-Le bilan est mauvais...

Je levai les yeux sur Josh qui avait sa tête plongée dans les comptes. Même avec un seul œil valide il arrivait à voir ce que j'avais constaté depuis un moment déjà. Mais comme il venait de revenir, aujourd'hui, après son séjour à l'hôpital et sa récente promotion en tant que troisième homme, il ne savait pas que j'avais déjà mis en place la solution.

-Je sais.

Je dis ça calmement. Le bilan était mauvais parce que j'avais passé les dernières semaines à envoyer mes forces sur les Los Diablos au lieu de les envoyer dealer. Ce qui faisait que sur mon gang, j'avais deux dealer sur South L.A. et un sur l’Eastide. C'est peu.

-Il faut engager plus de gens !

Il se prenait déjà pour un petit gestionnaire en herbe. Sauf que les dealers ça coûte cher. Puis, je devais payer le fournisseur. Ce qui faisait que ça n'était pas suffisant que pour financer ma guerre de gang. Enfin, pas assez que pour que je paye mes hauts gradés aussi bien.

-Non. Les dealers sont chers...

Je dis ça toujours sur un ton calme et neutre.

-Il faut diversifier. Ce que j'ai déjà entrepris de faire.

Il me regarda d'un air interrogateur. Josh n'était pas le plus stupide mais son intelligence de gestionnaire en herbe s'arrêtait quand même là.

-Les prostituées. Elle pullulent à South L.A.. Plus aucun gang n'a de prise sur elle. La plupart travaillent pur des macs indépendant. Je vais les mettre sous mon ordre.

C'était mon idée. Je n'avais, d'ailleurs, pas attendu Josh pour la mettre en place. J'avais envoyé deux New Soldados ratisser le quartier pour choper des prostituées et leur proposer le même job mais mieux rémunéré. Mais avant de l'avoir elles devraient passer par moi, le fameux El Lider. C'était moi qui allais le jauger et décider si elles allaient faire partie du business.

Après ça, ça sera moi qui gérerais ça. Pas un de mes hommes. Parce qu’autant dealer m'énervait profondément autant gérer une bande de prostituée me plaisait. Autrefois, je régulais leur population à L.A. alors j'ai de l'expérience en la matière.

C'est d'ailleurs, deux heures plus tard, qu'un de mes hommes m’amena la première candidate. Je voulais être seul avec elle et ce fut le cas avec une dénommée Candice. Une fille a l'allure vilaine qui parlait beaucoup avec un accent du Texas à couper au couteau... Elle avait débarqué ici il y a deux mois et sa voix m'était tellement désagréable qu'il était clair que je n'allais pas l'engager. Mais je ne lui dis rien. C’était surtout elle qui avait parler.

Après son entretien Josh entra. Je l'appelais chaque fois pour ne pas avoir à, moi, sortir.

-Fait attendre Candide dehors. Amène la suivante.

Et ainsi de suite jusqu'à la cinquième. Quand elle entra, je la fixai de haut en bas. Elle n'était pas grande mais blonde avec de beaux yeux bleus... Je penchais légèrement la tête sur le côté.

-Nom entier. Motivation. Âge. Emploi.

C'était mes premières questions dites sur un ton monocorde comme je l’avais fait avec les autres.

@ Billy Lighter

Briana tentait de me convaincre de la suivre rejoindre un mec qui l’avait abordé plus tôt dans le par cet qui lui avait fait miroiter de plus gros bénéfices. C’était tentant mais je ne voyais pas l’intérêt de filer une partie de ce qu’on gagnait à un mac, même s’il était là pour ‘’veiller sur nous’’.

Des foutaises !

Je mangeais mes cacahuètes, assise sur mon banc de parc, en l’écoutant me dire que le mec qui l’avait approché était mignon et tellement doux que ça ne pouvait qu’être vrai.

- Si c’est si parfait que ça, alors pourquoi tu tiens absolument à ce que j’y ailles avec toi ?

Si une occasion en or comme celle-là m’était présentée, je ne la partagerais pas ! Je la garderais pour moi, pour que ce soit tout bénéfices pour moi et personne d’autre. Nous vivions dans une jungle, il fallait se battre pour une toute petite cacahuète.

