- Keenan ! Oui ! Awww oui !

Ça devait bien être la troisième fois qu’on remettait ça, Keenan et moi, depuis que nous étions rentrés de notre soirée à dealer de la drogue pour les Los Diablos. Carlos nous avait bien invité à aller vider des pintes de bière avec lui mais nous avions décliné l’offre.

La tête de lit frappait contre le mur, malgré que Keenan y avait mis des coussins pour atténuer le vacarme et, même si le voisin tapait contre le mur pour nous avertir de faire moins de tapage, on continuait, encore et encore, et toujours plus fort au point ou, dans une ultime course vers l’orgasme, un grand craquement se fit entendre et la base de lit céda nous faisant tomber avec le matelas au sol. Ce fut de loin l’orgasme le plus puissant et inusité de toute ma vie !

- Putain ! On a cassé le lit !

Je rigolais en me redressant sur mes coudes pour regarder les dégâts puis, l’oreiller coincé derrière la tête de lit tomba sur la table de nuit et fit tomber la lampe qui se fracassa au sol et ça me fit rigoler encore plus fort. C’était clairement un orgasme de compétition ! Puis on frappa contre le mur de la chambre, de gros coups de poings d’un homme qui en avait plus que marre de se faire réveiller par nos cris et notre vacarme.

- C’EST PAS BIENTÔT FINI LE BOUCAN ! IL Y A DES GENS QUI TRAVAIL DEMAIN MATIN BORDEL!

- Ooops !

J’embrassais Keenan puis je m’extirpais de sous son corps en sueur pour me lever de ce qui restait de notre lit et je fouillais dans ses poches pour trouver un joint à fumer. Il en gardait toujours quelques-uns. Je ne me risquerais pas à garder de la came non vendue même si ce n’était que quelques joints parce que je ne devais pas perdre la confiance de Finan et Carlos sous aucun prétexte. Et comme je n’arrivait jamais à approcher Josh pour obtenir une rencontre avec Ward Fleming, je devais suivre le plan sans en déroger d’une toute petite virgule.

- J’ai tout vendu moi, j’ai même dû me réapprovisionner 2 fois. Il ne s’en rend jamais compte Carlos que tu en garde un peu ?

Je trouvais son briquet dans la même poche que le joint et après l’avoir légèrement humidifié, je l’allumais, en tirais quelques bouffées puis le lui tendit en même temps que je retournais sur l’amas de couvertures qui nous tenait lieu de lit. Il faudrait dégager tout ça pour ce soir car à l’heure qu’il était et vu les courbatures suites à toute une soirée à dealer puis à trois baises de compétitions, je n’avais pas l’âme d’une bricoleuse.

- En tous les cas, moi je surveille mon cul parce que je sens que Carlos m’en veux un peu de toujours refuser ses avances et qu’il sait trop bien qu’on baise ensemble.

Il était sympa avec moi, il ne me cherchait pas de failles mais je sentais qu’il ne me fallait pas pousser trop loin pour qu’il décide de me mettre à ma place. C’était peut-être qu’une impression mais quand il avait vu Keenan m’empoigner le cul au QG ce soir avant que l’on parte tous pour vendre, j’eu comme l’impression qu’il aurait pu nous dégommer des flèches que du regard.

- Je commence à stresser. Je n’ai pas vu Briana depuis quelques jours. Elle n’est jamais dans les coins où elle a l’habitude de racoler alors… Sois les New Soldados l’ont fait changer de secteur soit ils l’ont buté.

Et s’ils l’ont tué, c’est que Ward n’aurait pas tenu sa promesse et ça, je ne pouvais pas le concevoir.

@ Billy Lighter

Ça faisait trois fois qu’on remettait ça. Trois fois depuis qu’on était rentré des rues puantes de l’Eastside. C’était devenu presque une routine depuis qu’on était tous les deux membres à part entière des Los Diablos.

