J’avais, en ce jour, rendez-vous avec le Docteur Spencer ainsi que Stone. Si j’étais plus que ravi de revoir la première, je n’avais pas vraiment envie de voir le second. Cependant, j’allais devoir passer par là. Il fallait que le Docteur Spencer prenne un premier contact avec le batteur.

J’avais tout préparer pour le rendez-vous. Le thé était prêt et était tenu au chaud. Je n’avais point fait amené de la vodka. Stone n’aura qu’à se contenter d’un thé, d’un café ou de l’eau. On avait rendez-vous avec un médecin, il serait mal venu qu’il fasse montre de son alcoolisme en plein rendez-vous.

Il était presque l’heure et je savais que Stone était déjà dans le bâtiment parce qu’il est passé dans mon bureau il y a quelques minutes. En effet, sachant très bien que la ponctualité et Stone n’allaient pas très bien ensemble, j’avais anticipé en disant à Stone que le rendez-vous avait lieu à 8h et non à 10h. J’avais bien fait car Stone était arrivé à 9h30. Je l’avais envoyé attendre à l’extérieur. Il n’avait point été ravi mais cela lui apprendra à être à l’heure. S’il l’était, je ne serais point obligé d’utiliser ce genre de stratagèmes.

J’avais posé le thé sur la petite table entourée de fauteuils. Il était mieux, pour la conversation, d’aller dans cette partie de mon bureau.

Après cela, mon m’avait prévenu que Spencer était en chemin vers mon bureau.

-Bien. Retrouvez Stone et faites-le monter.

J’avais raccroché après cela et il n’avait point fallu longtemps avant que j’entende Spencer toquer à la porte. J’avais été jusqu’à ouvrir la porte.

-Bonjour, Docteur Spencer.

Je lui avais offert un sourire et je l’avais invité à prendre place dans l’un des fauteuil.

-J’ai préparer du thé, je vous en sert une tasse ?

J’avais attendu sa réponse avant de reprendre.

-Stone ne va pas tarder. Il est dans le bâtiment.

Pour une fois, il sera à l’heure.

@ Billy Lighter

C’était à moi, aujourd’hui, de me déplacer pour aller rencontrer Timmy Evans ainsi qu’Howard Stone pour discuter de mon possible rôle en tournée, si tournée il y avait, et pour mettre au clair comment je voulais fonctionner pendant cette longue période sur les routes. Je ne m’attendais pas à devoir me conformer a leurs attentes, c’était plutôt à eux de se plier à comment je voyais les choses, puisque c’était eux, du moins Timmy Evans, qui étaient venu me chercher.

J’étais certaine qu’une bonne discussion s’imposait, ainsi, j’en saurais davantage sur Stone et sa personnalité qu’on disait d’unique en son genre. J’avais eu ses dossiers médicaux, on pouvait donc dire que Timmy Evans assurait et était un homme de parole. Rien d’étonnant, le sachant Anglais.

J’avais donc conduit jusque chez MTI et j’avais demandé à la réception qu’on m’indique où trouver le bureau du manager de The Burning Fire. On m’invita à prendre l’ascenseur jusqu’à l’étage indiqué et m’assura qu’on allait annoncer mon arrivée.

Le trajet fût d’une courte durée, j’étais vite arrivée devant la bonne porte et j’y frappais trois petits coups fermes avant qu’on ne m’invite à entrer.

Timmy Evan était aujourd’hui encore, fort élégant dans son complet. On voyait qu’il avait le souci du détail et qu’il ne laissait rien au hasard. Aussi, sur une petite table plus en retrait dans la pièce, entourée de fauteuils, trônait une théière et des tasses. Cela me fit sourire, quelle délicate attention !

- Bonjour, Monsieur Evans. Je suis heureuse de vous revoir.

Il me fit signe de prendre place, ce que je fis, posant mon cartable de travail près de mon fauteuil, sur le sol et croisais mes jambes, puis, confortablement installée, je répondis d’un large sourire à Timmy qui m’offrait une tasse de thé.

- Avec grand plaisir, merci !

Ainsi, je pourrais voir si le thé qu’il se faisait envoyer par sa chère maman était aussi délicieux que celui que je me faisais livrer. C’était une petite compétition sans en être officiellement une, un truc qui s’était installé entre nous sans qu’on eût à se le dire.

- Bien! Il me tarde de le rencontrer.

Je bus une gorgée de mon thé fumant et fut ravis de constater que Timmy savait bien l’infuser. Il était parfait et réchauffait mon cœur.

- J’ai lu attentivement ses rapports médicaux et… Comment se fait-il qu’il soit toujours en vie ?

J’en étais venu à la conclusion que cet homme devait être un chat dans une autre vie et que sa vie d’humain était une extension de ses neuf précédentes.

- Accidents de voiture, commotions, bronchopneumopathie chronique obstructive dégénérative entraînant de l’asthme et je ne serais guère étonnée qu’il finisse pas faire de l’emphysème après autant de pneumonie. Ajoutez à cela sa mauvaise hygiène de vie…

Ce n’était pas d’un médecin dont il avait besoin, mais d’un thanatopracteur!

- Disons que je doute être en mesure de faire des miracles avec lui mais si je peux le conscientisé à l’importance de prendre soin de lui, ce serait déjà un début.

Je tournais la tête vers la porte du bureau du manager Anglais puisqu’on venait de l’ouvrir. Le loup venait d’entrer dans la bergerie.

@ Billy Lighter

J'en revenais pas... Timmy m'avait fait un sale super coup. M'avait dit que le rendez-vous était à 8h mais l'était à 10h ! Du coup je m’étais levé à 8h pour méga rien!

Quand j'suis arrivé dans son bureau à 9h30. Il m’a simplement dit que, pour une fois, j'étais en avance et puis il m'a envoyer attendre le Docteur dehors...

C'était pas cool ! C'est vraiment un sale con.

Puis, j'étais pas motivé pour le rendez-vous... J’devais voir un certain Docteur Spencer. Enfin, une certaine, parce que c'était une femme. Timmy voulait engager un médecin pour la prochaine tournée de The Burning Fire à cause de ma condition physique actuelle. Mais j’voyais pas en quoi c’était pressant parce qu'on avait même pas encore fait d’album...

Bref, j'étais déjà pas motivé à la base mais, là, j'étais carrément pas content du coup que m'avait fait Timmy. J'espérais, au moins, que le Docteur serait jolie et gentille.

