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Un verre de coca en main, le levant bien haut pour me faufiler dans la foule, je me dirigeais vers la piste de danse. Pas vraiment pour danser moi-même, quoi que, mais pour profiter du spectacle.

J'aimais bien le Rainbow parce que c'était plein de couleurs et de célébrités américaines. Le plus souvent des musiciens, mais aussi des acteurs qui venaient de Hollywood jusque dans le centre pour se frotter à la population locale. Le club sentait les fumigènes, l'encens, l'alcool, le vomit et la transpiration mêlée. L'odeur du poouvoir.

Et moi, je voguais joyeusement au milieu de tout ça, sourire au lèvres. Je laissais passer devant moi ou aidait les filles que je trouvais jolie à se frayer un chemin. Jusqu'à arriver au bord de la piste de danse. Une jeune femme, métisse comme qui dirait, se mis à danser sur la piste, en mini-short. Je bu une gorgée de coca tout en regardant. Trop jeune. Probablement beaucoup trop jeune... Ce qui ne m'empêchait pas de penser quand même.

Je ne la quittait des yeux que pour jeter des regard à gauche et à droite pour voir s'il n'y avait pas des gens que je reconnaissais. Des gens connus, évidemment. Et si possible accompagnés par d'autres gens avec lesquels ils n'étaient pas sensés traîner. Et si c'était le cas, le monde entier le saurait le lendemain. Enfin L.A. le saurait le lendemain... Et le monde le surlendemain.

Mon regard croisa celui de la fille. Et le soutint, et mon sourire s'agrandit. Si je faisais attention aux conneries ou aux vices des rockstars et autres acteurs, je ne prêtait aucune attention aux miens.

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Un regard, soutenu, droit dans les yeux, et le tour était joué. C'était ce que beaucoup trop de mecs oubliaient. Ils ne pouvaient pas attendre deux minutes avant de déshabiller une fille du regard. Je savais être un minimum subtile. Bon ok, pas encore autant que Timmy Evans, mais au moins, j'étais moins "lent". Et contrairement à tous ces autres, cela me permettait souvent de pouvoir déshabiller aussi les filles... Mais pas seulement du regard. Je ne savais pas encore clairement si je voulais cette fille qui dansait comme une folle ou pas. C'était surtout le jeu qui m'éclatait, et encore plus gagner le jeu. Le reste n'étant que bonus.

La musique s'accéléra et je ne la quittais plus du regard, croisant le sien uniquement quand elle vérifiait si je la regardais toujours. Elle buvait dans les verres des gens qu'elle croisait sans se soucier de ce qui avait dedans. Lou Reed, Velvet Underground, un des style de musique rock que je préférais, parce que fort influencé par l'Allemagne où il avait travaillé avec David Bowie. Et l'Allemagne n'était pas loin du Danemark.

Elle me fit un signe de tête, l'air de me saluer. Sympa. Je lui répondis pas un clin d'oeil qui signifiait "pas de problème" et un sourire qui ajoutait "ça va même vachement bien!". Elle remonta son short, mais mon regard resta au niveau de ses yeux dont, à cause de l'éclairage et de la distance, je ne pouvais déterminer la couleur.

Elle était très jeune. Ca, c'était clair. Et je commençai à jouer au petit jeu qui était de deviner qui elle était. Qu'est-ce qu'elle était. Quelle était sa place à L.A.. Elle n'était pas actrice, bien que son physique aurait pu lui ouvrir cette porte. Non. Parce qu'elle ne se prenait pas assez au sérieux pour l'être. Et aussi que ses vêtements semblaient bon marché malgré qu'ils lui allaient très bien.

Je ne la quittai des yeux que pour regarder une nouvelle fois mon environnement. Toujours aucune tête particulièrement intéressante. Des gens connus, certes, mais qui semblent se tenir à carreaux. Peut-être parce qu'ils m'ont repérés. Faut dire que j'ai une tête assez facilement reconnaissable et un nom qui leur donne des sueurs froides. Ma réputation est faites depuis quelques années déjà. Et mon public qui, en général, est aussi celui de mes victimes, m'adore. Mais s'il m'ont repéré, ils resteront sage, trop sage. Comme quoi, le seul qui a des couilles reste quand même Billy Lighter, le poulain de ce gros lard mou de Lenny.

Tant pis. Je n'aurai peut-être pas de scoop ce soir alors autant en profiter pour mettre cette soirée à profit pour autre chose. "Heroin" pris fin, et je profitai de l'accalmie de la foule pour tenter de me rapprocher de la jeune femme. J'arrivai par derrière elle à un moment où elle buvait dans le verre d'un type que je fis disparaître d'un coup d'oeil. Il avait du croire que j'étais son mec ou quelque chose comme ça. J'aurais du être acteur, j'aurais peut-être eu mon petit succès.

