Ma jambe bougeait sporadiquement alors que je regardais pour la énième fois ma montre dans la salle d’attente du Hollywood Mental Health Center, section pédiatrie. Restait cinq minutes avant 19 :00 et j’espérais que Sky serait là.

Dans le premier message que je lui avais laissé, je la remerciai pour ses services, sans en spécifier les raisons… Je verrai très vite si elle pensait avoir été virée à cause de sa connexion avec Ward ou si c’était simplement parce que Nell vivant maintenant avec moi, je n’avais tout simplement plus besoin d’une babysitter.

Dans mon second message, je revenais sur mes positions ou presque… Je lui disais qu’elle manquait à Grant et que j’étais d’accord pour qu’elle vienne le voir de temps en temps avec sa fille.

Rien, dans tout ce que j’avais dit, ne laissait transparaître le fait que c’était son lien avec Fleming qui m’avait fait en décider ainsi.

Mais si j’étais prêt à la laisser voir Grant, c’était sous certaines conditions… Donc celle que l’un de nous, Nell ou moi, soit présent. C’était tout ce que je demandais et j’avais l’impression que c’était aussi tout ce que Grant demandait.

Grant que j’avais laissé avec Nell… Ils allaient aller manger au Canter’s Deli sur Hollywood, loin de l’Eastside où je vivais et de sa guerre des gangs.

Plus que quatre minutes.

J’étais nerveux… je ne voulais pas m’emballer avec Sky… je voulais rester calme et régler ça en adultes… Mais nous verrions bien vite, le Dr. Johnson et moi, si Sky était devenue la furie que je soupçonnais, plus la femme d’un chef de gang qu’une gentille babysitter.

Et surtout, je serais fixé sur ses intentions vis-à vis de Grant.

J’entendis des pas dans le couloir et vis apparaître Sky, avec le maxi-cosy dans lequel reposait Heaven… C’était  la première fois que je prenais vraiment le temps de regarder le bébé et aucun doute, c’était Ward tout craché… Sauf quand elle ouvrait les yeux, elle les avait légèrement en amande, comme sa mère.

-Salut Sky… Merci d’être venue.

Le Dr. Johnson fut prête un peu avant l’heure et la porte de son bureau s’ouvrit. Je me levai et serrai la main de la psychologue avant de pénétrer dans le bureau… Entretemps, Grant avait eu son premier rendez-vous avec la psy…

Et elle nous avait annoncé que Grant avait une certaine tendance à la sociopathie…

Une bombe à retardement… A ne pas mettre dans n’importe quelles mains.

Je m’assis et m’allumai une cigarette.

@ Billy Lighter

Décidément, Jordan Keller était dépourvu de courage. Il m’avait laissé, pour la seconde fois, un message sur le répondeur pour me faire part cette fois qu’Heaven et moi manquions à Grant. Étais-je surprise d’apprendre que je manquais à Grant ? Bien sûr que non et même que de l’entendre sur mon répondeur me fit mal au cœur ! Il me manquait terriblement à moi aussi et depuis que Keller m’avait lâchement remercié pour mes services, je me sentais comme une souris coincée dans un puit. J’avais beau me débattre contre la parois pour grimper, je n’arrivais jamais à m’en sortir.

Il me proposait une rencontre au Hollywood Mental Health Center avec un psychologue en prime. Je comprenais la démarche, il agissait avec prudence, comme l’avait été Monsieur et Madame Moriarty, mais en plus hypocrite. Il voulait se blinder et s’assurer que je ne représentais pas une menace pour Grant. S’il pensait ça de moi, c’était qu’il me connaissait vraiment mal !

Je ne représentais aucune menace pour Grant, sauf s’il m’empêchait de le voir. Alors là, je ne serais pas une menace pour Grant, mais pour lui et sa précieuse petite Nell. Je ne laisserais jamais rien ni personne de voir le fils de mon mari et jusqu’à preuve du contraire, Keller n’avait absolument rien à me reprocher. J’étais ponctuelle, je n’argumentais jamais sur les heures qu’il m’offrait et je ne discutais pas le tarif ridicule qu’il me donnait. Je veillais sur Grant en révisant avec lui, en l’aidant dans ses devoirs, nous allions à l’extérieur, il mangeait bien ! J’admets que j’étais souple sur la discipline et que je ne devrais pas accepter de visionner des films d’épouvante mais j’avais toujours jugé Grant assez mature pour dissocier ce qu’il voyait à l’écran de la réalité.

Ma seule faille avait été la fois ou Ward était rentré à la maison plus tôt que prévu et qu’il y avait eu une rencontre entre le père et le fils.

Je m’étais donc préparé à la rencontre avec confiance. J’allais jouer le jeu et mâcher ma chique comme une grande fille, le but étant de ne pas me faire reprocher quoi que ce soit et risquer de perdre contact définitivement avec Grant.

Parce que Ward devait être à son QG jusqu’à tard dans la nuit, j’avais amené Heaven avec moi. Je pensais que ça ferait bonne impression sur la psy. Elle pourrait me voir prendre soin de ma fille et supposé que j’ai autant de bonne intention envers Grant, ce qui était totalement le cas !

J’étais arrivé avec un cinq minutes d’avance mais la difficulté de me trouver un stationnement m’avait un peu mise en retard d’autant plus que la place que j’avais trouvé était littéralement à l’autre bout et que j’avais dû marcher en trainant le maxi-cosy et le sac d’Heaven. J’entrais dans le centre et on me renseigna sur le couloir à prendre pour me rendre au point de rencontre.  Bien sûr, Keller tait déjà là et il me salua quand je m’approchais.

Keller me salua et me remercia de m’être présenté à la rencontre. Pensait-il vraiment que j’allais rater l’opportunité de conserver mon droit d’accès à Grant ?

- Bonsoir. C’est la moindre des choses.

La porte du bureau du doctor s’ouvrit et on nous invita à entrer. Le psy était en fait une femme, très jolie en plus. Ça ne me surprenait un peu cependant, j’aurais cru que Keller aurait été vers un homme pour mieux m’écraser avec sa supériorité masculine. Je ne voyais cependant pas ça comme une victoire, si la vie m’avait appris quelque chose, c’était qu’il fallait toujours se fier d’une femme en tailleur.

