« Je suis un Dieu »… C’est ce que Jimmy Reed croyait. Il se croyait le Dieu des Los Diablos. Un Dieu, je l’imaginais, bienveillant. Celui qui a pouvoir de vie et de mort. Celui qui choisi de qui va où… De qui sort de l’Eastside et de qui n’en sort pas.

C’est avec ça en tête que j’avais quitté le Polo Lounge une fois notre deal scellé. Un deal que ce fameux « Dieu » venait de faire avec le Diable. Parce que, oui, si Reed se prenait pour un Dieu, ça faisait que j’étais promut au rang de Diable en personne.

Sauf que tout le monde sait qu’il n’en est rien et que la vérité est bien loin de ça. Reed n’est pas le Dieu des Los Diablos. Il n’en est que le chef. Et les chefs, ça n’est pas éternel. J’allais le lui faire comprendre à la dur. Parce qu’il m’avait ouvert la voie pour une guerre de gang.

Une guerre dont il allait s’en mordre les doigts. Parce qu’il est fort probable que si ses Los Diablos apprennent d’où elle vient, cette guerre, ils perdront foi en ce pseudo Dieu. Parce que, si je savais que peu de Los Diablos n’ont aucune idée de qui est réellement leur chef, je savais que les plus haut gradés qui étaient Alonso et Quinn, eux, le savaient. Et je doutais qu’ils aiment voir leurs amis tomber.

Bref, j’étais impatient de lancer les hostilités mais, avant ça, il fallait que j’annonce la bonne nouvelle à Sky. Parce que je savais que Reed avait bien trop peur pour sa famille que pour tenter quoi que ce soit après avoir scellé ce deal.

J’avais tout gagné aujourd’hui. Absolument tout gagné.

Je rentrai, donc, et, une fois dans mon appartement, je lançai :

-Je suis là, bébé.

En entrant dans le salon où se trouvait Sky. Je lui avais simplement dit, avant de partir, que j’allais m’assurer de leur sécurité, à elle et Heaven, et c’est exactement ce que j’avais fait.

Je vins l’embrasser longuement avant de m’installer à côté d’elle.

-Tu n’auras plus rien n’à craindre, maintenant. Je viens d’aller voir Jimmy Reed.

Elle savait que Jimmy Reed était le chef des Los Diablos. Je lui avais dit. Elle savait qu’il était notre principale menace.

-On a passé un accord. Il ne vous fera aucun mal à toi et Heaven et, en échange, je ne ferais pas de mal à sa famille et à celle de Daniele Ricci. Ce qui t’es arrivé l’autre jour ne se reproduira plus jamais.

Je passai mes doigts sur sa joue.

-Tu pourras aller où tu veux sans craindre qui que ce soit. Parce que si jamais Reed brise ce deal, il sait qu’il risque gros. Et il est bien trop prudent que pour tenter quoi que ce soit.

Plus aucune gang ne lui fera de mal parce que le deal impliquait les deux seuls gangs qui avaient affaire aux New Soldados : les Los Diablos et la Famille de Los Angeles.

@ Billy Lighter

Lentement mais surement, je reprenais des forces, assez pour m’occuper d’Heaven et entretenir notre appartement. C’était merveilleux de pouvoir la voir évoluer et grandir, ma précieuse petite perfection. Je regrettais de ne pouvoir l’allaiter, elle avait pris l’habitude du biberon alors que je me trouvais toujours à l’hôpital et même ensuite, je ne pouvais la porter trop longtemps.
Au moins, je pouvais parfois déléguer à Ward l’heure du boire même si ça n’arrivait pas si souvent que ça qu’il accepte, préférant faire ce que j’avais à faire pendant ce temps là sauf si bien sûr, je m’arrangeais pour que ça coïncide avec ma douche ou une petite sieste. Cependant, il s’y prenait bien avec notre fille, il n’avait pas besoin de douter de lui, ça se voyait qu’elle était bien avec lui et pleurait beaucoup moins maintenant.

J’ignorais ce qu’il lui fallait pour qu’il comprenne qu’il pouvait être un excellent père.

Car il l’était !

