Il faisait beau en ce début d'année 1982. Enfin, comme souvent à Los Angeles vous me direz … Soit, notre petite anglaise se réveilla tardivement ce matin là, midi serait plus approprié en fait. Eileen se la joue marmotte de temps à autres. Elle fit ce qu'elle avait à faire après s'être bien levée. Je vous épargne les détails, ce n'est pas le plus intéressant en soi.

La jeune femme avait décidé d'aller flâner dans la cité des anges en quête de photographies et d'inspiration. C'est habillé d'une jupe en tartan, issue d'un vieux costume d'école, de son petit top blanc à dentelle noire, pour le chic, d'une veste en cuir, d'escarpins, d'un petit foulard et de son sac contenant son indispensable appareil photo, qu'elle partit dans les rues de la grande ville californienne.

Elle marcha, marcha et marcha. Eileen se posait de temps en temps pour prendre des photos avec son vieil appareil argentique. La météo était idéale pour la jeune photographe, que demander de plus ? Elle avait du soleil, les gens avaient le sourire et les paysages étaient magnifiques. Après plusieurs heures de marche, la jeune anglaise se dirigea vers le parc. Elle n'y avait encore jamais mit les pieds, et un parc c'est génial pour les photos, c'est l'un des meilleurs endroits car on y trouve tellement de situation différentes. Eileen en profita pour prendre les arbres, des petits animaux, des enfants qui jouaient etc … Elle avait hâte de voir ce que donnait sa petite séance photo.

Il ne lui restait que deux photo sur sa pellicule, elle réfléchit alors à un sujet. Elle opta pour les cygnes sur le lac. La jeune femme en prit une, elle se recula pour la deuxième et heurta une personne. Cette dernière, laissa échapper un petit "aïe". Cette voix, Eileen l'avait déjà entendu, mais ça ne pouvait être possible, non pas lui ! Elle rangea son appareil photo dans son sac et se retourna pour en être sûre. Un immense sourire se dessina sur ses lèvres. Elle avait bien reconnu le jeune homme, ce n'était autre que son meilleur ami Andrew ! Comment était-il arrivé ici ? Les questions ce sera pour plus tard, la jeune Eileen sauta au cou de son ami et le serra fort dans ses bras.

- Oh Andrew !!! C'est bien toi ? Je ne rêve pas ? Oh mon dieu !! Tu m'as tellement manqué !!

La jeune femme arrêta son étreinte et le regarda. Elle ne rêvait pas en effet, il s'agissait bien de son meilleur ami. Elle était tellement heureuse, Eileen n'en revenait toujours pas.

- Olalah ! Je suis tellement heureuse ! Comment vas-tu ?

Elle le resserra de nouveau dans ses bras, mais un peu moins fort et un peu plus bref. La jeune femme en profita pour lui faire un bisou, amical bien entendu. Les yeux clairs de notre petite Eileen pétillaient de joie. Elle était à deux doigts de pleurer de joie, son meilleur ami, ici à Los Angeles quoi ! C'est comme un rêve.

Les jours passaient, mais je découvrais toujours des parties de la ville. Et c'était normal. Il ne s'agissait pas de Bristol, une ville de taille moyenne mais de Los Angeles, une réelle mégalopole. Et c'était d'ailleurs très agréable, de constamment découvrir de nouveaux endroits dans lesquels flâner, de nouvelles bonnes adresses...
En cette belle journée de week-end, c'était pour le parc que j'avais opté. C'est vrai, un parc, c'est toujours mieux ensoleillé. Je n'étais pas sûr de pouvoir en explorer tous ses recoins en une seule après-midi mais j'avais envie de me promener et je serais certainement au calme, tout seul.
J'étais quand même bien fatigué, la soirée d'hier avait été rude et il avait été nécessaire que je chausse mes lunettes de soleil. Le beau temps m'avait aussi conduit à vêtir un débardeur rayé, un pantalon et des tongs. Étant donné que le soleil était aussi présent, j'avais mis sur ma tête une casquette toute fraîchement achetée dans un magasin du centre commercial jouxtant le mien.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Ma démarche était plutôt lourde. Je traînais les pieds. Mais cette démarche n'avait aucun lien avec mon envie d'être ici. C'était agréable et reposant de pouvoir passer une après-midi à découvrir ce parc qui, je n'en doutais pas, devait être agréable et reposant.
Je n'avais aucun objectif précis, marcher, marcher et encore marcher. M'épurer et rejeter toutes ces vapeurs toxiques qui envahissaient mon corps et tous les relents d'alcool et de substances plus ou moins légales.
Après plusieurs longues minutes de promenade, je m'étais arrêté, dos au lac où les cygnes constituaient l'attraction principale du lieu. Les familles se prélassaient en bord de lac, des couples se bécotaient, des personnes seules capturaient les moindres mouvements. Après avoir moi aussi, je l'avoue, passé plusieurs minutes à m'amuser des cygnes, je m'étais retourné et avais allumé une cigarette. Alors que j'étais dos à ce lac, je fus heurté par quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. Machinalement, je ne pus m'empêcher de meugler. AIE. Ca n'était quand même pas possible d'être tranquille dans ce parc? Malgré tout, je n'allais pas m'énerver outre mesure, j'attendais juste de voir qui et pourquoi, m'était entré dedans.
La cigarette à la bouche et la démarche lourde, je me retournais. Mais quelle fut ma stupeur lorsque je me retrouvais face à Eileen, ma meilleure amie. Je pris alors ma cigarette à la main et enlevais consécutivement mes lunettes de soleil pour être sûr de ne pas avoir fait une hallucination. Enfin, après tout, je le savais qu'elle était à Los Angeles. Mais oui, c'était bien elle. Depuis mon arrivée, nous ne nous étions pas encore vus, d'ailleurs elle ne savait pas que j'étais arrivé en Californie, d'où la stupeur profonde qui se lisait sur son visage. Elle me sauta alors dans les bras me serrant fort contre elle. Évidemment, j'en fis de même. Eileen était comme une soeur et j'aurais menti si j'avais osé affirmer qu'elle ne me manquait pas.

- Eileen......!!!! Oui c'est bien moi!!!! Tu étais au courant de ma venue à Los Angeles??

Plusieurs mois séparaient notre dernière entrevue. Eileen avait été la première à prendre son envol et à quitter notre Angleterre pour les Etats-Unis. Étant l'une des rares choses à laquelle je tenais en Angleterre, il avait été évident, certes après une réflexion, que je saute aussi le pas et la rejoigne pour démarrer une nouvelle vie.
Nos retrouvailles étaient étranges. En effet, nous étions tombés l'un sur l'autre au hasard, sans le prévoir, sans s'y préparer et nous avions clairement du mal à réaliser que nous nous retrouvions face à face à des milliers de kilomètres de chez nous. Elle me ressauta au cou et je la serrais aussi contre moi. J'étais heureux de la retrouver, et j'avais hâte de lui raconter mes premières semaines à Los Angeles pour qu'elle puisse me conseiller pour la suite. Tout n'était pas tout rose et j'avais besoin de son avis, comme nous le faisions régulièrement en Angleterre. Et c'est cette routine qui me manquait cruellement.

- Je n'arrive pas à réaliser que je suis face à toi, ici, à Los Angeles... C'est tellement bon...
Oui ça va, je suis un peu fatigué de ma soirée d'hier soir, mais sinon ça va. J'ai tellement de choses à te raconter tu sais....

Je rechaussais alors mes lunettes de soleil maintenant que j'étais certain qu'il s'agissait d'Eileen, ma meilleure amie... En réalité, elles constituaient un camouflage, j'étais ému, très ému. Je m'approchais d'elle et lui posais un bisou sur le front. Mon dieu que c'était bon de la retrouver...

Il enleva ses lunettes et ôta sa cigarette de sa bouche. L'expression sur son visage fit rire la jeune femme. Les deux jeunes anglais n'avaient pas l'air d'y croire. C'est une rencontre tellement hasardeuse. C'est la première fois qu'elle lui fonce dedans aussi … Ce n'est pas elle la maladroite habituellement. Après son étreinte, elle le regarda dans les yeux, il y avait tellement de bonheur dans ces derniers. Il lui confirma qu'il s'agissait bien de lui, Andrew Vaughan. Un immense sourire se dessina sur ses lèvres. Lui, ici à Los Angeles, bien sûr que oui qu'elle n'était au courant de rien. C'est tellement mieux quand c'est une surprise d'un côté.

- Non, non, je ne savais pas du tout que tu venais ici, personne ne m'a rien dit, pas même toi. T'es ici depuis combien de temps ? Me dis pas que ça fait plusieurs jours ?

Plusieurs mois s'étaient écoulés depuis la dernière fois qu'ils s'étaient parlés face à face. Son sourire était tellement immense qu'elle pourrait s'en décrocher les mâchoires. Ah la joie de retrouver un proche, son meilleur ami, comme un frère … Eileen le regarda, il n'avait pas changé, toujours fidèle à lui-même, un jeune homme simple et attachant. Elle avait hâte qu'il lui raconte tout ce qui s'était passé depuis son départ et depuis son arrivée ici, à Los Angeles. Apparemment il avait déjà commencé à profiter des plaisirs de la grande ville californienne. Petit à petit, elle réalisait la situation.

- Oui ça fait bizarre de se voir ici et pas chez nous … Trop trop bon même ! Enfin Mon Dewdew d'amour est à L.A !! … Qu'est-ce que t'as fait hier soir ? As-tu fais la fête sans moi ? … Olalah moi aussi !!! Je peux pas tout te dire par téléphone quoi. Je veux tout savoir sur ce qu'il s'est passé depuis que je suis partie.

Le jeune Andrew remit alors ses lunettes de soleil. Eileen le connaissait suffisamment pour savoir que ce n'était pas dû au soleil, en plus les arbres environnant protégeait un peu. Que d'émotions, la petite brunette se retenait aussi. Enfin quand son meilleur ami déposa un bisou sur son front s'en fut trop elle craqua mais tout en gardant le sourire. Que de bonheur. Elle essuya brièvement avec la paume de sa main les petites larmes.

- Dis, ça te va si on va s'asseoir sur le banc juste là pour parler ? Vu ce qu'on a à se dire on va pas tenir debout !

Eileen venait de voir un petit banc et le lui montra. La petite anglais se mit à rire rapidement. Puis, la jeune femme lui prit le bras et l'emmena s'asseoir sur le banc. Ce n'était pas autoritaire du tout, mais c'était un moyen d'avoir "Son Dewdew" près d'elle. Elle s'assit en première et il l'a suivit. Eileen le regardait dans les yeux. Il allait parler maintenant, elle avait envie de tout savoir, mais alors absolument tout. De toute façon, ils ne se cachent jamais rien. Ca doit être la personne qui l'a connaît le mieux. Si vous voulez draguer la jeune femme, adressez-vous à lui, enfin à vos risques et périls … Elle lui sourit.

- Je t'écoute. Dis moi tout, tout, tout !

Eileen s'approcha un peu du jeune homme, elle enleva sa casquette afin de lui secouer les cheveux accompagné d'un bisou sur la joue, des gestes amicaux en soi. Ensuite, la jeune femme la posa sur sa tête et le regarda. Elle se mit à l'écouter attentivement. Il avait plein de choses à dire en effet, ce qui était tout à fait normal vu qu'ils ont été séparés plusieurs mois.

Je n'arrivais toujours pas à réaliser que c'était bien Eileen qui était devant moi... Mais j'imaginais son choc qui devait être encore plus impressionnant que le mien. En effet, elle, pour sa part, ne savait pas que j'avais pris l'initiative de traverser l'atlantique pour la rejoindre et pour commencer une nouvelle vie. Son départ m'avait fait me rendre compte que plus rien ne me retenait en Angleterre. Elle n'était pas quelqu'un de ma famille de sang, mais elle était la personne qui comptait le plus pour moi. Ma mère m'avait délaissé pour son compagnon, je n'existais plus à ses yeux et sans ma meilleure amie, la prunelle de mes yeux, ma vie à Bristol n'avait plus de sens. La rejoindre était pour moi l'occasion de prendre un nouveau départ.

