Je n’avais pas réussi à voir Jim le jour même où Sammy et moi avions reçu la lettre de Ward. Il n’était pas chez BSC – sans doute devait-il être chez lui. C’était donc vers Brooklier que je m’étais tourné le premier afin d’essayer d’obtenir de lui une sécurité mais aussi de mettre la tête de Ward à prix.

Seulement, Brooklier était en pleine démêlée avec la justice et mes affaires semblaient être le cadet de se soucis. Il aurait voulu m’aider mais le fait était que la Famille de Los Angeles ne pouvait pas se permettre de mettre des hommes à ma disposition – pas plus qu’elle ne pouvait se permettre de traquer un seul et unique homme.

J’avais été déçu – profondément déçu. Seulement, j’avais eu beau insister, je ne tirerais rien de Brooklier. Je n’avais plus que Jim et ses Los Diablos ainsi que ce détective que j’avais engagé il y a quelques jours et qui était déjà sur les traces de Fleming.

Il me restait à voir Jim. Je n’avais pas essayé de téléphoner chez lui. Je préférais éviter le téléphone pour discuter ouvertement des Los Diablos et de la menace Ward. Jim aurait la même approche que moi – il valait mieux être prudent. J’avais patiemment attendu qu’il vienne aux bureaux de BSC. Ce qui avait fini par arriver un jeudi – quelques jours seulement après la lettre de Ward. Samantha avait pu, entre temps, savourer sa petite victoire alors que le single de son nouveau poulain, Finan Quinn, faisait déjà fureur alors qu’il n’était sorti que hier.

J’étais content pour elle – ça lui faisait une petite bouffée d’air.

J’avais demandé à Sonne de prévenir Jim que j’allais grimper dans ses appartements pour partager un whisky et discuter. Jim ne refusait jamais ce genre d’offre et quand le message avait été passé, j’avais grimpé – par l’ascenseur – jusqu’à l’étage de Jim.

J’avais toqué et j’étais entré dans l’appartement qui faisait office de bureau à Jim. J’avais toujours apprécié cet endroit – j’en avais souvent, même, jalousé la taille et l’ambiance. Mon bureau était le plus grand de toute la tour si on ne comptait pas l’étage réservé entièrement à Jim.

-Bonjour, amico mio, dis-je avec un petit sourire avant de m’installer sur le fauteuil comme si j’étais chez moi. J’avoue que ça fait quelques jours que j’essaye de te trouver ici mais nous ne sommes, apparemment, pas très synchro.

Moui – c’était le moins que l’on pouvait dire.

-J’ai à te parler, c’est important et ça concerne ça, dis-je en prenant un air grave avant de sortir – de ma poche – la lettre de Ward Fleming.

Le papier était tout chiffonné parce que Sammy l’avait chiffonné mais les mots écrits restaient tout à fait lisible.

J’avais fait glisser la lettre vers Jim. Ça ne servait à rien de faire un préambule. Si on avait à parler de choses positives, on le fera après.

@ Billy Lighter

C’était Frances qui m’avait tiré de ma sieste dans mon appartement de la tour BSC… Elle était venue comme une mère, me secouer un peu l’épaule pour me prévenir que Daniele allait bientôt monter discuter et partager un whisky.

Je souris, les yeux toujours fermés, avant de les ouvrir et de me lever pour enfiler un peignoir. Pas besoin de costume pour avoir la classe, même en peignoir, mon aura irradiait l’endroit.

Je m’étais donc levé et avait déjà servi deux verre de whisky lorsqu’on toqua à ma porte.

-Entre, Daniele, c’est ouvert !

Et mon meilleur ami apparu, la mine un peu maussade. Cela s’annonçait mal. Je m’installai dans mon fauteuil, posant les verres de whisky sur la table pour ne pas le tendre à Daniele qui détestait ça… Et fut prêt à l’écouter.

Je penchai la tête sur le côté quand il dit que ça faisait plusieurs jour qu’il espérait me trouver ici sans succès.

-En effet… Je reste le plus possible à la villa… Le jour de la naissance de J.R. approche et je veux être là quand ça arrivera.

Mais aujourd’hui, je n’avais pas eu le choix, j’avais eu des gens à rencontrer, notamment des gens qui étaient venus me faire entendre le nouveau single sorti par MTI celui de Finan Quinn. J’allais en parler à Daniele quand celui-ci me devança en faisant glisser un mot sur la table entre nous.