Je venais de coucher Heaven et j’attendais que Ward rentre à la maison. Il avait dit avoir une rencontre importante, quelque chose qui ne pouvait pas attendre, même si je lui avais demandé de rester à la maison. Quel genre de rencontre pouvait-il avoir de si important ? J’avais bien hâte de le savoir !  Ce n’était pas comme s’il passait des entretiens d’embauche, à moins qu’il ne se cherchât une maîtresse.

Je détestais avoir ce genre de pensée mais c’était plus fort que moi.

Notre intimité en avait pris pour son rhume avec ma convalescence et les soins d’Heaven qui demandait quand même pas mal de notre attention. Peut-être que mon mari se sentait délaissé et qu’il avait besoin de plus que d’une femme épuisée et pleines de cicatrices.

D’ailleurs, quand je me regardais nue dans un miroir, je ne voyais que ça !

Là où la balle était entrée.

Les cicatrices laissées par l’opération pour mes intestins.

Celle pour mon cœur.

Les multiples marques des points de sutures et la plus évidente d’entre toutes, l’immense coupure traversant mon ventre de droite a gauche, tout en bas à peine plus haut que mon pubis, ma césarienne d’urgence.

J’ouvris mon peignoir et regardais mon corps marqué à vie et passais mon doigt lentement sur le sillon rouge et encore enflé de ma césarienne en me demandant toujours si on ne m’avait pas tiré dessus, si ce genre d’intervention aurait été nécessaire pour donner naissance à mes jumeaux.
S’il n’y avait que les cicatrices physiques, peut-être que ça irait encore. Mon corps pouvait finir par les atténuer et peut-être qu’à force, je ne les verrais plus. Les cicatrices mentales étaient tout aussi profondes et bien plus difficiles à gérer. Je n’acceptais toujours pas le décès de notre fils. Le fait de n’avoir aucun souvenir lié à sa naissance, de n’avoir aucun endroit pour commémorer son court passage dans nos vies. Je n’étais pas comme Ward, j’avais besoin de m’accrocher à certaines choses pour me sentir mieux.

J’entendis Ward déverrouiller tous les verrous de notre porte, je refermais mon peignoir et me dirigeais vers le salon. Entendre le son de sa voix me rassura. Je me sentais toujours mieux quand il était à la maison, quand il était auprès de moi et de notre fille. Il m’annonça d’ambler avoir parler avec Jimmy Reed et que par conséquent, je n’avais plus rien à craindre.

- Tu as donc obtenu ce que tu voulais ?

Il m’expliqua qu’ils avaient passé un accord et que maintenant, nous n’avions plus à craindre qu’on s’en prenne à moi et notre fille et qu’inversement, mon mari ne devrait pas non plus menacer la famille de Reed et de Ricci.

Je fermais les yeux au contact de ses doigts sur ma joue puis je les rouvris pour lui sourire et l’embrasser. Nous venions de gagner un peu en sérénité, mais était-ce assez ? Que valait la parole d’hommes capables de commanditer l’assassinat d’un bébé pas encore né ?

- Tu vas quand même parfaire mon entraînement, et celui d’Heaven quand elle sera en âge. Je ne veux plus mourir de peur quand je suis seule ici, je ne veux pas non plus que notre fille ressente cette peur.

Ils avaient conclu un deal mais moi, je voyais tout de même encore l’épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. Je la verrais toujours.

@ Billy Lighter

Sky était en peignoir dans le salon quand je lui annonçai qu’elle et Heaven n’aurait plus rien n’à craindre ne cachant pas qui je venais d’aller voir. Jimmy Reed m’avait donné tout ce que je voulais et bien plus encore. Il m’avait largement facilité la tâche en faisant, en plus, le premier pas. Il m’avait même offert le whisky. Si ça, ce n’était pas une grande victoire, je ne savais pas ce que c’était. Sans compter que j’avais pu largement lui montrer que j’étais bien plus doué que je ne l’étais à 17 ans.

Je savais qu’il s’en était rendu compte. Je savais qu’il n’avait pas imaginé que j’avais évolué à ce point.

Sky demanda alors si j’avais obtenu ce que je voulais. J’hochai de la tête.

