Finan était parti, et j’étais resté le temps de fumer et d’apprécier mon cigare jusqu’au bout dans la salle des trophées de Daniele… Je regardais autour de moi tout en écoutant d’une oreille les concerts qui avaient recommencé… J’avais reconnu la voix de Victoria accompagnée d’un inconnu… Puis, le petit Starky, un ex-Pequeñas Manos à qui j’avais offert une nouvelle vie…

Comme je le faisais avec Guillermo.

Comme je le faisais avec Finan.

J’étais sûr que Ward ne ferait pas cela et en ça, je n’étais pas comme lui. Je ne voulais pas être comme lui, quoi qu’il en pense. C’était un psychopathe, un sérial killer. Moi, je ne tuais que lorsque c’était absolument nécessaire.

Roadtramp était maintenant sur scène, ce qui voulait dire que le concert de The Warriors approchait. J’espérais que Finan n’allait pas me décevoir car il était clairement saoul quand il était venu me trouver.

J’écrasai ce qui restait de mon cigare, me levai et reboutonnai ma veste de costume… Mais je pensais toujours à Finan… Combien de temps allait-il lui falloir pour se trouver un remplaçant ? J’avais beau réfléchir, je ne voyais personne d’aussi qualifié que Finan pour cette place. Car sa loyauté et sa fidélité était à toute épreuve… Et ce pas seulement pour le gang. Sa nouvelle femme n’avait pas à s’en faire, Finan ne la tromperait jamais. S’il voulait un jour changer de femme, il romprait d’abord avec Austin.

Je sortis de la salle des trophées et refermai la porte derrière moi. Je sortis de la villa pour partir à la recherche de Maritza… J’espérais qu’elle ne se sentait pas trop perdue, mais j’avais quand même confiance. Elle commençait à se faire aux dîners mondains et ne se débrouillait vraiment pas mal… Ma mère lui apprenait beaucoup et bientôt, Maritza pourrait me représenter à certains galas de charité ou autre…

Comme ma mère l’avait fait avant elle.

Je repassai devant la petite ferme où Guillermo sautai désormais tout seul, sans son comparse Jesse Stark-Perry qui venait de chanter… Aucun doute que, si je me fiais à ce que m’avait dit Alonso sur le petit Jesse, c’était l’heure pour lui d’aller au lit… C’était pour ça qu’Alonso trouvait que c’était une mauvaise idée d’essayer d’en faire un Los Diablos, c’était tout simplement impossible.

Sur mon chemin, alors que j’entrai dans le chapiteau, je tombai sur Daniele.

-Dany ! Alors, la fête est à ton goût ? Tout L.A. est là et tu as les meilleurs groupes pour mettre l’ambiance… Enfin, j’espère que The Warriors ne va pas se prendre les pieds dans le tapis parce qu’il est complètement saoul… Ce serait dommage pour ta femme.

Je passai mon bras autour des épaules de Daniele.

-J’ai entendu une nouvelle chanson de Jesse Stark-Perry… Qui la lui a écrite ?

@ Billy Lighter

Cooper avait assuré mais – putain – je me demandais bien, pourquoi, il ne m’avait pas dit qu’il comptait faire grimper Victoria Hunter sur scène et carrément chanter un duo avec elle… Ça devenait vraiment une mode pour mes poulains, ou quoi ? C’était un concours entre eux ? Heureusement que, dans ce cas-ci, c’était Victoria et que je savais que je pourrais facilement obtenir tout ce que je voulais car je savais parfaitement embobiner Daryll Rogers.

N’empêche qu’ils avaient bien gérer – et c’était bien chaque fois ça le malheur avec mes poulains et leurs duos. J’avais de grands plans pour Cooper étant donné que je le voyais bien être le précurseur d’un nouveau style de country plus moderne et plus accessible pour les plus jeune. Il avait gérer sur scène – c’était tout ce que je voulais retenir, au final !

Il ne semblait pas qu’avoir conquis le public – d’ailleurs – vu que l’attitude de Victoria envers l’ex-boxer était sans équivoque ! Bien que, la connaissant, elle l’avait certainement emballé uniquement pour un soir. Elle était comme ça – Victoria.

Entre le concert de Cooper et de Starky, je m’étais envoyé quelques whisky tout en retournant à des discussions notamment avec quelques politiciens invités pour l’occasion. Samantha était, pour l’instant, ailleurs à discuter, certainement, comme moi.

J’avais arrêté ma discussion pour être attentif à ce qu’allait faire Starky étant donné qu’il avait décidé de monter sur scène avec Roadtramp. Seulement, je ne m’attendais pas à ce que le gamin commence à faire une nouvelle chanson signée Roadtramp !

Putain – c’était une épidémie ou quoi ??!

