Je cherchais Guillermo et Alvaro… Ils avaient déserté leur poste alors que je dealais. Pourquoi ? Allez savoir… C’est des gamins. Des gamins qui m’avaient bien fait comprendre en début de nuit, qu’ils n’avaient pas forcément envie de bosser aujourd’hui… J’aurais bien voulu prendre Jesse et Ernesto à la place mais le premier était coulé au lit avec je ne savais quel virus et le second, c’est Carlos qui l’avait pris avec pour sa partie de territoire.

Bref… Après avoir vendu ma came, j’étais parti à leur recherche. Ouais, parce qu’ils n’étaient pas renté à la maison ! Non, ils étaient quelque part dans cette foutue ville. Mais où ? J’avais plusieurs hypothèses mais la plus probable était le parc d’Hollywood où les gamins aimaient de temps en temps aller pour s’amuser. Et s’ils n’étaient pas là et bien, je n’aurais plus qu’à retourner toute la ville ou attendre qu’ils reviennent à la maison le lendemain…

Je pris donc ma voiture jusqu’à Hollywood et m’arrêtai devant le parc. Il faisait nuit mais il y avait quand même quelques passants. Je me mis à marcher à travers le parc tendant l’oreille et regardai dans tous les coins pour trouver les gamins.

Et je finis par en trouver, des gamins mais pas les miens. Enfin, pas ceux que je cherchais parce que ce n’était pas du tout les miens. Non, c’était des gamins un peu plus âgés. Peut-être 13 ans ou 14… Ils étaient quatre et ils encerclaient le banc de la pauvre Betty qui, à cette heure, ne demandait sûrement qu’à dormir. C’était des gamins dont les vêtements de marques montraient qu’ils venaient de la plus belle partie d’Hollywood. Des petits gamins aisés qui se foutaient ouvertement de la gueule de la pauvre clocharde.

Le genre de scène que je détestais voir. La pauvre Betty ne faisait jamais de mal à personne et j’adorais sa conversation. Elle était à moitié folle mais la rue ne faisait de cadeaux à personne et Betty n’avait pas été épargné par ce que L.A. peut avoir de plus mauvais.

Comme ses gosses… Ces gosses qui se croyaient tout permis.

Je sifflai pour interpeller les gamins qui se marraient à chaque insulte qu’ils proféraient. Ils se retournèrent tous en même temps.

-Hey ! Foutez-lui la paix, ok ? Retournez chez vous, c’est l’heure du biberon.

Ils me regardèrent et le plus âgé d’entre eux tenta une réplique.

-Sinon quoi ?

J’esquissai un sourire.

-Sinon, je vous coupe en petit morceau. Mais avant ça, je vous enfermerai dans ma cave pour vous laisser crever à petit feux.

J’avais dit ça d’un air sérieux et avançai d’un pas pour leur faire penser que j’allais exécuter mes dire et ça suffit à les faire déguerpir.

Je rigolai avant de prendre un air plus conciliant et m’approcher de Betty.

-Ça va Betty ? Ils ne t’ont pas fait de mal j’espère ?

Si c’était le cas, peut-être que j’aurais dû leur faire un peu plus peur que ça.

@ Billy Lighter

Aujourd’hui fut une magnifique journée ! Ma grosse noire et moi, nous avons prit un bain dans la fontaine devant les immenses tours et personne n’est venu nous embêter ! Ce devait être l’un de ces jours de la semaine où plus personne n’a envie de travailler. Dans mon temps, nous l’appelions le jour du Seigneur mais, aujourd’hui, pour moi, tous les jours de la semaine se suivent et se ressemblent alors il y a longtemps que j’ai arrêté de m’en préoccuper !

C’était bien de pouvoir frotter la grasse sur nos mollets bien gras et poilu et de sentir l’eau des jets de la fontaine passer entre nos orteils !  Ensuite, c’était beaucoup moins plaisant de marcher dans la rue avec nos vêtements trempés mais Louise, elle, elle aimait bien laisser ses empreintes de pieds sur l’asphalte chaude. Moi, j’avais toujours peur de marcher sur un petit gravillon et de me faire mal.

Après notre baignade dominicale, nous étions allées attendre derrière le restaurant avec les grosses arches doré ! L’heure du matin était passé depuis longtemps, peut-être même celle du midi si j’en jugeais par la hauteur du soleil et cela voulait dire qu’il y aurait pleins de pains, de frites et de nuggets mis aux ordures parce que tout cela n’avait pas trouvé preneur et que les gens qui allaient commander plus tard préféreraient des aliments bouillant plutôt que réchauffer. Louise et moi n’étions pas fine bouche ! Nous ne levions jamais le nez sur des frites salés et des dessus de burger beurré. Parfois, il arrivait même de trouver des sachets de ketchup pour tremper les frites ou les nuggets.

- Ooooh ma noire ! C’est presque mieux que Thanksgiving, regarde !

On venait de mettre aux ordures pleines de boites de burgers et des nuggets, il y en avait plein ! Je me ruais donc sur tout ça et je pris absolument tout ce que je pouvais, m’emplissant les poches, le chapeau, même dans mon chandail coincé dans mon pantalon ! Je pourrais manger à m’en faire péter le bidon pendant quelques jours et partager avec mes amis les pigeons et qui sait si Cash ou Nathan devaient passer dans le coin, je pourrais leur offrir de casser la croute !

J’avais les poches pleines et graisseuse et je me sauvais donc avec Louise, comme deux voleuses, pas étonnant avec tout ce que nous venions de prendre ! Je grignotais en route, ça sentait si bon qu’il était bien difficile de se retenir et je n’avais pas mangé depuis un moment alors mon estomac gourmandait et tellement fort, que probablement que le centre d’interprétation de sismologie de Los Angeles devait déjà chercher la source de toutes ces vibrations !

Je mangeais à ma faim, et à celle que j’aurais demain et après-demain.

Je mangeais tellement que je ne savais plus bouger et que si je me penchais trop vers l’avant, je ne pouvais me retenir de roter. Il était maintenant bien tard, peut-être même nuit et je digérais toujours mon repas. Il ne restait que quelques nuggets et peut-être des dessus de burger, je ne savais plus j’avais perdu le compte par tant de gourmandise.

Mes yeux se faisaient petits et mes paupières bien lourdes. Je dû m’assoupir un brin, juste un peu, juste assez pour passer le temps. Ce sont des voix qui me réveillèrent. Il y avait quelques gamins autour de moi et ils rigolaient. Je me redressais, donc, moi aussi je voulais rigoler.

- Oh, moi aussi je veux rire ! Louise aussi, nous aimons bien rire, toutes les deux !

