien trop difficile à encaisser. L’humiliation était trop difficile à encaisser.

-Il le faut, bébé…

Je soufflai ça levant doucement mon bras pour caresser la joue de Sky.

@ Billy Lighter

J’avais la bouche et les yeux grands ouverts alors que je réalisais que je venais de passer à un tout petit cheveu d’assassiner mon mari, l’homme que j’aime le plus au monde, mon univers à moi!, d’un coup de batte de baseball.  J’étais sous le choc et je tremblais alors que je laissais la batte lourdement tomber sur le sol du salon et que je m’agenouillais pour passer ma main tremblante dans les cheveux de mon mari qui disait simplement qu’il avait oublié.

- Mais comment tu as pu oublier la règle numéro un… toujours verrouiller derrière soit !

Son discours ensuite était raccourci, saccadé, comme s’il n’arrivait pas à dire plus que ça pour expliquer.  Je travaillais, il s’ennuyait, nous somme samedi soir…

Les filles du samedi soir !!! J’étais prête à fondre en larme, parce que dans ma tête, ça signifiait l’évidente redondance de toutes mes relations précédentes. Je n’avais pas été la pour assurer le confort de mon amoureux et il avait trouvé mieux dans les bras d’une autre.  Si j’étais rationnel un minimum, j’aurais fait le lien avec le sang séché sur son visage et les nouvelles ecchymoses qu’il arborait sur ton torse mais je n’avais toujours que cette crainte des filles du samedi soir.

-   Tu s boxé contre une fille ? , demandais-je interloquée.

Il avait boxé contre une fille et cette fille, cette Collins Ohr lui avait foutue une putain de raclée, de toute évidence mais je m’abstenue de lui en faire le commentaire, je me doutais qu’il avait déjà bien du mal à l’encaisser parce que, de base, il n’encaissait pas la défaite alors contre une fille…

- Tu as boxé contre une fille, dans un ring, et elle a gagné.  

Je passais une main dans mes cheveux en me repositionnant sur le sol parce que je commençais à avoir mal dans le dos, agenouillée près de lui et je ne remarquais qu’à ce moment les éclats de verre sur le sol et le miroir dans lequel ne se reflétait plus la lune.

- Mais… pourquoi ?  Non ! Bébé, non !  Tu ne peux pas la tuer !

Je le regardais horrifiée !

Il pouvait tuer des gangsters qui mènent la vie dure a son business mais il ne peut pas tuer une femme qui lui a foutue la honte sur un ring parce que justement, c’était sur un ring, donc selon les règle de l’art.

Il répétait qu’il devait la tuer et lorsqu’il avança le bras pour me caresser la joue, je me reculais, choquée et effrayée.

- Tu n’as pas le droit de la tuer !  Bébé mais écoute toi parler !  Tu… tu… tu ne peux pas tuer des gens comme ça, parce qu’ils t’ont humiliés ou blessés !

Je tremblais toujours mais pas pour les mêmes raisons.  Je savais bien que mon mari n’était pas un enfant de chœur, qu’il avait ses secrets sombres, j’en savais bien assez sur son business et de comment ça se passe dans ce milieu pour savoir que mon mari avait son lot de victime, certainement aussi des victimes innocentes mais il ne pouvait pas tuer Collins je ne sais plus qui simplement parce qu’elle lui a foutue une raclée dans un combat de boxe.

- Bébé ! Regarde-moi…  Viens… Je vais t’aider. On va aller prendre un bain, tous les deux, tu veux ?  Tu vas relaxer et je vais te masser.

Il verrait plus clair ensuite, j’en étais certaine !

Je me rapprochais de lui tout en me levant et en l’aidant a passer son bras derrière mon cou et quand je fus certaine qu’il avait pied, je l’aidais à se lever et l’amenais avec moi jusqu’à la salle de bain, je fis couler l’eau aussi chaude qu’il m’étais possible de la tolérer et quand la baignoire fut a niveau, j’aidais encore Ward mais cette fois, à retirer ses vêtements, puis je retirais les miens et quand nous fûmes installés dans la baignoire, moi face à lui et mes jambes passer de chaque côté de ses hanches, je passais l’éponge de corps sur son torse, laissant couler l’eau.

@ Billy Lighter

J’avais oublié de verrouillé la porte… Sky me rappela à quel point c’était une erreur de débutant. Une erreur que je n’aurais pas dû faire… Une erreur qui a failli me tuer. Une erreur qui ne fit que rajouter une couche à la frustration que j’avais et qui me rongeait tellement que je n’arrivais pas à repousser mes envies meurtrières.

Et j’expliquai à Sky ce qu’il s’était passé par des mots et des petits bouts de phrases. Comme si la réalité vraie avait du mal de sortir de ma bouche. J’avais perdu contre une fille et j’avais détesté ça.

Sky sembla, un moment, surprise. Et j’hochai de la tête confirmant que j’avais boxé contre une fille.

-Le hasard… C’est le hasard.

Le hasard a voulu que je me batte contre une fille. Une fille que j’étais certain de pouvoir battre parce que c’est une fille. Mais elle avait pris l’avantage parce que… Je ne sais pas ! Je n’arrivais toujours pas à m’expliquer comment on en était arrivé à ma défaite.

Mais la défaite était là et quand Sky répéta ce que je venais de dire, ma frustration augmenta encore alors que j’approuvai d’un hochement de tête.

Et je n’y tenais plus… J’avais envie de tuer Collins. C’est ce que je dis tout haut à Sky n’arrivant plus à réfléchir comme il faut à cause de la frustration et du coup à la tête.

Elle s’affola.

Elle déclara que je ne devais pas la tuer…

Je déclarai qu’il le fallait en la regardant dans les yeux avant d’avancer mon bras pour lui caresser la joue.

Mais elle se déroba à mon geste.

Ce simple mouvement de sa part suivit de son air effrayé me fit mal. Une douleur que j’avais rarement ressentie mais qui, chaque fois, me paraissait ingérable.

Et je venais de la sentir à nouveau ce qui me fit froncer les sourcils.

Je n’aimais pas ça ! Je n’aimais pas la voir effrayée !

Elle disait que je ne pouvais pas tuer Collins… Que je ne pouvais pas tuer juste parce qu’on m’avait humilié.

Si ! Je le pouvais !

Mais voir Sky à ce point effrayé me rendit une part de lucidité. Assez que pour me rendre compte que j’en avais trop dit.

-Je sais, bébé… Je… Je le pensais pas vraiment.

Si. Et je le pensais toujours. Je n’arrivais définitivement pas à contrôler ce que je ressentais. C’était d’autant plus frustrant !

Et Sky voulait que je la regarde. Alors je le fis, mon regard étant un rien perdu. J’avais du mal à garder prise sur la réalité.

Sky voulait qu’on prenne un bain tous les deux.

-Ok, bébé…

Je soufflai ça la laissant m’aider à me relever. Me mettre sur mes deux pieds m’avait fait grimacer autant à cause de la douleur dans mes côtes que celle à la tête. Mais je mordis sur ma chique jusqu’à arriver à la salle de bain où Sky fit couler l’eau avant de nous déshabiller tous les deux.

Je m’installai dans la baignoire et poussai un soupir de soulagement une fois installé alors que Sky s’installa à sa tour avant de passer l’éponge sur mon torse. Je frissonnai au contact à la fois de bien-être et de douleur.

Je ne dis rien laissant Sky faire jusqu’à-ce que je retrouve plus ou moins mes esprits et que je plante mon regard dans celui de Sky.

-Je ne voulais pas te faire peur, bébé… J’étais juste énervé. Je déteste perdre.

C’est ce que je soufflai alors que la lumière allumée dans la salle de bain me faisait mal au point que je plissai, de temps à autre, les yeux.

-J’ai… Cassé le miroir. J’en rachèterais un.

Je passai mes mains sur ses cuisses et sur ses fesses. Je ne voulais que ça. Son contact. C’était ce qu’il me fallait pour essayer de repousser mes envies meurtrières que je ne pouvais pas assouvir là, maintenant, tout de suite.

