Nous l’espérions, Robin et moi, mais nous ne pensions pas que notre projet de sitcom allait connaître autant de succès, aussi rapidement. En tous les cas, la machine était bien lancée et nous n’avions même plus besoin, déjà, de faire des appels et de supplier une apparition d’une célébrité car depuis le passage de Daniele Ricci, le téléphone ne dérougissait pas !

L’histoire était toute simple, nous la gardions sur cette voix et c’était payant ! Les gens adoraient l’histoire de cette jeune mère courageuse qui élevait son fils, malgré un handicap’ et qui amorçait une idylle avec un séduisant jeune pompier, venu plus d’une fois à sa rescousse.  Le coup classique et qui donnait envie d’y croire.  Rien ne servait de faire des histoires trop compliqués auxquelles les gens auraient du ml à s’identifier.

Jack m’avait conduit sur le plateau de tournage où m’attendait déjà Robin et… le couple vedette de l’heure, invité à jouer leur propre rôle pour notre prochain épisode. Le contexte était simple, les téléspectateurs allaient assister au premier rendez-vous officiel d’Alice et Casey dans un restaurant chic.  J’avais dit au revoir à Jack qui devait malheureusement aller bosser, j’aurais bien aimé qu’il reste avec moi pour qu’il puisse voir l’ambiance, comme Brooke et Jesse avaient eux aussi pu le faire. Ce ne sera que partie remise, de toute façon, je sais que rien au monde ne le retiendra ailleurs, le jour ou Jesse prendra part à l’aventure avec nous.

- Bonjour Robin !

J’allongeais les bras pour prendre ses mains dans les miennes et quand je pus, par ce geste, déterminer la distance entre nous deux, je m’avançais pour l’embrasser sur chacune de ses joues.

- Je crois que je n’ai dormis que la moitié de ma nuit, j’avais hâte d’être aujourd’hui !

J’avais toujours très hâte d’être sur notre plateau de tournage, en fait.

- J’ai entendu en entrant dans le studio, que le couple vedette était déjà là ! On ne leur avait pas dit qu’il pouvait arriver plus tard parce que nous avions des scènes à tourner avant ?

Je m’inquiétais qu’ils puissent patienter alors qu’ils devaient, peut-être avoir mieux à faire que d’attendre leur tour, jamais l’idée que la Diva puisse être plus ponctuelle que la ponctualité elle-même ne m’avait effleuré l’esprit.

Je devais passer par le maquillage et m’habille en Alice bien qu’elle et moi avions le même style vestimentaire. Nous avions même conservé l’idée qu’elle puisse commettre des impairs vestimentaires en agençant mal des motifs ou des couleurs, parce que c’était un fait réel de mon existence et que ça passait plutôt bien à l’écran. Jouer la perfection n’était pas quelque chose qui m’attirait plus que cela.

Installée sur la chaise de la maquilleuse, je répétais avec Robin quelques passage de notre première scène avant que l’on ne me libère et que nous puissions nous rendre dans le décor, moi dans le salon d’Alice et lui, quelque par en coulisse, attendant le moment où il viendrait sonner à ma porte.

J’étais prête, mais avant même qu’on ne sonne le moment de tourner, la voix de la Diva se fit entendre. J’aurais certainement écarquillée grand les yeux, si ça avait été nécessaire de le faire, mais au lieu de ça, je ne pu me retenir de rire.

- Oh, il va y avoir de l’action, aujourd’hui !

Notre sitcom avait un réel succès ! Elle rassemblait des familles tous les samedis soirs et les critiques étaient très bonnes pour une sitcom. Bref, j'étais vraiment content de notre concept et de notre première en tant que réalisateurs.

La clé de toute ça était, sans doute, les invités de marque qu'on retrouvait ponctuellement dans notre série. Daniele Ricci avait eu du succès et les gens avaient été heureux de voir ma mère dans le rôle de la mère de mon personnage. Et, aujourd'hui, on accueillait deux autres invités de marque : Lola et Howard Stone. Ils joueraient leur propre rôle... C'était mieux ainsi parce que je tenais de mon oncle qu’Howard ferait un très mauvais acteur. Alors autant qu'il se joue lui-même.

Et si je m'attendais à devoir attendre un peu nos invités du jour parce que Stone était un éternel retardataire, j'avais été surpris d’apprendre, en arrivant, que le couple était déjà là... Les technicien s'occupaient d’eux mais ils allaient tout de même devoir attendre parce que Sloan et moins avions des scènes à tourner avant que le couple ne nous donne la réplique.

J'avais demandé à ce qu'on les soigne aux petits oignons pour ne pas qu'ils s'ennuient trop et j'étais passé par la case maquillage et habillage en attendant Sloan.

Quand j'eus terminé, Sloan arriva et je m'approchai d'elle en souriant alors qu’elle me fit la bise.

-Salut Sloan !

Elle avait l’air enjoué comme à chaque journée de tournage. Elle était un petit rayon de soleil pour tout le monde ici, moi y compris.

Elle déclara n’avoir dormi que la moitié de la nuit parce qu’elle avait hâte d’être aujourd’hui. Ce que je savais de Sloan, c’est qu’elle dormait toujours très peu les nuits avant les épisodes avec des invités.

-J’avais hâte aussi et nous y sommes maintenant.

Et on allait devoir aller voir le couple parce que celui-ci était déjà là… Sloan était au courant de ça et à sa question, je souris.

-Si, on leur avait dit… Mais je n’avais pas insisté sur l’information parce que, dans ma tête, Howard Stone est toujours en retard… Mais, apparemment, c’est Peyton qui commande chez eux.

Je rigolai en disant ça. On aurait peut-être dû insister sur l’information, finalement… Mais ce qui était fait était fait et Peyton et Howard étaient bien là.

J’aidai Sloan à se rendre au maquillage où on répéta, ensemble, quelques passages des scènes qu’on allait jouer dans quelques instants. Cet épisode allait sûrement plaire aux fans de la série parce que ça allait être une petite avancée dans la relation entre nos deux personnages mais, aussi, une façon de voir le couple Howard et Peyton Stone en action.

Quand Sloan fut prête, je l’aidai à prendre place dans le décor alors que tout était prêt avant d’aller me mettre dans une coulisse non loin d’une porte qui faisait office de décor.

Tout était prêt… Mais Peyton se fit entendre... Elle semblait agacée, la diva. Je levai un sourcil sortant de l’endroit où j’étais pour me tourner vers l’endroit d’où venait la voit de Peyton alors que j’avais entendu Sloan dire qu’il y allait il y avoir de l’action aujourd’hui…

Je le sentais aussi.

-Qu’est-ce qu’il se passe Peyton ?

Je disais ça avec le sourire. La diva semblait déjà assez contrariée.

Quelque chose me disait que le personnel du jour avait de la chance d’être rôdé avec Ian Hunter… Parce qu’à mon avis, Peyton Stone, ça allait être un cas à gérer aussi.

Je ne faisais une telle joie de prendre par au phénomène de l’heure How I Met Your Mother avec mon mari, en plus ! Nous n’avions manqués aucun épisode pare qu’Howard connait le jeune Robin North et qu’il m’a convaincu de regarder le premier épisode avec lui en disant que nous n’avions jamais fait ça, s’installer lover l’un contre l’autre devant la télé. Dès le premier épisode, nous étions conquis et attendions la suite avec impatience. Je serais capable d’annuler un engagement professionnel pour être certaine de visionner l’épisode en direct.

Donc, le matin du tournage, je m’étais levée avec le soleil pour faire mon jogging, mes vocalises, prendre ma douche, ma routine habituelle puis j’ai réveillé Howard même si je savais que nous avions tout notre temps, je tenais à ce que nous arrivons le plus tôt possible au studio de tournage pour pouvoir prendre le pouls de l’endroit, nous familiariser avec l’équipe. J’ai quand même l’habitude des plateaux de tournages, j’ai plusieurs vidéo et mêmes des publicités à mon actif mais je voulais quand même voir et observer.

Je n’avais donc pas vraiment laissé le choix à Howard et nous étions donc arrivés dans les premiers sur le plateau. C’était très silencieux, jusqu’à, petit à petit, tout le monde arrivent et s’activent, comme une petite fourmilière. Dexter tirait sur sa laisse, il n’aimait pas en porter une mais je ne pouvais plus le porter c’est qu’il s’en venait lourd, notre petit toutou poilu.

- Prend le un peu, tu veux, Howard ? Il est excité et il tire sur sa laisse.

N’avais-je pas précisé que nous viendrions avec Dexter et qu’il fallait un coin adapté pour lui ? En tous les cas, s’ils avaient comprit ma requête, je ne voyais rien d’installer pour mon chien alors s’il se baladait et mâchouillait un câble, ils n’auraient qu’à s’en prendre à eux même ! Je ne me laissais pas miner par cette première contrariété mais j’en pinçais pas moins les lèvres.

Ensuite, on vînt enfin nous montrer un endroit où nous pouvions nous installer, Howard, Dexter et moi mais… ce n’était rien de plus que des chaises hautes avec une petite table sur laquelle nous avions bien le bol de fruits que j’avais demandé mais la bouteille de champagne n’était pas la sorte que je voulais.

- Si j’avais su que je devais amener moi même mon champagne ! Heureusement que mon mari a sa vodka !

Je pouvais aussi passer par-dessus ça. J’avais là une très bonne maison de bulles, moins dispendieuse que celle que je commandais à l’habitude mais peut-être que je découvrirais quelque chose.

- Ces chaises sont hideuses et inconfortables!

Et nous devions s’y installer pendant je ne savais combien de temps ! Moi qui pensais qu’on serait aux petits soins avec nous !  Non pas que les gens n’étaient pas gentils mais j’avais dressés des demandes claires et  nous n’avions rien de ça.

- Mademoiselle !  Je veux une tisane a la menthe.

Je regardais Howard en roulant des yeux, je devais vraiment formuler mes demandes en arrêtant quelqu’un a la volée alors qu’ils devraient venir vers nous et nous demander si nous avions tout ce que nous voulions, n’était-ce pas le minimum acceptable ?

J’eux vent que Robin et Sloan allaient commencer à tourner leur scène, il était à peu près temps, non ? Puisque je n’avais pas eu ma tisane, je me levais et m’avançais pour voir de plus près ce qui allait se passer, sur le plateau mais un technicien  recula et me heurta ce qui me fit trébucher.

- MAIS VOUS POURRIEZ FAIRE ATTENTION !!!

Cette fois, j’étais furieuse ! Tout allait de travers et je voulais rentrer chez moi ! Le technicien se confondait en excuse alors qu’on m’aidait à me relever et que Robin North demandait ce qui se passait.

- Il y a que votre technicien est soit incompétent, soit aveugle ! Et que je n’ai pas eu ma tisane ! Faut-il que j’aille moi-même cueillir la menthe ?

Je venais de dire une connerie, sous l’effet de la colère… Sloan est aveugle et je venais d’attaquer le technicien en le traitant d’aveugle… Je me retournais, piteuse, vers Howard et allais me réfugier dans ses bras.