J’avais croisé les bras montrant – d’un regard – à Cort qu’il ne perdait rien pour attendre. Il me faisait une Evan avec le Stone miniature ! Un bonne chanson ! Encore une fois, c’était bien ça le malheur !

J’avais pris ça pour le retour de karma quand le petit s’était planté tout le long de la chanson suivante qui était une chanson de The Burning Fire. C’était bien pour ce genre de chose que je n’engageais jamais d’enfant. Ils n’étaient pas fiables et pouvaient – malgré eux – saboter un concert sans pouvoir se reprendre. Car ce gamin était clairement mort fatigué mais il avait quand même été jusqu’au bout et avait – aussi – assurer le concert de Roadtramp à la batterie bien que Clepto lui était largement supérieur en terme de qualité.

C’était décidé, j’allais rassembler tous mes poulains dans le mois qui vient pour remettre les points sur les « i » !

J’avais tout de même applaudis après la première chanson. Au moins, Roadtramp avait prouvé qu’ils étaient très doués. Il avaient été les meilleurs avec Livia depuis le début de la soirée !

J’attendais la suite quand Jim s’était approché de moi !

-Amico mio !, m’exclamais-je avec un grand sourire.

Il n’avait que des compliments pour mes groupes et avait eu une sorte de pique pour The Warriors qui était saoul. Tous les membres étaient saoul ou simplement Ivar ou Finan ?

-La fête est plus qu’à mon goût, dis-je enthousiaste. Mes groupes assurent comme tu peux le voir, dis-je en montrant Roadtramp du bras qui tenait mon verre de whisky. J’espère que The Warriors assurera. J’aime avoir Sammy de bonne humeur. Quinn est bourré ou bien ils le sont tous ?, demandais-je curieux. Tu les as vu ?

Bien entendu, il fallait que Jim parle de la chanson de Starky – celle écrite par Roadtramp. Je n’avais pas pu cacher mon air désabusé.

-Roadtramp, d’après ce que j’ai compris, dis-je en affichant, maintenant, un sourire jaune. Mes poulains ont, décidément, des problèmes de communication. Ils sont incapable de me dire qu’ils vont faire des duos avant que je ne l’entende sur cassette prête à être mise sur le marché ou bien en concert… Ils n’y connaissent rien au droit, ça se voit. Evan avec Stone, Livia avec Stone, Cooper avec Hunter et, maintenant, Roadtramp avec Starky… J’avoue que je déteste quand c’est Stone qui est impliqué. Il a toujours comme excuse de s’être trompé de studio pour se retrouver face à mes foutus poulains. Tu n’aurais jamais dû lui permettre de rejoindre BSC… Il m’emmerde.

Fireworks rapportait – je savais bien que c’était pour ça que Jim avait engagé Stone. Seulement, c’était mon bien-être que je faisais passer avant le compte en banque de mon meilleur ami.

-Et toi ? Ta soirée se passe bien ?, demandais-je curieux.

C’était une magnifique soirée – ça ne pouvait que ce passer bien !

@ Billy Lighter

Je souris et fis l’accolade à mon ami quand il m’aperçut… Il ne manquait plus que la bise sur la joue pour que ça fasse vraiment mafia. Mais je ne faisais pas partie de la mafia, loin de là. Je m’allumai ensuite une cigarette avant de prendre un whisky sur un plateau qui m’était présenté par un serveur qui s’inclina légèrement.

Je lui demandai si la fête était à son goût et c’est avec un enthousiasme non dissimulé qu’il me répondit que c’était le cas. Je tirai sur ma cigarette alors qu’il me désignait Roadtramp en espérant que The Warriors, le groupe de son épouse, ferait mieux.

Je souris en coin.

-Tiens ? Vous avez fait une trêve pour votre mariage ?

Sinon, je savais que c’était une saine compétition qu’il y avait entre ces deux-là. Sauf que Quinn était saoul et pas qu’un peu… Il lui avait fallu ça pour venir me trouver et avoir les couilles de me dire ce qu’il avait à me dire.

-Je n’ai vu que Quinn… Je ne sais pas dans quel état sont les autres. Je ne connais la fille Austin que de réputation par son père et le jeune Ivar Miller est un total inconnu pour moi.

Mais quand je demandai pour la chanson de Starky, le visage de Daniele se décomposa et il affirma que la chanson avait été écrite par Roadtramp. Je fronçai les sourcils… Je ne comprenais pas pourquoi il faisait cette tête alors que c’était une super chanson.

Mais l’explication suivit directement. Il était fâché que ses poulains fassent des duos sans le prévenir avant d’avoir un produit fini ou qu’il ne la découvre en concert comme aujourd’hui.

Je posai ma main sur l’épaule de Daniele en le secouant un peu.