@ Billy Lighter

C’était aujourd’hui la rencontre entre Jordan Keller et Sky Fleming. Je ne savais pas du tout comment les choses allaient se passées car je ne connaissais pas du tout Sky Fleming. Je connaissais un tout petit peu Jordan mais je ne savais pas comment ils allaient interagir l’un avec l’autre… Tout ce que je savais c’est que le fait qu’ils aient tous les deux accepté la médiation était déjà une bonne chose.

Le cas de Grant était un cas complexe sur lequel je m’investissais fortement… Peut-être parce que j’avais envie de casser un mal qui semblait se passer de génération en génération chez les Fleming… Un mal que Grant avait hérité, hélas… C’est pour chercher à en comprendre l’origine que je m’étais fortement renseigné sur sa famille biologique… Et, en prévision de l’entrevue avec Sky Fleming, j’avais réussi à obtenir, grâce à mes liens, les fameux rapports psychologiques datant de 1955 d’Edward Fleming, le mari de Sky et le père de Grant.

Et ces rapports étaient, pour moi, un travail totalement bâclé… Le premier concernait une entrevue entre une psy et le petit Edward peu après la mort de son petit frère. Le gamin était clairement complètement détaché de ses émotions et la psy à conclu que c’était à cause du traumatisme mais il n’y a eu aucun suivi par après. Quant au deuxième rapport, il a été fait la même année après l’arrestation de Thomas Fleming. Et, là encore, Edward Fleming montrait qu’il n’avait strictement aucune empathie notamment envers sa mère. Ajoutons à ce rapport, un rapport médical. Parce que, oui, il a fallut que Thomas Fleming enlève son fils et se fasse arrêté pour que l’enfant soit envoyé à l’hôpital pour un check-up. Et de ce check-up, j’avais des photos d’un petit garçon qui avait subit des années entière de violence. Et, là encore, aucun suivi n’avait été fait. Ce qui fait qu’Edward Fleming a vécu 7 années de violence totale, il avait été témoin de la mort de son petit frère et à vécu, par après, avec une mère dépressive qui a finit par sortir avec un chef de gang avant de se suicider… Alors que Jordan Keller me dise qu’Edward Fleming est un criminel, je n'en doutais aucunement. Ce qui m’étonnait c’était qu’il n’était pas en prison pour des faits graves. Alors, soit c’était un miracle et Edward réussissait à se gérer grâce à son entourage, soit la vérité était bien plus sombre que ça.

C’est, donc, avec ces informations en tête que je m’étais levé de mon siège afin d’aller chercher Jordan et Sky dans la salle d’attente. Je leur souris et les invitai à entrer. La jeune femme avait, avec elle, un petit bébé. J’imaginais qu’il s’agissait de la fameuse sœur dont Jordan m’avait parlé.

-Bonjour à vous deux.

C’est ce que je dis, une fois dans mon bureau et je les invitai à prendre place dans un coin plus conviviale de mon bureau. Là où il y avait des siège autour d’une table basse ce qui faisait plus petit salon que bureau.

Tout d’abord, je posai mon regard sur Sky.

-Je suis le Docteur Johnson, la psychologue de Grant. Je suis heureuse de vous rencontrer, Madame Fleming.

Je ne pus m’empêcher de jeter un œil au bébé. La petite regardait tout autour d’elle avec des yeux intéressé. Je pouvais voir une certaine ressemblance avec son demi-frère. Je souris avant de reposer mon regard sur Jordan et Sky.

-Nous sommes donc tous les trois ici, dans l’intérêt de Grant. Il vous aime énormément, Sky. Il vous prend même pour une mère de remplacement. Et Jordan a donc jugé qu’il n’était pas dans l’intérêt de l’enfant de vous séparer de lui.

J’avais regardé Jordan.

-Jordan… Vous pouvez expliquer toutes vos motivations de départ ? Je crois que le mieux est de commencer par ce qui vous a conduit à toutes ces décisions.

Je n’étais là qu’en tant que médiateur. C’était à eux de se parler l’un à l’autre.

@ Billy Lighter

Contrairement à notre première entrevue avec Nell, le Dr. Johnson, après nous avoir salué tous les deux, nous avait guidés vers un coin plus cosy de son bureau qui faisait plus petit salon qu’autre chose. Je m’installai dans un des fauteuils, un peu éloigné de celui qui prendrait Sky pour ne pas l’enfumer elle et son enfant. Même si, quoi que je fasse, j’allais encore finir par enfumer la pièce…

La psy se présenta à Sky… Sky que j’avais regardée dans les yeux à son arrivée, Sky qui était froide, qui n’avait plus cette petite étincelle d’innocence et de bonheur qui m’avait fait opter pour elle quand il avait fallu choisir une babysitter pour Grant.

Comme l’expliqua le Dr. Johnson, nous étions tous là dans l’intérêt de Grant et comme elle le dit judicieusement, j’étais revenu sur ma décision de séparer définitivement Sky et Grant…

Puis je fus invité à exposer ce qui nous amenait ici…

Je me raclai la gorge…

-Alors voilà… Sky… Premièrement, je tiens à m’excuser de ne pas avoir attendu de t’avoir au téléphone pour t’annoncer mes décisions, la première comme la deuxième. Mais comme tu ne répondais pas, je n’ai pas eu fort le choix. Ce n’était pas une marque d’irrespect.

Je fus pris d’une quinte de toux puis tirai sur ma clope.

-Pardon… Le Dr. Johnson ici présente a décelé chez Grant ce qui peut s’apparenter à de la sociopathie… Il lui faut donc un cadre sable, avec des personnes de confiance autour de lui pour ne pas qu’un jour, il devienne comme son père ou son grand-père.

Je la regardai dans les yeux, sans méchanceté aucune, juste le regard neutre de celui qui expose les faits.

-Or tu es très liée à son père que je ne veux pas qu’il voie. C’est aussi l’une des dernières volontés de sa mère qui est allée jusque dans le Maine pour lui échapper.

La petite se mit à tousser alors j’écrasai ma cigarette dans le cendrier, même si elle n’était pas terminée.

-Tu comprends ce que je dis, Sky ? C’est pour ça et non parce que Nell avait le temps de garder Grant que j’ai voulu te licencier dans un premier temps.

Je regardai la petite.

-Mais Grant est très attaché à toi, mais aussi, à sa petite sœur. Et je ne peux le priver de sa petite sœur.

Je regardai le Dr. Johnson et pinçai les lèvres, juste pour évaluer si je me débrouillais bien ou si je faisais fausse route.

