La liberté !

En onze années de réclusion, la liberté était devenue un concept plutôt abstrait. J’avais été condamné à quinze années de pénitencier mais on me libérait un peu plus tôt que prévu car apparemment, j’avais été un bon prisonnier. Après tout ce temps enfermé au Federal Correctional Institution, j’aurais pu faire les quatre années restantes, ça ne faisait plus beaucoup de différence.  

Mes parents, en onze ans, n’étaient jamais venus une seule fois me rendre visite, je n’avais non plus reçu aucun appel. De mon côté, j’avais envoyé quelques lettres pour me permettre de garder un contact avec le monde extérieur même si ce fut à sens unique. Je me plaisais à croire que ma mère les lisait et qu’elle m’aimait toujours. Ce devait être mon père qui l’empêchait de prendre contact avec moi.

Aussi, j’avais tenté une approche de pardon auprès de la famille de David mais là non plus, je n’ai pas eu beaucoup de succès. Je les comprenais très bien puisque je ne me pardonnais pas l’accident qui avait coûté la vie de mon meilleur ami. Il ne se passait pas une nuit sans que je n’y rêve. Ce n’était pas un cauchemar quand, dans mes songes, nous mourrions tous les deux.

C’était injuste !

J’avais trop bu, j roulais trop vite, c’est moi qui aurais dû mourir dans cet accident, pas David ! Je porterais cette culpabilité pour le restant de ma vie. Alors, on avait beau m’avoir offert une libération hâtive, je serais toujours en prison dans ma tête.

Je quittais ma cellule avec le peu de choses que j’avais en ma possession et je saluais les mecs avec qui j’avais noués des liens. Il y en avait que j’espérais ne jamais revoir mais d’autres étaient des types bien qui avait comme moi, commis un grave erreur de jugement, sans vouloir intentionnellement le faire. Je me présentais ensuite au poste d’accueil où l’on me remit les quelques trucs que j’avais en ma possession à mon arrivée ici. Ça me faisait drôle de retrouver ma veste en jeans, mon portefeuille, mon bracelet en cuir. Dans l poche de ma veste, se trouvait encore le ticket du drive-way où David et moi avions manger, le soir avant l’accident. Je restais là à fixer le ticket dans ma main avant de me ressaisir et de le laisser sur le comptoir de l’accueil et de franchir les portes pour me retrouver dans l’entrée principal de la prison.

Dans mon portefeuille se trouvait quelques pièces de monnaies. J’en pris un et l’incérait dans la fente du téléphone publique installé sur le mur près des portes vitrées. Je tenais le cornet du téléphone entre mes mains mais je fixais l’extérieur avec, dans le ventre, une boule de stress.

Je pressais le 0 pour parler à la fille du téléphone et demandais le numéro à Beverly Hills de la seule personne qui pourrait être susceptible de venir me prendre. J’avais un peu suivi l’actualité, quand on avait droit à la télé dans la salle commune de temps en temps ou quand un magazine filtrait par les visiteurs, c’était rare mais ça arrivait tout de même. Nous avions été à quelques fêtes ensemble, avec un pu de chance, il se souviendrait de moi.

- Salut, vieux. C’est heu… C’est Jackson… Jackson Holland. Tu me rendrais service en venant me prendre à la prison, on vient de me libérer.

@ Billy Lighter

Y’avait rien à la télé... C’est ce que j’constatai après avoir fait 30 fois le tour des chaînes... Y’avait rien et même Dexter s'était endormi tellement ce qu’il passait dans la boîte à image était ennuyeux...

J'aurais dû aller au studio ce matin mais j’avais pas eu envie. Rien que l'idée d'aller voir Zack me motivait pas vraiment... J'avais une nouvelle idée de chanson pour The Burning Fire mais j’crois qu'il va encore vouloir changer tout l'arrangement alors ça commençait à me taper sur les nerfs.

Du coup, j'y étais pas allé.

Mais je m'ennuyais maintenant, surtout que Peyton était partie… Et alors que j’comptais aller dans mon studio au sous-sol, le téléphone sonna.

Je décrochai et quand j'entendis la voix de mon vieux pote Jackson a l'autre bout du fil, ma bouche s’entrouvrit...

Ça faisait quoi? Dix ans que j'avais plus entendu parler de Jackson? Il faut dire que mon pauvre pote avait été condamné pour homicide involontaire après un accident de voiture qui avait coûté la vie à son meilleur pote. Une histoire super tragique qui avait fait la Une à l'époque. Perso, j'avais trouvé la peine super sévère. Ok, Jackson avait bu au volant mais ça pouvait arriver à tout le monde. L'avait pris trop cher alors qu’il devait déjà être dévasté par la mort de son ami...

-Jackson? Ouais, bouge pas vieux, j'arrive !

L'avait besoin d'un taxi et c'était vers moi qu'il s'était tourné... J'aurais cru qu'il aurait appelé un membre de sa famille mais j'étais bien placé pour savoir que la famille c'était pas toujours facile.

Alors, j’embarquai dans ma Mustang direction la prison dont il m'avait donné l'adresse.

Jackson et moi on s'était connu alors que j’trainais encore dans l’Eastisde à la recherche d'un bon groupe. Je l'ai rencontré alors que j’avais réussi à m'introduire à une fête chez Ricci. Jackson était déjà connu à l'époque et on a sympathisé. A l’époque, j’avais même effleuré l’idée de lui demander de devenir batteur pour lui et son pote mais le drame l’avait frappé trop vite.

C'était super triste.

Je roulai jusqu'à arriver au parking de la prison et je reconnu Jackson... L'avait légèrement changé mais je l'avais reconnu à sa dégaine.

Il grimpa dans ma voiture. L'avait la mine déconfite. Avant de démarrer, j’me tournai vers lui.

-J’suis content de te revoir... Tu vas bien?

