Livia avait été magnifique sur scène. Je n’avais pas raté une seule seconde de son petit concert que je regardais du bord de la scène en compagnie de Jess. Jess jouait à la groupie alors que, moi, je restais plus discret en applaudissant, en souriant et en croisant le regard de ma Livia qui en avait profité pour montré ses nouvelles créations à un public plutôt attentif.

-Elle est vraiment génial !

C’est ce que cria Jess à mon oreille alors que je plissai les yeux tellement elle criait. Elle avait déjà un peu bu alors que, moi, je ne buvais pas. Je ne buvais jamais d’alcool. Je détestais ce sentiment de perte de contrôle qu’il y avait avec l’alcool. Et puis, j’en détestais le goût ce qui faisait que je n’étais en rien tenté.

-Ouais, elle est génial !

Je dis ça à l’oreille de Jess pour qu’elle m’entende alors que Livia continuait son show. Elle avait brillement ouvert les festivités. Ceux qui allaient suivre allaient avoir du mal à faire aussi bien même s’il y avait du lourd à l’affiche dont The Lightening qui, d’après ce que j’en savais, était prévu juste après. J’avais d’ailleurs vu Cash et puis, un peu plus tard, Billy aller à l’arrière de la scène preuve qu’ils allaient se préparer. The Lightening était mon groupe préféré alors c’était un concert que je ne voulais pas rater !

Livia termina le sien sous les applaudissement et elle vint, ensuite, nous rejoindre. Jess, évidemment, lui fit un tas de compliment et j’en fis aussi l’embrassant au passage avant de l’enlacer par la taille.

-Tu as été parfaite !

Elle l’avait été et Jess alla nous rechercher des boissons. De l’alcool pour elle deux et un coca pour moi. Puis, The Lightening entra sur scène et ça fut magique ! Ils étaient en forme et j’appréciai chaque note qui sortaient de leurs instruments et de la voix de Billy. J’attendais impatiemment un nouvel album mais je savais que Billy Lighter était perfectionniste… Un peu comme moi alors je pouvais pas l’en blâmer.  

Je restai attentif jusqu’à la fin du concert que j’applaudis beaucoup avant que les organisateurs ne nous invites à prendre place à table. Visiblement, ça allait être l’heure du repas ! Je pris la main de Livia alors que Jess, elle, alla rejoindre son père et Sydney Grey.

On fut rapidement dirigé vers une table de cinq… Il y avaient nos noms à Livia et moi ainsi que ceux de Jimmy et Maritza… Et celui de mon père. Daniele Ricci avait, donc, joué au petit malin. Moi, ça ne me déplaisait pas. Au moins, on aura un avant-goût de ce qu’on aura à Noël…

-Mon père est invité à cette table… Faut qu’on se prépare psychologiquement.

Tout le monde s’installa à son rythme certain étant plus lent que d’autre. Jimmy et Maritza n’étaient pas encore là et je regardai autour de nous repérant mon père qui… S’était installé à une autre table plus loin avec un manager de MTI qui était avec sa femme et ses enfants… Il avait demandé à ce qu’on lui amène une chaise et une assiette… En gros, il voulait changer de place…

Le lâche… Je roulai des yeux.

-Mon père a décidé d’aller manger ailleurs… A Noël, il pourra pas fuir…

Je soupirai déçu par le manque de courage de mon père.

J’avais fait une prestation qui avait été chaudement acclamée et je ne parlais pas que de Jess, ma meilleure amie qui s’était donnée corps et âme à siffler et applaudir aux abords de la scène. En tous les cas, je pouvais descendre de scène avec le sentiment d’avoir bien accompli ma mission. Cash Izbel, alors que je me faufilais en arrière de la scène, me vit un clin d’œil que je lui rendis, flottant toujours par l’adrénaline de la scène. Les gens venaient me féliciter et j’acceptais tous les compliments avec le plus beau de mes sourires.

Il n’y avait que sur scène que je parvenais à tout oublier, cela devait être la même chose pour à peu près tout le monde, non ? Je le croyais, en tous les cas car la scène était un endroit magique, il fallait le vivre pour le comprendre. C’était au contact de Roadtramp que je l’avais moi aussi compris.

Julian et Jess m’attendaient et je les rejoignis, toujours aussi grisée et légère, et je sautais dans les bras que ma meilleure amie me tendait avant d’embrasser Julian. Cependant, Jess ne tarda pas à nous laisser puisqu’on annonça que le repas allait être servit. Il fallait donc se diriger vers la grande tente sous laquelle étaient placés toutes les tables.

- Je suis trop excitée pour manger !

Je disais cela mais la gourmande qui sommeillait en moi allait se réveiller quand on apporterait le potage. Une table placée assez près de la table d’honneur avait nos noms placés sur de petits écriteaux en lettres dorées. Bien sûr, nous étions installés avec mes parents… et le papa de Julian. Mon mari, d’ailleurs, ne manqua pas de dire qu’il faudrait de préparer psychologiquement à ce qui allait suivre.

- Ce sera une préparation au diner de Noël. Julian, si un jour nous avons des enfants, où lorsqu’on décidera de se remarier avec tout le monde invité, cette confrontation deviendra obligatoire alors aussi bien que ce soit dans un endroit rempli de gens où il serait mal vu de lancer des couteaux dans les yeux de l’autre.