-Oui. Même plus que ce que je voulais. Mais Jimmy Reed et ses petits sbires ne s’en prendront pas à vous… C’était le principal dans l’histoire.

La guerre de gang était un plus alors que pour Reed c’était un poids. J’allais écraser son business en même temps que j’allais écraser ses petits Los Diablos. Ils allaient vivre en véritable Enfer et Reed comprendra qu’en 65 il a fait la pire erreur de sa vie.

Tout ça ne serait pas arrivé s’il m’avait donné ce que je voulais ce jour-là.

J’expliquai un rien l’accord que j’avais eu avec Reed tout en passant mes doigts sur sa joue. Mais Sky voulait tout de même que je continue à l’entrainer elle et que j’entraine Heaven quand elle en aura l’âge. C’était bien mon intention.

-Ok, bébé. Dès que tu auras complètement récupérer on ira à Edenland et je continuerais ton entrainement.

« Edenland »… Je venais de l’inventer. C’était comme ça que je venais de nommer notre petit coin de plage sur Malibu. Pourquoi ? Parce que je savais que Sky pensait à Eden tous les jours et que tant que quelque chose ne sera pas fait en son honneur, ça ne changera pas.

Alors, il fallait que ça change. Et nommer un endroit comme Eden devrait aider à ça.

-Et dès qu’Heaven saura marcher, je lui apprendrais à se défendre. Un lance-pierre. Il lui faudra un lance-pierre.

J’avais appris le lance-pierre à Guillermo. Ce genre d’arme pouvait faire mal si c’était bien utilisé.

-Rien ne lui fera peur à Heaven.

Parce que je n’avais peur de rien et qu’il en sera de même pour elle. C’était comme ça.

Ma main descendis le long du corps de Sky. J’ouvris alors son peignoir.

-Mais en attendant, il faut profiter de cette victoire, bébé.

Il fallait que je fête ça… Et j’avais envie de Sky. On avait pas vraiment de temps à nous deux depuis qu’elle était revenue parce qu’elle devait s’occuper d’Heaven. Mais Heaven semblait dormir. Il fallait en profiter.

@ Billy Lighter

Ward était de retour et je l’avoue, j’étais soulagée de le revoir. Quand il partait, je ne savais jamais si je le reverrais. Si avant la mort d’Eden j’arrivais à relativiser la situation en me disant que mon mari était plus rusé que ses ennemis, aujourd’hui, mes craintes l’emportaient sur tout le reste. Il me révéla d’entrée de jeu que je n’aurais plus à craindre, qu’il revenait de rencontrer Jimmy Reed, le chef du gang adverse. Ils avaient passé un accord, comme une trêve, du moins c’est ce que je comprenais, d’un côté comme de l’autre, plus personne n’attaquerait les familles.

Ce que je savais aussi des trêves, c’est qu’elles étaient toutes éphémères.

Nous nous étions installés dans le divan du salon, moi blottis contre lui, savourant mon sentiment de sécurité que d’être dans ses bras. Mais ce n’était pas assez. Pas assez pour que je me croie complètement en sécurité. Il me fallait plus que cela alors je lui demandais de continuer à m’enseigner, à me former. Je voulais être en plein contrôle de mes moyens et savoir parfaitement me protéger, ainsi que ma fille.

- ’’Edenland’’ ?

Parlait-il de l’endroit où il m’avait amené la première fois pour mon entraînement ? C’était là où reposerait le souvenir de notre fils, à jamais.  J’embrassais Ward, reconnaissante qu’il ait pensé à rendre un tel hommage à Eden. Je ne me remettrais jamais totalement de la mort de mon fils.

- Un lance-pierre pour commencer, ça fera l’affaire.

Et on lui apprendra à se battre. Elle saura éviter les coups et les rendre au centuple. Je voulais à tout prix éviter que ma fille souffre autant que j’avais souffert ces dernières semaines. Et je voulais que son père l’aime, autant qu’il m’aimait moi.

- Tu seras fière d’elle.

Car comme il le disait, rien ne lui ferait peut, à notre petite guerrière.