Et je ne m’en lassais pas… C’était bien ça le pire. Si Riley était clairement accro à la coke et tout autre sorte de drogue, moi, je devenais doucement accro à elle. Je savais quelles étaient les limites à ne pas dépasser… J’avais eu tout un speech sur l’attachement avant ma mission d’infiltration. J’étais préparé à ça. Mais je me mettais en tête que tout ça, ce n’était que pour le sexe.

Et ça l’était.

La preuve, ce soir, alors que j’étais, à nouveau, proche de l’orgasme et que les cris de Riley n’y poussait de plus en plus. Le lit, lui, n’en pouvait plus de nos ébats si bien que, alors qu’on arrivait tous les deux au septième ciel, le lit cassa sous notre poids. Riley s’exclama mais, moi, tout ça me fit simplement rire. Un rire à la fois nerveux et hilare. C’était ma réponse à son exclamation alors que je me redressai légèrement en même temps que Riley. Je ne savais pas si c’était ce mouvement ou autre chose mais la lampe finit par tombée elle aussi ce qui nous fit rire encore plus.

Contrairement aux voisins qui, eux, nous firent encore entendre leur mécontentement. Ils allaient pas tarder à appeler les flics si ça continuait. Tant mieux… Qu’ils le fassent. Ça ne fera que renforcer ma couverture.

-Ils n’ont pas l’air content.

Je dis ça en affichant un sourire en coin avant de fermer les yeux quand elle m’embrassa avant de s’extirper hors de ce qui restait du lit. Je me laissai tomber sur le dos me redressant légèrement sur les coudes alors que Riley, elle, me vola un joint que j’avais, moi-même et en quelque sorte, volé aux Los Diablos. Je les volais pour ne pas m’offrir une image trop lisse et, aussi, pour jauger au mieux l’organisation que j’infiltrais.

Ce qui amena Riley à me questionné sur comment je faisais. J’haussai des épaules.

-Non, il ne s’en est pas encore rendu compte. Cela dit, je le soupçonne de faire exactement la même chose… Je crois que je ne suis pas le seul Los Diablos qui garde un peu de drogue pour soi.

Et ni le dénommé Alonso, que je n’avais encore jamais vu, ni Quinn n’était à notre cul pour vérifier. Carlos était le plus haut gradé qui nous surveillait et il n’était ni malin, ni réglo lui-même.

Riley alluma le joint avec mon second briquet, celui qu’elle trouva dans ma poche et elle tira dessus avant de me rejoindre et de me passer le joint. Je tirai dessus. Les joints était la seule drogue, actuellement, que je prenais… Il ne fallait pas que je prenne autre chose de peur de perdre pied dans ma mission.

Riley expliqua que, elle, elle faisait attention parce que Carlos semblait lui en vouloir depuis qu’elle avait refusé ses avances. Ouais, il était frustré. Et il ne manquait pas de me le dire souvent. Il était jaloux, en quelque sorte.

-Il est clairement frustré… Mais tu ne risques rien. Tu fais partie du gang et il parait que tu es précieuse. C’est Quinn qui aurait dit ça à Carlos. Donc, je crois que tu peux te relaxer.

En plus, Carlos avait une grande gueule mais ça s’arrêtait là… Pour les couilles, on repassera.

Mais ce n’était pas la seule inquiétude de Riley… Elle avait aussi peur pour Briana, son ancienne collègue. Car oui, si Riley était aussi précieuse, c’est parce qu’elle avait fait partie des New Soldados en tant que prostituée… Et que, donc, elle pouvait être utile pour plein de raisons… C’était pour ça que Quinn voulait absolument qu’on fasse attention à elle.

Je caressai le bras de Riley pour essayer de la rassurer.

-Tu crois que les New Soldados seraient capable de la buter ? Pourquoi ? Elle leur sert, non ? Tuer ses employer, c’est pas très intelligent… Peut-être qu’elle a fui… Tu as pas son numéro ?

Mes lèvres se pincèrent.