-Grant fait des dessins assez sombre… Il ne montre pas non plus de remords quand il fait quelque chose de mal et il a mis le cartable d’un de ses camarades de classe en feu… On peut arrêter tout ça, mais à condition de l’encadrer correctement… Pas vrai, Dr. Johnson ?

@ Billy Lighter

Je n’étais pas plus enjouée que ça à l’idée de me retrouver dans le bureau d’une psychologue en compagnie de Jordan Keller. Je n’avais toujours pas digéré la manière cavalière avec laquelle il m’avait remercié pour mes services. Je n’étais pas à la maison au moment de son appel mais il aurait pu réessayer ou au minimum, me convier à le rencontrer pour le faire en personne. Malgré mes appréhension, je m’étais présenté à la rencontre, avec Heaven puisque Ward ne pouvait pas demeurer à la maison avec elle.

C’est Keller que je rencontrais en premier dans le couloir et je le saluais, poliment, sans plus. Je n’allais pas feindre l’enthousiasme après avoir eu autant de chagrin par sa faute ! S’il s’attendait à ce que je sois pétillante de vie, il s’enfonçait le doigt dans l’œil jusqu’au coude !

La psychologue nous fit entrer dans son bureau et je m’installais sur l’un des fauteuil après avoir déposer le maxi-cosy d’Heaven sur le plancher en face de moi pour pouvoir bien la surveiller tout en suivant la conversation qui allait se tenir.

- Le plaisir est partager, Dr. Johnson.

La glace était brisée et j’étais impatiente de connaitre la suite des choses. Évidement, nous étions ici pour parler de Grant mais j’avais hâte de savoir pourquoi nous avions besoin d’une psychologue pour le faire. Sans prendre de détour, ce qui était grandement apprécié, la psychologue expliqua que nous étions ici parce que Grant m’aimait vraiment beaucoup au point même de me considérer comme une maman de substitution et que pour cette raison, il n’était pas souhaitable de briser notre lien.

- Je l’aime tout autant. C’est un jeune garçon tellement attachant, il est impossible de ne pas l’aimer.

Puis ce fut au tour de Jordan d’expliquer comment sa réflexion s’était faite. Tout d’abord, il s’excusa de ne pas m’avoir contacté directement, en laissant plutôt un message sur mon répondeur mais son excuse cachait un semi reproche. Je ne répondais pas ! Comme si je filtrais mes appels ! Comment savoir qu’il cherchait à me rejoindre, je n’ai pas le moyen de deviner qui est à l’autre bout du fil avant même de décrocher.

- J’apprécie sincèrement tes excuses. J’ai effectivement été blessée d’avoir été remercié sur mon répondeur c’est donc pour cette raison que je n’ai pas retourné ton appel. J’ai recommencé mes gardes chez le couple Moriarty donc il est fort probable que tu aies tenté de me rejoindre pendant que j’étais chez eux.

Au moins, ceci était établis. Nous avions tous les deux joués la carte du mea culpa, il pouvait enchainer sur la suite. Je l’écoutais donc déballer des âneries comme quoi Grant aurait un gêne de sociopathie qu’il ne devait pas développer au risque de ressembler à son père ou son grand-père. Je déployais des efforts olympiens pour ne pas m’emporter. Venait-il de traiter mon mari de sociopathe ? Thomas Fleming en était un ! Ward, non ! Il continuait d’expliquer que, parce que j’étais très liée à Ward, le risque était grand que Grant et son père ne se côtoie, que lui, Keller, ne faisait que respecter l’une des dernières volontés de la mère de Grant.

- Oui, je comprends. Mais je voudrais savoir sur quelle preuve tu te basse exactement pour dire que mon mari, le père de ma fille, est un sociopathe. Il a certes un dossier peu reluisant pour avoir été un Los Diablos mais, il n’a jamais été accusé de quoi que ce soit d’autre que d’avoir dealer de la drogue, d’excès de vitesse et de trouble à l’ordre public. Jordan, je ne remets pas en doute tes craintes, tu as parfaitement le droit de les exposer, mais Finan Quinn est aussi un Los Diablos et il n’est pas étiquette sociopathe, que je sache. Or, ici il n’est pas question de Quinn mais de mon mari mais ça ne demeure pas moins la parole de Daisy, malheureusement décédée, contre celle de mon mari, pour ce qui s’est passé entre eux. Je suis navrée…

Jordan continua en expliquant que Grant était grandement attaché à moi, tout comme je l’étais, c’était indéniable. Le but n’était pas de l’empêcher de me voir, ni de le séparer de sa sœur mais de l’encadrer correctement afin de le mettre sur le droit chemin.

- Je déplore ce qu’il a fait à son camarade. Je lui dirais que ce genre de choses ne se font pas. Je semble peut-être plus souple sur la discipline quand je suis avec lui mais je ne l’encourage pas sur ce genre de voie. Est-ce qu’il a des ressources à l’école pour l’aider quand il ressent une trop grande vague d’émotions qui le submergent ? Je l’ai toujours encouragé à aller parler à un adulte de confiance quand il n’était pas avec moi ou avec Jordan.

Je m’inquiétais réellement des actions de Grant, ce genre de choses ne se faisaient pas et je voulais que ce soit clair que ce n’était pas un comportement que j’encourageais. Mais peut-être que Grant avait fait ça en réponse à notre séparation imposé, au fait qu’on ne lui avait probablement pas demandé son avis, sur moi, sur sa sœur et même sur Ward !

@ Billy Lighter

J’avais fait entrer Jordan et Sky dans mon bureau les emmenant dans un endroit un peu plus cosy ce qui rendrait les choses plus conviviales. Je savais qu’il risquait d’avoir certaine tension entre les deux mais j’étais préparée à ça.

J’avais introduit les choses en mettant bien en avant que s’ils étaient tous les deux conviés c’était dans l’intérêt de Grant. C’était lui mon patient et pour lui que nous étions ici. J’avais exposé le fait que le petit était fort attaché à Sky et cette dernière de dire que c’était réciproque et qu’elle aimait beaucoup l’enfant.

-Bien alors si tout le monde lui veut du bien, je pense qu’on va pouvoir discuter calmement.

Je l’espérais, en tout cas et je laissais Jordan exposer ce qui avait conduit à prendre diverses décisions en ce qui concernait Sky. Un Jordan qui était stressé. Ça se voyait à sa façon de fumer. Mais il se lança quand même en s’excusant, en premier lieu, de la manière dont il avait annoncé toutes ses nouvelles à Sky. Cette dernière accepta les excuses déclarant que si elle ne répondait pas c’est qu’elle n’était tout simplement pas là étant donné que, elle aussi, elle travaillait.

