Quand Sky a quitté mon appartement, je n’avais pas pris longtemps avant de rejoindre mon lit. Après ma nuit blanche et mes divers rendez-vous avec Samantha et ma mère, je n’en pouvais plus… Surtout que je devais me lever le lendemain pour ma rencontre avec le groupe.

Du coup, dès que ma tête fut contre mon coussin, je me suis endormi jusqu’à-ce que mon réveille ne sonne. Je me levai d’un bond pressé de rencontrer le groupe. Je connaissais déjà Quinn mais il était clair que j’allais le voir dans un tout autre contexte que d’habitude.

Je pris rapidement une douche avant de m’habiller et de conduire jusqu’aux studios de MTI. J’étais un peu en avance. J’avais fait en sorte de l’être le temps de passer à la salle de repos où se trouvaient, habituellement, d’autres roadies. En fait, je n’avais pas encore déjeuner et je savais qu’il y avait de quoi manger dans la salle de repos.

J’y entrai et j’y retrouvai Corey… C’est lui que je remplaçait auprès de The Warriors et la nouvelle avait dû faire le tour déjà parce qu’il m’accueilli avec un petit sourire en coin.

-Tiens, Sig ! Comment tu vas ? Tu es prêt à affronter The Warriors… Tu vas avoir besoin de courage, mon vieux.

Je levai un sourcil avant de piocher dans les viennoiserie pour prendre un croissant. Je ne savais pas vraiment pourquoi Corey avait jeté l’éponge… Ça pouvait être pour plein de raisons. Mais je n’avais pas peur de me confronter à The Warriors et leur montrer ma vision du métier.

J’haussai, donc, les épaules.

-Je vais bien… Pourquoi ? C’est si compliqué que ça de travailler avec The Warriors ?

Il était bien placé pour savoir si c’était compliqué. Mais j’imaginais que ça l’étais vu qu’il avait jeté l’éponge. Il but une gorgée de café avant de me regarder dans les yeux.

-Tiffany est un ange, à vrai dire. Ivar est un gamin mais il n’est pas stupide… Quinn… C’est un putain d’emmerdeur. Quand je dis un truc, il le conteste parce que ce n’est pas comme ça qu’il voit les choses. Donc, tu vas chier, petit.

Je rigolai un peu. Je connaissais la réputation de Finan Quinn.

-Je n’ai pas peur de contredire Finan Quinn. Je le connais déjà.

Corey avait toujours un sourire en coin. Il pensait certainement que je ne savais pas à quoi m’attendre. Et peut-être que je surévaluais mes capacités à tenir tête à Quinn dans le cadre de la musique.

-Tu verras… C’est un emmerdeur.

Sur ce, j’achevai mon croissant avant de saluer Corey et de quitter la pièce pour rejoindre mon nouveau studio. The Warriors n’était pas encore là alors je les attendis en prenant mes marques avec la console.

Vanya s’était levée avant moi, ce matin… Elle devait aller superviser le montage de l’émission qu’on avait enregistrée avec The Warriors… Et c’était là, d’une voix pâteuse et les yeux encore tout endormis que je lui avais dit que si les caméras avaient capté la question de Guillermo à propos de la prison et nos réactions, de ne pas couper ça au montage.

Il fallait que tout L.A. sache que Finan avait une famille qui comptait sur lui… Et j’avais ajouté que ce serait bien si à son procès, Finan ait le soutien de ses fans et même de la liesse populaire. Puis elle m’avait embrassée et était partie.

J’avais dormi encore deux heures en serrant contre moi le coussin de Vanya qui avait gardé l’odeur de ses cheveux…

Puis il avait fallu que je me grouille… J’avais hâte d’aller en studio essayer de nouvelles choses… Et puis de rencontrer notre nouvel ingénieur du son parce que l’ancien, Corey avait abandonné l’idée de travailler avec nous. Il disait que Finan était trop exigeant. Mais alors, c’était qu’il n’avait rien compris au métier parce que faire de la musique, c’était une question de précision en plus d’être une question de passion.

Et Finan avait les deux.

J’avais pris ma voiture et m’était rendu au studio. J’avais été jusqu’à la salle de repos des roadies pour y piquer un croissant sous le nez de Corey à qui je demandai…

-T’es sûr que tu ne veux plus travailler avec nous, hein ?

Il avait juste hoché la tête en grommelant et je n’avais pas insisté.

Puis j’avais été, avec un grand mug de café, dans notre studio, entrant côté régie… Et c’est là que je vis le nouveau membre d’équipage déjà occupé à préparer sa console… Pas comme Corey qui passait plus de temps dans la salle de repos qu’en studio.