C'est une Peyton de bonne humeur qui m'avait réveillé (super tôt) ce matin. Faut dire qu’autant elle que moi, on avait hâte de participer au tournage de How I Met Your Mother. C'était mes premiers pas en tant qu’acteur même si j’allais pas vraiment jouer vu que je me jouais moi... Même si plein d’acteurs se jouent eux même... Regardez River Moriarty. Bon, ok, c'est une blague de mauvais goût… Quoi qu’il le mérite un p’tit peu. L’a quand même essayé de me tuer, l’enfoiré.

Bref, même si j'avais pris le temps de me réveiller, j’étais quand même pas mal éveillé quand on arriva sur le lieu de tournage accompagné de Dexter. On l’emmenait partout, Dexter. Peyton, avait prévenu qu’on viendrait avec notre p’tit chien plus si p’tit que ça. Donc, il sera sûrement le bienvenu. Parce que quand c’était pas le cas, ça se sentait. Pourtant, y’a pas plus gentil que mon p’tit Dexter.

J’crois qu’on était dans les premiers parce qu’il y avait pas grand monde… Robin avait dit qu’on était pas obligé d’arriver trop tôt parce qu’ils avaient des scènes à tourner avant qu’on ne puisse entrer en scène. Mais bon… Il connaissait pas Peyton, lui… Elle aimait arriver avant tout le monde.

Bref, les gens commençaient à venir et Dexter, lui, commençai à gigoter pas mal parce qu’il aimait pas porter une laisse. Mais bon, il commençait à sacrément devenir lourd, mon p’tit chien… Et Peyton voulait que j’le prenne…

J’pris la laisse et me mis à la hauteur de Dexter pour lui parler à lui en le caressant derrière les oreilles.

-T’en fais pas, vieux… J’suis sûr qu’ils auront un coin pour toi…

Enfin, j’en étais pas si sûr, en fait, parce que personne était venu nous dire qu’il y avait un p’tit coin pour Dexter. Bah, au pire, il se baladera dans le studio. On pouvait pas vraiment faire autrement…

Bref, Dexter se calma un p’tit peu et un type arriva pour nous montrer « notre coin à nous ». Là où il y avait les exigences de Peyton… Même si j’remarquai bien que le champagne était pas du tout à son goût. Y’avait ma vodka, en tout cas et ça me fit sourire alors que Peyton souligna le fait que le champagne était pas le bon.

-Il y avait p’t-être plus de ton champagne préféré au magasin, chérie.

Ouais. Possible. En tout cas, moi, j’tardai pas à m’installer et à boire de longue gorgée de vodka alors que Peyton se plaignait des chaises.

Peyton, quoi… J’rigolai.

-J’ai vu moins confortable.

Boh, j’avais déjà vu mieux aussi… Et comme Peyton avait pas son bon champagne, elle commanda un tisane. Elle avait dû arrêter quelqu’un pour demander ça ce qui ne manqua pas de l’agacer aussi. Et je pouffai de rire à nouveau avec de m’adresser à Dexter.

-Maman est pas contente…

Mais c’est le seul commentaire que je fis… Parce que j’savais que si j’faisais des commentaires pour me moquer un p’tit peu de Peyton, c’est vers moi qu’allaient se tourner ses griefs et plus vers les membres du personnel.

Et j’avais envie d’une journée tranquille.

-La vodka est bonne, si tu veux, Peyton. Et c’est bien mieux pour la santé qu’une tisane à la menthe… C’est dégueulasse les tisanes.

Elle en buvait tout le temps, pourtant… Moi, je trouvais que le goût était encore pire que celui de l’eau.

On entendit que Sloan et Robin allaient commencer à tourner. On allait encore devoir attendre mais ça m’emmerdait pas trop vu que j’avais de la vodka.

Tant qu’il y a de la vodka, y’a de la vie. S’il y a plus de vodka, y’a plus de vie… Mais s’il y a plus de vie, ben y’a p’t-être encore de la vodka.

Peyton se leva alors de la chaise pour aller voir tout de plus près. L’avait sûrement envie de voir Sloan et Robin en action. J’la regardai s’éloigner avant de me mordre la lèvre quand elle fut heurtée par un technicien qui la fit trébucher.

Elle cria et s’énerva et moi, j’savais pas si j’devais rire ou la fermer.

Bon, vaut mieux que j’la ferme…

Mais j’pus pas m’empêcher de lâcher un p’tit rire étouffé avant de me calmer et de m’approcher de Peyton.

-Tu t’es pas fait mal, chérie ?

Non, l’allait bien… Enfin, l’était énervée mais elle avait rien quoi… Et le pauvre technicien qui s’excusait alors que Robin se demandait ce qu’il se passait.

Et, évidemment, Peyton y alla de sa p’tit critique disant que le technicien était soit incompétent, soit aveugle. Ah et elle lança une critique sur la tisane aussi.

J’allais essayer de temporiser mais Peyton se tourna vers moi comme si elle venait de dire une connerie.

Elle a dit une connerie ? Bah, elle en a dit un tas mais elle ferait pas cette tête là si elle regrettais ses critiques… Parce que j’la voyais mal regretter…

Et… La pièce tomba pas… J’voyais pas pourquoi Peyton faisait cette tête.

-Chérie, elle va arriver ta tisane, j’en suis sûr… Et ce pauvre type, il l’a pas fait exprès. Regarde comme il regrette à mort.

J’me tournai vers Robin.

-Désolé, vieux… Mais Peyton avait demandé des trucs et elle les a pas eu… Alors, elle est énervée…

Je mis mon bras autour des épaules de Peyton.

-Tu devrais boire de la vodka, chérie… Ça te détendra…

Ouais, elle devrait.

Les journées de tournages avec un invité surprise étaient toujours excitantes. Nous avions déjà eu la chance d’avoir Daniele Ricci comme tout premier invité, puis la maman de Robin et aujourd’hui, rien de moins que le couple formés d’Howard Stone, le batteur de The Burning Fire et sa femme, la Diva et accessoirement chanteuse Lola Peyton Stone.  J’avais tenté d’arrivé le plus tôt possible sans non plus exagérée.

Au studio, l’ambiance était plutôt bonne, comme toujours.  C’était un plateau formidable, une équipe du tonnerre où régnait la bonne humeur, c’était très important pour moi et si ce n’était pas toujours facile avec Ian V. Hunter, nous avions quand même beaucoup de plaisir.

Seulement, à peine Robin et moi avions mis les pieds sur le plateau pour amorcer le tournage de nos scènes que la voix de la diva se fit entendre et nous stoppa dans notre élan. De toute évidence, elle n’était pas heureuse. Robin avait tout de suite demandé ce qu’il se passait et, la réponse de Peyton fut sans équivoque. Howard, qu’en a lui, expliqua que les demandes de Peyton n’avaient pas été exhaussées et qu’elle était énervée pour ça.  J’en fus surprise, nous avions pourtant insistés pour que les demandes du couple soient prêtes à leur arrivés, nous n’étions pas à l’abri des erreurs.

Bien qu’Howard s’était adressé à Robin, je me permis tout de même de répondre…

- Vous m’en voyez navrée.  Pouvons-nous faire quelque chose pour compenser ?

C’était une question posé par politesse uniquement. Nous ne pouvions pas remettre le tournage à plus tard et je me sentais mal de charger quelqu’un d’aller faire des courses pour Madame Stone, puisque tous ici avait déjà son lot de tâches.  

Elle semblait se calmer, du moins, je l’espérais.  J’attendis qu’on me dise que nous pouvions reprendre, que Robin soit près et nous pûmes reprendre le tournage sans autres envolés de la part de la chanteuse. C’était peut-être qu’un mauvais moment, et maintenant qu’elle avait retrouvé son calme, ou la raison, elle allait être en de meilleures dispositions.

C’était la scène où Casey arrivait chez Alice après que, tous les deux de leur coté, aient hésité à relancer l’autre pour vérifier s’ils partageaient tous les deux les mêmes sentiments. C’était une scène amusante et attendrissante.  Casey, charmant comme toujours et Alice, avec son humour sucré, cherchaient à bien paraître pour cette première sortie de couple. Le fils d’Alice passait la nuit chez son copain, ce qui allait permettre à Alice de ne pas s’encombrer d’un couvre feu.

Casey, donc, passait chercher Alice chez elle et cette dernière en profitait pour lui faire voir la cuisine toute neuve pour laquelle il avait participé à la rénovation.  

Ensuite, ce fut le temps de changer le plateau et de mettre en place le restaurant où notre couple en devenir aller diner et, rencontrer le couple Stone.  Une petite erreur au niveau des réservations allait amener les deux couples à diner tous ensemble.  C’est donc a l’entrée du restaurant que nous allions retrouver Peyton et Howard Stone.

- Est-ce que ce genre de chose vous est déjà arrivé ? De manger en tête à tête et de vous retrouver non pas à votre table, peut-être mais tout près de gens avec qui vous avez bavardé ?

Je posais la question au couple alors que le plateau terminait d’être installer et qu’on nous faisait quelque retouches maquillage.  Entendre des anecdotes de ce genre est toujours amusant.

- Une fois,  moi, un fan est venu me trouver et il voulait me montrer un tatouage  de Keeping Our Lands qu’il arborait fièrement sauf que… je ne vois pas ! Et il insistait pour que je lui donne mon avis ! Ce fut très drôle et un petit peu déstabilisant !

Avec la carrière qu’elle cumule, Peyton ne devait pas manquer de ce genre de récit, tout comme Howard Stone, j’en étais certaine. Je glissais ma main dans celle de Robin, c’était devenu une sécurité pour moi, je me sentais plus sûre de moi en lui tenant la main.

Maintenant qu’on était tous les deux prêt, Sloan et moi, le tournage allait pouvoir commencer avec nos scènes rien qu’à deux. J’adorais ce genre de scènes parce que je trouvais que l’alchimie qu’il y avait entre moi et Sloan était magique.

Mais c’était sans compter sur la diva, Peyton Stone, qui ne tarda pas à se faire entendre. Elle avait crié me sortant, directement, de mon personnage alors même qu’on n’avait pas encore dit « action ». Je m’étais approché d’elle demandant ce qu’il se passait. Autant calmer la diva tout de suite… Je pense que c’était mieux que de laisser s’envenimer les choses.

J’entendais le technicien s’excuser alors que Peyton disait qu’il était soit incompétent, soit aveugle… On croirait entendre Ian Hunter… Heureusement qu’il n’était pas là parce que, sinon, ça aurait été une journée vraiment pénible pour nos techniciens…

Je passai sur le mot « aveugle »… J’étais sûr que Sloan ne le prendrait pas mal. Elle n’était pas comme ça… Mais je sentais que Peyton n’allait pas forcément être facile à gérer… Heureusement que la plupart des gens ici étaient blasés.