Entre temps, mes réflexions avait continué leur petit bonhomme de chemin. Autre quasi-certitude, cette fille n'était pas d'ici, pas depuis longtemps en tout cas. Sinon bon nombre de ses amis l'auraient déjà rejointe. Pourquoi L.A.? Pour les groupes de rock, les célébrités... Une groupie? Peut-être, mais j'étais pas plus sûr que ça. Peut-être qu'elle venait juste d'arriver et n'avait pas encore eu le temps de se faire un nom. Et si c'était un nom qu'elle cherchait, j'étais peut-être celui qui serait le plus à même de le lui donner.

Une fois que le gars eu déguerpi, je tapai doucement sur l'épaule de la fille et lui tendis mon verre de coca encore à moitié plein. Au moins, j'étais sûr de ce qu'il y avait dedans.

-Tu as l'art de mettre l'ambiance. Tu t'appelles? Sur ta vraie carte d'identité, je veux dire...

Je devais hausser un peu la voix parce que une nouvelle chanson s'était mise en route.  Je ne l'avais pas vue montrer sa carte d'identité au barman puisque je ne l'avais aperçue qu'une fois sur la piste de danse mais ses traits trop jeune trahissaient qu'elle avait pu frauder. Et au pire, si je me gourais, je transformerais mon trait d'esprit en compliment.

+

Aucune hésitation dans les yeux de la fille quand elle se retourna, aucun doute quand elle prit mon verre en main. Elle semblait n'avoir peur de rien. Comme si elle fonçait dans le tas, en voyant le mur arriver mais en étant sûr qu'elle se relèverait si elle se le prenait en pleine poire. Bref, le genre de fille avec qui on pouvait faire tout et n'importe quoi. Mais allai-je vraiment le faire? Jouer avec ma proie jusqu'à n'en avoir plus rien à tirer? Est-ce que j'avais changé à ce point à force de jouer le gars que les gens pensaient que j'étais? Possible? Est-ce que ça m'inquiétait? Non. Pas pour le moment. Probablement parce que je n'en avais pas conscience.

Je rigolai quand elle affirma que sa façon de danser n'était pas faite exprès. Ah ouais? Alors elle était une aguicheuse née... Ou alors elle mentait. Quand j'eus fini de rigoler, je la regardai dans les yeux puis laissai mon regard dériver seulement jusque dans son cou avant de remonter.

Elle s'appelait Lolita, ne me connaissait pas, ce qui prouvait qu'elle n'était pas là depuis longtemps (ou alors c'était moi qui pensait être plus connu que je ne l'étais vraiment), ou qu'elle ne lisait pas la presse people. Et puis elle avait un accent qui n'était pas celui de L.A. Un accent un peu plus rude, plus marqué. J'avais moi aussi un accent, quand même prononcé, et qui trahissait un peu trop mes origines à mon goût.

-Et bien bienvenue à L.A., Loli. Moi, c'est Amon.

Si elle me remettait pas avec mon prénom assez atypique dans le coin, c'était qu'elle était vraiment une nouvelle arrivante. Je repris mon verre quand elle me le rendit, encore un peu plus amputé de son contenu. J'écoutai la jeune femme tout en achevant d'un trait mon verre. Et lui répondit ensuite en en regardant le fond, désespérement vide. Ce n'était que du coca. Mais je carburais littéralement au coca. Y en avait qui fumaient, qui buvaient, et ben moi, ma drogue, c'était cette boisson.

-T'as raison pour ce qui est de la bonne musique et des célébrités, t'es en plein dedans. Pour les boissons, c'est facile quand on en a rien à foutre de ce qu'on boit.

Je marquai une pause et lui désignai le bar un peu plus loin.

-Je t'offre un verre, pour la cause... Et pour te remercier du spectacle très plaisant que tu nous a offert sur la piste. Au moins, tu pourras boire la boisson que tu veux et sans risquer de te chopper un saloperie en passant.

Qu'elle n'ait pas l'âge pour boire, comment dire... j'en avais un peu rien à foutre. D'autant qu'elle venait juste de siffler la moitié du verre de vodka d'un gars. Et puis... j'avais toujours trouvé cette loi sur l'âge légal pour boire complètement débile depuis que j'étais arrivé aux States.

Une fois au comptoir, je la laissai commander ce qu'elle voulait avant de commander un autre coca pour moi et de faire signe au barman que les deux boissons étaient à mettre sur mon compte.

Une fois qu'on fut servis, je m'assis sur le tabouret du bar. Elle était petite par rapport à moi.

-Alors, t'est venue faire quoi à L.A.?

+

Lolita commanda sa boisson et je payai le barman sans lui laisser un pouboire assez conséquent pour qu'il prenne la peine de me remercier. Des thunes, j'en manquais pas et pour cause: quand je n'avais pas de véritable scoop, j'inventais des scoops et les tournait tellement bien avec photos à l'appuis (mais interprétées à ma manière) que L.A. People se vendait comme des petits pains. Oh, pas que grâce à moi, on était quelques journaliste à travailler à la rédaction et on contribuait tous aux bonnes ventes du magazines, mais j'aimais à penser que c'était en grande partie grâce à moi.

Je ne savais pas éxactement ce que la jeune fille avait commandé. J'étais pas un grand connaisseur en matière d'alcool et de cocktails. Les rares fois où je buvais de l'alcool c'était de la Carlsberg. Et heureusement, on en trouvais assez facilement aux States.

