Pas de refuge ce soir. Pas de deale ce soir. Cette soirée allait être à nous deux. Rien qu’à nous deux. D’habitude, nos soirées étaient bien différentes. Nell s’en allait au refuge pendant que je faisais ce que je faisais le mieux à l’abri de son regard. Je revenais, ensuite, la rechercher avant de la ramener chez elle. Enfin, au début, je la ramenais chez elle avant que je ne réussisse à suffisamment la séduire que pour la ramener chez moi.

Ça avait pris un peu le temps mais à force d’être une version édulcorée de moi-même et à force de mettre en avant mon envie de changer, j’avais réussi à séduire Nell et à la faire mienne. A vrai dire, Nell n’était pas le genre de fille à être séduite par des cadeaux mais elle l’était par des bons sentiments. Ainsi, j’avais montré que Ward Fleming pouvait être autre chose que ce que la légende disait sur moi. Avec Nell, je n’étais pas violent. Je retenais mes ardeurs pour ça. Et ça fonctionnais assez bien.

Il faut dire que ce genre de façon de faire avait fonctionné avec des filles comme Daisy, par exemple. Daisy qui, maintenant, ce faisait un plaisir de me fuir.

Mais je me fichais bien de Daisy. Je me fichais bien, aussi, d’A.J.. Il n’y avait plus que Nell qui comptait. Elle et rien d’autre. Nell a qui j’avais raconté mon enfance difficile. Nell qui, de ce fait, croyait pouvoir faire de moi un homme meilleur.

Y arrivera-t-elle ? Je me le demandais. En attendant, me laissais aller dans cette relation qui, jusqu’ici me satisfaisait largement.

On venait de finir de manger et Nell s’était mise à faire la vaisselle. Je vins par derrière elle passant mes bras autour de sa taille avant de poser un baiser dans son cou.

-Tu veux sortir ce soir ? Un cinéma ou un bar ?

J’avais envie de sortir. Mais j’avais aussi envie d’elle. Alors je la fis, doucement, se retourner vers moi pour l’embrasser. Un baiser que je fis durer longtemps avant de descendre ma bouche dans son cou alors que ma main remontait sous ses vêtements pour caresser sa poitrine.

-On pourrait faire les deux… D’abord un film au cinéma…

Je soufflai ça à mon oreille caressant toujours sa poitrine en parlant d’une voix suave.

-Puis, un verre au bar…

Je continuais de la caresser et de parler à son oreille.

-Ensuite, on irait manger une pizza et on repassera près de St-John pour donner le reste à l’un de tes pensionnaires.

Oui, j’aimais gagner des points d’une façon aussi simple que celle-là. Je savais que St-John était la fierté et la priorité de Nell. Alors, parler de St-John me faisait marquer des points.

-Mais avant…

Je relevai son t-shirt, écartant son soutien-gorge pour embrasser sa poitrine. Je devrais attendre… Mais je n’en avais pas envie. Et je détestais me freiner moi-même.

D’une main, je vins détacher son pantalon avant d’y enfuir ma main pour la caresser.

@ Billy Lighter

Notre relation se comptait en soupire de plaisir. Ward était parvenu à faire naître chez moi des sentiments fort pour lui, je ne saurais même pas comment l’expliquer, c’est arriver et le reste n’a pas d’importance. Il est avec moi tout le contraire de tout ce que tout le monde raconte sur lui. Je pense qu’en fait, il a été victime de sa réputation bien qu’il y ait une part de vérité, une toute petite part très loin de tout ce que l’on peut croire.

Cela, bien sûr, ne faisait pas l’affaire de ma mère qui ne cessait de me dire qu’un jour, elle allait me retrouver morte, dans le fond d’une ruelle et qu’elle ne savait plus dormir depuis que j’étais avec Ward, le Ward Fleming qu’elle refuse de connaitre, ne serait-ce que pour se faire sa propre idée. N’tait-ce pas ce qu’elle m’avait appris ? Ce qu’elle m’avait toujours dit de faire ?

Elle me décevait sur ce coup…

Je ne lui en voulais pas, mais j’étais vraiment déçue.

Ward n’avait donc jamais franchi le seuil de ma porte, même s’il me raccompagnait chez moi presque tous les soirs, jusqu’à ce que j’accepte d’aller chez lui et d’y passer la nuit. Ma mère n’aurait pas le courage de venir m’y chercher bien que je ne serais pas surprise de la voir débarquer avec des amis bien bâtis. Non… elle n’irait jamais jusqu’à user de violence pour parvenir à ses fins.  

Ma mère et moi n’étions pas comme ça.

Et Ward non plus !

J’avais rempli l’évier d’eau chaude savonneuse et y plongeais la vaisselle de notre repas, puis je cherchais l’éponge pour tout nettoyer mais Ward me stoppa en m’enlaçant par derrière. Il avait toujours envers moi des attentions tendres et délicates comme celle-là et j’adorais ça plus que tout le reste.

- Ce serait bien de sortir, oui.

Je fermais les yeux pour mieux savourer les baisers de Ward dans mon cou et je soupirais avant de m’en mordre la lèvre inférieure et de sourire, ensuite. Il me fit me retourner pour me caresser sous mon haut, ma peau en frémissait d’excitation sous ses paumes.

- Un film… puis un verre… soupirais-je…

Je vins pendre son visage entre mes mains pour l’embrasser mais il continuait de me murmurer à l’oreille a un point tel que j’en avais même les genoux qui flanchaient.

Il avait le parfait programme pour la soirée parfaite.

Et il avait aussi une autre idée dans tête et, si elle semblait le travailler vraiment beaucoup, je n’en avais pas très envie, du moins pas tout de suite. Je stoppais ses caresses quand il ouvrit mon pantalon.

- Tu pourrais regarder dans le journal quels sont les films au cinéma en ce moment pendant que je termine la vaisselle. En y allant tôt, nous pourront voir la première représentation et avoir plus de temps pour aller danser après, qu’est-ce que tu en penses ?

En vérité, j’étais moins porté sur le sexe que l’était Ward. Si je le laissais faire, nous ne ferions que ça et, même si faire l’amour avec lui était très agréable, je voulais explorer d’autres activités à faire ensemble. Il fallait aussi dire que nous n’avions pas toujours la même conception du sexe tendre et cela me faisait ralentir la cadence quand nous l’avions déjà fait dans la journée.

- Il y a je pense Casanova ? C’est quoi en fait ton genre de film ?

Poser la question était y répondre… j’allais parier sur un slasher bien sanglant ou un truc dans le genre… tout ce qui ne m’attirait pas du tout !

De l’interrompre n’avait certainement pas fait son affaire et je préférais replacer mes vêtements et me retourner face à mon évier pour reprendre la vaisselle que je n’avais même pas commencé à nettoyer plutôt que de le regarder prendre le journal pour trouver l’horaire du cinéma.

- Nous pourrions aussi rester ici et se faire un Monopoly, ça te dirais ?

@ Billy Lighter

J'avais envie de sortir. De m'exposer dehors avec Nell. D'être avec elle et rien d'autres. Et alors que je posai des baisers dans son cou, je lui proposai mon idée de sortir.

Elle y adhéra.

Je lui soufflai alors, à l'oreille, mon programme. Il y avait dedans de quoi satisfaire Nell autant que moi. Elle aimait les sorties et n'était pas le genre de fille à ne pas savoir s'amuser.

Elle répétait mes mots dans un soupire avant de prendre mon visage entre se main pour m'embrasser. Mais j'en voulais plus. Avant de partir, j’avais envie d'elle et commençai à la caresser sous ses vêtements jusqu'à descendre ma main pour ouvrir son pantalon

Mais elle me stoppa... Je la fixai penchant légèrement la tête sur le côté alors qu’elle me disait que je pourrais regarder dans le journal les films à regarder pendant quelle achevait la vaisselle. Ce qui signifiait, en d'autres termes, qu'elle ne voulait pas faire l'amour maintenant...

Je la laissai se retourner.

-Y aller tôt. Oui.

Elle pouvait sentir dans ma voix que je n'avais pas été satisfait de m’être fait repousser. Il faut dire que, de temps à autre, Nell cherchait à calmer mes ardeurs.

Je me reculais cherchant le journal que je trouvai sur un meuble, non loin de la table alors que Nell citait Casanova avant de me demander ce que j'aimais. Je répondis d'une voix sérieuse.

-Les films romantiques.

Je rigolai avant de reprendre mon sérieux.

-Non. Je deconne. J'aime les films d’horreur.

Mais je doutais que ça soit le cas de Nell. Je me mis à regarder le journal alors que Nell disait qu'on pourrait rester ici et se faire un Monopoly. Je relevai la tête vers Nell qui me tournait le dos parce qu'elle s’était remise à la vaisselle.

Elle était sérieuse ? Un Monopoly?

-Je n'aurais pas réussi à trouver une idée plus ennuyeuse.