Ils étaient mignons.

Que faisaient des enfants comme eux, si tard le soir, peut-être même la nuit, hors de leur lit ?

- Oh mais que faites vous hors de vos maisons si tard ? Vous êtes perdu ? Moi c’est Betty, et elle, Louise !

J’étais prête à les aider mais je perdis vite mon sourire quand l’un deux donna une tape sur mon chapeau et me le fit tomber de la tête. Oh non… J’allais avoir des ennuis.

- Oh ! Mais non ! Pourquoi tu fais tomber mon chapeau ?

J’tais scotché sur mon siège et très triste. Louise s’en était sauvé dans le buisson derrière, c’était mieux ainsi, De nous deux, j’étais la plus forte et elle, elle se laissait facilement effrayer par des situations comme celle-là.

Ils m’encerclaient, ils rigolaient et m’insultaient. Je baissais le regard, honteuse et triste mais je ne bronchais pas. Je les laissais dire, il n’y avait que ça à faire, attendre que ça passe même si parfois, il était difficile de ne pas laisser couler de grosses larmes sur mes joues.  Seulement, ce soir, j’eu la visite d’un ange gardien qui interrompit le cirque pour mon plus grand soulagement.

L’un des gamins voulu braver Finan mais il se fit rapidement démonter et tous prirent leurs jambes à leurs cous et je me retrouvais bien vite seule avec Louise et Finan.

- Non… Non, non.

En fait, la vraie réponse était oui et même beaucoup parce que les paroles et les moqueries me blaisaient beaucoup plus que les coups. Les blessures physiques finissent toujours par disparaitre mais celles du cœur et de l’âme restent gravés à jamais.

- Toi non plus tu n’es pas dans ton lit ! Oh Non ! Oh Finan, tu seras fatigué demain matin, tu sais !

Je fouillais dans mes poches et je trouvais mon dernier nugget et la lui tendis avec un grand sourire.

- Prend, c’est pour toi, pour te dire merci ! Elle a été cuisiné ce midi, elle est très bonne, tu sais !

Je me devais de le remercier convenablement, Finan avait été un véritable héro pour moi ! Et pendant qu’il allait savourer son nugget, je serais un peu moins seule. Louise et moi serions moins seules.

@ Billy Lighter

Il n’avait pas vraiment fallut beaucoup pour faire déguerpir les gamins. Ce n’était que des petits gosses en manque de sensation qui ont trouvé leur plaisir dans le fait de s’attaquer à plus faible qu’une. Je détestais ce genre de gamins et, pourtant, il y en avait plus qu’on ne le croyait.

Mais ils n’avaient aucun courage et Betty était désormais tranquille. Je m’avançai vers elle lui demandant si ses gamins ne lui avaient pas fait de mal. Elle disait que « non »… Enfin, au-delà de la douleur qu’elle pouvait ressentir par rapport aux insultes que ses sales gosses lui avaient dit… Parfois, les insultes font bien plus mal qu’un coup de poing dans la gueule.

Je pris un air compatissant alors qu’elle disait que je n’étais pas dans mon lit. Elle constata que j’allais être fatigué demain matin. Je rigolai un peu.

-Ne t’en fais pas, Betty, j’aurais tout le temps de dormir la journée de demain.

C’était vrai. Je dormais souvent la matinée pour pouvoir encaisser mes nuits courtes. Après tout, je ne faisais pas un horaire de bureau. Loin de là.

La vieille clocharde sortit alors un nuggets de son manteau. Elle voulait me l’offrir. Bon… Inutile de dire que je me doutais que ce nuggets avait trainé dans les endroits pas très catholiques. Je souris et vint m’assoir à côté de Betty.

-Je te le laisse… Je n’ai pas faim et je suis sûr qu’il sera encore bon demain donc je te le laisse.

Je lui souris. Elle avait bien plus besoin de ce nuggets que moi. Surtout que c’était peut-être uniquement pour que je ne la laisse pas toute seule. Pour ça que je m’étais installé à côté d’elle.

Autour de nous, il n’y avait maintenant plus personne.

-Au fait, Betty. Tu n’aurais pas vu deux gamins, par hasard ? Guillermo et Alvaro ?

Je ne savais pas si elle les connaissait… Ils venaient parfois au parc mais Guillermo n’était pas du genre sociable et je ne voyais mal approcher Betty. Quant à Alvaro, il suivait Guillermo…

-Guillermo n’est pas très grand. Il a 9 ans. Des cheveux noir et court. Un petit latino. Il se promène souvent avec un lance-pierre.

Qu’il aime exhiber d’ailleurs.

-Et Alvaro… Il a 11 ans et…

Je sortis mon portefeuille de ma poche et en sortit une petite photo.

-Il ressemble à ça.

Photo:

Je lui tendis la photo pour qu’elle puisse voir.

-Toi ou Louise, vous les avez vu ?

Je savais que Betty voyait du monde alors je pouvais tenter ma chance.

@ Billy Lighter

Finan était arrivé au bon moment ce qui fit que les vilains garnements déguerpirent rapidement, presque comme dans un dessin animé quand les ombre demeure sur place en position de départ, tellement ils sont partis vite. J’étais soulagé d’être débarrassé d’eux et je confirmais à Finan qu’ils ne m’avaient pas fait mal.  

Louise et moi, avions nos anges gardiens pour veiller sur nous, c’était beaucoup de chance, nous étions très reconnaissantes. La vraie richesse se trouve toujours au cœur des gens qui prennent soin de nous et pour ceux qui étaient là de temps en temps avec moi, je me sentais encore très choyée par la vie.

J’offris à Finan mon dernier nugget après m’être inquiété de son sommeil mais il me rassura qu’il saurât dormir assez demain. C’est une bonne chose car le sommeil c’est très important, surtout quand on est encore une petite jeunesse comme lui !

- Tu es un oiseau de nuit ?

Ils sont nombreux à préférer dormir le jour et vivre la nuit. Fut une époque où je festoyais beaucoup la nuit, moi aussi ! Je rangeais mon nugget dans mes poches puisque Finan le refusait puis je rigolais parce que Louise se prit les pieds en sortant de sa cachette dans le buisson.

- Ce qu’elle est maladroite celle là ! Tu as vu, Finan ?

Finan prit place sur le banc à côté de moi, forçant Louise à rester debout. Elle avait qu’à pas se cacher ! De toute façon, elle a la bougeotte c’t’idiote alors elle pouvait bien laisser Finan se reposer à côté de moi.

- Oh bah si ! J’en vois beaucoup des gamins, tu sais ! Souvent même ! Encore là il y en avait cinq avec moi mais je ne pense pas que ceux que tu cherches étaient avec eux.