Je failli recracher la gorgée de coca que j'avais pris en l'écoutant me répondre parce que j'avais envie d'éclater de rire. Heureusement, je réussi à avaler avant de tout lui recracher dessus. Puis seulement après, je rigolai.

-T'es vraiment au bon endroit pour ça, alors! Ici, y a vraiment moyen de mourir vite et bien et célèbre avec plein d'argent en banque. Suffit de savoir jouer le jeu.

Mes phrases comportaient encore parfois certaines fautes de langage vu que ce n'était pas ma langue maternelle. Je faisait beaucoup moins de faute par écrit parce que j'avais le temps de réfléchir à ce que j'écrivais. Pas à ce que je disais. Et ça me permettait, aussi, parfois, quand ça pouvait servir, à faire croire que je ne comprenais pas tout.

J'avais marqué une pause et mes yeux étaient clairement descendus sur sa potrine. Et c'est avec un sourire en coin que j'avais replongé mes yeux bleus-verts dans les sien.

-Je pourrais t'apprendre, si tu veux. C'est un peu mon job de comprendre les règles.... Mais je reste plutôt à l'extérieur.

Elle fronça alors les sourcils en me demandant si on s'était déjà vu, si j'étais acteur.

-Non. Enfin pas vraiment. Tout le monde joue un peu un rôle à L.A., donc tout le monde est un peu acteur.

Sans vouloir lui préciser que moi, j'étais le fouteur de merde de service.

-Je suis journaliste. Pour L.A. People. Tu connais? Amon Sörensen, c'est moi.

Peut-être un peu un synonyme de "fouteur de merde" quand même finalement... Et elle continuait de m'allumer à mort. Et ça marchait. Et donc... j'allais "oublier" de lui demander son âge, ça, c'était clair. Puis elle avait ce qui fallait là où il fallait et plus encore... Alors elle devait quand même pas être si jeune que ça.

Je désignai sa boisson.

-Ca a quel goût, ton truc?


Elle avait pris une clope dans la poche de son short qui ne servait pratiquement à rien et l'avait mise en bouche avant de tendre son visage vers moi. Non sans réprimer un frisson rien qu'à voir l'expression aguicheuse de son visage, j'écartai les bras en signe d'impuissance face à son problème de feu.

-Désolé mais je fume pas alors j'ai pas de briquet.

Je regardai autour de nous et tout prêt, à portée de main, un mec fumait une clope. Je l'attrapai par l'épaule et le forçai à se tourner vers nous.

-Hey... T'aurais pas du feu pour cette jolie demoiselle, non? S'il te plait?

Le mec s'exécuta, mais pas à cause de moi, non. C'était à Loli que personne ne pouvais résister. Une fois la clope de la jeune femme allumée, par contre, je lui lançai un regard qui lui fit bien comprendre que maintenant, je me débrouillerais très bien tout seul. Et il retourna à ses occupations.

+

Les yeux de la jeune femme s'écarquillèrent quand je prononçai mon nom. Elle était peut-être pas si nouvelle arrivante que ça finalement. Ou alors j'étais encore plus connu que je ne le croyais, ce qui n'était pas pour me déplaire. Je souris quand même... non. En fait j'avais pas arrêté de sourire depuis le début. Cette fille était marrante à sa manière. Son innocence qui me semblait plus feinte qu'autre chose me faisait penser qu'elle était plus intelligente qu'elle ne voulait le laisser croire.

-Je suis vraiment moi, ouais. Sans déconner. T'es à L.A., va falloir t'y faire à rencontrer des têtes que tu n'as vu qu'à la télé ou dans les magazines jusque-là. Mais content de savoir que mon nom n'est pas inconnu, même de ceux qui ne sont pas là depuis longtemps.

Tout en regardant alentour, je l'entendis me demander pourquoi je l'aiderais. Les raisons en étaient très simples: j'en avais envie. Et je faisais toujours ce dont j'avais envie. Sans trop me tracasser de savoir si c'était bien moral ou pas. Je laissait ces trucs hautement philosophiques à d'autres.

Mon regard revint sur Lolita, puis plongea dans mon verre de coca avant que de revenir à son regard, sans que ma tête, baissée sur mon verre, ne bouge.

-Parce que j'en ai envie et la raison numéro 1. Parce qu'avec le physique que t'as, te faire devenir une groupie sera une chose extrêmement facile. Je te laisse choisir les groupes que tu veux voir de près, et je te file les passes-droit pour ça.

Et au fur et à mesure que je parlais, ma propre idée se développait dans ma tête.

-Et en échange d'un nom, d'un toit, chez moi, et de la bouffe, tu pourrais me donner les dernières nouvelles concernant les débauches des membres de groupes. Qu'est-ce que t'en dis?

Je pris son verre qu'elle me tendais pour goûter son étrange boisson soi-disant russe. Je faisais d'un pierre deux coups, si mon plan marchait. Des informations toutes fraîches me seraient servies sur un plâteau sans que j'aie trop à me casser le cul, et je pourrais, à la longue et en laissant entrer des gens comme Lolita chez moi, prétendre à faire de mon chez-moi un endroit aussi réputé que la villa de Daniele Ricci.