-Tu crois que les New Soldados essayeraient de te faire sortir de ton trou en cachant Briana ?

J’enquêtais sur les Los Diablos… Mais si je pouvais aussi en apprendre un maximum sur les New Soldados, ce n’était que du bénéfices. Or, comprendre leur mode de fonctionnement était vitale pour démanteler une organisation.

@ Billy Lighter

Vu l’intensité de nos ébats, il était à prévoir que le lit allait se fracasser et même, j’étais surprise que ça ne se soit pas produit avant. Cependant j’étais tellement investi dans l’action que quand on se retrouva avec le matelas au sol alors même que nous touchions à l’orgasme, je ne pus dissimuler ma surprise et m’exclamai à bout de souffle que nous venions de le casser, le putain de lit !

Keenan, lui, ça le fit rire, il était tellement beau quand il riait, une mèche de cheveux collée sur son front en sueur. Et comme si ce n’était pas assez du boucan de nos ébats, du lit qui se fracassa, la lampe sur la table de nuit tomba elle aussi au sol et se brisa. Le voisin signa alors la déclaration de guerre en tapant encore plus fort contre le mur pour se plaindre qu’il bossait lui, demain matin, soit, dans quelques heures à peine.

- Tu parles ! Il veut être le premier à aller encaisser son chèque de chômage pour aller s’acheter sa caisse de bière !

Y’avait pas de business man qui vivait dans ce building ! C’était plutôt un ramassis de paumés de la vie avec pas beaucoup d’ambition. J’embrassais Keenan avant de sortir du lit à la recherche d’un joint dans ses poches de jeans. Il en gardait toujours quelques-uns et franchement, ça me faisait un peu chier parce que moi, Carlos me surveillait tellement de près que s’il continuait, c’est dans mon jeans qu’il allait entrer !

- Ouais tu m’étonne qu’il fait pareil ! Avec la coke aussi mais Carlos il est bien au-dessus de nous alors il a peut-être des passe-droits qu’on aura jamais nous.

Et comme il y en avait un paquet au-dessus de nous, il y en avait donc pas mal qui se gardait de la came comme petit bonus de fin de soirée. Moi, je faisais tout pour être le plus clean possible dans mon nouveau rôle de dealeuse pour les Los Diablos. Je me devais d’être irréprochable surtout que Carlos avait pas digéré que je refuse ses avances pour tomber dans les bras de Keenan, plutôt.

Je fis une moue de petit ange sage quand Keenan répliqua que je ne risquais rien parce qu’apparemment j’étais trop précieuse, les paroles mêmes de Quinn rapporté par Carlos et ça me faisait bien rire, en dedans ! S’ils savaient tous combien j’étais précieuse, en réalité ! Pas pour eux mais pour Ward !

J’allumais le joint et tirais dessus deux ou trois fois avant de retourner sur le matelas près de Keenan et de le lui tendre et je lui confiais que je stressais pour Briana parce que ça faisait un moment que je ne l’avais pas vu trainer dans la rue.  Ward m’avait promis qu’il ne lui ferait rien mais ça ne voulait pas dire qu’un autre de ses tarés ne l’aurait pas passé à tabac pour une raison ou une autre. J’en savais rien et ne pas savoir me rendais folle.

- Ils en seraient capable parce qu’ils sont comme ça, ils sont… fous.

Ouais c’était quand même vrai que les hommes de Ward étaient comme de vrais chien fous lâchés en liberté. On ne savait jamais comment ils pouvaient réagir et ce qu’ils pouvaient nous faire. Quand on leur refusait une baise, ça ne se passait généralement jamais très bien.

- Tu sais, pour eux, nous ne sommes qu’une marchandise dont ils peuvent disposés à leur guise. Ils en ont rien à foutre qu’on puisse rapporter, il y a assez de filles qui vendent leur cul pour eux qu’une de plus ou de moins…

Je repris le joint, tirais dessus et le lui redonnais avant de m’installer sur ses cuisses.

