Je n’avais pas attendu longtemps avant de me décider à contacter Jim pour le voir. Une fois que j’avais été rentré, avec Sammy, à la villa Ricci, j’avais téléphoné à mon meilleur ami afin de le voir. Il devait – sans aucune doute – avoir eu un retour de Quinn de ce qu’il s’était passé et j’imaginais qu’il avait déjà agi en conséquence.

Seulement, j’avais à lui parlé des informations données par le détective que j’avais engagé et, aussi, il fallait que je lui parle afin qu’on accorde nos violons. Samantha s’était dit que c’était le meilleur moment pour se débarrasser définitivement de Fleming. Seulement, il fallait voir ce que Jim avait dans l’idée de faire et s’il n’avait pas – déjà – réparti ses pions.

C’est ainsi que j’étais allé – le soir même – à Malibu. Samantha était resté à la maison avec Tony. Elle était fatiguée par toutes ces nouvelles qui ne faisaient pas nos affaires. De toute façon, il ne valait mieux pas que Sammy et Jim se confrontent. Ils n’avaient jamais eu une très bonne entente entre eux.

J’étais arrivé devant la grille avec ma voiture de sport et c’est un minuscule petit latino armé d’un lance-pierre qui m’avait interpellé alors que j’étais sorti de ma voiture pour me diriger vers l’interphone d’une grille qui devait – en ces temps troublés – être constamment fermée.

-Déclinez votre identité, dit la minuscule petit chose.

Moui – nulle doute que c’était un Los Diablos désigné pour garder la maison de Jim. Il avait des encore plus minuscules que moi !

-Si tu ne sais pas qui je suis, petit, alors il est temps de te cultiver un peu, dis-je avec un petit sourire en coin. Je suis le grand Daniele Ricci. L’ami de Jim. Tu peux baisser ton lance-pierre.

Seulement, ma remarque semblait lui avoir déplu – cela se voyait sur son petit visage renfrogné et il ne semblait pas vouloir baisser son arme.

-Laisse-le passer, Guillermo. C’est Monsieur Ricci, dit une voix de femme.

Une jeune femme était arrivée derrière le petit garçon qui avait baissé son arme – bien qu’il râlait toujours.

-Excusez-le, Monsieur Ricci. Il prend son rôle très à cœur, dit-elle avec le sourire.

Moui – c’était une sale vile créature de l’Enfer, surtout !

-Ce n’est rien, dis-je. Continuez votre travail, moi, j’ai un whisky à aller boire.

Je m’étais avancer vers l’interphone où John m’avait répondu et avait ouvert la grille.

J’étais entré avec ma voiture et m’était garé devant le parvis de la maison de Jim. J’avais sonné à la porte et c’est John – tout naturellement – qui était venu m’ouvrir. Il m’avait emmené près de Jim.

-Amico mio, m’exclamais-je. Je suis content de te voir ! Le gardien de ta grille est particulièrement minuscule et particulièrement peu sympathique.

Je ne savais pas – encore – que la villa Ricci avait accueilli un heureux événement le matin précédent la fusillade qu’il y avait eu à l’un des entrepôts des Los Diablos.

@ Billy Lighter

Daniele m’avait sonné dans l’après-midi… il voulait me parler. Il avait l’air contrarié. Peut-être que ce que Quinn était venu m’annoncer tôt ce matin était arrivé aux oreilles de mon meilleur ami… Puisque Quinn était le poulain de sa fiancée… Aucun doute que maintenant, le couple devait paniquer, d’om le coup de fil de mon ami.

J’étais installé au salon, à fumer un cigare, seul. Maritza était à l’étage avec J.R. et lui donnait son bain. J’en profitais pour fumer puisque ma bien-aimée ne supportait pas que je le fasse en présence du bébé.

Et contrairement à la majorité des pères, je n’avais pas des cerne jusqu’à mes chaussures… J.R. aimait dormir… Et quand il avait faim, il appelait par de petits cris autoritaires mais ne pleurait pas. La plupart du temps, je ne l’entendais même pas et c’était Maritza qui se levait pour l’allaiter.