Elle n’avait pas eu sa tisane et elle râlait, voilà ce qu’il y avait. Mais avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, Howard temporisa. Je lui souris d’un sourire reconnaissant.

-Quoi qu’ait fait Marvin, notre technicien, je suis certain qu’il n’a pas voulu mal faire…

Et Howard de s’excuser pour sa femme qui expliquait qu’elle était énervée parce qu’elle n’avait pas eu sa tisane… C’est Sloan qui tenta de calmer tout le monde en s’excusant à son tour à Peyton et en proposant une compensation alors que Howard, lui, disait à sa femme de boire de la vodka. J’aurais ri si j’aurais été sûr que ça n’allait pas envenimer les choses… Alors, dans le doute, je ne fis que sourire à Peyton.

-On est désolé pour la tisane... On ne peut, hélas, pas envoyer quelqu’un faire des courses… On essaye de faire au mieux pour que toutes vos exigences soient prises en compte…

Mais ce n’était pas simple parce qu’il y en avait plein… Peyton Stone était pire que Daniele Ricci à ce niveau. Je crois même qu’elle était pire que Billy Lighter… Bref, ce n’était pas un cadeau.

Elle sembla se calmer alors on put, enfin, commencer le tournage. C’était une scène amusante qu’on tourna. Une scène qui renforçait la complicité entre Casey et Alice. Je me faisais charmeur et galant comme l’était ce pauvre Casey. Il avait des points en commun avec moi, ce personnage, mais sur pas mal de choses, on était quand même différent. C’est ce qui était amusant à tourner, finalement.

Après cette scène, on devait passer à celle du restaurant. Celle où Howard et Peyton pourront faire leur preuve en tant qu’acteur… Enfin, presque vu qu’ils se jouaient eux-mêmes. Mais avant, Sloan prit le temps de parler au couple et je m’approchai d’eux en souriant avant de mettre une bouteille d’eau dans les mains de Sloan pour qu’elle reprenne un peu de forces avant de reprendre.

La question de Sloan me fit sourire et je laissai le couple y répondre avant que Sloan ne lâche une anecdote qui me fit rigoler.

-Excellent ! Les fans sont parfois drôles. Tu lui as dit quoi, finalement, à ce fan ? Tu as fait semblant de voir son tatouage ?

J’avais bien envie de savoir le dénouement de cette histoire alors que Sloan glissa sa main dans la sienne. Après ça, je me tournai vers le couple.

-Vous avez bien lu le script, j’imagine ? Vous connaissez vos répliques ?

Pour Lola, je n’en avais aucun doute… Pour Stone, par contre… Ben, c’est Howard, quoi…

Décidément, la production de How I Met You Morther ne s’était pas cassé le cul plus que ça pour répondre a mes demandes que j’avais drastiquement revue à la baisse parce que, justement, je ne voulais pas me montrer trop exigeante et parce que j’avais vraiment hâte de prendre par à un épisode de la sitcom, d’autant plus que l’idée qui nous avait été proposé à Howard et moi nous avait tous les deux séduits.

À notre arrivée, non seulement il n’y avait pas de loge privé pour nous deux, donc pas de coin aménagé pour Dexter, mais je n’avais pas le champagne que j’avais demandé, mais celui de la gamme en dessous,  les chaises étaient inconfortable et j’avais presque dû quémander une tisane que je n’avais d’ailleurs pas reçue ! Howard, lui, par contre, avait eu droit à sa vodka, c’était au moins cela !

Je devenais irritable. Tous mes efforts pour me contenir s’effritaient de plus en plus et, lorsque je fus bousculée par un technicien, ce fut trop et j’explosais. J’étais contrariée mais la réaction d’Howard me blessa plus que tout le reste. Je vis bien qu’il avait du mal à caché son rire, bien qu’il s’approcha de moi en me demanda si j’allais bien. Si même mon mari se foutait de ma gueule, je me demande bien ce que je fais encore là !

- Ça va,  merci de t’en inquiéter. lui répondis-je un petit peu plus sèchement que je ne l’aurais voulue.

C’est sur le technicien que je choisis de vomir ma colère en y allant d’une remarque pas très sympa, pas tant pour lui que pour Sloan Perry qui ne méritait pas du tout ça et je m’en voulu presque tout de suite.  Je me réfugiais dans les bras d’Howard même s’il s’était à peine voilé pour se moquer de moi.  J’aurais voulu entrer tout le plancher, tient !

- Ouais, je devrais, peut-être.

Et Robin et Sloan demandèrent eux aussi ce qui se passaient, s’ils pouvaient faire quelque chose pour m’accommoder.

- Non… merci… ça va aller… merci… Je suis désolée… C’est… juste une mauvaise journée.

Ils purent ensuite reprendre le tournage de leur scène avant que ce soit le temps de changer le décor pour installer ce qui tiendrait lieu de restaurant et que le réalisateur dirige les figurants pour le tournage de notre scène.

Robin et Sloan et cette dernière parvînt à m’accrocher un sourire avec sa personnalité toute en douceur. Elle me fit même rire avec son anecdote, peut-être que cela voulait dire que ma remarque de tout à l’heure ne l’avait pas atteinte.

- Oh ! Mais… vous ne pouvez pas… le voir donc…

J’en avais beaucoup moi aussi des anecdotes  avec des fans rencontrés dans des endroits publics et quand Sloan termina la sienne, je racontais qu’une fois, un homme m’avait demandé son autographe à la sortie d’un restaurant et il m’avait placé dans les mains une bombonne de peinture pour que je laisse ma griffe directement sur sa bagnole mais que je n’étais pas douée les grafitis.

- Ça ressemblait plus à une espèce de cafard écrasé qu’à ma signature mais il était tellement fier ! Il a demandé à son frère de nous prendre en photo devant le gâchis que j’avais fait à sa voiture, et je tenais la bombonne de peinture d’une main et pointais de l’autre ce que j’avais fait…

Ce genre d’échange avait complètement changé l’ambiance, je me sentais prête et beaucoup plus détendue pour la suite des choses.  Si j’avais été dans le même état d’esprit que précédemment, j’aurais mal réagit à la question de Robin. Bien évidement que j’étais prête !

- Je suis prête mais, j’aimerais savoir pourquoi nos répliques à Howard et moi sont en italiques contrairement aux vôtres.  
Ça avait piqué ma curiosité.

J’crois que Peyton était d’autant plus énervée maintenant qu’elle avait vu que je m’efforçais, surtout, de pas rire… Mais faut me comprendre… Elle me fait rire quand elle est énervée pour que dalle. Mais j’entendis bien dans sa voix qu’elle avait pas aimé et le technicien s’en prit plein la gueule, le pauvre. J’crois que c’est super dur la vie de technicien. Surtout quand il y a Peyton dans le coin.

Robin arriva et j’m’excusai un p’tit peu pour Peyton qui, d’un coup, sembla plus troublée et honteuse qu’énervée sans que j’sache vraiment pourquoi… Elle se réfugia même dans mes bras quand j’lui proposai de boire de la vodka à la place de son immonde tisane… Je la serrai contre moi me demandant bien ce qui avait fait qu’elle était passé d’une humeur à l’autre comme ça.

Bah, c’était Peyton, parfois, j’cherchais même plus à comprendre…

Sloan et Robin proposèrent alors une compensation vu, qu’apparemment, personne pouvait aller chercher de quoi faire la dégueulasse tisane de Peyton. C’était triste mais j’crois qu’elle s’en remettra. D’ailleurs, elle demanda même pas de compensation. Elle disait juste que c’était une mauvaise journée…

Sérieux ?

Déjà ?

Bah, elle vient à peine de commencer la journée que Peyton, elle la condamnait déjà. J’souris un p’tit peu à Robin et Sloan.

-Vous en faites pas. Ça ira maintenant.

J’m’avançais p’t-être un p’tit peu. Mais bon…

Bref, Robin et Sloan se mirent à faire leur scène tous les deux. J’regardais me disant que c’était quand même plus drôle à voir à la télévision qu’en vrai. En vrai, y’avait pas l’ambiance, ni la musique. Bref, ça tombait un p’tit peu à plat, en vrai. C’était mon avis… Sûrement parce que sans musique, j’arrivais pas à avoir de feeling… Sûrement parce que j’suis musicien.

Après leur scène, Sloan s’approcha de nous pour demander si on avait déjà vécu des trucs drôles avec des gens à qui on aurait parlé pour la première fois. J’réfléchissais alors que Sloan donna sa propre anecdote qui me fit rire. Robin riait aussi.

-Les fans me font souvent rire aussi.

Peyton avait sa propre annecdote aussi et j’rigolai encore une fois.

-Un autographe avec une bonbonne de couleur ? P’tain, j’aurais jamais su faire ça non plus. J’sais à peine écrire.

J’voyais bien que tout ça détendais Peyton alors c’était cool.

-Moi, une fois, j’étais seul à un bar et j’me suis fait draguer par une vieille de 60 ans. C’était super horrible. J’ai cru que jamais j’allais m’en sortir…

En fait, en y repensant, ça m’faisais marrer. Mais elle croyait vraiment pouvoir finir avec moi, la vieille.

Après ça, Robin demanda si on connaissait nos répliques. J’haussai nonchalamment des épaules.

-Oui, j’les connais.

En fait… J’m’en rappelais plus très bien mais comme j’me jouais moi-même pouvait pas y’avait de mauvaises répliques, si ? Bref, on verra. T’façon, j’savais, d’avance, que Peyton connaissait les siennes. Elles les avaient toutes récitées par cœur. Elle demanda, d’ailleurs, pourquoi nos répliques sont en italiques. Elles sont en italiques ? Boh, je m’en rappelle plus de ça…

-Ouais, pourquoi elles sont en italiques ?

Bah tant qu’à faire autant savoir, non ?

-Et j’suis prêt aussi. On se met comment ?

Ouais… Qui commence encore ? J’ai oublié…

De ce que je comprenais nous venions de frôler la catastrophe avec Madame Stone qui n’avait pas trouvé chaussure à son pied, façon de parler, en ce qui concernait les demandes qu’elle avait formulé pour son passage en notre studio. Notre équipe n’avait pas que ça à faire et j’étais certaine qu’ils avaient tous fait de leur  mieux pour l’accommoder au possible mais, de toute évidence, ce n’était pas encore assez.

Seulement, la crise sembla s’estomper assez rapidement alors que la Diva refusait qu’on trouve un accommodement, le but étant que la journée soit agréable pour tout le monde.  Puisque tout était revenu sous contrôle, Robin et moi pûmes retourner  sur notre décor et tourner notre scène. C’était agréable de pouvoir faire naitre l’histoire d’amour entre Alice et Casey, d’y aller petit pas par petit pas.

Parfois, mais je ne me risquerais jamais à l’avouer, j’avais l’impression qu’une histoire naissait également entre Robin et moi… c’était le risque du métier, il fallait savoir faire la part des choses mais cette fois, je me laissais doucement prendre au jeu au risque de me brûler les ailes.