- Son numéro ? Elle n’a pas de téléphone. Les putes des New Soldados sont entassées dans un appart a peu près grand comme ici, pas de lit, pas de verrous sur la porte et avec des fenêtres tellement crades que tu sais pas quand il fait jour dehors.

Je l’embrassais sur sa joue gauche, sur sa joue droite puis sur ses lèvres.

- Soit elle a fui, comme moi, mais folle de Josh comme elle était, j’en serais surprise. Soit ouais, ils la cachent pour me faire réapparaitre. C’est le piège que je dois éviter, mais je me connais, je vais finir par craquer et je vais me pointer direct pour savoir ce qui lui est arrivé. C’est la seule amie que j’ai jamais eue, tu comprends ? J’ai qu’elle et je l’ai laissé là… Je me sens comme une merde d’avoir fait ça.

@ Billy Lighter

Alors que les voisins se plaignaient vivement du bruit, Riley fit un commentaire qui me fit rire d’autant plus. C’était clair qu’à part des chômeur et de dealers, il n’y avait pas grand-chose d’autre dans ce trou à rats.

Riley finit par se lever me laissant seul sur le lit défoncé. Il n’y avait pas que les gens qui étaient bon pour la décharge, ici, le mobilier aussi. J’étais vraiment au fin fond de l’Eastside… Là où la pauvreté était reine de toute chose et où les gens étaient tellement prise avec elle qu’ils ne faisaient rien pour s’en sortir.

Riley se fit un joint que j’avais, en quelque sorte, volé même si je mettais en avant que Carlos le faisait aussi. C’était certain. Mais à Riley de dire que, Carlos, lui, en avait certainement des passe-droit étant donné qu’il était bien haut dans la hiérarchie. Je crois qu’il était troisième homme. C’était de ça qu’il se vantait souvent, en tout cas. J’haussai des épaules.

-Ouais, peut-être… J’en sais rien…

Quoi qu’il en soit, jusqu’ici, Carlos n’avait vu que du feu. Mais je crois qu’en temps de guerre de gang, ils n’allaient pas me faire chier pour quelques joints volés. C’était, aussi, une façon de tester les limites.

En tout cas, c’était un petit jeu auquel ne se risquait pas Riley qui cherchait à être particulièrement bien vue aux yeux des Los Diablos. Il faut dire qu’elle n’avait aucune envie de se faire mettre à la porte de peur d’être à la merci de son ancien gang qu’elle avait quitté. Donc, c’était compréhensible.

-Peut-être qu’on aura des passe-droit un jour, tu sais… On peut monter les échelons. C’est pas impossible. Carlos y est arriver, lui, donc, c’est à la portée de tout le monde.

Je rigolai en disant ça. Monter les échelons… C’était ce que je devais essayer de faire pour être au plus prêt du sommet et récolter un maximum d’informations. C’était ce que je visais. Pour ça, je savais que je devais me faire bien voir de Quinn… Il semblait avoir bien plus de pouvoir que je ne l’aurais imaginé au sein du gang.

Je répliquai, ensuite, à Riley qu’elle risquait rien si elle volait un peu de came parce que j’avais entendu qu’elle était précieuse à causes des informations qu’elle avait sur le gang adverse. Elle me servit alors sa moue de petite fille sage ce qui m’arracha un sourire en coin.

Elle revint alors dans le lit alors qu’elle me fit part de ses inquiétudes concernant son amie, Briana. J’essayais de la rassurer en disant que c’était stupide que de faire du mal à quelqu’un qui permettait au leader des New Soldados de gagner de l’argent mais Riley disaient qu’ils étaient fous… Je fis la moue…

-Ouais… Je vois…

Elle m’expliqua quel était le traitement des putes des New Soldados. Une vie horrible où elles n’étaient, pour eux, que des objets. Elle était persuadée qu’ils ne s’en rendraient même pas compte si l’un d’entre elle mourrait. Je soupirai.