Mais j'eus moins l'air fier quand l'alcool, malgré le lait et la liqueur de café, me brûla la gorge. J'étais vraiment pas un buveur né... Je toussai une fois, repris contenance et lui rendit son verre.

-Vaut mieux pour toi que pour moi, ce truc-là.

Puis mon sourire fini par revenir.

-Alors, ça marche? Ouais, c'est vrai, j'ai envie de t'aider à te faire un nom...

Et à encore ajouter un peu d'or autour du mien par la même occasion...

+

Mais c'était que ça allait encore bien mieux que je ne l'imaginais! Elle accepta directement le deal, semblant heureuse de la proposition et promit même, pour la cause, de faire le ménage. C'était encore mieux que ce que j'avais espéré! Et je gagnais sur tous les plans parce qu'après tout, qu'est-ce que ça représentait, pour moi, de lui donner à bouffer et un lit pour dormir? Pas grand chose et c'était loin d'être un sacrifice. Et en plus, ce n'était pas comme si elle était désagrable à regarder...

Les joues de Loli étaient maintenant un peu rosies par l'alcool et elle me fis part de sa vision des choses après avoir achevé son verre. Au moins, elle ne serait pas rongée par la culpabilité envers les groupes que je la ferai suivre: elle pensait que ça leur faisait de la pub. Ce n'était pas faux, mais c'était loin d'être aussi rose qu'elle le pensait. Mais je n'allais surtout pas faire la bêtise de lui faire penser le contraire!

Mais moi, je savais que le pouvoir d'un article cinglant pouvait être bien plus grand qu'on ne le pensait. J'avais déjà flirté avec les limites, plusieurs fois. Mais une seule fois, malheureusement, j'avais été obligé de dépasser ses limites. Je n'avais pas eu le choix. Je secouai la tête et mon sourire réapparu. Il ne fallait pas que je pense à ça. J'avais fait ce qu'il fallait. Ca avait été elle ou moi... Et je m'étais choisi...

-Tu as raison! Moi je te fais un nom, et toi, tu aide tes groupes favoris à être encore plus connus qu'ils le sont.

Cela ne faisait donc que quelques jours qu'elle était à L.A. mais elle en savait déjà des choses! Elle sortait au Rainbow, elle connaissait mon nom... C'était déjà un bon début. Plus qu'à lui filer un millier d'autres bons tuyaux et elle serait plus qu'opérationnelle.

Elle demanda par où on commençait. J'avais déjà ma petite idée là-dessus, mais il me fallait encore un peu de temps pour que l'idée que je venais d'avoir germe comme il faut. Fallait que je dispose mes pions pour fermer toutes les portes à mes ennemis. Elle se mit à danser, descendant de son tabouret.

Elle me faisait sincèrement rire, dans le sens positif du terme. Je descendis moi aussi de mon tabouret et l'attrapai doucement par les hanches pour qu'elle arrête deux secondes de bouger et me prête attentivement attention. Je ne la lâchai pas jusqu'à ce que j'aie fini de parler.

-Je te promets tout ça, du moins, si tu arrives à survivre jusqu'à être vieille et moche, comme tu dis. Et bien plus encore... Mais la première chose qu'on va faire, c'est t'installer. Tu prendras tes marques, et moi, je paufine le plan que j'ai en tête et dont tu sera la clé.

Je souris. La mettre en valeur. C'était un bon moyen de commencer. La rendre importante à mes yeux. Elle pourrait bien le devenir si elle s'évrait douée, mais elle avait encore tout à prouver. Jusqu'ici, elle n'était qu'une carte de plus dans mon jeu.

Je lâchai donc sa taille.

-Qu'est-ce que tu dirais d'un dernier verre, et puis que je te montre tes nouveaux appartements? Ce serait un bon début, non?

+

Loli se jeta sur le bar pour commander son dernier verre de la soirée. Du moins, le dernier pris dans ce bar, parce que j'avais de quoi faire chez moi, au pire. J'avais toujours quelques bons alcools même si personnellement, je ne buvais pratiquement pas. Mais j'avais vite découvert, dès le début de ma carrière, de ma nouvelle vie, à L.A., que l'alcool était une arme et aussi, parfois, aussi efficace qu'un sérum de vérité sur certaines personnes.

Elle avait l'air enthousiste pour ce que j'avais proposé comme programme puisqu'elle reprit, en même temps que son verre, sa planche de skate qu'elle avait apparemment filée au barman en entrant. La planche complètait parfaitement son style. Et, à la regarder de plus prêt, sa jeunesse, son insousciance, feinte ou pas, peu importait, allaient être des atouts majeurs, autant pour elle que pour moi.

Une fois qu'elle eu récupéré tout son bordel, je la guidai vers la sortie tout en l'écoutant. Elle ne possédait apparemment pas grand chose en dehors de ce qu'elle avait sur le dos. J'aurais d'autant plus d'emprise sur elle si en plus, sans moi, elle se retrouvait sans rien. Parce que sans l'avoir précisé, je savais que si elle me trahissait ou qu'elle me jouait un mauvais coup, je pouvais lui retirer tout aussi facilement que je lui avais donné.