Je sentais tout de même la menace au-dessus de nos têtes et je ne savais pas quand et comment elle finirait par partir. L’inconnu était ce qui me faisait le plus peur en ce moment, ce que nous ne pouvions identifier. Reed et mon mari avaient convenu d’une trêve, jusqu’à ce qu’elle ne convienne plus à l’un ou l’autre.

Je n’allais pas gâcher son moment de gloire à Ward qui lui, voulait célébrer.

- Tu mérite cette célébration, bébé !

Je me retournais sur le divan, pour me soulever sur mes genoux et m’installer sur ses cuisses ensuite. Je l’embrassais avec tendresse, avec passion. Il me fallait mettre toutes mes craintes de côté et faire confiance en ce que Ward mettait en place pour nous.

- Ne regarde pas mon corps, bébé ! Je t’en prie !

Il allait être dégoûté par les cicatrices et par mon petit ventre mou qui accueillait encore jusqu’à tout récemment, deux bébés. Je n’avais rien à lui offrir qui pouvait rivaliser avec les filles du samedi soir, avec Nell.  J’aurais préféré me retrouver dans notre lit, dans le noir, cela aurait été plus facile.

@ Billy Lighter

Le deal n’était pas encore suffisant que pour rassurer complètement Sky. Elle voulait aussi être entrainée au maximum. Elle avait raison. Le deal ne la protégerais pas de tout. Un entrainement, si. Je lui apprendrais à se battre, à tirer mais, surtout, à ne pas hésiter à le faire. Parce qu’il ne fallait pas hésiter peu importait qui il y avait en face. Hésiter, c’était mourir.

J’allais devoir apprendre ça à Sky. Je savais, d’avance, que ça sera plus facile à apprendre ça à Heaven. Parce qu’Heaven est une page blanche. Je pouvais lui apprendre très tôt à effacer tout possible remords.

Les remords, c’est fatal. Il n’en fallait pas si elles voulaient survivre.

L’entrainement se fera à Malibu dans notre endroit à nous deux que je nommai Edenland. Un nom qui résonna directement en Sky.

-Oui. Edenland. Notre petit coin à nous à Malibu. Ça s’appelle comme ça maintenant.

Pour que Sky puisse passer à autre chose, il lui fallait un souvenir d’Eden. Je lui en offrais un. Et ça semblait suffisant parce qu’elle m’embrassa. Je fermai les yeux pour apprécier le baiser avant d’expliquer que j’entrainerai Heaven aussi en commençant par lui apprendre à utiliser un lance-pierre.

C’était le premier pas. Un lance-pierre. Celui avant le flingue. Et Sky accepta. J’hochai de la tête alors qu’elle disait que je serais fière d’Heaven. J’en serais d’autant plus fière si elle arrive à rester envie… Et encore plus si elle continue ce que j’ai commencé : détruire tout ce que Jimmy Reed construit.

-Je sais…

Mais pour l’instant, on avait le droit à ce deal. Donc, il fallait en profiter et, surtout, fêter le dénouement de cette entrevue que j’avais pu largement apprécier. Sky disait que je le méritais.

Oui. Je le méritais.

Elle s’installa sur mes cuisses avant de m’embrasser. Je prolongeai le baiser le rendant plus langoureux avant de commencer à ouvrir le peignoir de Sky.

Mais elle ne voulait pas que je la regarde.

J’arrêtai mon geste penchant légèrement la tête sur le côté. Je savais que Sky ne pouvait plus voir son corps en peinture depuis ce qu’il s’était passé. Il était, maintenant, marqué par diverses cicatrices.

-Pourquoi, bébé ? Parce que tu as des cicatrices ?

Je la fixai avant de me dégager légèrement pour enlever mon propre t-shirt. Mon torse était, lui aussi, marqué de cicatrices dont les plus récentes étaient celles des balles de Reed. Mais j’en avais d’autres… Beaucoup d’autres autant sur mon torse que sur mon dos.

-J’en ai aussi, bébé. Bien plus que toi.

J’ouvris alors doucement son peignoir pour dénuder son corps. Il était marqué mais les années finiraient pas estomper tout ça. Comme ça l’avait fait avec les miennes. La plus grosse étant celle qui avait permis, finalement à Heaven de vivre.