C'était p’t-être pas la meilleure question à poser à un type qui avait passé dix ans en taule... En fait, j’savais pas ce qu'on pouvait ressentir après dix ans en taule...

J’démarrai avant d'ajouter :

-Tu m'as manqué, vieux, ça fait plaisir de te revoir...

J’savais pas trop quoi dire... Après dix ans c'était pas simple de reprendre une conversation.

@ Billy Lighter

Ça me rassura quand même un peu d’entendre Howard me reconnaitre, malgré toutes ces années passées. Fallait croire qu’il y avait encore des gens qui se souvenaient de moi. Il allait venir et ça me rassurait parce qu’honnêtement, je ne savais pas du tout où me diriger. On m’avait bien donné une adresser pour me loger, une espèce de résidence pour ex détenu mais après onze années derrières les barreaux, j’avais plus que besoin que de changer d’environnement.

Howard me fit rire en me disant de ne pas bouger, le temps qu’il se pointe mais ce n’était pas comme si j’avais beaucoup de gens à visiter entre temps. Alors je reposais le cornet du téléphone et je quêtais une cigarette à un visiteur qui venait d’entrer. Ce n’est que lorsque je pris ma première bouffée que je franchissais les porte de la prison pour la première fois. Ma cigarette entre les doigts, je respirais l’air à plein poumon comme si je ne l’avais jamais fait de ma vie. En tous les cas, jamais avec autant de reconnaissance.

J’eu le temps de fumer tranquillement ma cigarette avant qu’Howard arrive. Il avait une belle mustang, dites donc ! J’étais content pour lui, il avait réussi à percer comme batteur et comme chanteur, selon ce que j’avais entendu. Il avait beaucoup de talent à l’époque et je n’aurais pas détesté travailler avec lui mais voilà, c’était notre truc à David et moi.

Je grimpais dans la voiture en ressentant une certaine nervosité. Je n’avais pas ce geste si anodin depuis tellement longtemps ! En même temps, j’eu une pensée pour David et ce soir où toute ma vie a basculé.

- Je suis content que tu sois venu. Ouais, ouais, ça va. Je viens de sortir de prison alors forcément, ça va.

Ça ne pouvait pas aller tout de suite mal.

- Sympa, mec ! Toi aussi tu m’as manqué ! J’ai entendu un peu de ce qui t’es arrivé, c’est cool ! Tu roule bien t bosse aussi !

J’avais dit ça en tapotant le dessus de la boîte à gants. La dernière fois que j’avais vu Stone, il roulait en running shoes et non pas en mustang. En plus il était marié, ça c’était encore bien plus impressionnant.

- T’es marié aussi, il parait ? Woa, je dis n’importe quoi ! J’ai perdu l’art de la conversation en d’dans !

Je regardais défiler le paysage, les buildings, les maisons, encore des buildings, le ciel et des kilomètres d’asphalte. Je me sentais déjà un autre homme juste par le simple fait d’avoir rouler loin de la prison.

- Écoute, je me sens un peu mal de te demander ça mais, je pourrais pieuter sur ton divan quelques nuits ? Le temps de contacter mon ancien agent et voir si j’ai encore un peu d’argent qui dort en banque. J’croirais que oui mais ça risque d’être compliquer et là, tout de suite, je n’ai pas vraiment envie d’aller crécher à la maison d’ex détenues.

J’espérais vraiment qu’il accepte, juste quelques jours, une semaine tout au plus, le temps de me remettre sur les rails.

@ Billy Lighter

Jackson venait d'entrer dans la caisse et il disait aller bien. Il venait de sortir de prison, donc, forcément, il allait bien. Mais sa façon de parler ne respirait pas l'enthousiasme certainement parce qu'il fallait le temps qu'il se fasse à sa nouvelle condition, j’suppose.

-Alors, c'est cool, vieux.

Il m'avait manqué et j’lui avais manqué aussi. Malgré qu'il soit en prison, j’avais un p’tit peu suivi ce qui m'était arrivé à l'extérieur. C'est clair que depuis 74, ma vie avait largement changée. Comme si, quand L.A. se séparait d'une rockstar, fallait absolument qu'elle en trouve une autre. Comme s'il fallait un équilibre.

-Ouais, ça fonctionne super bien. J'ai deux groupes, une villa, j’vis à Beverly Hills... On peut dire que ma situation est largement meilleure qu'avant quand j’vivais dans l’Eastside. J’ai pas à me plaindre du tout.

C'est vrai. J'avais pas à me plaindre même si, parfois, j’me plaignait quand même parce que la vie de star, c’est pas toujours facile.

Il parla de mon mariage et j’rigolai quand il déclara qu'il avait perdu l'art de ma conversation. Moi, j’trouvais pas.

-Ouais à Peyton Davis. T’sais la chanteuse de New York... L'était déjà connue, non, y’a 10 ans?

Han, j’suis plus tellement sûr de ça... J'savais que Peyton avait commencé jeune mais j’sais plus exactement quand.

-Bref, elle fait de la musique aussi. Ah et elle est enceinte...

J’mis ma main devant ma bouche avant de la reposer sur le volant. J’venais de lâcher le morceau à Jackson alors que j’avais bien fait attention de le dire à personne jusque-là…

-Enfin, j’peux pas dire ça... Enfin, j’crois. Bref, dis-le à personne que je t'ai dit ça...

Alors que j’roulais et que j'allais, justement, demander où Jackson voulait que je l'emmène, il me demanda s'il pouvait dormir chez moi quelques nuit. L'avait pas envie d'aller chez les ex-détenus. Ouais, j’comprenais ça. Alors j’hochai de la tête.

-Bien sûr vieux, j'ai plein de chambres chez moi. Ya déjà mon claviériste qui y vit, donc, pas de problème.