En tous les cas, je voyais ça plus rassurant de tenter l’expérience lors d’un mariage ou les esclandres n’éclateraient pas, plutôt que chez nous où la proximité permettrait ce genre de débordement. Ça nous permettrait de tâter le pouls et de se donner une idée de ce qui allait potentiellement nous attendre à noël.

Je m’installais, ainsi que Julian, à notre place et je regardais les tables tranquillement se remplir avant de suivre le regard de Julian qui s’exclama que tout compte fait, son père avait décidé d’aller s’installer ailleurs. Il avait si peur que cela de mon père ?

- Effectivement, il ne pourra pas fuir mais il pourrait se trouver une excuse et ne pas venir.

Je secouais légèrement la tête en massant mes tempes puis, lorsque je relevais les yeux, je vis ma mère et mon père approcher puis prendre place à leur tour.

- Vous avez apprécié votre début de soirée ?  

Je doutais que mon père aimait bien ce genre de soirée pour accroitre son influence et placer quelques pions si nécessaire et ma mère, toute nouvelle dans cet univers, semblait y nager pourtant parfaitement bien.

Ma fille avait été époustouflante sur scène et j’étais sûr que ça avait plu aux mariés. Livia était à la fois tout en douceur mais avait une puissance dans la voix qu’elle n’avait pas au début… Une sorte de maturité qu’elle avait acquise en tournée, au contact de Roadtramp. Bref, j’étais resté bouche bée et à applaudir avec enthousiasme chacun de ses titres, non sans échanger des regards amoureux avec sa mère.

Puis était venu The Lightening… J’avais ricané parce que depuis le début de la cérémonie, le groupe m’avait semblé plus distant que jamais. Mais une fois sur scène, j’avais été vite coi devant leur prestation. Sur scène, ils étaient complices, en parfaite symbiose… Au point que j’aurais bien voulu que Daniele vole ce groupe à sa femme… Je ressentais qu’ils avaient besoin de la liberté qu’offrait BSC plutôt que le management aussi strict que n’étaient les murs blancs de leur tour.

Puis on avait annoncé le repas et on s’était dirigés vers notre table où étaient déjà installés Livia et Julian… Je passai furtivement la main dans les cheveux de ma fille en souriant… Ce fut le seul geste affectueux que je m’autorisai, même si ça venait de plus en plus naturellement… Probablement parce qu’avec J.R., bien caché dans les murs de ma villa, j’étais un père aimant. Je ne voyais pas pourquoi il n’en serait pas de même avec Livia maintenant que tout le monde savait.

-Tu as été magnifique sur scène. Ton talent ne fait que croitre de jour en jour. Et avec Daniele, je suis sûr que vous allez faire une belle tournée… Mais ne le laisse pas te transformer en alcoolique.

Je lui fis un clin d’œil et fit le tour de la table pour trouver ma place…

-Et bonjour à toi, Julian… Je suis content de te voir. J’espère que tu vas bien.

Je savais que ce genre de fête n’était pas ce que le jeune homme préférait… Trop de gens, trop de bruit, trop de germes… Quelque part, sur ce point, il ressemblait beaucoup à mon ami Daniele… Je ne lui serrai donc pas la main, lui épargnant cette épreuve et le saluant juste d’un sourire et d’un signe de tête.

En faisant le tour de la table, je vis le petit carton sur lequel figurait le nom de Don Hughes… Je le cherchai des yeux et le vit assis à une autre table avec un manager de MTI et la famille de ce dernier… J’attendis qu’il croise mon regard, souris et lui fit un petit signe.

-Quel pleutre.

Moi, j’aurais adoré qu’il s’asseye avec nous et qu’il voit comment j’essayais de me mettre son fils, qui ne comptait pas administrer MTI lui-même lorsqu’il en hériterait, dans ma poche.

Malheureusement, je n’aurais pas ce plaisir.

Je tirai la chaise pour que Maritza puisse s’installai puis annonçai au jeune couple.

-J.R. va très bien… il vous passe le bonjour et je suis sûr qu’il sera ravi de vous voir tous les deux. Même s’il est encore très petit.

Je regardai Livia…

-Alors ? Où en sont tes rêves d’études de médecine ? Ça va être compliqué en partant en tournée.

Je n’avais su quitter ma fille des yeux tout le long de sa performance sur scène. Elle était magnifique et assumait parfaitement bien son virage plus mature. J’avais bien hâte de découvrir son nouvel album en entier, cela ne faisait aucun doute, il aurait encore plus de succès que le premier.

Tout ce que touchait Livia se couvrait d’or.

J’échangeais avec Jimmy, de temps en temps, des regards amoureux et fier. Il n’y avait rien de plus important pour un parent que de voir son enfant épanouie, réussir. Livia, qui plus est, savait gagner de l’amour de son public, par sa générosité et la façon qu’elle avait de captiver les regards. Livia était faite pour la scène.

The Lightening lui succéda et je ne me cachais pas pour montrer que je n’aimais pas la violence qu’il crachait dans les amplis installés pour diffuser la musique. Ce n’était pas mon style et cette musique n’avait pas sa place lors d’une réception de mariage. Je restais néanmoins comme spectatrice en me réjouissant que les prestations n’étaient pas toutes sous forme de vrai concert.