- J’vais t’accompagner ! Mais uniquement parce que j’ai la dalle et que les mecs se font rare ces derniers temps.

Et puis ce n’était pas comme si j’avais un agenda très chargé non plus ! Alors je lançais ma poignée de cacahuète au sol et essuyais mes mains sur mes cuisses avant de me lever et de suivre Briana vers son point de rendez-vous. Esteban, le mec qui lui avait donné rendez-vous, l’attendait nonchalamment poser contre une porte de garage, la jambe repliée derrière lui avec le pied posé contre la porte. Il se donnait un genre, il n’y avait pas de doute, avec sa veste en jeans rapiécée et ses lunettes de soleil descendues sur le bout de son nez. Et la façon dont il ramena Briana à lui en l’empoignant a deux mains par les fesses et en lui roulant une pelle dégoulinante.

- Bon alors ! On y va ou vous avez besoin de moi pour vous tenir la chandelle ? C’est que j’ai mieux à faire que de vous regardez vous chatouiller les amygdales !

Esteban me jaugea du regard et j’en fis de même. Je n’aimais pas qu’on me regarde haut quand en fait, on aucune raison de le faire. À première vue, il ne valait pas mieux que moi. Un petit dealer de fond de ruelle qui se la jouait caïd de l’année. Et moi je ne suis pas une prostituée, juste une professionnelle du phallus.

Il nous fit le suivre quelques coins de rues plus loin jusqu’à ce qui semblait être un entrepôt puis Briana et moi fûmes séparées. Moi, on m’indiqua de monter à l’étage et d’attendre et Briana, elle, disparue avec Esteban. Selon moi, c’est à ce moment là que j’aurais dû fuir.

Dans un couloir mal éclairé, il y avait d’autres filles qui attendaient, qui entraient dans une pièce et qui ressortaient quelques instants après. Puis ce fut à moi d’entrer dans la pièce, où un homme grand et ténébreux était.

- Riley Raphaël, aucune, 20 ans et docteur en littérature, tu t’attendais à quoi ?

J’observais la pièce où je me trouvais, je notais des détails, on ne savait pas si ça serait utile ou non, tout comme je détaillais le visage de l’homme qui se trouvait là.

- Parait que tu offre un bon deal et que le pourcentage avec toi et rentable ? J’ai presqu’envie de t’entendre me vendre tes salades !

@ Billy Lighter

Physiquement, je lui mettais 14/20. Il y avait du potentielle et elle semblait jeune ce qui faisait que sa carrière pouvait être encore longue. Mais restait l’autre inconnue : sa personnalité et son degré d’intelligence. C’est à ça que servent les entretiens, non ?

Donc, je lui posai des questions… Enfin, une suite de mot. J’avais fait ça à toutes et chacun avait répondu différemment. Certaines avaient bafouillées, d’autres m’avaient répondu avec une véritable biographie comme cette bavarde de Candice mais la fille que j’avais actuellement face à moi, elle, me répondit de la même façon que moi : par une suite de mots.

Riley Raphaël…

Raphaël. Je connaissais une Raphaël. Bailey Raphaël. Ex-prostituée qui avait touché le gros lot en amenant Hank North dans ses filets. C’est, donc, en baisant que Bailey avait grimper les échelons… Il faut dire que c’est certainement ce qu’elle fait de mieux.

Est-ce que Riley était de sa famille ? Possible… Même très certainement parce que je pouvais, maintenant, voir des ressemblance entre les deux. Notamment le visage rond et certaines expression mais aussi un sens de la répartie que Riley avait aussi.

Parce qu’elle répliqua n’avoir aucune motivation et ajouta, en dehors de son âge, qu’elle était docteur en littérature ce qui était, bien sûr, une façon de me dire, j’imagine, « putain c’est quoi cette question débile ». Je penchai légèrement la tête sur le côté mais ne dis rien parce que Riley rouvrit la bouche pour commencer à, moi, me questionner sur le job.

Je savais déjà pas mal de choses sur elle : elle était sûrement de la famille de Bailey ce qui me pouvait que la prostitution était héréditaire, elle avait de la répartie et elle ne connaissait pas Ward Fleming ou du moins pas son visage.