-A la salle de sport… Ils se foutaient de moi. Tous…

Je n’arrivais pas à me sortir ça de la tête… Si bien que, cette phrase que je venais de prononcé tout haut, je croyais ne même pas l’avoir prononcée. Elle était sortie toute seule.

-Je déteste ça.

On sentait de la haine quand je parlais de ça avant que je ne secoue un peu la tête pour fixer, à nouveau, un peu mieux Sky que je caressais toujours mais plus brutalement à chaque fois que ce genre de pensées remontait à la surface. Au point où je finis par griffer sa cuisse au lieu de la caresser.

@ Billy Lighter

Quand Ward parlait comme il le faisait maintenant, ça me foutais la trouille chaque fois. C’était comme s’il ne se rendait pas compte de la portée de ses paroles, et de ce que ça me faisais à moi.   La colère l’aveuglait complètement, au point où, quand il voulu me caresser la joue, je me reculais. Je pouvais accepter bien des choses, je préférais les ignorer en fait, tout ce qui était lié à son gang, mais tuer son adversaire dans ce qui devait avoir été un combat légal dans un ring, parce qu’elle l’avait emporté, ça non, je ne le pouvais pas.

Ward ajouta ensuite qu’il ne le pensait pas vraiment, c’est ce que je préférais croire, il ne pouvait pas avoir eu vraiment l’intention de le faire. Il avait sans aucun doute parlé sous l’effet de la colère, quand il sera plus calme et reposé, il verra les choses sous une toute autre perspective.  Je lui proposais donc de prendre un bain, j’étais persuadé qu’ensuite, il se sentirait beaucoup mieux.

Il avait mal, cette femme l’avait joliment arrangé, y’avait pas à dire ! Je pouvais comprendre sa frustration mais il devait s’en remettre, passer par-dessus et qui sait, il aurait la chance de la recroiser sur un ring un de ces quatre et il pourrait avoir sa vengeance.

Une fois dans la salle de bain, j’ouvris l’eau et la laissait coulé une fois qu’elle fut a bonne température puis j’aidais mon mari à se dévêtir et je fis de même.  J’allais prendre soin de lui, tout faire pour qu’il se sente mieux et qu’il se ressaisisse.

- Ce n’est pas important, le miroir, bébé. N’y songe pas.

Doucement, je passais l’éponge de bain sur son torse et ses épaules.  Je le débarrassais de sa sueur et du sang sécher alors qu’il passait lui, ses mains sur mes cuisses et mes fesses. Il pouvait être si doux, comment pouvait-il se changer en quelqu’un de si féroce et redoutable ?

Il me racontait qu’à la salle de sport, les gens s’étaient foutu de lui, parce qu’une femme lui avait foutue une raclée et alors ?  Y en avaient-ils un seul parmi eux qui aurait eu le courage de se dresser devant cette femme et de lui tenir tête comme Ward l’avait fait ?

- Laisse-les parler on en a rien à faire bébé ! Et aucun d’entre eux n’a le courage de faire ce que tu fais !

J’en venais a croire que c’était d’avantage l’opinion des autres que la défaite en elle-même qui  le rendait dans cet état ! Il n’avait pas apprécié les railleries qui étaient la cerise sur le gâteau, le petit truc de trop qui a fait déborder le vase.

- Ward…

Des caresses devinrent plus  intenses, malheureusement pas dans le sens que je l’aurais souhaité. Il me griffa les cuisses et je pinçais les lèvres en réprimant un gémissement de douleur.  Je posais ma main sur la sienne pour stopper son geste et, de mon autre main posée sur sa nuque, j’attirais son visage au mien et l’embrassais passionnément, je tenais absolument à le ramener à de meilleurs sentiments, il le fallait, je sentais l’urgence d’agir grimper en moi.

Je soulevais mes fesses un peu pour m’installer sur ses cuisses et refermer, comme je le pouvais dans l’étroitesse du bain, mes jambes derrière son dos.

- Ne penses plus à eux, ici, bébé, il n’y  que toi et moi, il n’y a que nous deux et notre bébé qui compte.

@ Billy Lighter

Voir Sky effrayé par mes paroles était bien pire que la douleur insupportable qui irradiait mon corps. Sur le coup, j’ai cru la perdre. Sur le coup, j’ai cru qu’elle allait s’enfuir.

Comme Daisy…

Comme Sierra…

Comme bien d’autres…

Mais elle ne le fit pas. Elle préféra nous conduire à la salle de bain où on termina tous les deux dans l’eau chaude où elle se mit à passer de l’eau sur mes hématomes qui, à chaque minutes, prenaient une couleur de plus en plus bleue-noire. A moins que ça ne soit une impression.

Je ne voulais pas l’effrayé… C’est ce que je dis… J’allais remplacer le miroir cassé… C’est ce que je dis aussi… Mais elle se fichait du miroir.

-Ok, bébé…

Et si j’arrivais à la caresser doucement et à revenir, doucement, à des paroles qui ne dépassaient plus, cette fois, mes pensées. Ce ne fut que de très courte durée. A chaque fois que je sentais ma tête me lancer, je revoyais les flashs du combat. De cette petit Collins qui était toute fier de pouvoir me démolir. Des autres, au bord du ring, qui se faisaient un plaisir de voir tomber Ward Fleming. Parce que si je détestais voir Sky avoir peur de moi, je ressentais, toujours, une énorme satisfaction à voir que les autres avaient peur de moi. Et ces flashs ce mêlaient à des souvenirs. Ceux du match de boxe perdu contre Carlos il y a des années d’ici. Ce match où j’avais ressenti le même sentiment que je ressentais aujourd’hui. Ce match où, à la fin, j’avais promis à Alonso que je le tuerais.

Et il était toujours en vie.

L’idée de le savoir en vie lui et Collins me révulsait. Entendre, dans ma têtes, ces gens se foutre de moi me révulsait. Alors, je déclarai tout haut que je détestais qu’on se foute de moi. Mais Sky disait que ça n’avait pas d’importance. Qu’aucun d’entre eux n’avait le courage de faire ce que je fais.

Je penchai légèrement la tête sur le côté regardant Sky avant d’hocher la tête.

-Oui. C’est clair. Aucun ne saurait faire ce que je fais. Personne ne saurait faire ce que je fais.

Personne.

J’avais fait des choses que personne ne saurait faire. J’étais plus fort qu’eux sur bien des niveaux. J’étais plus malin qu’eux sur tous les niveaux. C’était pour ça que j’en étais là où je suis aujourd’hui. Parce que je savais faire des choses que les gens comme ceux présent à la salle de sport n’oseraient jamais faire parce qu’ils étaient limité par leurs sentiments.

Mais, malgré ce constat, la frustration persistait au point où j’en vins à griffer Sky au lieu de la caresser sans vraiment m’en rendre compte. Mes muscles étaient contractés ce qui n’arrangeait rien à la douleur.

Mais je n’arrivais plus à rien contrôler. Ce que j’avais en moi prenait, ce soir, le dessus.

Et Sky cessa mon geste sur sa cuisse soufflant mon nom. Je croisai son regard avant de m’embrasser. Je fermai les yeux ce qui fut un léger soulagement pour ma tête… Le baiser fit légèrement descendre ma frustration tout comme voir Sky complètement dévoué à la tâche de faire taire mes pulsions meurtrières qui ne cessaient de déborder de partout.

Elle brisa le baiser pour se rapprocher un peu plus de moi m’enlaçant de ses jambes.

Elle voulait que je ne pense plus à eux.

Juste à moi.

Juste à elle.

Juste au bébé…

Il n’y avait vraiment que ça qui comptait ?

Oui. Il n’y avait que ça qui comptait.

Moi.

Elle.

Le bébé…

Je fixai Sky et j’hochai de la tête.

-Oui. Il n’y a que ça qui compte.

Je me remis à caresser ses cuisses… Sans la griffer… Mais mes muscles étaient toujours tendu ce qui rendait mes caresses légèrement plus rudes que d’habitude.

-Il commence à prendre de la place.