Notre petit couple fictif était donc prêt à se rendre au restaurant. C’était d’ailleurs là que la prochaine scène allait directement s’ouvrir. Robin et moi, le temps du changement de décors, rejoignons Peyton et Howard et je tendais d’ouvrir la discussion en racontant une anecdote en lien avec les fans qui sont parfois un peu… envahissant quand ce n’est pas forcément le bon moment.

Cela fit rire tout le monde et Robin demanda ce que j’avais répondu au fan, je ne le fis pas languir de ma réponse.

- Et bien j’ai passé ma main dessus et je lui ai dit que je ressentais les vibrations des couleurs et le choc des sentiments qui s’en dégageait ! Il a dit que c’était la plus belle chose qu’on lui avait dit au sujet de son tatouage !

J’éclatais de rire, je me rappellerai toujours de cette rencontre là !

Ce fut ensuite Peyton qui raconta une histoire qu’elle avait vécue et pas la moindre. Il y en avait des demandes de toutes sortes mais celle là était assez inusité, il fallait l’avouer !

- Je n’aurais pas su quoi faire, d’autant plus que je ne vois rien !

Mais c’est alors qu’Howard racontait lui aussi la sienne que j’éclatais encore plus de rire. Je pouvais imaginer la scène dans ma tête et ressentir le malaise qu’il avait dû  lui  même vivre !

- Oh mon dieu ! J’aurais voulu être là et entendre l’échange entre vous et la dame !

Après un bon moment à rigoler de tout ce vécu, Robin demanda si notre couple invité connaissait ses répliques.  Peyton semblait sur d’elle-même et demandait pourquoi les leurs étaient en italique plutôt qu’en simple, comme celles de Robin et moi.

- Et bien, parce que comme vous jouez votre propre rôle, nous pension que vous pouviez vous permettre une certaine interprétation. Nous voulions que vous restiez le plus fidèles à vous-même tout comme, si vous le souhaitez, vous pouvez offrir une version caricaturale de qui vous êtes. C’est libre à vous, cela dit, il faut demeurez dans le sens du texte, autant que possible. Je pensais que cela vous avait été expliquez.

Il y avait peut-être réellement eu des lacunes lors des échanges entre le couple et les représentants de la production, c’était une chose que Robin et moi allions devoir éclaircir mais Madame Stone insista  sur le fait que son mari et elle, étaient champions dans l’art d’improviser alors… j’imaginais que tout irait bien !

- Super ! Je crois que le décors est planté !

Il l’était alors nous pûmes tous nous installés Le couple devait, en fait, déjà être arrivés au restaurant et attendre leur table. Casey et Alice allaient ensuite arriver à leur tour et eux aussi, attendre leur table et, quand enfin l’hôtesse aller les diriger tous les quatre, c’est à ce moment qu’ils découvriraient qu’ils avaient été placés tous ensemble.

« L’incident » avec Peyton fut bien plus rapidement clos que je ne l’aurais imaginé. C’est un peu comme si Peyton s’était rendue compte qu’elle piquait une crise pour rien. Parce que, de mon avis, c’était pour rien… Je crois qu’elle était tout à fait capable de pouvoir se passer de tisane pour une journée.

Donc, on avait pu tourner notre scène avec Sloan. Les répliques s’enchainaient toujours très facilement entre nous. Sloan était devenue, depuis son retour, mon partenaire préféré en terme de cinéma… Mais pas que. On se voyait souvent et j’adorais passer du temps avec elle en dehors des tournages. A se demander si, en fin de compte, on n’allait pas finir comme nos personnages. On verra bien. J’ai décidé de me laisser vivre depuis que j’avais fait le deuil de ma rupture avec Apple.

Après nos scènes, Sloan détendit l’atmosphère avec une anecdote. C’était certainement sa façon de mettre à l’aise Peyton et Howard avant le début de la scène où ils joueront leur propre rôle. En tout cas, l’anecdote de Sloan me fit rire et quand elle expliqua la façon dont elle avait interagit, sur le coup, avec le fan en lui donnant son interprétation unique de ce qu’elle ressentait par rapport à son tatouage, je souris.

-C’est clair que ce n’est pas le genre de compliment qu’on reçoit souvent.

C’était mieux qu’un : « c’est beau ». Je trouve, en tout cas.

Puis, ce fut à Peyton de raconter son anecdote. Je rigolai. Alors qu’autant Howard que Sloan étaient d’accord pour dire que faire un autographe avec une bonbonne de peinture, c’était difficile. Surtout pour Sloan qui n’y voyait rien.

-Moi non plus je crois que je n’aurais rien su faire d’autre qu’une grosse tâche sur cette pauvre voiture.

Howard aussi y alla de sa petite histoire qui fit bien rire Sloan. Je ris, moi aussi. C’était la rançon de la gloire ce qui était arrivé à Howard.

Bref, Sloan avait bien réussi à détendre tout le monde et je posai ma main sur son épaule pour lui faire ressentir que j’avais beaucoup apprécié son approche. Après quoi, j’étais revenu à des choses sérieuses en parlant des répliques qu’avaient dû apprendre Peyton et Howard même s’ils avaient quand même une marge de liberté. Ils semblaient tous les deux connaitre leurs répliques et Peyton ne tarda pas à poser la question pour l’italique employé pour marquer leurs répliques. C’est Sloan qui se lança dans l’explication.

On avait voulu que le couple ait quand même une marge de liberté. Après tout, ils se jouaient eux même alors, c’était parfois mieux qu’ils ne se cantonnent pas spécifiquement au texte. Ils pouvaient utiliser leurs expressions et leurs propres mots. Le texte était là pour donner une ligne directrice à la scène. Visiblement, ça ne posait pas problème au couple vu que Peyton disaient qu’ils étaient doués en improvisation. Je souris.

-C’est parfait alors.

Howard demanda quand est-ce qu’on s’y mettait et je jetai un œil vers le décor qui avait été mis en place comme le supposa Sloan.

-Oui, tout es en place. Vous pouvez aller vous placer dans le décor. Après, on pourra débuter la scène.

Ils allèrent se mettre en place, un technicien venant les placer au bon endroit. Enfin, Sloan pu prendre mon bras et, on put commencer la scène avec notre venue au restaurant.

Alice était, donc, au bras de Casey et, ce dernier, ne cessait de venter la cuisine dudit restaurant.

-Tu verras, tu ne pourras pas trouver mieux dans toute la ville.

Je lançai cette réplique laissant Sloan caser les sienne avant qu’on arrive près de l’hôtesse.

-On a réservé une table.

L’hôtesse sourit, hocha de la tête et alla nous installer avec Howard et Peyton. Je pris un air étonné alors que l’hôtesse nous laissa prendre place avec les deux stars qui étaient, aussi, des stars pour tous les personnages de la série.

Je pris un air étonné...

-Lola et Howard Stone ?!

C’est ce que dit Casey pour que Alice se rende compte d’avec qui ils avaient été placé. Je me retournai vers l’hôtesse.

-Je crois que…

Qu’on a été placé au mauvais endroit. C’est ce que Casey voulait dire. Mais l’hôtesse était déjà en prise avec d’autres clients nous laissant tous les quatre ensemble à la même table.

Je m’étais emporté beaucoup trop rapidement, et laissé ressortir l’ancienne ‘’moi’’ l’espace d’un moment le temps que je réalise que j’avais dit une bêtise qui aurait pu blesser Sloan alors qu’elle n’y était pour rien dans tout ça. Je m’étais réfugié dans les bras de mon mari, même si je lui en voulais de s’être (presque) moqué de moi alors que, malgré tout, j’avais tout de même trébuché et que j’aurais pu me faire très mal ! Si ça avait été sa bouteille de vodka, parions qu’il se serait précipité au sol pour la ramasser et qu’il aurait même lécher le précieux liquide renversé !

La sollicitation de Robin et Sloan me permit de me reprendre et, ensuite, ils purent ensuite recommencer le tournage de leur scène et à nous, Howard et moi, de les observer tout en se préparant mentalement pour la suite des choses. J’étais prête depuis le jour où j’avais reçu mon scripte. J’avais appris mes répliques par cœur à ce moment là, il était hors de question que je fasse pâle figue à l’écran !

Le tournage était intéressant à regarder même si ce n’était pas aussi bon qu’à la maison. Il manquait d’effet, sans musique, dans les rires, sans le confort de nos divans bien que j’’étais installée sur les cuisses d’Howard.

Quand ils eurent terminés le tournage, Sloan et Robin nous rejoignirent et tout de suite, il y eu un échange assez rigolo sur des anecdotes vécues avec des fans. Il y en avait pour tous les goûts, Sloan avec le tatouage, moi avec l’autographe et Howard avec la femme d’âge très mûre.

- Tu ne voulais pas essayer avec une femme d’expérience, mon amour ? Sait-on jamais que tu aurais appris des techniques… très intéressantes !

Datant d’une autre époque, en fait !

Robin demanda si nous étions prêt et comme bien sûr je l’étais et que pour moi, il en allait de même pour Howard, je répondis par l’affirmative avant de questionner à savoir pourquoi nous avions nos lignes en italiques. C’était pour une raison toute simple. Sloan nous expliqua que nos phrases étaient des lignes directrices pour que nous puissions demeurer dans le sens de la scène mais que nous avions tout le loisir de répondre à notre manière!

- Oh ! C’est parfait pour toi, ça, mon amour !

Parce qu’au fond, je doutais qu’il sache son texte sur le bout des doigts.  Et c’était une très bonne chose de pouvoir demeurer nous même en autant que nous restions dans le cadre de la scène, cela allait donner beaucoup plus de réalisme à la scène.

- Alors il ne faudra pas que les caméramans cessent de filmer si je m’emporte, ça arrive très souvent !

Puisque j’en ai pleinement conscience et que je l’affirme moi-même, personne ne pourra me le reprocher !

Nous primes donc place a notre table, en amoureux, Howard et moi, avec la carte des vins et le menu posé sur la table. Il y avait un violoniste, des chandelles, des nappes en tissus, un restaurant comme ceux que je fréquente. Vous ne me verrez jamais chez McDonalds !

Donc, j’étais assise avec Howard, et quand je vis le couple a l’écran formé d’Alice et Casey, je pris le visage d’Howard entre mes mains et l’embrassais. Ne devais-je pas me comporter comme je le ferais dans la vie de tous les jours ? Et bien c’est exactement ce que je ferais, j’embrasserais mon mari sans me gêner des regards portés sur nous.

L’hôtesse laissa Casey et Alice à notre table, la désignant comme étant la leur. Le seul petit problème, c’est que dans la vraie vie, j’aurais fait une crise. Je n’aurais pas accepté que l’on dérange mon souper en amoureux mais si je faisais ça, je sortais du cadre de la scène et je mettais un terme à l’épisode abruptement.

- Oui ? Nous pouvons  vous aider ?

J’avais prit un air surpris tout comme Howard.

- Je crois qu’il y a eu confusion dans le placement des gens lors des réservations…  N’avais tu pas réservé pour deux, Howard ?