Eileen était donc encore plus surprise que moi. Elle ne paraissait toujours pas réaliser et était très tactile, me touchait le visage, me serrait contre elle et me bombardait de questions. C'était logique, nous étions très proches et quelques mois sans se voir paraissaient une éternité. C'est vrai que depuis mon arrivée, je ne l'avais pas contacté. D'une part, je ne savais pas réellement comment la trouver dans cette grande ville mais également d'une autre, je voulais attendre d'être bien installé et d'avoir pris mes marques pour ensuite aller la voir. Je savais que sinon, elle aurait voulu m'aider et même si c'était une soeur pour moi, cela me gênait énormément.

- Ca fait trois semaines environ que je suis arrivé. Tu me connais, je ne voulais pas te déranger... Je voulais attendre d'être installé, pour l'instant je squatte en attente d'un logement qui ne vient pas, mais sinon j'ai déjà un travail depuis un petit moment, je bosse chez le disquaire du centre commercial, tu vois duquel je parle?

J'espérais qu'elle ne m'en tiendrait pas rigueur. Je savais déjà comme elle allait réagir à vrai dire. Je la connaissais par coeur, et j'aurais tout donné pour cette fille. Elle allait me dire que je n'avais pas à me gêner, je le savais qu'avec elle, c'était une relation sincère, d'amitié passionnelle et loin d'être à sens unique mais plutôt dans le registre du donnant-donnant. Pourtant, on ne pouvait pas changer le caractère de quelqu'un qui a ses idées qui plus est à 20 ans passées.
Il fallait quand même que je lui explique le pourquoi du comment. J'essayais néanmoins d'être synthéthique car, avec Eileen, lorsque nous commencions à parler de quelque chose, il était difficile de nous arrêter avant des heures. Elle savait les moindres recoins de ma vie, je les savais aussi.

- En fait, je suis venu car je me suis rendu compte que sans toi et sans les gars de The Bitter Love, mais enfin, surtout sans toi, je n'avais aucune raison de rester à Bristol. Toi mieux que personne sait ma vie, ce que j'ai vécu et comment je l'ai vécu et tu sais que je n'ai plus d'attaches avec ma famille et que ma seule famille en réalité, c'est toi... Donc quelques petits mois passés sans toi et je me suis dit que je n'avais plus rien à faire en Angleterre et que je devais commencer une nouvelle vie, ici et te retrouver.

Eileen me parlait alors de la soirée d'hier soir car je lui avais signifié qu'elle avait été rude. Et ça avait bel et bien été le cas. J'avais carrément omis le nom du bar, mais ce qui est sûr vu mon état, c'était que j'avais bien bu et bien abusé de certaines substances. Je me souvenais seulement d'être sorti seul, voulant m'affranchir de mon boss chez qui je squattais encore. Après, avec qui j'avais passé la soirée, ce que j'avais fait, comment j'étais rentré, tout ça était une grande énigme.

- Je ne saurais pas précisément te dire où je suis sorti... Vers le Rainbow je crois, un de ces bars. Ah et j'étais tout seul, la seule personne que je fréquente vraiment c'est mon patron, je dors même chez lui, alors bon, j'évite de sortir avec lui même si au début c'est ce que je faisais. Après je ne saurais pas te dire qui j'ai rencontré, comment je suis rentré, avec qui... Ca se voit peut-être à ma tête, j'ai fait quelques excès hier soir.

Lui dis-je en rigolant. Je n'avais aucun secrets pour Eileen et elle le savait. Je savais que c'était assurément une personne qui ne me jugeait pas. Et puis même, j'assumais mes excès de soirée. Surtout que depuis que j'avais commencé le boulot, étant donné que mon boss m'hébergeait, je faisais de grosses journées, et j'avais évidemment besoin de décompresser.
D'ailleurs, j'étais sûr qu'elle avait comprise que j'étais ému de la voir sans m'y attendre et que c'était la raison pour laquelle j'avais rechaussé mes lunettes de soleil. Je n'en doutais pas une seconde.
Elle me proposa d'aller s'asseoir sur le banc, une proposition bien judicieuse puisque j'étais encore fatigué de la veille. Eileen m'attrapa le bras, ce geste qui parait pourtant si anodin m'avait terriblement manqué de sa part. Une fois assis sur le banc, elle me fit un bisou sur la joue tout en m'enlevant ma casquette pour me décoiffer les cheveux. En réponse, je la pris dans mes bras, la serrant fort et lui posant un doux bisou sur la tête. C'était le bonheur que de la retrouver. Elle voulait tout savoir, tout tout tout. Je lui avais dit une grande partie des choses. Que pouvais-je ajouter?

- Je crois que j'ai fait le tour des choses principales que tu devais savoir. Bien sûr on va continuer à discuter et on risque d'y passer l'après-midi, mais que puis-je ajouter... Ah oui... Il va falloir que tu me coaches, hormis sous l'emprise excessive d'alcool et de stupéfiants, j'arrive toujours pas à draguer les filles sans bégayer, trembloter ou être maladroit.

Lui demandais-je en rigolant. Il n'y avait réellement aucun tabou entre nous, et c'était pour cette simple raison que notre amitié était si forte.
Je lui demandais alors de me raconter ses premiers fois à Los Angeles, je voulais être mis à la page, savoir si elle avait rencontré quelqu'un, comment se passait la vie, où elle habitait, avec qui... Nous avions besoin de parler.

- Eileen, dis moi tout, raconte moi tout de ta nouvelle vie à Los Angeles. Tu te régales pour l'instant? Tu vis où ? Avec qui ? Les gens sont cools tu trouves? Oooooh toi et moi va falloir qu'on sorte un de ses quatre!!!!

Nous nous regardions, sourires respectifs jusqu'aux lèvres. Je ne pouvais m'empêcher de la serrer une nouvelle fois contre moi.

- Ohhhh mon Dieu qu'est ce que je suis content de te retrouver.   

Cela faisait exactement trois semaines qu'Andrew était à Los Angeles, TROIS SEMAINES ! Quand allait-il se décider à rencontrer la petite Eileen ? Toujours sa peur de déranger les autres. Il devrait savoir que sa présence n'était en rien pénible pour la jeune femme, bien au contraire ! Être avec Andrew lui faisait un bien fou à chaque fois, elle se sentait si bien avec lui, c'était un autre monde … leur monde … Elle ne lui en voulait pas du tout, elle ne pouvait pas à vrai dire. Eileen n'arrivait jamais, c'est impossible ! En plus vous avez vu sa tête à bisous ? On ne peut que tout lui pardonner, même d'avoir "attendu" si longtemps avant de la voir. Il avait tout de même trouvé un petit logement et un boulot, c'est plutôt pas mal comme début.

- Sérieux ? Si longtemps !! Mais Andrew ! … Tu n'as vraiment pas changé … Toi me déranger ? Ce serait le monde à l'envers, bien au contraire, tu le sais pourtant … Je sais que ça t'aurais gêné mais tu aurais pu venir chez moi, au moins le temps de trouver ton petit chez toi … J'ai dû te louper, j'y suis allée il n'y a pas si longtemps, j'ai vraiment pas de chance !

Elle espérait du fond du coeur que ce n'était pas un logement minable et qu'il s'y sentait bien. Il pourrait tout aussi bien squatter chez elle en attendant. En plus, elle vient de finir la chambre d'ami alors ce serait parfait. Eileen le regardait alors avec un regard rempli d'amour et de tendresse mais aussi de joie. Si la jeune femme pouvait aider son meilleur ami, même de la plus petite façon qu'il soit, elle en serait ravie. Après, Andrew n'aime pas être aidé dans tout.
Il se mit à parler de nouveau. La petite anglaise l'écouta attentivement. Il lui expliquait le pourquoi du comment de sa venue ici. C'était tellement émouvant … Tout ça elle le savait, qu'elle était sa seule famille, mais Eileen était toujours émue quand il le lui disait. La jeune femme fit un grand sourire à son meilleur ami.

- Oh t'es trop mignon, trop adorable, ça me touche toujours autant … Je ne vous ai pas oublié tu sais. Je pensais à vous tous tous les jours, particulièrement à toi … Il me manquait quelqu'un à qui parlait de tout et de rien, les moments que l'on partageait ensemble aussi me manquaient … Tu vas me faire pleurer vilain ! Ca me fait tellement de bien de te retrouver mon Dewdew d'amour !!

Elle lui sourit. Il parlait maintenant de sa soirée de la veille et Eileen l'écoutait avec soin pour ne rien louper, comme à son habitude. Il traînait beaucoup avec son patron, cela devait être quelqu'un de sympathique vu que c'était chez lui qu'il squattait … Il serait, décidément, mieux chez la jeune femme. Cette dernière se mit à rire quand il parla de la tête qu'il devait avoir. Il faisait très fatiguée en effet.

- Tu as l'air crevé c'est net ! … Le Rainbow … Ah oui je vois ! Le bar rempli de fan de Glam ! … Chez ton boss carrément ! Il est cool dis donc ! … Tu ne te souviens que de si peu. Tu as encore un peu trop abusé toi. Je vais te surveiller toi on ne sait jamais.

Eileen se mit à rire. Bien sûr que non elle n'allait pas le surveiller. Enfin, elle aurait tout de même peur et se sentirai coupable s'il lui arrivait quoi que ce soit. C'est son meilleur ami, une des personnes les plus chères aux yeux de la jeune femme, qu'elle se sentirai responsable de n'importe lequel de ses malheurs.
Une fois assise sur le banc, la casquette d'Andrew sur la tête qu'elle avait de nouveau prise, elle s'apprêtait à l'écouter raconter les dernière nouvelles. Enfin c'était sans compter l'affection d'Andrew, ce qui lui faisait plus qu'énormément plaisir. Quoi de mieux qu'un énorme câlin accompagné d'un bisou ? Un immense câlin et plein de bisous ! Enfin bon, il se décida alors à parler. Apparemment hormis son éternel problème de drague, il n'y avait rien de plus à ajouter. Eileen veut bien le coacher, mais étant donné qu'elle n'est pas une professionnelle non plus, elle risque d'avoir besoin de lui aussi.

- Oh c'est vrai ? Moi je trouve ça trop mignon pourtant. T'as croisé des filles à Los Angeles alors ? Des filles biens ? … Je veux bien t'aider mais tu me connais … Je ne suis pas super douée sur ce sujet, je ne sais pas si je te donnerai de bons conseils. En revanche si tu en as à me donner en échange, ce serait avec joie !

Eileen trouvait que les hommes qui hésitaient, devenaient maladroits à l'idée d'aborder une fille, étaient touchants. Elle adore ça même. Un homme sûr de lui, ça l'ennuie à vrai dire … Elle rit à son tour. Et bien, Andrew était lui aussi très curieux. Il voulait en savoir plus sur la nouvelle vie américaine de sa meilleure amie. Par où commencer ? Il s'est passé tellement de choses, tellement de rencontres ! Il termina par une invitation à sortir, ceci ne se discutait pas voyons.

- Et bien, et bien … Commençons par mon job, je suis photographe pour une maison de disque, MTI, et d'ailleurs mon patron est anglais et adorable ! Ca m'a fait du bien d'avoir un ami anglais, ça me rendait moins triste sur le coup. J'habite un peu en périphérie et pas trop loin du parc, mais en bus ça passe vite. Je vis seule, personne ne veut de ma chambre d'ami ! Enfin, heureusement que j'ai ta peluche pour me tenir compagnie dans mon grand lit. Je ne la quitte plus ! Sinon tout se passe bien pour le moment, j'ai rencontré des personnes super sympas, d'autre avec qui c'est un peu plus tendu. Mais c'est une super ville, je te ferai visiter les meilleurs endroits ! Ce sera le moyen de se voir encore plus ! Je ne vois pas trop quoi ajouter de plus … A moins que tu aies des questions ?

Elle lui sourit, tout comme lui, lui souriait aussi. Eileen avait un regard pétillant. Son Andrew la serra une fois de plus. Ca faisait du bien pour la jeune femme de l'avoir auprès d'elle, de sentir sa chaleur, son odeur tous ces petits détails qui lui avaient tant manqué. Il était heureux de la retrouver et c'était réciproque. La jeune femme lui fit un gros bisous.