Je détestais les jeux de société. Particulièrement le Monopoly. Le Monopoly, c’était un jeu pour les gens comme Reed.

-Non. On ira voir Casanova et puis on ira au bar. C'est mieux. Et on ira tôt. Après la vaisselle.

Mes réponse était sans émotion, de mon ton neutre depuis qu'elle m'avait repoussé.

-On pourrait inviter ta mère. Tu crois qu’elle voudra venir ?

Je dis ça en affichant un sourire en coin.

-Non. Elle me déteste, ta mère…

C’était vrai. Je n’avais jamais pu mettre les pieds chez Nell parce que sa mère ne voulait pas me voir.

Je pris alors un essuie pour aider Nell à faire la vaisselle histoire d’aller plus vite. J’esquissai un petit sourire.

-Si j’essuie, on sera plus vite au cinéma. Sauf si tu préfères vraiment le Monopoly. Mais dans ce cas, celui qui gagne choisi de ce qu’on fera la nuit. Tu veux qu’on fasse ça ?

Je doutais qu’elle le veuille alors ça voudra dire qu’on ira au cinéma.

@ Billy Lighter

Ward avait des ardeurs difficiles à freiner. Je savais déjà que si je le laissais aller trop loin, il ne ferait pas facilement volteface alors je poussais ses mains pour qu’il lâche l’attache de mon pantalon et lui proposais plutôt de regarder dans le journal les choix de films qui s’offraient à nous ce soir. J’étais presque certaine que Casablanca était à l’affiche mais je ne savais plus depuis combien de temps, il avait donc peut-être été retiré.

Nous n’étions pas encore allés au cinéma ensemble, ce serait une occasion de découvrir quel genre de film il aimait bien que j’eue ma petite idée sur le sujet. Je ne le regardais pas mais j’entendis à son ton qu’il y avait une pointe de sarcasme quand il affirma aimer les films romantiques. De toute évidence, il n’avait pas apprécié de se faire repousser et il avait décidé de me faire sentir mal pour ça.

- Bien sûr… Il y a de très bons films romantiques comme je suis certaine qu’il doit y avoir d’excellents films de peur…

Je voulais lui montrer qu’une opinion divergente se discutait, ne servait pas obligatoirement de tremplin pour une dispute ou ne méritait pas obligatoirement d’être ridiculiser.  Je cru donc que de trouver un film qui plairait à tous les deux n’allait pas être une mince affaire alors je proposais de rester à la maison pour faire un Monopoly. Là encore, il enfonça ma proposition par une dose d’ironie injustifié.

Je jetais l’éponge, dans tous les sens du terme.

- Bien ! Alors propose quelque chose toi, si tu as autant de goût !

Il abdiqua pour Casablanca, à ma plus grande surprise. Peut-être que quand je levais légèrement le ton et que j’adoptais la même attitude que lui, il comprenait qu’il avait dépasser les bornes et qu’il devait changer de tactique ?

Pour dire honnêtement, je commençais à en douter.

- Ward… t’es sérieux ?

Je secourais la tête, déçue et légèrement amère.

- Elle ne te déteste pas… Elle ne connait de toi que ce que les gens racontent. Il y a assez pour effrayer une mère…

Je pris un linge propre et sec et commençais à essuyer les verres et Ward s’approcha de moi, prit lui aussi un torchon et fit briller les ustensiles.

- Je préfère le cinéma.  On fera un Monopoly un autre jour, sauf si tu trouve ça toujours aussi ennuyeux.

Je prenais mon temps pour essuyer la vaisselle, il m’avait un peu coupé de mon entrain avec ses remarques inutiles.

- Faut quand même que je prenne une douche, au minimum que je me change. Tu me donne un petit quart d’heure ?

Aller me rafraichir sous la douche me remettrait de bonne humeur. Je plaçais mon linge à vaisselle sir l’épaule de Ward et me dirigeais vers la salle de bain après être aller fouiller dans mon sac placé dans la chambre de Ward pour sortir des vêtements propres. J’avais dormi ici plusieurs nuits d’affilées, assez pour faire mon sac ce qui m’évitais de faire des allers-retours chez moi pour une brosse à cheveux ou un pantalon propre.

Je fis ça le plus rapidement possible, une douche éclair, pour ne pas que l’idée de me rejoindre lui traverse l’esprit. Quoi qu’elle dût lui avoir traversé l’esprit mais entre le temps qu’elle passe entre les deux hémisphères et qu’il passe de la pensée à l’action, j’étais déjà entrain de m’habille et de m’attacher les cheveux que j’avais soigneusement évité de passer sous le jet.

- Je suis prête! dis-je en sortant de la salle de bain.

Mais une fois sur le trottoir, et avant même que nous ayons traversée la rue pour rejoindre sa voiture garée de l’autre côté, nous pouvions voir que nous n’irions pas très loin ce soir, du moins, pas avec sa voiture.

- Enculé ?!? Qui a pu peindre ça sur ta voiture ?

Encore, c’était que de la peinture… mais le pare-brise éclaté avec un bâton de baseball lui, c’était un petit peu violent !

@ Billy Lighter

De très bons films romantiques… J’en doutais sincèrement. Il n’y avait pas un seul film romantique qui n’était pas mièvre. Alors, à la réflexion de Nell, j’haussai des épaules gardant mes yeux rivés sur le journal. J’étais quasi certain qu’elle n’aimerait aucun film d’horreur tout comme je n’aimerais aucun film romantique.

Et comme si elle voyant d’avance qu’on arrivera jamais à un conscensus, Nell dit qu’on devrait simplement rester ici à jouer au Monopoly, idée que je trouvais totalement ennuyeuse et je ne lui cachai pas. Elle s’exaspéra alors répliquant que je me devais de proposer quelque chose. Je lui avais déjà proposé le film et j’avais même proposé autre chose avant mais elle m’avait repoussé…

Je décidai d’arrêter-là le possible début de dispute. Il le fallait. Je ne voulais pas perdre ce que j’avais mis du temps à gagner. Même si je détestais quand Nell me repoussait comme elle venait de le faire.

Donc, on ira voir Casablanca.

Mais je ne pus m’empêcher de faire une réflexion sur sa mère ce qui me valut une expression surprise de sa part. J’haussai des épaules quand elle demanda si j’étais sérieux. Non. Je ne savais même pas pourquoi j’avais mis ça sur le tapis. Sûrement parce que la frustration parlait pour moi.

Nell disait que sa mère ne me détestait pas et je ricanai un peu.

-Et bien, elle devrait prendre ton exemple. Il ne faut jamais se fier à ce que les gens disent.

Parce que la vérité est souvent pire.

Finalement, Nell se décida pour le cinéma. On remit, donc, le Monopoly à un autre jour. Un jour qui ne viendra certainement jamais.

-Très bonne idée.

Je dis ça en essuyant la vaisselle alors que je déclarai qu’on partira une fois la vaisselle faite. On n’avait plus rien d’autre à faire ici. Nell voulait tout de même avoir le temps pour une douche. J’hochai de la tête.

-D’accord. Un quart d’heure.

Je me retins d’ajouter « pas plus ». J’étais incapable de jouer la sympathie quand j’étais frustré.

Après la vaisselle, elle fila à la douche pendant que je me servis un verre de whisky que je bus le temps qu’elle se change.

J’ai eu envie de la rejoindre… Mais je n’en eus pas forcément le temps. Elle avait été bien trop vite.

Mais assez lentement quand même pour que je me calme si bien que quand elle sortit de la douche, j’avais retrouvé un peu le sourire.

-Ok. On y va alors.

On sortit de l’immeuble mais avant même qu’on ne traverse la route pour rejoindre ma voiture, je vis que quelque chose n’allait pas.

Quelqu’un s’était acharné sur ma caisse, m’insultant au passage. Nell s’était exclamé alors que la colère montait en moi alors que, plus je m’approchai, plus je voyais que ma caisse était arrangée. En plus de la peinture, le pare-brise était foutu.

-Putain !

Je crachai ça entre mes dents. Qui avait fait ça ? Le nombre de mes ennemis était bien trop grand pour que je puisse pointer une seule personne. Je voyais mal un Los Diablos faire ça… Même pas cet enfoiré de Carlos. Ils avaient trop peur que je vienne les démolir. Non. Celui qui avait fait ça avait assez de couilles que pour me provoquer de la sorte.

-Je ne sais pas…

C’est ce que je répondis à Nell d’une voix qui trahissait ma colère.

Je regardai autour de nous.

-Quelqu’un qui m’en veut, apparemment…

Quelqu’un qui n’avait pas peur de mourir.

-Et qui, contrairement à ta mère, se fiche de ma réputation.

Alors qui ? Un nom me vint en tête, d’où mon regard autour de nous. Qui pourrait m’en vouloir et, en même temps, ne pas avoir peur de crever ? Je ne voyais qu’A.J…. Si c’était bien elle, elle allait encore venir mettre son grain de sel.

-Qui que ça soit, je te jure qu’il payera… La facture.