Je réceptionnai le bout de papier un peu chiffonné, intrigué. Daniele disait que c’était important. Et pour que Daniele trouve quelque chose d’important sans que ce soit un caprice de diva, il fallait que ce soit vraiment important.

Avant de prendre le papier, j’allumai une cigarette… Puis, je le pris et le lu plusieurs fois… Et plus je le lisais, plus je devais devenir aussi pâle que Daniele si pas plus.

-Il est vivant.

Je grognais entre mes dents, cigarette en bouche…

-Ce cafard est vivant… Si ça se trouve, Maritza vient de recevoir la même missive.

Oui, parce qu’en dehors de la naissance imminente de mon fils, je restais aussi beaucoup à la maison pour les protéger. Je m’étais même acheté une arme en toute légalité… Ainsi, si j’en venais à tuer Ward chez moi, je pourrais facilement faire de ça de la légitime défense… Parce que c’en serait.

Bien que, Maritza m’aurait certainement téléphoné si elle avait reçu la même lettre.

Je regardai mon ami dans les yeux.

-Tu es venu chercher protection, tu l’as. Je vais mettre tout ce qui est deal en suspens et tant pis pour Brooklier. Je suspens les ventes et mets tous mes effectifs à protéger ta famille et la mienne.

Je tendis mon verre de whisky pour l’entrechoquer avec celui de Daniele.

-Jusqu’à ce que L.A. soit dératisée…

Jusqu’à ce que Ward morde la poussière.

Pour de bon.

@ Billy Lighter

L’appartement de Jim était une merveille – j’en étais jaloux. Seulement, je n’étais pas ici pour en profiter réellement. Il fallait que je lui parle de la lettre de Ward Fleming au plus vite !

Mon meilleur ami avait déjà préparé le whisky ce qui rendait mon humeur moins inquiète. Je n’avais pas tardé à faire main basse sur le verre pour en boire une gorgée – Jim savait choisir les meilleurs marques de whisky.

Ça faisait plusieurs jours que j’attendais que Jim se pointe chez BSC… Seulement, la naissance de son fils approchait et il ne voulait pas rater ça. Putain, lui qui avait tant de fois repoussé sa fille, il semblait que les choses allaient aller autrement pour son fils – tant mieux pour sa future vile créature de l’Enfer…

-Je comprends, amico mio, dis-je avec – tout de même – un peu de reproches dans la voix parce que ça faisait quelques jours que je l’attendais. J’espère que Maritza le vit bien.

Samantha vivait bien sa grossesse – malgré quelques désagréments. Enfin, si nous oublions la menace de Fleming qui venait entacher nos moments de bonheur.

C’est bien pour ça que j’étais venu ici. J’avais sorti la lettre de Ward et – sans transition – je l’avais tendue à Jim pour qu’il comprenne ce qu’il en retournait. Ward était vivant – Jim pouvait en être certain maintenant !

-Assez vivant pour écrire ça, dis-je sur un ton sérieux qui montrait à quel point j’étais inquiet.

Il avait bien peur que Maritza reçoive ce même genre de lettre. Seulement, ça faisait plusieurs jours que nous avions reçu la lettre – il semblerait que Ward ne s’acharne, pour l’instant, que sur Sammy.

-Je ne sais pas, dis-je pensif. Ça fait quelques jours qu’on l’a reçue… Je voulais t’en parler plus tôt mais tu n’es pas venu depuis des jours et je me méfie du téléphone… Quant à me déplacer jusqu’à chez toi, Samantha refuse qu’on se déplace en voiture et je déteste les taxis…

Moui – je devais déjà prendre le taxi pour venir travailler et c’était bien assez.

Jim savait que j’étais venu pour une protection – il ne fallait pas lui faire un dessin. Il avait une armée d’hommes à sa disposition. Seulement, j’avais été surpris de l’entendre mettre tout en suspend pour se concentrer uniquement sur la protection de nos familles. Ça ne lui ressemblait pas – à croire que la naissance imminente de son fils lui avait fait revoir ses priorités.

-Je suis content de te l’entendre dire !, dis-je aussi surpris que satisfait.

Nous avions entrechoqués nos verres et Jim nous promettait cette protection jusqu’à-ce que Ward ne soit plus dans le paysage. Seulement, j’avais déjà pris les devants, là-dessus.

-J’ai déjà engagé un détective privé pour dénicher Ward et accumuler le plus d’informations possibles sur lui, dis-je assez fier de ça. Je te transmettrais ses informations pour que tes Los Diablos puissent faire le travail. Avec nos efforts combinés, Ward ne pourra pas nous échapper longtemps, rajoutais-je sûr de moi.