J’crois que Peyton voudra bien. On peut quand même pas laisser Jackson à la rue. Moi, en tout cas, j’comptais pas l’y laisser. Et si jamais Peyton refusait, j’lui payerais l’hôtel. C’était mieux qu’un foyer quelconque.

-C'était qui encore ton manager? Il voudra te reprendre ? Sinon, tu peux demander à un des miens. Enfin, j’te conseille Jack plutôt que Timmy, l’est légèrement moins coincé.

Ouais, Jack c'est mieux. Enfin, j’crois...

-Et c'était pas trop dur en prison? Avec les autres détenus, j’veux dire...

Ouais, la prison, c’est jamais facile…

@ Billy Lighter

J’allais bien.

C’est ce que je répondis en toute honnêteté à Howard, le contraire aurait été un mensonge honteux. J’étais envie et en liberté, contrairement à d’autres qui n’avaient pas ma chance, je me devais donc d’être reconnaissant et apprécier ce que j’avais.

Ce que je remarquais en tout premier, c’était la voiture de mon pote qui témoignait que pour lui, les choses roulaient. J’étais content pour lui sachant qu’à l’époque, il débordait de talent. C’était la chance qui lui manquait pour percer mais de toute évidence, elle avait tournée en sa faveur au cours des dernières années. Il étalait ses possessions, c’était cool. J’étais pas envieux parce qu’Howard avait pas volé son succès, il avait le droit de l’étaler et d’en être fier.

Et le p’tit coureur de jupon que j’ai connu à l’époque était casé en prime. Je cherchais quelques instants pour cernée l’élue de son cœur. Il me fallu un moment pour faire le lien.

- Lola! Ah ouais, ouais je connais !

Je connais peut-être trop, même, mais c’était une vieille et longue histoire qui devait probablement mieux rester là où elle était.

- Ouais, elle était déjà connue. J’crois qu’elle faisait déjà des pubs quand elle avait la couche aux fesses. T’es au courant de la carrière de ta femme, ou pas ?

Je rigolais en tapant sur l’épaule de Stone parce que c’était typiquement lui et c’était bon de voir que certaines choses n’avaient pas changées. Au moins, avec lui, je ne me sentirais pas tout à fait larguer.

Jusqu’à ce qu’il me dise qu’en plus, il allait être père. Je fis alors un ‘’O’’ avec mes lèvres avant de pousser un long sifflement.

- Tu joues dans la ligue des grands, Stone ! C’est pas rien ça ! Le mariage, le bébé ! Te manque le chien et on a le portrait parfait de la petite famille américaine parfaite !

Je le regardais ensuite avec un air à demi surprit et moqueur.

- T’as aussi passé l’étape du chien ?

Howard était vraiment un homme casé maintenant, et jusqu’au cou !

- T’inquiète, je le dirai à personne. De toute façon, à part toi, j’ai personne à qui le dire alors, c’est ça quoi.

Je me risquais ensuite à lui demander le gîte le temps que je puisse retomber sur mes pattes, parce que la simple idée que de squatter une maison pour ex détenue me filait de l’urticaire. Heureusement, Howard était d’accord et même, il me proposa une chambre ce qui était vraiment mieux que de dormir sur le divan. J’aurais pas son chien pour venir me lécher le visage à trois heures du matin.

- C’est sympa, vieux ! Promis je squatterai pas trop longtemps, j’veux pas abuser non plus.

Je serais plus à l’aise chez Howard et en sachant qu’il hébergeait déjà son claviériste, je me disais que je ne dérangerais peut-être pas si jamais je devais étirer mon séjour, ce que je n’espérais pas. Je n’avais jamais aimé être un fardeau pour les gens, sauf qu’en ce moment, ce n’était pas vraiment une situation que je contrôlais.

- Daryll Rodgers. Je dois passer un coup de fil chez BSC demain pour fixer un rendez-vous avec lui et savoir où en sont mes finances. Parait que nos albums se sont vendus en quantité pendant et après mon procès. Comme ils disent hein ! Parlez-en en mal, parlez-en en bien mais putain, parlez-en !

Cet argent devait bien avoir été quelque part et c’est ce que je voulais savoir. La partie de David avait probablement été versé à sa succession, ses parents je supposais, mais moi, étant toujours vivant, j’espérais que le pognon dormait dans mon compte de banque.

- T’sais, j’ai pas vraiment envie de retourner avec Rodgers. Il ne comprend pas la vision que nous avons… que nous avions.  Et j’crois pas être encore sous contrat avec lui, il n’est venu qu’une ou deux fois en prison me voir pour que je signe des procurations pour l’argent justement. Mais il n’a jamais parlé de l’après.

Le mieux, selon moi, était de repartir à neuf et de me trouve run nouveau manager qui serait en mesure de reprendre le flambeau là où je l’avais laissé tomber. Des managers à Los Angeles, ça manquait pas, je n’étais donc pas trop stressé à ce sujet et même, Howard me suggérait l’un des siens.

- On verra ce que Rodgers me dira.

Howard voulait savoir comment c’était la prison. Ça fascinait les gens, vu de l’extérieur, peut-être parce qu’on croit toujours que c’est un endroit terrible. Ça l’était ! Je souhaitais à personne de s’y retrouver.

- On ne s’y habitue jamais vraiment. Le pire, c’est la nuit dans nos chambrettes, allongés sur des matelas même pas trois centimètres d’épais. Le silence, je veux dire. On sait jamais si on va venir nous buter, si on va en entendre un se faire buter ou quand y’en a un qui va se mettre à hurler parce qu’il cauchemarde sur la raison qui l’a conduit en d’dans.

Le mec qui hurle la nuit, c’est moi.

