Monsieur Lee dormait. Il ronflait même alors que je relevai mon regard de mes devoirs. J’étais seul dans la pièce avec Monsieur Lee. J’avais été envoyé ici par Monsieur Jenkins parce que j’ai poussé Quinn de sa chaise.

Je n’aime pas Guillermo Quinn…

Il est arrivé dans l’école il y a pas longtemps. Sofia le connaissait d’avant et ils passent plein de temps ensemble. Ils jouaient ensemble à la récrée avec Jesse… J’avais dit à Sofia que j’aimais pas Guillermo. Que je voulais qu’elle passe plus de temps avec ça mais elle disait que c’était son ami aussi et que je pouvais jouer aux eux. Qu’ils étaient tous gentils.

Mais moi, je voulais jouer avec Sofia TOUT SEUL !

Du coup, j’ai boudé Sofia et j’ai dit à Guillermo de plus l’approché quand on est rentré de récrée tantôt… Il m’a dit qu’il faisait ce qu’il voulait et il m’a traité de looser alors, je l’ai poussé de sa chaise très fort. Il est tombé sur son cul et Monsieur Jenkins m’a renvoyé de la classe après avoir mis un mot dans mon journal. Il a dit que je devais aller voir Monsieur Lee pour qu’il ne surveille jusqu’à la fin des cours.

Et les cours étaient pas près d’être fini. On venait de rentré de récrée de midi et il a pas fallu vingt minute avant que Monsieur Lee ne s’endorme.

Et, moi, j’étais fâché ! Fâché sur tout le monde ! Surtout sur Quinn mais sur Sofia, Jesse, Monsieur Jenkins et plein d’autres !!!

Alors, quand Lee se mit à ronfler, je rangeai mes affaire doucement et sortis de la pièce avant de faire attention à pas être vu pour sortir discrètement de l’école.

Je savais comment rentrer à la maison mais je savais que Jordan allait me punir si je rentrais maintenant. Puis, j’avais pas envie de rentrer. J’étais trop fâché ! Alors, je réfléchis… Moi, je pourrais acheter des Comics… Non… J’ai plus assez d’argent… J’ai tout usé pour acheter mon propre briquet que je cachais… C’était un beau briquet… Moi, je l’aimais bien.

Alors, je fais quoi ?

Je grommelai avant de repenser à Jimmy Reed et la grosse tour… Jimmy qui me doit encore des excuses. Moi, j’avais demandé à la Madame de lui faire passé un message mais j’ai jamais eu de réponse. Moi, je crois que Jimmy s’en fout de moi.

ET J’AIMAIS PAS ÇA DU TOUT !

Alors, je pris le bus pour aller vers a grosse tour et, une fois arrivé, j’entrai. Il y avait quand même du monde et la dame de l’accueil me vit pas. J’attendis alors devant l’ascenseur… Mais chaque fois, des gens entraient ou sortaient et moi, je savais pas si, cette fois, ils allaient me laisser grimper…

Alors moi, je pris l’escalier… Il y avait personne dans l’escalier.

Mais c’était haut. Mais je suis grand et fort alors je réussis à monter tout en haut. J’étais un peu essoufflé parce que j’ai beaucoup couru et je me retrouvai devant la porte de chez Jimmy. Moi, je crois qu’il habite là. Il a dit que tout était à lui alors, moi, je crois qu’il vit ici.

Et, sans frappé, j’entrai. C’était ouvert. Et Jimmy était là, dans la pièce, j’avançai un peu. Je le fixai.

-Je suis venu. Je veux des excuses pour le bol. Je veux aussi que tu rendes l’argent à Jordan pour la vitre. Je veux tout ça.

Voilà. Je veux tout ça.

@ Billy Lighter

J’avais en main la dernière petite pépite de ma fille, son album In Your Head qui allait la projeter sur les scènes du monde entier… Comme quoi, je n’avais pas eu tort de laisser finalement Daniele la prendre sous son aile, même si je savais que ma fille savait se débrouiller comme une grande.

J’avais déballé le disque et l’avait posé sur la platine avant de le faire jouer. Et un sourire fier se peignit sur mon visage… C’était bon, très bon même, pour ne pas dire excellent. Livia avait trouvé sa voix, son style.

Je pris mon whisky dans une main, ma cigarette dans l’autre et marchait çà et là dans mon appartement tout en écoutant la musique. C’était beau… Il fallait que je me retienne d’avoir les larmes aux yeux.