Il cherchait Guillermo et Alvaro, des Pequenas Manos et je fronçais un peu des sourcils en regardant Louise qui avait le même air perplexe que moi. S’ils avaient fait un mauvais coup, nous ne voulions pas qu’ils soient trop sévèrement punis.

- Bah, ça dépend pourquoi tu les cherches, Finan.

Je l’écoutais me les décrire, souriant en coin, Louise qu’en a elle, ricanait parce que nous savions très bien de quoi ils avaient l’air mais je m’extasiais tout de même de la petite bouille trop mignonne d’Alvaro.

- Bah si nous les avons vu mais ça remonte, tu sais. Il ne faisait pas encore très noir. Noir mais pas très noir.

Je haussais des épaules. Ils pouvaient bien être partout maintenant, alors mon aide n’allait pas être très utile pour Finan, malheureusement.

- Oui ! Je vais lui dire, tais-toi, oh mais tais-toi ma grosse noire !

Louise m’exaspérait à un point tel que je m’accrochais à deux mains de chaque côté de mon chapeau en tirant vers le bas et en serrant des dents. Elle voulait que je lui dise un détail qui venait de lui revenir mais elle ne me laissait même pas le temps de réfléchir.

- Alvaro il avait des pétards dans les mains et Guillermo rigolait en disant qu’ils allaient les faire péter près du refuge. Tu sais, le refuge ?

Je n’y allais jamais moi au refuge St-John parce que je ne me considérais pas comme une personne dans le besoin, J’arrivais toujours à manger quand il le fallait vraiment et même à partager mon repas de temps en temps. Non, non, nous ne manquions vraiment de rien, Louise et moi.

- Si tu n’as pas vu de feux d’artifices encore, attend, tu verras on finira bien par les retrouver sans effort !

Je me levais, le mieux était de se promener, parce qu’en restant sur place, nous risquions d’attendre longtemps.

- Bah alors, Louise ? Finan ? Vous venez ?

@ Billy Lighter

Aunt Betty était une figure emblématique des rues de L.A.. Une clocharde au passé, parait-il, sous le feu des projecteurs. Elle était le symbole de la descente aux Enfers et la preuve qu’on peut aller très haut et tomber très bas mais continuer à vivre. Elle avait du courage et je crois que ce qui la rend sympathique aux yeux de beaucoup c’est la façon qu’elle avait de toujours s’inquiéter pour les autres comme quand elle s’inquiéta de mes heures de sommeils. Je lui souris après l’avoir rassuré.

-C’est ça. Je suis un oiseau de nuit.

On pouvait dire ça. Je travaillais surtout la nuit. Mais le fait est que je n’ai pas vraiment besoin de beaucoup d’heure de sommeils pour être en forme. C’était rare quand j’en alignais plus de cinq d’affilées.

Betty s’exclama alors clamant en regardant vers ailleurs que « elle » était maladroite. Elle parlait de Louise. Son amie imaginaire. Je souris.

-Elle ne change vraiment pas.

J’avais appris à faire comme si Louise était là. Après tout, je ne voyais par l’intérêt d’essayer de résonner Betty. Louise a sûrement été créée pour combattre la solitude et si ça fonctionnait c’était tout ce qui comptait. Parce que dans les rues hostiles de L.A., la solitude, c’est ce qu’il y a de pire.

Tant que j’avais Betty sous la main, j’en profitai pour voir si elle n’avait pas vu Guillermo et Alvaro. Je ne savais pas ce qu’ils foutaient mais ils n’étaient pas sur une connerie alors il valait mieux les retrouver au plus vite. Betty disait qu’elle voyait souvent des gamins. Je soupirai.

-Non. Aucun de ceux-là n’était Guillermo et Alvaro.

Et heureusement. Parce que si j’avais vu Guillermo et Alvaro s’en prendre de la sorte à Betty, je leur aurais passé le savon de leur vie.

Betty semblait réticente à vouloir me demander des informations comme si elle protégeait les gamins. Je souris un peu. L’instinct protecteur de Betty était toujours au rendez-vous.

-Pour les ramener chez eux… Et éviter qu’ils ne finissent à l’orphelinat, si possible. C’est pas un endroit pour eux…

Non, ça ne l’était pas. Et je savais de quoi je parlais. J’avais été à l’orphelinat. Et si ça permettait de dormir dans un bon lit et d’aller à l’école pour y apprendre des choses, il n’y avait pas spécialement d’amour et d’affection de la part des religieuses et religieux qui s’occupaient de nous. C’était plutôt de réprimande constante comme quoi il fallait qu’on vive hors du pécher pour être des gens bien. Tout un tas de connerie auquel je n’avais jamais cru contrairement à beaucoup d’autres arrivés à l’orphelinat à leur naissance. J’étais arrivé à 12 ans. C’était trop tard pour me formater.

Ça sera pareil pour Guillermo et Alvaro s’ils grandissent là-bas. A leur sortir que deviendront-ils ? J’ose même pas imaginer à vrai dire. Au sein des Los Diablos, ils étaient entouré et Isabel, aussi jeune soit-elle, s’occupe de leur donner à la fois de l’amour et l’éducation qu’ils font. Ici, ils ont une famille. A l’orphelinat, ils n’auront plus personne. Et même si ça les conduit à un destin de Los Diablos, je ne pense pas qu’un orphelinat leur donnera un destin plus prometteur. A vrai dire, je pense que ça sera bien pire…

C’était mon avis sur la question.

Je finis par décrire un peu Guillermo avant de montrer une photo d’Alvaro que Betty sembla trouvé très mignon, ce qui me fit sourire. Betty déclara les avoir vu mais plus tôt dans la soirée… Preuve qu’ils avaient vraiment déserté leur poste au début de mon service. Je roulai des yeux en soupirant m’en voulant un peu de ne pas avoir fait plus attention que ça.

Soudain, elle s’emballa sur Louise et je la regardai tiré sur son propre chapeau avec un air amusé. Et elle m’expliqua ce qu’elle avait vu. Alvaro avec des pétards et Guillermo qui se marrait et semblait vouloir les faire péter près du refuge. La façon dont Betty en parlait me prouvait qu’elle les connaissait plutôt bien des deux gamins et que les décrire n’était pas nécessaire en fait. Elle cachait bien son jeu, je devais lui rendre ça. Je passai ma main sur ma figure, désespéré.

-C’est pas vrai ça…

Le refuge, ça devait être le refuge St-John que je connaissais très bien. C’était là que Nell travaillait avec de partir pour l’Europe… Penser à ça me fit un pincement au cœur mais je me repris assez vite pour me focaliser sur la situation.

