Après ma soirée passée avec Apolline, je n’ai pas mis longtemps pour me décider et passer un coup de fil au bureau de Daniele Ricci pour prendre rendez-vous avec lui. La dame avec qui j’ai discuté au téléphone ne me semblait pas très commode, cela dit ! Elle se prenait pour qui ? Je ne demandais pas de rencontrer le président, quand même ! Mais bon, avec persistance et diplomatie, je parvenue a mes fins en décrochant une rencontre avec le célèbre manager.

Maintenant, il me fallait terminer quelques chansons et les maîtriser parfaitement pour ne pas faire n’importe quoi puisque j’excellais là-dedans. N’étais-je pas aller à une soirée talent sans savoir réellement ce que je faisais ? Cette fois, j’allais être prêt ! Et pour l’être, je pratiquais des heures, et des heures, à m’en faire mal au bout des doigts à force de gratter mes cordes de guitare et mon pauvre Diablo alla même, à un moment, se cacher sous les couvertures tellement il en avait marre de m’entendre faire et refaire toujours les mêmes chansons.

C’était ça ou alors je jouais et chantais horriblement faux !

Le matin de mon rendez-vous avec Daniele Ricci, je me suis fait un très long jogging puis j’ai sauté dans une douche glacée en rentrant pour être certain d’être bien alerte et l’esprit clair et vide de toutes pensées parasites.

Il n’avait été question ensuite que d’attendre le moment de partir.

Je détonnais avec le reste des meubles, chez BSC. Du moins, c’est l’impression que j’avais autant par la façon dont les gens me regardaient que par l’ambiance qui régnait dans l’édifice. Je pensais… en fais, je ne sais pas trop ce que je pensais de la maison de disque. Je n’avais jamais mis les pieds dans un endroit comme celui-là alors il m’était difficile de savoir si mes impressions étaient bonnes ou erronées. Mais dans ma tête, maison de disque rimait avec musique, artiste, chanson, fête… toutes ces choses et je pensais qu’il y aurait quelque chose d’hyper festif mais je découvrais qu’il en allait tout autrement.

Ici, des gens travaillaient dans des bureaux, il y avait des secrétaires, des commis de bureaux, j’entendais des sonneries de téléphones mais pas de chansons, sauf au moment de grimper dans l’ascenseur. Là, il y avait bien une musique.

- Je pense que c’est Tought I’d Something More To Say version musique d’ascenceur. Tu l’as reconnu toi aussi, Diablo ?

Mon fidele compagnon pointa du museau contre ma jambe, il me fit rire.

Les portes s’ouvrirent et je pris la direction du bureau de Daniele Ricci. Nous fûmes cependant stoppés par la secrétaire du manager qui dévisagea Diablo quelques longues secondes avant de secouer la tête et de me demander de bien vouloir patienter sur un fauteuil. Elle devait prévenir son patron de notre arrivé et me demanda, quand elle raccrocha, si j’avais l’intention de faire entrer ce chien dans le bureau de Daniele.

- Ouais ! Diablo vient absolument partout où je vais, vous savez !

Il s’était d’ailleurs installé sur le fauteuil voisin du bien, assit bien droit, enfin, comme un chien peut se placer droit, hein. Je fixais le bureau de la secrétaire de Daniele en pianotant des doigts sur les bras du fauteuil jusqu’à ce que, enfin, la dame se leva et m’invita à la suivre. Je pouvais ouvrir moi-même la porte, mais elle le fit pour moi et me fit passer devant. J’entrais dans le bureau dans lequel était installé Daniele et j’avançais jusqu’à être bien devant lui.

- Salut ! C’est cool que tu aies accepté de me rencontrer.

C’était un bien beau grand bureau qu’il avait le mec. Ça faisait ça, avoir de l’argent ? On se prenait une passion pour les grandeurs ?

- Ça va, depuis le temps ?

@ Billy Lighter

Tobby Cooper.

C'était avec l’ex boxeur que j’avais rendez-vous aujourd'hui pour un entretien. Visiblement, Monsieur Cooper pensait à un revirement total de carrière. Je savais qu'il avait déserté le monde de la boxe après avoir subi une défaite dont il ne s'était jamais remis. C’était ce qu’avaient dit les médias sportif bien que tout ça datait d’un moment maintenant.

J'aimais bien Cooper - il avait déjà participé à mes fêtes et avait, un jour, viré de ma villa mon défunt oncle. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'il vienne se présenter à moi pour me montrer ses talents musicaux dont j'ignorais l'existence.

C'était intéressant... Mais ce qui l'était encore plus c'était que je comptais – de tout façon et malgré cet entretien, contacter moi-même Cooper. Non pas pour quelque chose qui aurait à voir avec la musique mais bien pour notre problème « Ward Fleming ».

Notre détective avait quelques informations sur Ward- AKA El Lider - et l'une d'entre elle était que Tobby Cooper aurait travaillé pour Fleming - bien qu'il semble avoir déserté les New Soldados. Je n’aurais jamais imaginé Cooper pouvoir trainer avec un type comme Ward. C’était invraisemblable – mais pourtant, mon détective était formel.

Je ne savais pas comment un type comme Cooper pouvait en être arrivé là... Mais j'avais peut-être moyen, avec lui, d’obtenir des informations supplémentaires sur Fleming.

Bien que – en premier lieu – c’est ça musique qui sera le centre de mon attention.