Je ne dis rien et Jordan poursuivit en présentant les difficultés de Grant et le diagnostique que j’avais posé et le lien qu’entretenait Sky avec le père de Grant. Un père dont l’influence n’arrangerait pas le cas du petit. Il mit aussi en avant les dernières volontés de la mère de Grant et, donc, ce qui avait conduit à sa décision d’écarter Sky. C’est à ce moment-là qu’il écrasa sa cigarette après que la petite fille de Sky ne se manifeste en toussant.

Sky intervint alors disant qu’elle comprenait bien mais qu’elle n’acceptait en rien que Jordan puisse dire qu’Edward Fleming était un sociopathe. Pour Sky Fleming un casier judiciaire ne fait pas de quelqu’un un sociopathe. Elle n’a pas tort. Si tous les gens qui avaient un casier était des sociopathe, le monde serait encore plus complexe à gérer. Elle compara les choses avec Finan Quinn que je ne connaissais qu’à travers la presse. Quant aux dires de la mère de Grant, pour Sky, c’était sa parole contre celle d’Edward.

Je fixai la jeune femme avant de poser mon regard sur l’enfant. Si Sky semblait quelque peut sombre c’était peut-être à cause de la rencontre et de la présence de Jordan, quant à la petite, elle me semblait bien éveillée et souriante par moment… Rien qui pourrait montrer un quotidien difficile. Alors est-ce qu’Edward Fleming est un sociopathe ? Je ne saurais le dire… Je n’ai que l’image de lui à 7 ans… Une image qui montre un petit garçon dur qui n’a strictement aucune attache et dont les paroles m’avaient parfois fait froid dans le dos. Mais je ne connaissais pas le Edward Fleming adulte.

Ainsi, je fixai autant Sky que Jordan. C’était délicat d’évoquer le cas d’Edward Fleming devant sa femme qui semblait clairement persuadée qu’il était une homme bien. Pouvais-je la contredire ? Non. Je ne le pouvais pas parce que je n’avais jamais rencontré Edward Fleming. Je ne savais pas ce qu’il était devenu en dehors d’un père de famille.

-Un casier judicaire n’est pas une preuve que quelqu’un est un sociopathe. J’ai pris mes renseignements sur les antécédents génétiques de Grant et j’ai la chance d’avoir un collègue qui s’occupe de Thomas Fleming. Thomas est clairement un sociopathe et est à un point de non-retour. D'Edward Fleming je n’ai que quelques informations et transcriptions de son enfance. Et ce que je peux vous dire c’est qu’il a vécu des choses qu’un petit garçon ne devrait jamais avoir à subir et qu’après ça, il n’a eu absolument aucun suivi. Ce genre de traumatismes, s’il n’est pas suivi, laisse des traces. C’est tout ce que je sais.

Ainsi, je ne jugeais pas réellement Edward Fleming. Je ne faisais qu’exposer qu’une partie des choses que je savais. Comme je l’ai pensé plus tôt, si Edward Fleming était désormais un homme rangé et aimant ça relevait du miracle.

Et Jordan poursuivit et disant que Grant était attaché à Sky ainsi que sa petite sœur et que c’est pour ça qu’il ne pouvait pas coupé le lien. Il remit en avant les quelques problèmes de Grant. Les dessins mais aussi le cartable en feu. C’est mon soutien, ensuite, qu’il demanda.

-En effet, un encadrement stable et strict ainsi qu’un entourage aimant peut faire de Grant un jeune homme tout à fait adapté à la société. D’ailleurs, certaines traits de sa personnalité sociopathe peuvent même être une qualité dans certains métiers.

Parce que certains métier comme avocat ou politicien demandait à savoir manipuler. D’autres métiers comme chirurgien demande à ne pas se laisser submerger par la peur et le sentiments. Des « qualités » que possède Grant.

Mais pour ça, il fallait que Grant ait de la stabilité et des gens qui le valorise et l’encourage tout en lui faisant respecté un cadre très strict.

Sky déclara qu’elle déplorait totalement ce que Grant avait fait à son camarade chose qu’elle ignorait. Elle aurait elle-même désapprouvé si elle l’avait su. Elle pensait à l’école et aux ressources dont disposait Grant là-bas. Sky se défendait, donc, parce qu’elle savait qu’elle n’était pas dans les bonnes grâces de Jordan ce qui expliquait son attitude défensive. Elle mit, donc, en avant toutes ses qualités et ce qu’elle avait dit à Grant quand il était submergé.

-Hélas, les écoles sont rarement préparés à ce genre de cas… Tout comme l’école n’aurait pas pu anticipé une telle réaction de Grant qui a caché sa frustration pour mieux la renvoyé. Et ni vous, ni Jordan n’êtes responsable de ces débordements. Grant est comme ça. Il l’était avant d’arriver ici. Il faut simplement faire avec et le mener sur le droit chemin. Apparemment, vous êtes d’accord sur le fait que les choses qu’il fait ne se font pas alors je pense que nous pouvons aller plus avant sur votre proposition, Monsieur Keller.

Je fixai maintenant Jordan.

@ Billy Lighter

Sky n’avait pas apprécié être remercier sur son répondeur… Pourtant, ça devait être monnaie courante… Ce n’était qu’un job… C’était bien la preuve que, pour Sky, Grant était plus qu’un job. Et je trouvais ça malsain qu’elle ait réussi à ce que Grant la prenne pour une deuxième maman…

Pourquoi pas Nell ?

Parce que Sky le laissait faire tout ce qu’il voulait, alors que Nell, elle, lui avait au moins dit qu’on ne tirait pas sur les pauvres chats dans la rue.

Bref, Sky accepta mes excuses même si c’était elle qui ne répondait pas au téléphone. Probablement parce qu’elle avait repris ses gardes chez les Moriarty. Je la croyais tout à fait, mais j’avais voulu couper les ponts brusquement. Pour tout dire et être sincère, je ne pouvais plus voir cette Sky là en peinture.

Mais Grant l’aimait et je ne pouvais rien contre. Tout comme je ne pouvais pas le priver de sa petite sœur qui gisait aux pieds de la babysitter de Grant. Et quand elle avait toussé, j’avais écrasé ma cigarette, me rendant compte que je fumais devant un nouveau-né.