Je devais me lâcher un peu plus, je me cantonnais dans mon texte, je voulais que tout soit parfait mais je risquais de faire tout le contraire si je n’étais pas assez naturelle !

- Bon ! Et bien… j’imagine que… le restaurant est plein, si vous voulez mangez et comme nous avons une table pour 4, vous pouvez vous installer à notre table…

On avait tous une p’tite anecdote à raconter. Celle de Sloan était drôle mais aussi touchante parce qu’elle s’en était plutôt bien sortie avec ce type qui lui demandait son avis sur son tatouage.

Puis, y’a eu Peyton avec son graffiti et tout le monde était d’accord d’avouer qu’aucun aurait pu faire mieux que ma Peyton. Moi, le premier… Bien que Sloan était pas beaucoup mieux lotie vu qu’elle y voyait que dalle.

J’rigolai avant de raconter moi aussi, une p’tite histoire. J’crois que c’est Sloan qui en rigola le plus et qui aurait voulu être là pour voir la scène. Sur le coup, ça avait pas été si drôle. Enfin, pour moi, en tout cas. Et quand Peyton demanda si j’voulais pas essayé avec une femme d’expérience, j’grimaçai.

-Non... Elle avait trop d’expérience. Et trop d’expérience, c’est pas bon non plus.

L’était toute ridée ! Non, merci. Beurk… La fille la plus vieille avec qui j’avais couché avec, c’était Maria… J’crois… Et elle devait avoir 36 ans, j’crois… J’en avais 33 à l’époque… Mais 60… C’est trop…

Mais Robin revint à des choses sérieuses en parlant du texte… Du coup, Peyton demanda pourquoi nos répliques étaient en italiques et tout et Sloan répondit que c’était parce qu’on avait le droit à des libertés. J’souris alors que Peyton disait que c’était parfait pour moi, du coup.

-Ouais, ça c’est clair.

Parce que… Bah, j’avais beau essayer de me rappeler, j’arrivais plus à vraiment me souvenir des répliques… Si, je voyais bien où la scène devait nous mener et tout… Mais les répliques, j’les savais plus.

Quant à Peyton, elle disait que les caméramen devraient pas arrêter de filmer si jamais elle s’emportait parce qu’elle était comme ça. J’rigolai.

-Ouais, ça, c’est vrai.

J’crois que Sloan et Robin l’avaient bien vu, tantôt. Mais j’fis pas d’autres commentaires parce que tout était prêt pour qu’on puisse filmer.

Alors, on s’installa dans le décor à notre table. Tout était décoré pour qu’on fasse penser qu’on était dans un beau restaurant. Et, spontanément, Peyton m’embrassa. J’me laissais aller. Fallait être nous-mêmes alors…

Casey et Alice firent leur apparition dans le restaurant et furent conduit à notre table. Ouais, c’était pas courant… Mais c’était ce genre de trucs qui arrivaient dans les sitcoms. Ouais, la vie, dans les sitcoms, était parfois un peu bizarre.

Tout de suite, Casey prit un air confus en nous voyant.

-Ouais… Lola et Howard.

C’était bien nous. J’savais pas si c’était dans le texte. J’me rappelais plus du texte…

Peyton répondit demandant si elle pouvait les aider. C’était… Pas vraiment du Peyton mais bon, fallait quand même que la scène mène quelque part. Or, Peyton aurait été carrément elle-même, Sloan et Robin se seraient déjà fait remballé. C’était clair.

Mais pas ici.

Elle disait qu’il y avait eu confusion et demanda si j’avais bien réservé pour deux. J’la regardai avec toute la nonchalance du monde.

-Ouais. J’ai bien réservé pour deux, chérie.

Ouais… En fait, j’crois que le faux Howard de la sitcom avait sûrement oublié de préciser pour combien. C’est ce que j’essayais de montrer sur mon visage. Ouais, c’est pas facile à montrer…

Et Peyton leur permis de s’installer vu que le restaurant était plein. J’souris au couple.

-Ouais, prenez place. Y’aura de la vodka pour tout le monde.

Ouais, y’avait de la vodka sur la table. J’avais dit que ça ferait plus réel s’il y avait de la vodka.

-Alors, vous venez au restaurant pour fêter vos deux ans de mariages ? C’est ça ? Vous faites un beau couple en tout cas.

Ils étaient pas en couple. Mais Howard… Enfin, moi, quoi… Était pas censé le savoir.

J’bus un coup de vodka…

-Chérie… Faudra p’t-être plus de vodka pour fêter ça.

J’forçais sur mon accent eastsidien… J’trouvais ça plus drôle.

L’ambiance était redevenue bonne après cet échange sur nos expériences personnelles avec des fans avec de drôles de demande. Nous entrions tous dans une catégorie différente mais c’est quand même Howard qui remportait la palme, toutes catégories confondues, il n’y avait pas a en douter pas son niveau de malaise, d’absurdité et d’humour, parce que s’il n’avait pas rigolé tout de suite, aujourd’hui, quelques années plus tard, il pouvait s’en moquer tout en nous la partageant.

Nous pouvions reprendre le tournage avec de bonnes vibrations.  Ma main glissée dans celle de Robin, je répondis à la question de Peyton en ce qui concernait leurs répliques dans le script et cela sembla les emballer, surtout Howard.

- Super alors si nous sommes tous les quatre prêts…

Peyton Stone ajouta qu’il ne faudrait pas cesser de filmer si elle piquait une crise car elle ne serait alors que fidèle à elle-même et Howard confirma les propos de sa femme. Je ne savais pas si je devais en rire ou trouver cela extrêmement triste mais j’optais pour le rire en laissant Robin me guider jusque dans le décor. Je n’avais pas pu bien prendre mes repaires mais comme ce n’était pas un décor que nous allions utiliser très souvent, ce n’était pas plus mal. Ça rendrait même la scène un rien plus réaliste et ferait en sorte qu’Alice se rapproche d’avantage de Casey.

À l’arrivée de notre couple à l’écran au restaurant, l’hôtesse les dirigea vers leur table et Casey s’exclama de se retrouver installé à la même table que Lola et Howard Stone. La glace était brisée et après que le couple vedette se soit interrogé sur le nombre de gens que devait inclure la réservation du célèbre batteur,  ce dernier invita Alice et Casey à s’installer en proposant de la vodka.

- Merci, c’est gentil de votre part… nous avions nous aussi réservé pour deux, je ne sais pas comment ça pu terminer par une table pour quatre ! Cela dit, c’est un honneur de partager votre table.

Alice tout comme moi, savait qu’il valait mieux flatter l’égo de la Diva.

Et tout de suite, Howard s’appropria le texte en le remaniant dans ses mots. Il n’était pas facile pour moi, peut-être en était-il de même pour Robin, de ne pas perdre le fil, d’éclater de rire ou de se sentir un peu perdu, c’était un défi supplémentaire, agréable à relever.

- En fait…

Alice, toute timide, tapota discrètement la table devant elle pour trouver des repaires avant de replacer une mèche de cheveux derrière ses oreilles et de tourner son visage vers Robin qu’elle savait installer sur sa gauche.

- Nous en sommes à notre tout premier rendez-vous…

C’était l’idée du diner en tête à tête, pour un premier rendez-vous, l’intimité était de mise mais comme rien ne pouvait être simple pour notre couple, et que ce serait beaucoup moins drôle à l’écran si tout allait toujours comme le plan initialement prévu, leur rendez-vous doux prenait l’allure d’un repas entre copain.

- Ce sera une soirée mémorable pour plusieurs raisons, de toute évidence. Ce n’est pas tous les jours que nous avons la chance de partager une table avec nos artistes préférés !

Après les répliques de Peyton, Howard et Robin, dans l’ordre ou le désordre, la serveuse vînt prendre notre commande d’apéritifs et Alice se pencha vers Casey pour lui demander s’il y avait, sur la carte,  un cocktail à la cerise.  

Les commandes passées, la discussion allait plutôt bien quoi que légèrement chaotique du fait que pour un couple, comme pour l’autre, la soirée n’allait pas comme prévu.

- Vous êtes mariés depuis peu, il me semble. Ça été le coup de foudre ?

Tout le monde semblait, maintenant, prêt pour la scène du restaurant. Peyton semblait même avoir retrouvé sa bonne humeur, ce qui n’était pas plus mal. Il faut dire qu’on avait largement l’habitude des coups d’éclats avec Ian. Pas étonnant que le petit soit fan de la diva. Ils étaient les mêmes sur certains points. Ils devraient se rencontrer, je suis sûr qu’ils seraient comme cul et chemise.

Je tenais toujours la main de Sloan alors que j’avais l’impression que notre scène allait plus relevé de l’improvisation que du script. Ce n’était pas un mal. Après tout, Howard et Peyton se jouaient eux-mêmes. L’improvisation était largement permise même si le script donnait, quand même, une ligne de conduite à respecter. Mais j’avais l’impression que, malgré ce qu’il disait, Stone ne connaissait pas son texte… Ce n’était pas étonnant…

Peyton ajouta, avant qu’on ne commence, de ne surtout pas arrêter de filmer si jamais elle partait dans une crise. Qu’elle était comme ça et que, donc, son personnage le sera aussi. Je rigolai un peu.

-D’accord, c’est noté.

Donc, on put faire la scène et je me mis dans mon personnage avant de rejoindre Howard et Peyton à leur table vu que c’est à cette table que nous avais conduit l’hôtesse. Une table déjà prise, bien sûr, ce qui ne manqua pas de désarçonner tous nos personnages.

Peyton constata la confusion alors qu’Howard confirma qu’il avait bien réservé pour deux. Moi, je regardais l’un et l’autre avec des yeux à la fois étonné et admiratif. Mon personnage étant très fan autant de l’un que de l’autre. Finalement, la diva proposa qu’on s’asseye alors qu’Howard se fit tout aussi accueillant. Il remettait vraiment les répliques à sa sauce et son accent… Était horrible. Mais c’était une bonne idée de forcé le trait. Howard semblait avoir capté le truc même si ses répliques n’étaient vraiment pas identiques à ce qu’on avait prévu.

Alice les remercia et j’affichai un grand sourire reconnaissant.

-Oui, merci beaucoup ! C’est vraiment plus qu’un honneur ! Je suis très fan de ce que vous faites tous les deux.

J’aidai Alice à s’installer et pris place à sa gauche alors qu’Howard… Nous sortit du Howard avec une question qui failli me faire bien rire. Mais je gardai mon sérieux alors que Sloan restait bien campé dans son personnage en gardant un air timide avant d’avouer qu’on en était à notre premier rendez-vous. Je regardai vers Alice et sourit avant de regarder le couple.

-Oui, le tout premier… On se connait que depuis un petit temps…

Un rendez-vous qui ne sera pas romantique, du coup, vu que ça s’était transformé en dîner à quatre. Tant de choses destinées à ralentir la future idylle entre Casey et Alice.

Une Alice qui constata que ça sera une soirée mémorable. Je souris.

