L’argent avait été la seule raison valable d’accepter de porter le bébé d’un couple riche comme crésus mais apparemment incapable de se reproduire naturellement. Il m’avait tout de même fallu passer au travers plein de tests médicaux en tous genre et une inspection intrusive dans ma vie privée pour que l’avocat du couple soit certain que j’étais vraiment la bonne personne pour porter le précieux bébé.

Il faut croire que malgré l’effet que je projette, je suis une personne saine doté d’un esprit sain car autrement, mon utérus à louer aurait été mis dans la pile des rejets.

Donc, par un beau mercredi matin, je m’étais levé, j’avais déjeuné et lavé mes dents avant de m’habiller et de prendre la direction de la clinique de fertilité. Pendant que j’aurais les jambes béantes ouvertes le temps qu’on m’insémine, des déménageurs videraient mon appartement pour rapatrier mes choses dans mon nouveaux chez moi. Monty avait accepté de rester sur place pour s’assurer qu’ils ne jetteraient pas mes meubles, puisque mon nouvel appartement était clé en main, mais qu’ils seraient portés dans un entrepôt le temps que je serais entrain de couver l’œuf royale.

Malgré tout ce que j’avais dû fournir comme preuve de ma santé mentale et physique, les entretiens avec l’avocat du couple d’impuissant, les contrôles antidrogue et dépistage de maladie sexuellement transmissible, je réalisais que je n’étais tout de même rien de plus qu’un pion dans le plan maternité. Je ne m’attendais pas à ce que le médecin qui allait mettre en moi le mélange savamment mit en éprouvette agisse comme un amant follement éprit. Je ne pensais pas que je recevrais des fleurs ou une boîte de chocolat. Mais j’aurais apprécié qu’on me parle, qu’on ne me fasse pas sentir comme si j’étais de moindre importance dans le processus.

Après tout, c’était moi qui allais porter ce bébé pendant les quarante prochaines semaines !

Une fois l’intervention terminé, je restais toute la nuit sous observation dans cette clinique avec aucun droit de visite ni même d’appel sous prétexte que je devais rester le plus calme possible pour favoriser la bonne prise de l’embryon et éviter tout risque de rejet de mon corps. J’aurais voulu argumenter en disant que des milliers de femmes devenaient enceinte chaque jour et ne faisaient rien de tout ça car elles ignoraient justement être enceinte et que la population mondiale ne s’en portait pas moins bien ! Je ne dis rien en me répétant que j’allais avoir un paquet de fric à la fin de tout ça pour me consoler de ce que j’aurais dû endurer.

Le lendemain, un chauffeur m’escorta jusque chez moi, mon nouveau chez moi devrais-je dire et je n’en étais pas mécontente.

L’appartement était bien plus grand que le coqueron dans lequel je m’étais installé à mon arrivée à Los Angeles ! Sans mentir, l’appartement de Monty et le mien devait entrer deux fois chacun dans mon nouvel espace de vie ! Rien que la chambre à coucher était immense et la baignoire ressemblait à une petite piscine !

Je fis le tour des lieux, après avoir déposer la pile de recommandations que j’allais devoir suivre ainsi que le calendrier des prochaines semaines sur lequel était inscrit tous les rendez-vous que j’avais, un truc de premier ministre ! Je le plaçais en évidence sur la porte du réfrigérateur en me disant que c’était là que j’avais le plus de chance de le voir et ainsi rien oublier puis j’ouvris la porte pour constater que le réfrigérateur était plein de bouffe ! Vraiment plein de bouffe, de quoi de remplir la panse à tous les repas sans se soucier de ce qu’on allait manger ensuite !

- La vie ne sera pas trop dégueulasse pendant un p’tit moment !

Et ça me fit penser que Monty devait être impatient que je lui passe un coup de fil pour qu’il vienne me rejoindre. Il allait pas en revenir quand il allait découvrir notre petit palace des prochains mois ! Je trouvais le téléphone dans le salon, j’allais devoir m’habituer à un tas de trucs, et m’empressais de lui passer un coup de fil !

- T’as de quoi noter l’adresse ? Amène que tes fringues, il y a tout ici !

@ Billy Lighter

Le nouveau boulot de Faith devait être un super et horrible calvaire ! Déjà, elle avait passé un tas d’entretient avec des médecins et compagnie qui lui avaient posés un tas de questions sur sa vie privée et sur ses habitudes. Si Faith avait réussi à avoir le job, c’est très certainement qu’elle avait dû mentir ou alors elle avait une vie bien plus saine que je ne l’imaginais. Moi, c’était clair que j’aurais échoué à l’entretient avec l’avocat vu comme ce Maitre Louis m’avait dévisager quand on était allé le rencontré au Canter’s Deli…

Mais moi, j’étais déjà éliminé d’avance, de toute façon parce que je pouvais pas physiquement faire ce job parce que j’avais la chance d’être un homme. Ouais ! Faut voir les choses en face ! Dans ce foutu monde, c’est quand même bien plus la classe d’être le sexe fort !

Bref, c’est Faith qui souffrait pendant que je la soutenais tout en continuant ma routine habituelle entre BSC, le garage Robson et les petits deal pour Carlos. En me disant que je pourrais bientôt réduire mes heures chez Robson et arrêter de bosser pour Carlos quand on sera, avec Faith, installé dans notre château de Malibu. Ouais ! Malibu ! Carrément !