Et tout court. Je fixai Nell.

-Mais je pense que c’est mon ex… C’est bien son genre.

J’haussai la voix pour qu'on m'entendre assez loin.

-T’es dans le coin, hein, A.J. ?

Elle n’aurait pas raté le moment où je vois le résultat de son œuvre.

@ Billy Lighter

J’avais rapidement pris ma douche, je ne voulais pas faire attendre Ward qui était passablement plus grognon depuis que j’avais freiné ses ardeurs. Il y avait un temps pour ça, nous avions un projet de soirée, il ne fallait pas se mettre trop en retard et puis je n’en avais pas spécialement envie. J’aurais aimé qu’il puisse comprendre sans me donner l’impression que je venais de commettre une faute.

Ward est ainsi fait, la route pour le changer est encore très longue mais je ne perds pas espoir. Il ne m’avait pas fallu longtemps pour être prête alors je rejoignis Ward, j’attrapais mon sac et je le suivis à l’extérieur du building juste que dans la rue mais nous fûmes vite stoppés parce que sa voiture, stationnée de l’autre côté de la rue, avec été vandalisée.

Quelqu’un lui en voulait de toute évidence, et pas qu’un peu ! En plus de peindre un mot vulgaire sur tout le côté de sa voiture, on avait défoncé le pare-brise.

- Lâche un peu ma mère pour ce soir, tu veux !

Ça devenait usant de l’entendre toujours la ramener alors qu’il savait d’avance que rien ne serait facile pour qu’elle finisse par accepter notre relation. Elle ne m’empêchait pas de le voir, c’était déjà bien. Elle aurait pu le faire, elle avait essayé, en quelque sorte en me rappelant toutes les histoires horribles racontés sur son compte mais je lui avais répliqué qu’elle m’avait apprise à ne pas porter de jugement hâtif, de toujours prendre le temps de me faire ma propre opinion d’une personne. Ward avait droit lui aussi à ce traitement.

Et avec moi, il s’était toujours bien conduit.

Même si parfois, il était un peu impatient et… qu’il savait dire les choses pour me faire me sentir mal.

Ward était furieux et avec raison. Je ne comprendrais jamais ce genre d’action gratuite et malfaisante. La peinture dégoulinait encore, c’était donc tout frais accompli et quand Ward leva le ton pour accuser puis appeler son ex petite amie, je regardais tout autour de nous, comme si la rue était soudainement devenue un terrain hostile et que je ne m’y sentais plus en sécurité.

- Pourquoi elle aurait fait ça ? C’est son genre de faire du vandalisme ?

Je me surpris ensuite à penser que pour avoir été sa petite amie, fallait jouer dans la même ligue que lui, être forte et ne pas avoir froid aux yeux.  Un peu comme moi mais en même temps, complètement à l’opposé.

- Elle doit avoir déguerpi après s’être bien défoulé.

C’est ce que je croyais, en tous les cas, c’est ce que j’aurais fait.

Non.

Moi, en fait, jamais je n’aurais été capable de faire une telle chose mais me connaissant, si jamais ça devait arriver, je le regretterais tellement vite que je laisserais une longue lettre d’excuse avec mes coordonnées dans le bas de la page pour qu’on puisse me retrouver et que je paie les réparations.

Je pivotais d’un demi-tour parce qu’un son de talon haut qui claque sur l’asphalte et un grand rire un peu effrayant me donna froid dans le dos. Une belle et jeune femme s’avançait vers nous. Une silhouette élancée, de longs cheveux blonds, une bouche soulignée d’un rouge écarlate.  Elle était vraiment très belle mais elle ne m’inspirait rien qui vaille.

@ Billy Lighter

Ronger mon frein et attendre dans mon coin ce n’est pas mon genre.

Ward prenait son temps pour revenir en rampant, comme il le faisait toujours parce que jamais nulle part ailleurs il n’arrivait à trouver une fille comme moi et pour cause, je suis unique. Je suis son parfait complément. Je suis la seule qui sait lui donner le groove, la drive, l’adrénaline qu’il a besoin pour s’accomplir. Il a besoin de s’étourdir de temps en temps avec des petites connes, comme s’il voulait se prouver qu’il pouvait gagner le cœur d’une fille trop sage, trop douce, trop dégoûtante.

Parce que ouais, ces filles sont dégoûtantes ! Elles se croient mieux que tout le monde, mieux éduquées, plus belle et intelligentes mais leurs bonnes manières ne les aideront pas dans le vrai monde et face à des mecs comme Ward qui n’en feront qu’une bouchée quand elles s’y attendront le moins.

Parce que ce n’est pas mon genre de me morfondre et d’attendre qu’il revienne, j’ai décidé de provoquer le destin un peu et d’aller à sa rencontre. Pendant quelques jours, je l’ai suivi, je l’ai observé, de très proche, il ne s’en est jamais rendu compte, la preuve que le grand Ward Fleming n’est pas prêt à toute éventualité.

Cette fille qu’il va chercher au refuge St-John tous les soirs, qu’il tient par la taille et qu’il embrasse au creux du cou. Cette fille insignifiante et écœurante tant elle dégouline de bonnes intentions. Elle commande le plus grand forma de pizza avec des frites et ne mange qu’une part pour pouvoir offrir le reste dans la rue.

Mon erreur fut de croire qu’au bout de quelques jours, Ward se lasserait d’elle mais non, il va la chercher, encore et encore, il l’attend dans sa voiture et il l’amène acheter ses pizzas et lui ouvre la portière de la voiture quand elle va offrir à manger aux sans-abris.

Je les ai suivis et analysés.

Puis j’en ai eu assez !

Alors ce soir j’ai perdu patience et, armé d’un pot de peinture et d’un bâton de baseball, j’ai décidé de refaire une beauté au second grand amour dans la vie de Ward, le premier, c’est moi, bien évidement parce que cette fille, elle ne compte pas.

Elle n’est rien !

Et quand elle verra comment Ward gère mal ses émotions et à quel point il est impulsif et violent, elle va se sauver comme une petite gazelle effrayée.

Je savourais la réaction de Ward, on pouvait ressentir sa colère, comme s’il avait fait trembler le sol de Los Angeles. La petite gazelle s’était blottie contre le grand méchant loup, un spectacle délectable et ça me fit éclater de rire.

- Hélas, les amoureux ne sont pas seuls au monde. Oh, bébé, ta voiture !

Je passais entre eux deux, n’épargnant pas du coude la princesse au petit pois et je passais le doigt sur la peinture encore dégoulinante.

- Enculé ? On voit que c’était un geste aléatoire… Quelqu’un qui t’en voulait personnellement aurait inscrit… meurtrier mais pas enculé non toi tu ne te laisse pas enculer, tu encules les autres. Au fait, moi c’est A.J., et toi ?

J’aimais bien passer du coq à l’âne, les transitions c’est pour les nuls.

@ Billy Lighter

Ma voiture. Je détestais qu'on s'en prenne à ma voiture. Pourtant quelqu'un avait osé le faire. Quelqu'un avait osé à la fois péter le parebrise mais aussi me traiter d'enculé.

La colère montait en moi bien trop rapidement et ça plus la frustration que j’avais ressenti plus tôt, ça ne faisait vraiment pas bon ménage ce qui me fit faire une autre réflexion sur la mère de Nell. Ce qui ne plus pas à Nell qui répliqua d’arrêter. Mais ma colère était telle que je l'entendais à peine.

J'essayais de me contenir de frapper sur quelque chose. A la place, mon cerveau essayait de savoir qui avait eu l'audace de faire ça.

Et un nom me vint en-tête.

A.J.

Il n'y avait qu'elle qui pouvait faire ça. Pourquoi? Parce qu'elle cherchait toujours désespérément mon attention pour me reconquérir. Elle détestait quand je la plaquais et, à chaque fois, elle mettait tout en œuvre pour redémarrer notre relation.

Elle ne peut se passer de moi. Je lui suis indispensable et elle n'arrive pas à se mettre en-tête que, moi, je n'ai pas forcément besoin d'elle. Et j'aimais Nell.

Nell valait mieux qu’A.J..

Et je dis tout haut à Nell que c'était sûrement l'œuvre de mon ex avant d'appeler A.J. en haussant le ton parce que je savais qu’elle se cachait certainement dans un coin de rue pour voir le résultat de son œuvre.

Nell se demandait alors pourquoi elle aurait fait ça. Je répondis d'une voix qui trahissait toujours ma colère.

-Parce que elle n'a pas aimé que je rompe avec elle et que, depuis, elle m’en fait voir de toutes les couleurs. Cette fille est cinglée, Nell, et elle est tout à fait capable de ça.

Mais Nell pensait bien qu’elle avait déguerpi. J'hochai négativement de la tête.

-Non. Je suis sûr qu’elle n'aurait jamais raté de voir ma réaction.

Et A.J. n'avait pas peur de moi. Pas du tout. La violence que j’avais en moi, mes tendance pour le meurtre, elle les admirait. Je n'avais pas besoin de me lui cacher alors elle n'avait pas peur quand je me mettais en colère.