J’avais hâte d’en finir avec lui – hâte de ne plus vivre dans cette peur constante qu’il vienne nous tuer dans notre sommeil.

-Tu me cèderas combien de Los Diablos ? Tu me donneras les meilleurs, n’est-ce pas ?, dis-je avec un petit sourire en coin. Pas uniquement les gamins de la bande comme la dernière fois…

La dernière fois, Jim avait assuré la protection de la villa Ricci avec une poignée de mioches. Il avait dû les retirer ensuite à cause des menaces de mon oncle – et de Ward, par la même occasion.

@ Billy Lighter

J’entendis du reproche dans  la voix de Daniele quand il dit comprendre que j’avais préféré rester auprès de Maritza plutôt que de venir tous les jours ici. Cela ne m’empêchait pas de sourire. J’étais fier d’autant que maintenant, j’étais sûr que Maritza portait un garçon.

Je hochai la tête.

-Ouais, elle s’épanoui dans sa grossesse.

Je me demandais ce qu’il en avait été de sa première grossesse… Est-ce qu’Enrique lui avait suffi comme soutien ?

Mais je déchantai vite quand Daniele m’exposa l’objet de sa visite. Ward était vivant et encore assez vigoureux pour écrire une lettre de menace. Je comprenais maintenant l’inquiétude qui ridait le visage de mon ami et le reproche que j’avais entendu dans sa voix un peu plus tôt.

Moi, je serrai les dents.

Mais apparemment, cela faisait plusieurs jours que Daniele avait reçu cette lettre… Nous, nous n’avions rien reçu, ce qui ne voulait pas dire que la menace n’était pas réelle. Daniele se méfiait maintenant du téléphone et ni lui, ni Samantha ne prenaient plus leur voiture pour se déplacer, préférant le taxi.

C’était décidé, je mis tout en suspens pour ne m’occuper que de la menace Ward. J’allais partager mes effectifs en deux. Pour protéger à la fois sa famille et ma famille. Daniele sembla satisfait et nous entrechoquâmes nos verres.

Daniele avait déjà pris les devants : il avait engagé un détective privé pour recueillir tout ce qu’il y avait à savoir sur Ward. Daniele était persuadé qu’avec tout ça, Ward ne pourrait plus nous échapper longtemps.

-J’aimerais être celui qui lui mettra une balle entre les deux yeux.

Et Daniele savait mieux que quiconque que j’en étais capable.

-Je te donnerai la moitié de mes Los Diablos. Tu auras ceux dirigés par Alonso… J’aurai ceux dirigés par Finan Quinn…

Quinn ne me connaissait pas, mais moi, je connaissais le tout nouveau poulain de Samantha sous un autre jour, et par l’intermédiaire d’Alonso.

-On aura les meilleurs… Et les Pequeñas Manos s’occuperont du service minimum au niveau des ventes.

Je le regardai dans les yeux.

-Ça te va comme ça ? Plus, je ne saurais pas faire.

@ Billy Lighter

Maritza était épanouie dans sa grossesse – de même que Samantha avant que cette lettre de menace ne vienne tout gâcher ! C’est toujours quand les choses vont bien que les vieux démons viennent nous rappeler qu’ils existent toujours et Fleming était l’un de ses démons. Jim n’avait pas réussi à s’en débarrasser et – maintenant – Ward recommençait à nous montrer qu’il était plus que capable de nous faire du mal à tous.

Seulement, cette fois, je ne comptais pas le laisser s’en tirer. C’est pour ça que je voulais voir Jim – en plus que de le mettre au courant que son ennemi de toujours n’avait pas rendu l’âme. Je voulais qu’il fasse en sorte que notre protection soit assurée mais – aussi – qu’on mette en place une stratégie pour éliminer Fleming. Je voulais ses Los Diablos et il était prêt à m’en donner.

C’était surprenant de voir tant de dévouement de la part de Jim – pour autre chose que pour BSC ou son gang. Là, il s’agissait de protéger sa famille et la mienne et il était déterminé à mettre tous ses effectifs là-dessus – quitte à avoir un manque à gagner ! J’étais certain que Maritza et son fils – mais aussi tout ce qu’il s’était déjà passé avec Ward – étaient responsables du choix de mon meilleur ami.