Il fut ensuite temps de nous rendre vers les tables, là où allait être servit le repas. J’avais eu le temps de voir le menu affiché et je n’avais pas été surprise de voir que les mets proposés étaient tous à saveur italienne. Nous allions prendre au moins dix kilos ce soir mais ce serait avec un plaisir gourmand assumé.

Olivia était déjà installée à table avec Julian.

Je ne m’habituais pas de la voir avec un verre de champagne à la main, je devais pourtant me faire une raison. Ma fille volait de ses propres ailes depuis un moment déjà et elle s’était montrée responsable. En tous les cas, depuis qu’elle vivait seule, elle n’avait jamais eu besoin de nous demander d’aide.

Jimmy passa par derrière elle et glissa subtilement sa main dans les longs cheveux blonds de notre fille tout en la complimenta sur la sublime performance qu’elle avait offert. Il était convaincu qu’avec Daniele, ils allaient offrir une très belle tournée pour autant qu’elle ne tombait pas dans le vice de l’alcool à l’instar de son manager.

- Tu as été splendide, ma chérie.

Je me mordis l’intérieur de la joue, parce que je passais près de lui faire remarquer que la longueur de sa jupe était un petit peu trop courte mais quand on pensait à des femmes comme Savannah Prescott qui s’était présentée à peu de tissus près nue le soir des American Music Awards, la jupe de ma fille était encore dans les normes acceptables.

On salua ensuite Julian puis Jimmy tira ma chaise pour que je puisse m’y installer après avoir remarqué tout comme moi que le père de Julian s’était désisté de notre table. Un pleutre, pour reprendre les mots de Jimmy, mais qui de toute manière, avait le courage de venir regarder Jimmy droit dans les yeux et lui tenir tête ?

- Il grandit à vue d’œil pour dire vrai. Il tient bien sa tête et essaie même de passer du ventre au dos lorsqu’on le couche. Il a une volonté de fer !

Et il me manquait déjà et j’avais bien hâte de rentrer pour le retrouver ! C’était après tout la première fois que j’étais aussi longtemps séparée de lui depuis sa naissance.

- Passez tout de même un coup de fil avant de venir… On en sait jamais qu’il ferait sa sieste ou que nous ne serions pas à la maison.

On vînt remplir les verres d’eau et j’en pris tout de suite une gorgée alors que Jimmy questionnait Livia sur ses études de médecine. Il était vrai que je n’en avais pas entendu parler depuis qu’elle avait terminé le lycée, brillamment et avec mention qui plus est ! Alors j’étais enthousiaste à entendre comment Livia conciliait ses nouvelles études avec tous les autres projets.

Je rigolai quand Livia déclara qu’elle était trop excitée que pour manger. Elle me semblait vraiment heureuse ce soir surtout après avoir tout donné sur scène. Moi, j’étais posée et, pour une fois, je ressentais peu de pression… Pour l’instant en tout cas. Il faut dire qu’autant le concert de Livia que celui de The Lightening m’avait mis de très bonne humeur.

Je remarquai que mon père ainsi que celui de Livia était supposé être à notre table et Livia voyait ça comme une préparation au souper de Noël ou à d’autres fêtes où on devra inviter autant le père de Livia que le mien. J’hochai de la tête.

-Oui. Autant que ça soit ici.

Seulement, c’était sans compter sur mon père qui avait décidé de se trouver un autre table comme s’il ne voulait pas affronter Jimmy Reed. Et ça me rendait un peu malade parce que ce n’est pas la première fois que mon père faisait preuve de lâcheté. Il était lâche tous les jours devant son second chez MTI : Stanley. Du coup, ma bonne humeur disparu légèrement et je lançai que, à Noël, mon père ne pourra pas fuir ce qui confirma Livia. Je dis alors sur un ton renfrogné.

-Il a intérêt…

Il n’avait pas intérêt à me sortir une excuse pour fêter Noël ailleurs… Je le voyais déjà venir. Sinon, il faudra que je parle avec lui.

Le couple Reed finit par arriver et Jimmy Reed eut un geste d’affection pour sa fille en la complimentant avant de me saluer sans me serrer la main ce qui… Me fit très plaisir, en fait. Quand je voyais Jimmy Reed, je le voyais, maintenant, tout autrement qu’il y a quelques années où je l’admirais aveuglément. Entre temps, les choses avaient changées.

-Bonjour. Oui, je vais bien.

J’esquissai même un sourire avant de saluer Maritza qui était, elle aussi, ravissante. Ils s’installèrent et Jimmy ne tarda pas à remarquer l’absence de mon père qu’il qualifia de pleutre. Mon ego en pris un certain coup et je regardai Reed droit dans les yeux.

-C’est son défaut. Moi, sur certain point, je tiens de ma mère.

C’était pour montrer à Reed que je n’étais pas un lâche. Je prenais même très souvent sur moi pour affronter tout ce qu’il y avait à affronter. Et vu la réputation de ma mère, c’était aussi, en quelque sorte, une mise en garde.