-Plus que mémorable ! Déjà vous voir en personne c’est quelque chose d’unique mais, en plus, pouvoir dîner avec vous… C’est pas quelque chose qui arrive souvent dans une vie.

Ça n’arrive parfois jamais. En fait, je voyais bien mal comment, en vrai, une chose pareille soit possible. Mais c’était du cinéma.

On vint pour les commandes et Alice demanda à Casey s’il y avait, sur la carte, un cocktail à la cerise. Je répondis, en souriant, que c’était le cas. Pour ma part, je commandai du vin.

Sloan demanda alors si le couple avait eu un coup de foudre. Nul doute que tous les fans du couple allaient être ravi d’avoir la réponse à cette question même si c’était bien connu que Peyton et Howard se détestaient avant de se mettre ensemble pour une raison inconnue. Donc, c’était loin d’être un coup de foudre. Du coup, j’étais curieux de savoir si les deux allaient choisir de dire la vérité ou bien inventer une histoire. Ils avaient le choix, après tout, c’était une fiction.

Je les regardai avec un air intéressé et curieux.

La scène commençait alors qu’Howard et moi étions attablés et que, contre toute attente, l‘hôtesse venait placer deux inconnus à notre table. Normalement, j’aurais tout de suite fait une scène et même, quitté le restaurant en jurant de ne plus jamais y revenir mais ça aurait fait une fin abrupte à l’épisode alors, même si Sloan et Robin nous avaient demandés de rester le plus fidèles possible à nous même, j’acceptais qu’ils s’installent à notre table non sans demander à Howard s’il avait bien précisé que c’était une réservation pour deux.

Le couple formé d’Alice et Casey avouèrent être fan d’Howard et moi, c’était bien trouvé si le but était de me garder de bonne humeur.  Howard lança la conversation en leur demandant s’ils étaient ici pour célébrer leur anniversaire et Alice, par la bouche de Sloan, avoua candidement qu’en fait, ils en étaient à leur tout premier rendez-vous.

Je plaçais l’une de mes mains sur celle d’Howard et je portais l’autre à la hauteur de mon cœur pour m’extasier sur le romantisme de la chose.

- Oh ! Comme c’est mignon ! Et nous allons être témoins de ça, ce soir !

C’était exactement le genre de choses que je trouvais absolument adorable dans la vie de tous les jours et là, j’allais le vivre, enfin, par procuration puisque c’était quand même acté et non la réalité quoi que la chimie semblait vraiment très bonne entre les deux acteurs et croyez moi, pour ce genre de chose, j’ai du flair !

- GARÇON ! Vodka et champagne pour notre table, je vous pris !

J’avais dis ça sans savoir s’il y avait un figurant pour assumer se rôle mais c’est ce que j’aurais fait alors je cru que je pouvais très bien le faire maintenant. De toute façon, une figurante arriva pour prendre nos commandes alors je répétais que nous voulions plus de vodka et plus de champagne alors qu’Alice murmura quelque chose à Casey, enfin, nous l’avions très bien entendu mais j’avais lu dans le script qu’a ce moment là, Alice murmurait à Casey c’est pour ça que je savais que je ne devais pas lui dire que les cocktails à la cerises n’étaient vraiment pas bon, en tous les cas, pas avant qu’elle n’ait reçu son verre.

La commande passée, je regardais le couple en devenir qui disait que cette soirée allait être mémorable.

- C’est toujours ce que les gens disent après nous avoir rencontrés, pas vrai mon amour ?
C’est normal, nous ne sommes pas n’importe qui, non plus !

Dans le script, je devais commencer à dévisager Alice, enfin, sans exagération non plus. Cette dernière demanda alors ce qu’il en avait été d’Howard et moi, Howard que je martelais aussi discrètement que possible de coup de coude pour qu’il regarde ce que je regardais.

- En fait, non. On s’est longtemps détestés puis ensuite, oui, ce fut vraiment le coup de foudre… un sacré mon coup, même !

Ça, c’était loin d’être dans le script parce que personne ne savait ce qui s’était passé entre Howard et moi et qui nous avait fait tomber l’un pour l’autre. Je n’allais pas avouer comme ça devant les caméras qu’il m’avait frappé si fort que j’en avais perdu conscience et qu’on m’avait amené à l’hôpital.  

- J’étais dans une relation malsaine avec River Moriarty à cette époque ! Howard m’a sauvé la vie !

Je m’attendais à ce qu’Alice me regarde franchement mais elle semblait toujours fixer un point au dessus de nos têtes.  J’allais le faire remarquer à Howard mais…

- COUPER !

Le réalisateur s’approcha de nous en se grattant la tête, il avait l’air un rien embêté.

- Légalement parlant, je croit qu’il serait plus sage de s’abstenir de commentaire en ce sens sur River Moriarty…

Je plissais un peu des yeux, je n’avais fais que dire la vérité tout en restant moi-même.

Alice et Casey faisait des grands yeux ronds rien que parce qu’ils étaient face à nous, deux stars autant dans la série qu’en vrai… Bien qu’en vrai, c’est des stars aussi… Enfin, bref, j’m’égare, encore et toujours…

Du coup, j’fis mon Howard parce que j’étais censé joué Howard alors j’le faisais. Ce qui m’amena à dire qu’ils étaient sûrement là pour fêter leur anniversaire de mariage ou quelque chose dans ce genre. J’savais, moi le vrai Howard, que c’était pas le cas mais le faux Howard, l’en avait strictement aucune idée. Et comme j’étais le roi pour mettre les pieds dans le plat en vrai, ben, j’voyais pas pourquoi j’serais différent dans la sitcom.

Mais Alice remit les points sur les « i » en disant que c’était leur tout premier rendez-vous. Casey confirma et Peyton trouvait ça mignon. J’souris.

-Ouais. Super mignon.

Bah, c’était un premier rendez-vous quoi… Enfin, moi, j’passais jamais par le premier rendez-vous. En fait, j’crois que j’ai jamais invité une fille au restaurant… Avant d’être connu, j’rencontrais les filles dans les bars ou à la salle de sport et ça finissait, souvent, le soir même au lit… Ouais, les premiers rendez-vous, j’crois que j’ai aucune idée de ce que c’est, en fait…

Peyton cria alors pour commander de la vodka et du champagne. Et… J’ai sursauté quand elle l’a fait. C’était dans le texte, ça ? Possible. J’connais pas le texte. Ouais, j’l’avoue.

Une figurante arriva pour les commandes alors que Casey et Alice s’était installés en face de nous. Casey et Alice murmurèrent des trucs. Des trucs soi-disant murmuré pour la scène mais on entendait bien ce qu’ils disaient. Ils parlaient du cocktail à la cerise…

P’tain, ça doit être dégueulasse un cocktail à la cerise. Et je grimaçai alors que… Ben, j’étais pas censé avoir entendu… Ouais, Hank a raison, je suis naze comme acteur.

Le couple déclara que la soirée allait être mémorable et Peyton confirma. J’souris en regardant Peyton.

-Ouais, c’est toujours ce que les gens disent.

Peyton faisait des drôles de regards à Alice… J’avais complètement zappée qu’on savait pas qu’elle était aveugle. Du coup, pour moi, le fait qu’elle nous regarde pas dans les yeux était logique. Du coup, j’comprenais pas pourquoi Peyton martelait sur mon genou. J’lui fis un drôle de regard avant de me recentrer sur Alice qui demanda comment on s’était rencontré.

-Heu…

J’dois dire la vérité ou mentir ? J’eus pas le temps de me poser réellement la question que Peyton prit les choses en main et dit la vérité. Quand elle parla du coup, j’rigolai un peu. Ouais, maintenant, j’en riais. C’était pas le cas, il y a quelques temps.

-C’est le cas de le dire ! Mais ouais, avant on se détestait… Puis, la vie a changé d’avis et a décidé qu’on s’aime. La vie, elle est comme ça. On y peut rien.

J’crois que là, on n’était complètement pas dans le script vu que tout ça, il y avait que nous qui le savions. Et Peyton en rajouta en parlant de River et en disant que je lui ai sauvé la vie. J’souris et hochai de la tête pour confirmer. J’lui ai sauvé la vie en mettant en danger la mienne. D’ailleurs, j’frissonnai un peu d’effroi rien qu’à me rappeler le jour où je m’étais planté en voiture parce que River avait trafiqué mes freins.

On allait continuer la scène mais… Bah, on nous arrêta. J’levai un sourcil en regardant le type qui venait de tout arrêter alors que Robin tirait une drôle de tête. L’avait pas l’air content du tout, en fait.

J’comprenais pas pourquoi.

Mais on nous expliqua pourquoi. Parler de River Moriarty n’était pas une bonne idée. C’est ce que disait le type.

-Pourquoi ? C’est vrai… On doit mentir, alors ? C’est bien la première fois qu’on me demande ça.

C’était de notoriété publique qu’il était cinglé, le River, non ? Alors, je ne voyais pas où était le problème.

Le tournage de la scène allait bon train, Peyton était en meilleure disposition et elle tout comme sont maris campaient bien leur propre rôle alors que Robin et moi jouions le notre. Je pouvais ressentir les papillons d’Alice et je ne pouvais m’empêcher de me demander si je devais explorer cette vois ou rester sur ma position qu’il valait mieux de pas brouiller les cartes.  Je n’ai jamais eu l’occasion de réellement vivre une histoire d’amour. La complicité entre Robin et moi  était fort probablement  ce qui faisait que je m’envoyais moi-même de faux signaux.

Alice eu besoin de l’aide de Casey pour commander à boire et ensuite, la conversation bifurqua sur notre couple, enfin, sur celui que nous étions sur le point de bâtir, Robin et moi… ou plutôt Alice et Casey ! Howard demanda si nous étions là pour célébrer notre anniversaire de mariage et j’expliquais que nous en étions en fait ;a notre tout premier rendez-vous ce qui fit s’exclamer [o]Lola[/i] qui demanda plus de vodka et de champagne !

Puis moi, je les interrogeais sur leur propre histoire. Ne vous méprenez pas, nous ne transformions pas notre sitcom en interview cachée mais pour l’histoire, c’était bien de faire un rappel. Et la Diva expliqua qu’il s’agissait d’un véritable coup de foudre, insistant sur le mot coup avant de dire qu’Howard lui avait sauvé la vie en la sortant d’une relation toxique d’avec l’acteur River Moriarty.

J’éprouvais un malaise et fut soulagé que notre réalisateur demanda de couper. Je pu entendre dans la voix d’Howard, sa totale incompréhension.

- Ce n’est pas une question de mentir, Howard mais… River n’est pas ici pour se défendre et donner sa version… je ne dis pas non plus que ce n’est pas la vérité… tout ceci est compliqué.

Je voyais l’ambiance se replomber de nouveau, je me frottais les tempes pour aider la tension dans la tête à se dissiper.  Je ne voulais pas risquer une nouvelle crise de Lola non plus nous engager dans une poursuite judiciaire en diffamation.  Je demandais au réalisateur de nous donner quelques instants pour nous remettre en situation et que nous lui ferions signe au moment de recommencer à tourner.