De mon côté, j’avais pris les devants en engageant un détective privé qui sera chargé de collecter des informations sur Fleming. Avec tout ça, nous étions prêts à dératiser Los Angeles ! Ward n’allait pas faire long feu bien que Jim voulait être celui qui tuera définitivement Fleming.

-Je te le laisse, dis-je nullement choqué par les propos de Jim. Tout ce que je veux, c’est qu’il meurt peu m’importe comment et par qui.

Je ne pouvais pas blâmer Jim de vouloir tuer Ward personnellement – je comprenais tout à fait ça. Pour moi, ce type ne méritait pas de vivre.

Seulement, je voulais m’assurer que Jim allait me donner ses meilleurs Los Diablos. Pas comme la dernière fois quand il m’avait refilé ceux en couche-culotte. J’étais satisfait d’entendre qu’il allait m’en donner la moitié et ceux dirigé par son fidèle lieutenant ! J’aurais pu savourer ça si Jim n’avait pas ajouté qu’il se gardait pour lui les Los Diablos dirigé par Finan Quinn.

Putain – il venait de parler du poulain de Sammy, là ? Le Finan que Samantha avait engagé et dont le single faisait – déjà – fureur ?

Je n’avais pas entendu le reste du discours de Jim. J’étais resté sur l’information précédente.

-Finan Quinn ?, dis-je – enfin – d’un seul coup. C’est un Los Diablos ?

Moui – ça semblait plutôt évident.

-Il ne nous l’a pas dit quand il nous a parlé de lui au Stryge Bar, quand Sammy est allé l’engagé, dis-je en faisant la moue.

Seulement, comment Quinn allait faire pour garder la famille de Jim et travailler pour Samantha ?

-Mais, Jim, dis-je soudain. Il travaille pour Sammy, maintenant… Tu es sûr qu’il fait toujours partie de ton gang ? Il a assez d’argent pour ne plus le faire… Tu es sûr que tu es toujours à la page sur ce qu’il se passe dans ton gang ?, dis-je sur un ton légèrement provocateur.

@ Billy Lighter

Cette fois-ci, Daniele ne m’en voulait pas de penser au meurtre. Car il s’agissait du meurtre de Ward Fleming, la pire plaie de Los Angeles. Il se foutait que Ward meurt parce que Ward n’était pas un innocent.

Moi, j’étais encore en train de ruminer sur le fait qu’il soit vivant même après que je lui ai réduit les entrailles en bouillie que j’étais prêt à tout. Pour ça et parce que nous avions désormais tous deux une famille à protéger.

J’allais charger Alonso de la villa Ricci quant à moi, j’allais me contenter de Finan Quinn…

Et là, Daniele réagit bizarrement… Je hochai la tête.

-Oui, Finan Quinn est un Los Diablos… D’ailleurs, si j’avais eu vent de son talent, ce serait ici qu’il aurait signé et non pas chez ta femme.

Et Daniele de s’étonner que Quinn ne lui en ai rien dit lorsqu’il avait été le voir au Stryge bar avec son aimée.

-Parce que tu crois que mes Los Diablos se dévoilent comme ça.

Mais du coup, Daniele doutait de l’efficacité de Quinn sur le terrain… Et de ses capacités à travailler à la fois pour moi et pour sa femme.

Je regardai Daniele dans les yeux.

-Oui, je suis sûr que c’est toujours un Los Diablos. Et l’un des meilleurs… Alonso le qualifie de fidèle et loyal. Et puis, il sera à la tête de l’équipe de Los Diablos qui protégeront ma villa et Maritza. Même s’il doit s’absenter pour enregistrer ou autre, restera toujours ceux à qui il aura donné des instructions, mes instructions.

Oui, car je comptais bien me dévoiler à Finan Quinn. Lui montrer qui était son vrai patron depuis toutes ces années.

-Et si quelque chose requiert que Finan reste en poste en surveillance à la villa plutôt que d’aller en studio, Samantha devra s’en contenter… C’est la condition sine qua non à tout ça.

Je souris et bu un coup de Whisky.

-Sinon, son single est excellent… Il faudrait que j’aille plus souvent me balader du côté du Stryge.

@ Billy Lighter

Finan Quinn – le poulain de Samantha – était, donc, un Los Diablos. C’était une information que je n’avais pas vu venir ! Jim me l’avait confirmé comme s’il s’était s’agit d’un fait tout à fait anodin. Ce n’était pas si anodin que ça, ça allait peut-être – à la longue – poser des problèmes à Samantha et au rendement de Quinn.

Jim regrettait de ne pas avoir eu vent de son talent sinon, il l’aurait fait signé chez BSC.

