Howard était parti

Au City Hall…

Parce que Timmy…

Il voulait bien faire les papiers pour moi.

Mais pas pour Howard.

Peyton était partie.

C’était pas grave.

Elle me prenait pour une plante verte

Qu’il fallait arroser

De médocs de temps en temps….

Restait moi et Dexter.

J’allais mieux.

J’avais moins peur de Dexter.

Et ça faisait longtemps.

Que je n’avais pas fait de crises.

J’entendais toujours des voix dans ma tête.

Mais elles ne m’envahissaient pas.

La seule qui était plus forte que les autres.

C’était celle de Syd.

Même si elle n’était plus là.

Même si elle n’était plus amoureuse de moi.

Elle continuait de m’aider.

Dans ma tête.

Mais elle se posait beaucoup de questions aussi.

Est-ce que je l’entendais.

Est-ce que je la recevais.

Ouais, je la recevais.

Mais je ne voulais pas lui répondre.

Pour ne pas l’ennuyer.

Si elle était avec Sniper.

Comme il n’y avait personne.

J’étais dans le studio dans la cave.

Et je jouais.

Je jouais les yeux fermés.

♫

Et j’imaginais Syd.

Chanter sur ma musique.

Comme si sa vie en dépendait.

Comme si elle pensait à la mort.

Quand je terminai la chanson.

J’entendis Dexter aboyer.

Et la sonnette retentir.

C’était sûrement Howard.

Qui avait oublié ses clés.

Je quittai le studio.

Remontai les escaliers.

Croisai Dexter qui sautillait devant la porte.

-Non Dexter. Chut !

Mais j’avais beau lui parler.

Il continuait.

Alors j’attrapai le chien par le collier.

Pour ne pas qu’il s’enfuie.

Et j’ouvris la porte.

-How… Syd ?

Je fus d’abord surpris.

Puis souris.

Je reculai avec le chien pour lui

Laisser la place d’entrer.

-Je suis content… content de te voir.

Je rougis.

-Je jouais… et je pensais à toi…

Je lâchai Dexter.

Qui alla faire la fête à Syd.

-Vas-y… entre… N’aie pas peur de… de Dexter… il est gentil…

Je me retournai et marchai jusqu’à

Jusqu’à la cuisine.

-Tu veux quoi… quoi pour boire ? On a de la vodka, du coca… et de l’eau.

@ Billy Lighter

J’avais longtemps tergiversé avec moi-même avant de prendre mon courage à deux mains et de me rendre à la villa d’Howard Stone, là ou résidait David. Je ne savais pas pourquoi je craignais d’aller le voir alors que je passais mon temps à lui parler dans ma tête. Prendre la décision de rompre n’avait pas été simple pour ne pas dire douloureuse. Rompre quand on aime aussi fort c’est insensé.

Les histoires d’amour d’adultes sont compliquées !

Elles sont cruelles.

Mais parfois, elles sont belles.

Ce que je vivais avec Evan était beau, tendre et calme.

Comme une balade sur une rivière tranquille. J’étais heureuse, épanouie et enceinte ! Mon petit ventre n’avait pas tardé à rondir et se voyait, enfin, quand on me connaissait bien et que je portais un chemisier un rien moulant, ça se voyait. Evan et moi avions rapidement vu la différence. Ça me plaisait bien de mouler mon t-shirt sur ma rondeur et imaginer que là-dedans, un mini Evan ou une mini Syd se développait tout doucement.

Je me devais d’annoncer ne personne cette nouvelle à David.

Il ne méritait pas de l’apprendre dans les médias. Il n’y avait rien de pire que d’apprendre ce genre de nouvelle par hasard et j’avais toujours les sentiments que notre histoire à David et moi se continuait dans un univers parallèle, qu’il pouvait encore me sentir près de lui et m’entendre lui parler. C’était une connexion entre lui et moi inexplicable et inexpliquée.

Peut-être même que David avait déjà deviner que quelque chose avait changé.

J’avais pris tout mon temps pour me préparer, pour partir puis me rendre. Mon cœur battait fort, partagé entre l’excitation et l’appréhension. J’avais tellement hâte de revoir David, de pouvoir prendre sa main et de poser mon front contre le sien.

Derrière la porte rouge, il y eu des jappements.