J'attendis qu'on soit dehors pour lui répondre. Dans la rue, il faisait nuit, la seule lumière venant de l'éclairage public et la vapeur qui montait des bouches d'égoûts donnait à la rue une ambiance glauque de film noir que j'adorais. Des poivrots gravitaient autour de la porte d'entrée du club, dégueulant ou vociférants des choses incompréhensibles. Mais, perdus dans leur propre monde, ils ne firent même pas attention à lui.

Nous traversâmes le parking à pied, à la recherche de ma voiture.

-Pour l'instant, on va se contenter de s'installer et demain, je te filerai un peu de thunes pour que tu puisses aller te chercher ce qu'il te faut.

Je lui souris, je l'escortais en la tenant par les épaules. C'était quand même à se demander comment la jeune femme était encore entière si elle n'avait vraiment nulle part où aller. Mais elle était plutôt du genre à squatter chez des amis plutôt qu'à rester seule dehors. Entre parasites, on allait pas mal s'entendre. Et puis le maquillage, les vêtements... Si mon idée se concrétisait, je n'allait peut-être pas devoir lui fournir tout ça longtemps. Un autre s'en chargerait bien assez tôt.

On passa à côté d'un véhicule qui tanguait bizarrement. Je le désignai discretement à Loli en souriant. Puis je mis mon index sur ma bouche pour lui signaler de ne pas faire de bruit. On s'approcha doucement et on regarda par les fenêtres. A l'intérieur, la fille et le gars habillés Glam Rock étaient bien trop occupés pour se soucier de nous. Je hochai négativement la tête. Personne de connu là-dedans. Alors je fis signe à Lolita de revenir à moi. Première leçon, apprendre à regarder.

On entra dans ma bagnole, une [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] 1970 noire avec une bande centrale blanche. Et j'enclenchai l'autoradio avant de démarrer. Le présentateur de la station Rock, à cette heure-ci, annonça du metal, annonça Roadtramp. Il s'excusa pour la qualité de l'enregistrement car, comme le groupe n'avait pas encore d'album à son actif, c'était un enregistrement "pirate" pris au vol en live.

-Première étape, se faire une bouffe... Alors Loli, quand tu vois un endroit où bouffer qui te plait, tu le dis. Tu m'expliqueras en mangeant les groupes, les acteurs et autres célébrités que tu aimes.


Et les paroles du chanteur de metal qui me renvoyait à mon propre reflets me faisait dresser les poils dans la nuque. J'adorais cette sensation autant que je la détestais...

+

Tout semblait faire rire Lolita. tant mieux, elle aurait encore de quoi se marrer et pendant longtemps à L.A. En tout cas, c'était mon cas. Le Danemark, dans mes souvenirs, me semblait froid, sombre, hostile, quand j'y repensais. En même temps, pour moi, c'était désormais clairement le cas. Ca avait été un énorme soulagement de me retrouver en Californie où personne ne me connaissait et de me recréer.

Elle était remontée sur son skate et roulait au pas, me suivant docilement. Autant sur la piste de danse, elle m'avait semblé tout ce qu'il y avait de plus femme, jouant de ses formes et tout... Et là, elle venait de se changer en gamine. C'était amusant, un vrai caméléon, cette fille. J'avais eu bien raison de m'approcher d'elle.

Evidemment, ma voiture lui fit l'effet qu'elle était sensée faire. Sinon je ne l'aurais pas achetée. Le paraître, à L.A., avait une grand importance et j'étais pratiquement sûr que si j'avais eu des pustules et une sale tronche, je n'aurais pas la même réputation que celle que j'avais aujourd'hui... Mais j'avais eu un minimum de bol à ce niveau-là, alors autant en profiter.

Je souris à la remarque de Loli.

-Ouais... Quand on sait se démerder c'est pas si difficile... Je te montrerai.

Je déverrouillai la voiture, et elle s'engouffra dedans en même temps que moi. Je démarrai le moteur et éclatai de rire.

-Ahah!! Ouais... En même temps, je conduis pas souvent à poil donc ça me dérange pas trop.

Je sortis la voiture du parking du Rainbow en essayant de ne pas écraser de poivrot. Une fois la voie libre, je fis rugir le moteur, juste pour le plaisir. Lolita, elle, s'alluma une cigratte et ouvrit la fenêtre. Je la laissai faire. Niveau style, c'était tout bon... J'ouvris moi aussi ma fenêtre pour laisser la musique se diffuser à l'extérieur. Et on parada dans L.A. un petit moment. Ceux qui connaissaient ma voiture se retournaient quand on était obligé de rouler au pas dans les petites rues.

Soudain, Lolita commença à gigoter sur son siège avant de pousser un cri qui me fis presque sursauter et j'appuyai sur le frein, faisant crisser les pneus. Elle avait juste vu un resto italien et voulait une lasagne... J'éclatai une nouvelle fois de rire, sincèrement. Parce que cette gamine était marrante, sérieusement...