Je passai doucement mon doigt sur celle qui était le résultat de son opération au cœur.

-On est pareil, bébé, maintenant… Et ce n’est pas ça qui va m’empêcher de t’aimer. Au contraire.

Je l’embrassai alors tendrement avant d’intensifier le baiser et de laisser mes mains descendre sur ses hanches. Je savais qu’il fallait que j’en profite avec qu’Heaven se manifeste alors, sans crier gare, je me redressai portant Sky jusqu’à notre chambre ou je l’allongeai sur le lit.

Je passai, alors, ma langue sur son corps passant pas ses seins et tout ce qu’elle détestait en ce moment avant de remonter pour l’embrasser encore cherchant à éveiller ses sens.

@ Billy Lighter

Le deal que venait de conclure Ward était satisfaisant mais laissait quand même planer la menace au-dessus de nos têtes et je n’aimais pas ça. Il suffisait qu’à un moment, Jimmy Reed décide qu’il en avait marre et relance les hostilités, sans bien sûr prévenir mon mari. Nous le saurions qu’au moment où l’enfer nous tomberais à nouveau dessus.

Je voulais donc que Ward continu de m’entraîner, qu’il fasse de moi une machine combative, que je puisse me défendre en toute situation et anticiper le danger dans mes moindres déplacements. Je devais tout faire ce qui était en mon pouvoir pour protéger ma fille.

Puis il parla de Edenland notre petit coin secret où nous irions nous entrainer, qu’il avait baptisé en l’honneur de notre fils. Il avait trouvé comment lui rendre hommage, il n’aurait pas pu faire mieux et je l’en remerciais d’un baiser sincère.

Ward allait aussi entraîner Heaven aussitôt qu’elle serait en mesure de manier un lance-pierre. Ce n’était pas pour demain la veille mais il tablait déjà ses intentions. Notre fille ne se laisserait pas facilement marcher sur les pieds, elle saurait se défendre et se protéger.

Ward serait fier d’elle !

Il avait envie de célébrer cette victoire, et j’avais envie de lui.

Je ne résistais pas à l’envie de grimper sur ses cuisses et de l’embrasser alors qu’il ouvrait mon peignoir pour caresser ma poitrine, mon ventre et, inévitablement, mes cicatrices. Je me raidissais un peu, involontairement, je ne voulais pas qu’il regarde mon corps et ce dont il avait l’air maintenant. Je ne me sentais pas sexy, je ne l’étais plus.

Je le suppliais même de ne pas regarder mon corps ce qui le fis cesser ses caresser pour me regarder, la tête légèrement penchée sur le côté.

- C’est horrible… ce n’est pas beau !

Ça me donnait envie de refermer mon peignoir et de quitter ses cuisses pour me cacher dans un coin où il ne verrait pas la laideur de mon corps. Il se détacha un peu de moi pour retirer son t-shirt, me dévoilant son torse et ses propres cicatrices. Les siennes ne ressemblaient pas aux miennes… Les siennes lui donnaient un air de dur à cuir, ce qu’il était ! Les miennes étais disgracieuses, encore gonflées, violacées, immondes. J’appréciais que celle laissé par ma césarienne parce qu’elle témoignait du cadeau que la vie m’avait fait, celui d’épargner Heaven du même destin de son frère.

Ward glissait ses doigts sur la cicatrice de mon opération au cœur et je fermais les yeux. Je me sentais glisser vers l’émotion, j’étais encore mentalement fragile. Il me faudrait probablement plus de temps pour soigner mes blessures psychologiques que physiques. Je laissais aller une larme quand il ajouta que ce n’étaient pas mes cicatrices qui allaient l’empêcher de m’aimer, bien au contraire.