-Tu as bien fait de quitter ce gang de cinglés.

C’était un fait. Si les filles étaient traitée comme ça, Riley avait pris la bonne décision.

Ça n’empêche qu’elle n’avait aucun moyen de téléphoner à Briana parce que les filles vivaient toutes dans un logement insalubre. Je fis la moue à nouveau avant de tirer sur le joint qu’elle me tendit avant de lui rendre et de l’enlacer alors qu’elle s’était installé sur mes cuisses. Je caressai les siennes avant qu’elle ne m’embrassa.

L’hypothèse que Briana ait fuit n’était pas à exclure même si Riley en doutait mais il était possible qu’ils l’utilisent pour faire sortir Riley de sa cachette. Elle savait que c’était possiblement un piège mais elle sait aussi qu’elle aura du mal à y résister.

Et elle se dévalorisa en plus de culpabilisé.

Je passai ma main sur sa joue.

-Hey… C’est pas ta faute, ok ? Tu as bien fait de partir… Pourquoi tu n’en parle pas à Quinn ? Il peut peut-être envoyer des gens vérifier pour Briana. Et peut-être la ramener chez les Los Diablos ? Ça te coute rien de lui demander. Mais, toi, tu ne dois pas chercher seule. Ok ? Ils vont t’avoir, sinon. Et s’ils sont si cinglés que tu le dis, ils hésiteront pas à te tuer et…

Je passai un main sur sa joue.

-J’ai pas envie que tu te fasses tuer.

Je n’avais envie de la mort de personne. Mais encore moins d’une fille qui avait pris un mauvais chemin de vie. Les Finan, Alonso et Carlos, eux, n’étaient pas des paumés alors j’avais moins de remords pour eux. Tout comme je n’en avais aucun pour les New Soldados qui me paraissaient être encore pire que les Los Diablos.

Mais Riley, elle, elle était juste paumée. Et je l’aimais bien.

-On la retrouvera, ok ? J’irais faire un tour en bagnole à South L.A. demain, dans la journée. Les New Soldados me connaissent pas encore bien… Alors, ça coute rien d’essayer, tu ne crois pas ?

@ Billy Lighter

Les voisins pouvaient de plaindre du vacarme autant qu’ils le voulaient, ça ne nous empêcherait jamais, Keenan et moi, de remettre ça encore et aussi souvent que nous en avions envie. Ça me fit rire, d’entendre le voisin frapper dans le mur alors qu’il n’avait strictement aucune raison de le faire. Lui-même était un pro de la pollution sonore quand il grimpait l’escalier ou quand il décidait qu’il chantait mieux que Billy Lighter lui-même !

Après autant d’efforts physique, j’avais besoin de me détendre et c’est en allumant un joint trouvé dans la poche de Keenan que je décidais de le faire. Un joint qu’il avait subtilisé de ce qu’il devait vendre. Peut-être qu’un jour nous aurions nous aussi des avantage mais j’en doutais, en tous les cas, pas avant longtemps ! Carlos lui, était troisième homme, juste en dessous de Finan Quinn et Alonso. C’était quand même plus safe pour lui que pour nous.

- Tu as l’intention de gravir les échelons ? Tu veux prendre la tête ?

Je le regardais avec une moue amusée alors que je me réinstallais dans ce qui nous restait de lit, à califourchon sur les cuisses de Keenan.

- Carlos suce des culs ! Sérieux ! Il est pas arrivé là parce qu’il a eu le prix Nobel du crime organisé !

C’était même pas surprenant que les Los Diablos soient si mal dans la guerre des gangs, avec une hiérarchie qui boitte autant ! Ward lui, il gère et il ne laisse rien au hasard ! Tellement que je me demandais s’il avait tenu sa promesse concernant Briana car il y avait un bon moment que je ne l’avais plus vu nulle part. Mon questionnement en suscita autant chez Keenan qui disait que les New Soldados ne feraient pas disparaitre une source de revenu mais il se trompait et royalement. J’avais moi-même tué une prostituée parce que ça amusait Ward, alors d’éliminer Briana parce qu’elle aurait refusé de travailler ou peut importait la raison, ne les aurait pas dérangés plus que ça. À la limite, ils pensaient qu’une de perdu c’était dix de retrouvées !

