Nous y étions… La Norvège. Et je peux vous dire une chose sur ce pays : il y fait super froid !! C’est la première chose qui m’a frappé alors qu’on était descendu de l’avion à Oslo. Je savais que le climat était drastiquement différent de celui de Los Angeles mais je ne pensais pas que le froid me glacerait à ce point-là malgré la tenue que j’avais acheté rien que pour l’occasion. Des gants, un bonnets, un manteau chaud… Ce n’était visiblement pas suffisant pour le Californien que j’étais.

Si on était ici, c’était pour rencontrer un médecin même si on en profitera un peu pour faire du tourisme. Car si Sloan ne voyait pas grand-chose ça ne l’empêchait pas de pouvoir visiter à sa manière chaque endroit dans lequel elle met les pieds. Je n’avais pas envie que ce voyage soit uniquement source de stress alors qu’on était venu ici pour avoir un second diagnostique et des informations sur la possible opération que devra subir Sloan. Je voulais aussi que ça soit un moment amusant en amoureux loin du stress du tournage. Car si nous aimions beaucoup notre sitcom, travailler dans le milieu du cinéma pouvait parfois être source de stress surtout en temps de réalisateurs.

En ce qui concernait, justement, le tournage. On avait réussi à obtenir quelques dates afin de tourner avec des guests avant la possible opération. C’était encore à confirmer en fonction de l’avis qu’on aura ici mais j’avais bon espoir qu’on puisse tourner quelque chose surtout que Sloan semblait prêt à faire les choses ainsi. Ensuite, on mettra les choses en standby le temps qu’elle puisse se soigner et récupérer. Car, avant toute chose, ce qui était important, était sa santé et son bien-être. Le tournage, à ce moment-là, deviendra secondaire.

C’est du froid du tarmac de l’aéroport à la chaleur de notre hôtel que nous sommes passé en prenant, au passage, un taxi. Tout au long de notre périple, j’avais soutenu Sloan et lui avais décrit tout ce que je voyais notamment les bâtiments qui étaient différents de ceux qu’on pouvait trouver à L.A.. On se croirait dans un film de Noël sans toutes les lumières étant donné que les fêtes sont derrières nous. Seul demeurait les éclairages publics et ceux des vitrines illuminées car il faisait nuit à notre arrivée.

Une fois à l’hôtel cinq étoiles que je nous avais réservés, on fut conduit à notre chambre. C’était plus un suite, en réalité. Tout pour pouvoir se détendre et, pour ce soir, se réchauffer.

Nos bagages avaient été monté et, une fois à l’intérieur, j’avais dirigé Sloan vers le lit où je m’étais assis. Le matelas était juste parfait !

-Cet hôtel est parfait ! Ce lit est comme je l’aime !

J’avais fait s’asseoir Sloan sur mes genoux caressant son dos.

-Alors ? Pour l’instant, tu aimes ce pays ? Je n’y étais jamais venu, personnellement. Avec mes parents, on partait souvent en vacances dans les Caraïbes, au Canada ou en Angleterre. Je n’ai jamais été jusqu’en Norvège. C’est une première. Ça doit être super l’ambiance, à Noël.

J’avais brièvement embrassé Sloan en souriant contre ses lèvres. Le rendez-vous était demain matin. Après on aura le temps de décompresser en se faisant plaisir à coup de chocolat chaud et autres gourmandises.

-Pas trop stressé pour demain ? Il parait que c’est le meilleur…. J’imagine que a pas de raison de douter de lui.

Je tentais de rester positif.

@ Billy Lighter

Avec Robin, nous avions organisés très rapidement notre voyage en Norvège pour rencontrer le spécialiste qui m’avait chaudement recommandé à l’époque. Je regrettais presque de ne pas avoir fait le grand saut à ce moment là mais les nombreuses opérations avaient joué sur mon moral et orienté ma décision. C’était donc comme un grand pas vers l’arrière que j’effectuais mais Robin me faisait voir ça comme un pas de recul pour mieux revenir en force vers l’avant.

J’avais beaucoup de chance malgré tout, puisque je vivais cette terrifiante nouvelle épreuve avec Robin pour me soutenir et m’encourager. Sa présence changeait la donne et me donnait la force d’amorcer ce nouveau combat.