Je répondis d’un ton calme :

-C’est moi qui pose les questions.

Je m’appuyai, alors, contre mon bureau en croisant les bras, fixant Riley.

-Si tu veux tous savoir, je ne m’attendais à rien. Je questionne des prostituées alors si je m’attendais à quelque chose d’intéressant venant d’elles, je serais complètement stupide.

Je marquai une pause avant de reprendre.

-J’en conclu que tu es venue ici uniquement par curiosité. Ou parce que tu as suivi une de tes amies tout aussi paumée que toi… Tu as un mac ou tu travailles pour toi ?

J’enchainai directement avec une autre question.

-Tu compte faire la même carrière que Bailey Raphaël ? Parce que si c’est le cas, c’est bien parti.

Elle démarrait du même endroit : le caniveau.

@ Billy Lighter

Je m’étais retrouvé dans une pièce aménagée comme un bureau de professionnel mais je n’avais certainement pas à faire à un banquier.  L’homme qui se trouvait devant moi était assez beau, grand, imposant sans être non plus baraqué comme une armoire à glace. Non lui son truc, c’était le regard de tueur, le genre qui vous scotchait sur place. Il me balança une série de questions et j’y répondis exactement de la même manière ce qu’il n’apprécia pas parce que j’avais osé terminer mon introduction avec un point d’interrogation.

Un sensible du power trip, j’aurais dû m’en douter.

- Chef ! Oui chef !

Il répondit tout de même à ma première question, et je ne pu me retenir de rire, parce qu’en un sens, il venait de dire qu’il était stupide.

- Mais tu as quand même besoin de demander si nous sommes motivées et quelle est notre profession. J’crois pas qu’il y aura beaucoup d’actuaires qui vont venir postuler ici.

Mais, tout se pouvait hein !

- J’ai suivis Briana parce que je n’avais rien de mieux à faire. Et non, je n’ai pas de mac ni rien de ça, je fonctionne toute seule. Un mac, ça sert à quoi en vrai sauf à nous piquer tout notre pognon ?

Je levais mes mains devant moi en signe de paix, j’avais osé poser une question, qu’elle effrontée, suis-je !

Et d’un coup, je perdis mon sourire fière parce qu’il venait de me parler de ma sœur. La brebis égarée qui était devenue la reine de Hank North. Elle se pavanait fière avec sa parfaite petite famille et tout sans jamais penser que moi je l’ai attendue toutes ces années ! Elle n’est jamais revenue, elle ne s’est même jamais souciée de ce qui pouvait m’arriver à moi et pourquoi elle l’aurait fait, maintenant qu’elle avait sa petite vie parfaite !

- Bailey, Bailey, Bailey! Tout le monde n’en a que pour elle. J’en ai rien à foutre de ma sœur, elle peut bien se faire faire tous les bébés qu’elle veut par son quinquagénaire et se faire croire qu’elle a réussit dans la vie. Tout le monde sait qu’elle a sucé plus de queues qu’elle peut en compter.

J’en revenais pas ! Même ici on me parlait de Bailey ! J’allais devoir faire quoi pour qu’on cesse de tout ramener à elle ? La tuer ? Ouais, pourquoi pas ! Mais non, je ne le ferai pas parce qu’on va en faire une martyre, la pauvre parfaite petite épouse et mère de famille assassinée par sa pute de sœur.

- Tu l’as connu comment ma sœur ? J’ai droit de demander ou c’est encore interdit de poser des questions ? Parce que sinon, j’vois pas trop ce que je fais ici.

À moins qu’il soit prêt à payer, je lui proposerais un petit coup vite fait avec un rabais tiens, au moins je ne me serais pas déplacée pour rien !

@ Billy Lighter

Riley ne manquait pas de confiance... Et elle ne fut pas effrayée quand je lui déclarai que c'était moi qui posait les questions. Je pouvais, donc, vraiment conclure qu'elle n'avait aucune idée à qui elle avait affaire. Ni même qu'une telle défiance venant d’une pute, à South L.A., pouvait parfois valoir à terminer enterré quelque part à l'extérieur de la ville.

Je répondis quand même à l'une de ses questions et, encore une fois, j'entendis dans sa voix et dans ses expressions autant de répondant que de défiance. Je penchai légèrement la tête sur le côté.