-Ils vont se foutre dans la merde en faisant péter ça près de St-John. Il y a du monde par là-bas.

Et ça pouvait très mal tourner…

Betty disait que j’allais le retrouver sans effort. Qu’en gros, il suffisait d’attendre de voir des feux d’artifices… Je fis la moue.

-Ouais… Mais je crois qu’il vaut mieux aller les empêcher de faire ça avant que ça ne dégénère…

Betty semblait prête à prendre part aux recherches. Je le levai du banc.

-Ok. Première étape, St-John alors…

Maintenant que je n’avais plus à éviter l’endroit depuis que Nell était partie…

-On prend ma voiture. Ça ira plus vite.

J’entrainai, donc, Betty jusqu’à ma voiture et la laissai monté côté passager avant de démarrer.

St-John était dans l’Eastside alors c’est là que je me dirigeai. Je me rongeai les ongles d’une main alors que l’autre était sur mon volant.

-Je ne savais pas que tu connaissais les deux gamins. Guillermo n’est pas très sociable d’habitude.

Mais peut-être que Betty avait réussi à briser sa carapace, qui sait ? Elle avait le don pour ça.

On arriva près du refuge mais je me garai à distance. Les bénévoles savaient parfaitement qui j’étais et ce que je faisais et n’aimaient pas spécialement que je traine dans le coin.

-Bon, j’espère qu’on les trouvera vite. Les gens d’ici n’aiment pas trop que je traine dans le coin.

Je fis une moue en disant ça pensant au jour où Nell avait appelé les flics et comment j’avais terminé en cellule.

@ Billy Lighter

J’ouvris de grands yeux en hochant de la tête bien qu’en même temps, je n’étais pas surprise d’apprendre que Finan préférais vivre la nuit. Quand j’étais une petite jeunesse, j’aimais bien moi aussi faire la fête jusqu’à pas d’heure. Il y a aussi quelque chose de magique la nuit avec les lumières de la ville, la lune et les étoiles. Peut-être que si j’avais encore quelques années de moins, je serais encore moi aussi un oiseau de nuit.

Quand Louise parvînt enfin à sortir de sa cachette, non sans sa légendaire maladresse, je fis mine de réfléchir à la question de Finan qui cherchait Guillermo et Alvaro. Si je me fis tout d’abord évasive en supposant que l’un des enfants qui me taquinait tout juste avant son arrivé, ait pu être l’un d’eux, la mémoire me revenu quand ensuite il me montra une photo d’Alvaro. Je voulais tout de même savoir, avant de lui dire quoi que ce soit, pourquoi il les cherchait.

- Il est vrai que ce n’est pas sage pour des petits bouts d’hommes de trainer dehors par une heure pareille !

L’orphelinat…

Je ne voulais pas y penser !

- Aucun enfant ne devrait finir dans un orphelinat. dis-je un rien plus triste et loin dans mes pensées.

Je voulais bien collaborer et lui dire ce que je savais. Les petits étaient bien passés par ici, avec des pétards à faire sauter près du refuge St-John. Tout avait été silencieux ce soir, s’ils avaient mis leur plan à exécution, nous le saurions ! Nous aurions vu les feux multicolors, nous aurions entendu le sifflement des explosions.

Il n’y avait rien eu de ça alors je me levais, bien tranquillement et je proposais que l’on parte tous les trois à la recherche des gamins. Je ne voyais pas l’urgence, il n’y avait pas le feu… pas encore ! Il était vrai cependant que l’idée des deux garçons n’était pas la plus meilleure idée au monde !

Louise gambadait tout autour de nous en disant qu’elle adorait les feux d’artifices et qu’elle trouvait ça romantique et fascinant et amusant et énergisant et palpitant et excitant et terrifiant et intriguant et excitant…

- Hey ! Mais tu l’as déjà dit ça, ma noire !

Finan était vraiment pressé, et moi, pas. Pas assez pour grimper à bord de sa terrifiante machine de la mort sur quatre roues. Je le suivis quand même mais devant la voiture, je secouais la tête. Elles me faisaient peur ces voitures supposément sécuritaire, bah c’est que les gens qui disaient ça, ne venais pas souvent dans le coin, la nuit justement, quand des petits vilains garçons écrasaient le champignon dans une course folle. Moi, j’entendais parfois leurs moteurs et ça me faisais bien peur !

Cela dit, je ne pus faire autrement que de monter, malgré ma peur, dans la voiture de Finan parce que je lui fais confiance et qu’il a une grosse barbe. Je perdis tout de même toute ma joie de vivre quand il démarra et je retirais mon chapeau pour y cacher mon visage, je préférais discuter avec mes pellicules que de faire face à la mort.

- Oh oui ! Oh oui ! Il vient parfois pour nourrir mes pigeons et nous parlons de baseball, il est un grand admirateur de Joe DiMaggio ! Quel bel homme ! Oh mais jamais aussi beau que toi, Finan !

Là-dessus, Louise et moi étions d’accord!

La virée de l’enfer sembla prendre fin, je ne me sentais plus secouée en tous les cas alors je me risquais à baisser mon chapeau et je regardais tout autour de nous. Finan avait déjà ouvert sa portière, c’était bon signe, non ? Je sortis donc mon tas de graisse de la voiture et une fois sur mes pieds, je remerciais le ciel d’être encore en vie !

- Je n’aime pas monter en voiture !  Oh ! Mon nugget !

Je l’avais toujours et j’avais aussi un petit creux ! Je me dépêchais donc à le manger avant que Louise ne tente de me le chaparder.

- Bah tu es mon invité ! Moi je suis V.I.P. ici tu sais !

Je m’avançais fièrement vers les bénévoles a l’extérieur qui discutaient avec des gens tout aussi nantis que moi, je cherchais au travers les gens les petites bouilles de Guillermo et Alvaro sans, bien évidemment, les trouver !

- Bonsoir ! Bonsoir ! Oh ! Bonsoir ! Oui… Louise et moi allons bien ! Oh c’est gentil, c’est un tout vieux nouveau chapeau, je l’aime bien ! Il n’a pas encore pris feu celui-ci !

Il n’y avait qu’ici où je parais autant avec des inconnus. J’en profitais, puisque je ne venais pas souvent. Mais Louise brisa un peu l’effet en me rappelant pourquoi nous étions ici.

- Quelqu’un aurait vu deux petits chenapans les mains pleines de feux d’artifices ? Finan, mon beau Finan, montre la photo !

Mais qu’est-ce qu’ils avaient tous a regarder Finan comme s’il était le grand méchant loup de l’histoire ?