Nous avions donc quitté le chaud soleil de Los Angeles pour les températures plus glaciales de la Norvège et, à peine avions nous mis le pied sur le tarmac de l’aéroport que j’en eu les orteils toutes recroquevillées dans mes bottes. Heureusement que, bras dessus bras dessous, j’arrivais à me réchauffer en étant blottie contre Robin qui, tout en nous dirigeant vers la voiture qui allait nous conduire à l’hôtel, me décrivait ce qu’il voyait.

- Oh ! Ai-je un flocon sur le nez ?

J’avais senti quelque chose de froid s’y poser et la sensation s’était immédiatement dissipée. Ça en avait été drôle et intriguant, tout à la fois.

Et Robin avait continué de me décrire ce qu’il voyait pendant notre trajet en voiture. Ça faisait comme un film, dans ma tête. Une toute petite partie de moi espérait qu’une fois l’opération, la magie allait se faire et que je pourrais revoir à nouveau mais les nombreuses déceptions passées me coulaient les deux pieds bien au sol.

Le taxi nous laissa à l’hôtel et, toujours accrochée au bras de Robin, je le suivis jusqu’à notre chambre et je pris le temps d’explorer pour créer mes nouveau repère. Cet exercice avait été bien épuisant, trop peut-être compte tenue des heures en avions et du décalage qui se faisait ressentir.

J’étais assise sur les genoux de Robin qui me caressait le dos et pendant quelques secondes, je me concentrais sur les battements de mon cœur pour me reposer.

- Pour l’instant, j’aime bien. Et je n’y étais jamais venue moi non plus. Je dois dire que j’ai adoré entendre la neige craquer sous nos pas. Même si nous ne sommes pas ici réellement en vacances, c’est bien d’y être ensemble.

Je posais mon front contre le sien et j’inspirais doucement avant de l’embrasser. Je me sentais lourde et la tête me bourdonnait.

- Pour être tout à fait honnête, oui, je suis morte de trouille mais je suis confiante. Mais comme tu le dis, sa réputation est à la hauteur de la situation, donc s’il dit que l’opération est la seule option, c’est que ce sera ma seule option.

Je continuais d’espérer d’éviter de passer sur la table de boucherie, comme je la surnommais affectueusement.

- J’ai hâte que demain soit passé, qu’on sache à quoi s’en tenir et qu’on puisse envisager le après. Je crois que je ne me sentirai mieux qu’à partir de ce moment-là

@ Billy Lighter

Si Sloan ne voyait pas, ses autres sens lui permettait de découvrir la Norvège d’une façon différente de la mienne. Par exemple, elle avait senti un flocon sur son nez chose qu’elle m’avait fait remarqué en entrant dans la voiture. J’avais mis mon doigt sur son nez en confirmant qu’il s’agissait bien de ça.

Sur le trajet, j’avais décrit ce que je voyais à Sloan. J’avais souvent pris l’habitude de faire ça quand on allait dans des endroits où Sloan n’était encore jamais allée. J’avais parlé du style des maisons, de la neige qui recouvrait le sol et les toits, des différentes choses qui me tapait dans l’œil jusqu’à ce qu’on arrive devant l’hôtel où je pus diriger Sloan jusqu’à notre chambre pendant que les employés de l’hôtel s’occupait de nos bagages. Ils seront en haut avant nous le temps qu’on prenne la clé et les divers renseignements concernant le séjour.

Une fois dans la chambre, on pouvait, désormais, se détendre et c’est assis sur le lit que je commençai ce moment rien qu’à nous deux à l’abri du froid et après avoir affronté autant d’heures d’avion. Je savais que tout ce qui était fatiguant pour moi l’était encore plus pour Sloan qui devait faire bien plus d’effort pour chaque déplacement étant donner qu’elle n’y voyait rien. Elle était courageuse car je ne l’entendais absolument jamais se plaindre.

Ian Hunter devrait en prendre de la graine ! Bien que cette pensée me fit sourire intérieurement. On fond, je l’adorais cette petite diva. Il faut dire qu’il est probablement l’acteur avec qui j’avais le plus tourné dans la carrière.