- Oh moi aussi si tu savais !

Ajouta-t-elle en chuchotant à son oreille avant de continuer l'étreinte. Eileen était réellement plus qu'heureuse de le retrouver !

J'avais oublié ce que ça faisait d'être avec quelqu'un qui vous est cher. Et le hasard avait bien fait les choses puisqu'il nous avait fait rencontré Eileen et moi, dans l'un des parcs d'une ville aussi grande que Los Angeles. À sa demande, et par besoin, je lui avais raconté ma vie et ce qu'il m'était arrivé depuis que j'avais débarqué ici. Comme je l'avais prédis, elle n'était pas contente que je ne sois pas venu la voir plus tôt, mais elle comprenait aussi facilement que je ne voulais pas déranger, même si elle martelait que je ne la dérangeais pas.

Elle avait également été touchée, par ce que je lui avais dit et que je lui avais déjà souvent répété: elle était ma seule famille et j'aurais été capable de tout donner pour elle. Il n'y avait pas d'hésitation là dessus.

Elle m'avait aussi fait rire, quand elle m'avait dit qu'elle me surveillerait pour pas que je finisse dans des états ne me permettant pas de me souvenir de quoi que ce soit en soirées. Je savais très bien qu'elle plaisantait, nous avions toujours été comme ça, libres de faire quoi que ce soit, mais autant elle que moi prêts à intervenir si quelque chose tournait mal et prêt à venir en aide. C'était le b.a.-ba d'une relation amicale, enfin du moins de la notre qui était même plus que de l'amitié.

Elle acceptait de me donner des conseils pour mieux paraître et être plus à l'aise. Si tant est qu'elle y arrive, car elle prétendait ne pas être beaucoup plus douée que moi. En échange, je devais aussi lui en donner, mais comment pourrais-je faire cela sachant que je n'arrivais pas de mon côté? Si jamais une illumination arrivait jusqu'à mon cerveau, je lui en ferais part, nul doute.

- Oui, j'ai rencontré quelques filles. Notamment une plutôt "mûre" au magasin, elle m'aguichait ouvertement et je n'arrivais pas à faire quoi que ce soit. J'étais perdu, bégayant, tremblant... C'était horrible! Après dans un bar j'en ai rencontré aussi une plus de mon âge, et là vu que j'étais bourré et un peu défoncé, forcément j'étais plus à l'aise!
J'ai l'impression que faut que je devienne alcoolique pour pouvoir draguer des filles.

Lui dis-je en éclatant de rire. Bien sûr que non, il n'était pas question que je devienne alcoolique. Je comptais rester dans la limite actuelle, c'est à dire, un goût prononcé pour celui-ci et une consommation quantitativement conséquente mais ne pas dépasser un certain seuil. Je buvais souvent, mais je savais être abstinent (ou presque selon les cas) pendant les heures de travail. Ensuite, je ne répondais plus de rien.

Elle continuait alors en me racontant cette fois-ci sa vie, ce qui lui était arrivé depuis qu'elle avait rallié la cité des anges. Et il y avait beaucoup de belles choses nouvelles. Elle était photographe pour un maison de disque, elle avait un appartement visiblement plus que confortable, elle avait rencontré des personnes agréables et gentilles et apprivoisait la ville. J'étais heureux que ma meilleure amie se sente comme chez elle dans une ville qui n'en avait pourtant rien.
Évidemment, nous étions comme des frères et soeurs, et il est impossible d'ôter au frère un esprit protecteur. Je voulais donc savoir si elle avait rencontré un garçon qui avait pris son coeur. Il était logique qu'elle rencontre des garçons et ait des aventures, pourtant, j'aimais être au courant pour pouvoir me faire un avis sur la personne car je savais comment agissaient les hommes de nos jours et je ne voulais pas qu'elle se fasse berner et qu'un con profite d'elle.

- Oui, peut-être une question de plus, tu as rencontré un garçon en particulier?

J'étais persuadé qu'elle savait que cette question arriverait sur le tapis. Je savais aussi que cette question l'embarassait. Elle avait parfois l'impression que je ne voulais pas son bien, mais au contraire, je le voulais et je voulais qu'elle soit avec des garçons respectables et non volages et infidèles. Je voulais forcément le meilleur pour ma meilleure amie.

Assis sur ce banc en plein coeur du parc, face au lac où Eileen avait photographié les cygnes, la journée était toujours belle. Des familles, des couples, des enfants se baladaient dans le parc, ce qui le rendait encore plus beau. J'allumais encore une cigarette, la nicotine était indéniablement une de mes plus grandes addictions avec la caféine. Il était fréquent que les deux substances fassent bon ménage ensemble.

- Ah oui et au fait, tu me conseillerais de faire quoi dans la ville? J'ai l'impression d'avoir commencé à visiter pas mal de choses, mais tu dois tellement mieux connaître que moi, j'aimerais bien quelques conseils. Je ne voudrais pas t'embêter surtout si ce sont des choses que tu as déjà faites.

Et voilà, mon anxiété d'embêter, qui plus est ma meilleure amie refaisait surface. Je savais qu'elle allait m'engueuler. Mais je ne faisais pas exprès.
J'avais tellement de choses à lui dire, mais l'émotion me paralysait. C'était une chose forte que je vivais, une chose à laquelle je n'étais pas préparé à l'instant T où elle m'avait heurté. Pour tenter de dissimuler le tout, je me rapprochais d'elle pour la serrer une énième fois contre moi tout en lui déposant encore un bisou sur la joue. J'étais heureux de la voir, plus qu'heureux. Mais ému, terriblement ému et j'étais pudique, je n'aimais pas qu'on se rende compte de mes sentiments. Je tournais alors ma tête plutôt dans le sens inverse de celui où elle se trouvait pour tirer sur ma cigarette. Même si j'avais mes lunettes de soleil qui camouflaient le tout, je ne voulais pas qu'elle se rende compte de ça. C'était bête à dire car nous nous étions déjà vus dans toutes les postures: bourrés, en pleurs, en larmes de joie, dans le plus simple appareil... Nous n'avions pas de secrets l'un pour l'autre. Toujours pas d'ailleurs, mais la pudeur est quelque chose d'incontrôlable et ça en était la preuve.

La jeune femme avait fait rire son meilleur ami. Ca faisait si longtemps qu'elle n'avait pas entendu ce rire, ça lui faisait du bien. Certes elle plaisantait et il était donc normal qu'il se mette à rire, enfin si jamais il avait besoin, Andrew savait qu'il pouvait compter sur Eileen. Ils sont soudés, c'est plus qu'une simple amitié, c'est de l'amour … fraternel bien évidement. Elle apprit que le petit Andrew avait fait quelques rencontre féminines, enfin il avait confirmé les doutes qu'elle avait. L'alcool aide à être à l'aide, c'est sûr … Après trop de confiance ça peut faire fuir aussi … C'est loin d'être évident. Tout en faisant un énorme câlin à son meilleur ami, la petite anglaise lui répondit après avoir bien rit.

- Hm je vois ! Et il y en a une qui t'attirait plus que l'autre ? Tu sais pourquoi tu es si hésitant, c'est quoi qui t'effraies Dewdew ? … L'alcool aide a pas mal de chose quand il est question de sociabilité.

Eileen ferait tout pour aider son meilleur dans la mesure du possible. Question drague ou "abordage" elle est loin d'être une experte vous savez. C'est une grande timide … Ca sert à ça les amis, et puis étant une femme, elle les comprend surement mieux qu'Andrew. Au fond, la petite anglaise trouvait ça amusant d'être comme une coach. De donner des conseils etc … Ce qu'elle espérait c'est qu'ils seraient bons. Chaque femme est différente même si elles se ressemblent.
Après avoir déballé sa vie et ses aventures qui lui arrivèrent à Los Angeles, elle lui sourit avec son regard toujours aussi pétillant et arrêta son étreinte. Eileen pensait qu'il n'aurait pas de questions supplémentaires … Mais c'était sans compter sur la curiosité, aussi grande que celle de la jeune femme dans ce contexte, de son meilleur ami Andrew. Un garçon en particulier ? Comment gérer cette question … Ce n'est pas qu'elle n'aimait pas en parler avec lui, mais il est assez protecteur, et il faut dire que les derniers copains d'Eileen n'étaient extraordinaires. Cela justifie son inquiétude du coup, et puis il veut juste le meilleur pour elle, et elle le sait. Enfin, elle se devait tout de même de lui répondre mais ce n'était pas simple, pouvait-il comprendre ?

- Ah je pensais que tu allais la garder pour plus tard celle-là … Et bien euh … Oui, mais c'est un peu plus compliqué à comprendre que d'habitude je pense … Si ça peut te rassurer, il est très différents des deux-trois que j'ai eu avant.

Est-ce que cette réponse allait lui convenir ? Surement que non, mais il faut bien un peu de suspense et puis ça lui permettait de "tâter le terrain" comme on dit. Rien qu'à sa réaction, elle saurait comment s'y prendre avec son meilleur ami. Même si, au fond d'elle, Eileen appréhendait quelque peu ce qu'il allait dire quand il allait tout savoir. Des hommes respectables d'une vingtaine d'années il y en a très peu, et ceux qu'elle connaît et bien, la jeune femme ne se voit pas sortir avec, ce sont ses amis de longues dates et puis, non franchement elle préfèrerait que cela reste comme ça avec eux. Elle lui sourit à la fois par envie et aussi pour montrer que tout allait bien.
Elle le vit regarder les environs, alors elle fit de même. Par ce beau temps, tout le monde sortait : famille, couples, enfants etc … Il alluma de nouveau une cigarette. Le nombre de cigarette avait augmenter depuis son départ. Eileen s'en va et voilà tout va de travers. La jeune femme gardait tout de même son large sourire. Il était assez grand de toute façon pour gérer sa vie. Il lui demanda quelques conseils sur les endroits à visiter ici, en précisant ne voulant pas la déranger. Décidément ! Il ne changera jamais … Ce qui la fit rire en passant.

- Aaah Dewdew ! T'es vraiment toujours le même. Ce serait avec joie que je te ferai tout visiter même ce que j'ai déjà vu ! … Alors, alors … Il y a la plage qui est superbe ! Le Stryge Bar est un super bar, c'est ambiance metal mais franchement ça passe Après dans le centre-vile il y a plein de chose à faire : ciné, centre commercial, les rues commerçantes, il y a aussi les studios. Tu peux visiter aussi Hollywood et Beverly Hills mais là c'est plus chaud d'y aller …

Eileen sourit en le regardant. Elle ne pourrait décrire la joie qu'elle ressentait en cet instant précis. Le fait qui la serre de nouveau dans ses bras et lui fasse un bisou sur la joue augmentèrent ce bonheur encore plus. Il y avait tellement d'émotions. La jeune femme remarqua qu'il détourna la tête pour tirer sur sa cigarette. L'émotion devait être réciproque.

- T'as le droit d'être ému mon Dewdew !

Lui dit-elle en chuchotant. La petite Eileen passa un bras autour de son cou et lui fit un autre bisou sur la joue. Ah les hommes !

Je n'arrivais toujours pas à réaliser que j'étais face à Eileen, ma meilleure amie d'Angleterre. J'étais par conséquent plutôt tactile, de manière à me forcer à réaliser que j'étais bien en sa présence. Et mon dieu que c'était bon. L'entendre rire, qu'elle me fasse rire, la voir sourire, que je puisse enfin sourire en sa présence, sentir son parfum, sentir sa présence... Tant de sensations qui m'avaient manqué, cruellement manqué.