Il y eu… du bruit comme un piaffement, comme… je ne saurais vraiment identifier ce que j’ai entendu mais la porte s’ouvrit sur David, plier en quatre, tenant le chien par son collier et ça me fit sourire. David recula pour me laisser entrer, toujours en tenant le chien. Je lui rendis son sourire.

Le chien relâché, il sautillait autour de moi, la queue s’agitant, tout fou qu’il était d’avoir un nouveau partenaire de jeu. Je me penchais pour lui flatter le cou et la tête puis le gratouiller derrière les oreilles.

- Oh oui ? Tu jouais quoi ?

Un nouveau morceau, peut-être bien.

Peut-être bien qu’il me le ferait entendre.

Je le suivais jusqu’à la cuisine, Dexter toujours aussi excité nous suivant sur les talons.

- Il n’a pas l’air bien méchant ! Il est tout mignon !

David me proposa à boire en commençant par de la vodka, puis du caco pour finir avec de l’eau.

- Je prendrais du lait, si tu en as.

Un bon verre de lait pour aider mini Kurtz à former ses os.

- Tu as l’air en forme, ça fait plaisir à voir.

Je m’installais à la table de la cuisine et Dexter, le chien tourna plusieurs fois sur lui-même avant de se coucher sur le sol, à mes pieds. Il était très affectueux, ce chien, autrement, il serait demeuré aux aguets, surveillant un geste de ma part lui permettant de défendre son territoire.

- Il y a un mo ment que l’on en s’est pas vu. Ça me manquait, tu me manquais.

@ Billy Lighter

Dexter faisait la fête à Syd.

Moi aussi j’étais content

De la voir.

Ça faisait tellement longtemps.

Une éternité.

Même si sa voix.

Toujours présente dans ma tête.

M’aidait beaucoup.

Elle m’aidait notamment

A ne pas oublier mes médicaments.

Ou alors,

Elle était plus forte que les

Que les autres voix.

Et les chassait avec des mots tendres.

Des mots rassurants.

Je retins Dexter.

Jusqu’à ce que la porte

Soit refermée derrière Syd.

Après, je le laissai demander à jouer.

Et Syd le caressa

Sans aucune crainte.

-Au début j’en avais peur… Maintenant ça va…

Je dis à Syd que je jouais…

En pensant à elle.

Oh oui ? Tu jouais quoi ?

Je souris.

-Juste un truc… Un truc improvisé… Tu sais… tu es toujours avec moi..

Je pointai ma tempe

De mon index.

-Tu es toujours là… Tu me parles… Tu me rassures…

On alla dans la cuisine.

Et Syd

Parla de Dexter.

Il n’a pas l’air bien méchant ! Il est tout mignon !

Je hochai la tête.

-Ouais c’est vrai… mais… mais il a fallu que j’attende d’aller mieux pour le voir… Et j’en ai beaucoup parlé avec le Dr. Storm… Finalement, je le vois comme un ami… un chien ça ne ment pas.

Alors que les humains…

Mentaient tout le temps.

Howard

Mentait tout le temps.

Je proposai à Syd.

Quelque chose à boire.

Elle voulait du lait.

Je regardai dans le frigo.

-Ouais on a du lait.

Je lui pris un grand verre.

Que je lui remplis.

Avant de faire de même.

Avec un verre de coca pour moi.

Tu as l’air en forme, ça fait plaisir à voir.

Je souris.

-Ouais, je suis habitué ici maintenant. J’ai ma place à moi… J’ai de  l’aide quand j’en ai besoin grâce à Howard… Et même parfois Peyton… Puis je travaille dur avec le Dr. Storm pour que ça aille mieux… je suis passé de la Clozapine à l’Olanzapine… ça va mieux.

J’avais trouvé un équilibre.

-Les voix sont toujours là mais elles me font moins peur.

Il y a un moment que l’on en s’est pas vu. Ça me manquait, tu me manquais.

Je rougis.

-Tu me manques aussi…

Je tendis la main.

Pour lui caresser la joue.

-Toi tu as changé… Tu es heureuse. Je suis content de te voir heureuse. Je remercie Sniper pour ça… Vous allez bien ensemble…

Je baissai les yeux…

-Et puis lui n’a pas tous ces problèmes que j’ai.