-J’aurais du te donner rendez-vous quelque part, mais je suis maladroit, c’est pour ça que je préfère faire ça ici, en compagnie du Dr. Johnson.

Et Sky s’emballa quand je dis que son mari était un sociopathe. Forcément, elle n’apprécia pas et me demanda sur quoi je me baisais.

-Je me base sur ce que j’ai vu. Mon chemin et celui de Ward se sont croisés à plusieurs reprises. Lui toujours derrière les barreaux avec son air supérieur. Sans remord pour ses méfaits. On le soupçonne d’avoir fait pire que son propre père, Thomas Fleming. On le soupçonne d’être El Lider ! Si on a pas encore réussi à le prouver, c’est parce qu’on ne veut pas nous donner les moyens logistiques de le faire !

Je grommelai.

-Et on est pas là pour parler de Finan Quinn. Il aura son tour devant le tribunal. Et j’espère que la peine sera à la hauteur de ses crimes. Même si j’adore sa musique. Même s’il semble vouloir changer de vie.

Je regardai Sky dans les yeux.

-Mais les gens comme Ward ne change pas. C’est inscrit en eux.

Puis, la psy prit la parole. Elle parla des antécédents génétiques de Grant. Mais sur Ward, elle n’avait pas grand-chose… Si ce n’était qu’il avait subi des abus dans son enfance.

-Et j’en suis désolé mais Ward est désormais ce qu’il est et lui aussi en est au point de non-retour.

La psy continua en disant que Grant avait besoin d’un encadrement strict, stable et aimant… un entourage que j’étais prêt, avec l’aide de Nell, à mettre en place.

Elle parla aussi de l’école qui n’avait pas toutes les ressources pour aider les jeunes comme Grant. Puis, je fus invité à mettre sur la table, ma proposition. Je regardai Sky.

-Je suis d’accord pour que tu viennes une fois par semaine, avec ou sans Heaven selon tes possibilités… Mais uniquement si Eleanor ou moi sommes à la maison. Donc, pas sans surveillance.

Je fis la moue.

-Ce n’est pas tant de toi que j’ai peur…

Un peu quand même…

-Mais j’ai peur que ton amour pour Ward ne t’aveugle et que tu mènes Grant à une rencontre avec son père.

Je marquai une pause.

-C’est à prendre ou à laisser.

@ Billy Lighter

Les excuses de Jordan étaient forcées et mastiquées à l’avance mais, bonne joueuse, je les acceptais en expliquant que j’avais dû rater les appels puisque je travaillais à nouveau chez le couple Moriarty. Bref, c’était une manière de briser la glace pour ce qui s’en venait.

J’aurais dû m’en douter, cette rencontre n’était qu’une manière de plus de vouloir me prouver que mon mari était un criminel. Appuyé par une psychologue, Jordan avait le beau jeu ! Cependant, je n’étais pas prête à les laisser dire n’importe quoi. Personne n’avait de preuve de ce qu’ils avançaient, comme quoi Ward était un sociopathe. Cependant, la psychologue avait, supposément, un collègue qui avait été en contact avec Thomas Fleming et qui était en mesure d’établir sa déviance.

- Oui, Thomas Fleming est un être absolument terrifiant et pourri jusqu’à la moelle, c’est un fait établi et c’est d’ailleurs pour ça que mon mari fait tout pour se tenir le plus loin possible de son père en prenant un meilleur chemin de vie.

Qu’en aux dires de Jordan sur le fait qu’il ne voulait pas que Grant devienne comme son père ou son grand-père, je lui rappelais qu’il n’avait rien contre mon mari. Que des soupçons non fondés qu’il appuyait par ses impressions. Vraiment ? Parce que Ward n’avait jamais montré de repentir devant lui, en cellule suffisait à prouver les dire du policier ?

- Jordan, sans vouloir te manquer de respect, tu viens de dire que tu n’as que des impressions contre mon mari. Tu le connais d’une manière, je le connais d’une autre qui semble être aussi la même que Nell. Mais je comprends et je suis parfaitement d’accord avec toi que l’ombre de Thomas Fleming pèse lourd et fait peur. Il me terrifie mais Ward est là et veille sur sa fille et moi.

Ensuite, je n’hésitais pas à tracer un parallèle avec Finan Quinn qui pourtant avait été lui reconnu comme un membre actif d’un gang et pourtant, on ne lui lançait aucune pierre, ce à quoi Jordan rétorqua que nous n’étions pas ici pour parler de Quinn qui…semblait vouloir changer de vie ?

- Effectivement, laissons Quinn qui s’est récemment marié avoir son propre procès parlons de Ward, marié et père de famille dévoué.

Mon ton était tout et calme. Je ne m’emportais aucunement bien qu’en dedans, je trouvais la situation plus que ridicule. Jordan ne faisait que prouver être un homme à double standard. S’il aimait votre musique, vous aviez droit à une autre chance, mais si vous le défiez du regard dans une cellule de prison, vous étiez un sociopathe.

Heaven battait des pieds et s’exclama ’’papa paaaapa !’’, alors je me penchais et la délivrais de son maxi-cosy pour la prendre contre moi et lui flatter doucement le dos. Elle venait, sans le savoir, faire la preuve que son père prenait bien soin d’elle en le réclamant.

- J’entends ce que tu me dis, Jordan mais je suis désolée moi aussi, Ward n’est pas au point de non-retour comme tu le prétends. Mais je comprends que cela puisse être difficile à concevoir quand on ne le connait que pas de fausses impressions. De toute manière, ce qui compte vraiment en ce moment, c’est le bien de Grant.

Et un jour il serait assez grand pour décider par lui-même et envoyer valser les beaux principes fondés sur de la merde de Keller.

Grant avait un comportement inquiétant ces derniers temps mais pas étonnant si on considère le fait que son tuteur tentait de le couper de moi qu’il considérait comme sa seconde maman. Je me montrais très inquiète des faits qui m’étaient rapportés et évidement, j’étais d’accord sur le bon encadrement à lui offrir et je questionnais sur ce que l’école pouvait offrir pour soutenir Grant dans des moments où il pouvait en avoir de besoin.

Malheureusement, il semblait que les écoles n’avaient pas les effectifs ou les moyens de répondre à ce genre de demande.

- C’est dommage. Plusieurs enfants en bénéficieraient. Pour avoir grandit dans un orphelinat, je peux vous affirmer que ce ne serait pas un luxe.