Pas comme Timmy, quoi.

J'étais aller à la salle de repos chercher de la vodka mais y'en avait pas ! P’tain ! Dans la tout de BSC, il y en avait toujours !

Oh mais  ! J'ai une idée !

J'sortis de la tour MTI pour aller en face. La réceptionniste de chez BSC me salua. Elle devait penser que j’avais rendez-vous avec Jack ou quoi. Bref, j’filai à la salle de repos de la tour BSC pour y prendre un bouteille de vodka avant de repasser dans le hall devant la réceptionniste.

-Howard... Tu pars déjà ?

Elle semblait troublée. J’levai alors la bouteille.

-Ouais, en fait j'ai rendez-vous en face mais ils ont pas de vodka alors j’suis venu me servir. A plus Mandy.

Elle sembla troublée sur le coup et j’avais déjà atteint la porte quand elle se mit à protester. Mais j'étais déjà parti alors je m'en fichais un peu.

J’retournai à la tour MTI où notre réceptionniste me disait que j’pouvais monter dans le bureau de Timmy.

C'est pas trop tôt.

J’pris l'ascenseur pour grimper à l’étage et entrai dans le bureau sans frapper. J'avais déjà frappé tantôt quand j’suis venu la première fois.

Et le Docteur était déjà là dans le petit salon de Timmy avec, chacun, une tasse de thé...

-Jour’.

J’dis ça sans motivation et vint m'asseoir dans un siège mettant mes pieds sur la table basse.

Timmy avait était un connard alors j’allais jouer au sale gosse. Il l’avait mérité.

J’fixai Spencer. C'était pas mon style de fille et elle semblait méga guindée comme Timmy. Super...

J'ouvris ma vodka et en bus un coup avant de dire.

-Z’êtes le Docteur Spencer ? J’vous imaginais plus jeune...

Ouais... L’était pas méga vieille mais pas méga jeune non plus.

-Bon, Timmy, dépêches-toi. J'ai plein de rendez-vous aujourd'hui et tout et comme tu as menti sur l'heure où j’devais venir bah j’vais être en retard et tout.

Non, j’avais pas d’autres rendez-vous mais c’était pour le principe.

@ Billy Lighter

C’était un plaisir que de revoir le Docteur Spencer en face à face. Je l’avais fait s'installer et lui avais proposé un thé qu’elle avait, bien entendu, accepté. Je nous en avais servi chacun une tasse espérant qu'elle aime les saveurs de menthe que j'avais choisi. Il s'agissait de mon préféré.

Elle semblait pressée de rencontrer Stone bien que j'étais sûr qu’elle n'allait que très peu apprécier le personnage... Cependant, avec mon petit stratagème, j’avais évité à Spencer une trop longue attente.

Celle-ci avait fait sa part de travail et avait lu le dossier médical de Stone. Il semblerait que celui-ci soit à ce point rempli que Spencer se demandait comment le batteur était encore en vie.

-C’est une question que je me pose tous les jours...

Elle m'avait nommé chacune des pathologies dont souffrait Stone et le tableau était plutôt noir. Sans compter son hygiène de vie.

-En effet, je me demande comment il tient encore debout. Je ne vous cache pas que je ne serais pas surpris qu'on m'apprenne sa mort du jour au lendemain. Je suis prêt à cette éventualité.

Il ne me manquera point en tant qu'humain mais je devrais remplacer le batteur qu’il est.

Spencer ne pouvais point faire de miracle mais se sentait capable de conscientiser Stone.

-N’hésitez pas à lui faire bien peur et à toucher là ou ça fait mal pour que ça entre dans son cerveau.

C’était une tactique qui fonctionnait toujours.

Alors que nous parlions de lui, Stone était entré sans frapper et avec une bouteille e vodka à la main. Ceci m'avait fait sourciller autant pour la bouteille que pour l’impolitesse manifeste de Stone.

Il avait mis ses pieds sur la table ce qui m'avait fait le toiser d'un regard noir. Cependant, il ne s’était point déstabilisé et avait fait un commentaire sur Spencer.

-Tu dois certainement être le plus vieux ici, Stone.

J’avais dit cela mais Stone s’était épanché sur les nombreux rendez-vous qu'il avait aujourd'hui.

-Et bien, tu arriveras en retard à ceux-là. Cela ne changera pas de d'habitude pour eux.

Ceci étant dit je m'étais tourné vers Spencer.

-Voici, donc, Howard Stone. Comme vous le voyez, c'est un cas. Vous pouvez lui poser toutes les questions que vous souhaitez.

@ Billy Lighter

Timmy Evans avait eu une délicate attention avec le thé à la menthe. J’appréciais toujours une bonne tasse de thé et en agréable compagnie, c’était encore mieux. Je le remerciais pour la tasse et m’installais dans le fauteuil avant de commencer à parler. J’avais lu le dossier d’Howard Stone et j’avais été… comment dire… choquée ? Oui, je pouvais dire que j’avais été choquée d’en lire autant et de le savoir encore sur ses deux jambes.

- S’il se la posait lui aussi, peut-être que vous n’auriez pas besoin de moi en tournée, en ce cas. Il brûle la chandelle par les deux bouts, ça lui sera fatale plus tôt que tard.

Timmy était du même avis que moi et mon petit doigt me disait que nous ne devions pas être les seuls. Il devait certainement avoir de la famille proche, je le savais marié, il me semble que cela devrait être une raison de faire un effort et de prendre soin de soi.

- Oh ! Il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Je crains que le seul moyen de lui faire entendre raison sera l’avertissement de trop…

Et à force de parler de lui, le loup fini par se pointer le bout du nez.

Avec une bouteille de vodka à la main.

Cela me fit sourire sarcastiquement en coin. Ne devrions-nous pas l’envoyer en cure de force pour l’aider à s’aider ? Et il osa faire un commentaire sur on âge ! Je n’avais pas l’air si vieille que cela… On me disait, au contraire, que je ne faisais pas mon âge ! Timmy vînt à ma rescousse en disant que de nous trois, il devait être le plus vieux mais je savais me défendre.

- Vous devez être Howard Stone ? Je vous imaginais plus svelte.

Ça ne se voyait pas avec ses vêtements mais j’étais prête à parier mon droit de pratique que dans l’intimité, avec sa femme, il commençait à se former un beau petit bidon flasque d’alcool.