Alors je bus mon whisky cul sec avant d’en boire un autre… Je portais mes lunettes aujourd’hui, plus je vieillissais, plus je voyais mal. Maritza trouvait ça sexy, mais moi, ça me faisait peur… ça voulait dire que je n’allais pas en rajeunissant.

La voix de Livia emplissait la pièce et j’avais dit à Frances que pendant toute la durée de l’album, je ne voulais pas être dérangé, pas même pour une simple signature.

Jusqu’à ce qu’au détour de mes cent pas, je me retrouve (et sursaute), face au morveux qui avait cassé une fenêtre de ma tour la dernière fois qu’il était venu.

-Mais… Comment fais-tu pour arriver jusqu’ici ? Rappelle-moi ton nom ?

Le petit avait vraiment l’air fâché… On aurait dit qu’il avait passé une mauvaise journée.

Je tirai sur ma cigarette.

-Tu ne devrais pas être à l’école, toi, à cette heure-ci ?

J’allai m’installer dans mon fauteuil et lui désignai le divan face à moi.

-Installe-toi et parlons comme des grandes personnes. Tu entends cette voix. C’est celle de ma fille, Livia… Je pensais pouvoir l’écouter tranquille, mais il a fallu que tu débarques.

J’avais bien retenu qu’il voulait des excuses pour son bol et que je rende l’argent de la vitre à son tuteur.

-Je ne peux pas rendre l’argent à ton tuteur, petit. Tu as cassé et qui casse paye. Et comme tu n’as pas beaucoup d’argent, c’est ton tuteur qui trinque.

Je pris une gorgée de whisky.

-Quant à ton bol, je crois savoir qu’il t’a été rendu donc nous sommes quittes.

Je le regardai dans les yeux et soupirai.

-Tant que tu es là, tu veux quelque chose à boire ?

@ Billy Lighter

Moi, j’étais devant Jimmy. Il portait des laides lunettes. Avant, il avait pas de lunettes. Je crois que Jimmy est très vieux. Et il fume alors, comme Jordan, il va bientôt mourir. Je plissai du nez en voyant ça. J’aimais pas quand on fumait.

Il écoutait de la musique. C’était la chanson qui passait tout le temps depuis hier. J’aimais pas trop. Je préfère The Burning Fire. Ici, c’est juste pour les filles ce genre de musique. Et je suis pas une fille.

Jimmy se retourna vers moi et il demanda comment j’étais venu jusqu’ici. Moi, j’avais été prudent. J’avais fait attention à que les gens me voient pas et ne fassent pas attention à moi. Moi, je suis malin.

-Je suis monté par l’escalier. Il y a personne dans l’escalier. Les gens pressés prennent l’ascenseurs parce qu’ils sont faibles et pressés. Moi, je suis fort. J’ai pris l’escalier.

Et Jimmy avait oublié mon nom. Je pris un air très contrarié. Il m’avait oublié ? Moi, je suis monté ici. J’ai cassé sa vitre. Moi, je pense que Jimmy devrait se rappeler de moi. A moins qu’il soit très vieux et oublie tout. Dans le Maine, il y avait un vieux qui oubliait toujours tout parce qu’il était vieux.

-Je suis Grant. Et toi ? Johnny, c’est ça ?

J’imitais ses expression et son ton. Moi, j’avais dit mon nom, la dernière fois, à Jimmy. Je lui avais dit que Jordan Keller était mon tuteur et que j’étais le fils de Ward Ward Fleming. Peut-être qu’il a oublié tout parce qu’il est vieux.

Il demanda si je ne devrais pas être à l’école. Je roulai des yeux.

-Si mais je suis parti. Je n’aime pas l’école. Il n’y a que des loosers là-bas.

Surtout Guillermo Quinn. Je le déteste encore plus que Dylan et Jesse maintenant. Il arrête pas de parler à Sofia.

Moi, j’étais prêt à me battre pour avoir des excuses de Jimmy même si je dois frapper ses gros gardes. Mais il me proposa de m’asseoir. Je le fis pas tout de suite parce que je croyais à un piège mais je finis par prendre place en face de Jimmy Reed. Je déposai mon sac juste à côté de moi sur le siège.

Il voulait qu’on parle comme des grandes personnes. Oui. Je suis grand. Il disait que la fille qui chante est sa fille, Livia. Je l’avais dérangé quand il l’écoutait. Je m’en foutais.