C’est sur mes genoux que Sloan put se reposer alors qu’elle disait aimer le pays pour l’instant. Je souris alors qu’elle décrivait la neige à sa façon.

-On est pas réellement en vacances mais on fera tout pour que ça soit un bon voyage quand même.

J’y tenais. Je tenais à ce que ça soit autre chose qu’un mauvais moment à passer.

Je profitai de notre contact et de ce baiser qu’elle me donna alors qu’elle avouait avoir peur. Peur du diagnostic, bien sûr, si l’opération venait à être indispensable.

-Je suis sûr que si l’opération n’est pas indispensable, il n’hésitera pas à le dire. Et si elle l’est, tu seras entre les mains du meilleur. Je crois qu’on peut même avoir l’espoir que tu retrouves un peu de ta vue.

Il fallait toujours voir les choses positivement. C’était la meilleure chose à faire, de mon avis. Quoi qu’il en soit, Sloan avait hâte d’être demain afin d’être fixé sur son sort.

-Oui, moi aussi je le suis. Et quand tout ça sera fait, on ira manger et boire tout ce qu’on voudra et profiter de la ville et de la neige.

En attendant, je l’allongeai délicatement sur le lit caressant d’abord son bras avant de la faire se couche sur le dos afin de la masser doucement pour la détendre.

-D’ailleurs, il y a quelque chose que tu voudrais faire en particulier, ici ? Je ne vais pas te proposer du patin à glace.

Je rigolai un peu avant de me reprendre.

-On fera absolument tout ce que tu voudras.

Je soufflai ça à son oreille avant d’enlever son haut et de continuer mes massages.

@ Billy Lighter

Bien que nous étions en Norvège pour des raisons médicales, je ne pouvais passer au côté du fais que c’était la toute première fois que Robin et moi profitions d’une petite escapade. Si nous n’étions pas en vacances, nous pouvions tout de même en profiter pour le temps que nous y étions.

Quand j’avais entendu la neige craquer sous nos pas, j’avais été charmée et y avais trouvé un aspect très romantique, le froid réchauffait mon cœur. Robin était d’accord pour que nous profitions de notre séjour. Il devait y avoir un tas de choses à faire, et à voir, pour lui en tous les cas. Moi, je serais heureuse de simplement profiter du moment présent à ses côtés et de l’entendre se réjouir des découvertes qu’il ferait.

Le revers de la médaille était bien évidement, le rendez-vous du lendemain avec le spécialiste pour une contre-expertise. J’essayais vraiment très fort de me raccrocher au positif de la situation et de me répéter qu’heureusement Robin était là pour me soutenir et m’aider à passer au travers. En lui, je puisais ma force. Je devais me répéter que tout irait bien.

Au pire, je demeurerais aveugle, n’étais-je déjà pas habituée à la situation ?

Au mieux, je n’aurais plus ces horribles migraines et peut-être, avec un peu de chance, ma vue reviendrait graduellement. Jamais comme avant mon accident mais assez pour me permettre de voir certaines choses.

- Je garde espoir qu’ils n’aient pas besoin de m’ouvrir la tête ! Hey, j’y cache un tas de truc personnel, tu sais !

Je rigolais doucement avant de soupirer et de hausser des épaules.

- C’est la convalescence que je redoute le plus. Je suis déjà passé par la plu d’une fois et ça n’a rien de plaisant. La dernière fois, j’étais tellement faible et épuisée que je devenais légèrement détestable. Je ne voudrais pas que tu me vois en cet état lamentable.

Ma mère m’avait souvent répété que n’importe qui aurait été bien plus irritable après autant d’épreuves et que j’avais aussi le droit de parfois lâcher prise et de ne pas toujours être agréable. Elle avait sans doute raison mais je n’aimais pas perdre l’étincelle de gaité de vue. Même aveugle, je la voyais toujours briller dans la tête et en mon cœur.

Robin restait serein et relativisait la situation. C’était la meilleure chose à faire et ça me rassurait de le sentir en contrôle.