Le bébé.

Il prenait de la place. Physiquement parlant.

Mais pas que. Il prenait de la place tous les jours… De plus en plus. De toute les façons possibles.

-Je veux dire, on voit qu’il est là maintenant.

Et pas que dans les habitudes de femmes enceintes de Sky. Je parlais aussi de son ventre.

Je levai ma main pour caresser la joue de Sky.

-Il ne faut pas que Jimmy Reed le voit…

Le bébé… Il ne faut pas. S’il sait, il saura que j’ai une faiblesse. Deux faiblesses.

Trop de faiblesse.

Je divaguai à nouveau incapable de me concentrer sur quelque chose d’aussi basique que me détendre avec Sky.

Pourtant ce n’était pas l’envie qui manquait.

Puis, d’un coup, je sentis ma tête me lancer à nouveau. Plus fort que les autres fois. De quoi me faire brutalement fermer les yeux avant de pousser un cri de douleur.

Je laissai retomber ma tête sur l’épaule de Sky alors que mes ongles s’étaient plantés dans ses cuisses. Cette fois-ci à cause de la douleur. Pas de la frustration.

-Je veux que ça s’arrête.

Je veux reprendre le contrôle.

@ Billy Lighter

Je détestais voir Ward dans cet état, ça ne lui ressemblait pas. Il n’avait pas l’habitude de ne pas obtenir ce qu’il voulait et sa défaite sur le ring, contre une femme qui plus est, n’allait pas être digérée de sitôt. Ça me rappelait la fois où il avait voulu m’entrainer pour la première fois et que je l’avais envoyé au tapis. Le regard qu’il avait eu, les choses avaient été différentes, c’était comme une espèce de jeu entre nous. Ce soir, il ne pouvait pas tourner la situation a son avantage et essuyait une blessure d’orgueil qui, de toute évidence, lui faisait bien plus mal que celles sur son corps.

Je l’amenais donc à la salle de bain et, une fois la baignoire remplis, nous nous y sommes installés, moi, face à lui et mes jambes placées de chaque côté de son corps.  Je passais l’éponge sur ses hématomes, je laissais couler l’eau et espérais que je le soulageais un peu avec ma douceur.

Ward revenait sur sa soirée, sur les mots que les gens ont eus suite à sa défaite.  Ils pouvaient fanfaronner autant qu’ils le voulaient, personne dans la salle de sport ne saurait faire ce que Ward fait, et je ne fais pas uniquement référence à son gang. Mais sur le ring, est-ce qu’un seul présent ce soir aurait pu se lever et tenir contre cette femme ? En auraient-ils eu le courage ? Ils se seraient tous écrasés au sol !

- Garde ça en tête, bébé !  Personne n’est à ta hauteur !

Je cru qu’il parvenait à se détendre alors qu’il caressait mes cuisses. Je fermais les yeux, profitant de ses mains sur mon corps mais je grimaçais et gémis son nom ensuite parce qu’il me griffa et que ça n’avait rien d’agréable. Je pouvais voir les traces déjà rouge sur ma peau après que j’eu freiné son geste en posant mes mains sur les siennes.  Il devait se détendre, oublier tout ça, se relever, c’est ce que j’attendais de mon homme, qu’il puisse se relever peu importe la situation. Nos regards se croisèrent puis il m’embrassa… il allait se relever !

Je repris ensuite l’éponge de bain et recommençais à la lui passer sur le torse, avant de me rapprocher de lui pour le serrer contre moi, comme si je ne voulais que nous faisions qu’un, seulement mon petit ventre qui prenait en rondeur commençait à faire obstacle entre nous deux.

Ward devait oublier tout ça ne penser qu’à nous deux… qu’à nous trois, il n’y avait que cela de vrai et d’important, non ? Lui, moi, notre bébé, le reste n’avait pas d’importance et ne devait pas guidé notre dynamique. Nous étions plus forts que tout ça, ça ne faisait aucun doute.

Seulement mon mari repartit un peu dans ses pensées, d’abord en disant que le bébé, notre bébé, commençait à prendre de plus en plus de place et puis ce fut sur ma joue qu’il me caressa, plutôt que sur mon ventre. J’aimerais tant qu’il puisse s’y attarder, qu’il puisse en caresser la courbe naissante et qu’il me dise qu’il est heureux, même si d’avoir des enfants ne faisait pas partit de ses plans.

Je ne l’ai pas fait contre lui, je l’ai fait avec lui.

Je ne l’ai pas fait toute seule, je l’ai fait avec lui.

- Hein ?

Je le regardais, interloqué. Qu’est-ce que Jimmy Reed venait faire dans notre bain ?

Nous faisons attention qu’on ne nous voit pas trop ensemble à l’extérieur de notre appartement, certes nous allions quelques fois nous entraîner mais  nous étions prudent, Ward choisissait les endroits et, j’avais fini par comprendre et accepter que le projet de la petite maison blanche n’était pas pour nous. Si on nous voyait entrer dans le même building appartement,  on ne pouvait pas jurer que nous entrions ensuite dans e même appartement.  Il y avait une logique à respecte, une rigueur à suivre.

- Bébé,  reprends toi, s’il-te-plait !  Tout va bien, regarde…

Mais il ferma les yeux et poussa un cri qui m e glaça le sang puis ce fut moi qui criais alors qu’il planta ses ongles dans mes cuisses, me faisant vraiment mal.

- Bébé, arrête s’il-te-plait tu me fais peur !

Il avait si férocement planté ses ongles dans ma chair que je saignais légèrement.  Je gigotais dans l’eau, jusqu’à pouvoir me distancer de lui puis sortir de la baignoire et m’enrouler dans un drap de bain.

- Bébé, tu me fais peur, tu m’as fait mal… Qu’est-ce qui t’arrive ?

Ce ne pouvait pas être que son combat perdu, son égo brisé. Il y avait autre chose de plus profond qui le faisait perdre le contact avec la réalité, quelque chose que j’ignorais et qui me donnait froid dans le dos.

- Reste dans la baignoire, relaxe toi… je… je vais aller nettoyer le verre brisé du miroir et toi… tu… tu te relaxe, d’accord ?

J’avais besoin de m’éloigner de lui, de me ressaisir parce que ce qu’il m’inspirait là, tout de suite, était loin d’être la romance idyllique a laquelle il m’avait habitué et que je ne l’aidais pas à se sentir mieux en étant complètement effrayée. Je m’agenouillais sur le plancher du salon, encore toute enroulée dans mon draps de main et posais ma main sur ma cuisses, celle qu’il avait le plus égratignée avec ses ongles et de l’autre main, je balayais le sol pour rassembler les morceaux de verre en  un seul gros tas.

Je me sentais inutile, insipide.

Je me décevais moi-même.

@ Billy Lighter

Non. Personne n’était à ma hauteur. Sky a raison. Aucun ne saurait faire ce que je faisais. Personne. Ils devaient avoir peur de moi. Je préférais quand ils avaient peur de moi. Comme Vern… Je savais, qu’au fond, Vern avait peur de moi.

J’essayais de me détendre. De ne penser qu’à nous. Qu’à moi… Qu’à elle… Qu’au bébé… Un bébé qui prenait de la place. Mais il fallait qu’il vive. Parce que c’est ce que Sky voulait. Et, moi, j’aimais Sky plus que tout. Je caressai sa joue. Doucement. Avant de divaguer à nouveau en pensant au bébé.

Avant, je n’avais pas de famille…

Maintenant, j’en avais une…

C’était une faiblesse…

Jimmy avait cette faiblesse aussi et je l’avais exploitée. S’il sait que j’ai une femme et un enfant, il va toucher là aussi.

Je n’en avais pas envie. Ni qu’il s’en prenne à Sky. Ni au bébé.

Il ne fallait pas qu’il sache. C’est ce que je dis tout haut. Ce qui provoqua l’interrogation de Sky.

Je secouai la tête…

-Rien… Rien, bébé…

C’est ce que je soufflai. Jimmy Reed ne saura jamais rien. J’étais trop doué. Je faisais bien trop attention. Sky aussi. Elle faisait tout pour qu’elle et le bébé soient en sécurité.