Et elle finit par sortir de sa cachette. Elle s'exclama sur ma voiture alors que je la foudroyais du regard.

Elle passa entre moi et Nell bousculant légèrement ma petite-amie. Après son passage, je ramenais Nell contre moi passant mon bras autour de sa taille.

Je savais qu’A.J. détesterait ça même si, pour l'instant, elle essaya de m'enfoncer en disant que le mot "enculé" était mal choisi. Que « meurtrier » était plus approprié pour quelqu'un qui me connaissait.

Je savais ce qu’elle essayait de faire. Elle voulait faire fuir Nell.

-Ce n'est pas aléatoire... C'est toi. Et si j'étais réellement un meurtrier, A.J., tu n'aurais jamais eu l’occasion de vandaliser cette voiture. Tu serais déjà morte.

Je serrai toujours Nell contre moi essayant de retenir ma colère au point où j'avais mal partout.

-Nell... je te présente A.J... Mon ex... Une sociopathe psychologue. Tu voulais savoir pourquoi je me méfiais des psys et bien voilà pourquoi.

Je fixai A.J..

-Tu payeras les réparations. Angelica. Et notre taxi pour aller au cinéma aussi...

J'essayais de montrer à Nell le visage que je lui avais présenté jusqu'ici.

Il fallait que je tienne mais rien que regarder ma voiture me donnais envie d’étrangler A.J..

-Et après ça, tu partiras. Et tu arrêteras de me suivre...

Ouais... Elle faisait ça tout le temps. Elle me suivait et dès que je me m’exposais avec une autre fille, elle essayait de m'enfoncer jusqu'à ce que je craque.

@ Billy Lighter

Le spectacle était à la fois désolant et lugubre. La voiture de Ward avait été bien arrangée et il suspectait son ex petite-amie d’en être la responsable. Je n’avais que très peu de détail sur sa relation avec la fille avec qui il était avant moi, ça m’était égale, je ne m’intéressais pas plus que ça au passé sauf quand il venait nous éclater comme ça en pleine figure.

Je me disais quelle devait s’être enfuie après s’être bien défoulée mais Ward ne semblait pas en être si certain. Était-elle là à nous épier tout en s’empiffrant de popcorn ? Ça serait injuste puisqu’elle venait de nous en priver, de notre sortie et de notre popcorn. Je n’allais pas faire une scène pour ça mais de sortir avec Ward, se changer les idées était la chose dont nous avions besoin en ce moment, surtout pour l’humeur de mon petit ami mais là, il était visible que c’était un échec sur toute la ligne.

Je le sentais ultra tendu, comme la corde d’un arc sur le point de décocher sa première flèche. Ça allait arriver d’un moment à l’autre et ça ne serait pas joli.

Une question demeurait.

Pourquoi cette fille avait fait une telle chose ?

Parce qu’elle n’avait pas toléré leur rupture, c’était l’explication qu’avait Ward. Je ne pouvais que le croire sur parole, je ne connaissais pas cette fille seulement, nous n’avions aucune preuve qu’elle était bien la responsable. Même sa soudaine présence ne nous permettait pas de le prouver.

Elle s’avança vers nous d’un pas nonchalant, ses talons claquant sur l’asphalte et passa entre nous deux. Je me frottais le bras, parce qu’elle m’avait frappé avec son coude au passage, c’était certainement pas intentionnel. Puis, elle s’approcha de la voiture et commenta le gâchis.

- Meurtrier ?!

Elle y allait un peu fort !  

La grande blonde au visage angélique se présenta à moi après un court monologue, j’en fut déstabilisé ce qui me fit trébucher dans mon propre prénom.

- Ele… Eleanor.

Et Ward s’empressa de faire les présentations et un bref schéma du curriculum de son ex. De toute évidence, les anciens amants n’étaient pas en bon terme. Je n’aimais pas du tout la tension qui s’était installée. La jeune femme afficha une moue toute triste avant de se fendre d’un rire effrayant et à l’ordre de Ward, elle répondit tout simplement non.

- Ward, laisse tomber, on va rentrer appeler un taxi ou… peu importe…

Je n’avais pas envie d’assister à l’escalade entre Ward et Angelica. Je ne voulais pas découvrir une facette de Ward que je sentais sur le point de se révéler. Je ne voulais pas non plus que la jeune femme donne un sens aux rumeurs circulant sur Ward et qu’il avait prit soin de démentir à mes yeux.

@ Billy Lighter

Après avoir observé la scène pendant un certain temps et de m’être délecté de la réaction de Ward, je décidais de me pointer le bout du nez puisqu’il m’appelait. Cela aurait été très impoli de le faire attendre, non ?

Je me sens comme une reine qui traverse sa cour et dont les sujets en sont complètement sans voix et qu’ils n’ont d’autres choix que de s’incliner. Je n’ai pas peur de les bousculer au passage, Ward n’osera pas perdre la face devant sa nouvelle petite poupée, non pas tant qu’il n’aura d’autre choix, pas tant que je ne l’aurai pas poussé réellement à bout. C’est ce qui est excitant, je sais que je le tiens par les couilles, du moins, encore pendant un petit moment et je compte bien m’amuser le temps que ça dure.

Je viens me placer à côté du chef d’œuvre et m’insurge devant autant d’ignorance ! Quelqu’un qui le connait n’aurait jamais inscrit enculé sur sa voiture ! Je le sais, il le sait et maintenant, la poupée de chiffon le sait.

- Moi ?

Je prends un air faussement offusqué et je lève mes mains en les tournant face à moi puis face à eux à quelques reprises pour leur montrer que mes mains sont propres, propres, propres.

- Je n’ai pas de sang sur les mains, moi…pardon, de peinture !

Ward fit les présentations en m’accordant beaucoup d’honneur, c’était touchant.

- C’est un réelle plaisir de rencontrer la prochaine victime de Ward. Tu es mignonne comme un cœur et fort probablement beaucoup trop naïve.

Je roulais des yeux avant de camoufler un bâillement avec ma main puis je m’appuyais à la voiture de Ward, croisant mes bras sur ma poitrine et je l’écoutais m’ordonner de payer les dégâts, de leur payer le taxi puis enfin, de cesser de le suivre.  Je levais un doigt à chacun de ses énoncés et le dernier que je levais, le majeur, je le tendis en sa direction.

- Tu portes des accusations sans avoir de preuves, bébé. Je ne paierai pas pour quelque chose que je n’ai pas fait. Mais nous pouvons appeler la police et discuter avec eux de ce malheureux épisode de vandalisme, tu savais que c’était monnaie courante ces derniers temps dans l’Eastside ?

Des belles voitures comme celle de mon ex, ça attisait forcément a jalousie, n’importe qui aurait pu décidé de la lui défoncer pour exprimé son mécontentement… à moins que…

- Soyons sérieux un instant… pourquoi aurais-je décidé de saccager la voiture du mec que j’ai largué pour un autre ? David et moi sommes parfaitement heureux.  Nell a peut-être un ex petit ami jaloux qui a décidé de se faire vengeance.

Je venais d’ajouter une buche dans son foyer. Ward allait chercher qui était David, il allait passer la journée de demain à essayer de trouver avec qui je couchais maintenant, c’était une histoire redondante datant du début de notre relation.

- Quoi qu’il en soit, bébé, je ne te suivais pas, malgré ce que tu peux penser. J’étais bel et bien en direction de chez toi, je voulais récupérer un livre que j’ai oublié et… quel hasard, je suis arrivé au bon moment, on dirait bien !

@ Billy Lighter

Je savais à quoi jouait A.J. parce que c'était chaque fois la même histoire. Son but était que je me révèle complètement à Nell et elle savait que toucher à ma voiture était très certainement le meilleur moyen de me faire péter les plombs.

Mais je résistais alors que Nell bloqua sur le mot « meurtrier ». Je me défendais d'en être un. Même si la vérité était tout autre mais Nell ne devait pas encore connaître cette facette de moi. C’était beaucoup trop tôt

A.J. disait ne pas être coupable du vandalisme de ma voiture montrant ses mains propre comme preuve. Je la foudroyais du regard ayant de plus en plus de mal à me retenir de la plaquer contre le mur alors qu'elle ne cessait de faire des sous-entendus.

-Te connaissant tu as été assez maligne pour ne pas t'en foutre sur les mains.

Je fis alors les présentations. Nell donna son nom mais trébucha un peu dans ses mots, preuve que la situation la déstabilisait.

A.J. la déstabilisait alors même que je n'avais pas réussi à déstabiliser Nell le jour de notre rencontre.

Cet état de fait augmenta ma propre colère que j’avais vraiment du mal à contenir.

A.J. fit une réflexion disant que Nell était naïve en plus d'être probablement ma prochaine victime.

-Ne l’écoute pas Nell, elle utilise ma réputation pour te faire peur.

