22h39. Il était en retard. Son dealer était en retard! De neuf misérables minutes! Comment osait-il la faire attendre ? La jeune fille n'était pas du genre très patiente, de base. Mais qui plus est, avait un style à elle. Disons assez... Provocant. Ce qui la faisait souvent passer pour une prostituée aux yeux des passants. Ne vous y méprenez pas; il ne faut meme pas la payer en fait... Si vous êtes assez joli garçon à son goût bien sûr.

C'est donc ainsi que seulement quelques jours après son retour, les mauvaises habitudes avaient repris son cours. J'imagine que ses parents avaient eu l'espoir qu'un séjour en URSS la calmerait pour ce qui était des drogues dures ou d'etre trop frivole mais que du contraire. Ce voyage lui avait donné une réelle sensation de manque. Un gros manque. De tout ce qui était son train de vie quotidien en Amérique...

Oui, c'étaient des parents fort optimistes car Gaïana était sans doute déjà bien trop accro à ce genre de choses. Bien qu'en ce moment, alors qu'elle faisait les cent pas d'un côté à l'autre du trottoir elle n'avait pas l'air d'en avoir beaucoup besoin. Non, elle tenait encore le coup. Après tout, elle avait tenu un bon mois avec de faibles doses assez espacées mais le plaisir d'être de retour ici lui faisait vite oublier cette modération qu'elle avait adopté au fur et à mesure. Toute cette routine... Partie en miettes ! Elle allait de nouveau devoir faire de gros efforts mais comment... ? Surtout en sachant qu'elle cotoyait à nouveau Cash, ou devrais-je dire qu'elle avait enfin l'occasion de le fréquenter plus souvent! Et comme c'était un gros camé... Elle risquait fort bien de couler avec lui.

Avec un bas-collant en rézilles troué par-ci par-là avec un short en jeans taille haute, un fin tee-shirt noir transparent qui dévoilait son soutien-gorge. Pour dire, elle était presque nue et pourtant... Elle mourrait encore de chaud. Ces derniers jours avaient été canicule. On transpirait à grosses gouttes rien qu'à être allongé dans son lit. Vite qu'elle se trouve une petite dose de peu-importe-quoi et qu'elle termine cette nuit en comatant, à se légumer devant la télé, dans son pieu ou peu importe où.

- J'en ai marre d'attendre ! Vite qu'il arrive ce débile...

La jeune fille finit par s'appuyer dos contre le mur d'un maison en briques rouges et regarda les environs... Moulte gens passaient dans cette grande rue, certains la niant d'autres la regardant avec des arrières pensées ou une certaine forme de fascination... ou de dégout. Il faut de tout pour faire un monde. 22h46. Toujours pas de dealer en vue. Gaïa soupira, ferma les yeux un instant et tira la tête en arrière. Si d'ici deux minutes il n'est pas là, elle se tire. Inutile de poireauter ici plus longtemps!