Elle m'avait relancé sur les filles. Je n'étais pas quelqu'un ayant forcément confiance en soi et il était vrai que, hormis Eileen, rares étaient les personnes avec qui j'en parlais. Je n'accordais que très peu ma confiance aux gens et je vivais assez mal le fait d'être maladroit et parfois maladivement timide. Malgré tout, ceci était quelque chose que je gardais enfoui en moi, Eileen savait (et c'était déjà beaucoup) que j'étais maladroit, timide et peu à l'aise, mais je ne pense pas qu'elle se doutait qu'il m'arrivait d'extrêmement mal le vivre. Depuis mon arrivée à Los Angeles, j'avais eu deux expériences radicalement opposées, forcément, pas dans les mêmes contextes. Une totalement sobre au travail et une totalement alcoolisé et drogué. D'ailleurs c'est ce que je lui racontais. Dans la seconde, j'avais clairement mis de côté tout cela et tout s'était bien passé. J'avais même su être entreprenant, chose que d'ordinaire, j'avais du mal à faire.

- Tu sais, c'était comme on dit chez nous des "one-shot". Avec la deuxième, j'étais bien alcoolisé et puis il s'est passé ce qu'il s'est passé hein...

Lui dis-je en rigolant. Même si nous étions proches, ce rire était un peu gêné. En effet, je n'arrivais pas à lui dire clairement que ce soir là, sous l'effet de spiritueux et de substances plus ou moins licites, j'avais eu une relation charnelle d'un soir avec cette jolie et séduisante demoiselle.
Ni l'une ni l'autre n'étaient des femmes avec qui j'espérais ou j'envisageais quelque chose. Ce n'était pas mon genre de fille à long terme.

- Elles m'ont plu sur le coup. Maintenant, ce ne sont pas des filles avec qui je me ferais sur du long terme, donc je suis toujours seul. Mais qui sait, peut-être vais-je rencontrer une américaine qui saura être la fille que je recherche? En tout cas, c'est pas gagné, hormis sous alcool et... Hum enfin, pour pouvoir draguer et plaire à une fille tout en étant sobre, je vais avoir besoin de toi comme je te l'ai dit.

J'avais failli mentionner le mot "drogue". Et même si j'avais fait quelques allusions plus ou moins volontaires, je ne voulais pas aborder ce sujet avec elle. Je n'arrivais d'ailleurs pas à me souvenir si elle était au courant de ma prise plus ou moins fréquente de plusieurs drogues différentes. Loin d'être un junky amorphe, je pensais en apparence être plutôt présentable mais j'avais une tendance incurable à prendre quelques drogues récréatives. Malgré tout, je n'étais pas non plus accroc, mais je prenais un réel plaisir il est vrai, à ingurgiter ces substances pourtant plutôt néphastes. À vrai dire, l'alcool n'était guère mieux. Mais lui, m'aidait clairement à être sociable. Et ici était le danger. Étais-je dépendant? Je ne savais pas.

Je n'avais pu m'empêcher de la questionner sur un éventuel garçon qu'elle aurait rencontré. C'est vrai, pour une personne extérieure, cela aurait pu passer pour de la jalousie. Mais ce n'était en aucun cas cela. Je voulais le bien de ma meilleure amie et j'aurais été le premier ravi pour elle si elle avait un petit-ami... dans la mesure où celui-ci serait sérieux et ne jouerait pas avec elle. Dans le cas contraire, c'était un coup à ce qu'instinctivement j'en vienne aux mains. C'était plus fort que moi. Mais je voulais le bien d'Eileen. Elle était très jolie et par conséquent, elle attirait tous les mecs... Et souvent pas les plus sérieux.

Elle avait rencontré quelqu'un, mais c'était "différent" disait-elle? Comment ça différent, je voulais savoir plus, qui il était, ce qu'il faisait, comment elle l'avait rencontré... C'était plus fort que moi, mais par amitié, cette amitié si forte entre nous, j'avais envie de me forcer à ne pas lui en parler. Pourtant, ça me démangeait. Mais j'allais tenir, je la regardais en souriant. Acquiesçant ses paroles, mon sourire devait paraître forcé. De plus, je ne doutais pas qu'elle voyait sur mon visage que je mourrais d'envie de lui en demander plus. Mais j'allais faire des efforts.

Pour faire passer le temps, j'avais allumé une cigarette. Elle devait sûrement se dire que je fumais trop, mais il était vrai que je fumais de plus en plus. Mon arrivée sur la côte Est Américaine n'avait fait qu'accroître ma consommation de tabac, d'alcool et de drogues. Mais j'étais jeune, et je savais que ce train de vie ne me suivrait pas éternellement. C'est pour cela que je ne me souciais pas de tout cela et que je croquais la vie à pleines dents.

Pour ne plus me faire penser à cet homme qu'elle avait rencontré et sur qui je voulais savoir tellement de choses, je l'avais lancé sur les endroits à absolument voir à LA et que je n'avais pas eu l'occasion de voir encore. Elle me les énuméra. J'avais plus ou moins tout fait, excepté Hollywood et Beverly Hills. Nous pourrions d'ailleurs le faire ensemble, en tant que "touristes" anglais, même si en réalité nous étions des néo-américains prêts à vivre le rêve américain.

- Hum ouais, la plage, je l'ai faite, le centre commercial, j'y travaille, les rues commerçantes je m'y suis déjà promené, les bars, je pense les avoir quasiment tous testés... Il n'y a qu'Hollywood et Beverly Hills que je n'ai pas fait. Ca te dirait qu'on le fasse ensemble?

J'attendais qu'elle me réponde, elle voyait que j'étais ému, et elle me dit que ce n'était pas grave, que j'en avais le droit. Bien sûr que j'en avais le droit, mais je ne voulais pas qu'elle le voit... J'étais plutôt pudique sur mes sentiments comme mec et même si je n'avais pas de secrets pour elle, je ne le faisais pas exprès. Elle s'était rapproché de moi pour m'enlacer et me poser un baiser sur la joue. Je la saisis alors dans mes bras pour lui faire un énorme câlin, cette sensation m'avait tant manqué que je voulais en profiter. Je la serrais donc contre moi, ayant toujours ma cigarette tenue nerveusement au bout des doigts. Je resserrais alors l'étreinte sur cette dernière pour pouvoir tirer dessus.

- Mais non, je ne suis pas ému, qu'est ce que tu dis ma chérie !

Lui dis-je en rigolant franchement. Même sans parler, elle pouvait, d'un simple regard, décelait les moindres choses en moi. Et elle avait vu juste, même si je ne voulais pas lui dire officiellement, j'étais bel et bien ému.
Je tirais à nouveau une "taff" rageuse sur cette cigarette, puis une autre consécutive pour enfin jeter nonchalamment ma cigarette à mes pieds et l'écraser de manière déterminée.

- Bon et sinon... dis moi en plus sur ce type!!! Tu l'as rencontré où? Comment il s'appelle? Tu crois qu'il a l'air sincère? Dis moi dis moi dis moi! Ne m'en veux pas, tu sais que je veux savoir tout ça car je veux ton bien!!!

Je n'avais pas réussi à garder cela enfoui en moi et tout était alors sorti d'une traite. J'espérais qu'elle n'allait pas m'en vouloir. Ce n'était pas le but de l'opération, mais cet esprit protecteur était pus fort que moi. Elle était la prunelle de mes yeux et je ne voulais que son bonheur. Ne l'ayant pas vu depuis des mois, je me devais d'avoir une séance de rattrapage. Malgré tout, j'étais mal à l'aise et je savais que tout cela allait l'embarasser. Je n'arrivais pas à la regarder, je fixais mes pieds.

Eileen était tellement heureuse d'être en compagnie de son meilleur ami qui lui avait tellement manqué. Sa présence, son odeur, toutes ces petites choses, ces détails lui étaient importants et lui avaient tellement manqués. A lui aussi surement puisqu'il est aussi tactile que la petite anglaise.
Le sujet filles était lancé. La jeune femme était réellement curieuse, elle voulait savoir ce qu'il s'était passé avec ces femmes, était-ce du sérieux ? Elle aussi ne souhaitait que le bien pour son Andrew. Au fond d'elle, Eileen trouvait qu'il méritait de trouver une fille bien, une qui soit gentille, intelligente, drôle, tendre mais avec son petit caractère tout de même, qui ait du charme et qui soit jolie. En Angleterre, elle scrutait les filles susceptibles de coller avec son meilleur ami … en vain. Espérons qu'il y ait mieux à Los Angeles qu'à Bristol. La personnalité du jeune homme attirera forcément une charmante jeune femme. Il lui raconta très brièvement ses aventures. Apparemment avec l'une d'entre elle se fut un vrai coup d'un soir. Ca lui faisait étrange de savoir qu'Andrew pouvait en avoir, elle n'avait pas réellement connaissance de cet aspect là du jeune homme, ou alors peut-être se le cachait-elle. Enfin, si ça peut lui permettre de gagner en confiance … Elle garda le sourire et lui répondit.

- Ah je vois … Hm carrément, ça t'a vraiment bien aidé l'alcool.

Il avait rit, mais ce n'était pas un rire très spontané. Eileen avait l'impression qu'il y avait comme un peu de désarroi dans ce rire. Il n'avait pas tout dit mais étant donné qu'elle n'est pas bête, la jeune femme avait bien cerné la situation mais n'ajouta rien, ce n'était pas utile du tout. Maintenant elle souhaitait savoir s'il comptait les revoir ou pas, elle allait le lui demander mais il l'avait devancé. Apparemment ce ne sera pas le cas. Etait-elle rassurée ? Au fond oui, et même soulagée. Les coups d'un soir il ne faut pas trop s'y attacher, certes parfois ça se fini en amour véritable mais ça ne se produit pas tous les jours non plus, alors si c'est pour souffrir c'est inutile. Elle lui adressa alors un grand sourire. Ils vont devoir faire davantage de sorties pour qu'Andrew se fasse la main sur la drague.

- Mon pauvre chou, tu en trouveras une ne t'en fais pas ! Tu le mérites tellement ! … On se fera des sorties spéciale "Drague pour Dewdew". En fait, je viens de m'en rendre compte mais la femme de te rêves elle est comment ? Ca pourrait m'aider.

Eileen lui fit un clin d'oeil. Il était vrai qu'elle n'avait jamais réellement demandé à quoi ressembler la femme de ses rêves, enfin physiquement elle le savait à peu près puisqu'il lui avait parlé de ses petits coups de coeur.
Elle lui avait posé des questions sur les femmes et il fallait s'y attendre, Andrew fit de même. Ca lui faisait plaisir qu'il se soucie d'elle autant. C'est une grande preuve d'amour et non de jalousie, enfin pas dans le cas du jeune homme. Il y a tellement d'hommes pourris qu'en trouver un bien relève du défi. Et un qui lui correspond encore c'est encore plus difficile, non pas qu'elle soit pénible à vivre mais la jeune femme a un minimum de critères. Elle avait finalement réussi à trouver chaussure à son pied comme on dit, en la personne du manager de MTI. Les circonstances sont assez compliquées comme elle lui avait dit, ça s'est fait assez rapidement, c'est son patron, ils ont dix ans d'écart … C'est pas facile pour elle de lui dire tout cela, elle avait peur qu'il ne la comprenne pas, peur qu'il soit contre cet amour. Mais bon, il avait sourit, enfin la petite anglaise avait remarqué qu'il était forcé et c'était surement dû au fait qu'il se retenait de lui en demander davantage. Ceci viendra surement par la suite, elle le connaît il ne tiendra pas longtemps ainsi. Elle lui adressa tout de même un sourire, elle ne voulait surtout pas qu'il s'inquiète.
Son meilleur ami avait allumé une nouvelle cigarette. La jeune femme se demandait pourquoi il fumait tant. Serait-ce du stress ? Etait-il devenu accroc à cette substance ? On laissera les questions fâcheuses pour une autre fois ! Eileen voulait profiter de ce moment avec son meilleur ami dans la joie et la bonne humeur, les soucis seront pour plus tard. En même temps, il questionna la petite anglaise sur les endroits à visiter à Los Angeles, elle lui avait donc répondu par les plus intéressants mais la plupart sont rapidement visités. Andrew lui confirma cette pensée, il ne lui restait que les endroits emblématiques du cinéma américain : Hollywood et Beverly Hills. Etant photographe dans une maison de disque peut-être qu'elle pourrait avoir un accès un peu plus facilement aux studios. Elle se mit à regarder son meilleur ami en souriant.

- Ah mais carrément ! C'est quand tu veux, je serai toujours disponible pour mon Dewdew d'amour !