@ Billy Lighter

Ce fut David qui m’ouvrit la porte, non sans retenir tant bien que mal par son collier, le chien d’Howard et Peyton. Ça pouvait sembler banale mais je savais que pour David, s’occuper du chien demandait beaucoup alors je vis en cela un signe qu’il allait bien, même très bien. J’entrais dans la maison et David libéra Dexter quand la porte fut refermée derrière moi. Je le caressais en lui gratouillant le cou et les oreilles.

- Il te fallait du temps pour l’apprivoiser.

C’était sage, de prendre son temps.

Davis m’avoua qu’il jouait en pensant à moi, avant que je n’arrive et ça me fis sourire. Peut-être que j’avais entendu la mélodie m’appeler, que c’était ce qui avait fait en sorte que je me décide à passer, que j’avais été attirer comme par le chant d’une sirène.

- Tu es toujours avec moi aussi, tu sais.

Je n’avais pas cessé de lui parler, dans ma tête, de penser à son horaire. C’était devenu un automatisme avec le temps et les vieilles habitudes ne s’évanouissaient pas facilement. Je me surprenais même à lui dire que tout allait bien, de ne pas s’en faire, alors que c’était moi qui vivais un stress ou un soupçon d’inquiétude.

Notre lien était à ce point fort que malgré la rupture, il demeurait intact. De toute façon j’avais la certitude que rien ne pourrait le rompre, même pas nous.

Je le suivis dans la cuisine tout en parlant de Dexter. David en avait discuté avec le Dr.Storm et la conclusion qu’il en avait tiré me fit sourire. Il avait bien raison en disant que les chiens ne mentaient pas. On disait même qu’ils étaient le meilleur ami de l’homme. Ils sont fidèles et complice de tous nos bons et moins bons moments.

- Et tu es certain qu’il ne trahira jamais un secret.

David me proposa à boire et je lui demandais du lait. Je ne buvais que ça, depuis que je me savais enceinte.

- Merci, dis-je en prenant mon verre de lait alors que lui, avait choisi du coca.

Il semblait en forme, c’est ce que je lui dis. Je l’écoutais me dire qu’il avait trouvé sa place et qu’il avait l’aide dont il avait besoin, même de Peyton et cela me fit rire, doucement. On ne l’imaginait pas vraiment porter sur l’entraide, la belle Diva mais visiblement, on gagnait à la connaitre plus intimement que ce que l’on voyait de l’extérieur. Puis, il ne se laissait plus trop effrayer par les voix intérieures. Ça, c’était selon moi une très grande victoire, un pas énorme vers l’avant.

- Oh ! C’est merveilleux ça, David ! Je suis heureuse pour toi!

Il avait navigué au travers un océan orageux et il en était sorti, plus fort, plus serein aussi, je dirais.

Je lui confiais qu’il m’avait manqué, vraiment.

David tendit sa main, pour me caresser la joue et je fermais les yeux, à son contact avant de poser ma main sur la sienne.

- David…

Il disait qu’il voyait combien j’étais heureuse maintenant, grâce à Sniper et qu’il lui en était reconnaissant pour ça.  Je soupirais, un peu triste ou nostalgique. Mon histoire avec David ne pouvait se comparer à celle que je vivais avec Evan. Puis j’ouvris les yeux et je regardais David qui venait de dire qu’Evan n’avait pas tous les problèmes que lui avait.

J’avais été heureuse avec David, mais j’avais eu peur.

Peur de ne pas être à la hauteur.

Peur de lui faire sentir que je n’étais pas heureuse.

Peur qu’il se croie obligé de me donner ce qu’il ne pouvait pas, pas tout de suite.

Toutes ces peurs étaient légitimes et illégitimes tout à la fois.

Nous avions toujours eu ce lien fort, ce lien qui nous permettait de nous comprendre sans même prononcer un seul mot alors que lorsqu’il fallait parler, là venait le cafouillage et l’apparition du doute et de l’incompréhension.

- Je suis enceinte.

Je regardais David avec une pointe d’appréhension mais surtout, beaucoup d’amour. Je ne craignais pas de le lui annoncer, je craignais plutôt qu’il croie, à tort, que j’ai pu souhaiter vivre ça avec lui et l’avoir trouvé ailleurs.

- Pour une surprise… je ne pensais pas fonder une famille, tu vois. On ne s’y attendait pas.

Je me reculais sur ma chaise pour montrer ce qu’on ne voyait pas vraiment encore. Je ne savais pas de quoi j’aurais l’air avec un gros ventre, si je serais belle et épanouie. Pour le moment, je me sentais surtout vaseuse et très fatiguée.
Heureuse aussi.