Howard semblait pressé de commencer la rencontre sous prétexte qu’il avait d’autres rendez-vous ensuite ce a quoi Timmy répliqua qu’il arriverait en retard à ses rendez-vous suivant.

- J’ai l’habitude des cas complexe. Ils ne me font pas peur, j’ai beaucoup moins à perdre qu’eux.

Je me penchais et je pris le dossier de Stone, je feuilletais les pages puis je sortis une feuille sur laquelle j’avais noté les plus gros points de tout ce que j’avais lu.

- En tenant compte de votre mode de vie, de vos récente hospitalisation, de la récupération déficiente de votre corps, j’évalue votre espérance de vie à plus ou moins deux ans. Ce n’est pas si mal, deux ans !

Je m’étais exclamé comme si je venais de lui annoncer une bonne nouvelle, c’est l’impression que je voulais donner.

- C’est suffisant pour une tournée, si vous avez des enfants, vous avez le temps de passer un maximum de journées avec eux, créer des moments inoubliables, je pensais que ce serait beaucoup moins que ça vu l’état de vos poumons mais comme vous avez diminué la cigarette, vous vous êtes octroyé un petit sursis.

J’attendais la réaction de Stone tout en buvant une gorgée de thé.

- Cela dit, comme je n’ai pas eu la chance de vous avoir moi-même en consultation, ceci est une estimation approximative. Vos médecins ont été beaucoup moins optimiste que moi.

@ Billy Lighter

J’suis entré dans le bureau de Timmy et j’ai joué directement aux sales gosses. J’commençai par dire au médecin, qui avait l’air super guindée, que j’la voyait plus jeune. Mais Timmy répliqua disant que j’étais sûrement le plus vieux ici. J’levai un sourcil.

-P’t-être… Mais pas dans ma tête.

Ça c’était certain. Timmy, devait avoir au moins 75 ans, dans sa tête. Il était obséquieux (ouais, je connais des mots !) et coincé du cul !

Mais le Docteur Spencer répliqua aussi avec… Un accent Anglais ! Nan… Maintenant, j’comprenais pourquoi Timmy avait choisi ce médecin et pas un autre. L’était clairement Anglaise… Du coup, avec cet accent, l’avait l’air encore plus guindée, la fille. Et elle m’imaginait plus svelte. J’fis une p’tite moue.

-J’suis pas gros…

Puis, c’est à Timmy que j’adressai en disant qu’il devait se grouiller parce que j’avais d’autres rendez-vous… Mais il disait que j’serais en retard et que ça changera rien pour les gens. J’fis une p’tite moue avant de boire une gorgée de vodka alors qu’il ajouta que j’étais un « cas »… Et au médecin de dire qu’elle avait l’habitude des cas complexes.

-Hey… Vous savez que j’vous entends ?

Ouais, ils le savaient mais ils s’en foutaient. Ils semblaient comme cul et chemise.

Le Docteur Spencer prit alors un truc… Mon dossier, j’pense, vu qu’il y avait mon nom dessus. Elle en sortit une feuille et fit un p’tit topo avant de dire, sur un ton joyeux, qu’il me restait que deux ans à vivre.

J’écarquillai des yeux.

-Que… Quoi ?

Hein ? Non mais ! C’est n’importe quoi ? Mes médecins, ils ont dit que j’pourrais avoir une espérance de vie normale si j’suivais mon traitement ! Et j’le suis ! J’ai même arrêté la cigarette et tout ! Et elle, elle disait ça comme si c’était une bonne nouvelle ?

Puis, elle disait que deux ans c’était assez pour une tournée, pour passer des moments avec mes gosses que j’avais pas… Bref, elle disait qu’elle pensait que c’était beaucoup moins mais que le fait que j’avais diminué la cigarette m’avait donné un sursis.

L’est sérieuse là ?

J’la regardai toujours sans savoir quoi dire en encaissant la nouvelle alors qu’elle disait que mes médecins avaient été moins optimiste.

J’la fixai alors, avec un air d’incompréhension sur le visage.

-Hein ? Vous vous foutez de ma gueule là ? Mes médecins, ils ont fit que j’pourrais avoir une espérance de vie normale si j’prenais mon traitement et que j’arrêtais la cigarette. J’fume plus et j’prends mon traitement. M’ont jamais parlé de deux ans de vie. C’est pas cool ! On dit pas ça au gens comme ça !

J’regardai que Spencer.

-C’est une blague hein ? Parce que si c’est pas une blague, moi j’fais quoi hein ?

Ouais, là j’étais un p’tit peu perdu et mort à l’intérieur. J’savais pas quoi faire, ni rien.

@ Billy Lighter

Nous étions d’accord, le Docteur Spencer et moi, sur le fait que Stone brûlait la chandelle par les deux bouts et, qu’un jour, tout cela lui sera fatal. Nous étions déjà, tous les deux, surpris que Stone ait vécu jusqu’à l’âge de 35 ans.

Spencer était certaine que tout ce qui permettrait à Stone de comprendre la gravité de sa situation était l’avertissement de trop. Hélas, j’étais convaincu que Spencer avait entièrement raison à ce sujet.

Nous n’avions point pus en discuter plus longtemps car Stone était entré dans mon bureau avec son impolitesse caractéristique. Stone était venu avec une bouteille de vodka, pour couronner le tout. Cependant, je ne m’attendais point à ce qu’il attaque directement le Docteur Spencer. C’était une preuve que Stone n’avait point envie d’être là et qu’il avait décidé de jouer à l’enfant qu’il était pour me le faire comprendre.

Si j’avais défendu Spencer, elle s’était très bien défendue toute seule. Ainsi, j’avais bien compris qu’elle ne se laisserait point faire.

C’était une très bonne chose.

Ainsi, si Stone s’était plaint qu’il serait en retard à des futures rendez-vous qu’il semblait avoir dans la journée mais je m’en fichais complètement. C’est ainsi qu’avec Spencer nous avions parlé du cas qu’était Stone ce qui n’avait point plus au batteur.

-Nous savons très bien que tu es là. Bien que si tu avais toqué en entrant, nous aurions peut-être pris un peu plus en considération ta présence.

Cela avait été au Docteur Spencer, ensuite, de s’exprimer. Elle n’était point aller avec des pincettes en estimant à deux ans l’espérance de vie du batteur. J’étais resté stoïque m’attendant à une tactique de la part de Spencer. Etait-ce vrai ? Cela n’avait point d’importance. Si, cela en avait pour The Burning Fire mais je ne pouvais éviter la mort de personne. Surtout pas de Stone étant donné son mode de vie.