Je travaillais en sirotant mon whisky tour en pensant à ça quand Sonne m’avait sonné pour me prévenir de l’arrivée de Cooper. Je devais finir quelques signatures avant de le faire entrer et j’avais – ainsi – demandé à Sonne de le faire monter dans cinq minutes.

J’avais achevé mes quelques papiers qui concernaient la petite Cortez et sa prochaine tournée que je préparais déjà – il fallait bien commencer à prospecter pour les lieux et salles de concerts.

Sonne avait ensuite fait entrer Cooper. Il était accompagné de son chien. Bon Dieu – qui l’avait laissé emmener son chien ? Tout le monde avait peur de lui dire de peur de se prendre un poing en pleine figure.

Je n’avais pas fait de remarque – mais ça viendra.

-Bonjour Tobby, dis-je enthousiaste. Assieds-toi, mon ami.

Je lui avais désigné la chaise en face de mon bureau espérant que son chient de salisse pas le parquet ciré de mon bureau.

Je m’étais servi un whisky et lui avais servi la même chose – sans être certain qu’il allait en boire la moindre goutte.

-Je vais parfaitement bien !, dis-je avec un grand sourire. Et toi ? Je n’ai plus entendu parler de toi dans la presse sportive. Tu as définitivement arrêté la boxe ? C’était donc vraie toutes ces rumeurs ? Si c’est le cas, j’en suis navré. Qu’est-ce que tu deviens alors ? Tu as eu un autre métier en attendant ?

Je voulais voir quel mensonge – s’il optait pour cette solution – Tobby Cooper allait me sortir.

@ Billy Lighter

Ça avait quand même été facile pour moi d’obtenir un rendez-vous avec Daniele Ricci contrairement à ce que je pensais. Il m’avait suffi d’un coup de fil et de beaucoup, vraiment beaucoup de persuasion avec la secrétaire du manager.  Elle m’avait expliqué que je devais enregistrer une démo et l’envoyer à l’intention de Daniele Ricci chez BSC mais je trouvais plus simple de venir en personne lui faire entendre mes compositions. Donc, oui, après avoir usé de mon talent de persuasion que j’ignorais avoir jusqu’à ce que je lui parle, j’obtenu mon rendez-vous !

Après, fallait que je sois près et a la hauteur hein ! Un autre serait peut-être facile à impressionner mais Daniele Ricci c’était la grosse ligue ! Je me disais que je pourrais toujours aller voir ailleurs si Daniele ne voulait pas me prendre sous son aile, ce n’était pas la fin du monde bien que, je n’avais pas forcément envie d’aller frapper à d’autre portes.

Il avait fallu attendre un petit peu avant de pouvoir enfin entrer dans le bureau de Daniele, une belle grande pièce dans laquelle devait entrer plusieurs fois mon appartement. Bah j’exagère… Pas plusieurs fois mais disons que c’était tout de même beaucoup plus grand.

Daniele semblait de bonne humeur, c’était bon signe. Je pris place dans la chaise qu’il me désigna et je stoppais discrètement Diablo qui s’apprêtait à faire pareil sur la chaise voisine. Mon petit doigt me disait que Daniele n’apprécierait pas. Diablo ne m’en tiendrait pas rigueur, il avait l’habitude que tout le monde ne lui donne pas autant de confort que moi.

- Bien, c’est bien… c’est bien...

Daniele allait bien et je me trouvais soudainement bien bête. Je me raclais la gorge, j’aurais dû me douter que nous allions parler de mon déclin dans le merveilleux monde de la boxe, mais cette conversation-là me rendais toujours un peu inconfortable et nostalgique.

- Ouais, faut croire que j’en ai eu marre de défoncer des tronches.

Ce n’est pas faux de le dire. Avant, je ne connaissais que ça, je n’avais jamais pensé faire autre chose de ma vie alors qu’aujourd’hui, après être allé bien bas, je voyais de nouvelles perspectives qui pouvaient me plaire.

- Ah ben tu sais, quand tu perds tout ce que tu as et tout ce que tu as toujours connu, l’option rebond n’est jamais bien reluisante. J’ai été bas, j’ai fréquenté la racaille mais me revoilà hein, je suis clean dans ma tête et c’est pour ça que je me suis dit que ça serait peut-être toi qui m’aiderais à concrétiser ma remise sur pied complète.

Je pouvais me confier à Daniele, je pense, mais sans entrer dans les détails. Peut-être que ça lui ferait peur de savoir que j’ai fait vraiment de grosses conneries avant de me reprendre en main et qu’il jugerait mes mauvaises décisions.

- J’ai commencé à gratter la guitare pour le fun et je pense que je m’en sors pas trop mal. J’ai même été dans un bar à une soirée de talent, tu vois un peu le genre de truc ?

Je me grattais derrière la tête avec le sentiment d’être le mec le plus con de cette terre. Évidemment que Daniele Ricci sait de quoi je parle !

- Les gens ont bien réagit à ma chanson même si j’ai eu un trac fou et que j’ai oublié la moitié de ma chanson !  Y’a une fille tu sais, Apolline Mclagan ? Bref elle est apparue de nul par et elle a chanté avec moi c’était dingue ! Et c’est là que j’ai eu le courage de t’appeler mais comme il était tard la nuit, j’ai appelé le lendemain et j’ai parlé à ta secrétaire et… je sais plus pourquoi je te raconte tout ça, t’es au courant de ce bout-là.