- J’étais dans une aile à supervision minimum, ça allait quand même et je m’étais fait quelques potes. Vaut mieux en avoir, c’est toujours mieux de pas être seul. Mais sinon la bouffe est dégueulasse, y’a toujours un gardien pour te mater le cul dans les douches, la rumeur qui dit de ne pas y échapper ta savonnette est vraie et tu sais pas combien un manche de brosse a dent peut facilement te percer la carotide avant de le voir de tes yeux. Sinon, bah la prison c’est la prison. T’es pas là comme dans un tout inclus dans le sud.

Je me raidis sur mon siège quand on passa à l’intersection où j’avais eu l’accident, j’en eu même la nausée mais heureusement, le feu ne passa pas au rouge et ont pu dégager de là ni vu ni connu. Quand je conduirais, je ferais tous les détour possible pour pas y repasser. Et ça me fit penser que je devais aussi m’organier un petit voyage en Arizona pour aller sur la tombe de David. J’étais certain que sa famille avait fait rapatrier le corps jusque là pour qu’il soit enterré près des siens. C’est ce que j’aurais fait, moi.

- Ta femme ? Elle va pas piquer une durite en me voyant débarquer chez vous ?

Parce qu’il s’agissait de Lola hein ! De mémoire, Lola n’avait jamais eu une âme très charitable.

@ Billy Lighter

Jackson connaissait Peyton étant donné qu’elle avait déjà une carrière avant qu’il ne soit en prison. J’savais qu’elle avait commencé jeune mais j’savais plus précisément quand et j’fis la moue quand il insinua que j’étais pas trop au courant de la carrière de ma femme.

-Bah si… Mais j’suis nul en date…

Ouais, ok… C’était la mauvaise excuse. Mais bon. Moi, j’savais juste que Peyton avait commencé sa carrière jeune et qu’elle était chanteuse. C’était déjà pas mal. J’savais aussi que ses parents étaient des enfoirés qui avaient profités d’elle pour se faire des thunes sans bosser. C’était presque aussi pire que les miens qui avaient jamais plu voulu entendre parler de moi sans aucune raison.

Mon ignorance fit rire mon ami alors que j’lui avouai d’être marié à Lola et qu’on allait avoir un enfant chose que j’aurais pas du dire mais que j’ai dit quand même parce que ça m’a échappé… Tant pis… Encore une fois j’pouvais pas revenir en arrière. C’était toujours mon problème, ça, de pas pouvoir revenir en arrière.

Et ça l’fis siffler alors qu’il disait que je jouais dans la cour des grands. J’esquissai un sourire en coin avant de faire la moue quand il parla du chien… P’tain, j’suis vraiment devenu un cliché de l’américain moyen. Et j’sais pas pourquoi mais ça me plaisait qu’à moitié…

Et, devant ma moue, il devina presque que j’avais un chien ce qui accentua ma moue.

-Ouais… Il l’appelle Dexter… Mais ma vie est quand même cool, hein ! J’reste une rockstar hein, pas un banquier de la classe moyenne…

Ouais, si j’étais un banquier de la classe moyenne, j’me serais déjà suicidé à cause de l’ennui, j’crois.

Il finit par dire qu’il dirait à personne pour le bébé et que, de toute façon, l’avait personne à qui le dire. J’étais un peu triste pour lui… Mais j’espérais que les gens qu’il connaissait allait renouer avec lui. Après tout, l’avait purgé sa peine. L’avait le droit à une seconde chance.

-Merci, vieux.

J’acceptai, ensuite, d’héberger Jackson. J’allais pas le laisser dehors ou aller dans un truc miteux pour ex-détenus. J’suis sûr que Peyton sera d’accord car, de toute façon, on avait bien suffisamment de chambres. Jackson disait qu’il comptait pas abuser.

-Tu pourras rester autant que tu veux.

J’avais un studio, en plus et si Savannah l’utilisait déjà pour son nouvel album, ça serait cool de pouvoir y aller de temps en temps jammer avec Jackson.

Jackson qui voulait recontacter son manager qui n’était autre que l’vieux Rogers. C’était pas de chance. Rogers, c’était pas le manager le plus cool. L’étais coincé lui aussi. Il voulait le contacter pour soir où en était ses comptes. L’avait vendu beaucoup, le Jackson avec tout ce qu’il s’était passé. C’est clair que plus on parla d’un groupe plus sa vend… J’avais déjà remarqué ça aussi.

-C’est le business. Le tout, c’est d’en parler, il parait. J’espère que ton argent a été protéger. Parfois, les managers, ils magouillent a mort et il reste plus rien…

Jackson était pas chaud à reprendre Rogers comme manager ce que j’pouvais comprendre surtout si Rogers avait pas compris leur musique. Y’avait rien de pire qu’un manager qui comprendre rien à votre musique. Sans compter que Rogers était venu que deux fois sur 10 ans le voir en prison. Ça me surprenait pas. Si j’allais en prison, pas sûr que Timmy viendrait non plus. J’le sais parce qu’il a fait pareil à David.

-Les managers c’est que des enfoirés… C’est rare ceux qui nous voit autrement que comme un produit. Pensent qu’au business.

Mais je lui proposai quand même mes deux miens en favorisant Jack qui, lui, avait une certaine éthique. L’en avait parfois trop, parfois mais c’était un type bien. Mais, avant toute chose, Jackson voulait voir Rogers.

-Ok. Mais si tu as besoin d’aide pour en trouve un, dis-le moi.

Après, curieux, j’posai des questions sur la prison. Et il m’expliqua que tous les mythes qu’on entendaient, c’était proche de la réalité. Le confort était pas au rendez-vous et il y avait possibilité de se faire tuer tout le temps. J’grimaçai quand il confirma que le mythe sur la savonnette était vrai.

-Ça a du être difficile à vivre… Surtout que, de mon avis, t’avais rien n’à faire là. L’accident t’y peut rien… Tu voulais pas le tuer… Ça, j’le sais.