Bref, tout allait bien dans le meilleur des mondes si on oubliait Fleming et son coup foireux de cette nuit.

Daniele entra dans la pièce où j’étais installé et critiqua mon petit garde du corps à l’entrée de la villa. Je souris en lui tendant un cigare.

-Tu as du tomber sur Guillermo… Tu as de la chance qu’il n’a pas directement tiré des pierres sur ta voiture, mon vieux…

J’attendis qu’il s’installe avant de reprendre la parole.

-Au vu de ton coup de fil, je suppose que tu n’es pas là pour faire la connaissance de Julius Rachel qui est né hier matin… Je n’ai encore pris le temps de contacter personne mais c’est un beau bébé, en bonne santé.

Je souris.

-Tu auras peut-être l’occasion de le voir plus tard. Là, il prend son bain.

Je secouai la tête.

-Non, je parie que si tu es là, c’est à cause de Quinn et de ce qu’il s’est passé dans l’entrepôt. De la femme de Fleming qui est entre la vie et la mort…

Je regardai Daniele droit dans les yeux.

-Si elle meurt, nous sommes morts aussi… Du moins, c’est ce que m’a fait comprendre Quinn. D’après lui, il est déjà fou furieux.

Je soufflai la fumée de mon cigare.

-Alors je lui ai envoyé mon meilleur chirurgien, celui qui pourra faire le miracle dont nous avons besoin.

@ Billy Lighter

J'étais entré dans la pièce où Jim m'attendais en fumant. La première chose dont je lui avait fait part - légitimement- était de l'accueil que j’avais eu d'un de ses Los Diablos. Un petit gamin qui avait fait de l'excès de zèle. Il semblerait que ce minuscule individu s'appelait Guillermo et que j'avais de la chance qu'il n'avait pas directement tiré sur ma voiture.

J’avais pris le cigare que Jim m’avait tendu – malgré la règle numéro 5 et parce que j’avais très envie de fumer – et je l’avais allumé.

-Tu es sérieux?, dis-je choqué. Il aurait fait ça, je t'aurais envoyé la facture, amico mio, dis-je avec un sourire jaune. Tu devrais les dresser.

Moui - si ce gamin tirait sur toutes les voitures qui arrivaient c'est qu'il fallait le remettre à sa place. Tout comme celui qui s'était introduit chez moi pour voler de la nourriture.

Jim avait présumé que je n'étais pas venu pour la naissance de son fils - donc j'apprenais la nouvelle à l'instant. Un bébé né il y a peu et qui prenait - actuellement - son bain.

-Félicitation, m’exclamais-je. Tu l'as vraiment appelé Julius Rachel ? Ce n’était pas une blague alors...

C'était une horrible prénom ! Daniela, c’était bien mieux !

-Mais non je ne viens pas pour ça, dis-je en reprenant mon sérieux.

Jim avait bien deviné les raison de ma visite - il savait que Sammy était constamment en contact avec Quinn. Jim m’avait résumé les fait et ce que nous risquions. Il m’avait aussi donné le premier mouvement qu'il avait fait vis-à-vis de ça. Jim avait envoyé l'un des meilleurs chirurgiens pour tenter de sauver Sky - et nous par la même occasion.

-Et bien j'espère qu'il réussira, dis-je sincèrement. Mais nous ne sommes pas à l'abris qu'elle ne survive pas, pour autant.

Je savais que les contacts de Jim étaient les meilleurs - c'était une évidence. Mais parfois, certaines causes sont perdues.

-Et quand bien même elle survit Fleming restera un danger pour nous, dis-je en fixant Jim. J'ai eu des nouvelles de mon détective et, hormis que Tobby Cooper, l’ex-boxeur, a fait partie des New Soldados, il n'a pas pu me dire grand-chose hormis que le gang de Fleming est extrêmement violent chose que tu sais déjà. J'ai engagé Cooper comme poulain, d’ailleurs. Tu sauvais qu'il savait faire de la musique ? Et bien il est très doué pour ça. Seulement, lui non plus n'a pas pu me dire grand-chose hormis des choses qu’on savait déjà...