-Mes questions sont quand même utiles. Si toi, tu ne fais que pute il y en a qui sont des putes uniquement pour arrondir leur fin de moi ou pour payer leurs études. Je dois savoir à quel genre de pute j'ai affaire.

Et elle se mis à répondre à mes questions. Elle était venue ici parce qu'elle avait suivi une autre pute et elle travaillait pour elle-même parce que travailler pour un mac était moins retable.

C'est vrai. Elle n'avait pas tort d'un point de vue purement économique. Et alors qu'aucun gang du coin n'a la mainmise sur la prositution, c'est plus facile pour les putes de jouer aux indépendantes. Mais Riley allait entrer dans une autre réalité où faire la pute indépendante sera dangereux.

J'avais en face de moi un pute jeune et insouciante qui n'avait pas encore vécu assez de coups durs, voire pas du tout.

Je ne dis rien parlant plutôt de Bailey et, à sa réponse, je vis tout de suite que les deux filles ne s'entendaient pas mais était bien de la même famille. C'était des sœurs. Et Riley semblait être jalouse de Bailey même si elle tournait les chose autrement pour dénigrer celle qui avait réussi.

-Oui. Elle en a sûrement sucer beaucoup. Mais ce n'est pas le nombre qui a permis son ascension mais qui elle a sucé.

Elle demanda comment je connaissais sa sœur avant de revenir sur ma règle de ne pas poser de question. Si elle ne pouvait pas en poser elle ne voyait pas ce qu'elle faisait là. Je penchai légèrement la tête sur le côté.

-Tu es la pour que je puisse regarder la marchandise, que je vois si tu as un QI qui dépasse les 50 et pour voir si mon deal te convient. Pour ça, je n'ai pas besoin que tu poses de questions.

Mais elle n'avait que ça, des questions. Je la fixai, donc, toujours.

-Ta sœur était une pute. Elle traînait, donc, dans les rues. C’est comme ça que je la connais. Pas parce que j'avais l'habitude de me taper des prostituées mais parce que j'avais l'habitude de réguler leur nombre dans les rues de L.A., si tu vois ce que ce veux dire. Ça m'amusais, tout simplement.

Je dis ça, sans état d'âme.

-Mais maintenant, j'ai décidé d'en faire un business. Tu travailleras pour moi et ça sera du 50/50 pour chacune de tes passes. C’est un peu plus que ce que mac te donnerait. Tu es indépendante, tu as donc, actuellement 100% des revenus, mais à partir de demain, ça ne sera plus possible d'être indépendante sans te faire manger tout cru par mes New Soldados. Ça serait triste de finir démembré dans une chambre de motel, tu ne crois pas ?

Je la fixai toujours.

-Tu as combien d'années d'expérience ? Comment tu en es arrivée à devenir une pute alors que ta sœur est plein aux as ? Elle habite à L.A., tu sais.

Certainement parce que les Raphaël ne pouvaient pas s'empêcher de sucer.

@ Billy Lighter

Bon, d’accord ! Peut-être qu’une étudiante en droit pourrait avoir besoin de boucler ses fins de mois et trouverais cela très valorisant de vendre son corps, comme pour un défi personnel, plutôt que de flipper des burgers chez McDonald’s. Cela dit, j’avais un doute qu’on puisse mener vraiment une vie normale de semaine et une vie hors norme le weekend mais tout ce pouvait, hein ! Ward avait l’air de croire que certaines des prostituées qu’il avait où aller recruter puissent avoir de l’ambition.

Bah ce n’était pas mon cas !

Moi, je voulais juste vivre ma vie sans me poser de question. Je voulais avoir à ce point mal pour enterrer les voix dans ma tête et faire assez honte et décevoir mes parents pour qu’ils m’oublient une bonne fois pour toute ! Ça avait fonctionné pour ma sœur, pourquoi ça ne fonctionnerait pas pour moi ?

- Bon et bien note que moi c’est putain de profession, sans ambition, aussi simple que ça.