- Si je retrouve la vue, tu devras te débarrasser de ton t-shirt pleins de trou ! Je suis peut-être aveugle mais tu te doute que je les ai trouvé les trouvé les trous en caressant ton torse !

Je riais de nouveau tout en me demandant si je saurais me reconnaitre dans la glace. Est-ce que mon visage était demeuré le même ? Avais-je des cicatrices dont j’ignorais la présence sur le visage ? Ou bien des cheveux blancs, des rides gravées par l’inquiétude et le passage du temps sur mon visage ?

- De la cuisine typiquement norvégienne… Je me demande ce que ça goûte en fait ? Je ne connais absolument rien de ce pays, c’est déstabilisant.

Tant qu’on ne nous servait pas quelque chose de cru et de vivant, ça m’allait !

Robin me fit m’allonger sur le lit pour me masser doucement tout en me demandant si je voulais faire quelque chose en particulier, tant qu’à être ici. En toute honnêteté, je n’avais aucune idée de ce que nous pourrions faire mis à part de marcher dans les rues et de s’imprégner de l’ambiance du pays.

- Ah non ? Je serais peut-être excellente en patin à glace, jusqu’à ce que j’entre en collision avec un autre patineur !

Robin souffla à mon oreille que nous ferions absolument tout ce que nous avions envie de faire et, mon petit doigt me laissa comprendre, peut-être à tort, que cela incluait de profiter de notre chambre d’hôtel.

- Et bien, nous pourrions essayer les bains scandinaves avec ensuite un massage en couple et finir ça devant un feu de cheminé, du champagne et un bon repas. Qu’est-ce que tu en penses ?

@ Billy Lighter

Sloan était, bien entendu, fortement stressé par ce qui l’attendait. Je savais que si elle pouvait éviter l’opération, elle le fera, ce que je pouvais totalement comprendre. Une opération à la tête, ce n’était jamais anodin. Mais c’est avec beaucoup d’espoir que Sloan en parla avec tout l’humour dont elle pouvait faire preuve en toute situation.

Je rigolai un peu, du coup, quand elle parla des trucs personnels qu’elle cachait dans sa tête.

-Je n’en doute pas. Oui. Espérons qu’on en vienne pas là…

Mais en même temps, si c’était recommander et que ça permettait, en plus, de l’aider à retrouver un peu de sa vue, c’était peut-être une bonne chose. Même si Sloan redoutait particulièrement la convalescence. Elle avait peur de devenir détestable. Je la caressai doucement avec de lui sourire avec bienveillance.

-On affrontera ça ensemble. Je pense que ça ne fera que nous renforcer. Et puis, tu sais, je suis pas toujours facile à vivre non plus.

Je rigolai en disant ça. Je pouvais parfois être très difficile à vivre quand j’étais sûr les nerfs. C’était mon côté North. Celui que je tenais de mon oncle. Je compensais souvent tout ça avec des cigarettes mais ça m’arrivait d’exploser.  

Puis, je cherchai à voir le bon côté des choses. Parce qu’il y en avait. Et si l’opération et la convalescence allait être lourde, le résultat sera peut-être largement à la hauteur des souffrances subies. C’était ce que j’essayais de garder en tête. Et Sloan me fit à nouveau rire quand elle parla des trous dans certains de mes t-shirt. J’aimais bien, moi, mes t-shirts pleins de trou ! Je détestais jeter un vêtement avant que celui-ci ne soit pas entièrement usé.

-Mais je les aime bien, moi, mes t-shirts !

Je rigolai à nouveau avant d’en venir à des sujets plus léger et à l’autre partie de notre voyage que j’avais voulu plus que simplement réduit à une visite stressante. Sloan déclara alors qu’elle n’avait aucune idée de ce que goutais la cuisine norvégienne. En réalité, je ne connaissais pas grand-chose, non plus, de ce pays.

-Moi non plus je ne sais pas ce que ça goûte. Ça sera une belle surprise !

Ou une mauvaise. Parce que, si ça tombe, ni elle, ni moi n’allions aimer. Mais c’était une découverte à faire quoi qu’il en soit.