-Tu auras qu’à réécouter après. Moi, je préfère The Burning Fire.

Oui. The Burning Fire, c’est mieux. Moi, je m’en fiche de la fille de Jimmy Reed. Elle chante pas si bien, de toute façon. Elle casse un peu les oreilles.

Moi, j’attendais les excuses.

Il disait qu’il pouvait pas rendre l’argent à Jordan parce que j’avais cassé la vitre et que, quand on casse, on paye. Je plissai des yeux et le nez à cause de la cigarette et de ce que disait Jimmy qui me contrariait.

-Mais c’est ta faute si j’ai cassé la vitre. Tu m’as mis dehors avec deux gros types.

Puis, il me dit qu’il m’a rendu mon bol et que, donc, on est quitte. Je fronçai, maintenant, les sourcils avant de répondre à sa question.

-Je veux du coca. Et que tu fumes plus. J’aime pas la fumée. Tu vas mourir si tu fume…

Puis, je pris un air détaché.

-Quoi que je m’en fiche, si tu meurs. Moi, je prendrais ta tour, si tu meurs.

Je regardai toujours vers Jimmy. Il s’était pas excusé.

-Tu m’as rendu le bol mais tu t’es jamais excusé pour m’avoir mis dehors avec tes gros types. Tu pouvais pas faire ça. Jordan a dit que tu pouvais pas faire ça à un enfant. Que tu aurais dû faire autrement. Je pense que tu dois t’excuser et me donner quelque chose pour réparer. C’est comme ça que ça fonctionne quand on fait quelque chose de mal, non ? On s’excuse et on répare en donnant un truc. C’est ce qu’on fait avec moi. Alors, toi aussi tu dois faire ça. Moi, je crois que tu dois me donner 1 million de dollars pour ça.

J’étais sérieux. Moi, je crois qu’il doit faire ça.

@ Billy Lighter

Le morveux de la dernière fois était de retour. Il me dit être passé par les escaliers. Il y avait des escaliers ? Oui, certainement, en cas d’incendie. Toujours était-il que ce n’était pas le moment pour cette visite impromptue et je le fis remarquer à mon petit visiteur.

Mais apparemment, je n’allais pas m’en défaire aussi facilement. Je lui demandai de me rappeler son nom.

-Grant… Ouais, c’est ça… Fleming.

J’avais dit ça, pensif.

-Le fils d’un serial killer adopté par un flic… Tu as une histoire des plus intéressantes, Grant. Tu sais que je connais bien ton père ?

Je lui demandai s’il ne devait pas être à l’école à cette heure-ci mais il me dit être parti, parce qu’il n’aimait pas l’école et qu’il n’y avait que des losers…

-Des losers… Aucun doute, tu es bien le fils de Fleming… C’est fou ce que les gènes sont fort, même quand on élève pas son propre enfant, il acquière des traits du parent absent.

Je l’invitai à prendre place sur le divan tandis que je me détendais dans mon fauteuil. Je lui parlai de ma fille, Livia, dont on entendait actuellement les chansons.

-Elle me ressemble bien plus que je ne l’aurais cru. Et toi, tu ressembles à Fleming comme deux gouttes d’eau.

Il me fit remarquer qu’il préférait The Burning Fire. Je fis un geste de la main en soupirant.

-The Burning Fire c’est du MTI… Tu devrais plutôt t’intéresser à Fireworks.

Bref, le petit voulait des excuses et que je rembourse son tuteur. Mais je lui expliquai que tout ça, il l’avait cherché.

Mais il y tenait.

-Je connais les Fleming et je doute que des excuses te suffisent.

Je lui proposai à boire, il voulait du coca. Je me levai, cigarette entre les lèvres et allait lui chercher un coca dans le frigo.

-Je suis chez moi, je fume si je veux. Si ça te dérange, tu sais où sont les escaliers.

Je ricanai quand il dit que j’allais mourir et qu’il prendrait ma tour si je mourrais…

-C’est trop tard, mon petit… Cette tour a déjà un futur propriétaire, il s’appelle J.R.

Puis il remit sur le tapis son histoire d’excuses. Il disait que je devais m’excuser et lui donner un truc pour réparer le préjudice que je lui avais causé.

-J’avais la flemme de te mettre dehors moi-même…

Je le regardai dans les yeux. Il avait le même regard que Fleming, mais de meilleurs principes, probablement grâce au flic qui l’élevait.