Jimmy Reed donna des nouvelles du frère de Livia. Il disait qu’il sera ravi de nous voir mais vu l’âge du gamin, je crois surtout qu’il n’en aura rien à foutre. Maritza disait, elle, qu’il grandissait. C’est normal, c’était un bébé mais Maritza était une mère alors elle remarquait certainement chaque petit détail qui changeait chez son fils. Ce que je compris, en tout cas, c’était qu’on était les bienvenus à la villa Reed pour voir J.R…. Mais qu’il fallait téléphoner avant ce que je comprenais.

-D’accord. On téléphonera. Merci.

Je bus un coup d’eau qu’on venait de nous apporter alors que Jimmy aborda le sujet des études de Livia.  Il parla des études de médecines que Livia voulait faire mais, dernièrement, Livia a décidé de changer d’orientation. Mais elle comptait quand même faire des études universitaire et je l’y encourageait.

-Livia sera tout à fait capable de combiner tournée et études. Elle a réussi Fairfax avec mention. Tout comme moi j’ai commencé un cursus d’ingénieur tout en commençant à faire les démarches pour mon entreprise. Je vais lancer ma marque de voiture.

Je dis ça en souriant à Livia la laissant répondre à son père sur son orientation. C’est après son enlèvement qu’elle avait changé pour un tout autre domaine qui, j’en suis sûr, allait plaire à Jimmy Reed…

Je croyais qu’il valait mieux que nos pères se confrontent à la table sous une tente bondée de gens et ainsi, éviter un véritable esclandre que de faire un premier vrai test chez nous, là où tous les coups seront vraisemblablement permis. Ça ne me rendait pas réellement nerveuse, j’avais plutôt hâte de franchir cette première étape. C’était sans compter sur Don qui avait joué la carte du lâche en s’installant à une autre table, ne prenant même pas la peine de déplacer le carton avec son nom dessus.

- Il n’oserait tout de même pas se désister à Noël ? On aura qu’à pas lui dire que nous avons invité mes parents !
Et ainsi, il ne se défilera pas !

À peine installés à table que nous fûmes rejoints par mes parents et mon père ne manqua pas de remarquer le carton de Don et la place vide. Et le commentaire qu’il émit, sans même se censurer, se fit entendre par Julian qui précisa que ce défaut ne lui appartenait pas et qu’au contraire, sur certains points, il ressemblait à sa mère.

- Heureusement, pas sur tous les points.
Je ne saurais pas vivre avec une copie conforme de Kate Julian !


J’étais heureuse d’avoir des nouvelles de mon petit frère et rigolais doucement quand Jimmy ajouta qu’il nous passait le bonjour. J’eu comme une drôle de vision de J.R. assit sur un grand fauteuil et vêtement de peignoir à la Hefner, un cigare au bec et un verre de whisky à la main, ordonnant aux parents de nous passer le bonjour.  Un jour, ça viendra mais pas tout de suite, le monde n’était pas encore prêt pour un clone de Jimmy Reed.

- Et bien tu pourras lui transmettre la réciproque, alors.

Ma mère s’empressa d’ajouter, alors que Jimmy disait que mon petit frère serait très heureux de nous revoir, qu’il vaudrait mieux prévenir de notre visite, avant de passer ce à quoi Julian confirma que nous le ferions.

- Mon petit frère aura toujours de la place pour voir sa grande sœur, même avec un agenda présidentiel.

Je pouvais comprendre que ma mère désirait préserver sa bulle familiale au minimum nécessaire et qu’elle agissait comme ça compte tenu de tout ce qui c’était passer ces derniers temps mais elle pourrait peut-être envisager de nous intégrer, Julian et moi, et lâcher un peu de couver J.R. comme si elle en était encore enceinte.

Mon père dévia la conversation en m’interrogeant sur mes études en médecine. Le moment était venu d’annoncer à mes parents que, malgré avoir été accepté en médecine, j’avais changé de cursus avant de finaliser mon inscription et ce, dans le but de rejoindre Jimmy dans ses projets à long termes.

- Et bien, j’ai été accepté en médecine mais j’ai décliné.

Je sentis le regard de ma mère fixé sur moi, elle qui rêvait de me voir faire médecine depuis toujours ! Mais je ne me démontais pas, loin de là ! En plus, avec ma nouvelle orientation, je pouvais plus facilement concilier des études à distances avec ma carrière, surtout avec la tournée qui allait sous peu être annoncée.

- Je me suis inscrite en droit, plus précisément en droit des affaires. L’entreprenariat, le business, la loi du marketing et tout. Ainsi, mes apprentissages pourront aussi aider Julian quand il voudra lancer sa propre marque de voiture. J’y ai vu beaucoup davantage.
Restait qu’à accueillir la réaction de mes parents. Je pouvais deviner que ça ne faisait pas l’affaire de ma mère mais Jimmy pourrait y voir une main tendue, une continuité d’une conversation que nous avions déjà eue.

Julian sembla ravi que je le salue sans lui serrer la main. Je commençais à le connaître, le mari de ma fille… Mon gendre, donc… même si ça me faisait toujours bizarre. Surtout que c’était le fils de Don Hughes et que donc, à eux deux, ils représentaient le futur du glamour et de la richesse de L.A.

Julian affirma qu’il allait bien et je hochai la tête, bienveillant. Julian n’était pas comme son père… il avait quelques problèmes de tic et était un perfectionnistes fini… Mais j’avais moi-même un tic et était moi-même perfectionniste. Bref, je me reconnaissais de plus en plus dans le jeune homme et me disait que c’était peut-être ces petites failles qui avaient fait craquer ma fille pour Julian.