Je m’approchai et lui tendis la main.

-Salut ! Moi c’est Ivar Miller ! Je suis le bassiste. Bienvenue dans le bateau de The Warriors. J’espère que tu vas t’amuser avec nous.

Puis, je regardai plus attentivement ses yeux, émerveillé.

-Waaah tes yeux sont vairons… En plus, Samantha nous a dit que tu t’appelles Sigurd ? Comme Sigurd Snake-In-The-Eye dans la légende nordique…. Lui aussi avait un œil spécial.

Je regardai la porte derrière moi.

-Les amoureux vont sûrement pas tarder… Ils ont sûrement du trainer au lit.

Puis, en regardant à nouveau Sigurd.

-Tu es vraiment d’origine nordique ? Ou tes parents sont juste comme les miens, hyper fans ? Ils voulaient m’appeler Odin mais trouvaient ça un peu prétentieux.

C’était la journée des nouveautés aujourd’hui. Guillermo allait faire son premier jour d’école et Samantha nous avait engagé un nouvel ingénieur du son.

Mais Guillermo d’abord. Le plus dure, ce matin, était de le réveillé. Il était habitué, désormais, aux grâces matinées ce qui fait que quand on l’a réveillé, il était assez ronchon. Je savais qu’il avait envie d’aller à l’école rien que pour voir Jesse et Sofia mais il redoutait quand même le moment. Du coup, au déjeuné, il était assez silencieux mais j’étais certain que c’était parce qu’il pensait à la journée qui l’attendait.

On l’avait, donc inscrit dans la même école que Jesse pour qu’il ait certain repère et parce que Jack et Brooke nous avait dit que c’était une très bonne école. En plus, c’était sur Hollywood donc ni loin du studio, ni loin de la maison. Ce qui facilitait les trajets. Après une discussion avec la directrice a qui on a expliqué les certaines difficultés de Guillermo qui n’avait jamais été scolarisé, elle a décidé que le mieux était d’inclure le petit dans un classe pas trop loin de son âge pour ne pas qu’il se sente dévalorisé. Guillermo est né en 73… La directrice a donc décidé qu’il irait dans la classe des petits né en 74. Elle a fait un compromis entre son âge et son niveau. Au pire, il doublera. Ce n’était pas un drame. On allait pas lui mettre la pression pour ses premiers mois à l’école, de toute façon. On le lui a dit.

Il sera, donc, dans la classe de Sofia. Et je crois que c’est ça qui avait motivé Guillermo a se lever.

Tiff était nerveuse aussi. Enfin… Je crois. Moi, pas. En fait, j’étais plus nerveux de rencontrer le nouvel ingénieur du son. Parce que je le connaissais. C’était Sigurd Nørgaard. Un gamin de l’Eastside. En fait, je connaissais surtout sa mère et sa sœur, à Sigurd. Elles achetaient chez nous. Enfin, chez les Los Diablos. Et c’était de très mauvaises payeuses. Ce qui faisait qu’on devait souvent aller jusqu’à chez elles pour récupérer l’argent. Sigurd, c’était celui qui essayait de tenir les membres de sa famille hors de l’eau. Et il n’hésitait pas, pour ça, à nous tenir tête. Il m’avait déjà tenu tête plusieurs fois, le gamin. Il m’a même déjà mis un poing dans la figure… Bref, il a du cran mais je n’avais aucune idée qu’il était ingénieur du son et, du coup, je n’avais aucune idée de ce que ça allait donné. Ni comment ça allait aller entre nous avec note passif.

On verra bien. En attendant, je savais d’avance qu’il aurait plus de caractère que Corey. Corey, c’est un emmerdeur qui passait plus de temps à trainer à la salle de repos que derrière sa platine. Et il n’aimait pas spécialement qu’on lui fasse remarquer.

Après le déjeuner, on avait tous embarqué en voiture direction l’école. Là, on déposa Guillermo. Je laissai Tiff lui parler avant qu’il ne repère Sofia qui était accompagné de sa petite sœur et de sa mère. Je fis signe à Carlotta qui me fit signe en retour. Une fois Guillermo avec son amie, je m’approchai de Tiff pour lui souffler à l’oreille :

-Tout se passera bien, tu verras. Il est pas tout seul, ici.

On retourna alors dans la voiture direction les studios. Sur le chemin, je ne pus m’empêcher de lancer d’un seul coup à Tiff.