Pour cause, je ne tuerais jamais Nell. J’aimais Nell.

Et A.J. allait payer les dégâts et le taxi.

Mais elle refusa me faisant un doigt d’honneur alors que tout ce que Nell voulait c’était qu'on laisse tomber.

-Non.

C’est ce que je dis à Nell. Non, je n’allais pas laisser A.J. s'en tirer à si bon compte.

Elle ne voulait pas payer pour un crime qu’elle n'avait pas commis et je la foudroyais du regard quand elle disait qu'on pourrait appeler la police pour qu'ils règlent ça. Je suis Ward Fleming... La police s'en fichera complètement que ma voiture est vandalisée… Ils diront que c’est bien fait.

-Je déteste perdre mon temps avec les flics... Je sais que c'est toi, je n'ai pas besoin d'une enquête.

Ma voix était teintée d'une colère de moins en moins contenue et ce fût pire quand A.J. parla de David.

Qui est David ?

Je tiquai.

-C’est moi qui t'ai plaquée parce que tu étais folle. Certainement que David s'en rendra compte aussi.

Même si je le hais déjà. Comme chaque fois que A.J. se fait quelqu’un qu’on soit ensemble ou non. Ce quelqu’un finissait toujours par payer.

Il fait que je sache qui c'est !

Je serrai Nell contre moi alors que j'étais tendu.

A.J. conclut en disant qu'elle était ici parce qu'elle venait chez moi

J’affichai un sourire mauvais.

-Tiens quelle coïncidence. Et tu n'as rien vu? La peinture est fraîche, pourtant... Tu aurais dû au moins voir quelqu’un partir…

Qui est David?

Cette question tournait en boucle dans ma tête…

Je savais que je devais ignorer AJ... Je le savais. Je savais que c’était le meilleur moyen de gagner la partie mais je n'y arriverais pas. Ma rage contenue devenait de plus en plus incontrôlable.

-Si tu n'es pas coupable alors, vas t'en, A.J.. Va retrouver ton David et fout moi la paix. Je n'ai plus aucun livre à toi chez-moi. Pour autant que tu saches lire…

Elle savait lire. A.J. était intelligente. Redoutablement intelligente.

-Je t’enverrai quand même la facture.

Oui parce qu’il ne fallait pas déconner, non plus. Je n’allais pas payer pour ça.

Mais qui est David ?

La question était bien trop envahissante. Du coup, avant qu’on ne fasse volte-face avant Nell, je fixai A.J..

-Au fait, c’est qui ce David ? Ce n’est pas un Los Diablos, cette fois… Tu ne fais plus dans les Los Diablos ?

Elle s’était fait Carlos avant qu’on ne soit ensemble… Mais aussi Finan Quinn il y a deux ans d’ici. Je l’avais fait morflé celui-là quand j’ai appris qu’il s’était fait A.J.. Très morflé.

@ Billy Lighter

Ward m’accusait injustement ! Il n’avait aucune preuve que je puisse être la coupable et je le lui affirmais en montrant mes mains toutes propres. Seulement, et comme il le disait mais je n’allais pas le lui confirmer, j’avais été assez maligne pour ne pas m’en foutre partout, surtout que j’avais porté des gants.

Mon ex et futur non-ex, parce que oui je savais très bien que dès qu’il aurait terminé de s’amuser avec la petite El…Elle…Eleanore il allait me revenir. Il n’était pas du genre à s’enticher trop longtemps des petites poupées de porcelaines comme celle-là. Il allait bien vite se lasser, avoir besoin de nourrir ses instincts bas instincts sexuels et violents et alors là, il reviendrait presque en rampant jusque chez moi et nous ferions l’amour pendant des heures, un véritable bain de sang.

- Réputation dont tu as prit grand soin de façonner le plus possible à ton image, dois-je le préciser ?

La petite Eleanor semblait mal encaisser la situation, c’est ce qui arrive quand on refuse de voir la réalité, elle devra pourtant y faire face tôt ou tard et vu comment les veines du cou de Ward commençaient à ce tendre, je pouvais prétendre que ce serait plus tôt que tard…

Il m’intimait de payer ses réparations, de leur payer le taxi pour leur soirée en amoureux et, la cerise sur le gâteau, cesser de les suivre. Je ponctuais ses demandes d’un doigt d’honneur, il voulait qu’en plus que je change de ville, peut-être ? Non, bien sûr que non. Il ne saurait tolérer que je m’éloigne réellement.

Je lui appartiens, bien plus qu’Eleanor ne le sera jamais.

C’était le bon moment pour lui jouer davantage dans la tête.  Je proposais qu’on appel les flics pour qu’ils fassent le constat de l’évènement et que nous puissions débattre tous les deux de notre version, bien évidemment, il n’avait pas envie de voir les flics débarquer. Sa petite amie, cela dit, sembla être plutôt en accord avec moi et je la pointais de l’index pour montrer à Ward que si la belle et douce Eleanor le disait, alors c’était la chose à faire !

- Bien évidement, si tu as des choses à cacher au flics, vaut peut-être mieux ne pas les faire venir ici. Tu caches toujours ta came dans le coffre arrière avec le pneu de secours ?

Le véritable clou fu enfoncé quand je parlais de David, mon nouveau petit copain avec qui je filais le parfait bonheur.  Ward tiqua immédiatement, je le vis passer dans son regard et dans sa tête, il répertoriait déjà tous les David qu’il pouvait connaitre. Le cerveau allait rapidement lui surchauffer à ce rythme.

- On mise sur qui d’Eleanor ou David ouvrira les yeux en premier ?

Il n’avait plus de cou, l’homme très en colère était là ce n’était qu’une question de seconde avant qu’il ne bondisse vers moi pour me plaquer au sol ou contre un mur et qu’il me frappe avec toute sa fureur avant de s’arrêter et de me faire l’amour comme une bête.

- Une coïncidence et rien de plus. Comme je te l’ai mentionné, j’étais en direction d’ici, le méfait venait probablement d’être accompli. Oh bébé, je suis si navrée de ne pouvoir t’aider à identifier le coupable.

La pauvre Eleanor qui ne savait plus où se mettre, coincé dans une histoire beaucoup trop intense pour son petite cœur fragile. Ward la tenait contre elle comme pour la protéger, le seul problème, c’est que c’est de lui dont il devait la protéger.

- Si tu tiens à ce point que je paie… alors…. Je n’ai pas d’autre choix…

Je me redressais de sa voiture contre laquelle j’étais appuyée puis je la contournais et tirais sur le bâton de baseball que j’avais laissé… pardon qui avait été laissé au travers du parebrise défoncé et je frappais sur le rétroviseur côté passager puis je jetais le bâton au sol.

- Voilà ! Je te dois maintenant un miroir de côté.

Eleanor sembla sur le point de fuir… ou de perdre connaissance… ou bien c’était parce qu’elle était toujours accrochée à Ward qui bouillait de rage et qu’elle le sentait sur le point d’exploser mais quoi qu’il en soit, la pauvre transpirait de peur, je pouvais le sentir d’ici.

J’esquissais un large sourire.

Ward n’avait pas perdu totalement la carte avec le miroir de sa voiture que je venais d’éclater devant lui. Il voulait savoir qui était David.

- Tu le connais, bébé. C’est même toi qui me l’as présenté, un soir. Réfléchi bien… David… Ramirez…  Nous l’avions croisé un soir dans une ruelle… Si je me souviens bien, ce soir-là, je t’ai recousu le front avec du fil a pêche. Tu sais coudre, Eleanor ? Ça va t’être utile, avec un petit ami comme Ward…ça et extraire des balles du bide !

La petite Eleanor recula. Assez pour aller contre le mur de l’immeuble.

- Oh, non ! Bébé, ta petite amie a la trouille, je pense !

@ Billy Lighter

Pour l’instant, je me contenais. J’essayais de démolir les arguments d’A.J. à coup de paroles. Mais la colère montait en moi. Je la sentais. Elle m’envahissait sans que je puisse rien faire contre.

A.J. parla de ma réputation disant que j’avais bien pris soin de la façonner à mon imagine. Oui et non… Nell m’avait fait part de certaines rumeurs qui tournaient sur moi et elles étaient totalement fausses.

-Ma réputation est largement exagérée. Si j’étais réellement comme le dit ma réputation, tu serais censée être morte parce que j’aurais revendu ton rein au marché noir.

Si j’avais réellement fait ça, elle n’aurait pas démoli ma voiture et je ne serais pas dans une position dans laquelle elle a bien trop l’habitude de me mettre.

J’aurais dû la tuer et vendre son rein !

Il fallait que cette conversation cesse ! Alors, j’intimai A.J. de payer les réparations, de payer le taxi et de nous foutre la paix. Elle refusa m’offrant un doigt d’honneur.

A.J. proposa les flics… Et Nell était d’accord. Moi, je savais très bien que c’était inutile. Et je n’avais aucune envie de voir débarquer les flics. Aucune.