Et quand je remarquai l’absence de Don Hughes, son fils affirma qu’il tenait plus de sa mère à ce niveau-là, en me regardant dans les yeux.

Je souris.

-C’est sûr ! Tout le monde dit que c’est Jessica Hill qui était la leader du Golden triplet dans son âge d’or mais dans le fond, tout le monde savait que c’était Kate Julian qui tenait tout le monde par les couilles.

Je leur remis le bonjour de J.R., le petit frère de Livia et Livia me remit la réciproque… Et entre les quatre murs de ma villa, bien protégé des yeux et des oreilles de tous, je me ferais un plaisir d’embrasser le petit en lui murmurant que c’était de la part de la grande sœur.

Car le monde n’était pas prêt pour ce Jimmy Reed là. Seule Maritza avait le plaisir de pouvoir assister à ce spectacle.

Maritza, justement, ajouta qu’elle aimerait qu’ils téléphonent avant, histoire de ne pas arriver pendant la sieste du bébé ou tout simplement alors que nous n’étions pas là et qu’il trouveraient porte close.

Je souris à Julian qui affirma qu’ils téléphoneraient et à Livia qui était vraiment une très belle jeune femme désormais et qui disait que son petit frère aurait toujours de la place pour elle.

-Bien sûr ! Il adore tes chansons. Nous lui faisons écouter ton album avant la sieste… Quelques chansons seulement à chaque fois.

Je questionnai les deux jeunes gens sur leurs études. Julian fut le premier à répondre, affirmant qu’il avait entrepris un cursus d’ingénieur et avait déjà amorcé les démarches pour monter sa propre marque de voiture. Je levai mon verre à ça.

-Félicitations ! Si elles valent le coup, je veux être le premier à conduire une voiture de chez Hughes.

Puis, Livia nous annonça qu’elle avait été prise en médecine. Elle avait donc réussi les examens d’entrée ce qui me fit ouvrir des grands yeux. Pas parce que je désapprouvais ces études, mais parce que j’étais surpris qu’elle ait réussi l’examen d’entrée qui, d’après ce que j’en savais, n’était pas piqué des vers !

-Et bien.

Mais elle avait décliné. Et là, elle me surprit… Elle avait changé d’orientation pour choisir des études qui, à terme, allaient me permettre de mettre mon plan à exécution ! Ne restait plus, une fois les études de Livia terminée, que Don Hughes meure !

Je levai mon verre.

-Je bois à ce choix judicieux ! Livia, tu ne cesseras jamais de m’étonner et de me rendre fier !

Je lui souris après avoir bu.

-Si tu as besoin d’aide dans certaines matières, tu pourras compter sur moi. Même si je te sais assez intelligente et dégourdie pour allier tournée et études.

L’entrée arriva, une tomate mozzarella avec quelques charcuteries typiquement italiennes.

Le couple formé de ma fille et de Julian Hughes se portait bien selon leur dire. Tant mieux, nous avions eu notre lot de mauvaise nouvelle, nous étions plus que dû pour couler des jours heureux sous un ciel sans nuage.

Donc, le papa de Julian avait décidé de ne pas partager notre table pour le repas et s’installer plus loin ce qui lui avait vau un compliment de la pat de Jimmy et Julian s’était immédiatement défendu en disant ressembler à sa mère, d’avantage à son père, ce qui me fit sourciller. Devais-je comprendre qu’il avait un comportement violent inné ? Olivia ne serait pas le genre de femme à se laisser faire mais quoi qu’il en soit, s’il devait le faire, il rencontrerait la mère sur sa route !

Jimmy ensuite remit le bonjour de notre cher ange, J.R., resté sagement à la maison aux bons soins d’Isabel et de Rachel. La première prenait de plus en plus de place dans nos vies et je devais avouer que j’appréciais grandement sa compagnie autant que son aide quant à ma belle-mère, elle ne le montrait pas mais au fond, rester à la maison avec son petit fils était dorénavant sa définition de soirée mondaine.

Je préférais tout de même que Livia passe un coup de fil avant de se présenter à ma maison. Je tenais à notre intimité à la maison même si Livia et Julian n’étaient pas n’importe qui. Et puis c’était préférable pour s’assurer que nous soyons bien là. Livia rétorqua que son petit frère aurait toujours de la place pour elle alors que Jimmy lui ajouta que nous passions ses chansons à la maison et que J.R. la préférait déjà à tout autre artiste.

La conversation dévia sur l’avenir, en particulier sur les études de Livia. Ma fille allait être un excellent médecin, elle était destinée à ça. Depuis toute petite que je caressais pour elle se rêve et maintenant que l’époque du lycée était révolue, il était temps de passer aux choses sérieuses. Sa carrière de chanteuse n’allait peut-être pas durer éternellement, il fallait qu’elle puisse s’assurer un avenir en dehors de la chanson.

Je souriais large, en attendant qu’elle dévoile enfin qu’elle avait été en médecin mais Julian expliqua d’abord qu’il allait pouvoir lancer sa propre marque de voiture grâce à ses études en ingénierie.

- Ce sera même un honneur que de conduire une voiture imaginée et conçue par toi, Julian.