Cependant, j’appréciais vraiment l’expression actuelle de Stone qui semblait encaisser difficilement le choque. Il ne voulait point y croire et s’indignait de la façon dont Spencer lui avait présenté les choses. Rien que pour voir Stone à ce point déstabilisé, j’étais heureux d’être présent pour le voir.

Stone cherchait à savoir si Spencer bluffait. Je devais avouer que si c’était le cas, elle savait comment faire pour bien le cacher et cela me plaisait beaucoup. Spencer était une femme de caractère et avait une sens tactique et une intelligence qui me faisait penser à ma propre personne. C’est ainsi que j’avais regardé Stone.

-C’est surprenant que cela t’étonne, Stone. Tu connais ton mode de vie et je pense que tu as assez d’intelligence que pour savoir que vivra ainsi ne peut que te conduire prématurément au cimetière. Ce n’est pas comme si ton entourage ne te prévenait pas constamment et ne t’avais pas dit de changer tes habitudes.

Ceci étant dit, j’avais cédé la parole à Spencer.

@ Billy Lighter

Je n’avais pas apprécié la réflexion d’Howard Stone sur mon âge et je me défendis en lui retournant l’ascenseur, l’air de rien. Il sembla se vexer et répliqua qu’il n’était pas gros mais je ne relevais pas, me contentant d’un demi sourire pour lui laisser savoir que je ne le croyais pas mais que si, lui, aimait le croire, ça m’était égal. L’enfant terrible de la musique n’apprécia pas ensuite que la conversation continue je temps d’une réflexion, entre Timmy et moi mais je ne me préoccupais pas de lui. Allait-il comprendre ce que nous allions lui dire et qui lui avait déjà été dit des centaines de fois ?

J’en doutais.

C’est probablement pour cette raison que je décidais de me lancer comme me l’avait proposé Timmy tout juste avant que le batteur n’entre dans le bureau. Je décidais de secouer le poirier en sortant son dossier et en lui disant que, hey ! Ce n’était pas si mal pour les deux années qui lui restait!

J’avais visé juste au premier tir. Il était ébranlé, il pataugeait dans l’incompréhension la plus totale avant de me dire que ses médecins n’avaient jamais parlé de ça, qu’il avait cessé de fumé, qu’il prenait son traitement puis me reprocha de le lui avoir dit comme ça, sans ménagement.

- Oh et bien… je ne pensais pas que votre vie vous importait tant vu comment vous en prenez peu soin, c’est mon erreur.

Puis Timmy abondait dans le même sens que moi en réitérant les mêmes faits. Howard Stone avait bénéficié de plusieurs avertissements mais les avait toujours ignorés, aujourd’hui, il était temps de passer à la caisse et de redonner à la vie, son dû.

- Je ne rigole jamais avec la santé.

Il était inquiet de son avenir, à présent ! Qu’allait-il pouvoir faire s’il ne lui restait vraiment que deux ans à vivre ? Je ne savais pas vraiment quoi lui répondre, parce que moi-même, je ne saurais pas ce que je pourrais faire avec si peu de temps. Mais je ne voulais pas me lâcher prise, pas tout de suite, pas avant qu’il ne prenne conscience que s’il ne faisait pas réellement les efforts, ce que je venais de lui dire deviendrait un fait véridique.

- Je ne sais pas moi… mettez vos papiers en ordres, passe le plus de temps possible avec les gens que vous aimez, prenez soin d’eux et ne manquer pas de leur répéter de prendre soin d’eux parce que vous les aimer.

N’était-ce pas ce que ses proches avaient fait, déjà? Lui demander de faire attention à lui parce qu’ils l’aimaient et ne voulaient pas le perdre ? Mais la pièce n’était pas encore tombée, Howard Stone continuait de brûler la chandelle par les deux bouts et ça allait sous peu lui exploser au visage.

Je sortis un autre dossier sur lequel je portais mon attention quelques instants avant de le regarder pour lui poser quelques questions.

- Vous prenez du Pulmicort ou du Symbicort ?Ou est-ce la combinaison d’un des deux avec un autre inhalation comme le Ventolin ?  Combien d’inhalation par jour ?

J’étais prête à mettre ma fin au feu qu’il ne savait aucunement le nom de ses inhalateurs ni à quelle fréquence ou combien d’inhalation il devait prendre chaque fois. Il devait probablement se contenter d’en prendre occasionnellement quand il en ressentait le besoin sans penser qu’il devait suivre une posologie stricte pour que cela puisse faire effet à long terme.

- Vous vivez littéralement sur du temps emprunté, il serait temps de commencer à ralentir, vous ne croyez pas ? C’est pourquoi Monsieur Evans à fait appel à moi afin que vous puissiez passer au travers cette ultime tournée.

@ Billy Lighter

J’compris bien vite que Spencer, elle était comme Timmy. Même accent… Même air guindée… Bien propre sur elle… Bref, l’avait choisi quelqu’un à son image pour se job. Et, moi, ma première idée, du coup, était de la dégoutée dudit job. C’était une bonne idée, non ? J’préférais avoir un médecin cool… Ou p’t-être Sonny… L’était ambulancier, non ? Devait savoir des trucs de médecins, non ? On pouvait p’t-être engager Sonny…

Mais, en attendant, j’étais bien obligé d’écouter le Docteur Spencer… Mais je m’attendais vraiment pas à ce qu’elle me dise, comme ça, qu’il me restait plus que deux ans de vie.

J’étais méga choqué, méga indigné, méga effrayé, méga triste, et méga plein de trucs. Du coup, mon premier réflexe fut de dire que mes autres médecins avaient jamais dis ça. Bon… Ils étaient pas toujours optimiste mais ils m’avaient dit que j’aurais une espérance de vie normale. Parce que s’il me reste plus que deux ans de vie, j’vois pas pourquoi je m’efforcerais de faire des foutus effort pour ma santé si elle est déjà foutue. Autant vivre ce qu’il me reste à fond.

Mais ce qui m’avait pas plus c’était qu’elle avait dit ça comme ça sans prévenir et tout. Mais elle rétorqua qu’elle pensait pas que ma santé m’importait… Timmy ajouta même qu’il ne voyait pas pourquoi ça m’étonnait. J’étais toujours affolé et j’regardais l’un puis l’autre.