Je me laissais aller dans ses bras alors qu’il me porta jusque dans notre lit. Il fallait bien profiter qu’Heaven dormait profondément. Il embrassa mes cicatrices, comme s’il les vénérait, en fait, il voulait m’aider à les apprivoiser. Je le regardais, aller sur mon corps, jouant dans ses cheveux et quand il remonta jusqu’à mon visage, je capturais le sien entre mes mains pour l’embrasser avec toute la passion que je pouvais avoir pour lui avant de m’attaquer à son pantalon, de l’ouvrir et de le caresser dans me gêner. Il était déjà prêt, déjà gorgé de plaisir, je ne résistais pas à l’envie de le caresser, de faire grimper encore plus le plaisir. Je me frottais à lui jusqu’à le libérer de ses vêtements et, dans la valse, je me retrouvais en dessus de lui. Dans un mouvement ample du bassin, je m’empalais sur lui et commençais à danser pour lui.

@ Billy Lighter

Sky ne voulait pas que je vois ses cicatrices. Elle se sentait mutilée alors que, moi, ça ne me faisait ni chaud, ni froid qu’elle soit marquée parce qu'il s’était passé. C’était inévitable, de toute façon. Ces cicatrices allaient rester quoi qu’elle fasse. Elle devra faire avec et les apprivoiser en se disant qu'elles étaient la preuve que c’était une survivante.

Comme moi.

J'étais un survivant et mon corps était encore plus marqué que le sien. J’avais survécu à mon père, à Alonso, à la Casa Nuova et à Jimmy Reed.

Sky était maintenant comme moi. Elle avait survécu aux Los Diablos. Heaven avait fait de même.

Je lui montrai que je ne serais jamais rebuté par ses cicatrices et elle lâcha une larme avant que je ne nous amène à notre chambre ou je commençai à embrasser le corps de Sky sentant ses mains dans mes cheveux.

Elle me fit remonter pour m'embrasser et je prolongeai le baiser avant de gémir contre ses lèvres quand elle ouvrit mon pantalon pour commencer à me caresser.

Elle se lâchait et je préférais ça.

Au fur et à mesure, mes vêtements finirent au sol et Sky fini par venir sur moi pou commencer à aller et venir lentement.

Je soupirai de plaisir la laissant faire un peu en caressant ses cuisses et tous les morceaux de peau que je pouvais toucher avant de me redresser pour l'embrasser.

J'en voulais plus.

Alors, je la fis glisser pour prendre le dessus et me mettre au-dessus d'elle pour, à nouveau, nous unir et faire des allées et venues bien plus profondes et légèrement plus brusques que les siennes.

Ce n'allait pas plaire aux voisins mais comme le reste du monde, ils pouvaient aller se faire foutre.

J'embrassai Sky de temps à autre mais ça deviens vite intense et je ne pouvais plus que gémir jusqu'à venir en elle d'un dernier vas-et-vient.

Je ralentis avant de l'embrasser et de reprendre place à ses côté.

J’allais parler… Mais Heaven se mit à pleurer.

-Fin de la récrée...

Je dis ça sur un ton déçu... Vivement qu »elle soit plus grande ainsi elle ne pleurera plus tout le temps. Parce que j’allais aussi lui apprendre à être impitoyable et à ne plus pleurer pour rien.

Je me tournai vers Sky.

-Je t'aime, bébé.

Tout ce que j’avais fait jusqu'ici en était la preuve.

@ Billy Lighter

Mon corps n’avait plus rien de celui d’avant et je n’avais pas d’autre choix que de m’y faire. En tous les cas, c’est ce que Ward me fit comprendre en embrassant mes cicatrices et en disant que nous étions pareil maintenant. Il était marqué par la vie, par ses choix et je le voyais si beau et sexy.  Il me faudrait du temps pour m’habituer à tout cela et reprendre confiance en moi mais je me laissais tout de même aller dans ses bras.

J’avais bien plus confiance en lui qu’en moi.

Je m’installais à califourchon sur ses cuisses et je dansais sensuellement pour lui. Nous avions besoin de nous retrouver, en tant que couple, en tant qu’amant. Nous étions dû pour se faire du bien, s’embrasser à en perdre le souffle et gémir à s’en casser la voix. J’oubliais tous mes maux dans ses bras, ça, personne ne pouvait le comprendre. Personne ne voulait se donner la peine de croire qu’il pouvait être l’ange de quelqu’un, mon ange à moi.