-Sigurd… Le nouvel ingénieur son… Je le connais…

Je ne lui avais pas encore dit…

-Il vient de l’Eastside. Sa mère et sa sœur achetaient chez les Los Diablos au grand désespoir de Sigurd… Donc, s’il me regarde de travers, c’est normal…

Je souris d’un pauvre sourire avant qu’on arrive aux studios. Comme on avait un léger retard, on se dirigea tout de suite vers notre studio côté régie où on trouva le fameux Sigurd en pleine discussion avec Ivar.

-Salut Ivar !

Je tapai amicalement dans le dos d’Ivar. Puis, je me tournai vers Sigurd. Je lui souris sans savoir réellement comment je devais me comporter.

-Salut Sig… Content que tu ailles bien… Tu dois deux dollars à Carlos… C’est ce qu’il m’a dit en pleurant presque, donc.

Autant crever l’abcès tout de suite, non ? C’était mieux. Bon, ok, ce n’était peut-être pas la meilleur façon de le faire mais… C’était ma façon. Carlos m’avait appelé hier soir pour me dire que Sigurd avait presque tout payé la dette de sa mère à deux dollars près… Parfois, je me demande pourquoi Carlos a besoin de moi pour des trucs aussi stupide. Je lui ai donc répondu de foutre la paix à Sigurd et d’aller mendier ses deux dollars dans la rue. Les Los Diablos savent qu’on ne doit me contacter que pour des trucs important pas pour des trucs aussi débiles.

Mais je lui montrait d’un sourire que je n’en avais rien n’à faire. Je me tournai ensuite vers mon groupe.

-Je te présente Tiff, ma femme et la meilleure harpiste, violoniste, flûtiste du monde et Ivar Miller, le meilleur bout en train de l’univers. Moi, tu me connais déjà…

Voilà, le plus dur est fait, non ?

Je préparais Guillermo mentalement à sa rentrée scolaire depuis un bon deux semaines en lui répétant qu’il devait aller tôt au lit car il devrait se lever le matin et il me répétait qu’il allait gérer. Je n’étais pas dupe ! Je savais bien qu’il se relevait une fois Finan et moi au lit. Je n’étais pas intervenue parce que je voulais qu’il se responsabilise lui-même et qu’il comprenne l’impact des décisions qu’il prenait pour lui-même. Il verrait rapidement que parfois, il était plus sage d’écouter les consignes que de tenter de les transgresser.

Donc, ce matin, j’étais entré dans sa chambre trois fois pour lui répéter de se lever et il restait toujours la tête sous l’oreille. Et bien, la troisième fois, je suis partie avec ses couvertures ! C’était donc un Guillermo de mauvais poils qui s’était préparé pour son premier jour de classe avant de prendre son déjeuner en silence, tergiversant entre le plaisir de revoir Sofia et Jesse et la nervosité que l’école lui procurait.

J’étais nerveuse pour lui mais je ne voulais pas le lui montrer. Il avait besoin de ressentir que nous avions confiance en lui et en ses capacités. Après tout, Guillermo était très intelligent ! Il avait brillé à sa première semaine de tournage pour l’émission de Vanya et pour en arriver à se résultat, il avait appris à lire en un rien de temps ! Ça ne se faisait pas en un battement de cils pourtant, Guillermo l’avait fait. Je me répétais qu’il trouverait vite ses marques, ça ne faisait aucun doute. C’était mon petit côté mère poule qui s’exprimait.

Maintenant que nous avions déposé Guillermo à l’école et que j’ai vérifié une énième fois qu’il ne manquait rien dans son sac et que son lunch était complet, c’est aux les studios de MTI qu’on alla ensuite, Finan et moi. Nous allions rencontrer notre nouvel ingénieur de son et j’espérais qu’il plairait à Finan qui, parfois, pas tout le temps, mais quand même assez pour faire démissionner le précédent ingénieur de son, pouvait faire ressortir la diva en lui.

Dans la voiture, j’appris que Finan connaissait déjà notre nouvel ingénieur de son mais pas en des circonstances convenables. Ça me fit me passer la main dans les cheveux avant de lisser une mèche nerveusement vers l’avant. Ça m’irritait un peu de constater que les Los Diablos revenaient sans cesse dans notre vie alors que nous devions désespérément nous en éloigner.

- Super… d’accord.

Il fallait espérer qu’il ne subsiste pas de tension entre mon mari et le fameux Sigurd. Samantha avait chaudement venté ses mérites et l’avait décrit comme étant notre perle rare et jusqu’à maintenant, notre manager ne s’était jamais trompé dans ce qu’elle avançait pour nous.