J’expliquais comment c’était de se prostituée pour le compte des New Soldados et je n’avais même pas besoin de mentir pour une fois ! C’était la plus stricte vérité, nous étions traités pire que des chiennes galleuses.  Je haussais des épaules quand Keenan me dit, doucement, que j’avais bien fait de fuir le gang. Mais en laissant Briana derrière moi, je n’étais pas plus heureuse. Je passais mon temps à la chercher quand je dealais la drogue, elle avait été ma seule véritable amie.

- Si, c’est ma faute, je l’ai laissé là…

Keenan pensait que le mieux pour moi serait d’en parler à Finan, qu’il pourrait certainement faire quelque chose pour Briana mais j’en doutais. Les Los Diablos avaient rescapés une pute, ils n’allaient pas commencer à toutes les recruter une par une ! En tous les cas, Keenan ne voulait plus que je prenne le risque de la chercher toute seule, pour lui, le risque était trop grand.

- Tu serais triste ?

Je me pressais à lui sans vraiment attendre de réponse, juste parce que j’avais envie de l’embrasser et que j’adorais quand nos corps se touchaient comme ça. Je me sentais vivante au travers des battements de cœur de Keenan. Un truc que je ne comprenais pas bien et que je ne cherchais pas non plus à comprendre.

- J’irai avec toi. En voiture avec toi je ne risque rien. Je porterai ton affreuse casquette et tes lunettes de soleil.

Je portais déjà la majorité de ses t-shirt alors un peu plus ou un peu moins !

- Parce que si tu me laisse toute seule ici, je vais partir de mon côté, tu le sais ! Je tiens pas en place, j’ai trop d’énergie !

Je m’étais redresser sur mes genoux en disant ça et je le poussais pour qu’il tombe sur le matelas, moi au-dessus de lui.

- T’as les moyens d’acheté un nouveau lit, au fait ?

@ Billy Lighter

Carlos se prenait des extras mais, à notre différence, Carlos était troisième homme ce qui faisait qu’il était en haut de la hiérarchie. Je déclarai qu’on pourrait, peut-être, nous aussi avoir ce genre de passe-droit en grimpant les échelons. C’est là que Riley me demanda si c’était mon intention de les grimper et, même, de devenir la tête un jour. Je savais que je devais grimper les échelons pour y voir plus clair dans la hérarchie et, surtout, peut-être découvrir des choses intéressantes. Mais je rigolai tout de même.

-La tête ? Un Irlandais à la tête des Los Diablos ?

Je rigolai à nouveau. Ce n’était pas impossible étant donné que Quinn était second mais ça ferait très bizarre d’avoir un gang latino dirigé par autre chose qu’un latino. C’était le cas des New Soldados mais, de ce que j’avais vu, il n’y avait pas que des latinos dedans, loin de là. Même El Lider n’était pas latino. C’est, en tout cas, ce que clamait Riley.

-Qui sait ? Mais j’en doute… Mais si je pouvais être assez apprécier que pour avoir quelque passe-droit, moi, je dis pas « non ».

Je caressai les cuisses de Riley alors qu’elle déclara que Carlos, pour les grimper, les échelons, avait dû sucer parce qu’il n’était pas le plus dégourdi des Los Diablos. Je rigolai.

-C’est clair… Je ne sais pas comment il a fait pour être aussi haut dans la hiérarchie.

Tout le monde savait que c’était pas une foudre de guerre… Sa position chez les Los Diablos était un mystère total pour moi.