Le seul bémol dans cette histoire, c’est que j’allais devoir sérieusement freiner sur la drogue. Je pourrais pas sniffer devant Faith et comme on allait vivre au même endroit il faudra que je réduise ma consommation de drogue. J’avais promis à Faith que dès qu’elle aura le petit bébé star dans son ventre, j’arrêterais…

Et c’était fait maintenant… Faith avait été à l’hôpital pour l’insémination pendant que je surveillais le déménagement de ses meubles dans le lieu de stockage prévu pour. J’avais bien fait attention que les déménageurs n’abîmes rien. Je faisais même de l’excès de zèle rien que pour les faire chier. C’était super drôle !

Faith avait, ensuite, passé la nuit à l’hosto pendant que je m’étais amusé au Crazy Ginger à faire tout ce que je pourrais plus faire une fois le matin venu.

Et le matin vint… Enfin… Je crois qu’on était toujours le matin quand Faith me téléphona pour me dire qu’elle était à l’appart’ et que je devais prendre de quoi donner l’adresse avant de dire que j’avais juste besoin de déménager mes fringues. J’émergeai de mon sommeil et de cette gueule de bois qui me faisait extrêmement mal à ma tête.

-Que ? Quoi ? Ah… Un papier… Attends…

Je me levai difficilement avant de trouver de quoi noter l’adresse. Je lui donnai le feu vert et elle me la donna.

-Je prends une douche et j’arrive !

Je dis ça sur un ton enjoué. J’avais hâte de m’installer dans notre nouveau palace et vu la voix de Faith au téléphone, c’était clair qu’on l’avait pas arnaqué.

Je pris, donc, quelques fringues… Je déménagerais les trucs que j’avais envie de garder plus tard. En attendant, j’avais juste envie de voir l’appart’ !

Je filai, donc, à Malibu et une fois à l’adresse, je sifflai, déjà, devant la bâtisse de sonner pour que Faith m’ouvre. Ce qu’elle finit par faire.

-Salut Faith !!

Je l’embrassai brièvement avant d’entrer dans l’appartement. Je sifflai à nouveau tellement il était grande avec des meubles dont, à l’œil nu, on pouvait voir que c’était de la qualité. Putain, même chez mes potes riches, leur baraque était pas aussi grande que ce foutu appartement ! J’avais l’impression d’être aussi plein aux as que cet enfoiré de Julian Hughes !

-Putain, c’est génial comme endroit !! C’est hyper grand !!!

Je dis ça en me laissant tomber dans l’un des fauteuil du salon. Je fixai, alors, Faith.

-Faudra inaugurer toutes les pièces !!

Avant de me rappeler que, non, on pourra pas inaugurer toutes les pièces à cause des restrictions que devaient suivre Faith. Je roulai des yeux en faisant la moue.

-Enfin, dans 4 mois, on inaugurera les pièces… Au fait, ça a été au l’hosto ? Du couve le petit bébé de riche, maintenant ? Tu as eu des indices sur qui sont tes mécènes impuissants ?

Je disais ça en ricanant.

@ Billy Lighter

Monty avait la voix pâteuse et même au bout du fil, je pouvais deviner qu’il avait une haleine de fond de tonne et ça me fit chier, pour la cause ! Moi, je devais être abstinente, plus sainte qu’une nonne depuis un moment déjà et j’avais loin d’en avoir terminé avec ce mode de vie qui ne me correspondait en rien ! Mon petit doigt, en plus, me laissait croire que je ne pourrais pas me fier sur Monty pour m’aider à tenir jusqu’au bout.

Mon petit ami, du moins mon partenaire de vie, arriva après qu’il s’était douché et rassemblé le minimum nécessaire parce qu’ici, on avait vraiment tout ce dont nous avions besoin pour vivre, il m’embrasse brièvement me laissant sur ma faim. Il faisait déjà le tour du salon et moi, je passais ma main devant moi comment pour dire ‘’ c’est bon quoi, je suis là moi aussi’’.

- Heureusement qu’on aura droit au service d’une femme de ménage parce que je me vois mal torché c’te piaule avec un bidon gros comme un melon !

Ensuite, Monty voulait qu’on inaugure toutes les pièces et je dû tirer une de ces tronches parce qu’il rectifia qu’on pourrait faire ça dans 4 mois. Cette stupide règle à la mords moi le nœud me faisait bien chier mais j’avais cru trouver une faille là-dedans.

- Y’a rien qui dit que tu ne peux pas emprunter la porte arrive, que je ne peux pas te sucer ou que tu ne peux pas me brouter l’buisson, t’sais !

En tous les cas, pour un contrat qui était hyper spécifique, qui détaillait toutes ses clauses phrases après phrases avec tellement de détails et de nonobstant que même un illettré ne saurait pas s’y m’éprendre, j’en étais venue à la conclusion que le sexe anal et oral n’était pas proscrit.

- Mais pas maintenant… là j’ai la nausée tu vois et j’ai juste envie de gerber ! Et en plus dans genre pas longtemps il y aura une alarme qui va sonner pour que je prenne une collation. Parce que je dois manger peux et souvent. Bref, la merde, quoi !

Je me laissais moi aussi tomber sur l’un des fauteuils du salon et je posais mes pieds sur la table basse devant moi tout en regardant Monty qui demandait si j’avais des informations sur le couple d’impuissants pour qui je portais le bébé. J’avais essayé de lire à l’envers les documents posés sur le bureau du médecin ou de voir sur les flacons, sur les bracelets, sur tout ce qui se plaçait à ma vue mais je n’avais jamais vu rien qui aurait permit d’avoir l’information.