‘’ Ferme-là Cooper… t’as l’air d’un vrai connard !’’

@ Billy Lighter

Cooper ne semblait pas très à l’aise. Ce n’était sûrement pas son environnement de prédilection comme ne témoignait la présence de son chien – ce n’est pas courant de venir avec des animaux dans des bureaux. Je crois que Jim ferait une crise cardiaque s’il voyait ça.

Je savais des choses sur Cooper mais je préférais ne pas en parler tout de suite préférant voir ce qu’il avait à me dire – notamment sur ce qu’il avait fait après avoir abandonné la boxe. Il avait d’abord dit qu’il fallait croire qu’il en avait marre de casser des tronches.

-Pourtant, tu étais doué à ça, dis-je avec un petit sourire.

C’était le moins qu’on pouvait dire. Cooper n’était pas un inconnu du grand public. Il était passé à la télévision pour son talent de boxeur. Il avait un nom dans le métier – tout comme j’en avais un dans celui de manager.

Seulement, c’est ce qui m’avait dit après qui était intéressant. Il avait pris l’option de ne pas mentir. Il n’était pas entré dans les détails – mais il avait tout de même joué franc jeu. Quelque part, ça ne m’étonnait pas de Cooper – du peu que je savais de lui c’était que c’était un gars franc.

-Je vois. Tu es, donc, tombé bas…, dis-je plus sérieusement. Mais, oui, je suis Daniele Ricci. Je peux te ramener au-devant de la scène et, du coup, loin de la racaille que tu sembles avoir fréquenté.

Moui – il n’y avait pas pire racaille que Fleming. C’était même un euphémisme que de dire ça.

-Mais pour ça, il faudra que tu me montres ce que tu sais faire, dis-je franchement – moi aussi.

Parce que ce n’était pas parce que j’aimais bien Cooper que j’allais lui donner un contrat sur un plateau. Il fallait que le talent suive – c’était évident. Sinon, c’était moi qui allait perdre toute crédibilité et j’avais un trophée du meilleur manager à regagner.

Tobby avait commencé à gratter sa guitare et avait été à une soirée talent. Moui – pour le moment, ça ne voulait pas dire qu’il avait du talent. On trouvait de tout dans les soirées talents et chacun pouvait gratter une guitare.

-Oui, je vois le genre de truc, dis-je sceptique.

Apparemment, la chanson de Tobby avait bien été reçue. C’était bon signe mais ça ne voulait pas dire que c’était gagné d’avance. Seulement, Tobby n’avait pas terminé avec son histoire et tout ça était devenu intéressant quand Apolline Mclagan a fait son apparition dans celle-ci. Elle avait fait un duo avec Cooper – preuve qu’elle devait avoir vu du talent dans l’ex-boxeur. Je ne voyais pas Apolline faire un duo avec quelqu’un qui chantait faux et ne savait pas jouer de la guitare.

-Tu as bien fait de m’appeler, dis-je avec un petit sourire. J’aime quand on pense à moi en premier lieu.

Je me demandais si le duo avec Mclagan avait été enregistré... J’en doutais – ce n’était pas souvent le cas dans ce genre de soirée talent. Seulement, si jamais Cooper valait le coup, nous pourrions peut-être envisager d’enregistrer ce duo. Je n’aurais qu’à négocier avec Sammy – ça pouvait être drôle. Nous nous battrons pour que notre poulain ait le plus de pourcentage. J’allais gagner – bien sûr !

-Nous allons, donc, voir si Apolline Mclagan a l’oreille, dis-je avec un petit sourire. Tu as apporté de quoi me faire une démonstration, je suppose ? Tu joues quel genre de style. Je suis ouvert à tout mais j’aime bien savoir à l’avance pour me faire une idée.

J’avais bu une gorgée de whisky.

-Fais-moi ta démonstration tout de suite, ainsi nous seront vite fixé sur ton sort, dis-je en souriant.

@ Billy Lighter

Raconter aux gens ma décente aux enfers était toujours un peu malaisant. Personne n’aime parler ouvertement de ses revers sans se sentir humilié ou gêné. Qui plus est, s’en était suivis dans mon cas une véritable dégringolade durant laquelle j’avais absolument tout perdu. À la question de Daniele, je répondis simplement que je devais en avoir marre de casser des gueules ce à quoi il répondit que pourtant, j’étais doué.

- Était est le terme exact.

Peut-être le suis-je encore.

Peut-être qu’un jour je voudrai y retourner mais pour l’instant, j’avais envie de toucher à autre chose et c’était la raison pour laquelle Diablo et moi étions présent ici aujourd’hui. Daniele s’intéressait avant toute chose à mon passe-temps transitoire et je me voyais bien mal lui dire que j’avais aidé El Lider aka Ward Fleming. Seulement, dans la vie, je ne suis pas menteur, je n’aime pas ça.

Cependant, il y avait des cas comme en ce moment où je ne pouvais tout simplement pas déballer la vérité sans conséquences. Je décidais de ne pas mentir, mais de ne pas le dire ouvertement.

J’édulcorais mon court passage dans le côté sombre de la force et cela sembla convenir à Daniele qui n’enquêta pas plus loin que ce que je venais de lui confier. Il faut dire que je lui avais quand même servit un carré de sucre pour aider à passer à autre chose.

Daniele était selon moi, le meilleur homme en place pour m’aider dans mes projets et me tenir dans le droit chemin, du moins, loin de la racaille avec qui j’avais brièvement flirté.