Je jouais le jeu, j’étais là pour ça, non ? Je répondis à ses questions en lui expliquant que j’avais suivis Briana, que moi, perso, je ne voulais pas de mac mais si on me faisait une offre intéressante, je ne verrais pas pourquoi je lèverais le nez dessus. C’était quand même donnant-donnant. Je perdais une partie de mes gains mais j’étais assurée d’avoir une certaine protection et des clients et peut-être de la drogue moins chère et de meilleure qualité.

Je n’appréciais pas vraiment qu’il me parle de ma sœur mais en même temps, ça me fit sourire parce que ça voulait dire que malgré l’écran de fumé qu’elle avait soufflé autour d’elle, Bailey restait connu pour sa belle et prolifique carrière.

Pour qu’il se souvienne d’elle, fallait certainement qu’elle l’ait sucé ! Ça me disait bien qu’il se l’était fait et juste pour ça, ça me donner envie de me le faire lui. Pour prouver que je pouvais être meilleure qu’elle.

- Tu regardes la marchandise, ok. Et tu la teste aussi ? Ça pourrait devenir intéressant comme entretiens.

En fait, il voulait des prostituées pas trop stupides ce qui était assez drôle selon moi. Je pensais que les mecs cherchaient un coup vite fait bien fait et pas une fille avec qui il faudrait faire la conversation après ! Mais bon, lui, il voulait des prostituées intelligentes, pourquoi pas.

- J’ai toujours été première de classe mais avoir su, j’aurais apporté mes relevés de notes !

Il connaissait Bailey mais pas parce qu’il avait couché avec elle mais parce qu’il connaissait le secteur et veillait à ce qu’il n’y ait pas trop de pute, enfin, moi je comprenais qu’il en avait fait disparaitre, fallait pas un QI en haut de 50 pour lire entre les lignes.

- Chacun son passe-temps. Je te dirai pas comment gérer ta vie.

Mais quand il m’annonça qu’à partir de demain, ce serai fifty-fifty ou de finir démembrée je le regardais stupéfaite.

- 50-50? La protection, la drogue et un coin pour dormir, c’est fournit à ce taux-là, je suppose. Quant à finir démembrée, ça ou autre chose, je finirai bien par crever un jour alors que ce soit demain ou dans 10 ans, j’en ai rien à battre.

Il n’y allait pas de main morte, moitié-moitié, ça faisait mal, pour le peux que je recevais par passe.

- J’ai plus d’expérience comme pute que toi comme mac, visiblement. Ça fait six… non sept mois que je fais ça. J’ai travaillé un peu en arrivant à Los Angeles mais j’en ai eu marre, j’ai fait mon choix, celui d’être indépendante et de ne rien devoir à personne, surtout pas à ma sœur.

Tout le monde semblait penser que j’aurais dû me tourner vers la sœur pour lui demander son aide alors que la dernière chose que je voulais était de me rabaisser à justement lui en demander.

- Bailey est bien où elle est, tant mieux pour elle si elle a trouvé plus con qu’elle pour la soutenir.

J’avais pas besoin de me trouver une riche bouée de sauvetage pour me faire croire que ma vie allait bien et me bercer d’illusion. Je la connaissais bien, ma sœur et ça allait tôt ou tard lui rebondir au visage, Bailey n’avait jamais été capable de marché droit longtemps. Là, elle battait un record et la chute n’en serait que plus vertigineuse.

- Je veux bien de ton deal mais je ne sers pas de récompenses à tes hommes, ils paient comme les autres, sauf toi.

@ Billy Lighter

Une putain de profession sans ambition. C'est comme ça que se qualifiait Riley. C’est étonnant qu'un fille avec si peu d'ambition et qui se fiche, apparemment, de son amour-propre la ramène autant.

Je ne dis rien. Je notais juste dans ma tête chaque information qu'elle me fournissait consciemment ou inconsciemment.

Elle expliqua, ensuite, comment elle en était venue à se présenter devant moi et sous quel régime économique elle travaillait actuellement. Mais c'est quand je commençai à lui parler de sa sœur qu'elle me montra qu'elle et Bailey ne s’appréciaient pas beaucoup. Enfin, tout du moins, Riley n'aimait pas trop Bailey qu'elle dénigrait sans se gêner.