À mes côtés, je sentais Robin tendu, je cherchais sa main mais ne la trouvais pas.

- Je suggère que nous restions sur la même voix et que vous parliez que de vous pour rester dans le cadre du texte et en venir à nous donner des conseils amoureux.

Peyton tambourinait des doigts sur la table, je savais que s’était elle, Robin a les ongles court et je doutais qu’Howard Stone les portes longs comme sa femme.

Robin m’aidait à maîtriser la situation mais je me promettais d’avoir une discussion avec lui, quand nous serions seuls, afin de comprendre pourquoi je l’ai senti aussi tendu. Je me doutais bien que c’était en lien avec l’allusion au sujet de River Moriarty avec qui nous avions tous les deux partagés le plateau de tournage sur Keeping Our Lands.

Jusqu’ici, tout fonctionnait très bien. Les deux rockstars ne suivaient pas totalement le texte. Enfin, spécialement Howard. Mais les ajouts qu’ils faisaient allaient bien avec leurs mimiques et leur façon d’être alors c’était tout simplement parfait. Comme quand Peyton s’exclama réclamant plus de vodka et de champagne maintenant qu’Alice et Casey avaient rejoint leur table.

La diva était, toutefois, bien dans le jeu parce qu’elle ne cessait de regarder Alice bizarrement vu que cette dernière ne la regardait jamais réellement dans les yeux. Howard, lui, ne prêtait pas attention à ça. Mais… Comme, c’était Howard, ça n’était pas spécialement grave.

Le couple s’envoya des fleurs et j’essayais de me contenir pour ne pas rire. Après quoi vint une question de Sloan sur les débuts du couple, maintenant très célèbre, Howard-Peyton.

Je tournai mon regard vers eux affichant un sourire alors que j’attendais leur répondre. Howard se fit… Hésitant. Comme s’il ne savait pas ce qu’il devait dire. A vrai dire, ils pouvaient dire ce que bon leur semblait. Que ça soit la vérité ou non. Mais Peyton sembla opter pour la vérité vu qu’elle parla du moment où ils se détestaient, tous les deux, avant que le coup de foudre ne les fauche. Enfin, ce n’était plus vraiment un coup de foudre, dans ce cas, mais Peyton sembla comme insister sur le coup. J’aurais bien voulu savoir ce qui leur avait fait changer d’avis mais ce n’était pas le moment pour ça. Je me contentai de rire avant…

De ne plus rire du tout.

Parce que Peyton se mit à parler de River. Elle était en couple avec lui dans ce qu’elle qualifiait de relation malsaine. Mon regard s’assombri. Le sujet « River » était un sujet sensible… Je ne croyais aucunement toutes les allégations faite à son sujet… Je le connaissais bien. Je savais qu’il n’était pas capable de tout ce qu’on lui reprochait.

Et ce n’est pas Peyton Stone qui va me faire penser le contraire. Elle ne sait rien de River.

Mon bras maintenant le long du corps, je fis un discret signe au troisième réalisateur de couper. Ce qu’il fit déclarant qu’on ne devait pas faire de commentaires sur River. Juridiquement, ce n’était pas top mais je n’avais pas envie, aussi, qu’on ternisse son image dans notre sitcom.

Howard se demandait pourquoi il devait mentir… Il n’a pas de problème avec ça d’habitude ! Mais là, il protestait alors que j’étais toujours figé dans ma mauvaise humeur. Sloan répondit comme il le fallait mais je ne sentis pas qu’elle cherchait ma main. J’étais trop occupé à toisé le couple d’un air sombre. River n’était pas là pour se défendre. Il était toujours enfermé dans un endroit où il n’a pas sa place.

Sloan recadra alors mais je me permis d’en placer une alors que Peyton sembla jouer d’impatience.

-Oui, je suggère qu’on ne parle pas, dans notre sitcom, de River qui, cela dit en passant, est l’un de mes plus proches amis. Alors, si on pouvait éviter de dire des conneries à son sujet ça m’arrangerait.

Mon ton était sec. Je pouvais parfois être comme mon oncle quand je le voulais. En moins extrême.

-Oui, on peut reprendre où on en était. Juste après l’histoire du coup de foudre. On devrait enchainer sur les conseils que vous donnez à Alice et Casey. D’accord ? Si vous êtes prêt, on peut reprendre.

J’attendais qu’ils soient à nouveau prêt et on pu reprendre la scène là où on l’avait laissé alors que je repris, instantanément ma bonne humeur. Enfin, celle de Casey… Ainsi, j’affichai à nouveau un beau sourire.

-Le coup de foudre à retardement. C’est une belle histoire !

Oui, bien plus belle que ce qu’il se cachait en dessous, j’imagine…

Maintenant que le tournage avait débuté,  tout allait bien. Je jouais à fond la subtilité en tentant d’attirer l’attention d’Howard sur le fait qu’Alice semblait avoir un problème avec sa tête, ses yeux plus précisément tout en parlant de notre couple, de comment nos idylle si parfaite est née.  Je me trouvais vraiment très drôle de parler du coup de foudre en insistant sur le coup. Il n’y aurait qu’Howard qui pouvait comprendre et c’était justement ce qu’il y avait de drôle là dedans.

J’expliquais ensuite qu’Howard m’avait sauvé la vie en me sortant des griffes de River Moriarty, c’était la plus stricte vérité mais ça sembla ne pas plaire à Robin qui, tout de suite, afficha une drôle de tête puis nous fûmes carrément coupé par le réalisateur. Je ne comprenais pas, Howard non plus d’ailleurs, qui trouvait ça un peu n’importe quoi qu’on lui demande de mentir alors qu’en normalité, tout le monde doute de ses propos.

Il était question de question légale, parce que River Moriarty n’était pas là n on plus pour se défendre mais… J’étais là, je l’ai vécue, je sais que ce que je dis était la plus stricte vérité. Je ne rouspétais pas, cependant, me contentant de tambouriner d’impatience sur la table des doigts de ma main droite, roulant des yeux même parce que Robien disait que c’était que des conneries.  

- Ce n’était pas des conneries quand il est entré de force dans ma chambre d’hôtel mais bon! Si c’est des conneries…

Je regardais Howard en me disant que nous aurions dû porter plainte. Howard aurait pu mourir ce jour là, River m’avait confirmé avoir trafiqué ses freins.  Même si j’en voulais à Robin de dénigrer mes propos tout en défendant Robin, j’acceptais sa proposition de reprendre tout juste avant mon commentaire sur son supposément très bon ami et de rester sur le sujet des conseils de couples.

- Très bien ! Reprenons à ce moment, alors !

J’attendis le signal et je me remis tout de suite un sourire sur le visage.

- Depuis ce jour, nous sommes inséparables et amoureux comme jamais !

Je glissais ma main dans celle d’Howard et l’approchais  pour l’embrasser avant de me blottir contre lui  et de regarder le couple. J’osais même murmurer, du moins pour la scène, sachant que mes paroles seraient captées à l’écran…

- Je crois qu’elle a un problème avec ses yeux… observe là…discrètement…

Sloan jouait très bien son personnage, mais puisqu’elle est aveugle depuis longtemps, il est facile pour elle.

- Et vous ? Comment vous êtes vous rencontrés ? Ce fut le coup de foudre au premier coup d’œil?

Je me trouvais bien drôle de me permettre un petit commentaire mais pour avoir vu les autres épisodes, je savais que ce n’était pas un sujet épineux. J’écoutais leur histoire tout en m’extasiant de leur récit, me lovant contre Howard, offrant des yeux mielleux. C’était inusité et pas banale, une magnifique histoire teinter de romantisme.

- Oh ! Vous devez absolument aller au Château Marmont pour une nuit romantique, vous  ne serez pas déçue ! Et si vous voulez une salle de réception, pour vos fiançailles, passez moi un coup de fil, j’ai de bons contacts, en fait, pour toute l’organisation, j’ai ce qu’il vous faut ! je serais heureuse de vous aider.  

Je me voyais déjà entrain d’organiser leur mariage ! Ça serait super et une occasion de revenir sur la sitcom !

La scène se déroulait super bien avant que le réalisateur ne coupe d’un coup alors que Robin s’était mis à faire la tronche. Peyton avait causé de River. En fait, Peyton avait dit la stricte vérité. Mais c’était une vérité qui plaisait pas à tout le monde vu la tronche de Robin... Du coup, j’m’indignais un peu… Parce que, d’habitude, les gens n’aiment pas quand on ment mais, là, c’était l’inverse. Et c’est Sloan qui expliqua que River était pas là pour donner sa version et que tout ça était compliqué et tout. J’fis une p’tite moue.

-Ouais… Normal qu’il est pas là pour se défendre, l’est chez les fous.

Là où est sa place, de mon avis. Ce type avait essayé de me tuer. Alors, pour moi, y’avait vraiment rien de compliqué. Il faisait partie de la catégorie des « cinglé de L.A. ». Une catégorie qui comptait, heureusement, pas encore trop de personnes.

Et Robin nous regardait comme s’il allait nous étriper. J’levai un sourcil en soutenant son regard alors qu’il avait pas encore vraiment ouvert la bouche pour justifier la tronche qu’il tirait. Du coup, c’est Sloan qui dû prendre les choses en main en disant qu’on devrait rester dans le cadre du texte. Avant la scène, ils avaient dit qu’on pouvait improviser mais ils aiment pas notre manière d’improviser.

-Ok…

J’voyais bien que Peyton s’impatientait à mort. J’crois pas qu’elle ait aimé qu’on la coupe comme ça. J’regardai vers elle me demandant si elle allait piquer une crise ou non alors que Robin soutenait son regard. J’crois que si on avait été dans un cartoon, il y aurait eu des éclairs entre leurs yeux. Et c’est Robin qui causa d’un ton sec en disant qu’on devrait pas parler de River et surtout pas dire des conneries sur lui. J’levai un sourcil.

C’était pas des conneries.

Et c’est ce que dit Peyton… Et j’ricanai tellement j’étais d’accord avec elle.

-Ouais… Sans compter les freins de ma bagnole, hein…

Mais j’en dis pas plus alors que Robin semblait vouloir reprendre la scène juste avant la phrase sur River. J’regardai vers Peyton qui ne fit pas de commentaire et se contenta d’approuver. J’regardai vers Robin et Sloan.

-Ok.

Et on reprit la scène. Le visage de Peyton et de Robin changèrent d’un coup alors que le mien était toujours perplexe. L’acteur enchaina sur la suite et Peyton enchaina en disant que, depuis ce jour, on était inséparable. J’souris un peu.

-Ouais totalement inséparable.

J’souris quand Peyton glissa sa main dans la mienne et j’la regardai amoureusement avant qu’elle ne m’embrasse. Et elle « murmura » à mon oreille qu’il y avait un truc qui n’allait pas avec Sloan. Enfin, Alice… Enfin, avec Sloan aussi, du coup…

J’me mis à observer « discrètement » Alice avant de souffler à Peyton.