-On ne peut pas tout avoir, amico mio, dis-je avec un petit sourire. Samantha a eu du flair et elle mérite largement d’avoir Quinn dans ses rangs.

Samantha avait vu le talent de Quinn au-delà de la – très – modeste démo qu’il avait envoyé aux diverses maisons de disques. Une chance pour Finan.

J’avais noté que Quinn n’avait pas fait part de son attachement aux Los Diablos lorsqu’on était allé le voir au Stryge Bar et Jim était plutôt content de voir que ses Los Diablos ne se dévoilaient pas de la sorte. Moui – ça fait très tache sur un CV, de dire qu’on fait partie d’un gang. Je ne suis pas sûr que Sammy l’aurait engagé si elle l’avait su – où elle aurait contraint Quinn à choisir entre une carrière dans la musique et une dans la rue.

-Ouais, j’imagine que ça n’aurait pas joué à son avantage qu’il nous dise qu’il est Los Diablos, dis-je avec un air pensif.

Seulement, maintenant qu’il avait une carrière dans la musique, était-il toujours un Los Diablos ? Jim en était sûr. Quinn semblait fidèle à la cause. Mais il était sûr – aussi – que Quinn pourra gérer sa carrière et la surveillance. Il n’y aura, de toute façon, pas que Finan sur le terrain. Il y aura les autres Los Diablos.

Il allait tout de même devoir bosser sur beaucoup de terrain à la fois.

-Si tu dis qu’il pourra gérer, soit ! Qu’il en soit ainsi, dis-je en levant mon verre. Moi qui doit encore nous engager des gardes du corps, je pourrais dire à Sammy d’utiliser son poulain, rajoutais-je sur le ton de l’humour cynique. Je ferais des économies comme ça.

Seulement, je doute que Quinn pourrait survivre à tant de surmenage. Bien que Jim disait que Sammy devra faire une croix sur certain délais au cas où Quinn devrait rester à son poste. M’était d’avis que Jim pourrait en profiter pour la cause.

-Moui, mais n’en profite pas !, dis-je en faisant la moue. Ne fait pas en sorte que Quinn doive rester en poste pour que Sammy en pâtisse. Elle travaille dure, tu sais…

Même si la priorité restait notre protection. Je le conçois très bien – je ne remettais pas ça en cause.

Jim trouvait le single de Finan excellent. Moui – c’était très bon !

-Il y a quelques perles au Stryge, dis-je en souriant un peu. Mais, tu sais Jim, tu payerais bien plus tes Los Diablos, Finan aurait eu l’argent pour s’acheter du bon matériel d’enregistrement et sa démo aurait peut-être tapé dans l’œil d’un manager de BSC. Parce qu’il a envoyé sa démo chez nous et chez MTI. Il n’y a que Sammy qui a été voir plus loin que la piètre qualité de son enregistrement.

Quinn nous avait dit que l’argent ne poussait pas vraiment sur les arbres – je comprenais pourquoi, maintenant.

-Ah et ça serait la même chose si tu allais plus souvent rendre visite à tes Los Diablos, dis-je avec un petit sourire. Bien que, ça ferait drôle de voir Jimmy Reed dans l’Eastside, rajoutais-je en riant rien qu’en imaginant la scène.

Cela m’avait amené à une autre question.

-Et Quinn ? Il le sait que tu es son chef ?, dis-je sachant très bien que peu étaient les Los Diablos qui savaient pour qui ils travaillaient vraiment.

@ Billy Lighter

Je n’en revenais pas, mon whisky en main, je restai coi. Le Finan de la rue était aussi le Finan du tout nouveau single sorti par MTI. Et j’avais raté ça ! Alors qu’il faisait partie de mes Los Diablos ? Alonso aurait pu me prévenir comme il l’avait fait pour le petit Jesse… Mais à mon avis, Finan, sur le terrain, était plus efficace qu’un enfant de 6 ans. Et il comptait bien le garder à ses côtés.

Daniele, lui, arborait un petit sourire, fier qu’il était de sa bien-aimée.

Mais il s’étonna que Quinn ne lui ait rien dit de son affiliation aux Los Diablos… Je penchai la tête sur le côté, le regardant un peu comme s’il était le dernier des naïfs… Comme si Quinn allait dire à tout va qu’il faisait partie d’un gang.