Eileen lui sourit. Peu importe pour quoi c'était, elle serait toujours là pour lui ! Raconter un secret, parler de choses difficiles, pour sortir, pour s'amuser ou tout simplement pour se voir. La jeune femme avait remarqué que le jeune Andrew était ému mais ce dernier niais tout cela. Il est vrai que c'est plus facile pour une femme de montrer ses sentiments, ses émotions, que pour un homme. Ils sont toujours un peu plus distants là dessus airs qu'au fond ils sont identiques aux femmes. Elle s'était alors rapprochée pour le câliner et lui faire un bisou. Son meilleur ami se mit à la câliner aussi. C'était tellement agréable qu'elle en profitait pleinement, cela faisait si longtemps. En plus la petite anglaise raffole des câlins, des bisous et autres gestes tendres.

- Ah je te jure mon Dewdew, tu es toujours le même ! Alalah tu me fais rire.

Il se mit à rire et étant communicatif, la jeune femme fit de même. Eileen savait qu'elle avait raison mais bon s'il ne voulait pas le dire ouvertement ce n'était pas la fin du monde non plus. Il jeta sa cigarette par terre une fois terminée et l'écrasa. La petite anglaise avait gardé son étreinte auprès de son meilleur ami. Et vous voulez savoir ? Il se mit à aborder de nouveau le sujet sur l'homme qui fait battre le coeur de la petite Eileen. Elle ne put s'empêcher de rire à nouveau.

- Je savais bien que tu reviendrais dessus ! … Et bien je ne vais pas me défiler, ça ne me ressemble pas. On s'est rencontré par pur hasard dans les rues, je cherchais le centre commercial et une bagarre m'avait interpellé. Ils étaient à regarder et limite à applaudir cette violence gratuite ! Enfin je m'égare … On a très vite sympathisé. Franchement, pour moi il est sincère. Lui aussi il a souffert, ce n'est pas le genre d'homme qui veut faire du mal aux autres. Sinon il s'appelle Timmy Evans … Je sais bien que c'est pour mon bien mon Chou ne t'inquiète pas.

Elle fit une pause, histoire qu'il digère tout ce qu'elle venait de dire. Ca faisait déjà pas mal à retenir. Eileen ne pouvait s'arrêter, il fallait qu'elle lui dise ce qui était le plus problématique, le plus difficile à comprendre. La jeune femme cherchait comment le dire. Au diable la subtilité, elle décida d'y aller directement.

- Enfin ce que j'insinuais par compliqué c'est que … J'espère que tu vas pouvoir comprendre … Premièrement ça s'est fait si vite, pas un coup de foudre mais un peu dans l'esprit tu vois. Jusque là ça va encore … Il faut ajouter à cela qu'il s'agit de mon patron et qu'il est un petit peu plus âgé que moi … T'es le premier au courant mon Dewdew …

La jeune femme baissa aussitôt la tête, déjà qu'elle avait plus ou moins évité le regard de son meilleur ami. A ce moment là, elle priait pour qu'il réagisse de façon positive ou neutre mais surtout négativement. Au fond, l'amour ça ne se choisit pas, ça nous tombe dessus quand on ne s'y attend pas …

Nous étions lancés. À vrai dire, difficile de nous arrêter lorsque nous commencions à parler. Les débuts avaient été "laborieux". Nous étions plus que surpris de nous retrouver, par hasard, dans ce si beau parc de Los Angeles. Par conséquent, nous avions eu du mal à réaliser, et le tactile avait pris le dessus sur la parole. Elle comme moi, voulions vérifier que ce n'était pas un mirage, crée par ce beau temps. En toute amitié bien sûr, nous nous touchions le visage, les bras, nous faisions des bisous pour vérifier tout cela. Une fois la confirmation acquise, la conversation s'était activée. Nous étions bavards d'ordinaire, et le fait que nous ne nous soyons pas vus pendant plusieurs mois allait rendre encore plus bavards, c'était une évidence. Après tout, nous étions Dimanche, je n'avais aucune contrainte de temps, et puis, ma Eileen chérie, ma meilleure amie, celle qui était la soeur que je n'avais jamais pu avoir, passait avant tout.

La conversation avait commencé, de nombreuses informations étaient dévoilées et crachées tant par elle que par moi. Il était difficile de mettre de l'ordre dans tout cela. Il fallait structurer un tant soit peu la conversation pour qu'elle puisse être intelligible. La conversation en était rapidement venue sur les personnes que je connaissais ici, à Los Angeles. Comme je lui avais dit, la seule personne que je "fréquentais" était mon patron... Même si j'essayais de m'affranchir de lui autant que possible. Puis bien sûr, il y avait eu quelques filles, dont une avec laquelle j'avais conclu au Rainbow. Nous avions passé une nuit agitée dans les toilettes du personnel, mais autant elle que moi étions d'accord sur le fait que cette aventure ne connaîtrait pas de lendemain... et ceci semblait nous aller. Et évidemment, j'avais besoin d'être totalement bourré pour pouvoir m'adresser correctement à une fille et pouvoir me montrer entreprenant... Les filles aimaient les hommes entreprenants plutôt qu'hésitants et maladroits comme je pouvais l'être lorsque j'étais totalement sobre.

Je lui avais expliqué tout ça, sans expliquer les détails, le tout agrémenté d'un sourire plutôt gêné. Bien entendu, je ne comptais rien lui cacher et elle avait compris que c'était une relation charnelle et rien d'autre. Après, j'étais tout de même pudique, et elle était comme une soeur pour moi. Il n'était donc pas aisé de rentrer dans de tels détails. Et puis, c'était une fille, et pas une fille comme celle que j'avais rencontré (bien que je la respecte totalement), elle préférait être dans une réelle relation plutôt que dans une relation d'un soir, simple plaisir temporel sans lendemain. Il n'était pas nécessaire pour moi que je rentre dans les détails... Je lui avais dit, évidemment que l'alcool m'avait clairement aidé à pouvoir m'amuser et à prendre du bon temps. J'avais volontairement omis (même si j'avais failli faire la "gaffe") la prise de drogues et notamment de cocaïne ce soir là. J'ignorais si elle le savait ou non, mais si elle ne le savait pas, je ne comptais pas l'embarasser avec cela et je savais qu'elle me ferait la morale, que ce n'était pas bien etc... et je voulais éviter cela.

- En effet chaton, l'alcool m'a été d'une aide folle. Sans ça, tu me connais, jamais je n'aurais pu prendre les choses en main comme j'ai pu le faire... Enfin, je vais t'épargner les détails, ce n'était pas très gentleman comme je sais l'être, mais bon... Nous étions tous les deux saouls mais consentants, c'est le principal après tout, non?

Encore un rire gêné de ma part. Je n'avais aucun problème à lui raconter toute ma vie, tout ce qu'il se passait, les détails... Mais sur ce point, il était compliqué pour moi d'entrer dans les détails. Je ne me voyais pas entrer dans les détails, lui raconter que nous nous étions dragués sauvagement au Rainbow, que nous nous étions embrassés, glissés jusqu'aux toilettes du personnel, puis que nous nous étions unis, l'un à l'autre. Ce petit rictus de rire gêné m'embêtait, je m'approchais alors de ma meilleure amie, lui saisit la tête, lui passa la main dans les cheveux comme pour les ébouriffer puis lui posa un baiser sur le dessus de la tête.
Elle continuait sur les femmes. Oui j'en trouverais une... Mais en temps voulus! Plus je vivais à Los Angeles, plus je m'habituais à la folle vie qui régnait dans la cité des anges et plus je me disais que je ne voulais pas me "ranger" tout de suite. En effet, à chaque coin de rue de magnifiques filles déambulaient et me donnaient envie d'en faire leur connaissance. Des brunes, des blondes, des rousses, peu m'importait, je n'étais pas compliqué. Forcément, le panel était plus conséquent qu'à Bristol! Mais bon... Cette situation risquait de me faire sombrer dans une forte dépendance- encore plus forte qu'elle ne l'était au jour d'aujourd'hui- avec l'alcool, mais bon, j'étais jeune, et j'avais le temps de me remettre dans le droit chemin. Et puis après tout, nous ne choisissons pas réellement ce qu'il nous arrivera, et peut-être que demain je rencontrerais une fille, avec qui je passerais le restant de mes jours... La vie était imprévisible.

- Des sorties spécial drague pour moi? Avec plaisir, tu me connais, j'aime les filles.
D'ailleurs pour la femme de mes rêves... À vrai dire, Los Angeles m'a accueilli il y a peu mais m'a déjà fait changé sur cela. Je ne me vois pas chercher "le grand amour" tout de suite, j'ai envie de m'amuser, de rencontrer des filles, de profiter, de tenter des relations qui ne marcheront peut être pas, mais j'ai envie de profiter, tu vois ce que je veux te dire mon coeur?
Après, la fille de mes rêves... Pour moi, peu importe son physique à vrai dire. Tu sais que ce n'est pas spécialement quelque chose qui m'intéresse. Enfin, c'est secondaire. Il faudra qu'elle ait un caractère plutôt fort, qui contraste avec le mien plutôt calme. Trop se ressembler au sein d'un couple, j'ai toujours penser que ce n'était pas bon. Après, peut-être que demain, au magasin, je vais croiser la femme de ma vie et qu'elle aura les caractéristiques opposées que je t'aurais dites là!!!
Après, je suis ouvert à tout, tant que c'est de la gente féminine!

J'éclatais de rire. Cette fois-ci, le rire était beaucoup moins gêné. Il était vrai que je ne savais pas de quoi serait faite ma vie, et c'est justement ce que j'appréciais dans ma nouvelle vie, ne pas savoir ce qui m'arriverait le lendemain. La vie n'avait pas été spécialement clémente avec moi et je me disais que la roue allait tourner. J'espérais donc que le meilleur allait arriver. Tant professionnellement, que relationnellement. Je comptais faire parler de moi et organiser une séance de promotion pour l'un des grands groupes de Los Angeles à la boutique. Après ça, je me ferais peut-être un nom, pourrait ouvrir mon propre magasin, changer de voie... Bref, j'aimais cette vie et ne pensait pas à demain parce que... demain c'est loin!

Même si demain c'était loin de ce point de vue là, j'espérais quand même prévoir avec ma meilleure amie une visite des lieux, des studios d'Hollywood et de Beverly Hills. Avec son travail dans une maison de disque, qui sait, peut-être qu'elle pourrait nous permettre l'accès plus facilement ou peut-être même nous avoir quelques avantages, quelques lieux privés qui seraient à notre accès? À vrai dire, peu m'importait tant que j'étais avec ma meilleure amie. Elle m'avait dit que c'était avec plaisir et qu'elle serait toujours là pour moi. Et c'était également le cas pour moi, jamais je n'abandonnerais ma meilleure amie.

- Bon, ben on se prévoit ça quand? La semaine prochaine?
Oh tu sais, moi aussi je serais toujours là pour toi, dans n'importes quelles circonstances. Si une personne ne t'abandonnera jamais, crois moi, ce sera moi!

Ces mots tendres et affectueux me faisaient chaud au coeur. Et ma réponse était tout autant sincère, et je savais que cela toucherait Eileen. Même si nous nous connaissions par coeur, la moindre petite attention nous rappelait à quel point nous étions proches. Et puis c'était vrai, je ne pourrais jamais l'abandonner. Elle était ma seule famille.
Je la serrais encore dans mes bras. La proximité entre elle et moi sur ce banc me permettait d'avoir des attentions physiques fréquentes. Elles étaient récurrentes, mais nous ne nous étions pas vus depuis longtemps, et c'était en quelque sorte pour "rattraper le temps perdu".

Même si j'avais tenté de me retenir de ne pas lui reparler de ce fameux homme, je n'avais pu prendre sur moi. J'étais d'ailleurs mal à l'aise, je ne voulais pas l'embarrasser, mais après tout, c'était ma meilleure amie et je voulais savoir qui était cette personne. Je voulais espérer qu'elle soit tombée sur un homme bien, qui prenne soin d'elle.