Quand j’dis ça, j’vis Jackson se raidir. Ça dura pas longtemps et j’compris pas vraiment pourquoi il s’était raidis. J’avais pas fait le lien entre l’endroit où on venait de passé et l’accident. J’avais parfois une mauvaise mémoire des faits… Demandez à Amon…

Il demanda alors si ma femme allait péter un câble… J’fis la moue réfléchissant un p’tit peu avant d’hausser nonchalamment des épaules.

-Ben… J’sais pas… On verra bien… Mais elle aura pas le choix que de t’héberger. Puis, j’suis sûr qu’elle sera pas contre. Elle est pas vraiment comme les médias le disent. Elle est gentille au fond. L’a juste eu une vie de merde ce qui fait qu’elle s’est construit un personnage de diva.

C’était comme ça que j’le voyais, en tout cas. Avec moi, Peyton faisait pas de crise. Enfin, pas tout le temps…

-J’la détestais avant mais les choses ont changé… Comme quoi, la vie, c’est parfois plein de surprises.

J’lui souris.

-Donc, comme j’comprends bien, tu vas reprendre ta carrière musicale. En solo ou tu voudrais retrouver un groupe ? Sinon, tu peux toujours remplacer mon foutu guitariste. Il me tape sur les nerfs.

Ouais. A mort.

@ Billy Lighter

C’était quand même très drôle que de voir qu’Howard n’était pas au courant plus que ça de la carrière de sa femme mais il se défendit en disant qu’il n’était pas très bon avec les dates. Il y avait quand même une sacré marge dans ses dates et ça me fit me foutre un peu de sa gueule. Nous n’allions pas réinventer ce cher Howard non plus, lui qui avait de biens beaux projets, dont celui d’être papa dans la prochaine année. Je lui fis remarquer qu’il ne lui manquait plus que le chien pour être la représentation parfaite de la famille modèle américain.

- Ah ouais ? Dexter, c’est un chouette nom pour un chien !

Je me marrais bien de la vie de mon pote qui se défendait bien en disant qu’il faisait quand même des trucs cool de rockstar. En effet, malgré qu’il la calquait sur les clichés tiré du livre de la petite famille modèle, la vie d’Howard était sans contredis bien plus cool et remplie que la mienne et même, je l’enviais. Ça devait être bon de se poser avec une petite femme à la maison, un chien pour se tenir en forme et préparer l’arrivé d’un rejeton.

Avec mes onze années en suspens, ce n’était pas pour demain que ma vie allait prendre ce genre de tangente. Après tout ça, je le félicitais pour le bébé à venir e le rassurais sur son secret que je garderais bien au chaud. De toute façon, je n’avais pas vraiment de cercle social pour balancer l’info.

En un petit bout de conversation, on fit le tour de ce qui lui était arrivé de bon et je réglais le dossier de mon hébergement. C’était un poids de moins sur mes épaules et ça allait grandement me faciliter l’existence le temps que je puisse lancer mes démarches pour reprendre mes affaires en main, ma carrière en priorité.

D’ailleurs, Howard me demanda qui était mon manager et je lui répondis que c’était Daryll Rodgers. Il ne s’était pas souvent donné la peine de venir me voir en prison, deux fois à out casser et ça n’avait pas été des visites de courtoisies mais de simple rencontre pour que je signe deux ou trois trucs et ensuite, disparue dans le brouillard.

- Ouais, bah tant qu’on leur rapporte des thunes, ils sont là mais autrement, ciao amigos !

J’avais pas l’intention de resigner avec lui. Il me fallait un manager qui ait la même vision que moi et qui n’aurait pas peur de me prendre avec lui. Howard me suggéra les siens, ce serait un point de départ même si j’avais un nom en tête. De toute façon, ce n’était pas pour demain non plus.

- Merci vieux !

Ma vie en prison avait de quoi piquer la curiosité. Je n’en voulais pas à Howard de me poser des questions et je lui répondis le plus sérieusement du monde que certaines rumeurs sur les prisons étaient fondées. Ce n’était pas pour rien qu’on appelait ça un pénitencier ! Nous y étions en pénitence, pas en vacances.

- J’avais quelques conneries à mon actifs, je pense que le juge a voulu faire un exemple avec moi, mais c’est fait, j’suis sortie. J’ai purgé ma peine.

Et ça ne ramènerait jamais David.

Et ce bout de conversation arriva pile comme on passa l’intersection où l’accident avait eu lieu alors forcément, je me raidissais sur mon siège le temps qu’on passe et recommençais à me détendre après même si mon cœur continuait de battre à vive allure. Il me faudrait plus que onze ans de réclusions pour réussir à me pardonner.

J’étais inquiet que Lola, la femme d’Howard ne soit pas plus heureuse que ça que je m’installe chez eux surtout qu’ils attendaient un bébé. Elle devait avoir envie de couver son petit ventre tranquillement à la maison et avoir moi comme invité, un presque inconnu, un fantôme d’une autre vie disons-le comme ça, ça allait peut-être perturber son quotidien.

- T’sais, je l’ai connu et la version que j’ai connu se rapproche de celle des médias plus que de la tienne mais les années ont passées alors je vais te faire confiance.

Pour la connaître, je l’avais vraiment bien connu. Peut-être même trop !

- Tu vas être papa, c’est vraiment que la vie réserve de putain de grosses surprise ouais !

Je frottais mais mains ensemble en me replaçant sur mon siège, content de parler de ma carrière plus que de Lola et de ma vie en prison. J’avais tellement d’idée et d’espoir que ça me faisait vraiment plaisir d’en parler et comme Howard était d’dans jusqu’au cou, il pourrait me donner des pistes et des conseils.