-Non, ça n’aurait pas joué à son avantage, en effet…

Quinn était fidèle aux Los Diablos. C’est ce que je dis à Daniele. Un Daniele qui doutait que Finan puisse jouer sur les deux tableaux. Moi, je n’en doutais pas et mon ami sembla satisfait… Il comptait même utiliser Quinn comme garde du corps pour sa femme. Je secouai la tête.

-Non, la priorité de Quinn sera ma villa… Il pourra jouer les gardes du corps pour ta femme uniquement quand il sera auprès d’elle pour enregistrer.

Lui pensait de son côté que je pourrais profiter de la situation pour faire capoter la carrière musicale de Quinn. Je souris.

-Ne t’en fait pas… j’aime trop la musique de Quinn que pour le faire louper des enregistrements et ce même si je ne porte ni MTI, ni Samantha dans mon cœur.

Je complimentai d’ailleurs la qualité du travail de Quinn qui avait sorti un très beau single… Et Daniele de me dire qu’il y avait des perles au stryge.

-J’y enverrai quelques managers en reconnaissance…

Et il me critiqua sur ma façon de rémunérer les Los Diablos… A cause de la démo de Quinn qui avait, parait-il, un son misérable…

-Les petits groupe de garage n’envoient pas des démos plus sophistiquées, Daniele… Ce n’est pas une question d’argent mais une question d’oreille… Et c’est ta femme qui à eu l’oreille fine sur ce coup-ci.

Et toujours avec un petit air moqueur, Daniele affirma que je devrais aller rendre plus souvent visite à mes Los Diablos. Je lui souris en retour.

-J’y suis plus souvent qu’on ne le croit. C’est juste qu’on ne me voit pas.

Il voulut ensuite savoir si Quinn savait que j’étais son chef. Je bu le reste de mon whisky d’une traite et reposai mon verre sur la table.

-Non. Mais il ne va pas tarder à le savoir.

Je le regardai dans les yeux.

-Et toi, tu es satisfait de ma proposition ?

@ Billy Lighter

Je savais désormais que le poulain de Samantha était aussi un Los Diablos de Jim. Nous pouvions dire que L.A. était particulièrement petite ! Il était certain que si Finan avait dit d'entrée de jeu qu'il était un Los Diablos, je doutais que Sammy l'ait pris sous son aile.

Seulement, les choses étaient ainsi et j'avais dit que je pourrais très bien recycle Quinn comme garde du corps en plus du reste - tant qu'à faire. Seulement, Jim voulait le garder pour lui tout seul.

-Je blaguais, amico mio, dis-je avec un petit sourire. Loin de moi l'idée de surmener ce pauvre Quinn qui sera déjà surmené.

Mais savoir comment on allait gérer ça n'était pas à l'ordre du jour - on verra bien sur le fait.

Bien que je savais Jim très bien capable de faire capoter la carrière de Finan juste pour le garder bien à sa place - et ennuyé à la fois MTI et Sammy. Seulement, il n'en sera rien, Jim était trop fan de la musique de Quinn.

-Moui, son talent est indéniable, confirmais-je.

Un talent trouvé Stryge qui recèle de petite merveille- la preuve avec Roadtramp et Quinn. Jim voulait y envoyer des managers plus souvent.

-Tu sais, Jim, tes managers savent prendre des initiatives, dis-je avec un sourire en coin. J'ai découvert Roadtramp, ne l'oublie pas.

J'avais tout de même fait un commentaire sur le salaire des Los Diablos qui – vu la qualité de la démo de Quinn - ne devait pas être mirobolant. Seulement, Jim disait que c'était le cas pour tous les groupes de garage.

-Moui, ça se voit que tu n'as pas entendu sa démo. Je n'ai jamais vu pire qualité dans toute ma carrière, dis-je avec u  sourire en coin. Et Finan a clairement dit qu'il était très loin d’avoir l'argent pour se payer du matos convenable.

Jim n'avait pas repéré Finan. Preuve qu’il ne voyait pas si souvent ses Los Diablos - bien qu'il s'en défende. Seulement Quinn n'avait - lui-même - aucune idée que Jim était son chef.

-Ça va lui faire un choc, dis-je en faisant tourner mon whisky dans mon verre.

Moui - il n'allait certainement pas en revenir.

Nous en étions revenus au sujet de base après avoir parlé de Quinn. J'étais très satisfait de la proposition de Jim.

-Plus que satisfait, dis-je en souriant et en levant mon verre. Trinquons à la prospérité de nos familles et à la future disparition de Fleming.

Espérons- d'ailleurs- qu'elle arrive bientôt.

@ Billy Lighter