- Cool ! Je savais que je ne me trompais pas !

Je lui expliquais comment j’avais eu le déclic et le courage pour entrer en contact avec lui, que ma rencontre avec Apolline Mclagan avait été ce qui m’avait décidé. Bien évidemment, Daniele savait de quoi je parlais avec ma soirée découverte de talent.

- Je ne voyais pas qui appeler d’autre en premier. T’es le Best non?

Le moment était venu de lui monter ce que je savais faire.

- Ouais! Ouais, j’ai ma guitare et je suis prêt. J’ai répété et répété et répété et… enfin t’as saisi le truc… Je suis nerveux, je dis que des conneries.

Pour être nerveux, je l’étais !

Je ne me trouvais pas devant n’importe qui et n’était pas dit qu’il apprécierait mon style. Je ne me souvenais pas en avoir vu des comme moi signé par lui et même s’il venait de me dire qu’il était ouvert à tous les gens, ça ne voulait pas dire que je lui donnerais envie de me signer.

Je grattais quelques cordes pour les accorder correctement et quand je fus prêt, je me lançais.

- Je lui ai pas donné de titre encore mais bon, c’est pas si grave pour le moment.



Diablo roula sur lui-même puis se coucha sur le dos, les quatre pattes en l’air. Il faisait toujours ça quand je jouais de la guitare, je ne savais pas pourquoi d’ailleurs. Peut-être que ma music l’apaisait assez pour qu’il se sentir confortable et qu’il prenait ses aises. Peu importe, pour le moment, je restais concentré et je jouais ma chanson jusqu’à la dernière note et, quand je terminais, je restais suspendu au verdict de mon possible futur manager.

@ Billy Lighter

Moui – je devais avouer savourer le fait que Tobby Cooper avait pensé à moi en premier lieu pour, peut-être, lancer sa carrière de musicien. Il n’avait même pas pensé aux autres pour le simple fait que je m’appelais The Best ! Voilà quelqu’un qui connaissait ses classiques ! Tobby marquait des points rien qu’avec ça !

-Oui, je suis The Best, dis-je avec un grand sourire. Et j’ai bien plus d’expérience que les petits nouveaux dans le métier, ma fiancée comprise.

Samantha était un manager de talent mais nous étions en compétitions et mes paroles étaient de bonne guerre !

Tobby m’avait raconté comment il avait trouvé le courage de me contacter. Si son ex-alliance avec Fleming m’intéressait, son possible talent m’intéressait tout autant ! Apolline Mclagan semblait avoir apprécié mais je préférais me faire mon avis. Pour ça, il fallait que j’entende Cooper me montrer son talent.

Il avait pris sa guitare et avait répété. Il était nerveux – c’était d’une évidence et il ne l’avait pas caché.

-Ne t’en fais pas, j’ai déjà entendu des gens débiter plus de conneries en étant nerveux, dis-je avec un petit sourire.

Ce que j’avais retenu c’était qu’il avait travaillé – c’était un bon point pour lui. Certains pensaient qu’il suffisait d’avoir du talent mais travailler c’était bien aussi.

Cooper s’était lancé et son chien s’était roulé sur le dos. Je n’étais pas fan des chiens. Sammy avait un chat à la maison mais il ne sera jamais question d’acheter un chien ! Je laissais ça à Stone et Davis !

Cooper savait gratter une guitare ! C’était la première chose qui m’avait sauté aux oreilles. Je le connaissais comme boxeur – ça faisait rôle de le voir aussi doué avec un instrument. Seulement, il n’y avait pas que ça qui m’avait impressionné. Cooper avait de la voix ! Une voix mélodieuse qui allait très bien avec sa balade aux sonorités country – un style qui allait très bien à ce Texan de Cooper.

C’était simple, mélodieux, efficace mais aussi rafraichissant. Ça donnait un coup de neuf à la country classique. Je devais avouer ne pas m’attendre à un tel talent de la part de Cooper.

Était-il prêt pour un contrat ? Moui – peut-être. Il avait – en tout cas – des choses à montrer. Mais l’avantage qu’avait Cooper c’est qu’il avait déjà un nom dans une autre discipline et que je me voyais bien endosser le rôle de celui qui est arrivé à voir en Cooper plus qu’un boxeur. Je voulais être celui qui a réussi à le faire renaitre de ses cendres.

Quand il en avait eu terminé. J’avais laissé un temps de suspens où j’avais bu une longue gorgée de whisky.

-Et bien, dis-je après avoir brisé le silence. Je ne m’attendais pas à ça.

Je savais bien que ça ne lui donnait aucune indication sur si j’avais aimé ou pas – seulement, j’aimais ce moment où j’avais l’avenir d’une personne entre mes mains.

-Tu chante extrêmement bien !, finis-je par dire en souriant. Et tu as un certain talent à la guitare. Tu fais de la country mais c’est une façon originale de la faire. En bref, j’ai aimé !

Mclagan ne s’était – donc – pas trompée. Elle avait dû voir en Cooper ce que je venais de voir à cet instant.

-Je veux bien te prendre sous mon aile. Seulement, il y a une condition à ça, dis-je en le regardant fixement. Je ne veux pas être surpris, alors que ta carrière sera lancée, par des fantômes de ton passés. Donc, j’aimerais que tu me raconte franchement ce que tu as fait avec « la racaille » dont tu m’as parlé tout à l’heure. Tu sais, tout comme moi, que la presse aime trouver les démons de chacun et qu’ils pourraient déterrer les tiens. Il faut que tu me racontes tout pour qu’on se prépare à de possible révélation si tu deviens un musicien célèbre.