- Finan veut les aider, il est très gentil, vous savez ! Allez, un peu de charité chrétienne, les petits doivent manger et rentrer se laver les mains !

@ Billy Lighter

Betty et moi étions d’accord sur le fait que les gamins ne devaient pas trainer dehors en pleine nuit… Tout comme elle était d’accord sur le fait qu’aucun enfant ne devrait finir à l’orphelinat. J’hochais de la tête… J’étais bien placé pour le savoir.

-C’est vrai… Et crois-moi, je sais de quoi je parle.

Donc, Betty avait bien vu Guillermo et Alvaro… Ils avaient même des feux d’artifices. Je soupirai pas vraiment rassuré par cette nouvelle. Il fallait absolument que je les retrouve avant qu’il ne fasse péter ça près de St-John. A coup sûr les bénévoles allaient les prendre sur le fait et appeler les flics. Et les flics allaient très vite se rendre compte qu’Alvaro et Guillermo n’ont aucun parent en vie…

Parfois, ces deux gamins ne réfléchissaient vraiment pas ! Guillermo se croit intouchable et Alvaro se fait toujours entrainer dans ses plans à la con.

Betty s’adressa encore à Louise alors qu’elle voulait aider à chercher. Moi, je voulais lever le camp au plus vite pour mettre le cap sur St-John. Plus vite on arrivait, plus vite on pourrait éviter le pire.

Betty fut un peu réticente à grimper dans la voiture mais elle finit par monter. Elle ne devait pas avoir l’habitude des voitures… Elle était tout le temps à pieds. Pendant le trajet, elle se cacha derrière son chapeau alors que je conduisais me rongeant les ongles d’une main. Jusqu’à-ce que je pose une question sur Guillermo… Elle connaissait les deux gamins pourtant Guillermo n’était pas du genre à aller vers les gens.

Mais il était allé vers Betty… Guillermo nourrissait les pigeons de Betty et, ensemble, ils parlaient baseball… Je levai un sourcil, surpris, avant de rire au compliment que me fit Betty.

-Merci.

Je n’avais aucune idée que Guillermo était fan de baseball… Je pensais qu’il n’aimait que son lance-pierre, emmerder les flics et jouer les petits caïds… C’est tout ce que je savais de lui.

-Je n’avais aucune idée qu’il aimait le baseball… Mais c’est bon à savoir. Je sais ce que je vais lui offrir pour Noël.

Je rigolai un peu… Ma première idée était de lui offrir une batte de baseball mais en y réfléchissant à deux fois, je ne pense pas que ça soit l’idée du siècle.

-Quoi que, une batte, ce n’est sans doute pas une bonne idée.

Je dis ça en rigolant avant que, un peu plus tard, on arrive près de St-John. On sortit de la voiture et Betty constata qu’elle détestait ça. Je souris.

-Tu y as survécu.

Elle avala son nugget avant que je ne dise que j’étais très loin d’être le bienvenu à St-John. Les bénévoles savaient parfaitement ce que j’étais et me voyait d’un très mauvais œil. Tout comme cet endroit me rappelait Nell… Et je n’aimais pas forcément me rappeler de Nell. Ça ramenait trop de souvenirs…

Betty déclara que j’étais son invité et qu’ici, elle était V.I.P.. C’est vrai. Elle était SDF et, de ce fait, était largement la bienvenue à St-John et, connaissant Betty, elle devait avoir sa petite réputation ici.

Je regardai au travers des gens sans trouver Alvaro et Guillermo qui devaient être dans les alentours.

Les bénévoles nous avaient vu et Betty disait bonjour à tout le monde répondant aux questions des autres SDFs et bénévoles. Je mis mes mains dans mes poches, pas vraiment à l’aise alors que je vis bien le regard de Stephen, l’un des bénévoles, qui me regardait avec un air inquisiteur. Mais il ne dit rien me contentant de me regarder avant que Betty n’en vienne à notre problème. Stephen s’approcha de nous et je sortis la photo d’Alvaro.

-C’est lui, Alvaro.

Stephen regarda trop brièvement la photo à mon gout avant que son regard ne retombe sur moi. Une autre femme, bénévole elle aussi et dont j’avais oublié le nom, mais qui devait avoir la quarantaine, s’approcha elle aussi alors que Betty disait que j’étais là uniquement pour aider les petits. La femme pris ma photo et le regard avant de poser son regard sur moi.

-Tu sais que tu n’as rien n’à faire ici, Quinn…

Elle fixa ensuite Betty et lui souris.

-Non, nous ne les avons pas vus, Betty… Je suis sincèrement désolée. As-tu mangé aujourd’hui ? Sinon, il reste encore de la soupe. Tu en veux ?

Le regard de Stephen était sur moi.

-On a pas vu les deux Pequeñas Manos… Si c’était le cas, on aurait appelé les services sociaux pour les sortir du taudis où vous les retenez captif, Quinn.

J’étais fatigué… J’avais eu la responsabilité des deux gamins pour la soirée et j’avais échoué… Je ne savais pas où ils étaient et j’avais peur que la police ne les ait déjà retrouvé… Alors, me prendre ce genre de réflexion dans la gueule de la part d’un type qui ne sait rien de ce que ces gosses vivent, ça me fit réagir de la pire des manières… Sans réfléchir, j’envoyai mon poing dans la figure de Stephen. La femme bénévole, cria de surprise.

Stephen était tout aussi surpris et se tenait le nez. Je le fixai :

-Tu ne sais rien, Stephen… Rien du tout. Alors, ferme-là.

La femme fronça les sourcils.

-Sors d’ici, Finan. Sors d’ici, ou c’est la police que j’appelle.

Je regardai autour de nous. Les SDFs semblaient effrayés. J’étais sûr que ça avait dû effrayer Betty aussi. Je me tournai vers elle.

-Je suis désolé, Betty…

C’était pas dans mes habitudes… Je frappais rarement sans raison même si là… Il l’avait un rien cherché quand même.

@ Billy Lighter

Finan m’avait convaincue sans le faire de grimper à bord de sa machine roulante de l’enfer ! J’aurais préféré que nous y allions à pieds, cela me semblait bien plus rapide et à pied, nous pouvions aller dans des endroits que des voitures ne peuvent pas aller… comme derrière les bâtiments ou dans les haies d’arbustes.  En voiture, nous devions ouvrir l’œil sans avoir le temps de le faire surtout qu’en plus, je me cachais dans mon chapeau et Louise, elle, contre le siège, parce que de voir les phares des autres voitures venir à contresens lui donnait la nausée et me fichait la trouille a moi.  Et Finan roulait très vite, en plus, ça me donnait l’impression de pouvoir aller plus vite que le son !  J’exagère à peine !