Elle l'avait rencontré par hasard. Ok. Il s'appelait Timmy Evans. Ok. Elle y allait crescendo. C'était comme un coup de foudre, ou du moins pas loin. Hum, ok. Il était plus âge qu'elle et était son patron. What?
Je ne savais pourquoi, mais comme première intuition, je n'étais pas rassuré. J'avais peur que ce fameux patron profite de sa situation pour s'amuser de ma Eileen. Et que cela puisse se retourner contre elle.

- Hum d'accord... Je t'avoue que je ne sais quoi penser...

Je ne voulais pas la blesser. Elle semblait attachée à cet homme. Malgré tout, il était de mon rôle de l'aider à se méfier et vérifier si il était réellement bien. J'étais le seul au courant, et en temps qu'ami, que meilleur ami, je ne la laisserais pas s'amouracher de "n'importe qui".

- Tu es sûre de ses intentions? Qu'il ne profite pas de sa situation de patron pour "passer du bon temps avec toi"? Plus âgé, c'est à dire? Tu as vérifié s'il n'était pas marié et qu'il voulait "se faire une petite jeunette" pour s'amuser?
Fais attention à ce que cette relation ne soit pas préjudiciable à ton poste... Enfin j'entends que si vous veniez à vous séparer, qu'il ne te vire pas...

J'étais inquiet. J'avais bien marqué la plupart de mes expressions par des guillemets faits avec mes doigts.

- Ne m'en veux pas, je veux réellement ton bonheur tu le sais, et c'est pour cela que je me méfie... Je connais la gente masculine et leurs habitudes... Et puis je ne veux pas le juger sans le connaître...

Oui c'était vrai, je ne voulais pas le juger sans le connaître. Mais pour l'instant, je ne le connaissais pas et j'espérais me tromper, car pour le moment, je n'étais pas rassuré. Eileen était une fille jolie, très jolie même, souriante, plutôt intelligente et je pense douée dans son domaine, elle attirait forcément les hommes... Mais pas nécessairement ceux qui étaient bien intentionnés...
J'allumais une énième cigarette. Je ne voulais pas le montrer, mais l'inquiétude sincère pour ma meilleure amie prenait le dessus et se lisait indéniablement sur mon visage.

- N'en doute pas, je t'aime ma Eileen

Je ne voulais pas qu'elle croit que je sois protecteur au point de lui empêcher quelconque relation... Je voulais juste m'assurer que les gens soient sérieux. Dans le cas contraire, bien que peu bagarreur par nature, j'étais capable, et ce facilement, d'en venir aux mains.

Eileen regardait son meilleur ami en souriant. Le bonheur est simple au fond, il suffit de la présence de quelques personnes pour rendre une journée merveilleuse. C'était le cas pour la petite anglaise aujourd'hui.
Ils parlaient de tout et de rien, ils avaient tellement de choses à se dire ! Pour le moment c'était d'avantage centré sur les conquêtes féminines du petit Andrew. Ce dernier lui révéla ne pas avoir été réellement gentleman comme elle avait l'habitude de le voir. Elle savait bien qu'il avait surement des coups d'un soir. Ce n'est pas que ça lui déplait, elle est heureuse qu'il profite de sa jeunesse. C'est juste que ça lui fait bizarre. Pour Eileen c'est un frère et c'est toujours assez difficile à imaginer. Elle le voit d'avantage dans une relation posée, mais c'est un homme de vingt ans au fond, il est jeune … Enfin, elle lui répondit avec son plus beau sourire.

- Ah je vois … Oui c'est sûr c'est le plus important … Tu as raison de profiter …

La jeune anglaise imaginez bien le genre de scène. Le rire gêné de son meilleur ami confirma qu'elle visionnait juste. C'est vrai que ce genre de sujet est assez difficile à aborder, surtout que de ce point de vue, la petite Eileen est plus tôt "long" terme qu'une relation de six heures. Ca devait surement être une soirée torride, bien arrosée et peut-être pas que arrosée d'ailleurs … Non elle ne lui demanderait s'il a prit de la drogue pour aider à le faire, ça ne se fait pas et elle se sentirait embarrassée.
Elle qui espérait qu'il en trouverait une bien au moins pour quelques mois, ce sera certainement pour plus tard … La jeune femme lui avait alors proposé des sorties spéciales drague et ça avait l'air de lui faire plaisir, tant mieux ! Ceci la détendit un peu et elle retrouva son merveilleux sourire. Il ne fallait pas que Los Angeles le change de trop non plus, ce serait dommage qu'il se mette à boire, fumer, se droguer et enchaîner les coups d'un soir … Ca lui rappelait trop son premier copain ce genre de comportement, elle avait peur qu'il devienne pareil, ce serait réellement dur à supporter si c'était le cas mais elle ferait de son mieux car, c'est son Andrew, son Dewdew d'amour, son frère. C'est toujours en souriant, pour ne pas montrer que cela l'affectait, il était libre après tout, mais aussi parce qu'il avait rit, qu'elle lui répondit.

- Oui je sais bien que tu les aimes. Ah oui oui je comprend ne t'inquiète pas … T'es assez grand pour gérer ta vie de toute façon. … Comme on dit qui vivra, verra ! Tu me tiens au courant ? Je veux être la première au courant !

Elle avait émit un léger rire pour cacher son angoisse. Si jamais il en trouve une qui lui va, il n'aura pas le choix que de la tenir au jus en première, ça risquerait de la vexer autrement.
La jeune préférait changer de sujet pour le coup. Néanmoins elle ne voulait pas que ce soit elle, sa gêne se sentirait trop et elle voulait garder cette impression d'assurance. C'est avec joie que la sortie à Hollywood ou Beverly Hills était la bienvenue dans la discussion ! Il lui avait demandé quand ce serait possible, elle le serait tout le temps pour lui mais elle réfléchit tout de même, même si c'est Andrew, elle ne pouvait pas abandonner un shopping ou quelque chose dans le genre. Après réflexion, elle était totalement disponible la semaine prochaine. Puis, il la rassura quant au fait qu'il ne l'abandonnera jamais … Il était tellement adorable, attentionné, parfait !

- C'est bon, la semaine prochaine je n'ai rien de prévu ! … Oh mon Dewdew d'amour tu es trop mignon tu sais ?!

Andrew l'avait serrée dans ses bras et elle fit de même. Elle avait entendu ces mots plusieurs fois de la bouche de son meilleur ami, mais ils la touchent toujours autant. Oui elle est sensible la petite Eileen. Pour le moment, Andrew est la seule personne à pouvoir la faire pleurer de joie, c'est dire l'affection et l'attachement qu'elle a envers lui. La petite anglaise ne se lassait jamais de ces moments de grande tendresse avec lui. Elle n'avait plus envie de quitter son Dewdew chéri.
Un moment délicat en amenait un autre. Après les révélations quant aux relations qu'entretenait son meilleur ami avec les femmes, c'était de nouveau au tour d'Eileen de parler des siennes avec les hommes. Là encore, elle stressait, angoissait peut-être pour rien. Elle lui avait tout balançait évitant le regard de son meilleur ami. Il était bien loin le rire qu'elle avait eu quand il lui en avait reparlé. Sa réaction n'arrangeait pas trop les choses à dire vrai. Il ne savait pas quoi penser de tout ça. C'était juste ce qu'elle redoutait, même si elle le comprenait. Eileen ne répondit rien. Avec ce genre de réponses il y a forcément une suite derrière. Elle savait que c'était des bons sentiments, jamais il ne voudrais lui faire de mal, pas à sa meilleure amie. La petite anglaise avait baissé la tête lorsqu'il continua. Il lui posa plein de questions du genre sur la sincérité de Timmy, sur la différence, sur les conséquences possibles … Eileen voulait lui répondre mais rien ne sortait de sa bouche, c'était un gros blocage qu'elle ne saurait expliquer. Dans le silence de la jeune femme, son meilleur ami reprit la parole. Lui assurant qu'il ne voulait que son bonheur, qu'il connaissait les hommes et leurs façons d'agir. Elle ne lui en voulait pas, mais elle n'arrivait plus à parler. Surement que le stress l'en empêchait.
Elle gardait la tête baissée, n'osant pas et n'arrivant pas, à affronter son regard. Quand il lui dit qu'il l'aimait et qu'elle n'avait pas en douter elle réussit à relever la tête en sa direction. Eileen eu du mal à lui répondre mais elle y arriva tout bas.

- Je t'aime aussi mon Dewdew chéri d'amour ! Je t'aimerais toujours ! Personne ne pourra te remplacer …

La jeune femme le regardait dans les yeux. Sa voix était basse et un peu tremblante, non pas par peur de son meilleur mais à cause de l'angoisse qu'elle venait d'endurer. Elle ne lui en voulait pas, elle ne le pouvait pas. Andrew est le seul homme qui restera présent dans sa vie, elle ferait tout pour ne pas le perdre.

C'était un réel plaisir que de retrouver ma meilleure amie. Les discussions partaient dans tous les sens, elle comme moi voulions "nous mettre à jour" sur nos actualités respectives. Evidemment, en grands protecteurs que nous étions l'un envers l'autre, les discussions s'étaient tournées vers nos vies sentimentales. La mienne d'abord. Elle savait tout de moi, et je ne lui cachais pas que j'aimais les femmes. Enfin cela, elle le savait depuis la nuit des temps, les filles étaient une sorte de passion pour moi, même si j'avais du mal à les approcher à jeun. Mais mon arrivée à Los Angeles avait rimé avec une hausse des sorties, de prises de drogues et de consommation d'alcool, tout comme celles de nicotine, même si celles-ci n'avaient aucune influence sur une meilleure tenue et une meilleure aisance à aller vers la gente féminine. Je ne lui avais donc pas caché mes conquêtes d'un soir californiennes. Malgré un large et magnifique sourire comme elle en avait l'habitude, je savais que quelque chose la dérangeait. Non pas que je m'amuse, mais plutôt le fait que ceci n'était peut-être pas "respectueux" envers la gente féminine. En soit, elle n'avait pas tort, je savais qu'elle n'était pas friande de ce genre d'escapades, mais les filles qui m'avaient accompagné étaient totalement consentantes et avaient même faits le premier pas. Elle me disait que j'avais raison de profiter, elle le pensait, mais cela n'empêchait pas qu'elle ne cautionne pas totalement, je le sentais, nous ne pouvions rien nous cacher.

- Oui, il faut profiter... Et puis... Tu sais comment j'ai du mal avec les filles... Même si ça ne te plaît pas des masses et que je le comprends... Ca me fait de l'expérience emmagasiné mais surtout de la confiance pour la future femme de ma vie hein!

J'étais un poil ironique. Évidemment cela me donnait confiance en moi, même si tout était biaisé par la forte absorption d'alcool et de drogues auxquels je m'adonnais. Mais d'un autre côté, Los Angeles m'avait donné une nouvelle image de la vie et de ce que je voulais dans les semaines, mois voire années à venir. Et puis, j'étais persuadé que le destin existait. J'avais perdu mon père, dans cette fusillade alors que je n'étais qu'un enfant, et j'étais intimement convaincu que ceci était inscrit dans son "carnet de route" et que son heure avait sonnée. C'est pour cela que je pensais que lorsqu'il serait temps pour moi de rencontrer la femme de ma vie, celle qui pourrait devenir mon épouse et l'éventuelle mère de mes enfants, cela arriverait de soi-même...

- Oui, qui vivra verra, tu sais que depuis le décès de mon père, je crois au destin, et je suis persuadé que lorsque l'heure sera arrivée pour moi de rencontrer la femme de ma vie, ou une avec qui je pourrais passer une longue période, un signe me fera m'en rendre compte.

Elle voulait que je la tienne au courant de tout, quelle question, ceci était évident... Il avait été compliqué pour nous de nous raconter nos vies respectives lorsqu'elle avait pris son envol pour les Etats-Unis, mais la situation était différente désormais, nous vivions tous les deux à Los Angeles et nous voir et nous tenir au courant de nos vies respectives, de nos craintes... serait clairement plus facile.

- Que tu sois la première au courant? Mais quelle question, c'est évident, bien sûr que tu sauras tout en exclusivité, ça va de soit!