Après ça, Riley ne manqua pas de me faire part de ses inquiétudes pour Briana, son amie. Je pouvais comprendre même si je ne pensais pas que les New Soldados éliminerait une fille qui leur rapportait de l’argent. Ça n’avait pas vraiment de sens… Mais pour Riley, tout était possible tant le gang adverse à celui des Los Diablos était violent.

Sans compter qu’ils traitaient mal leurs employées… Les prostituées étaient parquées comme du bétail dans un appartement pourri ce qui devait rendre leur vie particulièrement précaire. Avant de faire cette mission, je mettais tous les gangs sur un pieds d’égalité. Pour moi, ils étaient tous mauvais. Mais, aujourd’hui, je voyais bien qu’il y avait des différences. Et la différence entre les New Soldados et les Los Diablos était énorme. J’arrivais à avoir de la sympathie pour des gens comme Quinn ou même Carlos… Par contre, j’avais du mal d’en avoir pour des gens qui prenaient des jeunes femmes pour de la marchandise.

Riley culpabilisait… Elle disait que c’était sa faute. Qu’elle avait laissé Briana là. Je soupirai caressant toujours délicatement ses cuisses.

-Elle aussi a un libre-arbitre, Riley. Elle aurait pu s’enfuir avec toi.

Mais, apparemment, elle avait un faible pour Josh… Je connaissais Josh. Quinn m’en avait parlé. C’était Josh qu’il avait rendu borgne.

Je conseillais, d’ailleurs, à Riley de parler de Briana à Finan Quinn mais d’éviter de la chercher seule. Elle risquait de tomber sur un membre de son ancien gang et de ses faire tuer. Et je n’en avais aucune envie. Du coup, quand elle demanda si je serais triste, je pris un air étonné. Etonné par la question.

-Bien sûr que je serais triste.

J’aimais bien Riley. Je ne pouvais pas le nier même si je me refusais à tomber amoureux, mission oblige. Ça ne m’empêchait pas de pouvoir l’apprécier suffisamment que pour ne pas avoir envie de la voir crever dans une ruelle.

Personne ne méritait ça.

Elle se serra plus fort contre moi, m’embrassa alors que je continuai mes caresses. Et quand je proposai d’aller voir, en voiture, à South L.A. voir si je ne trouvais pas Briana, Riley déclara qu’elle voulait venir avec moi. Je fis la moue avant de soupirer quand elle ajouta qu’elle pourrait se cacher sous une de mes casquettes…

J’allais refusé… Mais elle me sortit un argument de taille. Si j’y allais seule, elle allait chercher de son côté.

-D’accord… Je te prendrais avec moi. Mais on en parlera à Quinn avant.

Demain… On pourra lui parler demain. Il nous avait donné un moyen de le contacter facilement.

Je m’étais redressé un peu mais Riley me fit retomber avant de se mettre au-dessus de moi. Elle me prouva, comme ça, qu’elle avait, en effet, trop d’énergie. Je rigolai un peu avant de faire une moue de réflexion quand elle parla du lit.

-Non. Enfin, pas tout de suite. Je mettrais de côté mais, en attendant, on devra se contenter du matelas au sol.

Et, après avoir dit ça, je la fis se retourner sur le lit pour la surplomber. Je vins l’embrasser langoureusement en frottant, à nouveau, mon corps contre le sien. Il n’en fallu pas beaucoup avant que je ne sentes, à nouveau, l’envie grimper en moi.

Nos baisers et nos caresses enflammèrent notre corps et je vins lui susurrer à l’oreille.

-Enfin, si on est encore en forme demain pour lui par, à Finan… Parce qu’à se rythme-là, on aura plus d’énergie.

Je dis ça en souriant contre son oreilles avant de l’embrasser encore tout en caresser sa poitrine d’une main.

@ Billy Lighter

En grimpant les échelons, nous pourrions acquérir des privilèges, enfin, Keenan plus que moi car je me doutais qu’une femme ne grimperait pas très haut dans la hiérarchie des Los Diablos, il n’y avait pas de place pour les femmes au sommets de n’importe laquelle business de ce monde. Mais Keenan doutait qu’un jour il accède à la tête pas parce qu’il en aurait pas l’étoffe mais parce qu’il était irlandais.