@ Billy Lighter

Il te fallait du temps pour l’apprivoiser.

Je hochai la tête.

-Il était… jeune et foufou au début… Il prenait beaucoup de place… Il faisait beaucoup de bruit. Maintenant il est plus calme…

Je souris.

-Je vais même le promener… Avec lui, je ne me perds pas… Il connait le chemin de la maison.

Ouais.

J’avais beaucoup appris.

Au contact de Dexter.

Même si…

Même si je ne l’aimais pas au début.

Puis je dis à Syd.

Que je jouais…

En pensant à elle.

Tu es toujours avec moi aussi, tu sais.

Je hochai la tête.

Rougis un peu.

-Je me rappelle… quand Sniper t’a fait monter sur scène pour faire les chœurs avec Peyton… Tu as une belle voix… C’est ta voix que j’entendais sur mon piano…

On alla dans la cuisine.

En parlant du chien.

Et du Docteur Storm.

Je souris.

Quand Syd dit

Que Dexter ne trahirait jamais

Un secret.

Je dis à Syd que j’allais bien.

Tout en nous servant à boire.

Et une fois mon coca prêt.

Je remplis la gamelle d’eau

De Dexter.

Qui fut très content.

Oh ! C’est merveilleux ça, David ! Je suis heureuse pour toi!

Je vins m’asseoir.

Face à Syd.

Et sirotai mon coca.

-Ouais… mais c’est un travail de tous les jours… Je… je parle plus facilement aussi.

Mais je pouvais replonger.

A n’importe quel moment.

Les hallucinations pouvaient revenir.

Il suffisait que j’oublie

Mes médicaments.

Ou que je sois vraiment

Dans une situation stressante.

J’avais manqué à Syd.

Et elle m’avait manqué.

Je posai ma main

Sur sa joue.

Et je sus à ce moment.

Que quelque chose avait changé.

David…

Les larmes me montèrent aux yeux.

Mais des larmes de joie.

De la voir aussi épanouie.

Je suis enceinte.

Je souris.

Les larmes coulèrent le long de mes joues.

-Je… je sais…

C’était pour ça qu’elle était si belle.

Et je savais.

Qu’elle n’aurait jamais pu vivre ça avec moi.

Parce qu’un bébé…

Avec mes gènes.

Risquait d’être comme moi.

C’était ce que le Dr. Storm

Disait.

Et je ne voulais pas qu’un enfant.

Soit comme moi.

C’était trop dur.

C’était trop lourd.

Pour une surprise… je ne pensais pas fonder une famille, tu vois. On ne s’y attendait pas.

-C’est une belle surprise. Je… Je suis content pour toi.

Je reniflai

Essuyai mes larmes.

Elle se recula sur sa chaise.

Et je me levai.

Elle étira son t-shirt sur son petit ventre.

Et je posai ma main dessus.

-Sois un beau bébé… Sois en bonne santé… Fais le bonheur de tes parents.

Puis je souris à Syd.

Sans jamais la regarder dans les yeux.

-Tu féliciteras Sniper pour moi.

@ Billy Lighter

David avait pris le temps d’apprivoiser le chien et ce dernier, avait perdu sa fougue de chiot en passant au stade d’adoleschien. Il demeurait tout de même énergique puisqu’il sautait tout autour de moi alors que nous allions vers la cuisine. David allait même le promener, ce qui devait faire autant de bien à l’un qu’à l’autre. Acquérir une pleine autonomie n’avait pas été simple pour David dans sa condition mais rien n’était impossible et de l’entendre me raconter comment il pouvait faire ce genre de choses maintenant me rendait extrêmement fier pour celui qui fut, il n’y a pas si longtemps de ça, mon amoureux.

Avant que je ne vienne l’interrompre, David jouait du piano en pensant à moi. Il parvenait même à entendre ma voix et ça me fit sourire. Combien de fois je me surprenais à lui parler dans la tête ou même à haute voix, avant de me demander s’il me ressentait toujours, comme c’était le cas avant. Il semblerait que notre lien était toujours aussi fort.

Moi, ça me rassurait.

- J’étais stressée à mort. Je ne suis pas une très bonne chanteuse mais je m’en suis bien tirée.