Avec le temps que j’avais prit à l’école pour m’assurer que tout était parfait pour Guillermo, nous étions un peu en retard alors c’est d’un pas pressé que Finan et moi avions marché sur à notre studio là où se trouvait déjà Ivar en compagnie du fameux Sigurd. J’allais tout de suite faire la bise à Ivar puis je me tournais pour saluer l’ingénieur de son. Il était bel homme et il me semblait, au premier coup d’œil, être très sympathique.

Finan, après une formule de salutation basic, lui rappela qu’il devait deux dollars à Carlos et que ce dernier s’en était plains. Ça me fit grincer des dents ! Vraiment ! Finan avait vu Carlos et il ne me l’avait pas dit ? Il savait que l’avocat lui avait fortement suggéré de ne plus fréquenter son ancien gang, de se montrer le plus irréprochable et lui, gros nounours écervelé, réclamait un insignifiant deux dollars de dette ! J’étais choquée mais je tentais de ne laisser rien transparaitre en tendant la main à Sigurd après que Finan m’ai présenté.

- Heureuse de te rencontrer. Moi c’est Tiffany, mais appel moi Tiff. Et tu peux oublier le deux dollars.

Je me tournais vers Finan avec un regard qui voulait tout dire et je me plaçais près d’Ivar pour m’assoir.

J’étais en train de régler ma table de mixage quand quelqu’un ouvrit la porte. Ce quelqu’un, c’était Ivar Miller, le bassiste du groupe. Il me salua directement et je lui souris lui serrant la main alors qu’il se présenta me souhaitant la bienvenue.

-Merci ! Je suis content d’être ici !

Ivar était jeune. Il devait avoir à peu près mon âge et il y avait pas mal d’enthousiasme dans sa voix. Il s’exclama d’ailleurs sur mes yeux ce qui me fit rigoler alors que Samantha les avaient, bien sûr, prévenu de qui j’étais. Et, directement, mon nom amena l’intérêt d’Ivar qui disait que mon nom était le même qu’un personnage des mythes nordique. Et ben… Ce type en savait des choses.

-Tu m’apprends quelque chose ! Je savais que c’était un nom nordique mais c’est tout ce que je sais. Et, ouais, mes yeux, c’est un hasard de la nature.

J’étais né avec les yeux comme ça. Ça a toujours fasciné les gens que je rencontrais sur les plateaux télé quand j’étais petit. Les maquilleuses, notamment. Il faut dire que je trainais souvent dans leurs pattes à l’époque. C’était pas ma belle-mère qui allait s’occuper de moi. En général, elle préférait rester à la maison avec mes frères.

Ivar disait que Finan et Tiffany n’allaient pas tarder. Qu’ils trainaient au lit. Je rigolai à nouveau.

-Je suis patient, t’en fais pas.

Il posa d’autres questions sur moi avant de dire que ses parents voulait l’appeler Odin mais qu’ils trouvaient ça trop prétentieux. Ça me fit rire.

-Ouais. Ça l’est un peu. Mais ça l’aurait fait, je trouve. Et je suis bien d’origine nordique. Je suis Danois. Même si je suis né à L.A.. J’ai été quelques fois au Danemark. Tout ce que je me rappelle, c’est que j’ai eu froid.

Je n’y étais plus allé depuis des années. Tout ce que j’avais vu dans mon adolescence, c’était L.A. et particulièrement l’Eastside.

-En tout cas, ça fait plaisir de voir qu’il n’y a pas que moi qui ait un nom original. Ivar, c’est cool, je trouve.

Et après que j’ai dit ça, la porte s’ouvrit à nouveau sur Finan et Tiffany. Tiffany était ravissante comme femme. Je l’avais déjà vu aux AMA et dans les magazines mais elle était encore plus resplendissante en vrai.

Et Finan… Était fidèle à lui-même et il salua son bassiste avant de se tourner vers moi parlant des deux dollars que je devais à Carlos… Je le fixai.

-Salut Finan.

Je ne parlai pas des deux dollars. Je préférais me concentrer sur les présentations que faisaient Quinn. Je souris à Tiffany qui se disait heureuse de me rencontrer.

Je lui serrai à la main.

-Heureux de te rencontrer, Tiff. Moi, tu peux m’appeler Sig.

Et elle me disait d’oublier les deux dollars et elle se tourna vers son mari en disant ça ce qui me fit esquisser un petit sourire.

-Je comptais bien les oublier. Carlos a bu les deux dollars. Quand il est venu chercher l’argent, il a taxé un bière. Donc, il a but l’argent des Los Diablos. Ce n’est pas ma faute.