- J’ai écrit pleins de chanson ces dernières années ! J’ai de quoi faire un album et un autre ! Donc, ouais, je voudrais reprendre en solo parce que je ne veux pas imposer mes chansons à un groupe déjà établi. Je dis pas non à des associations cependant hein ! Question de me remettre dans le bain ça pourrait être cool comme approche. Et je pourrais voir si le public réagit bien à mon retour mais je croirais que ouais parce que je recevais régulièrement du courrier des fans qui me disaient que je leurs manquait. J’étais ne prison et des gens que je ne connais même pas m’écrivaient pour me dire ça, c’est dingue non ?

Moi en tous les cas, j’en revenais pas du support des fans et ça me donnait vraiment bon espoir que ma carrière pouvait redécoller.

- Je pourrais passer en studio avec ton groupe question de jouer un peu, pour le fun, ce serait sympa, je me referais la main.

@ Billy Lighter

L’aimait bien le nom de mon chien, Jackson. J’trouvais ça cool même s’il m’avait remis sous le nez le fait que j’étais, en quelque sorte, rentré dans une case… Et, au fond, j’aimais pas spécialement ça. Même si j’aimais ce qu’on construisait avec Peyton. J’sais pas… Depuis quelque temps, j’suis constamment en prise avec des émotions contradictoire vis-à-vis de ma vie.

Jackson, de son côté, l’avait tout à reconstruire notamment du côté de sa carrière. Mais, avant toute chose, l’allait devoir faire le point sur ce qu’il lui restait comme thunes parce que, dans ce monde, si t’as pas de thunes, t’es mort. C’est comme ça. C’est la vie… Et, parfois, la vie est nulle. Comme celle de Jackson parce que, son ancien manager, c’était le vieux Rogers et j’savais que c’était le genre de manager à l’ancienne qui ne pense qu’à faire des thunes. Ils sont tous un peu comme ça mais Rogers, t’as en plus l’impression qu’il y connait rien à la musique…

Du coup, autant moi que Jackson, on conclu qu’il y avait que les thunes qui comptaient pour les managers. Pour eux, on est que des foutus produits.

-Ouais, c’est des enfoirés.

Parce que Rogers, l’était quasi jamais allé voir Jackson en prison et j’trouvais ça triste. Il méritait pas ça. D’ailleurs, de mon avis, il méritait pas la peine qu’il avait reçu. Mais d’après Jackson, le juge avait voulu faire un exemple. J’soupirai.

-P’t-être bien… Mais, pour moi, t’avais déjà payé en perdant ton meilleur ami. Y’a rien de pire que ça.

C’était mon avis. Jackson était pas dangereux et j’doutais sincèrement que la prison lui ait appris quelque chose. Enfin, hormis faire des poignards avec sa brosse à dent… Mais ça, ça sert que dans l’Eastside pas ailleurs.

Après ça, Jackson s’inquiéta un p’tit peu de la réaction de Peyton quand j’le ramènerais à la maison vu que j’avais décidé de l’héberger. Mais j’le rassurais un peu tout en essayant de me rassurer moi-même. Parfois, j’savais pas comment Peyton allait réagir. Et, à vrai dire, sur ce coup-ci, j’savais pas ce qu’elle allait en penser.

Jackson disait qu’il avait connu Peyton et qu’elle était comme les médias le disaient. Ouais, j’vois ce qu’il voulait dire. J’avais connu cette Peyton là aussi. Mais celle que j’ai connu dernièrement était différente.

-T’sais, avant, c’était une garce aussi avec moi. Mais quand tu la connais bien, elle est plus du tout la même. Tu verras…

Enfin, j’espérais qu’il allait le voir parce que Peyton pouvait toujours se comporter comme une garce quand elle le voulait.

J’rigolai ensuite à la réflexion de Jackson sur le fait que j’allais être père. En fait, je l’étais déjà. J’le savais maintenant.

-Ouais… La vie, elle ne fait que ça : me réserver des surprises. Un bébé surprise, une maladie surprise, un mariage surprise. Bref, que des surprises. J’disais ça sur un ton doux amer. Surtout pour la maladie en fait.

Mais c’est vers la carrière de Jackson que j’redirigeai la conversation et elle déclara avoir écrit plein de chansons ce qui me fit sourire. C’est clair qu’enfermé quand t’as rien d’autre à faire, ça pousse à écrire. J’crois que j’aurais fait pareil dans son cas. Et j’respectais sa décision de vouloir se la jouer solo.

-Les fans, t’sais, ces ceux qui restent là jusqu’au bout. C’est eux qui compte alors, ouais, j’crois que tu devrais le tenter en solo. Mais j’suis pas contre des projets non plus. J’suis le roi des duos, tout le monde le sait.

J’rigolai en disant ça. Daniele Ricci en savait quelque chose. Et Jack aussi, en fait. Ah et Timmy aussi. Ils me détestaient tous pour ça.

-Et, ouais, tu peux passer quand on joue avec The Burning Fire. Ainsi tu pourras constater que Zack est un chieur. Oh et il y as Savannah mais, elle, elle est cool. Tu la connait aussi, hein, Savannah ?

P’t-être pas en fait… J’crois que Savannah, elle, a commencé sa carrière quand Jackson était déjà en prison.

-En tout cas, on va bien s’amuser. Tu verras. Et on s’fera des fêtes aussi et des sorties. Comme avant. Enfin, sans la drogue et avec moins d’alcool mais bon…

J’fis la moue et me tu un moment avant qu’on arrive sur Beverly Hills non loin de là où j’habitais.

-J’espère vraiment que Peyton sera de bonne humeur… Au fait, tu l’as rencontré dans quels circonstances ? Sur des tournées ?

Ouais, c’est toujours sur les tournées, en général, qu’on rencontre les autres artistes. Ceux qui viennent pas de L.A..

@ Billy Lighter

Howard menait une vie que je voyais comme la vie du parfait citoyen. Une femme, une maison, un bébé en route et un chien en prime ! Ne manquait plus que le drapeau des États-Unis planté devant sa villa mais ça, je me gardais bien de le dire, je le découvrirais par moi-même quand nous arriverions chez lui.