La psychologue demanda à Jordan de me parler de la proposition à laquelle il avait songé et je me tournais pour le regarder, tenant toujours ma fille contre moi, une main derrière sa tête pour la soutenir et une sur ses petites fesses. Il voulait bien que je passe du temps avec Grant à raison d’une fois par semaine mais sous sa surveillance ou celle de Nell car il avait peur que mon amour pour Ward ne me pousse à les faire se rencontrer.

- Pour Grant, je le ferai, je n’ai même pas besoin d’y réfléchir. Je n’ai jamais non plus cherché à forcer une rencontre entre eux. Tu n’auras qu’à me donner tes disponibilités sur mon répondeur, si je ne suis pas à la maison pour te répondre mais sache que pour Grant, j’aurai toujours du temps.

@ Billy Lighter

Après des excuses faites par Jordan et acceptée par Sky, ce fut par Edward Fleming qu’on passa. C’était un passage obligé étant donné qu’il était responsable, indirectement, de la décision de Jordan.

Mais je ne m’attendais pas à tomber dans un véritable débat entre Jordan et Sky sur le fait si oui ou non Edward Fleming était bel et bien un sociopathe. Moi-même, je ne pouvais rien certifié. Il faudrait que j’ai Edward Fleming devant moi et pouvoir converser avec lui afin de poser un diagnostic. Tout ce que j’avais, c’était des reliques du passé et des témoignages extérieur. Et si ces informations me disaient qu’il était quasi impossible qu’Edward Fleming soit totalement équilibré, je ne pouvais rien certifié.

Dans leurs différentes impressions, il y en avait une qu’ils avaient en commun : Thomas Fleming était bien un sociopathe de la pire espèce. En même temps, les choses sont difficilement contestable étant donné qu’il a été reconnu coupable de plusieurs meurtres. Sky déclara même que le père de son mari la terrifiait mais qu’Edward n’était en rien pareil.

Quant à Jordan, il expliqua d’où lui venaient ses certitudes. Il avait vu plusieurs fois Edward mais alors que ce dernier était en cellule. Je l’écoutai attentivement affirmer que la police semble persuadé que Edward était bien pire que son père et qu’il aurait commis des actes encore plus horribles. Mais tout ça n’était que des soupçons… Rien n’avait jusqu’ici été prouvé et je pouvais entendre, dans la voix de Keller, que ça le frustrait au plus haut point.

Mais Sky contesta tout ça. Elle disait que Jordan ne le connaissait pas comme elle le connaissait. C’était un fait. Elle vivait avec… Pour Sky son mari était aimant et s’occupait parfaitement de sa fille.

J’écoutais sans les interrompre alors qu’ils parlèrent à nouveau de Finan Quinn… Un Finan qui se verra avoir un procès et Jordan disait qu’il espérait qu’il prendrait un peine à la hauteur de ses actes alors que Sky, elle, par ses paroles, me montraient qu’elle était frustrée par le fait qu’on semblait apporté plus de crédit à Quinn qu’à son mari. Que Quinn soit vu comme récupérable alors que son mari était qualifié de sociopathe.

Encore une fois, je ne dis rien hormis pour mettre en avant ce que je savais. Pour Jordan, c’était clair que Ward n’avait aucune chance de rédemption même s’il était désolé des abus que ce dernier avait subi. Des abus qui étaient sans doute responsable de l’homme qu’était devenu Edward Fleming. Quant à Sky, elle contesta encore avant de dire qu’on était, de toute façon, ici pour Grant alors que la petite fille, dans son maxi-cosy, appela son père comme pour appuyé les dires de sa mère.

J’avais en fait deux moi deux impressions totalement opposée et chacune rejoignais mes deux théories sur ce qu’était devenu Ward Fleming. Le première, celle de Sky, qui mettait en avant le fait que Ward avait finit par bien tourné grâce à son entourage. La théorie la plus miraculeuse des deux… Et la seconde, celle de Jordan, qui voulait que Ward Fleming soit devenu une réplique de son père mais en pire… C’était la théorie la plus probable vu ce que j’avais lu… Parce que, depuis le début, rien n’avait été stable dans la vie d’Edward Fleming. Il n’y avait pas un chapitre où le gamin avait eu la moindre attache ou la moindre once d’amour… Jusqu’à-ce que Sky arrive… Mais j’avais bien peur que ça soit elle qui se soit pris à son jeu plutôt que l’inverse.

-Je ne peux pas juger un homme que je n’ai jamais eu en consultation. Mais si vous dites, Madame Fleming, que votre mari a fini par prendre un bon chemin et s’occupe parfaitement bien de vous et de votre fille, je ne peux que saluer ça mais, aussi, m’interroger. Scientifiquement parlant et pour les avancées des recherches psychologiques, j’aimerais en savoir plus sur lui et sur son parcours afin de savoir ce qui lui a permis de prendre le bon chemin. Parce que vu d’où il vient, c’est une véritable miracle. Son témoignage pourrait aider pas mal de patients… Donc, si jamais votre mari pouvait m’aider à aider, ça serait intéressant. Ma porte lui est ouverte si c’est le cas. N’hésitez pas à lui en parler.

J’avais très peu de chance que ça aboutisse mais rien ne m’empêchait d’essayer. Parce que si Edward Fleming était un sociopathe et qu’il n’avait en rien changé, alors j’avais une femme et une petite fille en danger. Et quand elles se rendront compte de ça, il sera trop tard.

-En attendant, oui, nous sommes là pour Grant. La volonté de Jordan est qu’il ne soit pas en contact avec son père. Nous allons donc respecter cette volonté surtout que vous semblez me dire qu’Edward Fleming n’a pas réclamé avoir de liens avec son fils.

Elle n’en avait pas parlé donc j’imaginais les choses ainsi.

Ainsi, c’est bien de Grant qu’on avait parlé et Sky déplorait ses actes et se demandait si l’école avait les ressources. Le problème c’est que les écoles sont bien mal préparée à bien des cas ce que déplorait, aussi, Sky Fleming qui m’appris, au passage, qu’elle avait été élevée en orphelinat. Donc, une jeune fille qui avait grandi sans attache…

-Je suis tout à fait d’accord avec vous. En espérant que, au fur et à mesure du temps, des choses commencent à être mise en place afin que les enfants, peu importe leur difficultés, soient mieux accompagnés.