- Non, rien de rien ! Je suppose que ça doit être dur pour l’ego d’avoir pleins de frics et de pas réussir à faire la chose la plus basic du monde !
En tous les cas, moi, ça me foutrait la haine !

- Lève tes fesses et va voir dans le réfrigérateur ! Tu va voir toute la bouffe qu’ils y ont stockés ! J’ai jamais eu autant dans mon réfrigérateur même quand j’étais… Enfin même quand je vivais chez mes parents. Ils y mettaient le nécessaire pour qu’on mange bien mais là, on a de quoi nourrir un bataillon ! Pourvu qu’ils aiment manger des trucs allégés, sans sel ajouté, sans matière grasse, sans colorant artificiel, sans saveur.

J’étais de mauvaises foi, un peu !  Il y avait des trucs qui donnait faim, et j’avais vu un paquet de chips alors, c’était pas la catastrophe culinaire non plus. Et parlant de bouffe, l’alarme collation se fit entendre alors je me levais pour aller me chercher une pomme dans le plateau de fruit posé sur la table de la cuisine.

- Hey, Monty! Matte un peu la vue qu’on a de la cuisine !! C’est dingue !

J’allais pouvoir prendre mon petit déjeuner sur cette terrasse et me faire croire pendant quelques temps que je suis redevenue celle que j’étais avant !

@ Billy Lighter

Cet appartement était énorme !!! J’étais encore jamais entré dans un truc pareil ! Pourtant, j’avais des potes riches mais pas aussi riches que les impuissants qui nous avaient engagés.

Je regardai autour de moi en me disant que j’allais bien en profiter à vivre ici. Même la télé était dernier cri ! C’était rien comparé à la vieille télé que j’avais dans mon foutu appartement miteux ! Mais, en tant qu’ex-femme de ménage, Faith, elle pensait au travail que ça représentait que de nettoyer tout ça et disait être contente qu’une femme de ménage vienne nettoyer tout ça.

-Ouais ! Ça aussi c’est la classe ! On pourra salir sans avoir de remords de se dire qu’on devra tout nettoyer, je trouve ça cool.

Bref, je nous voyais déjà vivre la belle vie et inaugurer toutes les pièces mais je me rappelais, à la tronche de Faith, qu’on pouvait pas le faire avant quatre mois ce qui était foutrement long ! Surtout que je pouvais pas aller voir ailleurs de peur de me faire virer de ce palace. Et j’avais aucune envie de me faire virer de ce palace, moi !

Mais Faith avait, apparemment, vu une faille dans les demandes du couple d’impuissants et ça me fit sourire en coin.

-Alors on fera comme ça, sinon, on survivra jamais !

Et j’étais prêt à commencer tout de suite mais Faith déclara que, là toute suite, elle avait la nausée ce qui me fit grimacer. Apparemment même son régime alimentaire était remplis de règles à la con ce qui me fit rouler des yeux.

-Putain, je suis certain que les autres femmes enceintes ont pas besoin de suivre tout ces tas de règles à la con, sinon, aucune ne recommencerais à avoir des mômes juste après et tout le monde serait enfant unique.

Ouais, j’étais sûr que le couple d’impuissants, c’était simplement deux gros stressés de la vie qui croient que le bébé va se décrocher au moindre putain de faux pas. Ou qu’il sera débile parce que Faith bouffe un gros hamburger à la place d’une foutue barre vitaminée…

Elle vint me rejoindre dans la fauteuil alors que je demandais si elle avait réussi à trouver l’identité du couple de riches. Je fis la moue quand elle disait qu’elle avait pas encore trouvé. Elle pensait bien qu’ils se cachaient à cause de leur égo. Je ricanai.

-C’est clair. A leur place, je me cacherais aussi. Mais j’ai vraiment envie de savoir qui c’est pour pouvoir me marrer chaque fois que j’entendrais parler d’eux. Parce qu’avec autant de thunes, ils sont sûrement célèbre.

Faith disait qu’il y avait un tas de bouffe dans le frigo. Qu’elle en avait jamais eu autant quand elle était… Chez ses parents. Mais je fis une grimace quand elle parla d’un tas de type de bouffe que même le chien que j’avais chez mes parents boufferait pas.

-Putain, t’es sérieuse ? Je vais pas pouvoir vivre avec des trucs allégés. Me faut des trucs caloriques. Je fais de la boxe, n’oublie pas. Bah, au pire, je mangerais un burger…

Puis, je me repris.

-Mais pas devant, toi, bien sûr. Je le mangerais chez BSC.

Elle se leva alors et je la regardai aller vers la cuisine avant de le rejoindre quand elle m’appela pour voir la vue. Je sifflai alors devant la vue avant venant par derrière Faith pour l’enlacer et poser un baiser dans son cou alors qu’elle mangeai une pomme.

-Waw ! Et il y a même une foutue terrasse ! On va se marrer ! C’est interdit de faire des fêtes, ici ?

Je dis ça en m’éloignant de Faith pour regarder la bouffe qu’il y avait et je vis des chips !

-Oh, cool ! Des chips !

Je les sortis et j’ouvris un paquet pour commencer à bouffer les chips ! Comme quoi, il y avait pas que des trucs allégé !