-N’oublie pas que les artistes signent chez nous pour avoir une certaine liberté. Nous ne sommes pas MTI… Et s’ils font des duos hybrides niveau maison de disques, il y a toujours moyen de négocier, même un produit fini.

Je rigolai, de la fumée sortant de ma bouche en même temps.

-Et je sais que Stone est ta bête noire… Mais il fait partie de notre maison de disques maintenant. Alors s’il peut nous rapporter. C’est là que le travail des managers est important. A Perry de bien négocier avec Evans.

Daniele me demandait comment se passait ma soirée et je fis la moue, cigarette en bouche.

-Et bien j’ai été racketté par deux ex-Pequeñas Manos et mon troisième homme vient de me donner sa démission.

Sur scène, Quinn et ses comparses firent leur entrée.

Je regardai Daniele…

-Mais ton mariage est magnifique sinon. Ta femme est splendide.

@ Billy Lighter

Je n’avais pas vraiment envie que The Warriors se plante car j’aimerais que la soirée soit bonne pour Sammy aussi – ainsi, ça nous assurait une nuit de noce sensationnelle. Du coup, Jim voyait ça comme une trêve. Moui – c’était vrai que, dans notre travail, Sammy et moi avions développé une rivalité. C’était déjà comme ça quand nous étions plus jeune. On se lançait sans cesse des défis et – bien entendu – je gagnais presque à chaque fois !

Ce soir mes poulains seraient meilleurs que les siens mais j’avais tout de même envie que The Warriors assurent. Il y avaient des journalistes ici et c’était de la pub même si ça restait festif.

-Un trêve ? On peut dire ça. Disons que j’ai des priorité et, ce soir, en plus de m’amuser, j’aimerais avoir une belle nuit de noce si tu vois ce que je veux dire, dis-je avec un petit sourire en coin.

Seulement, il semblerait que The Warriors soit bourré. Quinn – en réalité – l’était car Jim l’avait vu mais il n’avait pas vu les deux autres membres du groupe. Jim ne connaissait pas bien Tiffany Quinn et Ivar Miller. Je devais avouer ne pas en savoir beaucoup non plus surtout sur le jeune Miller. Il était chez MTI – donc, je ne l’avais jamais réellement rencontré hormis ce soir.

-Et bien nous verrons, dis-je en souriant.

J’avais repris un whisky et – à l’instar de Jim – j’avais aussi allumé une cigarette. Seulement, il m’avait parlé de la chanson inédite de Starky et je n’avais pu m’empêcher de montré tout mon agacement vis-à-vis de mes propres poulains que n’avaient de cesses de me faire des enfants dans le dos. C’était des tubes – certes – mais j’aimais être prévenu avant que ça ne finisse dans la boite.

Jim m’avait rappelé les libertés offerte par BSC. Moui – je les connaissais mais ils prenaient parfois trop de libertés. Surtout cet enfoiré de Stone.  

-Je sais, ça, amico mio, dis-je en faisant la moue. Je suis le meilleur négociant qui soit. Seulement, j’aimais contrôler un minimum les choses. Parce que, parfois, ils font carrément des albums complets sans m’en parler et sans se faire crédité comme sto’ cazzo de Sniper avec Fireworks…

Il savait que je détestais Stone mais avait rappelé qu’il faisait partie de BSC et qu’il pouvait nous rapporter. Que – du reste – Perry devrait bien négocier avec Evans.

-Evans est doué, avouais-je. Perry est encore trop tendre. Il a trop de principes. Quant à Stone, je déteste en faire la promotion malgré moi. Je vais encore devoir le faire parce qu’il a fait un duo avec ta fille que je vais devoir sortir aussi. Elle l’apprécie beaucoup, d’ailleurs, le Stone, ta fille, dis-je en souriant jaune.

Seulement, ce soir, ce n’était pas vraiment le moment de parler de tout ça. J’aurais l’occasion de remettre les points sur les « i » de mes poulains un autre jour. J’avais demandé à Jim comment se passait sa soirée et j’étais – un moment – resté interdit devant sa description alors qu’il m’avait avoué s’être fait racketté par deux gamins et que Quinn avait remis sa démission. Mon mariage – quant à lui – était magnifique.

Je n’avais rien dit avant d’éclater de rire.

-Stark-Perry et l’autre petit latino t’ont volé de l’argent ?, demandais-je en me reprenant un peu alors que The Warriors grimait sur scène. Combien ?

C’était drôle – bien que ça devait l’être beaucoup moins pour Jim. Quant à l’histoire sur Quinn, c’était une très bonne nouvelle pour Sammy. Finan devait s’être rendu compte qu’il ne pourrait plus continuer – surtout après sa dernière arrestation en date.