Le trajet était ponctué de nos nombreux sujets de conversations, allant de notre opinion commune sur les managers, mes intentions sur ma carrière et ma vie ne prison, ça, je savais que ça fascinait les gens ! Je pouvais comprendre mais je ne tenais pas non plus à en parler en détail. Tout ce qu’il fallait retenir, c’est que ce n’était pas des vacances dans un tout inclus sur le bord de la mer. Howard trouvait que ma sentence avait été trop sévère puisque j’avais quand même perdu mon meilleur ami dans l’accident.  Je ne savais trop quoi répondre puisque de toute façon, j’avais purgé ma peine et que ça ne ramènerait jamais David à la vie.

Je ramenais la conversation sur Lola même si ça me mettait un peu, pour ne pas dire beaucoup, mal à l’aise en me souvenant de ce que j’avais vécu avec elle, vis-à-vis d’Howard et je voulu m’assurer que c’était ok pour que je vienne m’installer chez eux un petit moment, le temps que je retombe sur mes pieds quoi ! Lola avait toute une réputation. Je ne l’avais pas connu dans ses meilleurs jours, il fallait croire parce qu’Howard disait qu’elle n’était pas la même que ce qu’on racontait dans les journaux. C’était difficile à croire mais je n’avais pas de raison de douter de la parole de mon ami.

- Permets moi d’être curieux, vieux ! Si elle était une garce avec toi, comment t’as fait pour voir qu’au fond, elle n’en était pas une ?

Dans mon souvenir, elle ne donnait pas forcément envie de percer sa carapace. Baiser avec de temps en temps ça allait mais après, fallait pas compter sur elle pour le reste. Elle n’était pas de nature aimable, j’oserais même dire qu’elle était détestable.

Howard avait su voir au-delà de ça puisqu’il l’avait marié et qu’en plus, ils allaient avoir un bébé ! Tu fais pas tout ça quand tu as simplement perdu un pari !

- Une maladie surprise ?

Ça me fit tourner la tête vers lui pour le regarder avec inquiétude. Il y avait tellement de saloperies qui couraient, le sida entre autres ! Ça faisait tomber les gens comme des mouches c’te merde ! Enfin bref, Howard semblait quand même bien, peut-être que ça se gérait bien quand même comme maladie.

En prison, je continuais de recevoir des lettes de fans, malgré toutes ces années, dans lesquelles ils (pour ne pas dire elles) me témoignaient leur support et amour. Ça m’avait fait tenir le coup et continuer d’écrire des chansons à un point tel que j’avais un album de composer et plus même. Il ne me fallait qu’aller en studio pour enregistrer ce qui me ramenait à mon plan de base : Rencontrer Daryll pour savoir où en étaient mes finances et me trouver un manager qui voudrait bien travailler avec moi. C’était donc dire que j’étais prêt à me lancer en solo mais je ne refusais pas les projets en parenthèse, pourquoi pas !

- Alors faudra voir ! Dès que je signe avec un manager, on pourra se faire un petit projet !

En attendant, j’étais le bienvenu dans le studio de The Burning Fire pour improviser avec eux et constater à quel point le guitariste était un véritable emmerdeur, selon Howard et de rencontrer Savannah Prescott.

- Non, je crois pas. Mais peut-être qu’en la voyant je me souviendrai.

Je riais devant l’enthousiasme d’Howard à faire des fêtes, sans drogues et avec moins d’alcool, ouais ce seraient clairement des fêtes moins arrosées que celles dont j’avais l’habitude mais ce n’était pas plus mal. Je préférais éviter de reproduire les erreurs du passé.

- Euh…

Comment avais-je connu Peyton.  Je frottais mon menton tout en cherchant la réponse correcte à cette question. Le mieux était de répondre franchement, après tout, il voulait savoir comment je l’avais connu, pas ce que nous avions fait.

- Je l’ai connu dans une levée de fond. Il y avait plusieurs artistes présents pour la cause. Puis, nous avons fait plusieurs festivals ensembles, des galas aussi comme les American Music Awards pour la seule année ou David et moi avons été nommés.

Et nous n’avions pas gagné d’ailleurs mais je ne souviendrai toujours de la fiesta qui s’en était suivi dans la chambre d’hôtel après !

- C’est encore loin, chez toi ?

Pas que je m’ennuyais à bavarder avec lui mais je n’étais pas spécialement à l’aise en voiture, je m’en rendais compte surtout quand Howard passait sous les feux jaunes ou ne faisait son arrêt qu’à moitié.

@ Billy Lighter

Le réputation de Lola, d’après Jackson, était vérifiable en vrai. Preuve qu’il avait jamais vu la vraie Peyton. Celle avait qui j’m’étais marié. Celle qui savait être gentille. Celle qui doutait. Celle qui, a fond, n’était qu’une fille fragile qui a envie qu’on l’aime. En fait, j’me reconnaissais en Peyton. Moi aussi j’cachais mes faiblesse sous un gros tas de désinvolture et de nonchalance.

Et c’est pour ça qu’on était critiqué. Elle était vue dans les médias comme une diva et, moi, comme l’inconscient de service.

Du coup, ma façon de parler d’elle attisa la curiosité de Jackson. Comment j’allais lui expliquer ça moi ? « T’sais, Jackson, un jour, j’ai foutu un gros jetons dans la tronche de Peyton. L’a failli mourir et j’ai fait comme si j’avais rien fait et j’me suis barré. L’a survécu et j’l’ai retrouvé dans sa chambre d’hôtel pour m’excuser parce que j’culpabilisais. Là, j’ai vu la Peyton que personne n’a jamais vu. Depuis, on s’aime »… J’fis une p’tite moue.