-Dis… Quant t’étais chez tes parents… Tu vivais dans une baraque comment ? Genre maison de banlieue ou appart’ merdique ? Perso, mes parents vivaient dans une baraque dans l’Eastside… C’est petit mais c’était pas aussi pire que l’appart’ que j’ai…

Faith, elle parlait jamais de sa vie avec ses parents… En fait, elle parlait jamais de sa vie tout court. Juste de l’avenir. Rien de son passé. Alors, que moi, j’arrêtais pas de le ressasser, le passé.

@ Billy Lighter

La première chose que je m’étais dites en entrant dans mon nouvel appartement était qu’heureusement je n’aurais pas à le nettoyer parce que j’avais déjà assez de torcher les studios de MTI, avec un énorme bidon je n’aurais pas la foi ni l’envie de frotter un immense appartement. Monty lui, trouvait que c’était une chance qu’on ait les services d’une femme de ménage, ça lui pèserait moins sur la conscience de salir l’endroit.

- Ouais ben faut quand même pas vivre comme des porcs !

J’avais pas non plus envie de voir l’avocat se pointer le bout du nez et dire qu’il allait diminuer mon salaire parce mon mode de vie n’était pas conforme ou je ne sais trop quelle merde il pourrait me sortir pour justifier ça. Il était mentionné dans le contrat que si je ne respectais pas les termes, et comme ce serait un peu difficile de me renvoyer vu qu’il ne pouvait pas transplanter le bébé tout bonnement dans un autre utérus, je verrais mon salaire chuter drastiquement.

- J’ai pas envie de perdre du pognon parce que tu es pas foutu de vider la poubelle à la fin de la semaine.

Parlant de clauses dans le contrat, j’y avais vu une lacune pour ce qui concernait les relations sexuelles. Je ne pouvais pas faire l’amour pendant les quatre premiers mois parce qu’apparemment ce n’était pas recommandé pour le bébé, mais il n’était pas mentionné que je ne pouvais pas me masturber ou utiliser la voix anale pour satisfaire mes pulsions. Ça fit tout de suite sourire Monty qui lui aussi, avait manqué de péter un câble quand il avait compris qu’il allait s’adonner au plaisir en solitaire pour un sacré bon bout de temps.

- Avoue que tu avais surtout peur que j’apprenne que tu couche ailleurs et que je te foute à la porte d’ici !

On ne s’était jamais officialisé, donc jamais nous n’avions dit des mots comme ’’je t’aime’’, je ne savais même pas si je l’aimais. Disons qu’il ne me tapait pas trop sur les nerfs et que c’était un bon point pour lui. Il était dans mon paysage au moment où j’avais eu cette opportunité alors ça voulait sans doute dire qu’il allait me soutenir là-dedans. En tous les cas, il pensait comme moi pour les règles à suivre.

- Il n’y aurait soit pas beaucoup de relève, soit les femmes, après une grossesse, refuseraient de le faire une seconde fois. En plus je paris qu’il y a un tas de femmes qui se rendent compte être enceinte après les premières semaines et elles baisaient et fumaient sans stress.  

L’identité du couple demeurait un mystère mais ça ne me surprenait pas plus que ça. Ils avaient les moyens de me payer et de m’installer dans un tel luxe, ils avaient les moyens de payer pour que le secret demeure le plus complet.

- Ça serait drôle que je donne naissance à un petit bébé noir ou un asiatique ! Je sais même pas de quelle nationalité sera mon p’tit pain !

Je le saurais dans plus ou moins quarante semaines.

Ça me fit marrer, jusqu’à ce qu’on parle de la bouffe et que Monty se plaigne de ses besoins caloriques pour la boxe. Parce qu’il pensait que j’en avais pas besoin, moi aussi ? J’allais devenir agressive assez rapidement si je ne mangeais pas mon Big Mac hebdomadaire!

J’allais ensuite vers la cuisine me prendre une pomme parce que l’heure de ma première collation réglementaire sonna et, tout en croquant dedans, j’admirais la vue. Monty m’enlaça par derrière et m’embrassa au creux du cou, me faisant sourire et fermer les yeux sous la douceur du geste. Deviendrait-il romantique ? Peut-être bien !

- Oublie les fêtes ! C’est certainement interdit mais même moi, j’en veux pas ! Tu penses que je vais me marrer à vous regarder boire et fumer ?

Je préférais ne pas y penser et ça me fit tout de même un petit pincement au cœur. J’allais devenir une personne raisonnable, après tout ce temps à vivre de manière aussi saine et tranquille. J’allais peut-être perdre de mon mordant, ma personnalité ne serait qu’une pâle copie de ce que j’étais avant, je ne me reconnaîtrais plus en me regardant dans un miroir. J’allais devenir cinglée et me croire persécuter par mon ombre comme cette pauvre Pullip. Tiens, qu’est-ce qu’elle était devenue celle-là, au fait ?

Monty me fit froncer des sourcils en me questionnant sur mes parents et de comment c’était avant. J’en parlais jamais parce que je n’en avais pas vraiment le droit et que de toute manière, je n’en avais pas envie. Malgré ça, je savais que ça devenait inévitable de révéler les grandes lignes.

- Mes parents étaient riches, donc nous vivions dans une villa en bordure de mer à Naples.

C’était la belle vie et je sentais de jour en jour que jamais plus je n’allais revivre ce genre de vie. Monty lui, avait été élevé dans l’Eastside mais à l’entendre, ça n’avait pas été si pire que ça, une enfance correcte dans une maison correcte.