-Ouais bah, ça se fait quand même pas, hein ! J’tiens à ma vie quand même ! Même si j’en ai pas l’air.

Mais moi, j’croyais simplement qu’elle blaguait mais elle disait qu’elle blaguait jamais avec la santé. Du coup, mon air passa d’indigné à carrément trop dépité !

Du coup, j’allais faire quoi ? Faire comme je pensais : vivre à fond et c’est tout ? Ou bien… Ou bien quoi d’ailleurs ???

Mais le Docteur Spencer avait une réponse à ça. Elle dit de mettre mes papiers en ordre… Quels papiers ? Mon testament ? L’est déjà fait… Peyton m’a incité à le faire… Puis, elle ajouta que j’devais passer du temps avec les gens que j’aimais et leur répéter de prendre soin d’eux. Ouais… J’l’ai entendu, hein, le sarcasme. J’fis une moue et répondit en marmonnant.

-Ouais… C’est ça…

Elle me posa alors des questions super médicale alors qu’étais toujours en train d’encaisser ce qu’elle avait dit plus tôt… Qu’est-ce qu’on s’en fout de ce que j’prends… J’vais mourir, t’façon…

Du coup, j’réponds rien tout de suite… Et elle me parla du temps emprunté sur lequel je vivais. Puis, elle disait que j’devais ralentir et que c’était pour ça que Timmy l’avait appelé.

J’la fixai en faisant la moue.

-J’sais pas le nom de mes médicaments… Et j’prends deux inhalations le matin et, sinon, quand j’commence à manquer de souffle j’en prends aussi.

J’haussai, alors, nonchalamment des épaules.

-T’façon, qu’est-ce que ça peut foutre. J’vais mourir alors…

Et ça me faisait mal malgré l’air que j’me donnais.

-Bah, Timmy vous a appelé pour rien… Parce que si j’ai plus que deux foutues années à vivre, j’vais envoyer balancer tout et vivre à fond, voilà… Ça sert à quoi que j’ai 45 rendez-vous chez le médecin sur un moi si c’est pour mourir, hein ? Et, en tournée, vous allez faire quoi, hein ? Me prendre en consultation ? S’il me reste 2 ans à vivre, j’vais pas le perdre à causer avec vous.

Voilà… Ça, c’est fait !

@ Billy Lighter

Stone était déstabilisé. Les dires de Spencer l’avait touché et il n’avait point su le caché. Nous pouvions déjà dire que cela était une petite victoire surtout que Spencer ne cessait de ramener le batteur au fait que sa santé ne semblait, de pas ses actes, ne pas tellement l’intéresser. C’est ainsi qu’elle avait justifié la manière dont elle avait fait l’annonce à mon protégé et je n’avais fait qu’appuyer ses dires.

Le batteur semblait vouloir dire qu’il tenait tout de même à sa vie. Nul besoin de vous dire que cela ne se voyait guère, chose qu’il avait tout de même avoué.

-Seulement, tes actes te conduisent plus vite que tout le monde à la tombe, Stone, c’est un évidence.

Il ne fallait point croire au miracle. Si on brûle la chandelle par les deux bouts, on finit par mourir plus vite que les autres. Il s’agissait d’un fait scientifique difficilement contestable.

J’aimais la façon dont Spencer présentait les choses sans aucune pincette. Ainsi, Stone était devant le fait accompli et elle lui avait donné des pistes pour vivre au mieux ses deux dernières années de vie non sans lui rappeler son éternelle négligence envers sa santé. Elle maniait les mots à la perfection et était une bonne stratège.

Après cela, elle en était venue à des questions basées sur le traitement que prenait Stone. Cependant, il était incapable de citer ce qu’il prenait… Cela ne m’étonnait guère et je n’avais fait aucune réflexion là-dessus surtout que Stone avait repris son air nonchalant pour dire que, tant qu’à faire, autant faire le moins d’efforts possible et s’amuser. C’est cela qu’il semblait vouloir dire à travers ses mots. Il était temps que je mette mon grain de sel.

-Tu peux faire cela mais je doute que cela te laisse deux ans. Il vaudra mieux compter en semaines… Ce que le Docteur Spencer essaye de te dire c’est que si tu prends soins de toi et que tu suis ses conseils et recommandations et que tu te présentes à tes rendez-vous médicaux, tu peux améliorer ton espérance de vie.

C’était vers le Docteur Spencer que je m’étais tourné après avoir bu une gorgée de thé.

-Est-ce bien cela Docteur Spencer ?

Il ne fallait point non plus que tout cela nous conduise à faire en sorte que Stone n’aie plus rien à perdre et, donc, se conduise d’une façon encore plus inconsciente.

@ Billy Lighter

En annonçant la fin possible de sa vie dans environ deux ans, je venais de toucher Howard Stone là où il était le plus sensible. Qui ne serait pas ébranlé par ce genre d’annonce ? Et encore plus annoncé de cette façon si peu délicate ?

- Je suis heureuse de vous entendre dire que vous tenez à votre vie ! J’avais beaucoup de mal à le croire en lisant votre dossier.

J’échangeais un regard complice avec Timmy alors que le pauvre musicien était désemparé et se demandait quoi faire, maintenant. Je lui suggérais de mettre de l’ordre dans ses dossiers, de passer du bon temps avec sa famille avant de me rabattre sur une question qui me semblait facile mais qui de toute évidence, ne l’était pas pour Stone. Je fronçais d’un sourcil pensant d’abord qu’il me faisait une blague mais n o n, il était sérieux. Il n’avait aucune idée du nom de ses inhalateurs donc inutile de lui demander la concentration. Dieu merci, il savait au minimum la fréquence à laquelle il devait les prendre.

Il était révolté !

Je l’avais bien secoué.

- Nous allons tous mourir, c’est la seule justice qu’il y ait sur terre.

Mais certains allaient trépasser plus rapidement que d’autres.

Il réagissait maintenant, peut-être pas de la meilleure des façons mais au moins, je savais qu’il était touché et qu’il n’était pas prêt à abandonner. Il percutait ses deux années à vivre, disant qu’il allait tout balancer et vivre à fond et que ça ne donnait strictement rien de perdre son temps à me parler.