Elle disait que tout allait bien. J’allais hocher de la tête. J’allais essayer de me détendre… Mais une violent mal de tête me pris de court me faisant crier avant que je ne plante mes ongles dans la cuisse de Sky.

Je détestais avoir mal ! Je voulais que ça s’arrête ! Surtout que tout ça m’empêchait d’avoir le contrôle sur moi-même.

C’était insupportable… Mais probablement pas autant que d’entendre Sky dire que je lui faisais peur avant qu’elle ne s’écarte de moi et qu’elle sorte du bain. Je relevai la tête vers elle alors qu’en moi ça bouillonnais. De la frustration, de la colère et… Un autre truc. Je n’arrivais même pas à mettre un mot dessus.

Mais je ne voulais pas qu’elle parte.

-Bébé… Reste…

C’est ce que je soufflai alors que ma tête me lançait. Elle demandait ce qu’il m’arrivait.

-C’est…

Je perds le contrôle, bébé… Voilà ce qui arrive. Et si je le perds complètement… Je te perds aussi.

Et je ne voulais pas la perdre.

Mais je n’arrivais pas à parler. Je devais chaque fois fermer brutalement les yeux à cause de ma tête. Au point où, maintenant, j’avais la nausée.

Sky voulait que je reste là… Qu’elle, elle allait s’occuper du miroir. J’eus juste le temps de dire :

-Sky !

Avant qu’elle ne s’en aille vêtue, seulement, de l’essuie de bain. Je tapai d’un coup sec de la main sur le bord du bain tellement cette situation me rendait complètement dingue.

Il fallait que je me reprenne. Alors, je fermai les yeux… Mais les fermer trop longtemps me donnait l’impression de tomber en chute libre. Ce qui me faisait respirer plus vite alors que mon cœur s’emballait. Cette sensation de vertige était horrible.

Il fallait que ça s’arrête. Alors, je rouvris les yeux d’un coup. Je sortis du bain non sans grimacer. Je me séchai rapidement alors que j’avais toujours l’impression qu’un marteau piqueur venait taper sur ma tempe.

Je remis mon boxer et mon jeans avant de me planter devant l’évier. Je me regardai dans le miroir tournant un peu ma tête. Mon arcade était arrangée mais ce n’était certainement rien comparé à l’hématome qui commençait à marquer sur ma tempe.

Alors, j’ouvris le robinet d’eau froide… Je remplis l’évier… Avant de mettre ma tête sous l’eau…

Longtemps…

Jusqu’à-ce que mon corps tout entier demande de l’air.

Et quand ce fut le cas, je sortis, d’un coup, ma tête de l’eau.

La mal de crâne n’avait pas disparu… Mais l’eau froide semblait m’avoir rendu un rien de lucidité.

Je fis disparaitre les trace de sang sur mon visage avant de mettre des strippes sur mon arcade puis d’ouvrir la pharmacie pour prendre quatre anti-douleurs.

Il fallait, maintenant, que je récupère Sky…

Alors, je sortis de la salle de bain… Elle avait nettoyé les débris de miroir… Je m’approchai d’elle… Doucement…

-Bébé… Je suis désolé… Je ne voulais pas te faire mal… J’ai juste…

Je montrai du doigt ma tête.

-Un marteau piqueur dans ma tête.

Mon regard n’était toujours pas très vif et je m’approchai assez près d’elle que pour la toucher. Doucement… Je me mis à caresser son épaule… Puis son bras.

-J’ai…

Je secouai la tête… Les anti-douleurs faisaient doucement effet m’engourdissant plus qu’autre chose.

-Un truc en moi.

J’aime tuer des gens, bébé… Ça m’amuse…

Je secouai légèrement ma tête avant de poser un regard un peu plus vif sur Sky.

-Que tu n’aimerais pas connaitre.

Qu’il ne fallait pas qu’elle voie mais qu’elle venait d’entrevoir.

-Je peux le contrôler…

Je le contrôle tout le temps devant toi, bébé. Je la regardais caressant doucement sa joue.

-Bébé, je ne veux pas que tu partes. Je t’aime. S’il te plait. Je ne veux pas te faire peur. Je ne te ferais plus mal.

Je descendis ma main sur son ventre plus rond.

-Ni à toi… Ni à lui.

Je continuais de caresser son ventre.

-Tu restes ?

Il fallait qu’elle reste.

@ Billy Lighter

Pour la première fois depuis le début de notre histoire, donc nous pouvons dire depuis notre rencontre,  Ward m’a effrayé bien assez pour que je ne me sente pas en sécurité auprès de lui. Je suis sortis de la baignoire et me suis enveloppé dans un essuie de bain, malgré ses supplications pour que je reste. Je n’aimais pas ne rien pouvoir faire pour lui, être totalement impuissante et, j’avais du mal à croire que son état résultait uniquement d’une blessure d’orgueil.

Je m’étais agenouillée sur le plancher du salon et je regardais les éclats de verre éparpillé sur le parquet. Il avait fait une erreur en ne verrouillant pas la porte et moi, j’avais complètement zappé un détail comme celui la. Dans la panique, je n‘avais songé qu’à prendre la batte et me protéger.

De gestes lents de ma main, je rassemblais les plus gros éclats de verre comme si c’était vraiment important de le faire maintenant. Si, ça l’était ! Nous étions nus pieds tous les deux nous risquions de marché sur un éclat et se blesser au pied, ensuite, cela ferait des traces de sang partout sur le sol de l’appartement.  Je crois que mon esprit divaguait un peu, parce que j’étais sous le choc, effrayée aussi.

J’étais concentré sur ce que je faisais au point où je ne l’entendis pas s’approcher de moi. Je ne sursautais pas mais je stoppais ce que je faisais pour le regarder, au travers de mes cheveux en batailles qui retombaient sur mon visage.  Il avait quelque chose en lui que je n’aimerais pas connaître, pourtant je l’aimais lui, en entier, pas en partie, mais au complet et ça impliquait le pas beau, le vilain qu’on cache, qu’on ne montre pas.

Je l’écoutais, j’absorbais chacune de ses paroles. Il avait peur que je m’en aille et de ça, je fronçais un peu les sourcils mais hochais de la tête, je comprenais tout ce qu’il me disait mais il faisait fausse route.

Sa caresse sur mon bras descendit jusqu’à mon ventre, caché sous l’essuie de bain mais déjà assez rond pour pointer un peu, quand on savait qu’il s’y cachait.  Ward avait conscience de m’avoir fait peur, de m’avoir fait mal. Je relevais un peu l’essuie de bain qui cachait ma cuisse. Il y avait de belles marques, je ne porterais pas de shorts  pour quelques jours.

- Bébé, je n’irai jamais ailleurs !

Je m’élançais pour l’enlacer et l’embrasser mais surtout, pour le tenir très fort dans mes bras et pleurer silencieusement dans son cou.  J’ai peur de le perdre, tout le temps, mais ce soir, ce fut pire que toutes les autres fois. J’ai eu peur qu’il se perde en lui et qu’il ne revienne jamais l’homme qui me rend dingue d’amour jour après jour.

- Jamais tu ne me perdras, bébé,  tu te souviens ?

J’entrelaçais nos doigts pour lui montrer nos alliances réunies.

- Jusqu’à ce que la mort nous sépare.

Lentement, en m’appuyant sur lui, je me relevais puis je l’aidais à faire de même et je l’amenais jusqu’à notre chambre, jusque dans notre lit, je voulais me blottir dans ses bras et dormir contre lui, écouter son cœur battre, sentir la douceur de ses caresses et de ses baisers.

- Tu sais être si doux et tu as toute cette rage en dedans… pourquoi ?

Pourquoi avec moi il pouvait être différent, canaliser toute la violence qui bouille en lui et en extraire quelque chose de si doux de si merveilleux… Je l’ai vu avec Grant, j’ai eu peur pour le petit… et j’ai peur pour notre bébé, est-ce qu’il parviendra à l’aimer autant qu’il m’aime moi ? Je portais sa main sur mon ventre maintenant libéré de l’essuie de bain.