-Disons que je m’excuse… Et que je t’offre deux places pour aller voir Fireworks lors de leur prochain concert à L.A. ? Qu’est-ce que tu en dis? Tu arrêteras de venir me harceler dans ma tour ?

@ Billy Lighter

Je plissai des yeux quand il dit que je m’appelait Fleming… J’allais répliquer en montrant que j’étais pas content mais c’était le même nom que Sky alors je ne détestais pas.

-Custer Fleming.

Oui. Les deux. Voilà. Comme ça, c’est mieux. Comme Maman et comme Sky. Et comme Heaven aussi. C’était ma sœur. Je la protège parce que je suis son héros. Je devrais dire à Jordan que, maintenant, je suis Grant Custer Fleming.

Jimmy dit que j’étais le fils d’un serial killer et que je vivais chez un flic et que mon histoire était intéressante. Je levai un sourcil.

-Non. Mon grand-père est un sérial killer. Mon père, c’est juste un tueur, il parait.

Il disait qu’il connaissait mon père. Oui. Je le savais. Il me l’avait dit l’autre fois. Tout le monde connaissais mon père et ça m’agaçait parce que pendant longtemps, moi, je l’avais jamais vu alors que tout le monde l’avait vu.

-Tout le monde le connait. Mais je ne sais pas comment tu le connais. Il est venu dans ta tour ?

Puis, Jimmy parla de l’école et je dis que j’aimais pas l’école parce qu’il y avait que des loosers alors Jimmy dit que j’étais bien le fils de Ward Ward Fleming. Je plissai des yeux essayant de comprendre ce qu’essayais de dire Jimmy en parlant de gènes alors j’haussai des épaules.

-Oui. Je suis son fils. Maman me l’a dit.

Jimmy faisait que parle de mon père et j’en avais marre. Je m’installai et il parla de sa fille qui chantait sur le disque. Il disait qu’elle lui ressemblait comme moi je ressemblait à Ward Ward Fleming. Je ne dis rien. J’haussai des épaules. Je savais pas quoi dire à ça. Mais je dis quand même que j’aimais mieux The Burning Fire mais Jimmy disait que je devrais plutôt m’intéresser à Fireworks. Je plissai des yeux.

-Moi, je crois que je fais ce que je veux.

J’aimais bien Fireworks mais The Burning Fire, c’est mieux. Moi, je préférais The Burning Fire.

Et ce que je voulais c’était que Jimmy rembourse Jordan mais il ne voulait pas parce qu’il disait que c’était ma faute. Alors, je dis que je voulais des excuses mais, encore une fois, il disait qu’il connaissait les Fleming que des excuses suffiront pas.

-Moi, je suis Grant. Toi, tu me connais pas.

Il m’apporta du coca et je bus un coup avant de dire qu’il devait arrêter de fumer mais il disait qu’il était chez lui et qu’il faisait ce qu’il veut ce qui me contraria beaucoup. Moi, je n’aimais pas Jimmy Reed… Alors, je dis simplement qu’il allait mourir s’il continuait de fumer et que, du coup, la tour sera à moi mais il disait qu’elle ira à J.R… Je penchai légèrement la tête sur le côté.

-J.R. ? C’est pas un vrai nom. Et je lui prendrais la tour. Voilà.

Et je voulais toujours des excuses pour les deux gros types et Jimmy disait qu’il avait eu la flemme de me mettre seul dehors. Je levai un sourcil.

-Tu aurais pas réussi. Tu as pas de muscles. Moi oui. Je boxe.

Moi, je continuai de regarder Jimmy dans les yeux et il s’excusa plus ou moins avant de proposer des places pour Fireworks. Deux places. Je fis la moue, plissait des yeux, réfléchis et finis par dire :

-Non. Pour The Burning Fire. Je veux des places pour The Burning Fire. Moi, je crois que tu devrais leur dire de faire un concert  et me donner des places.

Je montrai mes doigts.

-Cinq places. Pour moi, Jordan, Nell, Sky et Heaven. Des places tout devant pour bien voir. Et aussi, tu dois me donner ton briquet maintenant.

Je tendis la main. Je voulais son briquet. J’en avais un mais je voulais celui de Jimmy Reed.

-Et après, je ne viendrais plus ici. Plus jamais. Moi, je crois que tu devrais accepter. Sinon je reviens tous les jours.