Je dis ça en souriant toujours et en regardant Quinn avant de me centrer sur l’instant présent. Je regardai chaque membre du groupe.

-Corey m’a dit que vous étiez difficile à vivre. En fait, non. Il a dit qu’Ivar et Tiffany étaient bien mais que Finan était un emmerdeur. Mais, moi, j’ai juste envie de le voir par moi-même.

Je souris encore.

Sigurd avait l’air jeune, comme moi. Mais surtout, le plus important, c’était qu’il avait l’air super enjoué ! Et comme il le dit, il était content d’être là ! Ce n’était pas comme ce blasé de Corey ! Pourtant, il y avait de quoi s’amuser avec nous, non ? Bon, ok, Finan était très perfectionniste, mais c’était ce qui faisait de lui un artiste hors pair. Ce qui était compliqué aussi pour les ingénieurs du son et que je pouvais comprendre, c’était que la musique de The Warriors, ce mixage entre instruments symphoniques et instruments rock, c’était tout nouveau ! Alors ouais, c’était parfois dur de trouver les bons boutons dans tous ceux que Sigurd avait devant lui. Moi, j’aurais pas su en tout cas.

Je calai complètement sur les yeux vairons de Sigurd. Moi, ça me rappelait les récits de mon enfance, quand mon père et ma mère, de concert, me racontaient les grandes conquêtes vikings et comment l’Angleterre, entre autre, était devenue une grande terre de métissage entre Saxons et Danois ou autres hommes du Nord !

Sigurd déclara que je lui apprenais quelque chose et que ses yeux étaient un hasard de la nature. Je rigolai.

-Tu dois en faire tomber, des filles, avec ça ! La nature fait bien les choses en générale.

Sigurd rigola quand je lui dis que les deux tourtereaux devaient trainer au lit… J’en avais complètement oublié qu’aujourd’hui, c’était le premier jour d’école de Guillermo… Donc, qu’ils ne devaient pas chômer et qu’ils avaient une bonne raison d’être en retard.

Heureusement, Sigurd se disait patient.

-T’en fais pas, c’est pas dans leur nature d’être en retard, ça n’arrivera pas souvent.

Puis ça me fit « tilt » !

-Oh mais je suis con ! C’est le premier jour d’école de leur fils aujourd’hui ! Ça explique pourquoi ils sont un peu en retard.

On continua à parler pour passer le temps et Sigurd, contrairement à moi, était bien d’origine nordique. Il était Danois, sauf qu’il était né à L.A. Donc quand il avait été au Danemark, il avait eu froid.

-Danois ! Je crois que le journaliste Amon Sørensen est Danois. On ira peut-être au Danemark quand on sera en tournée qui sait ? Et on aura tous froid… Ou pas, il faut voir les costumes que Bailey North est en train de nous confectionner.

Et il me complimenta sur mon prénom.

-Merci… Ouais ça sort de l’ordinaire… J’aime bien être unique.

Puis j’entendis la porte et la voix de Finan qui me saluait avant qu’il ne me donne une grande tape dans le dos.

-Olà doucement nounours ! Tu ne sens pas ta force.

Et apparemment, Finan connaissait déjà Sigurd qui devait deux dollars à Carlos. Je fis la moue.

-C’est qui Carlos ?

Mais Tiff se présenta et lui dit d’abandonner les deux dollars. De toute façon, d’après Sigurd, ce fameux Carlos les avait bus, les deux dollars.

Mais tout ça n’effaça pas le sourire de Sigurd… Moi, j’approchai de Tiff pour lui faire la bise et posai ma main sur son ventre.

-Alors comment va mon filleul ?

Je regardai Sigurd…

-Ouais parce qu’on a un invité caché, un invité qui va être baigné dans la bonne musique dès maintenant.

J’avais bien vu dans le ton de voix de Tiff que ça ne lui plaisait qu’à moitié que je connaissais déjà Sigurd mais dans des conditions bien différente que celle dont on allait le voir aujourd’hui. Je n’avais pas envie de lui cacher et elle n’avait pas débattu là-dessus. De toute façon, il n’y avait pas grand-chose à dire. On ne pouvait pas changer le passé. Tiff le savait.

Et, pour être honnête, je n’avais rien contre Sigurd. Je pensais plutôt que lui aurait quelque chose contre moi. A raison, sans doute. Personne n’aime les gens qui viennent taper à votre porte pour réclamer de l’argent. Absolument personne. Et je savais que Sigurd détestait les Los Diablos parce qu’il les croyait coupable du sort de sa mère et de sa petite sœur. Sauf que si on retire les Los Diablos, les choses ne changeront pas. Des gens qui deal, il y en aura toujours. J’avais dit ça à Nell, un jour, et j’en étais toujours persuadé. C’était un business qui rapportait et ça n’est pas prêt de changer.