Et évidemment, A.J. en profita pour parler de la came. Je penchai légèrement la tête sur le côté mais ne dit rien. Il valait mieux ne rien dire.

Et, ensuite, elle parla de David…

Qui était David ?

Je n’arrivais plus à me défaire de cette question alors que ma colère devenait de plus en plus difficile à contenir. Et je répliquai… Mais A.J. répliquait toujours en retour se demandant qui, de David ou Nell, allait ouvrir les yeux en premier.

Je ne voyais pas que Nell était de plus en plus effrayée. Mon attention était entièrement sur A.J.

-J’aime Nell et Nell m’aime ! Je ne suis pas comme toi A.J…

C’est ce que je dis entre mes dents serrées par la colère. Je n’étais pas comme elle. J’étais mieux. J’étais autre chose.

Et A.J. contesta, à nouveau, avoir esquinté ma voiture. Elle disait être là pour tout autre chose. Elle s’excusait de ne pas pouvoir m’aider à identifier le coupable.

-C’est toi le coupable.

Je n’en démordais pas. Je savais que c’était elle. Ça ne pouvait être personne d’autre.

Qui est David ?

Puis… Puis A.J. enfonça encore plus le clou… Elle prit la batte de baseball et démoli mon rétroviseur de côté. Elle déclara, ensuite, fière, qu’elle me devait maintenant un rétroviseur.

J’avais tiqué… Elle était en train de me foutre à bout. Complètement à bout.

Et j’étais tellement concentré sur ma propre colère que je ne voyais pas Nell se décomposer et commencer à mourir de peur. Elle crevait de trouille d’A.J… Et si j’avais vraiment prêt attention à ça, j’aurais peut-être pu tenir.

Mais je n’arrivais pas à prêter attention à elle… Je ne pensais qu’à A.J. qui savourait son petit jeu et à David…

David… Que je demandais qui il était. Je ne pouvais pas m’empêcher.

Et elle répondit…

David Ramirez… Le South Panthers.

Elle me rappela habilement le jour où on s’était mis sur la gueule avec David. Il m’avait ouvert le front. Moi, je lui avais explosé la figure.

Et elle en rajouta pour faire peur à Eleanor qui recula vers le mur se dérobant à mon étreinte.

Mais je n’y arrivais plus… Je n’arrivais pas à me retourner vers Nell pour la rassurer… Tout ce que je pensais c’était à cet enfoiré de Ramirez à qui j’allais exploser la figure et A.J. qui avait, encore une fois, dépassé les bornes.

Mon corps se détendit tout d’un coup… Mon cerveau venait de prendre une décision et c’est d’un geste à la fois violent et rapide que je plaquais A.J. contre le mur ma main sur sa gorge.

-Tu la ferme, A.J., c’est compris ?!

Je n’haussai pas le ton, je parlais de ma voix calme mais teintée d’une colère sans borne. Je serrai fort son cou. J’avais tellement contenu ma colère que je n’arrivais pas à me contenir et que ma poigne sur son cou était très forte.

-Pourquoi tu fais ça, hein ?

Pas sûr qu’elle pouvait encore répondre. Je serrai. Je serrai très fort. Et je n’arrivais pas à arrêter. Elle avait dépassé les bornes.

@ Billy Lighter

Mon pauvre ex n’avait jamais vraiment eu l’avantage sur moi dans les joutes verbales, j’étais plus forte que lui a ce jeu là alors que lui, sa force, résidait principalement dans ses muscles et dans son pantalon.

- Oh, cette rumeur ! Elle parle de ton premier flingue et par association, ta première petite amie. Je ne suis pas ta première victime…pardon petite amie, bébé !

Mais pourquoi c’était toujours à ce point facile, avec lui ? Pourquoi il me donnait toujours les armes pour que je puisse l’attaquer ? Ça en devenait d’une redondance insupportable, je voulais du défi, du vrai !

La pauvre petite Eleanor se décomposait sur place, déjà qu’elle ne semblait pas très certaine d’elle et de la situation quand j’ai fait irruption dans le portrait, là, elle semblait vraiment sur le point de fuir à toutes jambes.

L’annonce de ma nouvelle relation avec David ne plut pas à Ward. C’était écrit dans le ciel qu’il réagirait de la sorte. Je lui appartiens autant qu’il m’appartient, toutes personnes de plus dans l’équation doit mourir. Je pouvais même voir dans les yeux de Ward, les questions concernant ce fameux David, il en était obsédé ! Pauvre petite chose si fiable et manipulable !

- Bien sûr qu’elle t’aime, tu ne lui a pas donner d’autre choix. Il t’a menacé, ma belle ? Tu sais tu peux me le dire, entre victime de Ward Fleming nous devons nous tenir !

Ward ne démordait pas, il m’accusait d’avoir vandalisé sa voiture alors, tant qu’à faire, je décidais de lui donner une bonne raison de beugler comme un bœuf qu’on émascule, en fracassant son rétroviseur de portière. Il pouvait maintenant me demander de lui payer un miroir mais je n’avais pas du tout l’intention de le lui rembourser.

En tous les cas pas en argent !

La belle Eleanor reculait, jusqu’à se retrouver contre le mur de brique de l’immeuble ou vivait Ward. Elle fuyait, oui et non. Elle aurait pu courir, s’enfuir mais elle restait tout de même dans les parages. Peut-être qu’elle savait que de toute façon, elle ne pourrait aller bien loin avant qu’il ne la retrouve et qu’il ne lui expose sa vraie nature, celle que je pelais couche par couche devant ses yeux terrifiés.

Ward avait besoin d’un petit coup de pouce pour faire la lumière sur ce fameux David. Il comprit enfin, le souvenir remonta à la surface et tout ce qui venait avec. Je pouvais amorcer un décompte, ce n’était qu’une question de seconde avant que Ward explose et il explosa !  Je me retrouvais plaquer contre le mur derrière moi et il me tenait à la gorge, si fort que l’air ne passait pratiquement plus. Et moi, je le regardais, droit dans les yeux, je savourais ma victoire.

Eleanor hurlait, elle implorait Ward de me lâcher, ma vision se troublait, je ne la voyais pas mais je l’entendais et il me semblait qu’elle était tout près de nous, peut-être essayait-elle de faire lâcher prise à Ward ?

Pauvre petite fille innocente. J’aurais envie de lui dire de fuir pendant qu’elle le peut encore, parce que ce que Ward était entrain de me faire allait lui arriver, j’étais certaine qu’elle venait de le comprendre.

@ Billy Lighter

La conversation entre Ward et son ex petite amie devenait de plus en plus tendu, tellement que j’avais la certitude que d’ici peu, ils allaient en venir aux coups.  Ward se défendait des accusations de son ex et cette dernière dénouait habillement toutes les affirmations de mon petit ami. C’était comme regarder un match de tennis avec une balle de feu.

La colère grimpait en flèche en Ward, comme un thermomètre. J’avais peur qu’il ne finisse par exploser. Pire encore !

Il voulait que son ex paie pour les dommages causés à sa voiture mais nous n’avions aucune preuve qu’elle en était la responsable alors, quand elle proposa d’appeler les flics pour faire la lumière sur cette histoire, j’approuvais. Il me semblait que c’était la chose logique à faire mais Ward refusa catégoriquement.

Pourquoi ?

Je ne savais plus où regarder.

Angelica qui avait le verbe facile et qui savait écraser les arguments de Ward ou mon petit ami qui s’emportait et qui me faisait de plus en plus peur. C’était si tendu, ça allait exploser, je voulais fuir, m’en aller très loin de toute cette tension avant d’en être une victime collatérale. Je découvrais aussi le Ward qui m’avait été raconté au travers de nombreuses rumeurs, pas le Ward qu’il avait lui-même voulu que je connaisse.

Je me mis donc à reculer.

Jusqu’à ce que je me retrouve contre le mur de l’immeuble de Ward. Je ne savais plus du tout quoi faire, je n’osais même pas répondre à la jeune femme quand elle s’adressait à moi les quelques rares fois. On aurait dit aussi que Ward ne se souvenait même plus de ma présence, sauf pour tonner que je l’aimais et qu’il m’aimait aussi.

Puis, l’explosion eu lieu.

Ward sembla bondir vers son ex petite amie et l’empoigna par la gorge. Je plaquais mes mains sur ma bouche en hurlant de peur.

- WARD NON !!!!

Bien sûr, il ne m’entendait, ou alors il ne voulait pas m’entendre. Je pleurais en regardant à gauche puis à droite dans l’espoir de voir quelqu’un qui nous viendrait en aide, mais personne à l’horizon. Je traversais la rue et je tirais sur le bras de Ward pour qu’il lâche Angelica.

- Lâche là!  Elle ne peut plus respirer !

J’avais beau tirer sur son bras et l’implorer de la lâcher, c’était inutile. Je recommençais donc a hurler, à appeler à l’aide mais bien sûr, il n’y a jamais personne quand on en a vraiment de besoin !