- Tu seras fier, d’être un père ?

@ Billy Lighter

Quand j’étais sorti de la salle de bain, Sky avait arrêté de faire ce qu’elle faisait. Elle me regardait au travers de ses cheveux avant de lui expliquer que ma tête me faisait souffrir. Souffrir au point que je n’arrivais plus à garder le contrôle ni de mes gestes, ni de mes paroles…

Des paroles qui sortaient un peu trop vite… Comme celles qui me faisaient avouer qu’il y avait un truc en moins qu’elle n’aimerait pas.

Après ça, je m’approchai d’elle pour la caresser doucement. Je ne voulais pas qu’elle parte. Pour ça, mon esprit manipulateur ne tarda pas à me faire caresser son ventre insistant sur le bébé. Ce bébé qui nous liait. Ce bébé qui me paraissait être, dans ma tête, un atout pour que Sky puisse accepter la part de moi qu’elle détesterait et qu’elle venait de voir.

Quand elle releva légèrement son essuie de bain pour laisser à ma vue les marques que je lui avais faite, je pensais qu’elle allait simplement dire qu’elle allait s’en aller. Je savais que si elle disait ça, j’allais perdre totalement le contrôle. Un contrôle que j’essayais, tant bien que mal, de garder.

Pourtant, ses paroles furent toutes autres.

Elle n’allait pas partir.

Et elle m’embrassa… Un baiser qui sembla, l’instant que ça dura, faire taire mon mal de tête insupportable. Je fermai les yeux la laissant m’enlacer avant qu’elle ne dise que je ne la perdrais jamais.

J’hochai de la tête.

Elle n’allait pas partir.

C’est tout ce qui comptait.

Je la laissai entrelacer nos doigts. Elle utilisa nos alliances pour montrer qu’on était uni à jamais. Je les regardai avant de relever le regard sur Sky.

-Et même après…

Rien ne pourra nous séparer… Même pas la mort. C’est ce que je voulais. Je la voulais pour moi à jamais.

On se releva et je suivis Sky jusqu’à notre chambre. On se coucha dans notre lit. Me coucher me donnait le vertige. Mais être debout aussi. Alors autant rester couché ce qui soulageait mes côtes.

Je la laissai se blottir contre moi et je regardais le plafond alors que la pénombre de la chambre ainsi que les anti-douleurs clamait doucement la douleur.

Je la caressai me battant toujours intérieurement pour le contrôle même si je m’étais shooté assez que pour faire taire mes envies de meurtres. Mais pas encore assez que pour ne pas être attentif aux questions de Sky.

Elle voulait savoir pourquoi j’avais tant de rage. Ce n’était pas de la rage. C’était moi.

-Je ne sais pas… Je suis né avec.

Et j’ai vite compris que les autres n’étaient pas comme ça. J’ai vite appris à apprécier cette part de moi-même. Celle qui faisait peur à tout le monde.

-Et la vie après n’a fait que la renforcer, cette rage.

Mon père… La mort de Sean… Ma mère… Les Los Diablos… Alonso… Carlos… Hernan… Les flics… Samantha… Reed…

-Il n’y a que toi qui la calme.

J’aimais être avec Sky presque autant que j’aimais tuer. Elle m’apportait la même satisfaction.

Je ferais tout pour elle…

Même un enfant. Ce que j’avais fait, en réalité.

D’ailleurs, elle ne manqua pas de me rappeler qu’il était là en mettant sa main sur son ventre désormais nu.

Et elle posa une question… Une question à laquelle j’étais strictement incapable de répondre. L’enfant n’était pas là… Je n’arrivais à strictement rien ressentir à son égard. Est-ce que ça changera quand il sera là ? Je n’en savais rien. J’avais un fils… Je le savais maintenant. Et je ressentais pour lui un certain mépris. Mais ce n’était pas pareil. Parce que Grant, je ne l’avais pas fait avec Sky. Je l’avais fait avec une fille qui n’avait aucune signification pour moi.

Je posai ma main sur celle de Sky. Celle qui était sur son ventre.

-Bien sûr que je le serais, Sky. Il sera « nous » ce bébé. Alors, je ne vois pas pourquoi je ne serais pas fier d’être son père.

Est-ce que j’essayais de m’en convaincre ? Peut-être. Est-ce que j’essayais, par là, de rassurer Sky ? Oui, absolument.

-Et je vous protégerais toujours.

Je vous protégerais de ceux qui voudraient leur faire du mal. Parce qu’autant Sky que le bébé étaient à moi. Et à moi seul.

Je me mis sur le flanc avant d’embrasser Sky laissant ma main courir sur son corps. Les anti-douleurs faisaient leur effet ce qui me permettait de me sentir plus léger. Je me mis à jouer doucement de ma main sur sa poitrine prolongeant le baiser encore et encore.

@ Billy Lighter

Nous étions uni pour la vie, et même au-delà. Jamais je ne pourrais le quitter, rien de ce qu’il pourrait me montrer de lui ou me faire ne me ferais à ce point peur pour que l’idée de m’enfuir me passe par la tête.  J’ai été effrayé, c’est vrai, mais je sais aussi qu’il n’est pas lui-même, qu’il a besoin de se ressaisir, qu’il était… à ce point contrarié qu’il ne voie plus clair. Je ne pouvais pas lui en vouloir pour quelque chose qu’il ne contrôlait pas.

- Oui, même après bébé !

Rien ne servait de rester devant le gâchis du miroir brisé, nous avions tous les deux besoin de se reposer c’est donc dans notre lit que je l’amenais et, une fois allongés l’un contre l’autre, je me risquais à lui demander pourquoi il avait toute cette rage en lui alors qu’avec moi il pouvait être si doux. Ward lui-même n’en savait rien, supposant qu’il était né avec et que c’était ainsi. Pourtant, je savais qu’il pouvait être un tout autre homme, avec moi, il s’avait l’être.

- Je suis ton réconfort, alors, bébé.

Il pourra toujours se reposer sur moi, compter sur moi pour l’apaiser, je ferais toujours tout ce qui est en mon pouvoir pour que les choses demeurent ainsi. À deux, nous étions plus forts, nous pouvions tout affronter.  Il pouvait se reposer sur moi, comme je savais que je pouvais  compter sur lui. Il était mon phare, et j’étais son oasis.

Et bientôt, nous accueillerions le fruit de notre amour, j’étais certaine que je portais un garçon, je rêvais la nuit à un fils, cela ne pouvait qu’être un signe. Il n’était pas autant démonstratif envers notre bébé qu’il l’était avec moi. J’avais besoin de lui demander s’il en sera fier.

Et sa réponse me rassura.

- Nous n’aurons jamais rien à craindre, parce que tu seras toujours là pour nous, je le sais, bébé. Tu seras un père formidable.

Ward se retourna sur le flanc et je me rapprochais de lui, je l’embrassais tout en caressant son corps d’une douceur infini. Je voulais lui montrer qu’il pouvait le faire, qu’il en était capable. Il n’était jamais brusque lors de nos ébats, mais il n’était pas  tendre non plus, c’était un juste milieu qui laissait toujours quelques traces mais ce soir, cette nuit, je voulais lui montrer qu’il pouvait aller ailleurs et être complètement comblé.

Nos jambes s’entremêlèrent et je finis par grimper sur lui. Je déposais des baisers ici et là sur son corps brûlant.  Chaque fois qu’il se montrait impatient, je le calmais en l’embrasant avec plus de douceur encore, en chassant ses mains brusques, avec délicatesse, je lui rendais la pareille mais d’une toute autre façon.  Je faisais durer les baisers, j’allongeais les caresses. Puis, quand je me retrouvais en dessous de lui, que son corps lourd pesait sur moi, je cambrais des hanches pour le ralentir, il avait tout à apprendre et à gagner.

