Il faisait chaud… C’est ce que j’avais ressenti en sortant de l’hôpital que je ne quittais plus depuis que Sky y avait été admise et qu’Heaven y était coincé pour environs un mois. L’état de Sky ne s’améliorait pas et elle avait, maintenant, un nouveau chirurgien qui, semblait-il, avait pris connaissance de l’état de Sky et avait été sensible à son destin.

Si les sentiments des autres pouvaient réussir à la sortir du coma, ça m’arrangeait. De toute façon, tout ça était hors de mon contrôle et c’est quelque chose qui me tuait à l’intérieur.

Je détestais ne pas avoir le contrôle.

J’avais dû, à contrecœur, quitter Heaven. Je doutais que quelqu’un s’introduise dans la pièce des couveuses. Pas avec toutes les infirmières qui rôdaient en pleine journée. Alors, je pouvais prendre le temps d’aller déclarer Heaven, chose que je n’avais pas encore fait.

Je pris ma caisse jusqu’au City Hall et le soleil tapais fort. Je me garai avant d’entrer dans le bâtiment et de me rendre au bon département. C’est un jeune agent administratif qui leva la tête sur moi alors que je venais de poser, devant lui, les papiers de naissance d’Heaven. Il dit alors sur un ton un peu trop enjoué pour un agent administratif.  

-Félicitation, Monsieur !

Il ne savait rien de l’histoire. Et j’aurais été d’humeur, je lui aurais dit d’un ton neutre tout ce qu’il s’était passé le jour de la naissance d’Heaven mais je me retins. Je ne dis même pas un mot me contentant d’un regard neutre et l’agent perdit son sourire avant de se racler la gorge.

-Prénom et nom ?

Il venait de retrouver son rôle alors, j’ouvris, enfin, la bouche.

-Heaven Fleming.

Il s’exclama alors.

-Fleming ? Comme le boucher de l’Eastside ?

Ça faisait des lustres que je n’avais plus entendu ça si bien que j’en levai un sourcil. C’était le nom que la presse avait donné à mon père dans les années 50 lorsque la police recherchait le tueur en série qui avait poignardé 18 fois une série de jeune fille… Maintenant, mon père était tombé dans l’oubli et le « boucher de l’Eastside » n’avait, finalement, défrayé la chronique que pendant l’enquête qui a durer quelques années.

Allez savoir comment ce gamin, qui n’était pas né à l’époque vu sa tête, s’en rappelait… Peut-être parce qu’il était proche d’une des victimes ou bien c’était l’un de ces types qui sont fascinés par les tueurs en séries.

Je répondis alors :

-Ouais… Comme le boucher de l’Eastside. Mais en plus mortel encore.

Il me regarda alors d’un drôle d’air essayant de chercher ce que je voulais dire par-là mais il sembla abandonner prenant ça pour un sens de l’humour douteux avant de demander.

-Un second prénom ?

J’hochai négativement de la tête.

-Non. Heaven. C’est tout.

Il fit tout ce qu’il faut avant de me laisser aller.

Il fallait que je retourne voir Heaven et je finis par sortir du bâtiment. Tellement rapidement que je bousculai une femme sur le parvis. Une femme qui chantait devant quelques personnes dont certaines armées d’un appareil photo… D’ailleurs, l’un d’eux pris une foutue photo.

Je foudroyai la personne du regard sans même m’excuser à la fille que je venais de bousculer :

-T’as intérêt à ne pas faire développer cette putain de photo.

C’est ce que je dis sans hausser le ton mais en prenant quand même un ton autoritaire qui fit blêmir le type qui tenait l’appareil photo.

Je fixai alors la fille que je venais de bousculer reconnaissant Apolline Mclagan. Visiblement, elle prenait le parvis du City Hall pour une salle d’autographe ou de spectacle…

-C’est pas parce que tu es Apolline Mclagan que tu dois obstruer le chemin de la sorte pour te mettre à chanter devant quelques fans pas foutu de te foutre la paix.

Depuis que Sky s’était fait tirer dessus, j’étais d’une humeur massacrante.

-Tu venais faire quoi ici ? Signer ton divorce avec Stone ?

Non… C’est Peyton Davis qui sortait avec Stone. Mais Mclagan était sortie avec Stone alors je tapais sûrement là où ça faisait mal. Ou pas. Quoi qu’il en soit, mon humeur était au point que faire mal au gens étaient devenu un réflexe encore plus qu’avant. C’était totalement gratuit. J’en étais conscient. Mais elle était sur mon chemin.

@ Billy Lighter

J’étais sorti du City Hall et j’avais foncé dans Apolline Mclagan qui se faisait un concert improvisé devant des fans en pamoison devant elle… Comme s’il n’y avait pas d’autre endroit pour ça que devant le parvis de ce foutu City Hall !

Du coup, je ne l’avais pas ménagé. Mon humeur était massacrante et voir Mclagan s’approprié le parvis ne faisait que renforcer cette mauvaise humeur qui m’envahissait sans que je puisse la contrôler.

Elle déclara qu’il y avait assez de place. Qu’elle avait fait tout pour en laisser. En gros, qu’elle ne gênait pas et que personne d’autre que moi ne s’était plaint.

-Personne ne s’est plaint parce que ils ont peur de froisser Apolline Mclagan.

Je dis ça sur un ton méprisant avant de l’attaquer gratuitement sur sa relation avec le looser de service, Stone. Je savais qu’elle n’avait jamais été mariée avec lui mais elle avait été en couple avec. C’était juste histoire de lui faire mal… Et elle répliqua qu’elle n’avait pas fait l’erreur de se marier avec Stone.

-Se mettre en couple avec est déjà une erreur…

J’entendais les gens commencer à prendre la défense d’Apolline. L’un d’eux déclara même ne pas avoir besoin d’une personne morose dans le coin. Je foudroyai l’individu du regard avant de fixer Apolline une dernière fois :

-La prochaine fois prend en compte que la place public, ce n'est pas une foutue scène.

Là-dessus, je m'en allait non sans bousculer quelques personnes au passage.

@ Billy Lighter