J’avais repris mon sérieux en disant ça.

@ Billy Lighter

Plus jeune, quand on avait découvert que j’avais un véritable potentiel pour boxer au professionnel, je n’avais pas hésité une seconde pour aller chercher le meilleur manager possible, celui avec qui je savais mes chances les meilleures pour percer au-delà de mon petit patelin et me faire prendre au sérieux. Aujourd’hui je réitérais l’expérience dans un tout autre domaine, il m’était donc normal d’aller cherche encore le meilleur pour m’aider à gravir les échelons et dans le domaine de la music, le meilleur manager était The Best Daniele Ricci.

- Je ne rapporterai pas tes paroles à ta fiancée, t’inquiète pas !

Je disais ça en rigolant tout en sachant pertinemment que Daniele assumait ses paroles et qu’il n’avait même pas peur de les répéter devant les personnes concernées.

Le moment était venu de me lancer et c’est ce que je fis non sans confesser ma nervosité. Daniele en avait vu d’autres avant moi, il ne m’en tiendrait certainement pas rigueur. C’était tout de même plus stressant de faire ça devant lui que de le faire en tête à tête avec mon chien ou mon miroir. Même le soir avec Apolline Mclagan, au bar, je n’avais pas ressenti le même stress. Bien sûr, j’étais stresser mais devant Daniele, je sais que ça va passer… ou casser !

Je chantais donc ma composition, sans faille, une fois lancé c’était facile ! Et Diablo approuvait en se roulant sur le sol pour me montrer son gros ventre qu’il aimerait bien se faire gratter. Je n’allais pas tout interrompre pour satisfaire les caprices de mon chien et je ne me risquerai pas à faire un signe à Daniele pour qu’il le fasse à ma place.

Quand ma chanson se termina, j’attendis le verdict et il tomba.

Et il tomba !

Daniele se disait surprit, du moins il avoua ne pas s’être attendu à cela, que je chantais extrêmement bien que j’eusse un talent certain à la guitare. Il ajouta même que mon style était original ! Ça, c’était une victoire en soit !

- Wow ! Merci vieux c’est cool d’entendre ça ! T’as entendu le Monsieur, Diablo ?

Quelle était la suite ? Il allait me parler d’un contrat ? D’enregistrer mes chansons ? J’allais avoir un studio prêté pour que je puisse travailler à mes chansons ? Non en fait, Daniele posait une condition que j’écoutais sérieusement avant de lever un sourcil de surprise. Je ne voyais pas ce que mon détour dans le crime pouvait avoir à faire avec ma carrière. En fait, si, expliqué comme il le faisait il y avait du sens mais je savais que j’étais a l’abris de soupçons.

Je baissais la tête, honteux parce que je n’étais pas fier de ce passage dans mon histoire.

- Vieux, t’es sérieux ?

Si je fumais, ce serais le moment idéal pour en griller une.

Si je buvais, je viderais mon verre d’une traite.

Mais voilà que je ne faisais ni l’un ni l’autre.

- Je sais que ça restera encore nous alors..Alors je plongeais, valait mieux à lui qu’au flic !Ward Fleming m’a recruté pour l’aider à former ses nouveaux. J’avais pour mission de les challenger sur un ring pour voir qui en avait assez dans le ventre. Je n’ai fait que ça…

Et Diablo se retourna et aboya.

- Ouais je n’ai fais que ça et creuser un trou dans lequel il a placé un corps. C’était à San Fernando Valley derrière une vieille bicoque tenant que de peur. Il y a eu des cris… une femme hurlait et…

Je relevais les yeux pour regarder Daniele. J’avais la honte maintenant. Je n’ai jamais si qui nous enterrions ce soir-là, non plus qui était la femme qui hurlait. Je préférais ne pas le savoir non plus.

- Avec tout ça j’ai fait comprendre à Ward que c’était trop pour moi, que je ne voulais pas plonger là-dedans et en fait on ne s’est plus jamais revu réellement ensuite. Je suis bien retourné à la planque des New Soldados mais je n’y ai pas trainé longtemps. Et son truc de se faire appeler El Lider, tu vois le truc, gangsta ?

Diablo posa sa tête sur mes genoux et je grattais sa tête en rangeant ma guitare. J’avais bien peur que mon chien fût mort…pas Diablo hein ! Le chien dans l’expression, c’était une façon de parler.

- Tu sais tout. Et je comprends que tu ne veuilles peut-être pas de moi pour ça. C’est certainement trop risqué. Désolé de t’avoir fait perdre ton temps.

Dans déconné, j’étais prêt à quitter, je ne me faisais plus d’illusion.

@ Billy Lighter

Cooper m’avait montré un aperçu de ses capacités. Il avait du talent – un talent que je n’aurais jamais soupçonné. Parfois, il arrive que certains soient doués dans plusieurs domaines et Tobby Cooper était ce genre d’homme. En plus que d’être un très bon sportif, il avait aussi la fibre artistique. Il savait jouer de la guitare et chanter – ce qui était loin d’être donné à tout le monde.

J’avais donné mon verdict. Le chien semblait avoir apprécié mais ce n’était pas réellement un bon baromètre – le grand Daniele Ricci était LE baromètre.