-T'es vraiment folle! Oublie pas que je suis vieux et pas à l'abris d'une crise cardiaque, tu veux?

Je tournai le volant pour me stationner dès que j'eus trouvé une place.

-Va pour les lasagnes alors...

Je sortis de la voiture et l'escortai ,jusqu'au resto où on nous désigna une place. Mais j'en demandai une autre. Une table plus à l'écart, dans un coin. De sorte que moi, je puisse voir les gens entrer et sortir mais que personne ne fasse plus que ça attention à nous.

On s'installa et je filai la carte à la jeune femme. Quand le serveur revint, je désignai la jeune fille comme celle qu'il fallait écouter pour la commande. Elle commanda ce qu'elle voulait et je demandai la même chose, plus une Carlsberg... Soyons fous, c'était jour de fête aujourd'hui.

Une fois le serveur partit faire ce qu'il avait à faire, je me penchai vers Lolita, coude sur la table, et plongeai mes yeux bleus-verts dans les siens tout en souriant gentiment (ouais ouais, je pouvais faire ça!)

-Alors, groupes préférés, acteurs préférés, je veux tout savoir...

Et j'espérais bien que Robin North faisait partie de la liste, ce qui serait bien plus facile pour moi.

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En plus du reste, Loli ne manquait pas d'humour et c'était tout à son honneur. Un humour de gamine, d'accord, mais je devais avouer que ce genre de personne pleine d'entrain de manquait. A L.A. People, j'étais probablement celui qui déconnait le plus pendant que les autres étaient toujours à ruminer plans et stratégies (je sais que c'est un peu la même chose). Moi aussi, évidemment, mais je savais le faire sans tirer la tronche. D'ailleurs, j'arrêtais pas de sourire et du peu de temps qu'on se connaissait, Lolita pouvait clairement en témoigner.

Et elle m'avait bien fait comprendre que si elle voulait, elle pouvait avoir de la suite dans les idée...

-Ah ouais?

Je gardai l'info dans un coin de ma tête. Dans le restaurant, elle passa commande et je pris la même chose qu'elle... Elle devait être vraiment affamée pour qu'elle puisse caser tout ça... D'ailleurs, mon rehard était retourné sur ses formes, pour la cause, comme pour vérifier où elle pourrait bien stocker tout ce qu'elle allait manger. Evidemment, si c'était dans sa poitrine, ça pouvait le faire. Poitrine alléchante, s'il en était, mais je verrais ça plus tard. On prend son temps, Amon...

Je buvait tranquille ma bière pendant qu'elle me donnait sa vision des choses. Et ben ça allait être encore plus facile que ce que je pensais. Elle aimait faire la fête, les stars aussi, elle était de bonne compagnie, marrante, jolie, avec les atouts qu'il fallait... C'était juste la meilleure recrue que je pouvais trouver dans le coin. Et surtout, elle n'allait pas tarder à dépendre de moi, ce qui me donnerait tout pouvoir sur elle.

Je ne partageais pas son avis sur Van Halen, mais j'étais pas vraiment là pour partir sur un débat sur la musique et les jeu d'acteur, et tout le bordel. D'autant que j'étais pas vraiment sûr que Lolita, qui aimait probablement tout ce qui passait à la radio, connaissait réellement l'histoire des groupes, la signification de leur chanson. Moi, je m'y connaissais vraiment, j'adorais le rock, j'étais un pur fan... Des gens que je descendais dans mes articles. Mais le principal, c'était que Lolita voulait faire la fête.

-Ne t'en fait pas, je t'emmènerai à tellement de fête que t'auras mal partout à force de danser. Quant aux bad boys, il te suffira de claquer des doigts.

Rien qu'un Cash Izbel vendrait père et mère pour cette paire là... Une fois les plats arrivés, Lolita se jeta dessus, en mode morfale. Je rigolai en entamant moi-même ma lasagne.

-Ben merde! Depuis quand tu n'as plus mangé, toi?

Elle en était déjà au dessert alors que je n'avais pas encore terminé ma lasagne... Et elle m'avait l'air tellement affamée que je poussai vers elle mon propre banana split. Peut-être qu'il me restait encore quelques vestiges de l'ancien moi, mais c'était rare que ça se manifeste.

On parla peu en mangeant puisqu'elle engloutissait les plats avec une expression qui me faisait me demander si elle n'était pas proche de l'orgasme. Quand elle entama mon dessert, j'étais, moi, un peu plus libre pour parler.

-Tu connais Robin North?

Question qui pouvait sembler hors contexte, mais ça ne l'était pas pour moi. Autant parler Business avant de rentrer à la maison. Parce qu'il se faisait tard et que des fois, il faut faire des pauses.