-Ben, t’sais, un jour, Peyton, l’a eu un accident. Elle a eu une grosse commotion. J’ai voulu aller voir si elle allait bien et elle m’a bien traité. J’crois qu’elle avait besoin de compagnie, surtout. C’est là que j’ai rencontré la vraie Peyton. Tout simplement.

Ouais, c’était quand même franchement simplifié. Et ça faisait même un peu mièvre dit comme ça, en fait.

Bref, quand Jackson déclara que ma vie était plein de surprise, j’pris les choses un peu ironiquement. Mais, apparemment, Jackson avait pas entendu parlé de ma maladie.

-J’ai un maladie dont j’retiens jamais le nom. Un truc pulmonaire. Ça se soigne pas. Mais j’peux vivre avec. C’est juste emmerdant pour chanter. J’sais pas tenir tout un concert.

Mais j’parlai, ensuite, de truc plus joyeux avec le sujet de la future carrière de Jackson. J’trouvais ça cool qu’il reprenne les choses là où il les avaient laissé. Il comptait faire ça en solo mais on se gardait l’idée de faire des p’tits projets ensemble. J’étais partant pour ça.

En attendant, il pouvait toujours venir jammer avec nous. Ainsi, il pourrait rencontrer Savannah qu’il connaissait pas encore, apparemment. En fait, il devait pas connaitre David non plus… L’avait plein de gens cool à rencontrer.

-Ouais, elle est cool Savannah ! Mon claviériste, David, aussi. Et Nathan est space mais on s’y fait. Il sort avec ma sœur, en plus.

En tout cas, j’étais prêt à refaire des fêtes même si ça impliquera aucune drogue et peu d’alcool. C’était un peu le mauvais côté de ma nouvelle situation. Le côté auquel j’avais le plus de mal à me faire.

Ça le fit rire alors j’souris avant de demander dans quelles circonstances il avait connu Peyton. C’est à une levée de fond qu’il avait fait sa connaissance avant de la croiser en tournée.

-Ouais, j’vois. L’est jamais très commode dans ce genre de fête. Même quand j’suis avec elle.

J’rigolai en disant ça avant que Jackson me demande si c’était encore loin chez moi. J’souris alors qu’on grimpait la rue qui menait à chez moi.

-Non… On y est… Prêt à rencontrer Peyton ?

J’rigolai alors que j’passai le portail ouvert de ma maison avant de me garer devant la villa.

-Bon… Plus qu’à s’lancer…

Et j’sortis de la voiture suivit de Jackson. J’étais prêt à affronter Peyton.

@ Billy Lighter

La Peyton que me décrivait Howard ne ressemblait en rien à la Peyton que moi j’avais connu mais comment j’avais été absent pas mal d’années et que tout le monde évolue, je voulais bien croire que la femme de mon pote était quelqu’un de bien. Cependant, comme il avait avoué lui-même qu’elle avait été une sale chipie avec lui, j’étais curieux de savoir comment les choses c’étaient passé pour qu’il voit en elle la femme qu’il avait eu envie d’épouser.

C’était une histoire pas banale mais un peu digne d’un roman savon. Avoir manqué de tact je lui aurais dit que Peyton avait été victime d’un grand reset quand elle avait eu cette commotion mais je m’abstenue. Je n’allais tout de même pas me mettre à morde la main tendue !

- C’est quand même sympa de ta part de t’être déplacé pour voir comment elle allait compte tenu que vous n’étiez pas amis. Je crois que n’importe qui à ta place aurait juste pas eu envie de lever le petit doigt pour elle, tu vois?

Moi le premier pour être honnête. J’aurais vu la nouvelle passer dans les journaux et je me serais probablement dit que c’était bien fait pour elle ! Maintenant que je savais qu’elle était une personne tout à fait différente, je me faisais la réflexion que je l’avais probablement très mal jugé et qu’elle gagnait à être connue.

Donc, sommes toutes, la vie d’Howard allait plutôt bien malgré une maladie soudaine qui me fit le regarder un peu drôle. Il y avait tant de saloperie qui circulaient qu’on en pouvait pas être sûr de rien. En fait, c’était une maladie pulmonaire qui l’embêtait pour ses concerts. Je pouvais compatir, étant moi-même chanteur, je ne sais pas ce que je ferais si je n’arrivais pas à tenir un concert.

- C’est chiant ça, mec ! Désolé pour toi !

Bref, en venant m’installer chez Howard, j’allais pouvoir m’incruster dans son petit monde et rencontrer des gens comme les membres de son groupe… et sa femme, officiellement. J’avais hâte, ça rimerait avec mon retour à la vie active et c’était ce dont j’avais le plus hâte !

Ça m’embêta un tout petit peu d’Howard me demande, à son tour, comment moi j’avais rencontré Peyton que je nommais toujours Lola puisque c’est comme ça, sous son nom de scène que je l’ai connu. Je ne brodais pas plus que ça autour de l’os et expliquais sobrement que nous avions été dans les mêmes évènements.

- Ce genre de fêtes sont stressantes, c’est peut-être pour ça !

Je disais n’importe quoi, là en fait, parce que je trouvais le trajet un peu long et que j’avais hâte d’arriver et de pouvoir me poser, sans passer pour un ingrat non plus. Howard avait eu la gentillesse de venir me chercher et il se retrouvait en prime avec un locataire. Les routes, ou plutôt les voitures allaient toujours me faire un effet désagréable. Ça passerait peut-être avec le temps.

Howard s’engagea dans une entrée et je poussais un sifflement admiratif. Il ne vivait pas dans un taudis hein ! C’était une somptueuse villa, assez impressionnante.

- J’suis prêt !

Et quand il coupa le moteur, avant que l’on sorte de la bagnole, je le remerciais encore pour ce qu’il faisait pour moi.

- Je l’apprécie, vraiment vieux ! C’est quelque chose que je n’oublierai pas !

@ Billy Lighter