- Doucement bébé…

J’étais certaine qu’il allait aimer ça, qu’il allait découvrir que la puissance de notre amour pouvait s’exprimer tout autrement.  J’entrelaçais nos doigts et lui embrassais les siens avant de guider ses mains sur mes hanches. Tout sembla durer beaucoup plus longtemps, même l’orgasme, et je m’endormis  paisiblement dans ses bras, heureuse, comblée et rassurée.

Les jours suivant, Ward avait dû  digérer encore sa défaite, mais il n’en parla pas beaucoup. Il était aussi resté beaucoup plus à la maison que les autres jours, blottis l’un contre l’autre dans le lit, ou le divan, à rien faire sauf se caresser.  J’espérais au fond de moi qu’il ait prit goût à ça, qu’il y trouve son compte, plutôt que dans la violence.

- Je pars à mon rendez-vous… tu… tu es certains que tu ne peux vraiment pas venir ?

Il y avait tellement de raisons évidentes à ce qu’il ne vienne pas au rendez-vous pour mon suivi de grossesse que je savais que le fait que je lui redemande pour une innombrable fois devait le révulser mais j’espérais toujours qu’il me dise qu’il avait changé d’idée.  Nous pourrions nous y rendre séparément, il pourrait entrer par l’arrière, porté une casquette et des verres fumés, une perruque peut-être… et je m’étais enregistré sous le nom de Madame Leserres.  Mais Ward avait répéter sur un ton neutre mais non pas moins incisif que nous devions être prudent et que ce serait une très mauvaise bonne idée que de se pointer là avec moi.

Je m’y étais donc rendu seule et, dans la salle d’attente,  j’enviais aux femmes qui attendaient elles aussi, leur gros ventre rond et la présence de leur mari. J’avais pos mon sac sur la chaise vide à côté de moi comme pour faire croire que j’attendais quelqu’un alors qu’en fait, je n’attendais personne… je n’attendais plus personne.  Et quand ce fut mon tour,  je laissais échapper un :

- Zut, il n’a pas pu terminer a temps avec son patient… pas facile la vie de chirurgien !

Personne ne se préoccupait de pourquoi j’étais seule mais moi, ça me faisait quelque chose de vivre ce moment là que je trouvais réellement important sans la présence de mon mari.  J’enfilais l’horrible jaquette d’hôpital et j’avais retrouvé ma bonne humeur parce que, selon m on médecin, nous allions entendre le cœur battre !

@ Billy Lighter

Je tentais d’expliquer à Sky d’où venait toute ma rage… Sans vraiment y arriver… Elle était là. Elle avait toujours été là. Je ne l’avais jamais renié. Je la cachais juste quand il fallait. Comme quand j’étais avec Sky. Même si, avec Sky, c’était plus facile de la cacher. Sûrement parce que j’étais motivé par le fait que si ma rage éclatait devant elle, elle allait partir pour toujours.

Ma rage avait éclaté aujourd’hui.

Elle n’était pas partie.

Peut-être qu’un jour, elle acceptera celui que je suis au fond de moi… Enfin, pas tellement au fond. Celui que je suis quand je ne suis pas avec elle.

Pas aujourd’hui…

Je l’avais suivi dans notre lit et lorsqu’elle déclara être mon réconfort, j’hochai de la tête pour approuver. C’était vrai. Quand j’étais avec elle, rien ne comptait d’autre.

Mais il y avait d’autres questions. Celle sur l’enfant qu’elle portait. Je répondis simplement que je serais fier parce qu’il ne pourrait pas en être autrement. Mais au fond, je n’en savais rien… Je n’arrivais même pas à imaginer ce gosse. Ni même à vouloir plus précisément une fille ou un garçon… C’était trop abstrait. C’était des sentiments trop étrangers… Que je n’étais même pas sûr de pouvoir ressentir comme bien d’autres sentiments qui manquait à mon panel.

J’étais comme ça… Je n’avais pas un grand panel de sentiments… Mais ceux que j’avais était tellement puissant que j’avais, parfois, du mal à tout contrôlé.

Pourtant, j’étais un exemple de contrôle !

Mais une chose était sûre : je protégerais Sky et le petit. Parce que Sky ne pourra pas vivre sans le petit et moi sans Sky. Et ça rassura Sky qui disait que je ferais un père formidable. Je souris me tournant vers elle et elle m’embrassa. Et elle me caressa… Bien trop doucement… Une douceur qui faisait presque mal. Comme si mon corps réclamait quelque chose de plus violent.

Mais je la laissais faire.

Et elle finit par grimper sur moi. Elle déposa des baisers sur mon corps qui chauffa à son contact. Je fermai les yeux pour en profiter attendant qu’elle se fasse un rien plus rude qui à raviver la douleur dans mes côtes.

Mais elle n’en fit rien. Elle continuait à être douce. J’essayais chaque fois d’accélérer les choses. D’y aller de caresses plus vives. Je tentais des caresses plus brusques… Mais elle m’arrêtait chaque fois en m’embrassant me faire grogner parfois. Et chaque fois qu’elle m’arrêtait, c’était tout doucement et en rendant ses baisers plus long mais toujours aussi doux… Une douceur qui était nouvelle pour moi et qui me rappelait ce que j’avais ressenti quand l’ex d’Alonso avait passé sa main dans mes cheveux il y a des années d’ici. Je m’en rappelais encore… Et je me surprenais à m’en rappeler encore.

Quand je finis par reprendre le dessus, j’allais reprendre la main et casser cette douceur qu’elle avait instaurée. Mais elle ne se laissa pas faire… Elle me murmurait d’aller doucement. Mes côtes demandaient la même chose, à vrai dire…

-Ok, bébé…

C’est ce que je soufflai alors qu’elle donnait, en quelque sorte, le rythme. Un rythme lent qui me rendait dingue… Dingue parce que j’avais envie de plus de violence… Et en même temps mon corps semblait extrêmement satisfait par tout ça.

Je ne savais plus quoi penser…

Alors, je laissais les choses faire… Je me laissai imposer le rythme par Sky allant et venant en elle doucement jusqu’à l’orgasme. Un orgasme qui, dans ses conditions, je n’aurais jamais cru atteindre…

Pourtant…

Peu après, Sky s’endormit… Pendant que moi, je gardai encore un peu les yeux ouvert en la caresser... Avant que la fatigue ne prenne le dessus et que je m’endorme à mon tour.

J’avais passé les jours suivants à la maison… Sauf une fois où j’étais allé à la planque des New Soldados pour voir comment allaient les affaires. En dehors de ça, j’étais resté avec Sky à profiter d’elle… Et, aussi, à me remettre de mes blessures. Mes côtes m’empêchaient de bouger comme il faut mais le pire était certainement la commotion qui, les premiers jours, m’empêchait de vivre dans la lumière. On devait fermer les rideaux pour éviter que je me paye un mâle de crâne horrible.

Et j’en voulais toujours à Collins… Même si j’avais évité d’en parler depuis le soir où j’étais rentré de mon match de boxe.

Chaque geste de Sky envers moi était doux… Comme si elle essayait que je le devienne à son contact. Ce n’était pas évident… Au lit, j’avais du mal à aller à l’encontre de mes ardeurs. Mais que Sky soit douce avec moi, par conte, j’avais commencé à aimer ça… Sans m’expliquer pourquoi.

J’étais dans le fauteuil quand Sky s’était préparée à aller à son rendez-vous. Une échographie… Elle m’avait demandé de nombreuses fois si je voulais venir avec. Mais j’avais refusé catégoriquement. Pour des raisons de sécurité… Mais aussi parce que je n’arrivais pas à me visualiser dans le cabinet du gynécologue à regarder une crevette sur un écran où, d’après ce que j’en savais, on ne pouvait rien voir…

J’avais vraiment du mal…

Du coup, quand elle demanda à nouveau, avant de partir, si j’étais sûr, je lui fournis encore et toujours la même réponse, encore et toujours sur le même ton.

-Oui. Certain.

Inutile de lui balancer à nouveau les raisons… Elle les connaissait… Et je crois qu’elle était un peu dépitée quand elle est partie.