-Pour le reste, c’était à prévoir, amico mio, dis-je sans sourire par respect pour Jim. Il n’avait pas d’autre solution que de faire un choix et le choix semblait évident. Oh et merci pour ma femme. Elle est splendide, en effet et sera très contente de la démission de ton troisième homme.

Un troisième homme qui était sur scène et qui venait de me faire mal aux oreilles quand sa voix fit une drôle de truc. Il était réellement très bourré au point qu’il massacrait son propre tube.

-Elle sera moins contente du résultat de ce concert. Il est encore plus plein que moi, pouffais-je de rire avant de reprendre mon sérieux. Ça ne va pas plaire à Sammy.

J’espérais que ça n’allait pas impacter ma nuit de noce !! Sinon je devrais frapper sto’ cazzo d’Irlandais.

-J’imagine que tu n’auras pas de souci à lui trouver un remplaçant, dis-je en faisant référence à Quinn.

Ce n’était pas les gangster qui manquait dans son gang – j’imagine.

@ Billy Lighter

Daniele espérait que les poulains de Samantha assurent pour une et unique bonne raison : passer une nuit de noce extraordinaire. Je souris en coin, ma cigarette pendant de ma lèvre, ma main qui ne tenait pas mon whisky dans ma poche… La poche avant… Là où j’avais mis mon portefeuille, même s’il n’y avait plus de liquide dedans à voler.

-Je te comprends. La nuit de noce, c’est important… Celle que j’ai passée avec Maritza, je ne l’oublierai jamais et pourtant, nous faisons plus que souvent l’amour et c’est chaque fois sensationnel.

On se tourna vers la scène encore vide alors que je disais à Daniele que Quinn était bourré et qu’il allait peut-être avoir un peu de mal à faire une bonne performance… mais nous verrions ça plus tard.

Daniele me parla de son agacement envers ses poulains qui n’en faisaient qu’à leur tête et j’en profitai pour rappeler au manager italien que ce qui faisait que les artistes étaient attirés par notre maison de disque, c’était la liberté qu’on leur offrait.

D’autant plus que ce que faisaient les artistes de Daniele étaient des tubes !

J’éteignis mon mégot dans un cendrier sur un mange debout à proximité et écoutait Daniele me dire que ce n’était pas tant les duos en eux même qu’il voulait éviter, mais qu’il arrive des choses comme Sniper l’avait fait pour Fireworks : jouer sans se faire créditer… Ce qui voulait dire aucune rentrée pour son manager et aucune rentrée pour lui non plus… Sauf que Sniper se foutait de l’argent. Il avait vécu presque sans rien pendant 11 ans.

Je dis alors que c’était à eux, manager, de s’arranger avec ça.

Il trouvait Evans doué mais Perry trop tendre. Mais SURTOUT, il détestait faire la promotion de Stone. Et de dire que ma fille appréciait beaucoup Stone. Je m’allumai une autre cigarette.

-J’ai réglé mes problèmes avec Stone il y a longtemps. Et maintenant, il me rapporte. Si Livia trouve de l’inspiration en lui, tant mieux… Et elle ne risque rien, pas d’aventure, rien, parce que Lola veille au grain comme une dragonne sur son or.

C’était maintenant à moi de dire comment se passait ma soirée et je ne cachai rien à Daniele qui se mit à rire.

-100 dollars en liquide, en échange de mes papiers et de mes cartes de crédit…

Je fis la moue.

-Ils sont doués, je n’ai rien senti… Et dire que tous deux vont avoir une vie totalement différente maintenant. Mais ils resteront à jamais, quelque part dans leur cœur, des Pequeñas Manos… il y a des choses qu’ils n’oublieront jamais.

Je ne lui cachai pas non plus que Quinn m’avait remis sa démission… Et évidemment, Daniele était content pour Samantha. D’ailleurs, en parlant de mon futur ex-troisième homme, il monta sur scène torse nu…

Heureusement, nous étions assez loin pour n’avait qu’à élever la voix un tout petit peu pour s’entendre.

-Quinn sera comme Jesse et Guillermo… a jamais un Los Diablos.

J’avais dit ça pensivement, comme pour moi-même.

Daniele remarqua que Quinn était effectivement plein… Encore plus que lui, disait-il… Je rigolai…

-Il lui fallait bien ça pour m’affronter… Et je sais que quelque part, ça lui a fait mal au cœur. Mais il le fait pour sa femme, et pour Guillermo, le petit latino pickpocket.

Je tirai sur ma cigarette alors que Daniele me dit que je n’aurai aucun mal à trouver un remplaçant. Je souris, un sourire de requin.

-C’est à Quinn de trouver son propre remplaçant… Après seulement, il sera un homme libre.

@ Billy Lighter

Bien sûr que la nuit de noce est importante – c’est une des choses les plus importantes de cette soirée ! Jim était bien au fait de ça et s’était remémoré la sienne, de nuit de noce.