J’expliquai, ensuite, pourquoi je me fichais de ses questions et quand elle demanda si je testais aussi la marchandise, je plissai des yeux la fixant toujours.

-Non. Je n'ai pas l’habitude de tester ce qui sort du caniveau.

Et j'étais avec Sky. Seule Sky comptait... Même si... Avec sky, le sexe n'est pas le même qu'avec A.J.. Parce que je ne voulais pas blesser Sky. Et je compense, en général, ce manque-là en venant ici pour tester moi-même les nouvelle recrue en combattant dans le ring. Mais là encore, ce n'était pas tout à fait pareil.

Riley, fit, ensuite, une remarque sur le fait que je cherchais à savoir si les putes que j'engage avaient un QI supérieur à 50. Elle déclara que, si elle avait su, elle serait venue avec ses notes.

-J’ai vu beaucoup des loosers dans ma vie, tu sais... Mais des première de classe qui finissent par devenir des putes, c’est quand même le summum de la loose.

Ça faisait d'elle une ratée notoire. Ou c'était définitivement une question de gènes. Les choses sont souvent des questions de gènes. Riley et moi en étions la preuve.

J’expliquai alors comment je connaissais Bailey avant de sous-entendre qu’un de mes ancien passe-temps consistait à tuer des putes. Ce qui ne semblait pas l'effrayer.

Intéressant.

Elle ne fit qu’une petite remarque avant que je ne lui propose mon deal que, au final, elle ne pouvait pas ne pas accepter au risque de finir démembrée. Elle semblait outrée par ce nouveau régime économique qui la désavantageait. Elle voulait des avantages comme être logée et fournie en drogue. Elle me montra ensuite à quel point elle ne tenait pas à la vie. Ou, tout du moins, elle faisait semblant de ne pas y tenir.

Je voyais de plus en plus à quel genre de pute j’avais affaire.

-Vous aurez un prix préférentiel sur la drogue. Comme ça, ça vous évitera d'en consommer trop. Une pute déchirée H24 ça attire moins les clients. Et vous aurez un endroit où dormir. C’est prévu.

Un taudis. Mais ce sont des putes alors elles n'ont pas besoin de plus.

-Et, oui, la protection est fournie. Personne ne pourra vous faire du mal. J’y veillerais.

Elle expliqua alors qu'elle avait environs 7 mois d'expérience en soulignant bien que c'était sûrement plus que moi comme mac. Encore une pique. Elle les accumulait mais je gardais le retour de flamme pour le bon moment.

Elle continua, me faisant bien comprendre qu'elle ne voulait pas dépendre de sa soeur. Ok. Je penchai légèrement la tête sur le côté.

-Tu es donc une suicidaire qui a sa fierté...

Comme sa sœur. Je voyais en Riley une Bailey en plus provocatrice et en plus insouciante car elle en avait moins vu.

Elle déclara alors accepter mon deal preuve qu'elle n'était pas aussi suicidaire que ça. Mais elle avait des conditions. Les putes avaient toujours l'art de négocier. Mais Riley était encore pire que les autres.

Le seul qui n'aurait pas à payer ses passes, c'est moi alors que mes hommes, eux, devront payer à savoir que 50% leur reviendront de toute façon vu que ça passe dans leur salaire. Je penchai légèrement la tête sur le côté.

-Non, mes hommes pourront recourir à vos services gratuitement et quand il veulent, ça fait partie de leur paye et ça paye votre logement que je vous fournis gratuitement.

Je me décollai, alors, de mon bureau pour m'avancer et me mettre face à elle.

-Tu crois qu'en me donnant tes services pour rien tu auras un pouvoir sur moi, c’est ça?

Je pris, d'un coup, son menton entre mes doigt en appuyant fort avant d’approcher ma bouche de son oreille. Je l’avais laissé faire, jusqu’ici, la laissant me montrer toute sa personnalité. Mais il fallait qu’elle comprenne que c’était moi, le maitre tout puissant, ici. Je parlai à son oreille sans hausser le ton.

-Tu sais qui je suis ?

J'étais El Lider. Mais  je voulais savoir sous quelle nom Riley le connaissait. Si tant était qu’elle me connaissait, ce qui m’étonnerait. De toute façon, même si les putes savaient que j'étais Ward, comme mes hommes, elles seront soumise au même régime de confidentialité.