On finit par arrivé et c’est Ivar que je saluai en premier à ma façon ce qui fit s’exclamer le bassiste qui disait que je ne sentais pas ma force. Je rigolai.

-Je sais…

Je saluai, ensuite, Sigurd à ma façon encore une fois. Je vis bien que ça ne plu pas à Tiff mais c’était une façon de crever l’abcès. Evidemment, Ivar se demandait qui était Carlos. J’haussai des épaules.

-Un Los Diablos.

Mais Sigurd ne dit rien. Il se contenta de me saluer sans relever les deux dollars. Du coup, je n’étais pas bien sûr d’avoir crever l’abcès de la bonne façon.

Je présentai, ensuite, tout le monde et Tiff enchaina pour tendre la main à notre nouvel ingénieur son. Elle dit ensuite que Sigurd pouvait oublier les deux dollars. J’esquissai un sourire en coin. Quand elle parlait comme ça, on dirait une vrai petite femme de chef de gang. Ce à quoi Sigurd rétorqua qu’il ne comptait, de toute façon, pas les payer car Carlos avait taxé une bière à sa mère. Je roulai des yeux.

-Carlos, quoi… Il payera, donc, les deux dollars.

Et je voyais bien que Sigurd n’avait pas changé. Il savait toujours autant tenir tête aux gens. Il déclara, ensuite, que Corey lui avait dit qu’on était difficile à vivre. Enfin… Que j’étais difficile à vivre. Je fis la moue.

-Je suis pas tant un emmerdeur. Il aime juste pas qu’on lui fasse des remarques, c’est tout. On était pas souvent d’accord… Avec lui, notre métal médiéval se transformerait en disco.

Bon… J’exagérais beaucoup. En fait, Corey était susceptible et il n’aimait pas mes petites remarques. Et si j’étais exigent c’est parce que je voulais que les choses soient bien faite.

Ivar s’approcha alors de Tiff et demanda comment allait son filleul. Ça me fit sourire alors qu’il expliqua à Sigurd que Tiff était enceinte. C’était censé être un secret mais avec Ivar tout L.A. finira par le savoir.

-Bienvenu dans le secret de Dieu, Sig. Mais il ne faut le dire à personne.

Oui, en tout cas pas avant qu’on ait annoncé la chose aux parents de Tiff… Je me demande si on allait encore aller manger chez eux. Je devais avouer que je redoutais un peu ça.

Nous avions donc laissé Guillermo à l’école pour la toute première fois et si j’avais eu du mal à le laisser, j’étais tout de même heureuse pour lui et cette grande étape qu’il amorçait aujourd’hui. Ce n’était pas rien que de prendre le chemin de l’école après tout ce temps à galérer dans les rues à faire je ne savais quoi avec je ne savais qui. Il avait choisi de prendre sa vie en main, déjà à un si jeune âge et ça me rendais très fière de lui.

C’était maintenant à Finan et moi de nous rendre à bon port puisqu’Ivar devait déjà nous attendre en studio et que nous devions faire la connaissance de Sigurd, notre nouvel ingénieur de son. Corey avait lancé la serviette mais vu comment les choses se passaient entre lui et mon mari, ce n’était pas surprenant ! Qui plus est, il était un peu Monsieur je sais tout mieux que tout le monde et sa place n’était pas à nous dicter quoi faire et comment le faire mais de trouver des solutions pour que le son soit impeccable.

Bref, Finan connaissait Sigurd et pas pour des raisons que j’aurais appréciés connaitre.  J’avais hâte que le chapitre Los Diablos soit définitivement terminé mais il semblait qu’il y avait toujours un petit quelque chose à rajouter.

Dès notre arrivés, Finan alla saluer Ivar à sa manière ce qui fit se dernier s’exclamer et ça me fit rire. Pauvre Finan qui se voyait maintenant appelé nounours par tout le monde et partout et c’était de ma faute ! J’adorais l’appeler comme ça, surtout quand le moment s’y prêtait plus ou moins bien. Mais pour moi, c’était ce qu’étais Finan, un gros nounours tout moelleux et affectueux !