-C’est sensationnel avec Sammy aussi, dis-je avec un petit sourire.

Pour que Sammy soit de bonne humeur, je priais que The Warriors assure un minimum. Sinon, Sammy allait mettre ça sur le tapis et ça risquait de jouer sur son humeur. Car nous somme peut-être à un mariage mais la forme des groupes était surveillés de près par les journalistes. Il y avait – notamment – Axel Moriarty qui, s’il était ici en dehors de son travail, ne pourrait rien faire contre le journaliste en lui.

J’avais parlé de tout ce qui m’agaçait dans ses histoires de duos pour en venir – finalement – à la conclusion que j’avais peur que chacun fasse comme Sniper et fasse tout un album sans en obtenir aucun crédit. Je n’avais rien gagné là-dessus – pas plus que Sniper. Seulement, si lui se fichait de l’argent moi pas ! J’avais un train de vie bien au-dessus du sien et les rentrées – il me les fallait. Il ne fallait pas que mes poulains oublient qu’ils n’étaient pas seuls au monde et qu’ils devaient rendre leur part au système qui leur permettait de vivre de leur art !

Ils avaient tendance à oublier ça !

Ce qui m’emmerdait – aussi – c’était de faire la promotion de Stone. Jim avait dit avoir réglé ses problèmes avec Stone qui, désormais, lui rapportait. Il disait que sa fille ne risquait rien car Lola était un dragon et qu’elle empêcherait Stone de tout adultère…

-Mouais, dis-je pas convaincu. Connaissant Stone, il sera plutôt du genre à fauter et, après, vouloir se cacher dans un trou pour éviter sa furie de femme. Quoi qu’il en soit, même s’il te rapporte, Jim, je le déteste et, donc, je déteste favoriser sa notoriété malgré moi.

Jim passait une bonne soirée si on oubliait qu’il avait été racketté et que son troisième homme avait démissionné. J’avais ri de la situation – c’était de bonne guerre. Il avait carrément perdu 100$ au profit des deux gamins.

-Ils sont doués, il y a pas à dire, dis-je en ricanant. Je ferais attention à ce qu’ils ne m’approchent pas.

Je n’avais aucune envie de me faire racketter par des gamins – c’était le comble de la honte ! Seulement, Jim avait dit qu’ils n’avaient rien senti et, quelque part, c’était en partie à cause de lui qu’ils étaient aussi doués. Il était sûr qu’ils resteraient – au fond – toujours des Pequeñas Manos alors que Quinn, malgré sa démission, sera à jamais un Los Diablos.

-Tu as raison, dis-je en hochant de la tête mon regard rivé sur ce même Quinn qui était sur scène. Le passé fini toujours par nous rattraper. Je suis marié à Samantha, non ? C’est une preuve de ça.

J’espérais que le passé n’allait pas rattraper Quinn – je ne lui souhaitait pas ça. Mais je savais que tout ça n’allait pas être facile pour lui.

Il était – d’ailleurs – passablement bourré sur scène et massacrait sa propre chanson. Jim avait dit qu’il lui avait fallu tout cet alcool pour l’affronter. Quinn qui avait pris sa décision pour sa famille.

-Je crois qu’on est bien placé pour le comprendre, dis-je en haussant des épaules. La famille, c’est tout ce qui compte, non ? Et pas que pour, nous, les Italiens. C’est valable pour toi, pour Quinn et même pour Fleming… Il ne faut pas demander…

Pour Jim, je ne m’en faisais pas – il trouvera certainement un remplaçant. Seulement, c’était Quinn qui sera chargé de le trouver.

-Tu ne perds jamais le Nord, amico mio, dis-je en ricanant un peu. Je savais que tu ne le laissera pas filer comme ça bien que le deal est logique. Mais n’oublie pas qu’il est en sursis avec son prochain procès et que s’il lui arrive quelque chose, c’est ma femme que tu auras sur le dos et elle est Italienne…

J’avais reporté mon attention sur le concert alors que The Warriors venait de finir sa première chanson pour enchainer avec la suivante où Quinn semblait mieux gérer.

-Il se reprend. Je peux encore espérer une belle nuit de noce, dis-je confiant. Mais dis-moi ? Comment ça se passe ta petite guerre ?

Je parlais de la guerre de gang et on était suffisamment à l’écart du monde que pour en discuter librement surtout avec le bruit que faisait The Warriors.

@ Billy Lighter

Daniele se plaignait de ses poulains qui faisaient des duos sans prévenir. Et que le pire était que c’était toujours des chef-d’œuvre ! Et il se méfiait tout particulièrement de Stone… Un Stone dont il insinuait qu’il pourrait à nouveau, au-delà du duo, profiter de ma fille… Mais je n’en étais pas convaincu… A cause de Peyton…

Mais Daniele, lui, était sûr que Stone pourrait fauter pour se cacher ensuite de sa femme. Je souris.