Après ça, j’entrepris un massage afin de détendre Sloan. C’est là que je lui demandai ce qu’elle voudra faire lors du séjour. Et je rigolai à sa réaction sur ma proposition de faire du patinage sur glace.

-Ça serait dommage de se faire mal.

Elle lança, ensuite, d’autres activités auxquelles je n’avais pas penser. Et je devais avouer que je programme me satisfaisait entièrement.

-On fera ça, alors ! J’ai hâte de passer sur la table de massage. Je crois que je n’en ai plus fait un depuis des siècles. Mais l’idée me donne très envie. Surtout si c’est avec toi.

Je continuai, de mon côté, mon propre massage sur Sloan. Je la sentais se détendre doucement et quand elle fut assez détendue, je vins me coucher à ses côtés.

-Avant demain, je crois qu’on va se reposer.

Je dis ça avant de retirer mes vêtements afin de profiter du lit de l’hôtel. Il était confortable et quand on fut entièrement à l’aise, je laissai la tête de Sloan reposer contre mon torse. Je caressai ses cheveux en regardant le plafond.

-Tu verras, chérie. Tout ira bien. Et je serais là tout le temps.

C’est ce que je soufflai cherchant à l’apaiser pour qu’elle puisse se reposer.

@ Billy Lighter

Que je me fasse opérer ou non, Robin serait là pour me soutenir et c’est main dans la main que nous allions traverser cette nouvelle épreuve, notre première grosse secousse en tant que couple. Pour Robin, nous allions en ressortir plus fort. Je ne pouvais que le croire.

- Tu n’est pas toujours facile à vivre, toi ? Je dois dormir quand ces secondes passent !

Robin était merveilleux en tout point mais nous n‘avions pas encore vécu de tempête pour ébranler notre couple alors peut-être que je découvrirais une nouvelle facette de lui tout comme il découvrirait une nouvelle facette de moi. J’espérais que non.

Je fis rire Robin ensuite en parlant de son t-shirt plein de trous, celui qu’il portait le samedi matin en préparant le déjeuner et contre lequel je me blottissais et dans lequel je me prenais les doigts, à cause des trous ! Il disait qu’il l’aimait bien son t-shirt et je ne pouvais que le croire, puisque pour porter un vêtement jusqu’à ce qu’il soit plein de trous, fallait beaucoup l’aimer !

- Je suis certaine que tu es très sexy dedans en plus !

Nous allions pouvoir profiter de notre voyage pour se détendre et faire plus amples connaissances avec la culture Norvégienne, à commencer par sa gastronomie. Je n’avais aucune idée de ce qu’un Norvégien typique pouvait manger. Peut-être allions nous être agréablement surpris ou alors, nous pourrions détester.

- Ça fera changement, en tous les cas !

Robin m’aida à m’installer pour qu’il puisse me masser, j’avoue que j’en avais grandement besoin, après tout ce stress accumulé. Je me laissais donc aller sous ses mains expertes mais je rigolais encore, autant que je le fis rigoler, quand il parla du patin à glace comme d’une activité à proscrire et que moi, fidèle à moi-même, supposais que je puisse y exceller tant que je n’entrais pas en collision avec un autre patineur.

- Oui évitons les blessures malencontreuses.

J’avais bien assez de ma tête qui se prenait pour le clocher de Notre-Dame.

Mais il y avait plus que ça, plus que la gastronomie et le patinage à faire en Norvège. Il y avait les spa nordiques et les massages en couple, et ça plaisait à Robin qui n’en avait plus eu de massage depuis des siècles, qu’il disait.

- Si je retrouve un peu de vision, qui sait si c’est quelque chose que je saura faire dans le futur ? Pouvoir te masser…

Pouvoir lui rendre un peu de servitude, comme pour tout ce qu’il fait pour moi au quotidien, ne plus être un fardeau supplémentaire sur ses épaules et partager avec les des tâches quotidienne, ce serait merveilleux.

Nous étions fatigués tout le poids de nos inquiétudes et ce voyage qui ne faisait que commencer. Dormir blottit l’un contre l’autre nous ferait le plus grand bien d’autant plus que l’heure du rendez-vous, demain matin, viendrait encore très vite.