+

J'écarquillai les yeux en écoutant Lolita me faire l'inventaire de ce qu'elle avait mangé ces derniers temps. A se demander comment elle tenait encore debout sur son skate. Mais en tout cas, ce soir, elle semblait bien décidé à rattrapper le coup. Et je prenais un certain plaisir à la regarder s'empiffrer littéralement. Surtout parce que cette fille était naturelle à mort. Ou du moins, c'était l'image qu'elle donnait. Elle n'en avait rien à faire si sa façon de bouffer était un peu barbare et c'était ce qui, pour moi, faisait son charme et sa force.

Je rigolai alors qu'elle avait la bouche pleine...

-S'il ne faut que de la bouffe pour faire ton bonheur, ça va être facile.

Puis, quand elle eu presque fini, je passai au sujet qui m'intéressait réellement. Elle connaissait Robin North, évidemment, comme toutes les personnes de son âge. Ils avaient pratiquement grandis en voyant la tronche de North sur le petit écran et ce dernier avait grandi avec eux.

Elle me demanda si je faisais un article sur North. Je n'avais même jamais rencontré le gamin personnellement. Par contre, j'avais très vaguement connu Karen Felberbaum , son ex... Enfin "ex" par la force des choses. Elle avait fait partie de mon paysage quotidien pendant 3 ans, à l'école, au Danemark, sans attirer mon attention plus que les autres gosses de son âge. De trois ans plus jeune que moi, elle ne représentait aucun intéret à l'école. Et la seule fois où on s'était retrouvés l'un en face de l'autre, ça avait duré tout au plus deux interminables secondes. Et elle m'avait pas raté. Je n'aurais jamais pensé qu'on se retrouverait tous les deux à L.A. Et encore moins qu'elle me reconnaîtrait. Après tout, ce qui lui était arrivé, c'était sa faute.

Je secouai la tête. Je venais d'avoir un absence magnifique qui avait du attirer l'attention de Lolita puisqu'elle s'amusai à passer sa main devant mon regard complètement fixe, perdu que j'étais dans mes souvenirs.

-Très bien... ouais... Ouais je sais que tu viens pas du pôle nord. Tout les jeunes connaissent Robin.

Robin le Gamin qui allait peut-être me mettre des bâtons dans les roues si sa copine avait ouvert sa gueule. Des bâtons... non... Des troncs d'arbres, carrément.

-Non, je ne fais pas d'article sur lui.

Si j'en faisais un, ce serait pas mon nom en dessous.

-C'est juste... Un ami.

Je souris.

-Et j'ai une sorte de dette envers lui... Le moral du pauvre gosse n'est pas vraiment au beau fixe pour l'instant. Et je me disais qu'une fêtarde comme toi pourrais lui rendre un peu le sourire.

Je me penchai vers elle, croisant mes bras sur la table. Avec un regard qui démentait totalement le fait que Robin North était un ami à qui je ne voulais que du bien.

-Evidemment, faudrait pas lui dire que c'est moi qui t'envoie. Mais faudrait me dire si t'as des infos intéressante...

Et aussi s'il pense me jouer un sale coup. Parce que c'était ça qui m'intéressait. J'étais prêt à foutre une paix royale à North maintenant que celle qui "savait" était morte. Mais j'étais loin d'être sûr que c'était réciproque.

-Alors? Déjà, tu penses quoi de cet acteur? Et de ce que je te propose?


Et puis si Lolita pouvait lui faire oublier Karen, ma dette serait plus que largement payée.

+

Elle m'avait donc bien compris. même pas besoin de lui faire un dessin... C'était pas beau ça? Oh, évidemment, elle me fis sont petoit speech sur ce qu'elle dirait et ne dirait pas, sur le prix de son âme et tout le bordel. Ouais ouais. Je hochai la tête pour lui faire plaisir comme quoi j'étais d'accord. Promis, pas de mort, pas de cruxiciction médiatique (je sais que je ne sais pas écrire "curcifiction"... mais l'important n'est pas de l'écrire, pas vrai?)...

-Promis, promis.

J'avais levé les mains en l'air comme si elle allait me flinguer.

-C'est pas mon but de tout façon. Comme je te l'ai dit, je n'ai aucune envie d'écrire un article sur le môme s'il ne m'y oblige pas. Ce que je veux savoir, c'est surtout si lui ne veut pas me jouer un sale coup.

Ouais. Je considérais Robin North comme un môme parce qu'à la télé... ben il avait toujours été un môme. Oh, il avait bien fait quelques films depuis ses vingt ans pour essayer que le monde le voie comme un adulte. Mais à première vue, du moins pour les plus âgés qui l'avaient consciemment vu sur le petit écran depuis le début, comme moi, ça n'avait pas marché.

Lolita m'avait quand même fait rire.

-Toi? Pas une bonne chrétienne, nooon... j'y crois pas!

Je lui fis un clin d'oeil... Et elle conclu le marché en se trouvant pas si mal lotie que ça... Ce qui me fit à nouveau éclater de rire. Depuis quand j'avais pas ri autant? Je veux dire, vraiment rigoler, pas faire semblant? Je lui tendis la main, comme pour conclure réellement ce marché. Elle la serra. C'était partit, pour le meilleur et/ou pour le pire.

Elle s'étira ensuite, satisfaite, faisant craquer ses vertèbres.