Bien entendu, Tobby était heureux de mon verdict qu’il avait accueilli avant très grand enthousiasme. Seulement, j’allais un rien ternir son bonheur en revenant sur son petit passage dans le gangstérisme. Je n’avais aucun remord à le faire – bien que j’avais bien vu que tout cela avait largement réduit le bonheur de Cooper. Seulement, toute information était bonne à prendre pour protéger ma famille et ça même si ça venait titiller Cooper.

Il avait baissé la tête, très honteux – apparemment – de ce passage de sa vie. C’était compréhensible. Qui se vanterait d’avoir trafiqué avec un homme comme Ward Fleming ? Tobby Cooper n’en était pas fier.

-Oui, je suis sérieux, dis-je tout de même navré.

Si j’avais dit ça pour qu’il me dise ce qu’il savait – ce que j’avais avancé comme appât n’était pas réellement dénué de sens. Si Cooper devenait, un jour, connu pour sa musique, les médias allaient aller chercher la petite bête pour se mettre quelque chose sous la dent. Avoir fait partie d’un gang était quelque chose qui ne se cachait pas très longtemps.

Cooper n’avait pas hésité longtemps et m’avait dit tout ce qu’il savait. Il m’avait dit être le recruteur de Fleming – dans le sens où il testait les nouvelles recrues. Ça en disait long sur comment fonctionnait le gang de Ward – presque autant que sur Ward lui-même. Cooper n’avait fait que ça pour Fleming. Ça et l’aider à enterrer un corps à San Fernando Valley… Il avait entendu une femme hurler ce jour-là et ce récit m’avait retourné l’estomac.

Il parlait sûrement d’Olivia Cortez… Elle avait été retrouvée à San Fernando Valley. Le seul porté disparu de l’événement était le garde du corps de la petite Cortez. Peut-être que le corps caché par Ward et Cooper était celui de ce garde du corps.

J’étais devenu blême – parce que les liens se faisaient dans ma tête. Cooper, après l’histoire du corps, avait trouvé que tout ça était trop pour lui et il avait quitté le gang de Fleming a.k.a El Lider.

Je m’étais tu en continuant à faire les liens et emmagasiner les informations. Seulement, Cooper, après tant de révélations croyait que je ne voudrais plus de lui – chose qu’il comprendrait. Je voyais bien qu’il n’était pas du tout fier de son petit passage sous les ordres de Fleming.

-Non, ne t’en vas pas comme ça, dis-je d’un coup en reprenant mes esprits.

J’avais bu une gorgé de whisky pour me reprendre entièrement.

-Tu as dû entendre parler de ma fiancée, Samantha Mancini et du massacre des Conti… Sache qu’elle a été liée à la Casa Nuova, une mafia... Pas n’importe qu’elle mafia : une mafia dirigée par Angelo Conti. Angelo Conti était mon oncle et Samantha était la veuve de mon cousin, dis-je en prenant un ton sérieux. Je te dis ça parce que Ward Fleming était un soldat de la Casa Nuova avant que les Conti ne soient massacrés. Samantha connait, donc, bien Fleming.

Il fallait que je montre à Tobby Cooper qu’il n’était pas le seul à connaitre Ward mais – aussi – qu’il n’était pas le seul à avoir des squelettes dans le placard.

-C’est un monstre. C’est ce qu’elle a dit. Un monstre qui en veut toujours à ma fiancée parce qu’elle a repoussé ses avances. Un monstre extrêmement doué pour manipuler les gens, dis-je sérieusement. Et je ne t’en veux pas de t’être fait manipuler par lui. Chacun à ses mauvaises passes et certains en profitent… Ce que je retiens, Tobby, c’est que tu as réussi à te tirer de là en vie.

Je n’avais pas eu beaucoup d’informations – mais je savais que je pouvais faire confiance à Cooper.

-Alors, j’accepte de te prendre sous mon aile, dis-je avec un petit sourire.

@ Billy Lighter

Ma performance avait plus à Daniele Ricci ! Il y avait de quoi être fier ! Si j’avais cru cela possible quand je m’étais levé ce matin, j’aurais été un peu moins nerveux à l’idée de lui montrer ce dont j’étais capable ! Je me voyais déjà lui faire la démonstration avec une autre chanson mais Ricci avait une toute autre question qui me mit extrêmement mal à l’aise.

J’aurais préféré qu’il me rit au nez, qu’il me dise que je n’avais absolument rien à espérer de la musique et de retourner sur un ring de boxe à la place, plutôt que de lui faire perdre son temps. Ce passage ne me rendait pas fier, je souhaiterais même l’efface complètement de mon histoire mais cela en était impossible. Je me devais de l’assumer après tout, je savais que Fleming n’était pas un enfant de cœur quand j’avais accepté de le suivre. Les choses avaient bien vite dégringolé ensuite, plus vite que je ne l’eusse cru et plus vite que je ne l’aurais voulu.

Seulement, je comprenais le raisonnement derrière la question.

Si ma carrière musicale était lancée, il n’était pas a exclure qu’un détail obscure revienne me hanter et il serait difficile de l’ignorer, de faire comme s’il n’existait pas. Cela prend des années pour se faire un nom, et une fraction de seconde pour le détruire, j’étais plus que bien placé pour le comprendre.