D’ailleurs, en un soupir, nous étions déjà rendus au cabinet du médecin. Ce fut comme si la nuit n’avait pas eu lieu, comme si nous étions sortis de l’avion pour nous rendre directement au bureau du docteur Nygård. Il avait déjà eu le suivis de mon dossier de Los Angeles et les examens furent vites faits si bien que le verdict tomba dans la foulée.

- Donc… je dois me faire opérer et selon vous, ce doit être fait rapidement ?

Je tenais la main de Robin pendant que le docteur Nygård expliquait pourquoi je devais me faire opérer et le plus rapidement possible. Il disait même pouvoir me réserver une case horaire d’ici la fin de la semaine si je souhaitais me faire opérer par lui. C’était plus que tentant, à vrai dire, je ne pensais pas refuser sa proposition.

- J’aimerais prendre l’heure du diner, si vous n’y voyer pas d’inconvénient, pour que Robin et moi puissions en discuter. Pouvons-nous vous donner la réponse plus tard aujourd’hui ?

@ Billy Lighter

J’avais rigolé quand Sloan avait prétendu que j’étais toujours facile à vivre. Il était vrai qu’elle ne m’avait encore jamais vu réellement sous pression. Certes, au travail, il y a de temps en temps du stress mais pas au point de me montrer sous un mauvais jour. Si mon oncle explose souvent très vite, chez moi, je retiens toujours tout et ça finit un jour par explosé… Ce n’est jamais beau à voir et je n’en suis jamais fier… Quoi que depuis le retour de Sloan, je me sentais apaisé.

-Alors pourvu que tu ne vois pas quand je suis difficile à vivre.

Je dis ça en rigolant. Sur toute une vie, j’étais persuadé que ça arrivera… Tout comme je découvrirais des nouvelles facettes de Sloan mais ça fait partie de la vie.

Sloan fit alors une réflexion sur mon t-shirt troué que j’aimais tant. Elle disait être certaine que j’étais sexy dedans ce qui me fit éclater de rire de plus belle.

Ce voyage était aussi une façon pour nous de nous détendre. Le stress lié à la condition de Sloan était intense et il fallait bien profiter aussi de notre petit voyage pour mettre se stress de côté et profiter du pays. Ainsi, on avait parlé de la nourriture norvégienne que, ni elle, ni moi, ne connaissions. J’hochai de la tête en souriant quand elle déclara que ça fera changement. Oui, c’était clair que ça allait être différent mais c’était ça qui est excitant.

Puis on parla d’autres activités comme le patin à glace qui était peu recommandé pour Sloan mais on ne manqua pas quand même d’en rire avant qu’elle ne déclare qu’il valait mieux éviter les chutes malencontreuses.

-Oui, c’est mieux.

Je lui fis un clin d’œil avant de rêver des massages qu’elle proposait mais je crois que je rêvais encore plus de toutes les massages que Sloan pourrait me faire si jamais elle retrouvait un peu de vision. Je fermai les yeux quelques secondes en imaginant ça avant de sourire.

-Qui sait ? Il faut garder espoir. Et j’avoue que ça m’a donné envie.

Je rigolai un peu alors que, moi, je continuai de la masser avant qu’on ne finisse sous les couverture collé l’un contre l’autre. Le voyage avait été long alors, on ne tarda pas à s’endormir malgré le stress du lendemain.

Et le lendemain arriva vite. Et je fus très surpris de la qualité et de la rapidité des professionnels de l’hôpital. Le Docteur que nous étions allé voir avait déjà pris en main le dossier qu’il semblait très bien connaitre et avait fait quelques tests qui m’avaient paru bien moins long qu’aux Etats-Unis.

C’est grâce à leur professionnalisme que le verdict tomba très rapidement. Sloan devait se faire opéré. Tel était le verdict. Et il fallait le faire rapidement. Le Docteur expliqua les raisons et nous donna même une case horaire pour l’opération. Je fus surpris par tant de rapidité. Mais, en même temps, ça nous laissait peu de temps pour nous préparer psychologiquement…

Bref, il nous fallait du temps pour réfléchir déjà. Un temps que demanda Sloan et que, bienveillant, le Docteur nous accorda.