Malgré la peur, je savais répondre à Finan qui questionna sur Guillermo. Oh ce petit garnement, je le connaissais bien parce qu’il venait de temps en temps voire mes pigeons et les nourrir avec moi, nous pouvions parler de pleins de choses… mais nous ne le faisions pas. En fait il aimait surtout parler de baseball.

- Oh bah si, une batte c’est bien ! Il pourra frapper des balles ! Oh si c’est bien, c’est très, très bien ! Oh mais il lui faudra une balle et un gant !  

Il faudrait tout un équipement au petit parce que juste une batte, ça ne servira pas à grand-chose. Je pourrais peut-être lui en trouver un, quelque part. Parfois, les gens jettent des choses encore de très bonne qualité avant de songer à les offrir. J’ouvrirai l’œil !

La voiture s’immobilisa enfin et Louise et moi en fûmes libérées ! Le bonheur de pouvoir sentir le sol sous mes pieds ! Je me récompensais de cette épreuve réussis en dévorant mon dernier nugget encore croustillant et je pouvais me l’imaginer encore chaud !

- Oh oui mais… oh ça roule vite ! Le gras e mes fesses vibre on dirait presque !

Je préférais quand même marcher !

Nous passions au travers des gens, même si Finan ne se sentait pas très à l’aise d’être ici mais il était notre invité à Louise et moi et nous étions ici pour trouver deux petits, il n’y avait pas de temps à perdre, les gens comprendraient ! Je les saluais au passage, d’ailleurs, c’était un peu comme rentrer à la maison… qui n’était pas ma maison en fait, mais un peu tout comme. Finan pu montrer la photo d’Alvaro mais Steven ne lui répondit pas en fait, il semblait en colère et Elizabeth, sa femme que nous surnommions affectueusement Bébeth semblait elle aussi pas de très bonne humeur.

- Oh que… mais.. oh non ! Mais non !

Elle ne voulait pas de Finan ici.

- J’ai mangé des nuggets et des frites mais Finan a besoin de retrouver les enfants oh, s’il-vous-plait !

Je fus choquée ensuite quand Steven prit la parole et Louise se mit immédiatement à pleurer. Ils ne voulaient pas que l’ont retrouves les enfants ? Oh mais c’était important ! Nous devions savoir s’ils étaient en sécurité.

- Oh ! AAAAAH !!! Non ! Oh Ce n’est pas bon ! Oh ce n’est pas bon du tout !

J’étirais ma bouche en tous les sens, j’étais très nerveuse soudainement et j’avais peur, vraiment beaucoup parce que là, les choses n’allaient pas dans le bon sens ! Et Steven saignait de la patate et sa femme nous hurlait dessus, en fait, sur Finan et pas sur moi mais comme j’étais avec Finan, c’était tout comme ! Et lui était partit se cacher derrière la porte d’entrée, qu’elle trouillarde celle là !

- Il ne faut pas frapper les gens ! Oh non ! Ce n’est pas bien ! Mais de ne pas nous aider, ça c’est pire encore ! Finan et moi on s’en va et nous ne reviendrons plus jamais manger ici ! La soupe n’est même pas bonne !

Je pris Finan par le bras et je m’en allais la tête bien haute et fière !

Mais là… Si nous voulions de l’aide des gens du refuge, c’était fichu. Finan s’en excusa et je haussais des épaules.

- Bah, le mal est fait là. Ça ne sert à rien de s’excuser, ne t’en fait pas. Et puis ils ne les ont pas vu alors… allons voir ailleurs.

J’entraînais Finan par derrière le bâtiment et allais appeler les garçons. On ne savait jamais hein, ils pouvaient nous entendre et peut-être nous répondre. Mais bien sûr, ils n’étaient pas là. C’était décevant et frustrant. Alors je criais :

- Nous avons des nuggets et des bonbons !

Mais Louise n’était pas en accord avec moi !

- Mais non je n’ai pas l’air d’être une prédatrice d’enfant ! Pas pour des nuggets et des bonbons ! Ah mais taies toi ma noire si tu n’as rien à dire ! Il faut les trouver !

Ce n’était pas simple du tout comme mission mais c’était mieux que de n’avoir rien à faire du tout !

- Louise !!!  Oh Finan regarde ce que pointe Louise !

Des lumières vertes, bleues et rouges volaient dans le ciel !

- Il faut les suivre !

@ Billy Lighter

Betty tournait l'idée de la batte bonne... Mais, pour elle, il faudrait y ajouter une balle et un gant... Mon idée était de simplement lui offrir la balle et le gant et non la batte. Une voisine des Pequeñas Manos s'était déjà plainte que Guillermo visait son chat avec son lance-pierre alors j’ose pas imaginer ce qu'il ferait avec une batte.

Mais je ne dis rien de tout ça à Betty, me contentant d’acquiescer à ce qu’elle venait de dire.

Finalement, on arriva à St John... Betty trouvait que j’avais roulé vite... C'était sans doute très vrai...

Si tout le monde, à St-John, semblait très heureux d’y trouver Betty, les bénévoles étaient bien moins content de me voir avec elle. Mais Betty chercha à leur faire comprendre que tout ce que je voulais, c'était trouver Guillermo et Alvaro. Rien d'autre.

Je sortis donc la photo d 'Alvaro en essayant de de faire fi de l’hostilité qui transpirait de Stephen.

La femme qui l'accompagnait me fit bien comprendre qu'elle non plus n’approuvait pas ma visite mais elle s’inquiéta d’abord de savoir si Betty avait mangé ce qui était le cas avant que Betty ne recentre tout sur les enfants.

Mais Stephen fit la réflexion de trop et, à bout de nerf, je finis par lui envoyer mon poing en pleine figure. Betty s’affola alors que la femme me sommait de partie sinon j'allais passer la nuit en cellule.

Et Betty repris pour moi. Je la regardai étonné alors qu’elle m'entraînait dehors en disant que, de toute façon, la soupe n'était pas bonne ici. De quoi détendre l'atmosphère même si la femme sembla un peu outrée.

Une fois dehors je soupirai un peu avant de m'excuser à Betty. Elle ne m’en voulait pas concluant qu'ils ne semblaient de toute façon pas avoir vu les enfants.

-Peut-être... Ou ils préfèrent que la police tombe dessus avant moi pour qu'ils puissent finir entre les mains des services sociaux...

Je soupirai à cette idée. Si Alvaro et Guillermo se faisaient avoir, ça sera de ma faute.