- Pourquoi pas ?

C’était important, sa nationalité ? En tous les cas, ça semblait être un facteur décisif alors que je me disais que le plus important devait être ce qu’il y avait entre les deux oreilles.

- Tu les auras tes passe-droits et avec la bénédiction de tout le monde, tu verras !

Je voyais bien Keenan tenir tête à Ward, même que l’idée me faisait fantasmer ! Mes deux amants en opposition, ça avait quelque chose d’excitant. Je baissais les yeux sur les mains de Keenan qui caressait mes cuisses. Il était sensuel et doux dans ses gestes. Nous étions d’accord sur le fait que Carlos avait eu de la chance pour se rendre là où il était, parce que franchement, il n’était pas le pingouin qui glissait le plus loin de la banquise !

Mais le statut de Carlos m’importait peu quand je pensais à Briana que j’avais laissé derrière moi et de qui je n’avais plus de nouvelles. Chaque soir que je dealais, je tentais de la retracer, parce que l’entente avec Ward était que pour le revoir, pour lui faire par de mes progrès, je devais régler ça avec Josh mais maintenant que j’étais une Los Diablos, je ne pouvais pas approcher Josh sans risquer de foutre en l’air mon statut. Alors logiquement, de passer par Briana me faisait bien du sens.

Je devais la retrouver c’est ce que j’expliquais à Keenan en lui parlant de comment les choses étaient horribles pour les putes des New Soldados ce qui légitimais sur mes craintes pour elle. La solution de Keenan était que je devais en parler à Finan et je comptais bien le faire. Je devais me rapprocher de lui autant que possible pour me permettre d’atteindre mon objectif.

Keenan m’écoutait tout en continuant de me caresser les cuisses en signe de support alors que je jouais la corde de la culpabilité ce qui n’était pas tant de la comédie. Je m’en faisais réellement pour elle et je m’en voulais pour de vrai de l’avoir laissé derrière sans au moins la prévenir.

Briana avait été ma seule amie, de toute ma vie.

- Elle est aveuglé par Josh, son libre-arbitre n’était pas si libre que ça, tu comprends ?

Je le regardais, semi amusée et surprise quand il me demanda d’être prudente car il serait triste s’il m’arrivait un truc. C’est nouveau, le sentimentalisme entre nous ? En fait non, il s’installait graduellement et insidieusement, sans qu’on le voit venir, sans qu’on le veuille vraiment.

- Tu serais triste une heure et ça passerait. Parce si tu dois être triste pour tous les Los Diablos qui meurent, t’as pas fini d’être triste.

J’aimais bien me coller à Keenan, sentir son corps vibrer contre le mien et nos cœurs se mettre à battre de plus ne plus vite. Il voulait aller à la recherche de Briana et j’acceptais et même, je voulais l’accompagner. Avec des lunettes de soleil et une casquette, ça le ferait. Sinon, j’irais seule de mon côté et ça, je savais maintenant que Keenan ne le souhaitait pas.

- On lui en parlera !

C’est ce que je lui dis avant de presser davantage mon corps contre le sien jusqu’à le faire tomber sur le matelas maintenant au sol le temps qu’il ait de quoi acheter un nouveau lit, et je m’allongeais sur lui en me frottant de plus en plus. Mais Keenan, plus fort, joueur et affamé que moi, nous renversa pour me surplomber. Je l’enlaçais de mes bras et de mes jambes et je m’esclaffais quand il ajouta que peut-être, nous n’aurions pas l’énergie d’aller parler à Finan vu comment nous dépensions les moindres petites réserves que nous avions.

- Si nous prenions un soir de repos ? Ça en fait cinq ou six en lignes que nous sortons. J’ai envie de faire l’amour toute la journée… toute la nuit !

@ Billy Lighter