J'avais marqué une pause pour fumer un peu mon cigare avant de reprendre.

-En fait, ne penses-tu pas que c'est le moment rêvé pour éliminer Fleming ? Il est à terre... Achevons-le, dis-je sérieusement.

C'était l'idée que Sammy et moi avions avancée.

@ Billy Lighter

Je connaissais par cœur la règle n°5 de Daniele… Mais il fallait dire que personne ne refusait un bon cigare et en plus, je lui tendais la boîte, pas le cigare en lui-même. Bref, il prit le précieux sésame et l’alluma et je fus satisfait.

Pendant ce temps, il me parla de Guillermo et de son lance pierre. Je souris. J’exagérais à peine en lui disant qu’il avait eu de la chance de ne pas voir sa voiture rayée par une pierre.

Je tirai sur mon cigare…

-Oh ils sont bien dressés, ne t’en fait pas. C’est la rue qui les a faits. Et il n’y a pas plus efficace qu’un gamin des rues pour ce genre de mission. Ils savent passer inaperçus.

J’annonçai alors la nouvelle de la naissance de mon héritier à mon meilleur ami. Je le remerciai d’un signe de tête pour ses félicitation et souris quand il découvrit que Julius Rachel n’était pas une blague comme prénom, mais bel et bien celui que j’avais donné au nouveau-né.

-Tu peux l’appeler J.R. Et non ce n’est pas une blague. C’est un hommage à plusieurs sens. Tu n’es pas le seul à te faire des hommages à toi-même par l’intermédiaire du prénom de ton bébé.

Oui… Car J.R. étaient les initiales de Jimmy Reed.

Mais mon meilleur ami repris son sérieux quand il annonça ne pas être venu pour ça. J’essayai de le rassurer tout de suite en me disant au courant de la situation dont Quinn m’avait fait part. Et je révélai tout aussi vite à Daniele que mon premier mouvement avait été d’envoyer mon meilleur chirurgien sauver la femme de Fleming.

Et Daniele de se plaindre que Fleming restait un danger pour nous. Je soufflai une longue bouffée de fumée en l’écoutant me parler du détective et de Tobby Cooper l’ex-boxeur qui avait un moment fait partie des New Soldados…

-Non. Je ne savais pas qu’il faisait de la musique…

Mais je savais qu’on avait une taupe… Et peut-être bien que c’était Cooper, la taupe… Non… Cette histoire de taupe me rendait paranoïaque et je n’avais jamais aimé Cooper. Daniele fit une pause dans son discours pour me demander si ce n’était pas l’occasion rêvée d’éliminer Fleming.

-Fleming restera un danger pour nous tant qu’il vivra… Mais un animal blessé est encore plus dangereux. Or, Fleming est blessé peut-être jusqu’au plus profond de son âme s’il aime vraiment sa femme… Je doute qu’il puisse avoir de tels sentiments, mais bon, partons du principe que oui… ET bien c’est le pire moment pour essayer de le tuer.

Je ricanai.

-Je parie que tu tiens ce plan foireux de ta Samantha… Elle croit qu’il est facile de tuer et faire disparaître des gens comme ça… Mais ça ne l’est pas… pas si on ne veut pas se faire prendre…

J’eus un sourire carnassier.

-Tu lui diras que si elle veut tuer Fleming maintenant, elle n’a qu’à le faire elle-même.

@ Billy Lighter

J’avais reçu un accueil moyen de la part d’un certain Guillermo devant le portail de chez Jim. Seulement, lui pensait qu’il était bien dressé – uniquement parce qu’il était parfait pour ce genre de mission.

-Et bien tu devrais au moins lui apprendre qui est le grand Daniele Ricci. Il est peut-être efficace mais il souffre d’un manque de culture flagrant, dis-je avec un sourire en coin.

Jim m’avait annoncé la naissance de son fils – Julius Rachel. Un horrible prénom qui était, pour Jim, un hommage. J’avais bien compris que le gamin se ferait appelé J.R. et à Jim de me rappeler que le prénom Daniela était aussi un hommage.