- Vivre à fond et tout balancer, crevez dans 6 mois, oui c’est une option…

Timmy lui expliqua que de vivre comme il l’entendait réduirait ses deux ans en semaines et qu’il serait peut-être plus sage que de m’écouter un petit moment.

- Exactement. Comme le mentionne Timmy, vous pouvez tout foutre en l’air et vivre à fond quelques semaines avant que cela ne vous rattrape, que vous finissiez sur un lit, branché sur un respirateur jusqu’à ce que même la machine ne suffise plus. Ou alors, il y a cette seconde option. Celle de vous calmer, de m’écouter et de faire les bons choix.

J’y étais allé fort avec les deux ans d’espérance de vie mais il ne me fallait pas être devin pour savoir qu’il ne franchirait probablement pas le cap de la soixantaine à se rythme. Je refermais le dossier, le reposais dans mon sac puis je me penchais pour prendre ma tasse de thé et en boire une gorgée.

- Peut-être que de garder la vodka pour les soirées festives plutôt que de l’utiliser dès le matin comme rince bouche serait un début. Ce thé est excellent, Timmy ! Vous allez devoir me donner le nom de votre fournisseur !

Howard était accro à la vodka, elle coulait dans ses veines aussi sûrement que le sang chez le commun des mortels.

- J’aimerais vous faire passer des examens et des tests plus poussés, ainsi je pourrai évaluer concrètement votre situation. J’ai en tête des tests d’endurance physique entre autres chose. Vous êtes jeune, il est dommage de voir une si belle vie partir en fumée, n’êtes vous pas d’accord ? Oh et, si Timmy m’a fait venir moi plutôt qu’un autre de mes éminents confrères, c’est parce que moi, je ne baisse jamais les bras, Monsieur Stone.

Je bus une autre gorgée de thé avant de reposer ma tasse sur la table et de regarder à nouveau Howard Stone.

- Et vous ?

@ Billy Lighter

J’tenais à ma vie… Mais Spencer disait que, vu ce qu’elle avait lu, elle avait du mal à la croire. Alors, j’dis en marmonnant :

-Vous pouvez pas penser connaitre quelqu’un sur base d’un foutu dossier.

Elle me connaissait pas ! Point à la ligne. Elle savait rien de moi hormis ce que j’trainais comme maladie.

Du coup, j’étais super révolté contre elle et la façon dont elle me disait les choses. Elle affirma qu’on allait tous mourir un jour. Ben, vous savez quoi ? J’l’emmerde !

Alors, j’décidai que, s’il me restait que deux ans à vivre, j’voyais pas pourquoi j’me ferais chier avec Spencer. D’ailleurs, j’vois pas pourquoi j’me ferais chier avec Timmy aussi. Bref, s’il me restait que deux ans, j’allais les vivres à fond et à mes conditions… Mais autant Spencer que Timmy dirent que tout ça ne fera que me conduire à la tombe plus vite… Six mois qu’elle disait… Quant à Timmy, il ajouta que j’pouvais inverser la tendance si j’écoutais Spencer.

Spencer confirma ce que venait de dire Timmy. Ils faisaient que s’approuver l’un l’autre et ça me donnait envie de gerber.

Donc, j’avais deux options. C’est ce qu’elle me dit. J’avais aucune envie de finir branché à des respirateurs… C’était évident. Mais j’pouvais pas m’empêcher de me dire que Spencer allait me faire chier à mort.

-Ah oui ? Vous écoutez ? Vous croyez pas que j’ai déjà assez de médecins qui me suivent comme ça ? Vous croyez être meilleur qu’eux ?

Elle ferma mon dossier et parla de la vodka. Fallait ralentir la vodka. Ouais… J’ai déjà entendu ce disque. Et j’aime pas ce disque.

Puis, elle complimenta le thé de Timmy, ce qui me fit rouler des yeux. J’marmonnai :

-C’est dégueulasse le thé.

La vodka c’était mieux.

Elle me parla alors d’examen poussé qu’elle voulait me faire passer. Elle ajouta que si Timmy l’avait choisi c’est parce qu’elle ne baissait pas les bras. Elle demanda alors si c’était mon cas.

-J’serais pas batteur si j’baissais les bras facilement. J’serais délinquant dans l’Eastside. J’vous jure qu’il y a des postes comme délinquants qui s’ouvrent tous les jours dans l’Eastside. Mais j’pense pas que vous aillez déjà été y faire un tour. Z’êtes trop guindée pour ça.

Et je dis ça avec sérieux. Parce que les gens comme Spencer, je les haïssaient… J’avais l’impression d’avoir en face de moi la fusion entre Timmy et ma mère. Et c’était horrible !

-J’passerais vos tests à la con si ça peut vous faire plaisir.

Mais pour la vodka, ça serait pas pareil !

-Mais pour la vodka, ça va pas être possible. Si j’en bois qu’aux fêtes, j’vais mourir du manque. Et j’préfère mourir dans six mois que dans quatre jours.

J’étais bien conscient de ça. J’m’étais déjà sevré de la drogue et ça avait été horrible. Alors, j’ose pas imaginé la vodka.

-C’est comme si on vous demandait de plus boire votre thé à la con.

Ouais, j’parie qu’autant qu’elle que Timmy, ils pourraient pas s’en passer.

-Bref, j’veux bien suivre vos conseils… Mais uniquement quand ils sont réalisables.

Voilà, et j’ajoutai après.

-Ah et si Timmy vous a engagé c’est juste parce que vous êtes Anglais. Faut pas vous leurrer ma vieille.

Ouais… Elle m’avait pas ménagé… Alors, j’la ménageais pas non plus. J’l’avais dit que j’pouvais être un sale gosse.

@ Billy Lighter

J’aimais la manière dont le Docteur Spencer s’adressait à Stone. Elle n’y allait point de main morte pour essayer d’allumer une lumière dans la tête du batteur. Cependant, elle n’avait point tort. Il fallait passer par des mots durs afin de faire comprendre à Stone que sa vie n’était point un jeu.

Ainsi, le batteur était révolté et ne mâchait, lui aussi, point ses mots. Il n’avait point aimé la façon dont les choses lui avaient été présentées mais il méritait un tel traitement.

Cependant, Stone avait décidé de jouer les enfants et s’était dit que, tant qu’à faire, autant tout envoyer sur les roses et faire ce qu’on bon lui semblait. C’était le risque avec ce genre d’annonce. Seulement, Spencer ainsi que moi-même lui avions mis sous le nez que s’il prenait cette décision, sa vie serait encore plus courte.