Dans la folie passionnelle, Ward me fit glisser de ses cuisses pour prendre le dessus. Je l’enlaçais de mes jambes et de mes bras tout en l’embrassant quand je le pouvais, quand ses lèves ne glissaient pas dans mon cou ou sur ma poitrine. C’était si bon de le retrouver, tout à moi et rien qu’à moi !

Ward allait de plus en plus vite en moi nous menant tous les deux au bord de l’orgasme. Nous manquions de pratique, de puis tout ce temps à ne rien faire ou pratiquement rien qu’il ne fallu pas longtemps pour que nous explosions tous les deux, comblés et essoufflés. Je passais ensuite ma main dans ses cheveux et j’allais lui dire à quel point il savait faire de toutes mes peurs des confettis mais Heaven manifesta sa présence et mon mari décréta la fin de la récré.

- Je t’aime aussi bébé

Je lui dis ça en revêtant l’un de ses t-shirts, avant de sortir de la chambre pour aller chercher Heaven et la ramener avec nous. Elle avait besoin de se sentir en présence de ses deux parents puisqu’elle se calma dès qu’elle fu dans le lit entre nous deux.

- Peux-tu croire qu’on ait pu faire une aussi belle petite chose ?

Chaque fois que je la prenais, chaque fois que je la regardais, je n’arrivais pas à croire que notre petite humaine était aussi parfaite. Belle comme son père, à n’en point douter. De sa petite main, elle prit instinctivement l’index de son père et le serra dans son petit poing.

- Elle t’aime au moins aussi fort que je t’aime, moi.

Je connaissais assez les enfants pour savoir qu’elle ne ferait que pleurer si elle n’était pas bien avec nous. Elle pleurait de moins en moins dans les bras de son père, ils s’adaptaient l’un à l’autre, il ne fallait uniquement que mon mari soit plus confiant. Ça me faisait tout de même sourire de le voir ne douter de rien sauf quand il venait le temps de prendre soin de sa fille.

- Tu es un excellent papa, tu sais.

Heaven balbutiait en agitant ses jambes mais sans jamais cesser de fixer son papa. Je m’allongeais moi aussi, ma tête sur le matelas pour admirer le portrait père-fille que j’avais devant les yeux.

@ Billy Lighter

Heaven s’était manifestée après que Sky m’ait passé une main dans les cheveux. Je pensais avoir plus de temps mais non… Mais après le deal que j’avais passé avec Reed, les pleurs d’Heaven n’arrivaient même pas à me contrarier.

Sky confirma qu’elle m’aimait avant de s’extirper du lit pour enfiler un de mes t-shirt. Je me retournai sur le côté ferment momentanément les yeux avant de me redresser quand Sky revint avec la petite et s’installa dans le lit. Sky était en totale admiration devant Heaven. Je regardai la petite me disant toujours qu’elle ressemblait à Sky.

-Ouais. Je le crois. Je savais qu’elle serait comme toi.

Et c’était mieux qu’Heaven soit comme Sky même si je voulais quand même qu’Heaven ait pris certaines choses de moi. Les choses essentielles. Celles qui compteraient dans sa bataille contre tout ce qui s’appelle Reed et Ricci.

Heaven pris alors mon doigt et la serra dans son poing. Je la laissai faire penchant légèrement la tête sur le côté alors que Sky disait qu’Heaven m’aimait aussi fort que Sky m’aimait. Elle ne pouvait pas en être sûr. En fait, je ne crois pas qu’Heaven se rende compte de grand-chose. Mais Sky y croyais.

Je souris.

-Apparemment.

Et Sky disait que j’étais un bon père… Oui. J’avais tout fait pour qu’elle survive jusqu’au retour de Sky. J’allais tout faire pour qu’elle soit une machine de guerre prête à continuer ce que j’ai commencé. Elle ne serait jamais meilleure que moi mais elle pourra se débrouiller.

Reed n’aura qu’à bien se tenir.

Je souris à Sky comme toute réponse alors qu’Heaven me regardait. Je la regardai aussi avant de voir, pour la première fois, dans son regard, ce pourquoi tout le monde disait qu’elle me ressemblait. C’est à partir de ce moment là que je compris que j’avais tout gagner.

@ Billy Lighter