-Oui mais Daniela, ça sonne bien, dis-je pour lui montrer où était toute la différence.

Seulement, je n’étais pas venu – en priorité – pour parler des mauvais choix de prénom de mon meilleur ami mais de lui parler de notre éternel problème Fleming et des derniers événements qui avaient impliqué le poulain de Sammy. Jim avait déjà pris les devant en s’assurant que la petite amie de Fleming reçoive les meilleurs soins – et ainsi empêcher Fleming de tous nous tuer.

J’avais moi-même donner mes dernières nouvelles – celles concernant Tobby Cooper, notamment.

-Et bien si, il fait de la musique, dis-je en souriant. Et il le fait bien.

Seulement, Cooper n’avait pas donné beaucoup d’informations sur Ward Fleming – malgré qu’il ait fait partie momentanément de son gang. Alors, j’avais fait part à Jim du plan de Sammy de profiter de la faiblesse de Fleming pour l’achever.

Seulement, Jim se méfiait de cette tactique prenant Fleming comme un animal blessé et dangereux. Il pensait bien que c’était le pire moment pour l’attaque. Je n’étais pas du même avis – Fleming, s’il aimait sa femme, était préoccupé par son état et cette préoccupation pouvait nuire à sa concentration.

Seulement, il semblait se moquer de ce plan alors qu’il pensait bien qu’il venait de Samantha. L’entente entre ma fiancé et Jim n’avait jamais été au beau fixe. C’était encore pire quand il s’agissait de parler tactique.

-Elle risquerait bien de le faire et de tenter d’engager quelqu’un, dis-je sérieusement. A vrai dire, amico mio, si Fleming est blessé dans sa tête et, donc, dangereux, il n’en est pas moins, certainement, totalement focalisé sur sa femme et ça pourrait lui être fatale.

Ainsi, Jim ne nous aidera pas pour une potentielle attaque contre Fleming.

-Quant à Sammy, ne sous-estime pas son intelligence, dis-je sérieusement.

J’avais tiré sur mon cigare avant de reprendre la conversation.

-Mais cette histoire à mis en lumière quelque chose d’autre, amico mio. Une chose qu’on ne savait pas avant : Fleming a des faiblesses. Sa femme et un enfant, d’après ce que j’en sais. Ne crois-tu pas que ça va le faire réfléchir à deux fois avant de nous attaquer d’une façon ou d’une autre. Après tout, il sait qu’il ne peut pas attaquer sans potentiel représailles et il sait maintenant qu’on sait qu’il a une femme et un enfant, dis-je en fixant Jim. Tu ne crois pas que c’est possible que ça nous amène à un genre de dissuasion nucléaire ?

J’émettais mes suppositions tout haut.

@ Billy Lighter

Je pouffai de rire devant l’indignation de Daniele qui n’avait pas été reconnu par le petit Guillermo. Tout ça avant de lui annoncer la nouvelle de la naissance de Julius Rachel Reed. Daniele trouvait ça moche comme prénom mais c’était un hommage, tout comme le prénom qu’il avait choisi pour sa fille. Et lui de dire que Daniela, ça sonnait bien.

-Ça sonne très égocentrique, j’ai été plus subtile.

Puis nous en étions venus aux choses sérieuses : l’attaque de cette nuit qui avait coûté la vie à un de mes hommes et blessé Quinn et la femme de Ward Fleming. Daniele m’appris que son nouveau poulain, Tobby Cooper, faisait de la musique et le faisait bien, à défaut d’avoir beaucoup d’informations sur Fleming.

Et si Cooper faisait bien de la musique, il était pour l’instant le cadet de mes soucis.

Je fis part à Daniele, qui voulait attaquer tout de suite Fleming, de mes inquiétudes. Selon moi, un animal blessé était d’autant plus dangereux. Mais ce n’était pas l’avis de Daniele (et de Samantha) qui voyaient en Fleming un homme à terre qu’il ne restait plus qu’à achever.