Je laissai, ensuite, Jordan exposé sa proposition pour laquelle on était là. La proposition était raisonnable et permettait à Sky, Grant, ainsi que la jeune Heaven de faire perdurer leur lien. Jordan mit en avant que ce n’était pas contre Sky mais bien contre Edward Fleming.

Et Sky accepta sans condition mettant en avant le fait qu’elle n’avait jamais désiré mettre le père et le fils en contact.

-Bien. Si vous êtes d’accord pour ces conditions, alors, nous pouvons partir sur cette base.

Je fixai l’un et l’autre.

-Si vous avez encore des choses à dire vous êtes libre de le faire. Tout comme je suis disposée à vous écouter séparément aujourd’hui si vous le désirez.

On ne savait jamais. Peut-être que Jordan ou Sky avaient envie de parler sans la présence de l’autre.

@ Billy Lighter

On était d’accord sur un point : Thomas Fleming. Mais pour moi, la pomme n’était pas tombée très loin de l’arbre.

Puis elle défendit son mari bec et ongles en disant que je n’avais rien contre lui. J’avais de nouveau envie d’une cigarette. Je frottai mon visage à deux mains. Bon dieu qu’est-ce qu’elle m’énervait. Et je n’étais même pas sûr qu’elle était naïve, non. J’étais sûr qu’elle savait pour Ward, pour ses agissements, et peut-être même pour le fait qu’il était El Lider. Une seule déposition de sa part, et on réunirait père et fils à Saint Quentin.

-Et ne mêle pas Nell à ça ! Tu n’as pas le droit !

J’arriverais à convaincre Nell. Déjà, je pense qu’il lui avait bien foutu la trouille la dernière fois, le Ward.

Je regardai Sky en fronçant les sourcils.

-Je n’ai que des impressions ??? Il a un casier judiciaire long comme mon bras, plus plusieurs enquêtes à son sujet. Je ne te dirai pas sur quoi parce que je suis tenu au secret professionnel. Mais Ward, avec toi, a tout juste réussi à se construire une double vie !

J’étais tendu, j’avais haussé un peu le ton. Il ne fallait pas se foutre de ma gueule non plus, ce dont j’avais l’impression que Sky faisait sans remord… Comme si un peu de Ward l’avait empoisonnée.

Elle voulut le comparer avec Quinn mais je balayai ça du revers de la main… On était pas là pour parler de Quinn mais de Ward. Je partais du principe que Quinn aurait ce qu’il méritait devant le tribunal.

-Un père de famille marié et dévoué… Je savais que l’amour rend con, mais pas à ce point-là. Un jour, je l’espère de tout cœur, Ward se retrouvera dans un tribunal, comme Quinn.

La psy, elle, ne voulait pas se prononcer sur un cas qu’elle n’avait pas eu en consultation. Elle était même très curieuse, si Sky disait vrai, de savoir quel parcours avait bien fait tourner Ward… Je roulai des yeux. Si Sky répondait que c’était grâce à l’amour, j’allais péter un plomb.

Mais le Dr. Johnson déclara qu’il était temps que je pose mes conditions, ce que je fis. Et Sky les accepta… Sauf que Sky avait provoqué le doute chez moi au sujet d’Eleanor… Alors j’allais m’arranger pour que ce soit moi et personne d’autre qui soit là au moment des visites de Sky… Ou moi et Nell.

Et Sky accepta ces conditions, pour Grant.

-Très bien.

La psy demanda si on avait encore quelque chose à dire et je hochai négativement la tête avant de me lever.

-Non, il me faut une clope… Et merci pour votre aide, Dr. Johnson.

Puis, à Sky…

-Si tu es libre, tu peux venir mercredi après-midi. Sinon, je suis libre ce week-end mais Grant pensait inviter une copine de classe samedi.

@ Billy Lighter

Je me devais de défendre mon mari des allégations mensongères de Keller ! Il se prenait pour qui, honnêtement ? Il n’avait aucune preuve de quoi que ce soit sur ce qui pourrait le mener en prison et même sa belle petite Nell ne voyait pas Ward de la même manière que lui ce qui eu pour effet de l’énerver, bien comme il faut. Je regardais la psy comme pour lui faire comprendre d’un regard que, hey ! Il n’y arien de saint à ce qu’un enfant soit élevé chez un homme qui grimpe dans les tours pour une opinion divergente !

- Et toi tu n’as pas le droit de salir la réputation de mon mari ! Présomption d’innocence, tout Homme est innocent jusqu’à preuve du contraire, ce n’est tout de même pas moi qui vais t’apprendre cela.

C’est qu’il était tendu, Jordan ! Il était sur le point de passer de la peau du gentil policier à celle du vilain. Même la psy disait qu’elle ne pouvait juger d’un homme qu’elle n’avait pas eu en consultation et que si j’affirmais qu’il avait prit le bon chemin, elle pouvait le reconnaitre bien qu’elle s’interrogeais.

- Avec un père comme Thomas Fleming, je comprends tout à fait vos inquiétudes et sachez madame que mon mari, en bon père et homme responsable, n’hésiterait pas à venir vous rencontrer si vous croyez que cela puisse être nécessaire.

Nous étions ici pour Grant, mais Jordan ne rata pas de m’envoyer une insulte au passage en disant que l’amour rendait aveugle mais dans mon cas, ça rendait aussi con.

- Viendrais-tu de me traiter de conne, sincèrement ? Je suis ici de bonne foi, toute calme et pleine de bonne volonté comme je l’ai toujours été et toi tu m’insulte. Grant qui a justement besoin d’un bon encadrement et d’un bon modèle… Je dis ça, je dis rien.

C’était absolument jouissif de voir comment Jordan était entrain de se pendre avec sa propre corde. Si la psychologue ne se posait déjà pas la question, elle le devrait ! Le tuteur de Grant nous faisait la démonstration de son manque de contrôle dans une situation assez similaire à celles que vivait Grant en classe, par exemple.

Et c’était Ward qu’on pointait du doigt ?

Jordan avait une offre à me faire et je l’acceptais, pour Grant bien évidement. Cependant, comme les visites se feraient sous surveillance, j’avais moi aussi une demande.

- Je serai là mercredi mais je voudrais que ces visites soient réservés exclusivement pour Grant et qu’elles ne servent pas de tremplin pour m’envoyer des reproches sur mon mariage. Que ce soit claire, je ferai tout pour rendre son sourire à Grant, parce que je l’aime. Mais si c’est pour subir le même traitement qu’en ce moment, vous devrez expliquer à Grant que le comportement de Jordan m’est totalement inconfortable et menaçant et que je ne pourrai pas honorer ma promesse en ce sens.