- L’important c’est d’avoir un toit au-dessus de sa tête, je suppose! Ils sont encore en vie tes parents ?

@ Billy Lighter

Je trouvais ça pratique d’avoir une femme de ménage. J’aurais aucune remord si jamais je salis un truc même si Faith refusait qu’on vive comme des porcs. Je levai un sourcil.

-C’est pas mon genre, hein ! Je dis juste qu’on aura jamais à passer derrière nous puisqu’une femme de ménage le fera pour nous.

Faith souligna qu’elle avait pas envie de perdre des thunes parce que je salope l’endroit et que je devrais quand même aller vider la poubelle à la fin de la semaine. En gros, Faith avait peur que Maitre Louis vienne lui taper sur les doigts… Enfin, pas vraiment sur ses doigts mais sur son compte en banque. J’haussai des épaules.

-Elle vient à quelle fréquence la femme de ménage ? Sinon, elle peut aussi vider la poubelle…

Ouais, sinon, je vois pas trop à quoi elle servait. Bref, je comptais non plus foutre le bordel dans la baraque. J’avais pas envie que Faith perde des thunes non plus. Ni qu’elle perde la baraque, d’ailleurs, ça serait con.

Mais ce n’était pas le seul point noir de l’accord que Faith avait avec le couple d’impuissants. Il y avait aussi le chapitre sur les relations sexuelles. Mais à ça, Faith avait trouvé un stratagème qui me convenait. Pour 4 mois, ça pourrait largement le faire. Mais je fis la moue quand elle déclara que j’avais certainement peur qu’elle découvre que je couche ailleurs et qu’elle me foute à la porte. J’haussais des épaules.

-Quoi qu’il en soit, ça n’arrivera pas vu que tu as trouvé une faille au contrat sur ce point-là…

Voilà. Pas besoin de débattre sur ce que je pensais ou non… Même si c’est vrai que j’aurais eu du mal à m’abstenir 4 mois… Pourtant, j’adore Faith. C’est ma partenaire favorite. Elle est cool et tout et c’est pas chiant de vivre avec surtout dans un palace.

En tout cas, moi, j’étais sûr que les autres femmes enceintes devait pas se restreindre parce qu’il y aurait bien moins de gosses et bien plus de divorces, sinon. Faith semblait plutôt d’accord et était sûr que beaucoup de femmes ne se rendent compte qu’elles sont enceintes que des semaines après. J’haussai des épaules.

-Ouais, sûrement. En tout cas, je suis sûr qu’elles se privent pas autant que t’es obligée de te priver…

Bref, Faith allait vivre un calvaire imposé par un couple dont on connaissait même pas l’identité parce qu’ils voulaient pas qu’on sache. Et je rigolai quand elle déclara qu’elle allait peut-être accoucher d’un bébé noir ou asiatique… Putain, c’est vrai ça !

-Ça va faire super bizarre si le gamin est tout noir. T’imagine ? Purée, si ça tombe c’est un alien et il aura trois yeux et sera tout vert !

Je rigolai après avoir dit ça avant qu’elle me cause de bouffe et que je râle un peu qu’il y ait pas de la bouffe un peu plus calorique parce que j’avais vraiment besoin de calorie, moi, pour vivre ! Même si je pouvais, en fait, m’acheter de la bouffe à l’extérieur… J’allais pas vivre en bouffant des salades tout le temps, en tout cas.

Je rejoignis, ensuite Faith à la cuisine pour regarder la vue. Je l’embrassai dans le cou avant de parler des fêtes qu’on pourrait faire ici. Et je fis la moue quand elle disait que c’était sûrement interdit. Est-ce qu’il y a un truc qui n’est pas interdit ? De toute façon, même si c’était pas interdit, Faith aurait pas voulu parce qu’elle pouvait ni boire, ni fumer.

-Putain, c’est super chiant d’être enceinte, en fait. Je fumerais dehors… Et, ok… Pas de fête, alors… Putain on fêtera même pas nos anniversaires ? J’aurais 20 ans l’an prochain, tu sais ? Ça se fête, ça…

Cela dit, on y était pas encore… D’ici là, elle m’aurait peut-être foutu dehors. Les femmes enceintes, c’est super instable, il parait alors j’étais sûr de rien, moi… En tout cas, si elle faisait ça, je pourrais toujours l’insulter… Même si ça me ferait quand même mal qu’elle me vire parce que je l’aime bien, moi, Faith…

Une fille dont je savais peu de chose, en fait, et je posai alors des questions sur ses parents… Et quand elle déclara qu’elle était en fait une fille de riche de Naples, je fis de grands yeux ronds.

-T’es sérieuses ? Tu vivais dans une villa ? Et tu m’as rien dit ? Bordel, t’as vraiment pas la dégaine d’une fille de riches… Pourquoi t’es venue jusqu’à L.A., alors ?

Je demandai ça avec un air interrogateur avant de dire que, moi, mes parents vivaient dans l’Eastside mais que la maison était quand même pas mal par rapport au quartier…

-Ouais, ils vivent toujours mais ils m’ont foutu dehors. Enfin, mon père m’a foutu dehors pendant que ma mère pleurait. Mon père n’a jamais vraiment fait attention à moi sauf quand il s’agissait du football. Mais comme je peux plus jouer en pro et bien à la première connerie de ma part, il m’a foutu dehors en disant que j’étais plus le bienvenu… Au début, je squattais chez un pote mais il a déménagé à New York. Donc, j’ai dû me démerdé.