Je secouai la tête et soupirai quand Daniele me dit que sa fiancée risquait bien d’engager quelqu’un pour le faire. Je tirai sur mon cigare et me levai pour aller nous servir du whisky. Il était encore un peu tôt pour ça mais au vu des circonstances…

-Et bien qu’elle le fasse…

Je revins m’asseoir et posai le verre de whisky de Daniele sur la table basse pour qu’il puisse le prendre sans que je le lui tende.

-Je ne sous-estime pas son intelligence… Je la voix telle qu’elle est. Tu crois vraiment que si Fleming passe tout son temps à l’hôpital au chevet de sa femme, il va être une proie facile ? Celui qui se fera engager par Samantha pour une telle mission serait un idiot fini.

Mais Daniele était plus intelligent que Samantha Mancini et lui voyait plutôt l’occasion d’user de nos familles comme d’une dissuasion nucléaire.

Je hochai la tête lentement, pensif…

-Peut-être bien… Mais alors, il faut partir du principe que Fleming est capable d’aimer sa femme et son enfant autant que nous, les nôtres. Et ça, ce n’est pas dit. Fleming est un psychopathe, Daniele. Il n’est pas comme nous.

Je pris une gorgée de whisky…

-Cela dit, rien ne nous empêche d’attendre et voir… si tu sais retenir le pitbull qui te fait office de fiancée.

@ Billy Lighter

Plus subtil ? Moui – peut-être. Mais mieux vaut être pas subtil et que ça soit beau que « très » subtil et ça soit moche. C’était mon avis et Daniela allait certainement avoir moins de problème à l’école que ce pauvre Julius Rachel.

Seulement, nous avions assez parlé marmot. Et après avoir annoncé la couleur avec Cooper, nous avions parlé plus amplement de Cooper et du fait que – d’après Jim – Fleming était encore plus dangereux alors qu’il était à terre. Je savais que Sammy n’attendrait pas la bénédiction de Jim pour tenter d’éliminer Fleming. Plutôt d’engager quelqu’un pour l’éliminer. Jim ne s’y opposait pas.

-Tu sais qu’elle le fera, avec ou sans ton accord, dis-je en soupirant.

J’avais saisi le verre de whisky que Jim avait déposé sur la table basse et j’en avais bu une gorgée. Il disait ne pas sous-estimer l’intelligence de Samantha. Moi, je pensais qu’autant lui que Sammy ne voyait pas la qualité de l’autre – et c’était bien dommage.

Lui croyait bien que Fleming restait dangereux même au chevet de sa femme.

-Non. Mais je trouvais important d’au moins songer à la possibilité qu’il soit moins sur ses gardes parce que préoccupé par la situation de sa femme, dis-je en fixant Jim.

Fleming n’était pas non plus invincible. Ce n’était qu’un homme – seulement, il savait faire peur et c’est ça qui lui donnait de la puissance.

Moi, j’avais découvert – avec cette histoire – que Fleming avait une femme et un enfant. Il est, donc, bien plus vulnérable que quand il n’avait que ses arrières à surveiller. Maintenant, nous savions qu’il avait des faiblesses – et qu’y toucher semblait le toucher lui. S’il se fichait tant de sa femme, personne ne laisserait entendre avec certitude que nous étions morts si jamais elle mourrait.

Seulement, Jim m’avait rappelé que Fleming ne pensait pas comme nous parce que Fleming est un psychopathe.

-Peut-être bien. Mais il y tient peut-être d’une autre façon que nous, nous tenons à notre femme et nos enfants, dis-je en réfléchissant tout haut. Dans tous les cas, il sait qu’on sait qu’il a une femme et un enfant et il réfléchira peut-être à deux fois avant d’essayer de nous atteindre d’une façon ou d’une autre.

Le mieux était d’attendre et voir – c’était ce que préconisait Jim bien qu’il eut encore une fois une remarque sur Sammy.

-Amico mio, soupirais-je. Je lui en parlerais. Mais si jamais la femme de Fleming venait à mourir. Il faudra agir vite avant qu’on ne meurt tous. C’est une certitude. En attendant oui, attendons et voyons. Reste que toute cette histoire ne me plait pas. Cet événement rendra Fleming encore plus imprévisible et dangereux.