Ainsi, c’est mains dans la main qu’on sortit du cabinet jusqu’à nous rendre à un restaurant non loin de l’hôpital. J’avais une boule dans le ventre certainement à cause du stress lié au diagnostic.

Une fois installé à l’intérieur, je poussai un soupire et pris les mains de Sloan entre les miennes…

-La fin de la semaine… C’est proche… Mais c’est une occasion. Il semble vraiment savoir de quoi il parle et sa réputation n’est plus à faire. Je t’avoue que de savoir ça si proche, c’est stressant mais il a dit qu’il fallait le faire rapidement alors…

Ma pensée ne cessait de peser le pour et le contre… Je savais qu’il était dans notre intérêt d’accepter…

-Qu’est-ce que tu en penses, Sloan ?

Parce que c’était son avis qui comptait le plus.

@ Billy Lighter

Robin craignait que je ne puisse le connaitre sous son plus mauvais jour alors que moi-même je lui confiais ne pas avoir été toujours un petit rayon de soleil, lors de mes premières convalescences. D’un autre côté, tout le monde avait droit à ses heures sombres, c’était humain que de ne pas toujours se montrer sous son meilleur jour, de vivre ses faiblesses si ça pouvait permettre de mieux se relever.

J’espérais que notre voyage en Norvège se révèle être l’occasion pour nous de nous reposer, ensemble en amoureux et de profiter de ce que la vie avait de meilleur à nous offrir. Nous n’irions fort probablement pas faite de patin sur glace mais nous pouvions profiter des bains nordique, des massages en couple et de la gastronomie locale. L’idée charmait Robin et c’est là-dessus que, blottis l’un contre l’autre, ont fini par s’endormir.

La nuit fut bonne bien que, maintenant que j’étais assise dans le cabinet du docteur Nygård, ma nuit me sembla avoir été beaucoup trop courte. Je n’avais pas vraiment d’attente avant de le rencontrer mais il serait faux de dire que j’espérais qu’il me dirait que mon état était beaucoup moins alarmiste que ne l’avait prétendu le médecin de Los Angeles. En fait, c’était même l’état d’urgence, il fallait sonner l’alerte et monter aux barricades. Pour Nygård, l’opération devait se faire dans les délais les plus bref, il pouvait même me réserver une place d’ici la fin de la semaine.

C’était gros à encaisser ! Les pauvres doigts de Robin que je torturais à serrer et resserrer tout en écoutant le spécialiste expliquer la situation actuelle, pouvaient en témoigner.  Je demandais à avoir l’heure du lunch pour bien réfléchir avant de donner ma réponse et le médecin accepta de nous laisser ce petit moment de réflexion bien que le ton de sa voix me laissait deviner qu’il n’y avait pas trente-six solutions.

Tout allait beaucoup trop vite, vraiment très vite ! Je venais d’apprendre que j’avais des kystes pleins la tête et que je devais me faire ouvrir le crâne pour aller les retirer, rien de moins ! J’étais en droit de me sentir dépasser par les évènements, d’avoir envie de pleurer toutes les larmes de mon corps et d’envoyer la vie sur les roses.

Mais je ne le ferais pas.

- Oui, c’est une occasion.

Robin disait vrai. Le médecin savait mieux que moi quand et comment il fallait agir et les conséquences d’une attente trop longue pouvaient être irréversible. Pas besoin de savoir lire entre les ligne pour comprendre que je n’avais qu’une réponse à donner.

- J’en pense que je ne dois pas jouer à l’autruche et me mettre la tête dans le sable. Je vais accepter et nous allons devoir prolonger notre séjour ici, tu moins le miens. Je ne pourrai pas voyager après l’opération alors, si tu veux rentrer, quand ce sera fait, je comprendrai et ce serait peut-être plus sage pour rencontrer les producteurs et régler les problèmes de logistique que causera mon opération à la sitcom.

Bien sûr que je pensais à la sitcom ! C’était notre bébé, à Robin et moi et je me refusais de le laisser entre les mains des producteurs qui prendraient toutes sortes de décisions et pas forcément les bonnes.