Et enfin, Olivia confirma avoir été reçu en médecine…

… et qu’elle avait décliner l’offre !

- Pardon ?

Mon sourire se fana alors que celui de Jimmy, lui, était si large qu’il aurait pu décrocher la lune avec. Il leva même son verre pour célébrer la nouvelle. Je le fis, par réflexe, pour ne pas plomber l’ambiance mais en dedans de moi, je bouillonnais de rage et d’incompréhension. Livia avait fait le plus difficile, elle avait réussi ses examens d’admissions en médecine et elle avait refusé, finalement d’y aller pour se diriger vers le droit.

- Je suppose que le plus important demeure ton bonheur. Tu aurais été excellente, comme médecin.

En tous les cas, il était clair maintenant qu’elle n’aurait aucune difficulté à concilier étude et carrière. Elle n’aurait pas besoin d’interrompre une tournée pour aller faire un stage en chirurgie, disons. Je voyais là-dedans un geste de sa part pour s’assurer l’appuie de son père, comme si elle était encore et toujours en quête de son approbation et de son affection.

On vînt nous servir l’entrée, un excellent timing qui allait permettre de faire diversion sur ce projet complètement dénué de sens, pour moi.

- Au fait, j’ai remarqué que vous portez désormais vos bagues à vos doigts. Avez-vous décidé de vous afficher publiquement ?

Livia avait bien peur que, vu la couardise de mon père, il ne vienne pas à notre réception de Noël à la maison. Elle disait même qu’il faudrait, peut-être, éviter de lui dire qu’on allait inviter Jimmy Reed… Je fis la moue avant de lancer.

-Non. C’est inutile. On lui dira la vérité et je sais qu’il viendra. C’est en public qu’il a peur de se faire ridiculiser. Il n’aura aucune honte à perdre la face devant Jimmy lorsqu’on sera à l’abri entre les murs de notre villa…

Mon père était un lâche et se laissait marcher dessus. Malgré tout, il tenait à son image donc il préférait se faire battre par Jimmy Reed à la joute verbal en privé qu’en public. Et puis, je savais qu’il n’oserait pas ne pas venir à ma réception de Noël.

Parlant de Reed, lui et sa femme arrivèrent et il fut vite question de la non-présence de mon père. Je me défendis disant que, sur certain points, je ne tenais pas de lui mais de ma mère. Livia, bien entendu, déclara qu’heureusement ça n’était pas sur tous les points. J’hochai de la tête.

-Oui… Juste sur les points positifs.

Pour le reste, je n’étais pas comme ma mère… Je ne lèverais jamais la main sur personne… Enfin, sauf quand on m’ennuie vraiment comme l’avait déjà fait Monty ou, encore, Tyler quand ça lui arrivait d’être vraiment énervant. Mais jamais je ne le ferais sur fille et surtout pas sur Livia.

Reed, lui, confirma que ma mère était, autrefois, le leader du fameux Golden Triplet alors que tout le monde pensait que c’était Jessica Hill. Jessica Hill était celle qui avait la plus grande gueule mais ma mère effrayait les deux autres.

Elle effrayait tout le monde. J’hochai simplement de la tête pour confirmer les dires de Reed.

On parla, ensuite, du frère de Livia qu’on viendra voir très bientôt. Livia déclara qu’il y aura toujours une place dans l’agenda de J.R. pour sa grande sœur. Je savais que Livia aimerait voir plus souvent son petit frère mais on avait nos propres occupations et J.R. semblaient avoir les siennes…

Jimmy, lui, disait que J.R. aimait les chansons de Livia ce qui me fit sourire. En fait, je n’aurais jamais imaginé que Jimmy Reed puisse être aussi attentif à tout ce que faisais son fils. Je croyais que c’était ce que faisaient les mères. Quand j’étais petit, mon père travaillais souvent et c’est ma mère qui m’emmenait partout et s’occupait de moi. Quand Hank vivait avec ma mère, c’est vrai qu’il était plus souvent là que mon père mais ça n’empêchait que c’était tout de même ma mère qui s’occupait le plus de moi. J’imaginais que c’était le cas chez tout le monde.

-En même temps, qui n’aime pas les chansons de Livia ?

Pour moi, elles étaient parfaite et vu les AMA, je n’étais pas le seul à le penser.

Jimmy posa alors une question qui concernait les études de Livia et je répondis mais en parlant de nos projets à tous les deux et en abordant, donc, mon projet de marque de voiture. Ça sembla emballer Reed qui voulait être dans les premiers à conduire mes premières voitures. Je souris sincèrement alors que Maritza disait même que ça sera un honneur.

-Merci beaucoup.

Je n’aurais jamais imaginé que d’avoir un tel compliment de Jimmy me fasse aussi plaisir. J’admirais cet homme autrefois et je l’avais méprisé, ensuite, avec tout ce que j’avais appris à mon sujet. Mais, malgré ça, Jimmy Reed me fascinait toujours autant pour bien des choses…

J’avais parlé des études de Livia qui expliqua avoir décliné médecin pour le droit. Et Maritza sembla troublée par ça alors que Jimmy, lui, en était heureux et voulait même boire à ça. Il disait être fier d’elle alors que Maritza disait qu’elle aurait fait un bon médecin. Je savais qu’elle avait changé de direction une fois sortie de captivité… Plein de chose avait changé en Livia, après ça…

En tout cas, Jimmy était même prêt à l’aider dans certaines matières… Avant, il était distant et ne voulait pas rendre public ce qui le liait à Livia. Et même si, désormais, je comprenais pourquoi, il semblait vouloir, d’un coup, encore plus s’impliquer. Sûrement parce qu’il trouvait des avantages aux nouvelles études de Livia.