@ Billy Lighter

Le petit, après un instant de réflexion, me repris en disant qu’il s’appelait Custer Fleming… Je le regardai dans les yeux, le bout de ma cigarette rougeoyant alors que je tirai fort dessus.

-Ainsi tu as changé d’avis… Aurais-tu rencontré ton père depuis notre dernière rencontre ?

Je soufflai ma fumée.

-Au moins ne te revendiques-tu pas comme un Keller… Un flic de la plus basse espèce.

Cela dit, son histoire était intéressante et je lui demandai s’il savait que son père était un sérial killer. Il rectifia en disant que son grand-père était un sérial killer, pas son père.

-Alors ton père te ment.

Parce que son père avait tellement de morts à son actif qu’on pouvait le qualifier comme tel. Même moi, je ne lui arrivais pas à la cheville. Mais je ne m’acceptais pas non plus comme un tueur de masse. Tout ce que j’avais fait, je l’avais fait pour ma famille et mon ami, Daniele Ricci. Maintenant, c’était terminé les tueries…

Sauf si…

Grant me sortit de mes rêveries en me demandant comment j’avais connu son père, s’il était venu dans ma tour. J’éclatai de rire.

-Non, c’est à la boxe que je l’ai rencontré. Il m’a fait gagner plusieurs paris.

Sa mère lui avait dit qu’il était le fils de Ward, il le savait donc depuis longtemps, mais m’était avis que ça ne faisait pas longtemps qu’ils s’étaient retrouvés face à face.

Il voulait des excuses mais je lui dis qu’avec les Flemings, les excuses ne suffisaient pas. Et là, il revendiqua être Grant, comme s’il changeait d’identité selon ce qui l’arrangeait. Et il disait que je ne le connaissais pas. Je lui servis son coca et il me conseilla d’arrêter de fumer. En fait, c’était plus un ordre qu’un conseil… Il dit que quand je mourrais, il prendrait ma tour, mais je lui répliquai que la relève était déjà assurée.

Mais il comptait bien la gagner à coups de poings, cette tour. Et il me dit qu’il faisait de la boxe et que je n’aurais pas su le mettre dehors tout seul.

-Les chien ne font pas des chats…

Je me resservis un whisky et me réinstallai dans mon fauteuil.

Je donnai à Grant un semblant d’excuse et lui proposai des places pour fireworks… Mais il voulait des places pour The Burning Fire, cinq places… Je lui pointai la tour d’en face par la fenêtre.

-Moi, je m’occupe de Fireworks. Si tu veux The Burning Fire, il faut aller voir Don Hughes, en face.

Quant à mon briquet… Je soupirai… Ouvrir un tiroir dans le petit meuble à côté de mon fauteuil et lui lançai un briquet jetable. Hors de question que je lui donne mon briquet argenté gravé de mes initiales.

J’écrasai mon mégot dans le cendrier.

-Tu peux revenir quand tu veux… Je vais te préparer un comité d’accueil avec plein de gros types que je posterai aussi dans les escaliers.

Je le regardai dans les yeux.

-Maintenant, vas voir en face si j’y suis.

@ Billy Lighter

Je fixai Jimmy quand il dit que j’avais changé d’avis mais je dis rien, je répondis simplement à sa question sur ma rencontre avec mon père.

-Oui. Deux fois.

Et je plissai des yeux quand il dit que Jordan était un flic de la plus basse espèce. Non. Je crois pas ça. J’ai suivi Jordan. Il fait son travail. Il peut juste pas faire comme Batman parce que c’est le Commissaire Gordon.

-Jordan essaye d’enfermer les méchants. C’est mieux que de rien faire.

Je disais ce en regardant autour de moi avant de regarder Jimmy.

-Comme toi. Chaque fois que je viens, tu fais rien.

Moi, je sais pas trop à quoi Jimmy sert. Je sais qu’il utilise les gens pour faire de l’argent mais alors ça veut dire qu’il fait pas grand-chose. Il fume, c’est tout. Moi, c’est comme ça que je vois Jimmy Reed. Un vieux Monsieur qui fume dans sa tour.

Il dit que j’étais le fils d’un sérial killer mais je dis que mon père était juste un tueur mais Jimmy disait que si je croyais ça c’est que mon père m’a menti. Je penchai légèrement la tête sur le côté.

-Mon père m’a rien dit sur ça. C’est Maman qui dit que c’est un tueur. Mais Jordan, il dit que c’est un…

Je réfléchis pour dire le mot que j’avais entendu.

-Un psychopathe.