J’avais achevé mon whisky sur cette phrase.

-Je n’en revient pas à quel point un seul type peut faire tant de dégât, dis-je en soupirant. Plus qu’à espérer que sa progéniture ne vienne pas ennuyer les nôtres.

Je pensais déjà a un combat sans fin sur plusieurs générations – ça serait horrible.

@ Billy Lighter

Je hochai la tête… Oui, je savais que Samantha agirait, avec ou sans mon accord… Elle engagerait quelqu’un pour tuer Fleming. Et je plaignais ce quelqu’un. Il ne savait pas à qui il avait à faire et encore moins dans quel état il se trouvait.

Mais Daniele pensait que Ward serait moins sur ses gardes parce que trop préoccupé par l’état de sa femme et de sa fille.

-J’ai un gros doute là-dessus… Je ne crois pas que ça change quoi que ce soit hormis qu’il soit plus enragé… La seule chance qu’on a, c’est qu’il réfléchisse moins bien, moins froidement.

Comme moi quand j’avais décimé la Casa Nuova.

Mais Daniele y tenait, autant que Samantha…

Je souris et me penchai en avant pour le rapprocher de Daniele.

-Et tu penses que ton tueur à gage le tuera comment ? S’il est toujours au chevet de sa famille ? Comme ça ? En plein hôpital ?  Et tu as pensé au fait qu’il ne faut pas qu’on remonte jusqu’à vous ?

Je m’adossai de nouveau au dossier de mon fauteuil…

-Tuer n’est pas quelque chose qui se fait à la légère… Soit tu es assez en rage pour le faire toi-même, soit tu dois réfléchir, comme je le fait maintenant.

Il dit que si la femme de Fleming venait à mourir, il faudrait agir vite… Je hochai la tête.

-La femme de Fleming ne mourra pas… Elle a auprès d’elle et exclusivement pour elle, les meilleurs chirurgiens de cette ville.

Je souris.

-Quand elle sortira de l’hôpital avec son bébé, quand Fleming commencera à échafauder un plan, nous serons déjà prêts…

En réalité, je comptais bien le tuer moi-même.

Dans un souffle, Daniele n’en revenait pas qu’un seul type puisse faire autant de dégâts… Et il espérait que sa progéniture n’ennuierait pas la nôtre…

Je pris une gorgée de whisky avant de lui répondre.

-Impossible… Sa progéniture et la nôtre ne fréquenteront pas le même monde.

Et justement, Maritza descendait avec un Julius Rachel tout propre. Je me levai comme pour accueillir une grande dame, ce qu’elle était, puis tendis les bras pour prendre mon fils avant de me rasseoir.

-Merci, ma belle…

Je la laissai prendre place sur l’accoudoir et fit en sorte que Daniele puisse bien voir le nouveau-né…

-Daniele, je te présente Julius Rachel Reed.

@ Billy Lighter

Jim n’était pas sûr que Fleming soit plus focalisé et préoccupé par sa femme. Il pensait simplement qu’il réfléchirait moins bien et plus froidement. Je ne connaissais pas aussi bien Ward que Jim ou Sammy le connaissait – je devais chaque fois m’en remettre à leur jugement pour ça. Sans savoir qui des deux le connaissait le mieux, d’ailleurs.

-Je te crois, dis-je en soupirant. Mais le fait qu’il réfléchisse moins bien est déjà un avantage. Plus froidement, c’est pas forcément à notre avantage par contre. Il risque d’en venir à des solutions radicales.

Seulement, Jim n’était vraiment pas pour de tuer Fleming maintenant. Surtout à l’hôpital – qui n’était pas le meilleur lieu pour ça. Il ne fallait pas qu’on remonte à nous et Jim avait ajouté que tuer ne se faisait pas à la légère. J’avais dévisagé mon meilleur ami.