-Elle réussira. Elle est douée.

C’est la que l’entrée arriva et je pu me servir sans tiquer parce que tout était très propres. Les Ricci avait tout fait pour que tout soit propre et je les en remerciais intérieurement.

Du coup, je n’avais aucune réticence à manger. Ni même à boire l’eau que je m’étais servi.

Maritza entama, alors, un autre sujet et passa à celui de notre mariage. De nos bagues, plus précisément.

-Oui. Ça fait un moment qu’on a décidé de sortir nos bagues. On attendra qu’un journaliste le vois. Pour l’instant, personne ne l’a vu mais ça ne devrait pas tarder. On préfère ça à un communiqué officiel. Notre mariage est à nous. Faire un communiquer officiel, c’est donne tout ça à tout le monde alors on préfère que ça finisse par se savoir à partir de nos bagues.

Je préférais ça même si Ricci avait conseillé à Livia de contrôler toute l’information.

-Et ça ne devrais pas tarder. Avec ce mariage et la tournée qui arrive, il y aura pas mal de monde pour le voir.

L’article allait bientôt sortir. J’en étais sûr.

Julian ne pensait pas que son père allait éviter un souper de Noël avec mes parents à la même table. Je n’allais pas le contredire, après tout, il le connaissait mieux que moi. De toute manière, sa présence ou son absence ne changerait pas grand-chose. Don Hughes n’était pas le plus bavard et quand il parlait, le plus intéressant.

Mes parents, eux, ne se défilèrent pas et vinrent s’installer à notre table. Jimmy avait lui aussi remarqué l’absence de mon beau-père et Julian, se défendant de ressembler à son paternel mais plutôt à sa mère dû préciser qu’il n’avait pris que le meilleur de cette dernière parce qu’en voyant le regard de ma mère, j’avais cru nécessaire de remettre les pendules à l’heure.

Je fus presque reconnaissante envers Jimmy de changer de sujet bien que j’aurais préféré ne pas parler immédiatement de ma réorientation d’étude. Je savais que cela ne ferait pas l’affaire de ma mère mais c’était ma vie et je n’avais pas fait ce choix sans raison.

Julian répondit en premier en parlant de ses propres projets et la réaction de mes parents le ravir. Mon mari avait à cœur d’élaborer sa propre marque de voiture et de la commercialiser ensuite alors d’entendre mes parents dire qu’ils seraient tous les deux très heureux de pouvoir en posséder une venait de faire la soirée de Julian dans aucun doute !

Puis de fut à moi de plonger et d’annoncer que, bien que j’avais réussis le concours d’entré en faculté de médecine, j’avais décliné l’invitation pour me réorienter vers le droit administratif ce qui me permettra d’acquérir de solides atouts pour, un jour, diriger une maison de disque, par exemple.

Toute de suite, je vis le visage de ma mère se déconfire alors que celui de mon père rayonnait. À eux deux, ils ressemblaient à ces masques de théâtres, le visage qui sourit et celui qui pleure et ça me fit intérieurement rire.

Jimmy me toucha en levant son verre à cette décision qu’il disait le rendait fier. De l’entendre dire ça confirmait que j’avais fait le bon choix.

- J’aurais été excellente mais je n’aurais pas été heureuse. Et comme le fait remarquer Jimmy, ce sera aussi beaucoup plus facile de concilier ma tournée et mes études. Je n’ai pas fait ça sur un coup de tête, j’y ai longuement réfléchit et je suis satisfaite de mon choix.

En prime, j’allais pouvoir bénéficier de l’aide de Jimmy si j’en avais besoin et ça me fit sourire.

- J’aurai probablement un stage en entreprise à effectuer, je serais plus qu’emballée de pouvoir le faire avec toi.

Ma mère se ferait à l’idée que j’abandonnais son rêve, puisque ça avait toujours été le sien, d’étudier en médecine. De toute façon, les contraintes étaient beaucoup trop énormes pour que je puisse mener études et carrière de front.

On nous apporta nos entrées et, instinctivement, j’inspectais mon assiette pour m’assurer que tout était impeccable. Je n’avais pas les mêmes standards que Julian mais à force de le voir faire, et parce que je le connais maintenant comme le fond de ma poche, j’en venais à adopter les mêmes manies. Ainsi, en sachant que mon assiette était ultra propre, il pourrait savourer son repas en toute quiétude.

Je relevais les yeux quand mamita questionna au sujet de nos bagues que nous ne portions plus au cou à une chaîne mais bien à l’annulaire gauche. C’est Julian que je regardais ensuite, amoureusement, alors qu’il expliquait à ma mère que nous n’avions plus envie de nous cacher. De toute façon, tout le monde savait que nous étions un couple et même que nous vivions ensemble depuis un peu plus d’un an déjà.

- Nous trouvions que de porter nos bagues à l’annulaire et en public était la bonne façon de faire. Le but n’est pas non plus de le crier sur tous les toits. Quand les gens sauront, ils sauront, point.