J’haussai les épaules. Je ne savais pas qui a raison. Alors, je préfère croire Maman.

Puis, Jimmy expliqua qu’il avait rencontré mon père à la boxe. Il lui avait fait gagné des paris. Moi, oui, je crois que j’avais entendu que mon père faisait de la boxe. Comme moi. Mais je savais pas que Jimmy, il faisait des paris. Je le fixai plissant des yeux.

-Alors pourquoi on dirait que tu le détestes ? S’il te fait gagner, toi, tu devrais l’aimais bien.

Oui. Je comprends pas ça. On dirait que Jimmy déteste mon père. Moi, j’entends ça comme ça. Mais l’a il dit qu’il le fait gagner alors je comprends plus Jimmy Reed…

Puis, j’expliquai vouloir des excuses parce que Jimmy m’avait mis dehors avec les gros types. Je voulais aussi qu’il ne fume plus mais il refusa. Ça me contrariait et je le montrais sur mon visage. Alors, je dis qu’il allait mourir et je j’aurais sa tour mais il voulait la donné à J.R. que je connaissait pas. Moi, je gagnerais la tour ! Et Jimmy dit que les chiens faisaient pas des chats. Je plissai des yeux.

-Non. Ils font des chiots. Puis, les chiots, ils deviennent des chiens. Moi, je crois que tout le monde sait que les chiens, ils font pas des chats.

Moi, j’avais pas compris pourquoi il avait dit ça.

Jimmy me fit des excuses mais je trouvais que son cadeau était pas assez bien. Je préférais The Burning Fire. Il le savait. Je lui avais dit. Mais il disait que si je voulais The Burning Fire. Je pouvais aller dans la tour en face et demander à Don Hughes. Déjà la dernière fois, il voulait que j’aille en face. Il me sortit ensuite un briquet pour me le donner. Je fixai le briquet. Il était moche. Il était encore plus moche que celui que j’avais acheté avec mes sous. Alors que Jimmy, je savais qu’il était riche et qu’il devait avoir des beaux briquets.

Il me contrariait beaucoup !!!

Et il dit que si je revenais, il aurait une armée de gros type. Il dit ça avant de vouloir que je parte.

Je le fixai relevant ma tête du briquet. J’avais le briquet dans une main et mon coca dans l’autre.

-Moi, je croyais que tu étais puissant… Que tu étais riche… C’est ce que tu dis. C’est ce que les gens disent sur toi. Et tu sais pas m’avoir des places pour Fireworks ? T’es un looser !

Je dis ça en haussant le ton avant d’allumer le briquet devant mes yeux. Je regardai la flamme.

Je fis, ensuite, disparaitre la flamme avant de lever le regard sur Jimmy. Je m’étais pas encore levé.

-Ton briquet est moche. Mais je le garde.

Je le mis dans ma poche mais je restai toujours assis.

-Si je reste jusqu’à-ce que tu me donnes les places, est-ce que tu vas envoyer les gros types ? Ou tu vas essayer tout seul ? Moi, je pense que tu vas te casser quelque chose parce que tu es un vieux croulant.

Je dis ça sérieusement. Jimmy Reed était vieux.

J’esquissai alors un sourire en coin avant de pencher légèrement la tête sur le côté. Moi, j’avais une idée.

-Donne-moi les places… Sinon, je reste. Et si tu me vires, je dirais que tu m’as frappé et que tu m’as fait très mal. Que j’ai pleuré et que tu m’as frappé encore avant de me mettre dehors. Toi, tu iras en prison.

Oui. En prison, Jimmy.

@ Billy Lighter

Grant disait avoir rencontré son père deux fois, ce qui ne l’empêchait pas de défendre son tuteur qui, LUI AU MOINS, faisait quelque chose contre les méchants. D’ailleurs, il m’accusait de ne rien faire.

J’écartai les bras, pour désigner l’ensemble de la pièce, pour désigner, en fait, la musique de Livia que distillait la platine.

-Moi, c’est ça que je fais, je donne de la musique aux gens. C’est mieux que de faire des crime ou de le combattre, je donne du bonheur aux gens.

Quant à son père, je lui fis remarquer qu’il s’agissait d’un serial killer… Mais lui pensait que c’était juste un tueur, comme sa mère, alors que son tuteur, lui, avait choisi le mot psychopathe.

Je souris, mon verre de whisky dans une main.

-Jordan a raison, Grant. Ward est un psychopathe.