Je fixai ensuite Faith.

-Comment t’as fait pour passer de fille riche à femme de ménage ? T’as pas de la famille autre que tes parents ?

Ouais, c’était bizarre comme situation.

@ Billy Lighter

Si Monty pensait qu’il pourrait se laisser à la traîne et se soustraire au ménage de base parce qu’on avait une femme de ménage, il se mettait le doigt dans l’œil et bien profondément. Je ne voulais pas qu’on se serve de ça pour m’obliger à vivre seule ou je ne sais pas quel lapin l’avocat pourri sortirait de sa manche.

- Je sais ! Mais je préfère quand même prévenir. Ça serait con de tout perdre ce qu’on pourrait gagner parce que tu aurais pas mit tes chaussettes dans le panier à linge sale.

Il ne fallait pas non plus exagérer mais qu’est-ce qui ne l’était pas dans toute cette aventure là ?

- Je crois qu’elle vient tous les mardi et vendredi, un truc comme ça.

Je me trompais peut-être avec le cuisinier ou l’entraîneur privé ou je ne sais plus quel autre professionnel prévu à l’horaire pour s’occuper de moi, ou plutôt pour veiller à ce que je noie pas le poisson avant de lui donner naissance. Il fallait jouer prudemment, du moins, le temps que ce soit bien mis en place et viendrait le moment où j’aurais une certaine forme de pouvoir. Je pourrais peut-être négocier plus de fric ou plus de liberté en exerçant un petit peu de chantage.

Des tâches ménagères, on passa à la faille que je pensais avoir trouvé concernant les relations sexuelles. Honnêtement, je ne pensais pas être capable ne serait-ce de ne pas me masturber pendant quatre mois alors de vivre avec mon mec, de dormir à ses côtés et de ne rien faire serait impossible ! J’avais lu et relu cette clause (et précisément celle-là et pas une autre, demandez-vous pourquoi!) et rien ne parlait que le sexe anale ou oral était proscrit. C’était donc un bon compromis et surtout, ça m’assurait quand même que Monty n’irait pas voire ailleurs se soulager pendant que j’assurais notre coussin financier.

- Tu es sûr que c’est uniquement parce que j’ai trouvé une faille et non pas parce que tu rêve aussi du jour où nous aurons tout le pognon en poche ?

C’était bien possible, ça aussi !

Quoi qu’il en soit, aucune femme saine d’esprit ne se résignerait à vivre le même rythme de vie que moi pour avoir un bébé. C’était un cas extrême là, ça frôlait la paranoïa ! Pleins de femmes devenaient enceintes sans savoir l’être et fumaient et buvaient et continuaient de baiser comme des bêtes et ça ne provoquait pas automatiquement une fausse couche !

- D’un côté, avec le pognon qu’ils mettent pour s’assurer d’avoir un beau petit bébé parfait, je comprends qu’ils soient exigeant.

Pour en venir à se prendre une mère porteuse et aligner autant de billets et imaginer autant de précautions, ça devait être parce qu’ils essayaient depuis longtemps de faire un bébé et que ça ne fonctionnait pas alors, du coup, la mère porteuse devenait probablement la dernière issue.

- Un bébé alien ! J’espère quand même pas ! on verra ça le jour de l’expulsion !

Ce n’était pas pour tout de suite cependant, que mon petit locataire plierait bagages !

Ensuite, Monty m’enlaça et on admira la vue avant que je lui refuse le projet de faire des fêtes. Pas que j’en avais pas envie mais putain ! J’allais regarder tout le monde se payé un super délire en restant sobre ? Et en plus j’avais l’obligation de dormir un minimum de neuf heures par nuit et ça non plus, je ne savais pas comment ils allaient pouvoir prouver que je respectais ou pas mon temps de dodo. Il y avait peut-être des caméras ? Non, quand même pas, ce serait… totalement possible !

Je ne m’attendais pas à ce que Monty ensuite me pose des questions sur ma vie d’avant et je ne m’attendais surtout pas non plus à ce que je lui réponde honnêtement. Sans trahir mon programme d’aide aux témoins, je pouvais tout de même lui en dire un petit peu sur moi.

- Parce que mes parents sont mort dans un bête accidents et que finalement, il se trouve qu’ils avaient plus de dette que d’autres choses ce qui fait que je me suis retrouvé à la rue et tant qu’à y être, je me suis dit, pourquoi ne pas essayer de recommencer à zéro ?

Monty lui, avait été fichu à la porte par son père, un cas classique.

- Ok ouais, tu étais le bon fils le temps que tu étais footballeur étoile et quand ça n’a plus fonctionné, tu t’es fait montrer la porte, sympa. Un cas classique de paternité nocive. Et ta mère ? Tu la vois de temps en temps ?

Il a dit qu’elle pleurait ? Si elle pleurait c’était qu’elle n’était peut-être pas en accord avec la décision de son mari mais qu’elle n’osait pas le défier.

- Ma mère était fille unique et mon père en brouille avec son seul frère alors non, je n’avais pas de famille et les amis que j’avais c’était des profiteurs, tu sais, tu es bien populaire quand tu as l’argent pour faire la fête mais quand tu n’as plus rien, tu n’es plus rien.

Je croquais encore dans ma pomme, comme si à force de parler, ça me creusait l’appétit.