De toute façon, je doutais que mon mariage surprenne plus que celui de mon père ou celui de Lele. Tous les deux étaient connu pour être des célibataires endurcies et voilà qu’ils étaient tous les deux mariés et parents, comme quoi, tout était possible.

Les services du repas s’enchainèrent et tout était plus que délicieux. Je ne me souvenais pas avoir autant mangé, même, pour un seul repas. De temps en temps, je regardais vers là où Don était installer pour voir s’il s’amusait mais comme il reflétait autant d’émotion qu’un fromage en général, c’était difficile à dire.

- Tiens ! Daniele monte sur scène avec Victoria Hunter !

Ces jeunes avaient de l’ambition et du talent. Je ne doutais pas que le jeune Hughes fasse un meilleur ingénieur que business man… Quant à ma fille… Ma fille réussirait tout ce qu’elle entreprendrait !

Surtout qu’elle aurait mon appui, mon aide et… je pourrais peut-être me rattraper un peu avec elle. Je n’avais jamais été un bon père pour elle, il était temps que ça change, maintenant que tout le monde savait.

-Les portes de BSC te seront grandes ouvertes s’il te faut un stage en entreprise.

Je lui souris avant de boire un coup et de regarder vers Maritza… Son visage était complètement déconfit… Je ne comprenais pas… Elle-même avait fait des études de droit et non de médecine… Etudes avortées quand je l’avais renvoyée à Tijuana…

Je la regardai droit dans les yeux.

-L’important est que notre fille fasse ce qu’elle juge être le mieux pour son avenir. Et jusqu’ici, elle ne s’est jamais trompée…

L’entrée fut servie et Maritza changea de sujet et ce ne fut qu’à ce moment-là que je remarquai que leurs alliances étaient à leurs doigts et non plus cachées sous leur vêtement pendant au bout d’une chaîne.

Ils disaient ne plus vouloir se cacher, mais laisser aux journalistes le loisir de découvrir ce petit détail, sans l’afficher franchement.

-Je trouve que c’est une bonne chose. Vous faites un beau couple… peut-être le plus glamour du moment, n’en déplaise à ce bon vieux Dany…

Et à moi et Maritza…

Je regardai autour de nous… Puis souris.

-Amon Sørensen est là… Je parie que lui ne va pas vous rater.

Les plats s’enchaînèrent, on parla un peu de tout, de rien, comme une vraie famille… J.R., la tournée, leur vie de couple, la nôtre… Et les plats étaient tous succulents… Daniele avait probablement fait venir les meilleurs chefs italiens dans ses cuisines…

A l’heure du pousse café, je m’allumai une cigarette alors que mon ami montait sur scène avec Victoria Hunter.

-Que la fête continue !

J’embrassai le front de ma fille puis pris Maritza par la main pour nous rapprocher de la scène tout en lançant au jeune couple.

-Et surtout, amusez-vous bien !

Tout le monde se réjouissait du changement de plan scolaire de Livia. Tout le monde sauf moi qui ne comprenais pas pourquoi elle avait tant besoin, encore, de charmer son père. Elle n’avait plus besoin de faire cela, Jimmy maintenant, la voyait et l’acceptait comme étant sa fille. Elle pourrait même mettre un terme à sa carrière de chanteuse pour se trouver un vrai travail, comme médecin, si toutefois elle n’avait pas bousillé ses chances.

Je n’allais pas lui faire une scène, ni maintenant, ni un autre jour puisque c’était sa décision et que je savais maintenant qu’il était inutile de tenter quoi que ce soit avec ma fille quand elle décidait quelque chose. Elle revenait rarement pour ne pas dire jamais en arrière.

- Effectivement, elle ne s’est jamais trompée et c’est pour cela qu’elle aura notre appui, bien que j’aurais, le l’avoue, préféré qu’elle persiste en médecine.

L’entrée nous offrit une belle diversion et j’en profitais donc pour changer de sujet et questionnais le jeune couple sur le fait qu’ils portaient désormais leurs alliances au doigt du mariage. Ils n’avaient plus l’intention de se cacher mais ne voulaient pas pour autant le crier sur tous les toits. En fait, ils attendaient que quelqu’un le remarque et que la nouvelle vogue jusqu’aux oreilles de la presse.

Je trouvais que c’était une façon fort raisonnable de procéder.

Comme le faisait remarquer Jimmy après un regard circulaire sous la tente, il y avait ici des journalistes qui se feraient un plaisir d’annoncer la nouvelle.

Le repas qu’on nous servit était plus qu’excellent ! Je mangeais avec appétit et gourmandise, je devais bien l’admettre mais mon intention étant de danser longtemps et beaucoup avec mon mari, je ne risquais pas de somnoler avant la fin de la soirée, pour ne pas dire de la nuit.

Je fus ensuite agréablement ravie de voir Daniele monter sur scène et offrir une chanson pour sa douce, quel beau geste romantique. Jimmy s’alluma une cigarette avant de se lever et d’embrasser notre fille pour ensuite m’inviter à le suivre.

- Bonne soirée les enfants, parce que oui, Livia serait toujours pour moi ma petite fille et moi, une maman qui ne cesserait jamais de m’en faire pour elle.