Et Betty se mit à crier après eux disant qu’elle avait des bonbons et des nuggets. Le pire c'est que ça pouvait fonctionner...  Et la réflexion quelle fit à Louise me fit pouffer de rire.

-Non, tu es loin d’avoir l'air d’une prédatrice d'enfant... surtout que tout le monde te connait dans me coin.

Et soudain, le ciel s’illumina de plusieurs couleurs. Betty me fit regarder mais j’avais déjà le regard tourné vers le ciel.

-Oh putain de merde.

C’est ce que je dis alors que les feux d’artifice éclataient dans le ciel. La source n'était pas loin.

-On y va!

J’avançai vite jusqu'à la source trouvant Guillermo et Alvaro au milieu d'une ruelle à se marrer comme deux petits abrutis.

-Hey! Vous foutez quoi?

Je dis ça sur un ton sévère et les deux gamins se retournèrent ensemble après avoir sursauté.

Guillermo fit sa petit moue alors qu’Alvaro se mordait la lèvre avant que Guillermo ne lance :

-Alvaro voulait faire péter les feux... Moi, je l'ai juste aidé.

Son regard était impassible mais il s’illumina quand il vit Betty.

-Oh Betty. Tu es là ? Heureusement que tu es là. Parce que tu n'aurais pas été là, Finan nous aurait déjà tous mes deux frappé.

Il prit un air triste... Putain de sale petit con.

-Que… Quoi?? Je ne vous ais jamais frappé de ma vie. Mais vous êtes complètement cinglé de faire péter ça en pleine rue. Les flics auraient pu vous choper et vous auriez fini à l’orphelinat.

Alvaro baissa mes yeux.

-Pardon, Finan… Je suis désolé...

Mais pas Guillermo qui avait toujours son air triste.

-On voulait juste nous amuser.

Il courut alors vers Betty pour la serrer dans ses bras et lui dire.

-Betty... on voulait juste s’amuser. Laisse pas Finan nous emmener... S'il te plaît... je veux que ça soit toi qui me ramène à la maison... J’ai peur de lui…

Je vais le tuer!

@ Billy Lighter

Finan venait d’écrapoutir le nez du mari de Bébeth d’un solide coup de poing qui m’avait laissé bouche bée et qui avait fait fuir Louise. Oh non, ça, ce n’était pas bien ! Pas bien du tout, je dirais même ! Mais Steven l’avait cherché ! Il n’avait pas voulu nous dire où était les enfants parce que selon lui, ils seraient mieux dans un foyer qu’avec Finan. Je secouais la tête de dépit avant d’entrainer Finan avec moi. Louise, elle suivrait bien à un moment où un autre.

- Oh non ! Il ne faut ça, pas ça du tout. Nous allons les retrouver avant, Finan ! Je vais demander de l’aide aux pigeons s’il le faut ! Tu savais qu’Hector il vient sur appel ?

Si, mon pigeon Hector, le plus dodu et le plus roux de mes pigeons, il venait toujours quand je roucoulais alors c’est ce que je fis, je roucoulais pour montrer à Finan mais une explosion de lumière dans le ciel me fit fermer le clapet avant que je ne m’exclame pour pointer les couleurs.
Et Finan jura !

- Hey ! Si j’avais du savon, je le passerais sur la langue ! Ton langage Finan !

Et Louise lui tira la langue pour lui montrer combien ce n’était pas beau de parler ainsi même si, tirer la langue non plus, ce n’est pas bien !

Il me fallait presque courir pour suivre Finan et courir en trainant autant de graisse ce n’est pas facile, surtout avec mes godasses trouées et mon chapeau qui part en tous les sens mais j’y arrivais, à bout de souffle mais j’y arrivais aussi ! Et Finan, il n’était pas content ! Il leva même le ton ! Oh mais il était très fâché lui, ce soir !

- Tout doux… tout doux…

Guillermo se défendit mais ensuite ce qu’il dit me fit ouvrir de grands yeux ronds. Finan les aurait frappés ?  Oh mais non ! Mais non ! On ne frappe jamais les enfants ! Ni les femmes ! On ne frappe pas non plus les messieurs et encore moins les pigeons ! On ne frappe personne en fait, jamais !  Dans notre tête on a le droit de le faire mais pas pour de vrai !

Mais je sentais dans la voix de Finan qu’il était doux comme un agneau même s’il levait le ton, ces choses-là ne trompent pas. Ou pas tout le temps. Et je connaissais quand même un petit peu Guillermo et son imagination plus que débordante… Ah ! Ce que j’aimerais en avoir autant que lui, moi aussi !

- Orphelinat. Oui. Pas bien. Très mauvais !

Les petits avaient une chance qu’ils ignoraient !

Plus compatissante, alors que Louise le serrait tout contre elle, Alvaro se repentait déjà mais Guillermo lui, il en ajouta une couche.

- Oh je vais t’en faire moi une peur de Finan ! Petit cancre à tête vide ! Il était mort de trouille à l’idée que les flics vous tombent dessus avant nous !

Et tapais dans mes mains pour mettre du punch à ma phrase.

- Tu as de la chance que tu ne sais même pas avoir, petit ! mais si tu veux vraiment savoir ce que c’est la misère…

Je haussais des épaules et Louise, elle, me regardait scandalisée.

- Oh ma grosse noire ! Arrête de me faire ces yeux-là !

Elle, elle donnerait le bon dieu sans confession aux enfants ! Mais cette fois, ils méritaient une petite leçon.

- Vient Finan… laissons-les dans la rue… Ils pourraient tomber sur Steven et Bébeth qui ont menacés de les envoyer à l’orphelinat… ou sur la police… ou sur le vieux Médor. Il arrache toujours les dents avec ses pinces ?

Je passais mon bras sous celui du beau Finan et l’amenait à se retourner pour faire quelques pas en direction opposés des jeunes garçons.  Si Alvaro claquait déjà des genoux de trouille, restait à savoir si Guillermo allait tomber dans le panneau lui aussi et abdiquer. Je l’espérais… Ce serait triste qu’il doive se rendre dans un orphelinat pou comprendre qu’il était bien là où il était !

@ Billy Lighter

Les gens du refuge n’avaient pas voulu nous aider alors Betty voulait essayer d’appeler son pigeon... Je levai un sourcil assez surpris que Betty puisse appelle un pigeon sur commande... C’était pas vraiment commun, ça.

-C’est vrai? Tu peux faire ça ?

Elle tenta le coup mais sa voix fût bien vite couverte pas des bruits d'explosion... Le ciel s’illumina alors de différentes lumières ne laissant aucun doute sur le fait que Guillermo et Alvaro n'étaient pas loin.