Le plus troublant était qu’Angélica semblait défier Ward du regard, elle souriait, même, malgré qu’elle suffoquât, elle souriait et ne baissait pas des yeux. J’étais en présence de deux cinglés… ils se valaient l’un l’autre !

- La police est là ! Lâche là, Ward !

Il n’y avait pas de voiture patrouille, tout ce que je voulais, c’était que Ward lâche prise, peut importe le moyen !

@ Billy Lighter

A.J. me corrigea au niveau de la rumeur complètement fausse qui me concernait. Elle adorait ça, avoir le dernier mot tout en semant le doute dans la tête de Nell en ne cessant d'insinuer que j'étais un tueur.

-Peu importe. Cette rumeur est fausse.

Je crachais ça entre mes dents serrées avant qu'il n’y ait plus qu’une seule question qui tourne dans ma tête et c’était de savoir qui était le nouveau petit amie d A.J.. Ce fameux David.

Je ne pouvais empêcher de me poser la question.

Mais A.J. continuait son petit numéro se demandant qui de son petit-ami ou de sa petite-amie ouvrira les yeux le premier sur ce qu'on était. Je clamais alors aimer Nell et qu'elle m'aimait en retour. A.J. confirma insinuant que si c’était le cas, c’était parce que je l'avais menacé avant de se donner le statut de victime.

Je rétorquai, de plus en plus en colère:

-Je ne l'ai pas menacée. Elle m'aime.

J'étais certain de ça. J’avais tout fait pour arriver à ça.

Mais A.J. n'en avait pas terminé de jouer avec mes nerfs. Elle esquinta un peu plus ma voiture avant de, finalement, enfoncer le clou en disant que David n'était autre que ce looser de David Ramirez.

Ce fut trop.

Je ne pus plus me retenir et je finis par la plaquer contre le mur pour l'étrangler. Je serrai fort avec l'unique envie de la tuer. Une envie sui m’envahissait au point où je n'entendais pas Nell crier pour que je cesse d’étrangler A.J..

Mais je ne pouvais pas. Je voulais la tuer. Mon regard était injecté de colère alors qu’A.J., bien que je sentais sa force décliner, soutenait mon regard ce qui me rendait encore plus fou furieux.

Bientôt elle sera toute molle... comme les Rice Krispies. Et je pourrais vivre tranquille avec Nell.

C’est ça qui tournait dans ma tête alors que je l’étranglais.

Jusqu'à ce que j'entende Nell parler de flics. Les flics qui étaient là.

Par pur instinct de survie, je lâchais A.J. d'un seul coup avant de me tourner vers Nell pour regarder autour de nous.

Aucun flic.

Je fixai Nell mon regard toujours empreint de colère alors que je penchais légèrement la tête sur le côté.

-Il n’y a pas de flics.

Il n'y avait même personne.

-Tu as menti.

Ma voix était calme mais le genre de calme empreint de colère.

Et je me rendis compte d'un coup de ce que j’avais fait devant Nell.

Et m'en rende compte me fit me radoucir d'un coup.

Elle avait tout vu. Elle n'aurait pas dû voir ça. Il ne faut pas que je la perde.

-Nell... Elle m'a provoquée. C'est sa faute. Je devais le faire sinon, elle t’aurait fait du mal. Elle t’aurait tué, Nell.

Ma voix n'était plus empreinte de colère mais serait largement adoucis. Cetait mon explication. Ma manière de faire en sorte que Nell comprenne.

Je m’avançai, la coinçant entre le mur et moi en posant doucement mes mains autour de son visage.

-Tu comprends ?

Il fallait qu'elle comprenne.

@ Billy Lighter

Plus Angélica parlait, plus je doutais et je détestais ça. Les liens se faisaient d’eux même dans ma tête et Ward ne m’aidait pas à penser autrement en agissant comme il le faisait. Je pouvais ressentir sa colère jusque dans mes veines, mon sang se glaçait et la peur m’envahissait à la vitesse grand V.

Il fallait que je me sauve ou du moins, que je m’éloigne assez pour pouvoir recommencer à respirer et réfléchir convenablement.

Pourquoi Ward m’aurait mentit tout ce temps ? Endosser un rôle qui ne lui allait pas dans le but unique de me faire tomber amoureuse de lui, je trouvais ça gros comme machination. On ne pouvait pas faire éternellement semblant d’être quelqu’un que nous ne sommes pas pour charmer une personne. Et puis je n’avais rien de si exceptionnelle pour qu’il se donne tout ce mal.

Pourtant, quelque chose me disait que la jeune femme, Angelica, ne mentait pas, en tous les cas pas sur toute la ligne.

La confrontation atteignit son apogée et Ward fi ni par mettre ses mains au cou de la jeune femme et la plaquer contre le mur et même de là où j’étais, je pouvais voir qu’il serait vraiment très fort. Il avait l’intention de la faire taire, de la tuer ! Il n’avait pas l’intention de la lâcher, même si je l’implorais, de toute façon, je doutais qu’il m’entendait vraiment. Je finis par lui crier que la police était là, je ne voyais pas comment, autrement, je pouvais sauver la vie d’Angelica.

Et cela fonctionna !

Ward la lâcha, la jeune femme trébucha en s’éloignant. Elle crachait et inspirait difficilement, elle luttait pour retrouver la force de respirer. J’aurais voulu aller vers elle, l’aider mais Ward me paralysait sur place en me regardant d’un air absolument terrifiant.

- Tu… Tu… Allais… Tu allais la tuer !

C’est ce que je lui répondis pour justifier mon mensonge. Voulait-il que le e frappe avec le bâton de baseball avec lequel Angelica avait démoli son rétroviseur ? Sa voir, même calme, ne laissait présager rien qui vaille. J’avais tellement peur que mes pensées étaient toutes paralysées.

Il avançait et je reculais.

- Non, elle ne m’aurait rien fait ! Ward, s’il te plait… ne me fait pas de mal…

J’avais réellement peur qu’il ne me fasse subit la même chose.

Angélica avait pris appuie contre le mur, elle cherchait toujours son souffle, je cru même un instant qu’elle allait perdre connaissance mais je ne pouvais m’en occuper. Ward me faisait toujours reculer en avançant.

Cette façon dont il avait de me fixer…de me parler...

Je gémissais de peur alors qu’il prenait mon visage entre ses mains et qu’il me demanda si je comprenais. Si je comprenais quoi ? Qu’il n’avait aucun scrupule à tuer son ex petite amie pour me protéger ? Mais me protéger de qui ?

De lui.

- Je comprends…

Je ne voyais pas comment m’en sortir autrement qu’en jouant le jeu, qu’en lui faisait croire que je l’aimais, que tout irait bien. Cependant, je craignais de n’être une bien mauvaise comédienne, ma voix cassée par la peur n’aidait en rien ma crédibilité.

- Toute va bien allé, maintenant. Je crois qu’elle a eu sa leçon mais, laisse-moi aller la voir pour m’assurer qu’elle va bien et la convaincre de nous laisser tranquille.

@ Billy Lighter

Nell m'avait menti. Un mensonge qui m'avait instinctivement fait lâcher prise. Un mensonge qui venait de sauver la vie d A.J.. Je fixai Nell de la colère dans le regard et dans la voix alors que je constatai son mensonge.

Il n'y avait aucun flic et c'était mieux pour tout le monde.

Nell disait que si elle n'avait pas menti, j’aurais tué A.J.

Oui.

Non.

Pas sûr.

Je ne savais pas. Chaque fois que je veux tuer A.J. quelque chose m'en empêche à la dernière seconde. Quelque chose que je ne pouvais pas combatte et qui était à l’intérieur de moi.

Du coup, je ne répondis pas à Nell me contentant de pencher légèrement la tête sur le côté avant de, doucement, revenir à moi et me rendre compte de la situation et de ce dont venait d'être témoin Nell. Tout ça pendant qu’A.J. reprenait difficilement son souffle et ses esprits.

Je clamai qu’A.J. lui aurait fait du mal. Que je n'avais pas eu le choix. Mais Nell était certaine qu’A.J. ne lui aurait pas fait de mal.

Elle se trompait lourdement. Elle ne connaissait pas A.J. comme je la connaissais. Elle n'avait eu qu'un avant-goût de ce qu'est réellement A.J..

Mais ce qui était désagréable dans ce que venait de dire Nell c'est qu'elle semblait maintenant avoir peur de moi. Chose qu'elle n'avait pas eu à notre première rencontre.

-Non. Je ne te ferais jamais de mal.

J'étais sincère. Je l'aimais.

-Elle t'aurait fait du mal. Elle est dangereuse, Nell.

Elle l'était. Nell aurait dû voir comment, à notre première rencontre avec A.J., elle avait démoli la tronche de Luisa uniquement sur un coup de sang.

Je m'approchai alors de Nell pendant quelle reculait jusqu'à être coincée par le mur. Je voulais qu’elle comprenne mon geste. Je voulais qu'elle comprenne que j’avais fait ça pour la protéger. Uniquement pour ça.