- En arrivant ici j’ai été là où j’ai vu du boulot, faut pas chercher plus loin. Je me disais que l’important c’était déjà d’avoir de quoi me payer à manger et un toit et que je pourrais chercher mieux. C’est plus facile et moins stressant de trouver mieux quand tu peux déjà subvenir à tes besoins. Et toi ? Pourquoi tu ne joues plus au foot ?  

@ Billy Lighter

Faith ne voulait pas perdre l'argent parce qu'on aurait foutu le bordel et ça malgré que la femme de ménage allait se pointer au moins deux fois semaine. J’haussai des épaules avant de lancer :

-On aura jamais le temps que ça soit merdique ici si elle vient aussi souvent...

Donc, pas de risque de perdre l'argent. Puis, j'étais pas du genre à foutre la merde partout. Enfin d'après mes propres critères.

Et Faith avait même trouvé une solution pour le sexe alors qu'elle me soupçonnait d'être soulagé sur la chose parce que j'avais peur de me faire virer. Bref, elle était sceptique sur les intentions. Elle pensait même que, et c'est comme ça que je l’interprétais, je préférais l'argent à elle... Je levai un sourcil.

-J’aime avoir plein des thunes mais c'est mieux si c'est avec toi.

Il n'y avait pas plus sincère que ce que je venais de dire à l'instant. Et elle pouvait interpréter ça comme elle voulait aussi.

On parla, ensuite, du couple impuissant et de toutes leurs exigences. Faith pensaient qu'ils étaient aussi exigent parce qu’ils mettaient un tas de thunes dans la procédure. Ouais. C'était cher le petit bébé, hein.

-Faut vraiment vouloir un gosse pour faire ça. Genre ça doit être un genre obsession pour eux. Je serais riche, je payerais jamais tout ça pour avoir un sale gamin dans mes pattes.

Je rigolai ensuite à la réaction de Faith sur le bébé alien. Putain, si c'est le cas, heureusement pour elle, elle aura pas à élever un petit machin vert.

C'est à la cuisine qu'on parla des fêtes qu'on pourra pas faire pour pas tenter Faith et, ensuite, de notre vie personnelle. Notamment la sienne où elle expliqua que ses parents étaient mort et avaient des dettes ce qui expliquait pourquoi Faith avait pas un foutu rond.

-Putain, des dettes... T'as vraiment pas de chance.

Un peu comme moi. J'avais pas de chance non plus d'avoir un connard comme père. Faith disait que c'était un cas classique... Je fis la moue à cette dénomination avant de ricaner quand elle parla de ma mère.

-Ma mère  elle ira jamais contre mon père. Elle approuve tout ce qu'il dit et fait. Donc, non, je l'ai pas revue depuis un moment. Si elle s'en fichais pas elle essayerais de me contacter. Donc, même si elle a chialé, je suppose qu'elle a plus peur de mon père qu'elle ne tient à moi.

Faith, elle, avait plus de famille du tout et ses amis étaient des enfoirés de profiteurs. En gros on était dans la même merde à l'exception que j'avais des amis.

-C'est l'avantage d'être pauvre et populaire. Ce que j'étais à Fairfax. J'ai encore plein d'amis.

Puis, elle parla du foot et ma mine devint plus sombre. Putain, à l'heure qu’il était je devrais être en train de fouler les terrains pour devenir le meilleur joueur du monde mais ce connard de Yang en avait décidé autrement.

-Parce qu'un connard m'a explosé le genou à la boxe et que je ne récupérerais plus jamais la force que j'avais dans cette jambe ce qui a fait fuir les recruteurs... Alors, j'ai arrêté le football et comme j'ai basé mes études là-dessus, j'avais aucun autre projet. Tout simplement.

Je dis ça sur un ton amer.

-Donc, si j'ai bien compris, toi et moi on a pas eu de chance.

Je soupirai.

-Enfin, jusqu'à aujourd'hui. Vu qu'on va avoir plein du thunes!

J’esquissai un sourire en coin.

-Tu veux aller essayer le lit?

Ouais, faut aller voir la chambre !

@ Billy Lighter

Monty semblait être d’accord sur l’entretiens de l’appartement. Je n’avais pas l’habitude d’en faire des tonnes chez moi, disons que je faisais en sorte que ce soit correct mais sans plus mais ici et avec tous les enjeux, je me sentais comme forcée de marcher sur des œufs. Je voyais ce job comme l’opportunité du siècle, une chance inespérée de sortir de la misère et repartir à neuf. Ce serait bête et trop stupide de la voir s’envoler en fumée parce que nous aurions laissé une pelure de banane sur le comptoir de la cuisine.

Je piquais un peu Monty ensuite en suggérant qu’il ferait attention parce qu’il avait peur de perdre l’argent lui aussi mais ce qu’il me répondit me fit ressentir plein d’émotions contradictoires et je ne parvenais pas à savoir laquelle allait dominer l’autre. Je baissais alors simplement les yeux un peu intimider par ce que je ressentais à l’instant présent. Ça devait être déjà un truc hormonal, je voyais rien d’autre !

- Moi aussi, j’ai envie de les partager avec toi.

Le secret autour du petit bébé qui grandissait depuis peu dans mon ventre nous fascinait, Monty et moi. Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Le bébé allait-il être noir, ou asiatique ou tout roux ou tout vert avec trois yeux?  J’espérais quand même pas qu’il allait être un alien et pas roux non plus ! Les roux sont moches !