Sur ce, je n’avais strictement rien de plus à ajouter. Je reposais donc précautionneusement ma fille dans son siège alors qu’elle continuait de réclamer son père.

- Dr. Johnson, je voudrais vous remercier du temps que vous nous avez accordé et pour le support à Grant.

Je me levais en prenant le maxi-cosy d’un bras et mon sac de l’autre et je les saluais avec mon plus beau sourire.

@ Billy Lighter

Le ton était légèrement monté entre Jordan Keller et Sky Fleming quand on aborda le sujet d’Edward. Jordan intimait Sky de ne pas mêler Eleanor à ça et Sky de rétorquer que son mari avait le droit à la présomption d’innocence… Je les écoutais sans les interrompre se battre sur qui savait le mieux, au fond, qui était réellement Edward Fleming. Du point de vue de Jordan, c’était évident : Ward Fleming était un criminel et la vie qu’il avait avec Sky n’était qu’une façade, une double vie qui profitait à Ward… Un peu comme Thomas Fleming l’avait fait en construisant une famille avec Colleen Scott… Sauf que Colleen Scott a rapidement subit des violences conjugales…

Était-ce le cas de Sky ? C’était très difficile à dire. Pour l’instant, elle ne faisait que défendre bec et ongle son mari.

Moi, je mis en avant que je ne pouvais jugé un homme que je n’avais jamais vu. Mais ça m’intriguait… Parce que, avec les informations que j’avais, j’avais très peu d’espoir qu’Edward Fleming se soit transformé en un homme respectable avec une vie stable. Ça me paraissait totalement impossible. Alors, j’invitai Sky à tenter de me l’amener ici et… Elle ne refusa pas. Elle disait même que son mari serait prêt à coopérer… Je tenais vraiment à voir ça !

-Je pense que ça peut-être nécessaire pour bien d’autres patients que je suis.

Dont Grant, au passage. Mais je savais que si Edward Fleming était réellement un sociopathe, il me sera très compliqué de pouvoir déceler le vrai du faux mais voir l’homme me permettra de me faire ma propre impression dessus et voir, au final, si Jordan ou Sky avait raison ou si la réalité était quelque part au milieu.

En tout cas, Jordan y allait de moins en moins de main morte avec la jeune femme en déclarant que l’amour rendait con. Evidemment, Sky se senti insulté et mis en avant sa bonne volonté.

-Nous ne sommes, en effet, pas ici pour se juger l’un et l’autre… Mais pour trouver des solutions efficaces pour Grant.

Mais je voyais bien que Jordan fulminait. C’était la frustration qui parlait. Mais il ne pourrait pas faire changer l’opinion de Sky. Ce n’était pas Jordan Keller qui y arriverait. Il n’avait pas les faveurs de la jeune femme pour bien des raisons. Et elle ne tarda pas à utilisé les insultes et la frustration de Keller pour les retourner contre lui en mettant en avant que Grant avait besoin d’un bon encadrement et que Keller n’était, sans doute, pas assez calme pour ça. Or, je savais que Keller pouvait y arriver mais pouvait-il y arriver avec Sky dans les parages ? Rien n’était moins sûr.

Jordan finit par envoyé son offre que Sky accepta sans conditions. Enfin… Dans un premier temps. Parce qu’elle prévint directement Jordan que si elle allait là pour se faire juger alors il valait mieux qu’elle ne vienne pas et que, donc, il faudrait expliquer à Grant tout ça. Je fixai Jordan et puis Sky.

-Je pense que Monsieur Keller saura faire la part des choses devant l’enfant.

Je l’espérais. Je savais qu’il voulait bien faire et qu’il prendra sur lui le moment venu. Ou alors, il permettra à Nell de s’occuper de ça ce qui pourrait être une solution.

Je proposai aux deux de les voir en individuel mais autant l’un que l’autre désirait partir alors je me levai en souriant toujours.

-Merci à vous deux d’être venu.

Je leur serrai la main à l’un et l’autre et les laissai partir en me disant que, sur le sujet, on aura encore du pains sur la planche.

@ Billy Lighter

Je roulai des yeux.

-Salir la réputation de ton mari ? Il la sali bien tout seul sa réputation : prostitution ! Coups et blessures volontaires ! Conduite dangereuse ! Violence conjugale, sur la mère de Grant! Trafic de drogue! On le soupçonne d’être un sérial killer, sauf qu’on arrive pas à relier des corps dont on sait pertinemment que c’est lui, lié à sa personne ! On a pas assez de moyens ! Alors innocent, non, je ne le crois pas innocent !

Et Sky restait calme, enfin plus ou moins. Plus que moi en tout cas. Et elle annonça à la psy que Ward vienne la voir.

-Ouais ! Ouais ! très bonne idée ça ! Qu’il vienne… Il suffit de le regarder dans les yeux pour voir toute la noirceur de sa personne.

Et Sky fut quelque peu surprise quand je la traitai de conne.

-Si tu n’es pas conne alors tu es complice.

La psy remis l’église au milieu du village et je me calmai un peu. Je n’aurais pas du m’emballer, ça ne jouait pas en ma faveur… Mais ça avait été plus fort que moi, à voir Sky jouer les sainte Nitouche alors qu’elle en savait sûrement assez pour qu’on puisse mettre Fleming hors d’état de nuire…

Mais non, parce qu’elle était complice.

La psy rappela qu’on était ici pour Grant alors je lançai mes conditions.

Et Sky de dire, la pauvre petite, que si c’était pour venir à la maison et se faire juger sur son mariage, ce n’était même pas la peine.

-Je ne t’adresserai même pas la parole. Ce sera comme si je n’étais pas là.

Et j’avais l’impression d’être moi aussi complice de Ward Fleming en laissant sa femme venir pervertir celui que je ressentais de plus en plus comme étant mon fils…

Puis je décidai de partir, prenant congé du Dr. Johnson en lui serrant la main.

-Désolé de m’être emporté. Mais je ne supporte pas l’injustice et le fait même que Edward Fleming soit libre d’aller et venir me rend malade.

J’ignorai Sky et sortis de l’hôpital… Je m’allumai une clope et allai m’asseoir dans ma voiture… Je laissai aller ma tête contre l’appuie-tête et soufflai la fumée de ma clope.

-Et merde… T’as bien merdé, Jordan…

@ Billy Lighter