Alors, courageusement si je puis le dire ainsi, je racontais à Daniele les dédales obscures de mon parcours dans le monde de la criminalité.  Je ne cachais pas avoir été complice d’un outrage à un cadavre en aidant à creuser un trou derrière une vieille bicoque à San Fernando Valley et que j’avais entendu les cris d’une femme à l’intérieur de cette dernière. C’était d’ailleurs ce qui avait refroidis mes élans criminels, sans faire de mauvais jeux de mots.

Mon récit terminé et vu l’air de dégoût de Daniele, je cru qu’il valait mieux que je quitte son bureau et que je me fasse oublier un temps. Daniele cependant, me retînt et me demanda de rester. Sans me sentir soulager, j’étais quand même content qu’il ne me fiche pas à la porte.

Il me parla alors de sa fiancée, Samantha Mancini et du massacre des Conti. De ce que je comprenais, un petit peu tout le monde à Los Angeles a ses affiliations avec le crime organisés, c’était un passage obligé ou quoi ?

- Ce n’était quand même pas votre fiancée, dans la vieille bicoque ?

Parce que je m’en voudrais terriblement de ne pas être intervenu déjà que je ne me sentais pas à l’aise avec ce souvenir.  Samantha qualifiait Ward Fleming de monstre et je trouvais l’étiquette plutôt soft en comparaison de ce qu’il était réellement. Mais bon, l’heure n’était pas à lui trouver le pire des qualificatifs mais de comprendre que nous avions à faire à un terrifiant personnage.

Au moins, Daniele ne m’en voulais pas de m’être fait embarquer par Fleming. C’était au moins ça. Il avait eu le dont de jouer les bonnes cartes pour me faire tomber dans le panneau et petit à petit, je ne m’étais même pas rendu compte de ce que je faisais, tout était allé si vite.

- Ouais, je m’en suis sorti, sans trop de casse, c’est ce qui compte finalement. Je suis désolé pour votre fiancé, cela dit.

Ouais ça c’était moche. Un mec qui s’en prend a une femme est un lâche pas de couilles !
Je pensais bien que la conversation venait de prendre fin alors je me râclais la gorge et ensuite, manquait presque de m’étouffer parce que Daniele ajouta qu’il était près à me prendre sous son ail et ponctua son annonce d’un petit sourire.

- Ouwaaa ! T’es sérieux ?

Il me fallait quelques instants pour percuter cette nouvelle là ! Je pouvais vraiment y croire ? Il ne me faisait pas une blague ? Non, il avait l’air on ne pouvait plus sérieux !  Je passais une main sur mon visage et soufflais un peu en souriant largement.

- Bon et bien… On commence quand ?

@ Billy Lighter

J’avais poussé Tobby à se confier sur le moment où il avait été allié à Ward Fleming et qu’il avait travaillé pour lui. Je pouvais bien voir que tout ça semblait raviver des sentiments qui le mettait très mal à l’aise – c’était compréhensible.

Il avait compris bien trop tard quel type d’homme était l’horrible Ward Fleming – celui qui avait tant tourmenté Sammy et qui nous tourmentait toujours aujourd’hui.

Seulement, après de telles révélations. Tobby croyait que ses chances d’obtenir un contrat avec moi étaient – désormais – nulles. Il ne savait pas que je connaissais aussi Ward Fleming et que je savais que c’était un grand manipulateur. Ce que je savais aussi c’était que Tobby Cooper n’était pas un mauvais gars. Son souci était peut-être qu’il était trop gentil.

Ainsi, j’avais révélé ma part de vérité et le fait que Samantha avait connu Fleming. Cooper s’était inquiéter de savoir si la fille qu’il avait entendu crier dans la vieille maison de San Fernando Valley était Sammy.

-Non. Ne t’en fais pas. Ce n’était pas elle, dis-je en souriant un peu.

C’était Livia la jeune fille qu’il avait entendu – mais ça, je l’avais gardé pour moi.

J’avais fait comprendre à Cooper que je ne lui en voulais pas. Il se disait désolé pour Sammy.

-L’important c’est qu’autant elle que toi êtes en vie, dis-je pour conclure le chapitre Fleming.

Après tout ça, j’avais tout de même rassuré Tobby et l’avait assuré que j’allais le prendre sous mon aile. Cela semblait le surprendre. J’étais Daniele Ricci ! J’aimais surprendre !

-Très sérieux, dis-je sur un ton sérieux avant d’afficher un sourire fier d’avoir fait ce petit effet.

Il lui avait fallu le temps pour assimiler l’information pour – après – redevenir le bosseur que je le savais être.

-On commence tout de suite. Je vais, de ce pas, préparer les contrats. Je te les ferais parvenir. Il ne te restera qu’à les lire et les signer. Pendant ce temps, je te réserverais un studio pour enregistrer et je t’entourerais d’une équipe de roadie, dis-je en souriant. Ça sera à toi de faire le reste, à partir de là.

Il n’aura plus qu’à enregistrer les chansons qu’il désirait. J’avais entendu son style et il me plaisait – il lui suffisait de faire environs une dizaine de chansons dans ce style.

-Tu as carte blanche artistiquement, dis-je avant de me reprendre. Sauf si tu désires faire un duo. Viens m’en parler avant. Les artistes, ces derniers temps, on l’art d’enregistrer leur duo avant d’en parler à leur manager et, pour les droits, ce n’est pas évident de réparer les pots casser, après, dis-je avec un sourire en coin. Surtout si dans le duo, il y a un certain Howard Stone. Il a l’art de réussir à apparaitre dans les chansons des autres…

Sniper appréciait beaucoup Stone mais Sammy avait – récemment – eu le même coup avec sa petite nouvelle, Apolline Mclagan, l’ex de Stone.