-Tu oublie une chose, mon ami. Ma fille aussi est mariée et jamais elle n’irait tromper son mari. Si Stone la force, alors nous iront en justice pour viol, c’est aussi simple que ça.

Je soufflai la fumée de ma cigarette.

-Et on gagnera, bien évidemment.

Quand il me demanda comment se passait ma soirée, je ne lui cachai rien. Il était mon ami de toujours et pouvait bien savoir que je m’étais fait avoir par Jesse et Guillermo. Cela le fit rire… Et il dit qu’il ferait attention à ne pas les laisser approcher de lui.

-Tu ne les verras pas venir.

Car ils resteraient toujours des Pequeñas Manos comme Quinn resterait toujours un Los Diablos. Daniele trouvait que j’avais raison, que le passé nous rattrapait toujours et il pris comme exemple l’amour qu’il portait à Samantha.

-Il en a été de même pour moi et Maritza… D’ailleurs, as-tu vu avec quelle classe elle se débrouille aujourd’hui ? Je l’ai bien formée.

Je grimaçai en entendant Quinn chanter… Il était en train de massacrer son tube et c’était bien dommage… C’était à peine s’il tenait debout.

Daniele disait qu’on était bien placés pour le comprendre, pour ce qui était de la famille. Je bus un coup de Whisky.

-Pour toi, moi et Quinn peut-être… Pour Fleming, j’hésite encore. Il suffirait qu’il pète un câble et il serait capable de tuer sa propre femme et son propre enfant.

Quant à Quinn, j’expliquai à Daniele qu’il devait d’abord trouver son remplaçant avant de nous lâcher. Et il me mettait en garde du fait que Quinn était en sursis et qu’il ne devait pas se faire prendre.

-Il ne fera rien d’illégal pendant sa période transitoire. Juste évaluer un éventuel troisième homme ou aider Alonso avec les stratégies. Pas de deal, pas de mission sur le terrain. Ta femme n’a pas à s’en faire.

Quinn continuait de chanter et s’était un peu repris. Daniele fut rassuré pour sa nuit de noce puis me demanda comment allait ma petite guerre.

-Ne dis pas ça d’un air si narquois. C’est en partie pour te protéger toi que j’ai opté pour la guerre plutôt que pour une vandetta sanglante… Du sang est versé, bien sûr, mais pas le nôtre… Et Fleming se diversifie… Il a ramené des putes qui envahissent l’Eastside, moi qui avais réussi à les erradiquer…

Je soupirai.

-Un jour nous avons l’avantage, le lendemain, nous ne l’avons plus… Quant à moi, je mène ma petite enquête pour m’occuper moi-même d’un certain Yang. C’est lui qui a torturé Olivia. Et je l’ai promis à ma fille.

@ Billy Lighter

Si ni Jim, ni moi, le pouvons être sûr des agissements de Stone, Jim était certain que sa fille resterait fidèle au jeune Hughes et que, si Stone obtenait ses faveur de force, Jim n'hésitera pas à l'envoyer en justice ou il gagnera - ça c'était certain - contre le petit merdeux.

-Moui, ça va de soi, dis-je avec un petit sourire. Je ne pleurais pas des malheurs de Stone si ça arrive.

Pour moi, il finirait finir sous un pont de l’Eastside que je n'en aurait que faire.

Jim avait avoué s'être fait volé pas ses ancien Pequeñas Manos et j'avais dit que je resterais vigilant pour ne pas qu'il m'arrive la même chose. Bien que Jim disait que je n'allais pas les voir venir - il était bien sûr d'eux.

-Peut-être, dis-je avec un sourire en coin. Mais aujourd'hui, ils peuvent toujours essayer. Je n'ai pas mon portefeuille sur moi.

Jim était certain que les deux petits resteront à jamais des Pequeñas Manos et Quinn, un Los Diablos. Je ne pouvais - en fait - que confirmer les suppositions de Jim étant donné que le passé finit toujours par se représenter à nous comme ça l'avait été pour moi avec Sammy et pour Jim avec Maritza. Une Maritza dont il était fier.

-C'est vrai qu'elle a une grande classe mais, pour être honnête, Jim, c'était déjà la cas avant, dis-je avec un petit sourire. Mais j’imagine que tu lui as appris tous les codes de la jet-set...
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J'essayais d'oublier le massacre de Quinn sur scène en revenant sur la démission de Quinn. Il l’avait fait pour sa famille ce qui pouvait se comprendre - même par nous. Tout le monde agissait en priorité pour sa famille même Fleming, bien que pour ce dernier Jim était sûr qu'il serait capable de tuer sa famille sur un coup de sang.