Il ne comprenait pas pourquoi je détestais son père s’il me faisait gagner des paris à la boxe.

-C’est une longue, très longue histoire… Peut-être qu’un jour, ton père, ou moi, te la raconterons.

Le petit n’arrêtait pas de plisser le visage, visiblement dérangé par la fumée de ma cigarette. Bien, ça le fera peut-être partir plus vite. Je refusai donc d’arrêter de fumer et quand j’écrasai mon mégot, j’en rallumai directement une autre.

Il réitéra son souhait de prendre ma tour, mais je lui expliquai que même si je mourrais, cette tour irait à J.R. Quant à l’expression que j’utilisai, il la comprit au sens littéral. Je rigolai…

-Tu as encore beaucoup à apprendre, petit, pour gagner une joute verbale.

Grant voulait mon briquet et des places pour The Burning Fire… Je lui donnai un briquet et le renvoyai vers les principaux intéressés, dans la tour d’en face.

Il était contrarié, et ça se voyait. Je le laissai s’emballer avant de me pencher un peu plus vers lui pour le regarder bien droit dans les yeux.

-Je suis puissant. Mais Don Hughes, de la tour d’en face, non. Il n’y a pas de tournée de The Burning Fire prévue à cause de Don Hughes. Et donc, s’il n’y a pas de tournée, je ne saurais pas t’avoir des place, aussi puissant suis-je.

Il avait dit qu’il n’allait pas bouger de là jusqu’à ce qu’il ait les places… Je le regardai avec un air de défi.

-Très bien. Alors tu te tais. Et moi, je vais enfumer la pièce comme ça si je meurs à cause de la cigarette, tu mourras avec moi.

@ Billy Lighter

Jimmy disait qu’il donnait de la musique aux gens. C’est ça qu’il faisait. Il disait que c’était mieux que de faire des crimes ou les combattre. Je plissai des yeux avant de regarder vers la platine d’où la musique sortait avant de remettre son regard sur Jimmy.

-Tout le monde aime pas la musique. Puis, combattre le crime, c’est mieux.

Oui. C’est mieux. Faire la justice comme Batman, c’est mieux. De toute façon, je voulais pas que Jimmy ait raison. Voilà.

Puis, Jimmy parla de mon père. Il disait que Jordan avait raison. Que mon père était un psychopathe. Mais personne m’a jamais expliqué ce que ça voulait dire mais je voulais pas montrer à Jimmy que je savais pas ce que ça voulait dire. Alors, j’haussai les épaules.

-Moi, je m’en fiche, en fait, ce qu’il est.

Oui. Parce que je m’en fiche de lui tout simplement. Sky l’aimait bien et j’aimais bien Sky qui voulait me faire connaitre mon père. Comme j’aimais bien Sky, j’ai pas dit « non ». Mais je sais que Jordan veut pas que je le vois et Maman non plus.

Mais Maman est morte.

Jimmy connaissait mon père parce qu’il gagnait de l’argent sur les paris sur mon père à la boxe. Alors, je comprenais pas pourquoi il ne l’aimait pas… Il dit que c’était une longue histoire et je roulai des yeux.

-Moi, je crois qu’on a le temps, hein.

Il pouvait raconter. Mais je préférais, avant, lui dire que je voulais des excuses et, aussi, qu’il arrête de fumer. Mais il refusa d’arrêter de fumer devant moi alors je déclarai qu’il allait mourir et que j’allais prendre sa tour mais il avait déjà quelqu’un pour sa tour. Mais moi, j’allais tuer J.R. alors Jimmy dit que les chiens faisaient pas des chats et je compris pas le rapport. Mais quand il dit que j’avais encore beaucoup à apprendre, je fronçai fort les sourcils.

-Moi, un jour, je te battrais à ça.

Oui. Et pourquoi pas tout de suite ? C’est ce que j’essayais en lui disant que je voulais des places pour The Burning Fire. Il refusa alors je dis qu’il était un looser. Il dit alors qu’il y avait pas de tournée de The Burning Fire et que c’était la faute de Don Hughes de la tour d’en face. Je regardai vers la tour d’en face avant de poser un regard contrarié sur Jimmy.

-Toi, tu dois les obliger à faire des concerts ! Sinon, tu es pas puissant !

Je dis ça alors que j’étais plus contrarié encore qu’avant et je menaçai Jimmy de dire qu’il m’avait frappé s’il appelait les gros types.