Puis c’est sur Sigurd que Finan se tourna et la conversation alla sur une dette pour laquelle Sigurd devrait toujours un malheureux deux dollars. Le regard que je lançais à Finan voulait tout dire. Il ne devait plus se mêler aux histoires des Los Diablos, non plus qu’il ne devait les fréquenter. C’était difficile pour lui, je savais, puisqu’il les considérait comme sa famille mais tant que le procès n’était pas passé et la sentence annoncé, il devait se montrer plus blanc que blanc.

Je me présentais à Sigurd, heureuse que j’étais de le rencontrer malgré l’entrer en matière un peu en dents de scie de Finan et dans la foulée, je lui annonçais qu’il pouvait oublier la dette, une dette qui s’annulait de toute manière puisque le fameux Carlos avait taxé une bière à la maman de Sigurd. Puis je me rapprochais d’Ivar qui, pendant que Finan et Sigurd mettaient un point final à la dette, me demanda comment allait son filleul tout en posant sa main sur mon ventre.

- Il va bien ! Toujours aussi discret, il ne tient pas ça de son parrain !, m’esclaffais-je.

Finan et moi tenions toujours cette nouvelle secrète car je ne l’avais pas encore annoncé à mes parents, pas faute d’avoir voulu le faire mais avec la tourmente du procès et les problèmes de politique de mon père, je me dégonflais chaque fois. Cela dit, nous devions en principe aller diner chez mes parents, dimanche prochain et je fondais de gros espoir sur ce moment en famille pour faire la grande annonce… Si je ne me dégonflais pas avant !

- Nous aimerions que mes parents l’apprennent par nous et non pas les journaux qui épient littéralement Finan ces derniers temps.

Les présentations étaient faites, la grande nouvelle secrète annoncée, il était temps de parler musique, plus précisément de direction musicale puisque c’était précisément ce qui avait conduit Corey à nous quitter.

- Donc, Sigurd, si nous parlions musique. Tu as quoi comme expérience avec les instruments que nous utilisons ? Je demande parce que Corey avait du mal avec ça. Il ne partageait pas notre vision et… C’est vrai que Finan aimait bien jouer l’emmerdeur avec ça !

Je rigolai quand Ivar déclara qu’avec mes yeux, je devais faire tomber les filles. J’avais, en effet, certaines facilités mais je ne me rappelle pas avoir eu des histoires d’amour digne de ce nom. Pourtant, c’est pas faute de me donner dans chaque relation… Ce qui m’a valu, parfois, de me faire avoir…

-Ouais… C’est vrai que ça fonctionne assez bien.

Ivar était très sympathique et il excusa même ses amis, d’une certaine façon, en parlant de leur retard. Il déclara qu’ils ne l’étaient presque jamais avant de se rappeler que le couple devait déposer leur fils pour leur premier jour d’école. Je levai un sourcil, surpris… Finan Quinn avait un fils ? Il n’en avait pas la dernière fois que je l’avais vu et ça ne datais pas d’un an. A moins que ça ne soit le fils de Tiffany… Non, pas possible. Les médias en auraient parlé.

-Ils ont un fils ? Je ne savais pas…

Je révélai alors être Danois et Ivar déclara qu’il pensait bien que le journaliste, Amon Sørensen, l’était aussi. J’hochai de la tête pour confirmer. J’avais, en effet, lu quelque part, qu’il était Danois lui aussi. Et je souris quand il parla de la tournée et du fait qu’on passera peut-être par le Danemark. Rien que l’idée de partir en tournée était grisante.

-J’ai hâte de partir en tournée. Ça va être toute une aventure. Mais ouais, je pourrais vous faire visiter si on va au Danemark. Je connais quelques endroit… Enfin, je me rappelle de quelques endroits.

Quant à Bailey North, je savais qu’elle était styliste. Ça aussi je l’avais lu. Et parfois, je priais que ma sœur prenne le même chemin que Bailey…

Je rigolai, ensuite, quand Ivar déclara aimer être unique grâce à son prénom qui sortait de l’ordinaire. C’est à ce moment que Finan et Tiffany entrèrent. Apparemment, Finan ne sentait pas sa force. C’est clair qu’il avait une sacré carrure même si Ivar se défendait bien à sa façon. J’esquissai tout de même un sourire au surnom « nounours » qu’Ivar donna à Finan et ce dernier devait être habitué parce qu’il ne le releva pas.

Alors, c’est ainis que les gens l’appelaient dans le privé, l’impitoyable Finan Quinn. Ouais, j’exagérais un peu. Il n’était pas impitoyable… Mais il ne rigolait pas non plus quand il s’agissait d’histoire de gang. Ça je le savais. La preuve étant, il réclama les deux dollars de Carlos ce qui lui valu un regard désapprobateur de sa femme. Quant à Ivar, il demanda qui était Carlos et Finan répondit.