Je lui avais dit ça avec un grand sourire figé aux lèvres, sourire sincère, évidemment. Elle saurait tout et justement même, si j'avais le moindre doute sur la sincérité de la personne ou que je voulais son avis, elle serait la première que je solliciterais. Eileen, en plus d'être ma meilleure amie, c'était aussi et surtout la seule personne que je considérais à l'heure actuelle de ma famille. En effet, je n'avais ni frères, ni soeurs, plus de père et je ne parlais plus réellement à ma mère depuis qu'elle avait rapidement refait sa vie avec un autre homme et que toute son attention s'était portée sur celui-ci. Eileen était une soeur, une amie, un tout pour moi. Et en tant que "seule famille", le plus important était que cette personne lui corresponde ou du moins lui donne une impression positive.

Eileen était à Los Angeles depuis plus longtemps que moi et donc elle connaissait la ville. J'avais visité une partie de la ville, mais certains recoins, qu'elle connaissait visiblement, restaient à ma connaissance des endroits inconnus. C'est pour cela, que je lui avais proposé de visiter avec moi Hollywood et Beverly Hills. Certes, ce n'étaient pas les endroits les plus "naturels" et beaux en soit de la cité des anges, mais il me semblait qu'il était nécessaire de les voir et qu'ils apparaissaient incontournables. Elle n'avait rien de prévu la semaine prochaine? Hum... Je bossais beaucoup en semaine, mais nous pouvions nous retrouver le dimanche, tranquillement, en espérant que pour se promener dans ces endroits, le temps serait aussi clément qu'aujourd'hui et nous offrirait un peu de soleil, mais il n'y avait pas de raison.

- Ah bon ben c'est parfait ça! Que pense-tu de Dimanche par exemple? C'est ce qui m'arrangerait le plus sachant que je fais des horaires énormes...

Après avoir parlé de mes conquêtes, j'avais évidemment relancé sur les siennes. Elle avait rencontré un certain Tommy, son patron, plus âge qu'elle. Nécessairement, je m'étais montré méfiant et l'avait bombardé de questions. Des questions qui tournaient essentiellement sur sa sincérité... Tout avait pour but de me renseigner, de la mettre en garde sur certaines choses dans le cas où elle ne s'en serait pas rendu compte. C'est vrai que j'avais été peu être "oppressant", mais c'était réellement pour son bien.
Quoi qu'il en soit, je l'avais déstabilisée, alors qu'elle avait ouvert sa bouche comme pour me répondre, rien n'en était sorti. Comme tétanisée, elle baissait les yeux. Le but n'était absolument pas de la mettre dans cet état là, je ne voulais que son bien.

- Tu sais, je ne voulais pas te déstabiliser, tout ça, c'est vraiment car je m'inquiète pour toi et que je veux ton bien tu sais... Mais...

Je n'avais pas terminé ma phrase. La voir déstabilisée m'avait moi-même déstabilisé. Je bredouillais, mais pour ne pas paraître déstabilisé à ses yeux, j'avais décidé de relancer au plus vite sur quelque chose d'autre.
Elle était venue prendre des photos dans le parc. Son appareil photo à côté d'elle, je me rapprochais de ma meilleure amie, saisit l'appareil photo et tournait l'objectif vers nous. Je la saisissais et la rabattait vers moi. Nous étions collés et je tentais de faire fonctionner l'appareil, sans succès. Cette péripétie me fit rigoler, je lui demandais alors de se saisir de l'appareil photo et de prendre la photo.

- Tiens prends le, je ne suis pas bon avec ce genre d'appareils visiblement! Il faut bien immortaliser nos retrouvailles non?

Lui dis-je en rigolant. Ce sourire, même si provoqué par la situation plus ou moins cocasse tentait tant bien que mal de camoufler une once de frustrations. Je voulais en savoir plus sur ce Tommy, et si il ne voulait pas du bien à ma meilleure amie? Ceci me tracassait, profondément même mais j'essayais de camoufler le tout. En espérant qu'elle ne s'en rende pas compte.

La jeune Eileen n'appréciait pas trop les coups d'un soir comme on dit, de un parce que ça ne lui plaisait pas dans l'idée et de deux parce qu'elle avait été victime indirectement de ce genre de comportement. De toute façon, même si elle faisait comme si elle cautionnait, au fond la jeune femme savait pertinemment que son meilleur devinait le fond de sa pensée. Ils se connaissent si bien, que voulez-vous. Si tout le monde était consentant, soit, espérons que ces femmes étaient bien célibataires sur le moment. Après son argument était assez valable, les jeunes femmes sont de plus en plus difficiles et les hommes maladroits et inexpérimentés déplaisent aussi. Qui a dit que la vie était simple ? Elle se mit à lui sourire, parce qu'au fond même si l'acte en lui même lui déplaisait, ça la faisait sourire. C'est assez bizarre comme ressenti, elle-même ne sait l'expliquer.

- Ne t'en fais pas … J'ai fréquenté des filles quand même, dont ma soeur, et c'est étonnant comment ça change petit à petit. Elles veulent toutes le genre de mâle super viril … qui souvent est macho, enfin bon, ce n'est pas mon genre d'homme personnellement. Après Dewdew, fais ce qu'il te semble bon pour toi …

Eileen lui adressa un sourire amical et réconfortant. Il faut dire qu'elle se sentait de plus en plus en marge de la société actuelle au niveau de ses goûts. Premièrement en matière d'homme où elle est, par exemple, l'opposé de sa jeune soeur Ivory. Eileen, après ses anciennes tentatives peu fructueuses, préfère davantage un homme galant, drôle, intelligent, gentil et avec du charme que ses hommes aux muscles saillant prônant la femme objet. Andrew ne faisait pas parti de cette deuxième catégorie, elle en était persuadée. Il faut prendre confiance en soi comme on peut, sur ce sujet Eileen ne peut pas être de très bon conseil étant donné qu'elle a des petits problèmes de confiance aussi. Enfin depuis Los Angeles ça s'est quelque peu arrangé et elle ne s'en porte pas plus mal.
Il aborda le sujet du destin, il est vrai qu'Andrew y croyait très fort. Ce n'est pas qu'Eileen n'y croyait pas mais depuis le décès de ses parents, elle s'efforçait davantage de vivre au jour le jour et de profiter de sa jeunesse le plus possible, de vivre comme elle l'entend. Il est vrai que souvent ce genre d'évènement peut arriver soudainement, au moment où on si attend le moins. La jeune Eileen ne quittait pas son sourire.

- Oui c'est vrai … Souvent ça nous tombe dessus comme ça sans prévenir.

La jeune femme regardait son meilleur ami. Elle ne souhaitait que son bien, tout comme lui pour elle. Cette protection pourrait leur nuire mais non, c'est devenu une force. Ils prennent soin de l'autre sans devenir envahissants. Pour preuve, elle serait la première au courant s'il trouvait l'amour le grand ou pas, enfin une fille avec qui il se sente bien. Ceci fit élargir le sourire, déjà très radieux, de la petite anglaise.

- Oui c'est vrai, pourquoi je te pose la question moi ? C'est logique, c'est comme 1+1=2 !

Il lui souriait sincèrement et la jeune femme se mit à rire. Il fallait oublié le petit comportement pas très gentleman de son frère de coeur. Elle savait que plus tard, la femme qui partagerait sa vie, serait une des plus chanceuses. Même s'il ne le pense, c'est un homme en or ! Ca ne se trouve plus à tous les coins de rues. Elle se devait d'émettre un avis sur la compagne de son Dewdew chou, quand il l'aura trouvé. De même, il devait avoir le sien sur les amours de la petite brunette.
Enfin c'est pas le tout de s'être retrouvé, il fallait qu'ils prévoient des sorties, comme ils le faisaient en Angleterre pour occuper leur temps libre. Maintenant qu'ils ont tous deux un travail, c'était un peu plus compliqué niveau horaires et jours. Ce n'est qu'un petit détail en soi. Andrew a vite trouvé une solution par ailleurs. Le Dimanche. Il ne travaille pas ce jour-là et à vrai dire, les rockstars se reposent ce jour-là aussi. Elle sourit encore avant de lui répondre.

- C'est parfait pour moi aussi !! Les rockstars ça se repose le dimanche. Au pire, le groupe que je photographie est plutôt très cool, ils comprendraient. Je note, dimanche : sortie avec mon petit chou d'amour !

Il fallait a présent qu'elle parle de ses "amours" comme on dit. Et alors qu'au début tout se passait bien, elle avait réussi à parler assez tranquillement. Eileen se mit ensuite a bloquer, sans réellement savoir pourquoi. Elle voulait réellement répondre à son meilleur ami et le rassurer mais son corps en avait décidé autrement. C'est devant tant de désespoir qu'elle baissa la tête et les yeux. Il avait l'air de s'en vouloir, mais ce n'était pas de sa faute. Elle releva la tête et le regarda dans les yeux. Eileen se mit à sourire, il était vraiment trop mignon.

- Ne t'excuses pas voyons ! C'est normal, c'est juste que … j'ai même pas compris ce qu'il m'arrivait … Je t'en reparle une fois remise, promis ! Tu dois savoir ce qu'il en est, c'est logique j'ai envie de dire.

Eileen l'avait vu être déstabilisé à son tour. Elle n'avait pas voulu ça du tout … La jeune femme tenta de le rassurer un peu. Elle reprendra le sujet Timmy un peu plus tard en reprenant toutes ces questions et en y répondant dans la joie et la bonne humeur comme d'habitude.
Pour ne pas le montrer il avait pris l'appareil photo de la jeune anglaise dans les mains. On aurait dit un petit hyperactif. Il avait rapproché la petite Eileen de lui. Elle était à présent toute collée contre son meilleur ami avec un grand sourire et le regard pétillant. Enfin, il n'était pas très doué avec l'objet. Andrew se mit à rire et la jeune femme en fit de même. Elle reprit l'appareil.

- Je vois ça ! Je t'apprendrai mon Dewdew. Mais ça tombe sous le sens même ! Je te préviens je n'ai plus que deux photos possibles. On a pas le droit à l'erreur.

Eileen prit en charge la photo en riant. Ce n'était pas évident de se prendre en photo comme ça. Elle ne savait plus si elle avait son polaroid dans son sac. Enfin soit, elle positionna l'appareil tant bien que mal. Elle demanda à son meilleur ami de l'aider à tenir. Elle l'avait mit en mode automatique pour que ce soit plus simple.

- Dis "Cheese" et fais moi ton plus beau sourire mon chou !

Elle lui sourit. Puis, la jeune femme fit un gros bisou sur la joue du jeune homme et appuya sur le bouton déclencheur. C'était dans la boîte.

- Je suis sûre qu'elle va être géniale ! J'ai hâte de la développer ! En plus je n'ai pas de photo de toi en y repensant.

La jeune anglaise se sentait beaucoup mieux. Elle se sentait prête à tout reprendre. Eileen sentait que son meilleur bouillonnait d'envie d'en savoir plus, il était inquiet et cela se sentait plus que se voyait. Elle le comprenait. La jeune femme le regardait dans les yeux avec son grand sourire.

- Tu veux toujours avoir les renseignements sur Timmy ? … Je ne sais pas ce qu'il s'est passé toute à l'heure franchement mais là c'est passé alors je peux répondre à tes très nombreuses questions de bonne humeur et en toute honnêteté.

Elle lui sourit et lui fit un petit bisou sur la joue tout en lui secouant les cheveux amicalement.

Eileen comprenait, mais ne cautionnait pas réellement ce que j'avais pu faire avec les filles, à savoir, des relations sans lendemain où, j'avais pu, consommé des drogues (ça, elle ne le savait pas formellement) mais où ma partenaire l'avait aussi fait. Ces relations étaient consenties et j'y avais pris goût. D'un côté, j'avais le côté agréable d'une relation sans les contraintes mais de l'autre, je prenais une certaine confiance en moi, pour m'adresser aux filles, même si ce n'était pas pour les draguer, j'avais toujours du mal, une attitude maladroite, des bafouillements...