Il faut dire que j’avais partagé les chœurs avec Peyton qui elle, a une voix absolument magnifique. J’étais resté avec la certitude qu’elle avait couvert mes fausses notes sans difficultés avec son chant.

La condition de David s’était grandement améliorée. Il ne se laissait plus autant écraser par les voix dans sa tête. Il parvenait à les chasser, du moins à baisser le volume, si je puis dire ainsi. Ses crises devaient aussi être moins fortes, tout cela me rendait heureuse pour lui. J’avais partagé sa vie, je savais à quel point il souffrait de sa différence.

- Même un pas à la fois, tu fini par avancer.

Et il parlait plus facilement.

Il buttait moins sur les mots, il était plus calme, plus fort.

Constant.

Il m’avait manqué, je ne me cachais pas de le lui dire, de toute façon, nous n’avions pas de secrets l’un pour l’autre, du moins, pas volontairement. Je fermais les yeux au contact de sa main sur ma joue, ça m’avait manqué !

Puis, je ne pu retenir plus longtemps ma nouvelle.

Je lui annonçais être enceinte, que Evan et moi avions été surprit de cette nouvelle. Nous avions cru que j’étais malade, intoxiqué par une bactérie quelconque ou un aliment que je ne parvenais pas à digérer. Et non, c’était une petite crevette qui se développait lentement en moi. Je lissais mon t-shirt pour que David puisse voir le début de rondeur de mon ventre et il près de moi pour poser ses mains sur mon ventre.

- Hey… David…

Je passais ma main sur sa joue, puis sur l’autre pour essuyer ses larmes alors que lui, s’adressait à mon ventre.

- Evan est fou de joie, je le suis aussi bien qu’un peu encore sous l’effet de la surprise.

J’étais passé par toute une gamme d’émotion depuis l’officialisation de ma grossesse, je crois que c’était tout à fait normal.

- Je lui dirai.

David ne me regardait pas.

Moi, je le regardais.

Et je passais ma main dans ses cheveux avant de me pencher et de l’enlacer en posant mon front contre sa tête, mon nez dans ses cheveux.

- Accepterais-tu d’être le parrain de mon bébé, David ?

Je restais contre lui, à jouer dans ses cheveux, le temps qu’il pèse ma demande et qu’il exprime ses sentiments. En étant ainsi contre lui, je pouvais ressentir comme une décharge de sérénité, ça faisait du bien, comme si je reprenais un peu de force.

- Tu veux bien jouer du piano pour moi ?

@ Billy Lighter

J’étais stressée à mort. Je ne suis pas une très bonne chanteuse mais je m’en suis bien tirée.

Je souris.

-Tu es une bonne chanteuse… Et c’est pour ta belle voix, notamment que tu… que tu as été prise pour… pour faire de la…

Je fermai les yeux

Soufflai un bon coup

Et repris.

-Pour faire de la radio.

Je lui parlais…

De comment ça allait.

Que ça allait de mieux en mieux.

Que j’avais de l’aide.

Même de Peyton.

Que je vivais

Au jour de jour.

Il y avait les bons jours.

Puis les moins bons jours.

Même un pas à la fois, tu fini par avancer.

Je hochai la tête.

-Ouais… ça prend du temps… Et je sais… Je sais que je ne serai… Jamais comme les autres. Mais je peux m’en approcher.

Puis Syd dit

Être enceinte !

J’en eu les larmes aux yeux.

Des larmes de joie.

Syd s’épanouissait

Comme moi

Mais différemment.

Et Sniper lui offrait des choses.

Que je n’aurais jamais pu.

Puis Sniper était gentil.

Il dégageait ce genre d’aura.

Je n’en étais pas jaloux.

Hey… David…

Je lui souris.

Alors qu’elle essuyait mes larmes.

-Cette voix… Cette voix que tu as… C’est la voix qui me rassure… dans les heures sombres.

Evan est fou de joie, je le suis aussi bien qu’un peu encore sous l’effet de la surprise.

Je la regardai

Juste quelques secondes

Dans les yeux.

-C’est une très très belle surprise.

Et je lui demandai de le féliciter

Pour moi.

Elle promit

Qu’elle le ferait.

Evan m’avait bien aidé

En tournée

Pendant une crise.

Je frissonnai quand Syd

Passa sa main dans mes cheveux.

J’adorais ça.

Et elle le savait.

Ça faisait du bien

A ma pauvre tête.