- Ça nous laisse quatre jour pour profiter des bains nordiques ! Aussi bien en profiter, qu’est-ce que tu en penses ?

Je tournais la tête vers Robin en tendant ma main pour toucher sa joue. Est-ce que je reverrais son visage ? Est-ce que je pourrais voir dans ses yeux, le reflet de mon amour pour lui ? S’il n’y avait qu’une toute petite chance que cela se produise, je devais la saisir à bras le corps et m’y accrocher le plus fort possible.

- Robin, j’ai une question très importante pour toi, avant que l’on ne retourne voir le docteur. Quand ma convalescence sera terminée et que je serai redevenue le petit rayon de soleil que tu aimes tant…

Doucement et en prenant appuie contre son épaule, je me levais puis je mis un genoux sur le sol gelé et froid ce qui me fit rigoler de surprise.

- Accepterais-tu de m’épouser ?

@ Billy Lighter

Le diagnostic avait été posé et il y avait la possibilité d’opérer Sloan ici même d’ici la fin de la semaine… Tout allait très vite… Si bien qu’on demanda au médecin un temps de réflexion. Il nous fallait bien ça pour assimiler tout ce qu’on venait d’entendre et prendre la bonne décision.

C’est donc au restaurant qu’on se retrouva pour discuter. Je ne pouvais pas ne pas mettre en avant le fait que c’était une opportunité à saisir. Le médecin était réputé, il semblait réellement bien savoir ce qu’il faisait et s’il disait qu’il valait mieux faire ça dans l’urgence au lieu que ça soit avec lui. Nous étions ici, après tout.

Sloan ne nia pas que c’était une occasion. J’hochai de la tête et… Sloan accepta. Elle voulait bien se faire opéré à la fin de la semaine mais, fidèle à elle-même, elle était déjà dans l’action à préparer la suite du voyage. Mais l’idée même de la laisser toute seule ici était totalement inenvisageable pour moi. Si elle restait ici, je resterais ici jusqu’à-ce qu’elle reparte. Je devais être là pour la soutenir et c’était quand même nettement plus productif que de retourner à L.A. me faire du sang d’encre en enchainant les cigarettes dans mon appartement.

-Non. Je resterais ici avec toi jusqu’à-ce que tu sois apte à repartir. Je n’ai aucune envie de te laisser seule ici. Je m’occuperais de tout. Je préviendrais les producteurs et leur expliquerais la situation. Mais il n’est pas question que je t’abandonne pour retourner à Los Angeles.

Je comptais gérer les producteurs. Je pouvais très bien le faire par téléphone et en face quand on rentrera à Los Angeles. De toute façon, il ne pouvait pas faire les choses sans nous. C’était notre bébé. Et si jamais les choses ne leur convenait pas, nous trouverons d’autres producteurs.

Elle déclara que ça nous laissais quatre jours pour profiter de tout ce qu’on voudrait profiter. J’esquissai un petit sourire.

-On ne perdra pas une minute de ces quatre jours, je te le promet. On en profitera à fond.

Elle mit alors sa main sur ma joue et je lui souris. Je pris alors son autre main dans la mienne alors qu’elle disait avoir une question importante à me poser. Je l’écoutai et elle se mit alors debout tant bien que mal avant de me faire sa demande… Je ne m’y attendais pas mais quand elle mit son genou à terre mon cœur s’était mis à battre plus vite.

Il me fallut le temps de percuter avant que je ne réussisse à ouvrir la bouche, la voix pleine d’émotions. Je pris sa main dans la mienne pour la faire se redresser.

-Oui. Oui, bien sûr que j’accepte !!

Je dis ça avant de l’embrasser tendrement sur les applaudissement des gens témoins de la scène. Ils n’avaient peut-être pas compris tous nos mots mais nos gestes étaient universelles.

Une fois le baisé brisé, je souris mon front contre le sien.

-C’est avec toi que je veux faire ma vie et personne d’autre.

C’était elle. Je le sentais. Je le savais.

-On affrontera ça ensemble. Et tout ce qui suivra après aussi.

Et la prochaine épreuve était pour bientôt. Mais on arrivera à la surpasser. J’en étais certain.

@ Billy Lighter