Alors, il les appela pas… Il me dit de me taire et de rester là le temps qu’il fume et que je meurs avant lui.

Je serrai des dents et des poings. Puis, je posai mon verre de coca vide sur la table en faisant beaucoup de bruit parce que je l’avais posé fort. Je foudroyai Reed du regard. Un regard très noir et très mauvais.

Moi, j’essayais de trouver des mots et de pas casser tout. Dans ma tête, moi, je voyais moi qui frappe fort sur Jimmy jusqu’à-ce qu’il meurt. Je fermai fort les yeux pour faire partir les images. Mais ça changea juste les images et je vis Reed qui brûlait dans le feu. Je gémis et me frottai fort les yeux avant de les rouvrir. Je me levai.

-Je te DETESTE !

Moi, si je cassais quelque chose, Jordan sera pas content… Et je serais puni. Mais les images étaient fortes… Trop fort… Tellement que les larmes coulaient et j’aimais pas ça.

-Moi, je me vengerais !

Mes poings étaient serrés et je finis par reprendre mon sac et sortir de l’appartement de Jimmy. Je filai dans l’escalier mais descendis pas… Je respirais fort appuyé contre le mur. Les images partaient pas…

Et Jimmy m’avait fait mal. Il avait mis les images. Il aurait dû être gentil avec moi. Mais il avait été méchant.

Alors, j’ouvris mon sac. Je réfléchissais plus. Je sortis mes cahiers de cours, ma farde, mon plumier. Je laissai que dedans mes Comics et mes dessins. Puis, je mis tout à terre tout près de la porte qui séparait le sas de l’appartement de Jimmy et l’escalier. Et je sortis son briquet pour commencer à mettre le feu à mes feuilles. Ça pris le temps mais le feu commença à prendre. Les cahiers brûlèrent et je regardai ça. Puis la farde et ça commençai à attaquer la porte.

C’est là que je repris connaissance. Je secouai la tête. Puis, je me mis à descendre les escaliers en courant.

@ Billy Lighter

Grant disait que tout le monde n’aimait pas la musique… Je le regardai en biais.

-Même toi tu aimes la musique. Tu aimes The Burning Fire… Aimer la musique n’empêche pas de combattre le crime. Et si c’est ce que tu veux, tu as le tuteur qui convient, me semble-t-il…

On parla de son père dont je dis qu’il était un psychopathe, confirmant ainsi les dire de ce Jordan qui s’occupait de Grant. Mais il prit un air nonchalant et dit qu’il se foutait de ce que son père était.

-Je te souhaite de ne jamais le croiser… Il n’en vaut pas la peine.

Il voulait savoir pourquoi je ne l’aimais pas. Mais je dis que c’était une longue histoire et je lui dis qu’on avait pas le temps. Lui pensait qu’on avait le temps.

-Le temps, c’est de l’argent, et tu me fais perdre le mien.

Il n’était pas encore en âge de pouvoir soutenir une joute verbale… Jusqu’ici, il agissait comme un enfant trop gâté. Pourtant, même Ian Hunter était plus doué que lui. Peut-être parce que Ian était plus âgé et que nous vivions dans le même monde.

Il dit qu’un jour, il me battrait à la joute verbale.

-Il va falloir t’entraîner alors.

Bref, il voulait des excuses et des places pour The Burning Fire. Je lui fis un semblant d’excuse et lui dit qu’il n’y avait pas de tournée de The Burning Fire prévue et que je ne pouvais donc pas lui obtenir des places. Et il s’emballa, disant que je n’étais pas puissant si je n’arrivais pas à faire que The Burning Fire parte en tournée.

-Je ne vais pas faire en sorte de rapporter de l’argent à mes concurrents, petit.

C’en était trop pour Grant qui déposa sa bouteille de coca avec moult fracas avant de se lever et de prendre son sac. Il me détestait.

J’écartai les bras.

-Ainsi soit-il, tu n’es pas le premier.

Il partit par là où il était venu, criant qu’il se vengerait…

Mais je ne savais pas que sa vengeance serait si rapide… Ce ne fut que quand j’eus terminé ma cigarette que je sentis l’odeur de brûlé… Je courus jusqu’à la porte qui menait aux escaliers par où de la fumée se mettait à passer. J’attrapai un extincteur et l’activai pour éteindre le début d’incendie…

Puis je serrai les dents une fois tout danger écarté.

-Petit con.

@ Billy Lighter