Et mon bébé ne sera pas moche !

Enfin, pas mon bébé mais celui que je portais !

- Un bébé naissance de toute manière c’est un peu comme un alien. Ça pleure, ça pue, ça morve et coule de partout ! Parait qu’ils ont la tête difformes à la naissance à cause du passage étroit et qu’ils sont un peu violet.  

On se déplaça à la cuisine pour rêver de tout ce que nous pourrions faire dans cet appartement de luxe mais qu’on ne ferait pas parce que ce serait méga chiant pour moi de ne pas pouvoir en profiter. Et n’étant pas du genre à regarder passer la parade sans y participer, je préférais que l’on s’abstienne de faire des fêtes. Au moins Monty semblait compréhensif pour la cause et je lui en étais reconnaissante.

Je ne m’attendais pas à m’ouvrir sur mon passer, mais forcément, ça devait venir un jour où l’autre et tant qu’à faire, aussi bien dire le plus près de la vérité possible. Je n’avais pas besoin de dire que je faisais partit d’un programme de protection des témoins et que c’était pour ça que je me trouvais ici plutôt qu’en Italie, d’où je venais.

- Ouais, fait chier. Avec ce qui restait de leur fortune, j’ai eu juste assez les enterrer puis payer mon billet d’avion pour Los Angeles. Après j’avais plus rien, juste du chagrin et beaucoup d’amertume. J’avais besoin de changer d’air et de repartir à zéro.

Monty avait lui aussi son histoire digne d’un film de série B, ceux qui passe en fin d’après-midi à la télé et que tout le monde zappe. C’est pour ça qu’ils sont de série B, personne y porte trop attention. Il avait un brillant avenir de footballeur mais un connard lui avait défoncé un genou sur un ring de boxe et voilà, fin de l’histoire et des rêves. Ses parents devaient l’avoir jeté à la rue parce qu’il devenait trop encombrant. Genre ‘’Casse-toi, tu es assez grand pour voler de tes propres ailes, on ne paiera plus pour toi’’.

- Effectivement, nous n’avons pas eu de chance… Mais on s’est trouvé alors, peut-être que c’était fait pour ?

Qui sait ?

- Ouais ! Pleins de thunes et pleins de trucs que je pourrai garder et revendre donc, on sera pas trop dans la dèche, j’crois !

Monyy proposa qu’on aille essayer le lit, parce qu’il fallait bien continuer de visiter l’appartement. Je lui rendis son sourire et je m’approchais de lui pour qu’il me soulève et qu’il nous y conduise.

- J’veux bien essayer le lit, ouais ! Mais on dort ! Je suis crevée moi, ça l’air con mais c’est drainant de porter un gosse de riche !

Ensuite, je l’embrassais, amoureusement, et ouais !

@ Billy Lighter

Je souris quand elle disait que, elle aussi, elle pensait que c’était bien d’avoir plein de thunes mais que c’était encore mieux si on pouvait les partager ensemble. J’aimais pas être seul… C’était un truc que j’avais appris ces dernières semaines. Depuis que je fréquentes Faith, je me marre quand même nettement plus.

On parla, ensuite, de la tronche qu’aura le bébé et je me disais qu’elle allait peut-être mettre au monde un alien. Elle déclara que tous les bébés, à la naissance, ressemblaient à des aliens ce qui me fit marrer tellement c’était vrai. Je grimaçai, ensuite, à tous les trucs que faisaient les bébés et à la tronche qu’il aura à la naissance.

-Putain quand tu penses que les parents pensent toujours que leur bébé est mignon alors que c’est une horreur.

On était tous moche à la naissance. C’est après que certains deviennent beau et d’autres restent moches. Parce que, des gens moches, il y en avait beaucoup. A Fairfax, on se foutait de leur gueule. Il y avait une fille, elle était tellement moche qu’elle était devenue notre souffre-douleur.

C’est à la cuisine qu’on parla un peu de nous et que j’en appris plus sur le passé de Faith. Elle venait d’une famille de riche mais avait hérité de dettes et avait dû recommencer tout à zéro. C’est vraiment pas de chance… Surtout qu’elle avait dû utilisé le peu de thunes que ses parents avaient pour le funérailles et le billet d’avion.

-Putain, c’est vraiment pas de bol.

J’en avais pas eu non plus et je parlais autant de mon frère que de mon genou démolit par cet enfoiré de Yang. Donc, Faith et moi, on avait un truc en commun : on avait tous les, deux pas de chance. Mais, elle, elle pensait que c’était sûrement pour ça qu’on s’était trouvé. Je rigolai :

-Ouais, peut-être.

Mais on allait gagner plein de thunes. Donc, peut-être que la chance tournait. Je lui souris à nouveau. On allait pouvoir vivre comme des rois ! C’est pas beau ça ?

-Je crois que devrais gérer.

Et, en attendant, je comptais bien essayer le lit vu qu’elle avait trouvé une faille à la clause sur le sexe. Elle s’approcha de moi et je la soulevai avec un petit sourire en coin. Mais elle voulait dormir ce qui me fit faire une petite moue avant de que je ne rigole.

-Ok. On dors. Promis.

Et elle m’embrassa d’une façon dont elle m’avait jamais embrassé avant. Je lui rendis son baiser de la même façon avant de l’emmener à la magnifique chambre où on allait pouvoir passer les prochains mois ensemble.

@ Billy Lighter