@ Billy Lighter

Bien que cela ne m’eu pas vraiment plus, raconter mon cours passage dans les rangs des New Soldados sous le joug de El Lider aka Ward Fleming, à Daniele Ricci me fit tout de même un certain bien. C’était comme de me délivrer d’un poids, après tout, Daniele était un homme de confiance, je pouvais le lui dire.

Contrairement à ce que je cru, mon récit ne suffit pas à le faire se désister envers moi et ma possible carrière. Au contraire, il accepta de me prendre sous son aile et cette nouvelle chasse au loin toutes mes inquiétudes.

Moi, Tobby Cooper, j’allais percer dans le monde de la chanson grâce à l’expertise de The Best. Qui y aurait cru ?

Je m’en frottais les mains de satisfactions, je m’en fis craquer les jointures puis je me tapais sur les cuisses. J’allais bientôt signer un contrat, un vrai truc, avec une maison de disque sérieuse et un manager du tonnerre !

Daniele déballa son jargon de manager au sujet des contrats, j’étais un type sérieux qui allait les lire en leur entièreté, jusqu’au plus petit des alinéas mais ce qui m’interpella vraiment fut la partie où il parla du studio et d’une équipe de roadies.  Mon avenir venait de changer du tout au tout et il n’avait fallu pour ça qu’un coup de fil.

Daniele expliqua ensuite que j’aurais carte blanche pour mon album mais qu’il voulait que je voie d’abord avec lui si je voulais faire un duo parce qu’il y avait des artistes qui se foutaient les pieds dans les plats et qu’ensuite, les managers devaient passer derrière pour ramasser les pots casser.

- Ok je note ! Passer par toit d’abord.

Toutes mes compositions étaient solos alors du coup, je doutais que je puisse le mettre dans l’embarras mais me passa par la tête une idée. C’était un peu, voire beaucoup grâce à Apolline si j’avais eu le courage de passer ce coup de fil alors il me semblait que de refaire notre improvisation en studio pourrait être une belle opportunité de la revoir.

- Alors puisqu’on en parle, si je voudrais reprendre avec Apolline Mclagan le duo que nous avons fait au bar l’autre soir, c’est quelque chose de faisable ? Je t’en parle à toi en premier, j’apprends vite ! Je ne sais même pas si elle serait intéressée à le refaire.

Il faudrait que je communique avec elle pour la suite.

- Je ferai tout droit, tout bien comme il faut !

Je me levais après avoir rangé ma guitare dans son étui et Diablo sauta sur tes quatre pattes avant de poser ses grosses fesses au sol et de se gratter avec sa patte arrière derrière l’oreille.

- Il est marrant quand il fait ça, non ?

Bon, Daniele ne semblait pas apprécier les pitreries de mon chien, il en avait tout à fait le droit, moi, je n’aimais pas le whisky!

- Demain, je pourrai aller en studio ? On me montrera comment ça fonctionne et tout ?  Tu vas voir, je vais travailler fort et l’an prochain, tu récupéreras ton trophée du manager de l’année !

Ouais, je ne me tenais pas vraiment très au courant des nouvelles culturelles mais celle-là, je l’avais vu passer.

@ Billy Lighter

Cooper me paraissait plus libéré et se réjouissait d'avance de notre partenariat - que je savais d'avance qu'il allait très bien fonctionner.

Je l'avais mis en garde sur le fait de faire des duo. Sniper m'avait fait le coup à plusieurs reprise d'enregistrer des choses avec Fireworks sans  passer par moi au préalable - ce qui était presque insultant ! Mclagan avait fait la même chose à Sammy alors si je pouvais prévenir Cooper avant qu'il ne démarre sa carrière, je ne m'en privais pas.

Il semblait avoir compris et m'avait- tout de suite - demandé pour son duo avec cette même Apolline Mclagan. Bien! Il apprenait vite!

-Et bien malgré que Mclagan soit de chez MTI, ma fiancée est sa manager donc il est fort possible que je réussisse à ce que ce duo ait lieu, dis-je en souriant. Parles-en à Mclagan et donne-moi sa réponse. Si elle le veut, je vous donnerais le feu vert pour enregistrer.

Moui parce qu'il faudra définir où l'enregistrement se fera et comment seront repartis les droits entre les deux artistes et les deux maisons de disques. Ça promettait un long débat avec Sammy - mais j'allais l'emporter haut la main.

Cooper avait promis de tout bien faire comme il  faut avant de commencer à ranger ses affaires pendant que son chien faisait des trucs de chien dont je n'avais pas prêté attention  - contrairement à Tobby qui trouvait son chien drôle.

-C’est un chien quoi, dis-je en levant un sourcil.

Moui - il n'y avait rien d'exceptionnel là-dedans.

Les questions de Cooper étaient plus intéressantes.

-Oui, tu pourras commencer demain si jamais tu me ramènes le contrat signé, dis-je en souriant. Je te ferais visiter.

J’aimais me pavaner aux studios - ça me permettait de faire un peu autre chose.

-Bienvenue dans la famille BSC, Cooper, dis-je finalement sur un ton triomphal.

J’allais l'emmener au sommet de la gloire.

@ Billy Lighter