-Vu tes provocations, je pense que tu n'en a aucune idée, c’est bien ça ? Sache que si tu acceptes ce deal, tu seras à mon service et tu ne devras rien discuter. Tu baisera, tu me filera 50% de tes passes et tu pourras vivre tranquillement à South L.A. sans être dérangée par les autres mac ou les autres gangs. Si tu ne respectes pas ça ou si tu oses parler de quoi que ce soit aux flics me concernant, je ferais en sorte que tu vives mais que tu ne puisses plus faire ton travaille et, je te préviens, je ne manque pas d’imagination.

Tout ça, je l’avais soufflé à son oreille avec autorité avant de la regarder à nouveau en desserrant légèrement son menton pour lui permettre de parler à nouveau.

@ Billy Lighter

Mon peut-être nouveau mac n’aimait pas que je pose des questions, non plus que je fasse de l’attitude. Je n’en avais vraiment rien à foutre de ce qu’il pensait. J’étais ici de mon propre chef et n’était pas né le type qui pensait pouvoir m’empêcher de faire ce que je voulais. Je répondis à ses questions, sur le même ton que lui, il n’y eu que lorsqu’il questionna sur Bailey que j’ajoutais plus de chair autour de l’os. Elle me ressortait de partout, la parfaite Bailey, alors qu’elle n’avait absolument rien fait de plus que de se marier à un mec riche ! Il ne fallait pas être extraordinaire pour faire ça ! Ça arrivait à pleins de filles et personne ne faisait de scandale avec ça !

Il passait donc des entrevues, il testait aussi ?

- Nous n’avons pas la même définition de caniveau mais, si tu le dis !

En plus, il recherchait des putes intelligentes, ce à quoi je répondis qu’avoir su, j’aurais amené mes certificats de classes et tout pour prouver que je n’étais pas le crayon le moins aiguisé de la boîte et il me fit remarquer qu’une première de classe qui terminait dans la rue, c’était le summum de la loose.

- Je crois plutôt qu’avoir peur qu’une pute soit plus intelligent que soi fait encore plus looser.

J’avais fait le choix d’aller dans la rue. J’avais décidé de me couper complètement de mon ancienne vie, d’arpenter les trottoirs, de vendre mon corps pour gagner ma vie. C’était mon choix et celui de personne d’autre alors il pouvait bien croire que j’étais assise sur le trône des loosers, son opinion m’importais pas le mo ins du monde. Moi au moins, je n’avais pas besoin d’écraser et menacer les autres pour me sentir en contrôle.

J’étais prête à devenir sa pute. Enfin, pas nécessairement la sienne mais de le laisser agir comme mon mac mais j’avais mes exigences. Je voulais savoir à combien il décidait du partage de mes gains, je voulais de la drogue gratuite ou du moins, vraiment pas cher et la moindre des choses, un toit pour dormir. J’étais satisfaite de ce qu’il proposait même si fifty-fifty revenait quand même assez cher mais pour avoir la paix et la protection, c’était probablement peu cher payé.

Il demanda ensuite pourquoi je ne m’étais pas tourné vers ma sœur. J’en avais marre qu’on me parle d’elle et Bailey était certainement la dernière personne chez qui j’irais chercher de l’aide. Elle serait bien trop fière de dire ensuite qu’elle aura été là pour moi.

- Voilà, c’est moi !

J’acceptais le deal mais je ne voulais pas servir de jouet à ses hommes. S’ils avaient la queue qui les démangeaient, ils n’avaient qu’à faire comme les autres et payer pour le service mais mon nouveau mac refusa en disant que ses hommes avaient droit de nous sauter quand ils voulaient, où ils voulaient. Je n’argumentais pas mais dans ma tête, je me disais que ça, ça restait à voir !

- Non, tu dois pas être le genre de mec qui perd la tête après avoir baiser. J’avais juste envie de te montrer que tu ne te trompais pas en me prenant avec toi.

Il s’était rapproché de moi, puis pencher pour murmurer à mon oreille une question.

- Je sais pas ton nom mais l’autre là, Esteban, il t’a appelé El Lider.