Je l’ai senti…

Alors, une fois que la porte fut fermée, j’avais regardé vers elle… Et j’ai soupiré. Je savais qu’elle tenait très fort à ce que je vienne parce qu’elle espérait vraiment qu’on puisse former une famille « normal »…

Moi, je savais que c’était impossible… Elle n’aura jamais sa famille normale…

Mais je savais qu’en y mettant du mieux, je pouvais faire en sorte de lui fournir un semblant de normalité.

Et je pouvais commencer aujourd’hui.

La normalité c’était d’aller à deux à ce foutu rendez-vous ? Bien.

Je me levai du fauteuil pour me diriger à la salle de bain. Là, je pris, sans hésiter, le rasoir électrique pour raser mes cheveux afin d’éviter qu’on puisse me reconnaitre. Pas sûr que Sky aime ce nouveau look… Mais ça n’avait pas d’importance. Ça repoussera.

Après, je maquillai rapidement ma tempe pour cacher tant bien que mal l’énorme hématome que j’avais. Ensuite, je pris mes clés et je filai à l’hôpital.

De toute façon, je ne risquais pas grand-chose… Quel Los Diablos allait à l’hôpital en pleine journée ? Surtout dans la partie « écographie » ? Peut-être plein… Peut-être aucun. Je verrais bien… J’agirais en conséquence.

Une fois là-bas, je me présentai à l’accueil déclarant que ma femme devait passer une échographie et que j’étais en retard. On me renseigna la bonne salle et je m’y dirigeai non sans regarder autour de moi au cas où je verrais quelqu’un de suspect.

Mais il n’y eut personne de suspects. Et je finis par arriver devant le cabinet après avoir traversé la salle d’attente pleine de couples qui avaient l’air bien trop modèle que pour être sincères…

Je n’y prêtais pas plus attention que ça avant de toquer et d’entrer une fois que le médecin m’en donna l’autorisation.

Sky était là… Déjà prête pour l’échographie qui allait, apparemment, commencer. Le médecin me sourit.

-Vous êtes Monsieur Leserres ?

Qu’est-ce que je détestais ce nom… Je répondis sur un ton neutre :

-Oui.

Il souriait toujours.

-Vous arrivez à temps. On allait commencer. Installez-vous.

J’hochai de la tête avant de regarder Sky et de m’installer à côté d’elle.

-Ça va, bébé ?

Elle ne s’attendait sûrement pas à me voir. Tant mieux. J’aimais la surprendre. Même si j’avais l’impression de ne vraiment pas être dans mon élément ici.

Surtout avec ce médecin bien trop souriant.

-Vous êtes prête Madame Leserres ? On va voir comment se porte votre bébé.

Moi, j’étais prêt… Mais j’imagine qu’il se foutait de me le demander à moi…

@ Billy Lighter

J’avais ravalé mon chagrin et m’étais en allée seule pour mon rendez-vous. Je comprenais les raisons qu’avait Ward de refuser de m’accompagner. Si quelqu’un le voyait avec moi et comprenait qu’en plus que je suis enceinte, ce deviendrait dangereux, alors pourquoi courir un inutile ? Je pourrais tout lui raconter à mon retour… s’il me posait la question… S’il voulait vraiment savoir… si ça l’intéressait vraiment.

Dans la salle d’attente, j’avais jalousé les femmes avec leurs jolis bedons ronds, accompagnées de leur époux. J’étais certaine que la majorité d’entre eux était gai et infidèle !  Il y avait ce petit couple parfaitement coordonné, on dirait presqu’ils sont frère et sœur ! Ils ont tous un petit quelque chose qui cloche. Je ne veux  surtout pas admettre que ce qui cloche, c’est moi et ma trop grande déception d’être seule.

Je me levais quand on appela mon nom, Madame Leserres, et je suivis le médecin à l’intérieur de son bureau non sans émettre un commentaire sur le retard de mon mari. J’aimerais bien savoir pourquoi je tenais autant à projeter une image à des inconnus qui ne se souviendraient même plus de moi quand eux même sortiraient de cette clinique!

Peu importe !

J’étais allongée sur la table d’examen et je répondais aux questions de mon médecin qui, pour l’instant, en était encore à me parler de la pluie et du beau temps et du superbe trou d’un coup qu’il avait fait au golf la semaine dernière.  J’avais raté l’épisode durant lequel nous étions devenus hyper copain ? En même temps, il va insérer ses doigts… là pour vérifier l’évolution de mon utérus. J’imagine qu’il essayait de détendre l’atmosphère.

- Oh ! Un trou d’un coup… c’est super, félicitation !

Puis, je roulais des yeux, parce qu’on venait de toquer à la porte et, je me savais loin d’être à mon meilleur allongé sur la table, avec mes bas de laines trop grands dans mes pieds, parce que j’ai toujours froid aux pieds. Ce n’était donc pas le temps d’être dérangé par une infirmière ou pire, un stagiaire en médecine ! Si c’était un stagiaire, c’était certainement le plus beau des stagiaires qu’il pouvait y avoir !

- Bébé ! Oh ! Tes cheveux !?!!!

Nous aurions le temps de parler de sa tête plus tard, je n’en revenais pas qu’il soit la, qu’il ait décidé de me faire la surprise. C’était le plus beau cadeau qu’il pouvait me faire en ce moment.

- Oui, maintenant que tu es là, ça va bien !

Je lui tendis la main alors qu’il s’asseyait sur le petit tabouret près de moi et l’embrassais avant de faire oui de la tête à mon médecin qui me demandait si j’étais prête.  Bien sûr que je l’étais, et plus encore maintenant que mon mari était avec nous.

Le médecin commença par mesurer mon ventre et passa le commentaire que m’il était très prononcé pour  mon stade.

- Je mange beaucoup… trop, peut-être ?

Je mangeais tout le temps, j’avais toujours faim ! J’étais incapable de totalement me rassasier, c’était dingue un peu, quand même ! Ensuite, ce fut  l’étape du cœur. Nous allions entendre battre le cœur de notre bébé pour la toute première fois. Je serrais un rien plus fort la main de mon mari, dévorée par l’attente beaucoup trop longue et enfin, le son tant espéré se fit entendre.  C’était incomparable à rien, c’était comme…  un cœur qui bat mais parce que cétait celui de notre bébé, ça le sublimait, certainement !

- C’est intéressant ! Je capte un second battement de cœur !

- Le miens ? Avec le mien, ça fait deux battement de cœur.

Je trouvais ç beau, le cœur de notre bébé battait à l’unisson avec le miens.

- Non avec le votre, ça en fait trois, Madame Leserres. L’échographie va valider ce que je devine. Félicitations, vous attendez des jumeaux !

Même si j’avais voulu dire quelque chose, aucun son ne pouvait sortir de ma bouche.  J’étais stupéfaite, agréablement sous le choc.  Nous n’en avions pas fait qu’un ! Nous en avions fait deux !

@ Billy Lighter

Je sais… Mes cheveux… Sky semblait choquée par le changement de look. Mais j’avais décidé de prendre toutes les précautions possibles. Et s’en était une. J’étais moins reconnaissable comme ça. Et ça attirait moins l’attention que de porter une casquette et des lunettes de soleil.

-Je sais, bébé… Changement de look.

Je sais, c’est horrible. Mais ça repoussera.

Mais au-delà de ça, je voyais bien sur son visage qu’elle était agréablement surprise de me voir. Je lui souris en retour alors que je lui demandais comment elle allait… Vu sa position, j’aurais plutôt dit que ça allait très mal. Mais, d’après elle, ça allait. Surtout depuis que j’étais là.

Rien que pour ça, ça valait le coup de rasoir. Rien que pour voir comme toute sa journée pouvait changée rien que par ma présence.

Je m’installai près d’elle et je pris sa main alors qu’elle me tendait la sienne. Elle m’embrassa ensuite. J’aurais voulu prolongé le baiser… Mais j’imagine que ça ne se faisait pas, ici. Je n’en savais rien. Jamais de ma vie je ne m’étais retrouvé dans cette position.