-Ah ouais, t’a raison.

Puis, Peyton demanda comment eux s’étaient rencontrés et on écouta leur histoire alors que Peyton m’envoyait des regards qui me faisait sourire. J’la regardais plus qu’elle que le couple…

Puis, Peyton leur donna tout un tas de conseils et d’adresse. J’rigolai alors qu’elle jouait carrément les entremetteuses.

-Faut que ça soit dans leur budget, aussi, Peyton. Oublie pas ça.

J’lui fis un p’tit clin d’œil avant de regarder Alice et Casey et de me pencher vers ce dernier.

-Oh, Casey, si tu veux un conseil. J’crois que comme cadeau, tu devrais lui acheter des lunettes. Parce que j’crois pas qu’elle voit très bien…

Ouais, c’était censé faire rire. Moi, j’trouvais ça drôle en tout cas.

La déclaration de Peyton Stone avait jeté un froid sur le plateau de tournage. Même pour moi, il me paraissait visible qu’elle ne l’avait pas fait exprès, qu’elle était à fond dans son récit cela dit, River Moriarty n’était pas le sujet et il ne devait donc pas être mentionné pour autant de raison que nous pouvions en imaginer. À mes côtés, Robin s’était raidit, je le sentais très bien et cela me fis un drôle d’effet, je n’aimais pas ce que je ressentais.

Il fallait recentrer la discussion et, après avoir  mit cartes sur table, nous pûmes reprendre le tournage. Robin est un excellent acteur, il ne prit pas longtemps pour chasser le nuage gris et revenir a de meilleurs sentiments. Nous avions évité de peu, un second dérapage en peu de temps, un record sur notre plateau de tournage !

La diva reprit exactement là où nous en étions avant qu’elle ne parle de River Moriarty et expliqua que depuis ce jour, Howard et elle était inséparable, commentaire appuyé par son époux. Ils respiraient le bonheur en tous les cas, ils semblaient très amoureux ce qui fit que je tournais ma tête en direction de Robin pour, lui offrir un regard amoureux, façon de parler, vous l’aurez deviné !

Peyton demanda comment Casey et Alice s’était rencontré et, glissant ma main dans celle de mon complice, j’expliquais qu’il m’avait sauvé la vie, et le laissait compléter les blancs. L’histoire de notre couple dans la sitcom n’était pas banale, empreinte de romantisme, un petit peu à l’eau de rose mais elle ne manquait certainement pas d’originalité.

Déjà, Peyton avait reprit le contrôle de son texte en parlant de contacts qu’elle possédait pour nous obtenir une chambre dans un bel hôtel et qu’elle pouvait nous aider a organiser notre réception de fiançailles…

- Oh… et bien… heu… nous n’en sommes pas encore…enfin c’est notre tout premier rendez-vous…

Sans vouloir être sur les freins, Alice ne voulait pas non plus rêver en couleur, consciente que son handicap’ pourrait être une barrière à sa relation, dans un avenir peut-être pas si éloigné. Casey ne lui donnait pas l’impression d’être le type d’homme à fuir devant ce genre de chose mais personne ne connait l’avenir ! Quoi que si, Robin et moi le connaissions puisque c’est nous qui écrivons le scénario !

Puis Howard proposa un conseil à Casey qui me fit éclater de rire. Le script laissait Robin répondre en premier, je me permis ensuite d’ajouter :

- Pourquoi de nouvelles lunettes ? Celle que je portais a la banque ne me vont pas bien ?

Nous n’avions pas prévu qu’Howard irait en ce sens et je n’avais donc pas l’accessoire avec moi, autrement je n’aurais pas crains de me couvrir à nouveau de ridicule et les aurais portée avec grand plaisir !

La suite du tournage se passa sans autres anicroches. Le couple offrait joyeusement des conseils à Casey et Alice, passant de comment bien plier les vêtements pour ne pas froisser les robes de Madame ou de laisser le contrôle du téléviseur à Monsieur les jours de match. Les fou rires fusèrent de partout, il fallu parfois arrêter pour se reprendre mais quand tout se termina,  nous pûmes tous nous réjouir de ce que nous venions d’accomplir.

Quand je me retrouvais seule avec Casey à la fin de la journée, je soupirais de satisfaction.

- Ce ne fut pas simple mais je pense que cet épisode va cartonner, comme celui avec Ricci !  Et puis..

Je riais un petit peu timidement avant de me lancer.

- Alice a beaucoup de chance… Je l’envie de se retrouver dans tes bras.

Le sujet River m’avait mis, intérieurement, hors de moi. Les allégations de Peyton ne me plaisait pas du tout et ce qu’Howard rajoutai à demi-mot me plaisait encore moins. Ils prétendaient tous les deux que ce qu’on disait sur River était totalement vrai… Peyton disait qu’il avait même forcé sa chambre d’hôtel. Je ne saurais jamais si c’est vrai ou non. Après tout, la diva est réputée pour facilement faire en sorte que les gens sortent de leurs gonds.

Je l’avais vu tout à l’heure.

Mais je n’avais vraiment pas envie de parler de ça avec eux. Ni de remettre de l’huile sur le feu. Je voulais que le reste de la scène se déroule bien ainsi que le reste de la journée. Pour ça, je devais prendre sur moi, même si j’avais bien montré au couple ma mauvaise humeur.

Heureusement que Sloan était là. Je sentais son soutien mais aussi son envie de temporiser les choses. Et je n’avais aucun envie de casser tous ses efforts.

Alors, on reprit parce que Lola était aussi d’accord pour laisser de côté cette histoire. Et je me remis tout de suite dans mon rôle tout comme elle.

Peyton chuchotait à Howard qu’Alice avait un problème de vue avant de nous demander comment on s’était rencontré, Alice et moi. C’est Sloan qui devait expliquer, en résumé, ce qu’il s’était passé dans les épisodes précédents. Moi, je la regardais de temps à autre tout aussi amoureusement qu’elle. Si on pouvait croire que cet épisode allait sceller la relation entre Alice et Casey, c’était mal connaitre toutes les péripéties qui pouvaient se passer dans une sitcom.

Puis, Peyton se mit à nous donner des adresses et, limite, préparer nos noces. Ça valu une réflexion d’Howard avant qu’Alice ne fasse comprendre qu’on en était qu’à notre premier rendez-vous.

-Oui… Chaque chose en son temps.

Je disais ça en souriant avec qu’Howard ne se penche vers moi pour ne donner un « conseil ». Je le fixai avec un air surpris et un peu embêté.

-Heu… Je ne sais pas si c’est une bonne idée…

Alice, qui avait très bien entendu, déclara que ses lunettes étaient très bien. Je failli rire, cette fois… Parce que les lunettes d’Alice étaient, en réalité, tout à fait ridicules. Mais comme j’étais Casey, je répondis directement.

-Bien sûr. Elles te vont très bien.

Et s’en suivi d’autres conseils hilarants de la part du couple Stone. On a bien ri, finalement, malgré l’accro de tout à l’heure. Je retrouvais, du même coup, ma bonne humeur et quand la scène fut terminée, on était plutôt satisfait du résultat.

On remercia le couple Stone de son implication sans plus jamais faire référence au cas River. Et, à la fin de la journée, je finis par être seul avec Sloan. La journée avait été production mais elle avait, aussi, été éreintante. Sloan était certaine que l’épisode allait faire un carton. Je souris.

-Je pense aussi. Ils ont été bons. Même si Lola est aussi facile à gérer que Ian.

Je dis ça avant de rire un peu. Et Sloan déclara, ensuite, qu’Alice avait beaucoup de chance… Elle l’enviait parce qu’elle allait se retrouver dans ses bras. Je rougis un peu. C’était un très bon compliment.

-Moi, c’est Casey que j’envie.

Oui, je l’enviais vraiment… En fait… Je ne crois que je partageais les sentiments de Casey. J’appréciais beaucoup Sloan et je me rendais compte que ça dépassait largement une histoire d’amitié.

Du coup… Il fallait peut-être que je me lance bien plus vite que Casey.

-Est-ce que… Tu voudrais venir chez moi, ce soir ? J’ai des pizzas surgelé… J’en ai assez pour deux. Et on pourra se regarder un film, ensuite… Tu en dis quoi ?

Je ne risquais rien à demander ça.

Le tournage d’aujourd’hui serait encore un truc auquel nous allions repenser dans quelques mois et duquel nous ririons mais pas pour l’instant. Nous pouvions nous donner une petite tape sur l’épaule, être satisfait de l’avoir fait, ça allait être un très bon épisode mais nous l’avions échappé belle, c’était le moins que l’on pouvait dire.

Le couple Stone était repartit, il ne s’était pas éternisé sur le plateau de tournage. Je crois, sans vouloir prétendre de rien, que Lola avait parfaitement joué la comédie en passant par-dessus la petite réprimande de notre réalisateur au sujet de River Moriarty.  Pour avoir partagé le plateau de tournage avec lui, je peux affirmer qu’il a une personnalité unique et quelque fois déroutante mais de là à faire intentionnellement mal à quelqu’un ? Je ne suis pas prête à le croire, d’autant plus que Robin le connait bien mieux que moi et affirme que River ne ferait jamais de telles atrocités.

Bref, il faut tourner la page sur ce malencontreux faux pas qui n’a eu, tout compte fait, aucune répercussion dommageable.

Casey, comme chaque fois, avait accepté de venir me reconduire chez moi. En fait, je ne lui avais même pas demandé, c’était devenu une habitude que j’appréciais hautement.  Je savourais en fait ces moments avec Robin, dans sa voiture, alors que nous écoutions la musique à la radio tout en bavardant de tout et de rien.

Je devais me rendre à l’évidence que la réalité était entrain de dépasser la fiction alors, quand il me rejoignit, je décidais de plonger et de lui avouer que j’enviais Alice de pouvoir se retrouver dans ses bras, ceux de Casey mais par le fait même, ceux de Robin.  Ma situation ne m’a pas permis de consacrer du temps à ma vie privée d’autant plus que cela pouvait mettre des barrières que je n’étais pas forcément prête à grimper. Seulement, voilà que la situation d’Alice me permettait de croire que c’était possible pur moi aussi de connaître l’amour.

Comme Alice, j’en suis venu à me dire ‘’ Et pourquoi pas?’’ Et la réponse de Robin me fit m’entrechoquer les genoux et rire nerveusement.

- Ah oui ?

J’en bégayais presque, il faut le faire pour avoir du mal à rendre ces deux tous petits mots ! Puis Robin y alla même d’une proposition. Jamais des pizzas surgelées ne m’auront autant donné l’eau à la bouche et…

- Je serai ravis d’écouter un film avec toi…

Je n’en verrai pas les images mais, même sans mon handicap’, j’étais presque certaine que le film n’était qu’un prétexte pour s’enlacer sur le divan et… qui sait pour la suite.