Puis il me fit le résumé de qui il était ou plutôt de ce qui m’arriverait si je brisais ses règles. Il jouait la carte de la terreur et il la jouait à fond ! Il voulait que je le craigne, il adorait que les gens le craignent. Ces mecs-là, je les voyais venir de loin. En gros, si je brisais ses règles, il me maintiendrait en vie pour mieux me punir et mourir à très, très petit feu.

- J’ai très bien compris, chef ! Maintenant, je suis prête à aller bosser. Sauf si tu as encore des consignes à me donner.

@ Billy Lighter

Décidément Riley continuait à jouer à la plus maligne. Et moi, je me contentai de me contenir en comptant, dans ma tête, tous ses crimes de lèse-majesté. Elle les accumulait, sans le savoir parce que, certainement, elle n’avait aucune idée d’à qui elle avait affaire.

Avant qu’elle n’en fasse plus, je lui avais pourtant insinuée ne pas être sur un meurtre de pute près, mais elle s’en fichait jouant la carte de la pute suicidaire qui n’a rien n’à perdre.

Et je dû réellement me contenir quand elle insinua que mon résonnement faisait tout aussi looser qu’elle. Je ne dis rien. Je gardais tout ça dans un coin de ma tête. Riley était bien foutue, j’étais certain qu’elle baisait bien mais il faudra la remettre à sa place.

Je lui fis part du deal mais je voyais bien que tout ne lui plaisait pas dedans… J’avais parlé de sa sœur mais, ça non plus, ça ne lui plaisait pas. Parce que, Madame Riley Raphaël était peut-être une pute qui n’avait pas peur de mourir de le caniveau mais elle avait sa petit fierté parce qu’elle ne voulait pas aller faire l’aumône chez sa sœur désormais pétée de thunes. Elle confirma qu’elle était une suicidaire qui avait sa fierté. Ce qui faisait d’elle une petit pute arrogante que je devrais mâter.

Malgré sa grande gueule, elle accepta le deal bien qu’elle avait envie de faire payer mes hommes pour quand ils auraient recours à ses services mais je refusais catégoriquement. Mes hommes auront le droit d’avoir gratuitement droit à MES putes quand ils le désiraient et pour pas une thunes. Riley allait comprendre qu’elle n’était que de la marchandise. Rien d’autre.

Quant au fait que je pouvais avoir recours à elle gratuitement, je lui demandai si c’était pour avoir un certain pouvoir sur moi mais elle nia ça disant que c’était juste une façon pour moi de pouvoir voir que je ne me trompait pas en la prenant elle. Je penchai légèrement la tête sur le côté.

-Je ne pense pas que tu puisses me satisfaire… Tu parles trop.

Quoi que… A.J. aussi parlait trop. Elle m’énervait. Au point que ça me donnait juste envie de la faire mienne et de lui rendre la monnaie de sa pièce. Mais A.J. savait encaisser. Je ne crois pas que Riley Raphaël avait les reins pour.

Et je finis par lui présenter le deal d’une façon plus menaçante lui demandant si elle savait qui j’étais.

Pour elle, j’étais El Lider.

Bien.

-Et si jamais tu apprends mon vrai nom, tu as intérêt à le garder pour toi.

Elle déclara qu’elle avait bien tout compris. Mais, encore une fois, elle ne me montra pas sa peur. Je la fixai.

-Non. Pas d’autres consignes.

J’appelai, donc, Josh pour qu’il raccompagne Riley près des candidates déjà passées et qu’il m’envoie la suivante. A la fin, des interviews, je finis par convoquer Josh pour lui dire que je les prenaient toutes mais que certaines, celle les moins bien foutues, aillaient faire le tapin dans l’Eastside alors que les autres s’occuperont de South L.A.. Quant à Riley Raphaël, je donnai la consigne que mes hommes la prennent en priorité s’ils voulaient les services des prostituées et qu’il ne se gêne pas d’y avoir recours plusieurs fois par nuit ainsi, elle gagnera moins que les autres car ça lui fera pas mal de service gratuit à rendre. Une façon, pour moi, de voir si elle comptait venir se plaindre chez moi ou si elle se contentera de subir son sort.

Affaire à suivre.

@ Billy Lighter