Son visage entre mes mains, ma voix ainsi que mon visage s'étaient radoucis.

Et Nell comprenais.

Je souris caressant sa joue. Mon corps se détendit alors qu’A.J. avait d’échouer dans sa tentative de faire fuir Nell.

Nell disait que tout irait bien. Qu’A.J. avait eu sa leçon. J hochai de la tête. J'étais persuadé qu’A.J. avait adoré ça au fond... Mais quand Nell voulait s’assurer qu’A.J. allait bien j’hochai négativement de la tête.

-Non. Elle est dangereuse. Je ne veux pas que tu l’approches.

Je souris à Nell.

-On va rentrer, chérie.

Je me tournais alors vers A.J..

-Tu va rentrer chez toi Angelica... Je t'enverrai la facture. N'approche plus jamais Nell.

Ma voix était à nouveau calme et dénuée d’émotion.

Je pris la main de Nell.

-On remonte, chérie?

A.J. n'allait pas mourir. Je le savais. Et j'étais persuadé que j’avais gagné la partie sans savoir que les choses étaient bien différentes de ça...

@ Billy Lighter

C’est grâce à la petite biche délicate si je suis encore en vie. Son intervention fait Ward me lâcher et je peux à nouveau respirer même si ma gorge me fait un mal de chien. Je m’éloignais de Ward qui sembla de toute façon m’avoir oublié, certainement pas pour très longtemps mais assez pour me laisser le temps de reprendre mes esprits.

Je pouvais entendre Ward ramer fort à contrecourant pour rassurer sa belle Eleanor et la voix de cette dernière aussi incertaine que Bambi devant le vilain chasseur. J’aurais profité de la situation si j’avais pu avoir le souffle de le faire.

Trop bonne âme, elle voulait même m’aider m’approcher pour voir si j’allais bien ! Mais que faisait-il avec une petite Miss Parfaite comme elle ?  Il devait s’ennuyer pour mourir… pour tuer, même !

Je crachais au sol puis je me redressais.

- J’ai pas besoin de toi, fillette, t’inquiète !

Et Ward de toute façon, n’avait pas envie de la laisser faire. Il allait la contrôler, la façonner à son goût, s’amuser avec elle pour en faire ce qu’il voulait et quand il en aurait assez, il allait la larguer, parce que c’est ce qu’il a toujours fait et qu’il fera toujours car tant et aussi longtemps que je serai en vie, il ne pourra jamais en aimer une autre que moi.

Eleanor, il ne l’aime pas…

Elle le fascine et il n’arrive pas à comprendre l’effet qu’elle a sur lui.

Le fait qu’il ne peut pas contrôler ça l’obsède et le rend complètement dingue de désir. Ça va lui passer, ce n’est qu’une question de temps.

- Va te faire foutre, Ward !

Je crachais en leur direction.

- Je n’ai pas d’ordre à recevoir de toi et ta facture, tu peux la rouler serrée et te la rentrer dans l’cul!

Je les dévisageais d’un air mauvais, elle autant que lui.  

- On se revoit bientôt bébé, compte sur moi !

@ Billy Lighter

J’étais complètement sous le choc.  Je venais de voir le plus mauvais de Ward, j’avais même cru qu’il allait finir par tuer son ex petite-amie devant moi si je n’étais pas intervenue. J’avais du mal à y croire, ça me semblait même irréelle comme situation. Ce n’était pas le Ward que j’avais connu ces dernières semaines.

Mon sang était glacé et mes pensées complètement paralysées. J’aurais voulu me pincer pour me convaincre que je faisais un horrible cauchemar mais même dans mes pires rêves, je n’ai jamais eu le cœur qui battait aussi fort.

Puis, soudainement, se fut comme si un voile quittait le regard noir de Ward et que je reconnu celui dans lequel je m’étais si souvent perdu. Comme si je retrouvais l’homme qui avait tant fait pour me montrer son bon côté.

Pourtant, je n’arrivais plus à croire ses paroles.

Il voulait encore me convaincre que c’était d’Angelica que je devais me méfier et non de lui pourtant, c’est elle qui cherchait son souffle et lui qui était emplit de haine et de colère.  Je ne pouvais pas la laisser comme ça, blessée, sans m’assurer qu’elle allait bien mais Ward ne voulait pas que je m’en approche.

Angelica non plus, d’ailleurs… Elle refusa mon aide.

- Je…

Je ne savais plus quoi dire, quoi penser.

Ward désirait qu’on rentre, moi, je voulais fuir.  Je ne me sentais vraiment pas bien, sa présence me faisait craindre le pire mais d’un autre côté, si je refusais, allait-il me faire la même chose qu’il venait de faire à son ex-petite amie ?

Il ordonna à Angelica de se tenir loin de nous après lui avoir dit qu’elle aura de ses nouvelles avec la facture des dégâts causés à la voiture. Angelica, elle l’envoya sur les roses à sa manière et cracha même au sol en notre direction. Ces deux-là, finalement, étaient fait l’un pour l’autre c’était une évidence.

- Oui, je veux rentrer.

Je voulais rentrer mais pas chez lui, pas avec lui.

- Je veux rentrer chez moi… Je vais prendre un taxi.

La voiture de Ward était inutilisable et de toute façon, je ne voulais pas qu’il me raccompagne, je pouvais donc prendre un taxi, c’était plus sage.

- Il faut que je me calme, que je fasse le ménage dans ma tête. Tout ça… c’est trop, Ward ! C’est… je ne veux plus jamais vivre une situation comme celle-là.

Je me dégageais de lui en le repoussant puis je le regardais et je la regardais, elle.

- Vous êtes fait l’un pour l’autre, je n’ai rien à voir avec vous. Nous deux c’était bien mais… je ne serai jamais… tu ne peux pas…  C’est fini Ward, je ne peux pas continuer cette relation avec ce qui vient de se passer !

Ça me désolait, j’avais vraiment cru que je pouvais faire une différence dans sa vie, l’amener ailleurs mais de toute évidence, Ward était comme ça. Je secouais de la tête et m’éloignais encore.

- Prends soin de toi… fait le, s’il-te-plait.

@ Billy Lighter

Nell voulait aider A.J. mais on l’en dissuada tous les deux. Moi disant qu’A .J. était dangereuse et A.J. en calmant qu'elle n'avait pas besoin de l'aide de Nell.

Une Nell qui, malgré ce qu'elle avait vu, disait simplement qu’A.J. avait eu son compte. Elle n'était pas partie en courant. Elle était toujours là. Et, moi, de mon côté, je ne voyais et n'entendait que ce que j’avais envie de voir et d'entendre. Donc, je n'arrivais pas à voir la peur de Nell et le fait qu'elle tentait de se jouer de moi pour s'en sortir indemne.

Finalement, je dis à A.J. de laisser Nell tranquille et que j’allais lui envoyer la facture des dégâts. Je trouverais un moyen de les lui faire payer quoi qu'il m'en coûte.

Et elle m’envoya me faire foutre. A.J. n'avait, désormais, plus que les insultes pour se défendre. Je l'ignorai et quand elle déclara qu'on allait se revoir, je dis simplement de ma voix calme mais ferme.

-J’en doute.

Je demandais à Nell si elle voulait rentrer et elle accepta. Elle voulait rentrer mais chez elle.

Mon sourire s'effaça et je penchai légèrement la tête sur le côté. Elle disait qu’elle allait prendre un taxi. Qu'elle avait besoin de faire le ménage dans sa tête que ce qu'elle avait vu était trop pour elle. Qu’A .J. et moi, on était faite l'un pour l'autre.

Je n'acceptais pas ça et pourtant, je restais, extérieurement, très calme.

Mais à l'intérieur, c’était le chaos. A.J. avait réussi son coup.

-Bébé...

Je soufflai çà ne sachant pas vraiment si je parlais à A.J. ou à Nell.

Elle conclut disant que je devais prendre soin de moi. Elle me faisait bien rire. Elle m'avait vu à l'action ce qui lui avait fait peur et elle me souhaitait quand même de prendre soin de moi ? Elle voulait se donner bonne conscience ou quoi ?

Je détestais me faire plaquer surtout à cause d’A.J.. Et, comme à chaque fois, les sentiments que j’avais pour Nell se transformèrent passant de l'amour au mépris alors qu'elle s’éloignait.

-C’est trop pour toi? Tu aurais dû y penser quand tu m'as vu foutre un poing à cet abruti le jour de notre rencontre. Tu pensais quoi, Nell ? Que tu allais changer Ward Fleming ?

C'est ce que je lui lançai avant de l'ignorer complètement et de me tourner vers A.J..

-Je ne veux plus te voir, bébé.

Aujourd'hui, elle ne me méritait pas.

Sur ce je remontais dans mon appartement et, une fois à l'intérieur, j’explosai frappant de mon poing dans le mur avant de mettre en lambeau les affaires de Nell quelle avait laissé chez moi.

@ Billy Lighter