Alors il fallait les choper avant les flics. Je jurais ce qui ne plus pas à Betty. Betty est une mère pour nous tous, moi je vous le dis.

-Désolé.

C'est ce que je dis avant de me mettre à courir, Betty essayant de me suivre tant bien que mal.

Et je finis par trouver les deux gosses. J’haussai alors le ton. Betty, essoufflée, me dit d’y aller tout doux mais j'étais en colère.

Et si Alvaro semblait prêt à s'excuser sur le champ, Guillermo, lui, essaya de s'attirer les faveurs de Betty en me faisant passer pour un homme capable de frapper sur des gamins... Et il disait qu'il avait peur de moi, en plus! Lui? Avoir peur de moi? Si je savais quelque chose de Guillermo, c'est qu'il n'avait peur de rien. C'était ça qui était dangereux avec lui. Il prenait beaucoup de risques parce qu'il n'avait pas peur.

Mais Betty ne se laissa pas avoir par son petit jeu. Elle souligna la chance qu'il avait et ce qui avait failli se passer, ce soir, si les flics les avaient trouvés avant moi. Je devais avouer que, là, elle me sauvait un peu la mise et je lui envoyais un regard reconnaissant.

Mais elle ne s'arrêtait pas là alors que Guillermo semblait contrarié par le fait que son petit manège n'avait pas fonctionné.

Betty passa son bras sous le mien et m'emmena donnant la liste aux deux garçons des gens sur qui ils risquaient de tomber. Je souris alors qu'on tournait le dos aux petits.

-T’as raison Betty. Ils comprendront sûrement mieux quand ils seront à l’orphelinat. Et ouais, je crois que Médor fait toujours ça.

On avait à peine avancé qu’Alvaro s’écria:

-Non, attendez... Je viens avec vous... Je suis désolé... C’est Guillermo qui m'a dit que ça serait drôle de faire ça... J'aurais pas dû le suivre.

Il courut vers nous et me pris la main. Je baissais mon regard vers lui. Il avait les larmes aux yeux.

-Je le ferais plus.... Me laisse pas ici, Finan... Je veux pas que Médor me trouve...

Ok, il avait plus peur de se faire arracher les dents que de finir à l'orphelinat mais c'était déjà ça de gagné.

-D’accord. Je veux bien te ramener...

Mais demain, il bossera même si c’était congé pour lui. Le congé il se l’est pris ce soir.

Guillermo prit plus de temps... Mais il finit, lui aussi, par courir vers nous. Il prit la main de Betty.

-Ok. Pardon.

C'est ce qu'il marmonna de son air contrarié.

Je tournai mon regard vers lui.

-J’ai pas entendu.

Il pencha la tête sur le côté.... Qu'est-ce que je pouvais détester quand il faisait ça.

-Pardon, Finan...

Il venait de leur dire un peu plus fort et avec un air, maintenant, impassible. Je fis la moue et ajoutai :

-Encore une fois... Mais la tête droite, cette fois.

Il fronça les sourcils remit sa tête droite.

-Pardon, Finan. Je ne le ferais plus.

J'hochai de la tête.

-C’est bon pour une fois. Je vous ramène à la maison, tous les deux.

Je fixai Betty et lui souris.

-Tu viens avec nous Betty? Il reste du gâteau d’Isabel chez les Pequeñas Manos. On pourra se partager le reste.

Elle m’avait bien aidé... Je lui devais bien ça.

@ Billy Lighter

J’offris mon plus beau sourire à peine jaunit par le manque d’hygiène, à Finan en hochant vigoureusement de la tête. Je savais appeler mes pigeons pour qu’ils viennent à moi, un en particulier, Hector. Il était mon pigeon le plus dodu et le plus rapide ce qui est étonnant puisque moi je suis dodue et loin d’être rapide.

Je n’eu cependant pas le temps de lui faire preuve de mes prouesses puisque des feux illuminés dans le ciel, pas si loin de nous, nous firent comprendre que nos petits garnements préférés étaient tout près. Je suivis Finan au pas de course, trimbalant ma graisse et mon souffle court qui me donnait l’impression d’avaler du sable.

Ils étaient bien là !

Guillermo et Alvaro sursautèrent quand Finan les interpella et si Alvaro lui voulu rapidement se repentir, Guillermo lui emprunta un tout autre chemin, et je n’appréciais pas ça du tout ! Finan, je le connais bien, sans le connaitre. En tous les cas, je le connais assez pour savoir que jamais il ne ferait de mal à un enfant, même si Guillermo avait bien besoin de quelques coups de pieds au cul !

Je sais parfois être fine stratège, oh oui ! Et je le montrais en déballant une histoire du vieux Medor et en disant que de toute façon, comme Bebeth et son mari veulent leur mettra la main dessus pour les envoyer à l’orphelinat, c’était peut-être mieux que nous ne perdions plus notre temps avec eux. J’invitais donc Finan à venir avec moi en leur faisant dos et en marchant quelques pas. Je dû me retenir de rire parce que Louise faisait un décompte et tomba pile dessus.

Alvaro nous interpella, presque en supplication.

- Oh ! Pauvre petit minet de ruelle !

Il nous avait rejoint et prit la main de Finan. C’était touchant au point que je m’en essuyais une grosse larme sur ma grosse joue avec mon gros doigt.

- C’est pas si pire de se faire arracher les dents par Médor ! Il l’a fait quelques fois à Louise et elle se porte bien, tu vois ?

Elle avait bien hurlé sa vie mais après avoir perdu connaissance, elle n’avait plus rien sentit.
Restait Guillermo, plus réticent, mais en ne lui accordant pas d’attention, ça semble suffire pour qu’il se décide et s’amène mais fallait pas compter sur des excuses, pas de vraies excuses sincères, je veux dire. Mais bon, pouvions-nous vraiment espérer plus du jeune garçon ?

Je ne m’en occupais pas, valait mieux laisser Finan gérer la situation de toute manière j’avais déjà assez fait, je pense. Je pouvais rentrer chez moi, dans le parc et faire un petit feu, ce serait une belle fin de soirée. Finan avait cependant une bien meilleure idée pour moi !

- Oh oui ? Du bon gâteau ?

Louise sautait sur place, heureuse comme pas possible et mon ventre se mit a gourmander bien fort et je baissais les yeux un peu gêné parce que je m’étais tout de même envoyé derrière la cravate un festin de nuggets, un peu plus tôt dans la journée.

- Oh oui Louise et moi nous aimerions bien du gâteau et, je pourrais en ramener pour mes pigeons, une toute petite part ?

Je ne devais pas oublier mes amis, les volatiles ! Après tout, tous les animaux du monde son nos amis…

@ Billy Lighter