-Moui, j’avais oublié que je parle à un expert en la matière, dis-je avec un soupçon de reproche parce que je n’en avais toujours pas digéré le massacre de la Casa Nuova qui aurait bien pu couté la vie à Sammy. Mais je pensais plutôt tuer Fleming dans sa propre planque. Grâce aux informations de mon détective et le soutien de la Famille de Los Angeles, je pourrais y faire infiltrer quelqu’un. Un quelqu’un qui pourrait abattre Fleming.

Sammy trouvait cette solution trop lente mais c’était la plus prudente.

-Je ne tuerais pas Fleming moi-même, concluais-je. Je ne pourrais jamais l’approcher…

Je ne voyais pas comment le faire sans risque ma vie – en tous les cas.

Quant à Jim, il était certain que la jeune Sky n’allait pas mourir.

-Et bien prions pour que tu aies raisons, dis-je en soupirant.

Il était certain que quand la femme de Fleming sortira de l’hôpital et que Fleming commencera la contre-attaque, nous serons prêt.

-Et quel est ton plan ?, demandais-je, curieux.

Je lui avais dit les miens – à lui de me dire les siens.

Moi, je n’en revenais toujours pas qu’un seul homme – sans grandes ressources – pouvait faire autant de dégâts. Sa haine pour Jim et Sammy dépassait tout entendement. Si bien que j’en venais à penser que la progéniture de Fleming poursuivra le travail et risquerais d’ennuyer les nôtres. Seulement, Jim avait dit qu’ils n’évolueront pas dans le même monde.

-C’est certain, confirmais-je. Mais Los Angeles est minuscule. On a qu’à espéré que son enfant ne soit pas comme lui.

Parlant d’enfant, Maritza était entrée en scène avec son bébé sur les bras. Jim l’avait accueillie et s’était emparé du mal nommé Julius Rachel. J’avais salué la femme de Jim alors que le gamin était un petit blond au regard autoritaire. Il me l’avait présenté.

-Il a ta blondeur, amico mio, dis-je avec un petit sourire en coin. J’espère qu’il aura la gentillesse de sa mère, rajoutais-je en envoyant un regard bienveillant à Maritza. Tu veux qu’on organise le mariage avec Daniela tout de suite ou on attend encore ?, lançais-je sur le ton de la blague. Plus sérieusement, il est très réussi. Pas autant que le sera Daniela mais réussi quand même.

Moui – Daniela sera la plus belle des petites filles. J.R. n’aura qu’à bien se tenir.

@ Billy Lighter

Daniele était sceptique. Il fallait dire qu’il n’avait jamais joué ce genre de jeu. Il se contentait jusqu’ici de blanchir de l’argent pour la Famille de Los Angeles et ça s’arrêtait là. Eliminer des gens, il ne savait pas comment on s’y prenait… Il ne savait pas comment camoufler ses traces.

Il avait bien une idée, pourtant… Se servir des informations de son détective pour infiltrer quelqu’un chez les New Soldados et tuer Fleming… Je tirai sur mon cigare…

-On abat pas un Ward Fleming aussi facilement.

Et il ne voulait pas le faire lui-même.

-Je te comprends… Tuer c’est… comme perdre une partie de ton âme…

Et Dieu savait que je savais de quoi je parlais.

Il me demanda alors quel était mon plan.

-Remettre sa femme sur pied, premièrement… Et ensuite, mettre en place cette dissuasion nucléaire dont tu parlais tantôt… En espérant que ça marche et que Fleming aime sa femme et sa fille autant que nous aimons les nôtres.

Je me mordis la lèvre…

-Et si ça ne marche pas, je m’occuperai de lui… Et rien ne m’empêchera de le tuer cette fois-ci.

Je le voulais pour moi et moi seul. Ce n’était plus une affaire de gang, plus depuis qu’il avait tiré sur Maritza…

-Et je vais essayer de faire en sorte qu’il sache que si sa femme est en vie, c’est grâce à moi. Et que ce que j’ai donné, je peux reprendre.