- Tu sais, c'est Los Angeles qui m'a changé. D'un côté, je profite et prends du plaisir, de l'autre, ça me permet de prendre confiance en moi, et ça ne pourra qu'être bénéfique pour la suite, pour LA bonne!
C'est progressif, pour l'instant c'est sous l'effet de l'alcool et de ... enfin c'est en état semi-normal quoi, bientôt j'y arriverais totalement à jeun, ça va me changer ma vie! Si ça arrive bien sûr... Mais tu me connais, j'aimerais régler ce que je considère comme un handicap au plus vite hein!

Oups, j'avais encore une fois failli vendre la mèche pour la drogue. À vrai dire, ça m'était égal qu'elle le sache, je n'avais rien à cacher, j'avais juste peur qu'elle me fasse la morale et qu'elle s'inquiète. J'étais conscient de ce que je faisais, tout comme j'étais conscient que prendre ces substances n'étaient évidemment pas bon pour ma santé et mon organisme, malgré tout, je prenais du plaisir avec ces substances. Los Angeles avait ouverts de nouveaux goûts et désirs en moi.

Comme j'avais dit à Eileen, ma meilleure amie, je croyais réellement au destin, la femme de ma vie arriverait quand ce serait son heure, la fin de ces excès en tout genre auxquels je m'adonnais également. Il arriverait un jour, quelque chose, un signe, qui me ferait comprendre qu'il fallait que j'arrête ces substances, pour l'instant à 20 ans, et en grande partie insouciant, je ne considérais pas que c'était le cas. Il fallait seulement espérer que ce "signe", ne serait pas trop violent ni trop grave... Mais après tout, on en revenait à mon crédo: c'était le destin.

- J'en suis persuadé, ça me tombera dessus, ça te tombera dessus, on ne choisit pas. Mais évidement, c'est toi qui sera la première prévenue ma chérie, qui cela peut-il être autrement? Et oui, ça nous tombera dessus... Peut-être que pour toi, c'est ce Timmy...

J'en remettais une couche, non pas pour la mettre mal à l'aise, bien au contraire. Peut-être que justement, ça allait l'encourager à m'en parler, car malgré tout, même si je ne lui en voulais pas et comprenais qu'elle ait pu se sentir "bloquée", je bouillonais d'envie de tout savoir, pour me faire une premier opinion sur la personne. Je ne voulais que son bien, elle le savait. Je ne savais pas si elle était mal à l'aise ou non, mais j'anticipais en me rapprochant d'elle et en déposant un nouveau bisou sur la dessus de sa tête et en la serrant contre moi. Même si elle le savait pertinemment, je voulais lui rappeler encore une fois que j'étais là pour elle, et que la seule chose que je voulais et pour laquelle je voulais l'aider, c'était son bien. Un sourire sur ses lèvres, c'était le but que je me fixais. Elle me semblait heureuse avec cet homme, malgré tout, il fallait savoir si il était sincère et si ce bonheur n'était pas à sens unique. C'était tout le but de ma démarche!

Nous avions ensuite fixé une visite pour le dimanche suivant, nous ne travaillions pas, enfin du moins moi non. Les rockstars qu'elle photographiait auraient peut-être besoin d'elle, mais d'après ses dire, ils étaient plutôt cool et sauraient comprendre. Je ne voulais pas cependant la mettre dans l'embarras ou qu'elle risque sa place! J'étais tout excité, ça allait nous faire du bien.

J'avais senti le malaise et j'avais essayé de résoudre ceci en prenant l'appareil photo pour immortaliser le moment. Manque de chance, je ne savais pas vraiment m'en servir. Je l'avais alors redonné à Eileen, elle m'avait dit qu'il ne lui restait plus que deux photos. Il fallait donc assurer et prendre la pose. Nous tenions l'appareil photo tous les deux, après un "cheese", elle me fit un bisou sur la joue et la photo fut prise. J'avais fait mon plus beau sourire, la photo, j'en étais convaincu, serait une belle photo. Eileen me disait qu'elle n'en avait pas de photo de moi, c'était également le cas pour moi, il fallait alors qu'elle me la développe!

- Eh ben figure toi que moi non plus je n'en ai pas! Tu me la développeras pour moi aussi silteplait? Je te donnerais les sous bien sûr!

Je savais qu'elle n'en voudrait pas, mais c'était une manie chez moi de vouloir donner, ou du moins de ne vouloir devoir rien à personne. Forcément, il arrivait que cela me joue des tours, mais passé 20 ans, on ne pouvait que difficilement changer le caractère d'un adulte...

Puis contre toute attente, EJ me regarda, droit dans les yeux, en m'annonçant qu'elle se sentait prête à me raconter et à répondre à mes questions sur Timmy. Je ne m'y attendais pas. Je fus presque sans réaction apparente. Pourtant, j'étais heureux au fond de moi, j'allais pouvoir enfin me faire une idée de tout cela. Et bien sûr tout ça pour le bien de ma meilleure amie. Malgré tout, je ne m'y étais pas préparé, c'est pour cela que je bafouillais légèrement alors que vint le moment de lui répondre.

- Euh... Oui... Oui Oui Oui... Bien sûr... Mais je ne veux pas que tu te forces, tu es sûre de toi?

Je ressentais un mélange d'excitation et de peur. J'avais peur de me rendre clairement compte que ce fameux Timmy n'était pas sérieux et ne voulait pas le bonheur de ma meilleure amie mais aussi de devoir lui annoncer. Si tel était le cas, c'était situation à disputes, et l'une des choses que je détestais, c'était bien celle-ci. Je n'aimais pas avoir des prises de bec avec elle, j'avais toujours peur que cela ait une influence négative sur notre relation d'amitié.

J'allumais alors une énième cigarette, comme pour masquer mon appréhension. Oui, j'appréhendais ce que j'allais pouvoir apprendre. En bien, comme en mal. Je tirais alors une énorme "taff" sur ma cigarette. Finissons en.

Même si les actes d'Andrew ne plaisaient pas à la jeune femme, il faut avouer que ses arguments tenaient la route. C'est pour ça qu'elle arrivait à le comprendre et à passer au dessus de tout cela. Il est vrai que ce genre de relations peuvent l'aider, elle l'espérait fortement, sinon ça ne servait pas à grande chose. L'alcool aide beaucoup pour le moment, apparemment pas que … Bref, un jour il y arrivera sans ces aides. Eileen sera là pour l'encourager dans tous les cas. Elle lui adressa un grand sourire amical.

- C'est vrai que cette ville est très … différentes, par rapports aux autres que j'ai pu visiter. Tout ce que j'espère pour toi mon Dewdew chou, c'est que tu y arrives sans ces aides. Saches que je crois en toi, et comme je te l'ai dit si je peux t'aider, je le ferai ! Dans peu de temps tu seras un véritable Don Juan.

Elle continuait de lui sourire. Eileen croyait véritablement en son meilleur ami. Elle avait bien vu que cette maladresse l'embêtait réellement puisqu'il l'avait associé à un handicap. Il avait tellement de qualités qu'il ne devrait pas être aussi maladroit ou timide. C'est souvent comme ça, les personnes les plus géniales sont les plus timides. Ils suffit qu'elles s'en rendent compte, qu'elles prennent confiance en elles et après c'est le bonheur assuré.
Comme il lui avait dit, ces soirées en charmante compagnie cesseraient dès lors qu'il aurait trouvé l'élue de son coeur. Après tout, à 20 ans, on a pas forcément envie de se caser pour la vie c'est sûr, enfin surtout chez les hommes, c'est plus un truc de fille ça étrangement. Il faut se laisser vivre, ça viendra quand ça voudra en effet. Peut-être que c'est déjà tombé sur la jeune femme avec son manager, comme vient de le lui rappeler son meilleur ami. Elle garda le sourire et lui répondit.

- Je suis entièrement d'accord avec toi mon petit chou ! … Bah euh vu comme ça, c'est sûr … Enfin tu pourrais faire une rencontre amicale qui change ta vie et tout tu vois, je pars un peu loin je sais … Peut-être, je verrai bien.

Eileen voyait bien qu'il avait très envie d'en savoir plus sur le compte du manager anglais, Timmy Evans. Après ce petit blocage, ça commençait à aller de mieux en mieux. Andrew aidait aussi pas mal. Il ne voulait que le bien de la petite anglaise, elle le savait c'est pour cela qu'elle n'avait pas compris pourquoi elle avait réagit ainsi. En effet, tout ce qu'elle voulait c'était tout lui dire. Andrew la rapprocha de lui et lui fit un bisou. Elle était tellement heureuse de l'avoir rencontré, c'est surement grâce à lui qu'elle "a bien tourné" comme disent son oncle et sa tante. Ce câlin la rassurait pleinement, il n'y avait plus aucune ondes négatives. Elle le regardait avec des yeux pétillants tout en souriant.
Puis, ils fixèrent leur sortie à Hollywood ou Beverly Hills, ils verront bien. La jeune femme avait déjà hâte d'y être. Elle n'avait plus envie de se séparer de son meilleur ami tellement il lui avait manqué. Et puis au diable les rockstars au pire, un peu de folie ne fait pas de mal. Eileen sait aussi être Rock N Roll !
Ensuite, les deux meilleurs amis prirent une photo ensemble. La petite brune était persuadée qu'elle serait réussi. Elle avait hâte de développer la photo, ça lui ferait au moins une photo avec son meilleur ami. D'ailleurs, lui non plus n'en avait pas. Comment c'était possible ? Ils ne se sont jamais quitté en Angleterre et jamais ils n'ont pris de photos ensemble, il a fallu attendre les retrouvailles en Californie …

- C'est vrai ? C'est pas normal qu'il ait fallu attendre si longtemps. J'en développerai deux alors ! … T'es fou ? Non, non ce sera mon cadeau de bienvenue à Los Angeles !

Eileen avait refusé qu'il lui donne de l'argent. Elle n'en voulait pas, elle allait lui offrir. C'est qu'une photo ça coûte plus de temps et de patience, que d'argent. Il est tellement gentil … Il risquait d'insister mais la petite anglaise peut s'avérer être têtue dans ces cas là.
La jeune femme décida de repartir sur le sujet précédent. Cela avait surpris son meilleur ami qui avait bien faillit manquer de paroles. Cela la fit sourire. Il lui demanda si elle en était sûre. Bien évidemment que oui, elle voulait y répondre depuis le début, il y avait juste eu une contradiction entre son corps et son esprit, rien de grave. Elle gardait son large sourire sur ses lèvres.

- Oui je suis sûre, certaine même ! C'était juste une petite complication technique, rien de grave. Puis je vois bien que tu attends que ça.

La petite Eileen avait rit un peu. Non seulement parce que l'état dans lequel était son ami la faisait rire mais aussi pour montrer que tout allait bien pour elle, qu'elle était prête. Tout ce qu'elle espérait c'est que cela se passe bien. La jeune femme fit abstraction de ce mauvais côté afin de rester très détendue et de pouvoir lui répondre dans la joie et la bonne humeur. Il faut positiver. Elle le vit allumer une autre cigarette, était-il stressé par ce qu'elle allait lui dire ? Surement. La jeune femme s'approcha un peu plus de son meilleur ami et le regardait avec ses yeux remplis de joie.

- Pour ce qui est de ses intentions, selon moi il ne profite. C'était même le premier à parler de ce genre de choses, qu'il comprenait si je refusais par rapport à ce que les autres pouvaient penser. … Tu me connais, je suis curieuse, je n'ai vu aucune alliance, si c'est le cas il cache bien son jeu car personne à MTI n'en aurait entendu parler … Après tout le monde le trouve plutôt froid, ce qui n'a pas été le cas avec moi, du coup je ne pense pas qu'il ait quelqu'un dans sa vie. Après par âgé j'entends qu'il a dix ans de plus. … Tu sais si jamais ça arrive, je saurai retomber sur mes pattes, au pire j'irai voir son rival dans l'autre maison de disque, autrement j'ouvrirai un studio de photo.

La jeune femme termina avec le même sourire du début. Elle espérait fortement que l'inquiétude légèrement apparente de son meilleur ami n'augmente pas après tout cela. Pour faire passer le tout, elle l'enlaça très fort. Andrew est tout pour elle, il est vrai que ce serait très embêtant de se disputer pour cela.