-Et bien espérons que ça n'arrive pas parce que c'est notre point de pression sur lui, dis-je en faisant la moue.

J'avais vu Fleming une seule fois et il était intelligent en plus d'être sans pitié- ce qui n'arrange pas nos affaires.

Quinn avait donc démissionné mais pas sans condition - une condition qui ne m’avait pas surpris connaissant Jim. Seulement, il m'avait dit que Quinn ne risquait rien car il ne sera pas sur le terrain.

-A la bonne heure alors !, dis-je en levant brièvement mon verre.

Sur scène, ce même Quinn s'était repris ce qui faisait un grand bien à mes oreilles et j'en avait profité pour parler de la guerre de gang. Jim n'avait que peu apprécié mon ton - mais ça ne m’empêcha pas de garder un petit sourire. C'est vrai qu’il avait fait cette guerre pour nos famille - je devais lui rendre ça.

Il m’avait d'abord parlé du nouveau business de Fleming qui, désormais, faisait de la prostitution en plus de la drogue.

-Tu avais éradiqué les putes de l’Eastside ?, dis-je surpris. C'est toujours utile d'avoir des prostituées, tu sais ? Par pour moi mais pour plein d'autres raisons... Peut-être qu'elles auraient préférée être sous ta coupe que celle de Fleming...

Car j'étais sûr qu'être une des putes de Fleming ne devait pas être un travail très sympathique.

Concernant la guerre, pour l’instant, les avantages changeaient souvent de camp... Jim m’avait appris – aussi – qu’il cherchait Yang qui était responsable, en partie, de l’enlèvement de la petite Cortez...

-Et tu vas le tuer, n'est pas? Comme tu l'a fait avec la Casa Nuova, dis-je sans être surpris.

Ce Yang était un enfoiré, donc, j’approuvais le mouvement de Jim - dans son cas j'aurais certainement fait la même chose.

Sur scène, Quinn chanta à nouveau faux et entraîna ses partenaires à la faute. J'avais même grimacé.

-Putain, en tournée, Sammy devra s'assurer qu'il ne se saoule qu'après les concert, pas avant, dis-je en faisant la moue.

J'avais fixé Jim pour ne revenir à notre conversation.

-Comme cette guerre a été faite dans le but de protéger ma famille, aussi, n'hésite pas à me demander si tu veux un coup de pouce, dis-je sérieusement.

@ Billy Lighter

Je souris.

-Je me doute bien que tu ne pleureras pas les malheurs de Stone. Au contraire, tu suivras ça comme d’autres suivent cette sitcom que Maritza adore…

Je regardais de temps à autre avec elle, mais plus pour me coucher la tête sur ses cuisses et qu’elle joue dans mes cheveux que pour la sitcom qui n’avait pour moi aucun intérêt. Je n’accrochais pas à cette ambiance suave et innocente… Ni à l’humour tout public de cette sitcom.

Je racontai ensuite à Daniele comme j’avais été volé par mes ancien Pequeñas Manos… Je le mis en garde, mais il n’avait pas son portefeuille sur lui.

-Tu es sauf alors.

On parla du passé et comme il revenait comme un boomerang. La preuve en était les femmes que nous avions épousées et qui étaient nos amours d’autrefois. Je mis l’accent sur la classe de Maritza… Daniele affirma qu’elle l’avait déjà depuis longtemps, cette classe.

-C’est ce qui m’a fait tomber amoureux.

Je tirai sur ma cigarette, fronçant les sourcils aux fausses notes de The Warriors.

-Et oui, je lui ai appris tous les codes. Mais elle a beaucoup appris par elle-même… Et à la dure… Notamment qu’on ne peut faire confiance à personne.

On en revint ç Quinn, qui nous mena à Fleming et à sa famille… Une famille que Daniele espérait qu’il n’allait pas massacrer car c’était notre point de pression sur lui.

-Non. Ça ne l’est pas. Le deal est tel : pas de pression sur les familles des uns et des autres, seule la guerre des gangs compte.

Je terminai mon verre d’une traite en même temps que Dany  après lui avoir dit que Quinn devrait rester jusqu’à s’être trouvé un remplaçant… Un Quinn qui chantait bien mieux qu’au début, laissant un bref répit à nos pauvres oreilles.

Et je continuai la conversation en fumant.

-Bien sûr que j’avais éradiqué les putes de l’Eastside… J’avais une femme et une fille qui risquaient de se retrouver dans un trafic d’êtres humains. Je ne voulais pas de ça chez moi et je n’en veux toujours pas. Ceux qui ont besoin de se soulager n’ont qu’à se risquer à aller à South L.A.

Je souris.