Une position inconfortable.

Mais j’avais un rôle à tenir auprès du médecin. Celui du mari presque parfait. « Presque », parce qu’être parfait est toujours suspect.

Sky était prêt pour l’échographie et le médecin se mis au travail. Il prit des mesures ce qui me fit lever un sourcil. Tout ce pour qu’il finisse par dire que le ventre de Sky était gros pour son stade de grossesse. Le gamin est peut-être grand, hein… C’est pas comme si j’étais un petit gabarit moi-même… Mais Sky, elle, disait que c’était parce qu’elle mangeait beaucoup. Je ricanai un peu.

-Tu manges énormément… Mais plus aucun Cap’N Crunch…

Elle avait horreur des Cap’N Crunch, maintenant… Ce que je trouvais extrêmement triste.

Bref, le médecin ne pouvait pas se prononcé sur un diagnostic alors il passa à autre chose. C’est-à-dire les battements de cœur. Je savais que c’était le moment qu’attendait Sky. Je n’avais même pas besoin de décrypter ce que je voyais sur son visage pour le savoir.

Quant à moi… Je ne sais pas… Entendre battre son cœur prouvera qu’il est vivant. Mais dans ma tête, il ne sera vraiment vivant que quand il sera né.

Le médecin se mis alors à écouter et déclara qu’on entendait deux battements de cœur. Oui. Celui du bébé et celui de Sky. Visiblement ma femme était bien plus perspicace que ce type diplômé jusqu’aux yeux.

Mais il disait que « non »… Qu’avec le sien ça faisait trois. Parce que Sky attendait des jumeaux.

Deux bébés.

Pas un… Deux…

Je me figeai… Même si mon expression restait neutre alors que Sky, elle, semblait sous le choc. Moi… Mon cœur fit un petit bond, je dois l’avouer.

-Deux…

Le médecin confirma avec un grand sourire et disait qu’il allait montrer ça en image pour vérifier si c’était des faux-jumeaux ou des vrais jumeaux.

-Deux…

Non… Deux pour le prix d’un ? Tu ne fais vraiment pas les choses à moitié, Fleming ! Maintenant ce n’est pas deux personnes que tu dois protéger mais trois…

Je fixai Sky…

-Bébé… Il va falloir acheter tous en double.

Pas d’explosion de joie… Non. Ça, je ne crois pas en être capable. Mais si mon sens pratique était perceptible dans mes paroles, sur ma tête, on pouvait voir un très léger choc. Comme si je ne réalisais pas bien.

-Comment on en a fait deux ?

Ce n’est pas très difficile à savoir, ça, Fleming.

-J’espère que tu as de l’imagination pour des noms, bébé…

Parce que moi… Je n’en avais aucune idée. Je ne savais même pas si Sky attendait deux filles, deux garçons ou un peu des deux.

Et le médecin, mes réflexions, ça le faisait rire. Je levai la tête vers lui et lui dis sur mon ton toujours neutre.

-Ce n’est pas drôle…

Pourquoi il riait ? Mes questions et réflexions étaient sérieuses. Il allait falloir tout acheter en double et réfléchir doublement pour le prénom. En tout cas, ma simple réflexion lui avait fait fermé sa gueule et il ne riait plus.

Je serrai un peu plus fort la main de Sky… Et j’arrivais à lui sourire légèrement.

-T’es contente, au moins, bébé ?

Moi j’étais… Je ne sais pas… En fait, je ne réalisais pas… Et Sky devait sûrement s’en rendre compte. Je crois qu’elle était la seule à savoir décrypter mes différentes expressions neutre rien que par le ton de ma voix qui était… Ouais, un rien plus choquée que d’habitude.

@ Billy Lighter

Je crois être resté figé quand Ward est entré dans la salle d’examen. Je ne m’attendais vraiment par à sa venue, parce qu’il n’avait cessé de me répéter encore et encore toutes les bonnes raisons qui faisaient en sorte que c’était une mauvaise idée. Puis ses cheveux, rasés ! La boule à zéro, comme on dit ! Ça c’était le hic de l’histoire mais je passais très vite par-dessus parce que le bonheur de sa présence éclipsait absolument tout le reste !

- Ils vont repousser, c’est rassurant.

Je rigolais, c’était un peu nerveux.

Je lui volais un baiser avant que ne commence l’examen, je ne pouvais pas ne pas l’embrasser, il fallait que j’exprime mon  bonheur sinon j’allais exploser !

Le médecin mesura d’abord la courbe de mon ventre avant de dire que j’étai plutôt grosse pour mon stade de grossesse.  J’étais gênée et, est-ce que c’était un bon ou un mauvais signe ? Je ne mangeais plus de Cap’N Crunch, c’était un mystère pour Ward et moi-même. Le simple fait de voir la boîte et je courrais aux toilettes pour y vomir. Le médecin ne fit que dire que c’était normal et que cela reviendrait, ou pas, mais de ne pas m’en faire avec ça.

- Ces céréales sont la base de mon alimentation, ça me manque de ne plus en manger mais dès que je vois la boite blawwwww beurk ! Non !

Ce fut ensuite à l’écoute du cœur du bébé que procéda le médecin.  J’étais impatiente, je savais que j’allais tomber en amour, encore, avec ce petit être qui grandissait en moi dès que j’allais entendre la douce mélodie de son cœur. Et ce fut le cas. J’en avais les yeux bordés de larmes de bonheur.  

- Deux ?

Un deuxième battement. Et ce n’était pas mon cœur parce qu’avec le mien, ça en faisait trois, ce qui voulait dire que…

- Il y en a deux…

Même dans mes rêves les plus fous, je n’aurais imaginé qu’une telle chose puisse se produire. Mais je voulais des enfants , une famille nombreuse. Des petites filles et des petits garçons, une famille… un peu comme celle des Moriarty mais plus nombreuse encore si possible !  Mais je ne pensais pas en faire à coup de deux à la fois !  Comment ça arrive, d’ailleurs ?  C’est simple, mon mari est ultra performant en tout !

Et Ward répétait toujours deux, comme s’il imprimait se nombre dans sa tête, lui qui n’en voulait pas un seul, voilà qu’il allait en avoir deux d’un coup. Moi, ça faisait mon bonheur, lui, j’en doutais.

- C’est pas grave, ça, bébé ! On achètera en double que l’essentiel…

Je ne voulais pas me casser la tête là que j’avais le médecin penché au dessus de moi.

- Ben… on a fait l’amour en mode lapin nymphomane, bébé ! J’imagine que c’est ça ou alors ton sperme bionique !

Le médecin s’étouffa et en échappa presque son bidule a  ultra son.  Je ne sais pas comment on a fait pour en faire deux mais vu le nombre de fois qu’on a pu faire l’amour au tout début et même encore maintenant, fallait quand même s’attendre à ce que ça finisse par laisser des traces,  non ?

- Si ! Justement ! J’ai pleins d’idées !

Je ne sais pas si c’était le manque d’enthousiasme de mon mari ou les hormones mais je commençais à me sentir un peu irritable, comme si j’allais fondre en larme. Je voyais bien qu’il n’était pas emballé, ce n’était pas que le choc de la nouvelle. C’était tout ce que deux petits êtres qu’il n’avait pas voulu représentaient.   Il était trop tôt pour pouvoir connaître le sexe, mais le médecin pu nous montrer qu’il y avait bien deux petits cœurs qui battaient dans mon ventre, deux bébés vivant et qui faisaient mon bonheur.

- Oh oui ! Je suis contente !

Ward avait esquissé un sourire.  Le médecin lui, termina son examen et me donna de nombreuses recommandations puisque ma grossesse maintenant était un petit peu plus à risque. Je ne devais pas trébuché sur ce mot seulement garder en tête que je devais faire un petit peu plus attention et que mon suivis serait plus serré.

Ce n’est qu’une fois à la maison, devant la chambre encore vide que je réalisais l’ampleur que deux bébés représentaient. Et si Ward n’était pas heureux…

- Je les aimerai deux fois plus fort.

@ Billy Lighter