-Il est temps qu'on y aille? Que dirais-tu de découvrir ton nouveau chez-toi?

On se leva, je payai le repas à l'entrée et puis on repartit en voiture. Jusqu'à arriver à mon loft, à deux pas d'Hollywood. C'était grand, trop grand pour un type tout seul comme moi, mais nickel pour faire des réceptions. Il y avait peu de meubles, c'était fonctionnel, probablement un peu trop vide pour la plupart des gens. J'avais un tourne-disque énorme au design qui le faisait passer pour un jukebox et une bibliothèques où il n'y avait pas de livres, mais uniquement des disques (les livres, j'en avais bouffé assez quand j'étais petit... Et "bouffé" n'est pas à prendre uniquement au sens figuré). Quant aux murs, ils étaient couverts de posters de rock... Par contre, pas de trace de diplôme en journalisme encardé, pas non plus mon diplôme de droit que je devais avoir perdu...

Mon lit était sur une mezzanine qui donnait sur le salon, mais j'avais aussi une pièce que j'avais transformé en chambre d'ami... même si le seul ami que j'avais était Timmy et qu'il ne venait jamais. C'était plus souvent moi qui allait squatter chez lui.

Je me tournai vers Loli et lui souris.

-Tu as le choix: la chambre d'ami ou mon lit, mais si tu choisi la seconde solution, je suis en option obligatoire.

J'avais dit ça avec humour, évidemment. Quoi que...

+

Sans me répondre et n'ayant pas le moins du monde l'air fatiguée, Lolita me demanda si elle pouvait prendre une douche. Elle faisait délibérément plâner le suspens, j'avais bien l'impression. Et j'imaginais que c'était sûrement pas la première fois qu'elle jouait à ce jeu là et que ça l'amusait à mort. Ok... J'étais pas contre jouer un peu d'autant qu'une partie de mon cerveau cogitait tellement sur North que j'aurais de toute façon été incapable de m'endormir.

Je lui désignai d'un geste où se trouvait la salle de bain, m'attendant à me retrouver seul comme un imbécile au milieu de mon appart qui me semblait énorme alors qu'elle serait allée se réfugier derrière la porte fermée à clé.

Mais elle fit tout, sans fermer la porte à clé et la laissa même tellement entr'ouverte qu'il suffisait d'y jeter un oeil pour tout voir. Je me retrouvai, surpris, paralysé deux petites secondes, alors qu'elle se déshabillait et que je ne pouvais pas m'empêcher de regarder. J'avais complètement oublié qu'on devait avoir une différence d'âge consédarable. A vrai dire, j'en avais rien à foutre et ce depuis le début de notre rencontre. Enlevant son short, la jeune fille dévoilait ses formes. J'étais sûr et certain qu'elle savait qu'elle était juste bien placée pour que je vois tout.

-Min Gud...

J'avais murmuré ça dans ma langue maternelle par réflexe avant de porter ma main à ma bouche. Putain, je m'étais promis de ne plus parler Danois que quand ça pouvait réellement servir. Mon nom et ma tronche suffisaient amplement à signaler que je n'étais pas d'ici, sans compter mon foutu accent. Je finis quand même par réussir à décoller mes baskets du plancher. Ouais, j'étais pas trop le style de journaliste à me balader en costard cravate. Quoi que ça arrivait, mais c'était jamais pour le plaisir. J'étais en général en basket, jeans, t-shirt et veste en cuir si il faisait pas assez chaud.

Je fis semblant de... De ranger, je fis du café, je portais des trucs d'un coin à l'autre juste pour le plaisir de passer et repasser et rerepasser devant la porte ouverte de la salle de bain. Elle ne m'avait rien. Mais strictement rien caché... Alors qu'elle prenait sa douche. Et sincèrement, il commençait à faire tellement chaud dans cet appart que je finis par ouvrir une fenêtre, restant accoudé un moment, ma tête à l'extérieur.

Elle appella finalement, simplement vêtue de sa serviette de bain et en train de se sécher les cheveux. Les limites de ce vêtement improvisé n'étaient pas pire que celles de ses vêtements qu'elle avait lâchement abandonnés en tas dans la salle de bain. Et quelque chose me disait que ça allait pas tarder à être le bordel ici... Parce que j'allais pas passer ma vie à courir derrière elle pour ranger, j'avais pas que ça à foutre.

Je lui souris, et vint m'appuyer dans l'encadrement de la porte avec une bouteille de champagne que j'avais choppée dans le minibar et débouchée quand elle avait crié.

-Champagne, ça te va?

Je lui tendis la bouteille. Elle voulait jouer, on allait jouer alors.

J'enlevai mon t-shirt, me retrouvant torse nu, et lui lançai mon t-shirt à la figure.

-Allez, dehors, c'est mon tour de prendre une douche!

Je lui fis un clin d'oeil et ne fermai pas plus la porte qu'elle. D'ailleurs, elle était toujours pas hors de la salle de bain non plus quand je défis ma ceinture et déboutonnai mon jeans en même temps que j'enlevai mes baskets qui étaient lacées assez large pour pouvoir être enlever sans même les délacer.

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