-Et tu sais que je hais les femmes qui travaillent. Hormis les secrétaires.

Quant à être mieux sous ma coupe que sous celle de Fleming…

-Je m’en fous. Pas de pute dans l’Eastside.

J’avais d’autres affaires sur le feu d’ailleurs, dont Yang.

Je hochai la tête quand Daniele demanda si j’allais le tuer. Bien sûr que j’allais le tuer.

Et Quinn se remit à chanter faux… Décidément ! Il se croyait au Stryge Bar ou quoi ?

-Oui, tu devrais lui conseiller, en effet.

Puis Daniele proposa son aide, au cas où. J’écrasai le mégot de ma cigarette.

-J’apprécie beaucoup.

Je posai ma main sur mon épaule…

-Si un jour les flics viennent te voir, je n’ai rien à voir avec quoi que ce soit.

Je le poussai un peu vers l’avant alors que The Warriors quittaient la scène.

-C’est au tour de Sniper… Allons voir ce que ta perle nous réserve.

@ Billy Lighter

Moui - si Stone avait le moindre malheur, j'allais suivre ça aussi bien que je suis la sitcom que Maritza semblait aimé et dans laquelle j'avais fait une apparition.

Nous avions parlés des deux gamins qui - autrefois- travaillaient pour Jim et, n'ayant pas mon portefeuille, il était certain qu'ils ne pourraient pas me voler.

C'est ensuite avec tendresse que Jim avait évoqué l'évolution de sa femme. J'avais noté qu'elle déposait déjà de cette classe avant et Jim avait dit que c'était ça qui l'avait fait tomber amoureux d'elle. Moi, c'était le caractère de Sammy qui m'avait fait tomber amoureux d'elle en 62. Une belle époque.

Jim avait - ainsi - appris beaucoup de choses à Maritza et elle en avait appris d’autres à la dure. Je crois qu’il parlait du jour où la pauvre Maritza avait pris une balle de Ward Fleming.

-En effet, dis-je en faisant la moue.

Nous tenions à notre famille et c'était bien pour ça qu'on avait fait ce pacte avec Fleming. Et si j'espérais que Ward garde bien sa famille pour qu'on continue à avoir un point de pression, Jim, lui, n'était pas d'accord sur le fait que la famille de Fleming soit un point de pression.

-Avoue tout de même qu'il a bien voulu ne plus s'attaquer à nos familles uniquement parce qu’il avait peur qu'on s'en prenne à la sienne, dis-je sérieusement. La guerre de gang, c'est ce qu’il a réussir à obtenir en bonus et une assurance, pour nous, pour qu'il tienne sa parole.

C'était comme ça que j'avais vu les choses - si Fleming n'avait plus de famille, il s'en prendra  à la nôtre. J'en étais sûr.

Jim m'avait détaillé ce qu'il se passait dans son business sur le côté et, entre autre, de la nouvelle fonction de Fleming qui, en plus du reste, s'était inventé mac. Jim était contre la prostitution pour des raisons - certes- louables. J'avais cependant rigoler lorsqu'il avait dit être contre le travail des femmes sauf pour le travail de secrétaire.

-Beaucoup diraient que tu vis encore dans le passé, amico mio, dis-je avec un sourire en coin. Et ne me dit pas que tu n'as aucune femme qui deal au sein des Los Diablos... Si tu me dis que c'est le cas, je demanderais à Quinn si tu ne mens. Ah et ne nie pas que tu apprécies aussi les femmes de ménage, les infirmières et les baby-sitter. C'est aussi des travaux de femmes, non?

Donc, Jim ne voulait pas de prostitution dans SON Eastisde - mais il se fichait qu’il y en ait à South L.A.. Jim et moi avions vraiment une vision différente des choses en ce qui concernaient les femmes - c'était bien connu.

Sur scène, Quinn s’était remis à chanter faux et Jim avait confirmé que je devais dire à Sammy de faire en sorte que Quinn ne se saoule pas avant les concerts en tournée...

Du reste, je lui avait dit qu’il pouvait compter sur moi s'il avait besoin d'aide pour sa petite guerre. Il m'avait remercié et m'avait laisser un conseil concernant les flics.

-Je note, amico mio, dis-je avec un petit sourire en coin. Pour moi, tu es blanc comme neige.

Aucun de nous ne l'était- mais qu'importe. C'était notre privilège de privilégié de pouvoir faire certaines choses en toute impunité.

Quinn et sa troupe s'était rattrapé sur la dernière chanson et c'était- désormais- au tour de sniper.

Jim m’avait poussé plus vers la foule.

-Il va gérer. Le meilleur est toujours à la fin, dis-je avec un petit sourire.

Et Sniper était – malgré tous ses défauts – définitivement le meilleur.

@ Billy Lighter