Il m’avait semblé percuté ainsi Spencer avait repris et lui avait montré qu’il avait un choix à faire. Cependant, Stone ne cessait de se montrer peu convaincu en l’expertise du Docteur Spencer. Il avait plus confiance en ses autres médecins, me semblait-il.

Cependant, j’avais laissé Spencer se défendre sur ce fait. Il ne fallait point que j’intervienne pour venir à sa rescousse. Elle m’avait bien montré savoir se défendre elle-même.

Nous en étions rapidement venu au pire vice de Stone qui était sa consommation plus qu’excessive de vodka. Bien que je n’étais intervenu que sur le compliment de Spencer sur le thé. Ceci m’avait arraché un sourire.

-Merci. Je vous donnerais l’adresse de mon fournisseur. Il s’agit d’une petite boutique de Londres.

Stone n’aimait point le thé mais je n’en avais que faire. Il pouvait bien jouer à l’enfant que cela ne m’atteignait guère.

Spencer n’en avait point finir avec le batteur et avait donné les raisons du pourquoi je l’avais engagé. Elle n’était pas prête à abandonner. J’aimais cette détermination.

Stone, lui, avait expliqué ne pas non plus abandonner et s’était permis de donner comme exemple son ascension sociale. J’acceptais moins, cependant, ses petits commentaires dégradants sur Elizabeth.

-Pas besoin d’aller dans l’Eastside pour savoir quels gens d’individu y vivent. Nous t’avons devant nous, Stone…

Il avait accepté les tests. Cependant, le sujet de la vodka était plus sensible. Il n’était point prêt à subir un cure. C’était ce que j’entendais dans ses paroles. Seulement, la vodka était ce qui allait réellement raccourcir sa vie.

-Le thé n’est pas mauvais pour la santé, Stone. Là est toute la différence.

Seulement, je n’avais point aimé la manière dont il s’était adressé à Elizabeth pour dire que je l’avais engagé parce qu’elle était Anglaise. J’avais envoyé un regard noir au batteur.

-Pas besoin d’être irrespectueux, Stone. Tout ce que le Docteur Spencer te dis, c’est pour ton bien.

Il devrait être heureux que des gens prennent le temps de lui dire la vérité en face.

@ Billy Lighter

Timmy Evans avait bien mérité son titre de manager de l’année vu comment se comportait Howard Stone pendant notre entretient. Un gamin de cinq ans n’aurait pas été plus déplaisant et pleurnichard. Il voulait continuer de vivre sa vie à sa manière mais sans courir les risques de finir brancher sur un respirateur artificiel. Autrement dit, il voulait le beurre, l’argent du beurre et, pourquoi pas une petite claque sur les fesses de la caissière au passage.

Il était mécontent, avec raison. Il disait que je ne pouvais pas le connaître selon ce qui était inscrit dans son dossier, pourtant, je trouvais cela très révélateur, moi, surtout que oui, je pouvais avoir un portrait très clair d’un individu avec ce genre d’information. Je décodais des dossiers comme le sien tous les jours.

À force, j’avais presque peur de le voir s’effondrer au sol et se mettre à le marteler de ses pieds et de ses poings, je n’en aurais pas été surprise en tous les cas. Je le plaçais devant deux options claires. Il se prenait en main ou il était aussi bien d’annuler ses prochains entretiens pour aller immédiatement se magasiner une tombe. En tous les cas, moi, je ne baisserais pas les bras aussi facilement, je n’étais pas réputé pour cela.

Bien sûr, Timmy et moi eûmes droit à l’exposer sur les origines, la misère dans l’Eastside, j’en aurais presque eu la larme à l’œil si j’avais été moindrement plus naïve.

- Mais quel énorme cliché que vous venez de nous exprimer, Monsieur Stone! Ainsi donc, parce que des gens vivent dans un milieu défavoriser, ils deviennent d’office des délinquants ? Pourtant je connais des bien nantis issus des beaux quartiers qui sont tomber bien bas et à l’inverse, des gens de quartier défavoriser aller loin dans la vie.

Je ne pouvais peut-être pas bien connaitre un individu par son dossier, selon Stone, mais lui, il avait le jugement rapide et la mémoire très courte. Quoi qu’il en soit, sa volonté était beaucoup moins grande que son amour pour l’alcool.

- Mourir de manque ou mourir prématurément d’une cirrhose du foie, c’est vous qui voyez, je n’ai pas l’intention de vous suivre pas à pas et de vous materner, j’ai d’autres patients qui ont encore de l’espoir et une vraie volonté de s’en sortir sur qui mettre mes énergies.

Au moins, il acceptait de passer les tests d’endurance physique. Quand il verrait qu’il n’est pas en mesure de tenir ce qu’une vieille mamie de 95 ans peut facilement tenir, peut-être qu’il se posera la question.

Je pouvais comprendre et ressentir le découragement, si je puis l’exprimer ainsi, de Timmy Evans qui doit conjuguer avec une attitude semblable jour après jour. La frustration d’essuyer les frasques, de soutenir l’homme, de maintenir sa carrière à bout de bras quand le principal intéressé rame à contre-courant, ce doit être démoralisant. Je regardais le manager, nous échangions de petits regards de temps en temps.

- Je cesserais sur le champ de boire le thé si ma vie en dépendait, la question ne se pose même pas. Je ne ferais pas en sorte de m’auto détruire sous le regard impuissant de ceux qui m’aiment.

Et comme le disait Timmy, au contraire de la vodka, le thé ne nuisait pas à la santé.

Stone acceptait de suivre mes conseils uniquement s’ils étaient réalisables. J’avais hâte de voir ça, j’y croyais moyennement disons. Je pensais qu’il avait surtout très hâte d’en finir avec cette conversation et que tout le reste lui était égal.

Puis, il se cru obligé de me piquer d’une petite pointe sur l’intérêt qu’avait pu avoir Timmy à mon égard et si ce dernier sembla choqué, moi, au contraire, j’affichais un large sourire.

- Oh mais, si j’ai accepté son offre, c’était uniquement pour le salaire, faut pas vous leurrer, vieux !

Je me levais en prenant mon sac, je pensais que nous avions fait le tour de la question.


- Je vous attendrai demain matin à mon bureau, venez en tenu de sport, vous risquer de suer un peu, puis je regardais Timmy avec mon plus beau sourire, merci pour le thé, il était délicieux !