Daniele s’inquiéta que cette histoire de vendetta s’étale sur plusieurs générations. Je répondis qu’ils n’évolueraient pas dans le même monde mais il répliqua que Los Angeles était minuscule. Il espérait dès lors que l’enfant de Ward ne soit pas comme lui… Je hochai la tête et écrasai mon cigare quand Maritza apparut avec J.R. emmitouflé dans une couverture… Je le pris délicatement et le présentai à Daniele qui remarqua sa ressemblance avec moi.

Je ris quand Daniele proposa qu’on organise le mariage entre sa progéniture et la mienne tout de suite…

-Je vais attendre de voir si Daniela sera aussi réussie que tu ne le prétends, mon ami.

Je caressai du bout de l’index la petite joue de J.R.

Qui pourrait vouloir faire du mal à une si petite chose ?

Hormis Ward Fleming…

@ Billy Lighter

Je ne savais pas si Jim surestimait Fleming ou bien si ce dernier était aussi invincible qu’il ne semblait l’être dans les paroles de Jim. Je savais que Ward Fleming – d’après tout ce qu’on m’avait rencontré sur lui – n’était pas facile à tuer. Seulement, ça reste un être humain !

-C’est pour ça qu’il faudra bien choisir la personne qui devra l’abattre. Il faudra que ça soit quelqu’un qui ne paie pas de mine, dis-je en ayant déjà – en tête – une ébauche de plan.

Mais je n’allais pas tuer Fleming moi-même car je n’avais aucun moyen de l’approcher avant qu’il ne tire. J’étais Daniele Ricci ! Je n’étais pas difficile à reconnaitre ! Seulement, Jim voyait aussi – en moi – le fait que tuer n’était pas facile. Certes. J’avais tué d’une certain façon, Luigi Conti et sa femme ainsi que le couple Smith et j’y avais perdu une partie de mon âme alors que ça n’avait pas été moi qui avait appuyé sur la gâchette. Seulement, je savais aussi que Jim savait très bien de quoi il parlait.

-Mais j’espère qu’il te reste quand même des bouts, de ton âme, dis-je avec un petit sourire.

Il avait tué – je ne savais pas s’il en rêvait la nuit. J’avais peur de poser la question. Depuis le massacre des Conti, Jim me semblait changé.

J’avais demandé – ensuite – quel était le plan de Jim. J’avais exposé le mien, c’était à lui de me faire des confidence. On était des hommes d’affaires et des rois du donnant-donnant. Il comptait remettre la femme de Fleming sur pieds et mettre en place la dissuasion nucléaire.

-Oui, nous n’avons qu’à espérer ça, dis-je en soupirant.

Quant à Jim, il voulait – si jamais la dissuasion nucléaire ne suffisait pas – tuer Ward lui-même.

-N’oublie pas qu’il n’est pas si facile à tuer, dis-je avec un sourire à la fois inquiet et sarcastique.

Jim avait déjà tuer et – visiblement – il voulait se réserver Fleming pour lui. Il voulait même aller jusqu’à montrer à Fleming que, si sa femme s’en sortait, c’était grâce à Jim. Moui – ça pouvait être quitte ou double comme tactique.

-Fait attention de ne pas l’énerver plus qu’il ne l’est déjà, dis-je comme simple avertissement. Il ne faut pas jouer avec le feu.

Parce que je faisais partie des amis de Jim et – donc – des cibles de Fleming. Je n’avais pas envie qu’une provocation conduise à ma mort ou celle d’un membre de ma famille !

Notre conversation s’était arrêtée avec l’arrivé du mal nommé Julius Rachel. Jim me le présenta et j’avais blagué sur la future union de nos deux progénitures. Jim avait lui aussi lancé une pique à ce sujet.

-Daniela sera parfaite !, dis-je en souriant. Il ne saurait en être autrement.

Nos enfants étaient parfaits. Maintenant, il ne nous restait plus qu’à les protéger jusqu’à-ce qu’ils soient en âge d’eux même évacuer les menaces comme Fleming.

-On s’en sortira, amico mio, dis-je confiant. La seule qui peut nous mettre des bâtons dans les roues, c’est L.A. elle-même.

Et pas des types comme Ward Fleming. Lui, on finira par l’avoir. Parce que nous étions les meilleurs.

@ Billy Lighter