Puis elle m’enlaça carrément.

Sa tête contre la mienne.

Je soupirai d’aise.

Accepterais-tu d’être le parrain de mon bébé, David ?

Je hochai la tête

Les larmes revinrent.

Je serrai un peu plus Syd

Contre moi.

-Ouais bien sûr ! Ce serait… vraiment un honneur.

Je pourrai ainsi

Voir Syd plus souvent

Et le bébé aussi.

-Tu crois que je serai un… un bon parrain ?

On resta encore comme ça

Quelques minutes puis…

Tu veux bien jouer du piano pour moi ?

J’embrassai le petit ventre de Syd.

Avant de me redresser.

Dexter nous regardai

D’un air curieux.

-Ouais, je veux jouer pour toi.

Et comme si le chien

Avait compris que jouer

Ça se faisait au sous sol.

Il se précipita vers la porte.

Et jappa un peu.

J’emmenai Syd.

En la prenant par la main.

-Tu peux t’asseoir là…

Je  lui désignai

Le vieux divan défoncé

Sur lequel Dexter avait déjà pris place.

Puis je me mis au piano.

Et laissai la magie opérer.

En fermant les yeux.

♫

@ Billy Lighter

Je me souviendrai longtemps de la fois où je suis monté sur scène pour chanter les chœurs avec Peyton et du stress qui me dévorait par en dedans chaque fois que je devais ouvrir la bouche. Quand la chanson s’était terminée et que nous avions regagné les coulisses, le stress était retombé et je me souviens de l’euphorie ensuite, qui avait prit toute la place. David aimait ma voix, autant que j’aimais la sienne, et il disait que c’était pour cela que j’avais été prise pour faire de la radio.

David avait changé.

Ça se ressentait.

Plus serein et plus en contrôle.

Il en avait fait du chemin, petit à petit et ça me rendait fière et heureuse pour lui. Je caressais depuis longtemps, ce rêve qu’il soit plus en paix avec lui-même.  Il était conscient que tout cela demeurait un travail à renouveler chaque jour, mais en tenant bon, il pouvait vivre une vie paisible, comme tout le monde, sans jamais entrer dans le moule de tout le monde.

- Moi, j’aime que tu sois unique.

Il n’y avait rien d’extraordinaire que de se conformer à un moule.

J’étais ici pour lui annoncer une grande nouvelle.

Une belle nouvelle.

Alors je pris mon courage a deux mains pour lui dire que j’étais enceinte. C’était arrivé comme ça, sans que ce soit planifier mais Evan et moi en étions très heureux même si j’avouais à David être encore sous l’effet de la surprise. Je ne pensais pas que ça arriverait sans que je l’aie planifié.
David ne me regardait pas mais je pouvais quand même voir des larmes couler sur ses joues. Je l’enlaçais et j’essuyais ses larmes doucement.

Pour David, ma voix était rassurante et l’accompagnait dans ses heures les plus sombres.

Nos regards se croisèrent quelques secondes, assez pour que je puisse capter qu’il était heureux pour moi.

Sincèrement heureux.

Moi, c’était ce qui me rassurait.

Je passais ma main dans ses cheveux et sur sa nuque. J’étais bien, mon front posé contre sa tête, les yeux fermer à faire le vide. Je voulais le rassurer, ou bien me rassurer moi, je ne savais plus trop. Puis je lui demandais s’il acceptait d’être le parrain de mon bébé. J’étais certaine qu’il ferait un excellent parrain, le meilleur parrain !  Je voulais que mon fils ou ma fille partage ce lien que je partageais moi-même avec David.

- Tu seras un parrain parfait, David

Ça ne faisait aucun doute.

Après quelques minutes de silence, à rester posé l’un contre l’autre, je lui demandais s’il voulait jouer du piano pour moi. J’adorais l’entendre jouer, rester des heures à écouter sa musique sans penser à rien. Juste regarder ses doigts courir sur les touches et apprécier les mélodies.

Alors on alla dans son studio, là où se trouvait son piano, Dexter, bien sûr, sur les talons. Je m’installais sur le vieux divan défoncé, comme me l’indiqua David et je tapais sur ma cuisse pour que Dexter m’y rejoigne et alors que David lui s’installa au piano, je gratouillais les oreilles du chien en écoutant rêveusement, la mélodie de David.

@ Billy Lighter