@ Billy Lighter

J’aimais pas le Docteur Spencer… Plus j’causais avec elle, moins j’l’aimais ! Puis, les compliments qu’ils s’envoyaient sur le thé avec Timmy m’donnait envie de gerber !

Spencer déclara qu’elle avait été engagé parce qu’elle baissait pas les bras et elle-même demanda si c’était mon cas. Alors, j’lui fis comprendre que j’en serais pas là où j’suis si j’baissais les bras facilement. On sort pas de l’Eastside en faisant rien… Moi, j’en suis sortis à fort de m’entrainer à la batterie.

Et si Timmy disait qu’il avait pas trop besoin d’aller dans l’Eastside pour savoir qui y vivait, Spencer, elle disait que j’faisais que balancer des clichés. Elle disait qu’on pouvait venir d’un milieu défavorisé et pas tomber dans la délinquance alors que des riches pouvaient tomber, eux dans la délinquances. Et tout ça m’fit bien ricaner.

-Ouais mais faut avouer que quelqu’un qui vient d’un milieu défavorisé a bien plus de chance qu’un riche de devenir un délinquant, hein. Puis, souvent, les riches, quand ils deviennent délinquants c’est pour diriger des gangs, pas pour y jouer les soldats.

Han… J’espère que Jimmy Reed a les oreilles qui sifflent.

-P’t-être que si vous allez y faire un tour, vous comprendrez, hein.

J’finis par dire que j’voulais bien suivre ses recommandations mais pas celle sur la vodka parce que j’voulais pas mourir du manque. Mais elle disait que c’était pareil que de mourir d’une cirrhose ce qui me fit faire la moue. Mais elle comptait pas insister. Tant mieux.

-Ouais bah, j’préfère choisir la mort que j’veux.

Puis, j’disais que ça serait comme si j’la privais de thé mais elle disait qu’elle pourrait s’en passer si sa vie en dépendait. J’roulais des yeux alors que Timmy y ajouta son grain de sel.

-Mouais… C’est ça…

Bref, j’finis par dire que j’suivrais les conseils réalisable de Spencer. Mais pas les autres. T’façon, en dehors des tests qu’elle voulait me faire passer, j’imaginais qu’elle allait juste me faire chier en tournée.

Et comme j’l’aimais pas bah, j’remis les pendules à l’heure en ce qui concernait les raisons de son embauches et, bien sûr, tout ça plus pas à Timmy à qui j’envoyais un regarde plein de nonchalance…

Mais Spencer se démonta pas et elle affirma qu’elle avait accepté l’offre c’est uniquement pour le salaire. J’levai un sourcil et j’marmonnai :

-P’tain, l’est vénale en plus…

Et j’suis pas vieux… Même si, apparemment, j’suis presque mort.

Elle se leva alors. Han, ça voulait dire que c’était terminé ? HOURRA !

Mais elle me donna rendez-vous demain en tenue de sport dans son bureau. J’sais même pas où est son bureau…

-Ouais… C’est ça… J’viendrais… Préparez la vodka… Faudra que j’m’hydrate.

Elle salua Timmy mais j’lui dis plus rien. Même pas un au revoir. Et quand elle s’en alla, j’me levai à mon tour et j’lançai à Timmy.

-Pas merci pour ça. C’était pas cool. J’me casse.

Et c’est ce que j’fis un peu après Spencer sans saluer Timmy.

@ Billy Lighter

Stone n’avait point été avare en cliché sur l’Eastside. Ceci n’avait point manqué d’être souligné par le Docteur Spencer. Cependant, Stone était d’humeur à débattre. Il soulignait qu’un riche avait plus de chance d’être en haut de la chaine alimentaire si jamais il tombait dans la délinquance. Ce qui n’était point le cas des gens défavorisés. Cela relevait encore du cliché.

-Stone, comme je l’ai dit, nous n’avons pas besoin d’aller dans l’Eastside pour savoir que tous les clichés que tu nous donne ne sont pas des généralités.

Cependant, Stone aimait mettre l’Eastside en avant pour se victimiser. L’Eastside qu’il ne voyait plus depuis des années, d’après ce que j’en savais. Il me semblait même y être persona non grata. C’est ce que m’avait appris son agression dans l’Eastside il y a quelques années.

Cependant, nous n’étions point ici pour débattre de tout cela et Spencer avait recentré la conversation. Elle avait parlé de la consommation plus qu’excessive d’alcool de Stone. Cependant, le batteur n’avait pas la courage d’entrer en cure et d’arrêter. Spencer n’avait point insister. Elle n’était point ici pour le materner mais elle avait tout de même dit que boire autant provoquera tout autant une mort prématurée que les maladies dont souffre déjà Stone.

Il voulait choisir sa mort. Qu’il en soit ainsi.

Nous avions parlé de thé et Spencer avait encore eu du répondant sur le sujet alors que Stone avait utilisé cela comme arme. Elle se défendait et tenait largement tête au batteur qui, vaincu, ne pouvait plus que marmonner.

Mais il avait été touché dans son orgeuil car il s’était fait, du coup, totalement irrespectueux. J’étais intervenu mais Spencer avait encore trouvé de quoi répondre. Elle avait accepté l’offre pour l’argent. Ceci m’avait fait sourire alors que, encore une fois, Stone, n’avait que comme réponse, des répliques sans saveur.

Cela avait clos notre entrevue et je m’étais levé lorsque Spencer l’avait fait. Elle avait donné rendez-vous à Stone qui n’avait point manqué d’être désespérant. Quant à moi, j’avais reçu les remerciements d’Elizabeth.

-C’était avec plaisir. Nous nous reverrons bientôt.

Je ne savais point en quelles circonstances mais j’aimais discuter avec elle. Mieux valait que, la prochaine fois, cela soit sans Stone.

-Merci d’avoir fait le déplacement et bon retour à vous.

Je l’avais laissé partir et j’étais, désormais, seul à Stone. Mais le batteur ne voulait point resté et m’avait bien fait comprendre qu’il n’avait point aimé l’entrevue.

Je m’étais contenté de le regarder s’en aller sans faire de commentaire. Je n’en avais cure que cela ne lui ait pas plu car moi, je m’étais bien amusé à le voir en difficultés par une femme qui, décidément, était pleines de bonnes surprises.  

@ Billy Lighter