-Un Los Diablos, oui…

Je dis ça sens plus de détails même si je ne manquais pas de mot pour qualifié Carlos. Il était un peu bête, pique-assiette et violent. Bref, pas vraiment le genre de type avec qui j’aime trainer.

Tiffany, elle, ne voulait pas que je paye les deux dollars, ce que je ne comptais pas faire expliquant à Quinn que Carlos les avaient bu. Ce qui fit que Quinn ira chercher les deux dollars chez Carlos. J’hochai de la tête.

-Oui. Tu peux faire ça, si c’est si important.

Je déclarai ensuite ce que Corey m’avait dit et Finan se défendit d’être un emmerdeur ce qui m’arracha un sourire en coin.

-En disco, carrément ? Je ne sais pas très bien comment Corey travaillait.

Mais je savais que Finan pouvait être un emmerdeur quand il voulait. Ça faisait partie de sa réputation. Je le connaissais d’avant, donc, il ne pouvait pas vraiment m’avoir sur ce coup-là.

Après, Ivar s’adressa… Au ventre de Tiffany qui, c’est vrai, était un peu rond. Tiffany s’exclaffa alors que Ivar m’annonça qu’un petit Quinn était en route. Donc… Ils avaient deux enfants… Je pris un air surpris.

-Waw ! Félicitation à vous deux !

Mais je ne devais rien dire à personne pour la simple et bonne raison que les parents de Tiffany n’étaient pas encore au courant et qu’elle n’avait pas envie qu’ils l’apparennent par les journaux. J’hochai de la tête.

-Je comprends. Je ne dirais rien à personne. C’est promis.

Et c’est Tiff qui enchaina en parlant plus de la musique et du travail qu’on aura à faire en commun. Elle me posa certaines questions avant de confirmer que, de temps en temps, son mari pouvait être un emmerdeur ce qui me fit rigoler.

-Ouais, ça m’étonne pas.

Je repris un rien mon sérieux.

-En fait, je suis fan de votre musique. Je trouve que le mélange d’instruments classique et électrique donne quelque chose d’épique. Personnellement, je suis batteur. Enfin… Je sais jouer de la batterie. J’en fais de temps en temps pendant mon temps libre. Mais bon, je suis pas un pro comme vous. Et… Pour vos instrument… J’ai mixé des instruments plus classique pendant mes cours d’ingénieur son… Ici, je n’en ai pas encore eu l’occasion.

Je marquai une pause avant de reprendre.

-Mais le mieux, c’est de faire un test, non ? Vous faites un chansons et moi, je vous montre le résultat… Vous en penser quoi ?

Je pense que c’était encore le mieux. J’esquissai un sourire en coin.

-Ainsi, je verrais si Finan est bien l’emmerdeur que je connais.

Je rigolai.

Je ricanai quand Sigurd me confirma que ses yeux fascinaient les filles. Puis je me rappelai ce qui faisait que mes amis n’étaient pas encore arrivés ! C’était le premier jour d’école de Guillermo ! Merde ! J’irai lui chercher un sachet de bonbons pour fêter ça et je lui donnerais la prochaine fois que je le voyais.

Sigurd, lui, coupa court à mes réflexions en disant qu’il ne savait pas que Finan avait un fils.

-Un fils adoptif… il s’appelle Guillermo, c’est un super gamin. Regarde le show de Vanya Kournikova, ma petite amie, à la télé et tu le verras. Il est super doué pour faire de la télé.

On parla ensuite des origines de Sigurd. J’avais voulu savoir s’il était vraiment d’origine nordique ou s’il avait des parents qui, comme les miens, étaient fans de mythologie nordique. Mais il était bien Danois, comme Sørensen, le journaliste qui avait balancé Finan. J’espérais qu’on passerait par le Danemark en tournée et Sigurd aussi. Et il affirma qu’il nous ferait visiter quelques endroits dont il se souvenait.

-Super ! Ce serait vraiment génial !

Puis mes amis arrivèrent et Finan salua Sigurd d’une drôle de façon. Je compris quand ils répondirent presque de concert que le fameux Carlos était un Los Diablos… Ce qui expliquait que Tiff ne voit pas cette toute petite partie de conversation d’un très bon œil. Et elle libéra Sigurd de ses deux dollars de dette avec autorité.

-Oh… Un Los Diablos… Je vois… J’espère que tu ne prends pas de drogue, Sigurd…

Je regardai Finan en faisant une moue qui voulait tout dire. Il ne pouvait pas avoir de relation avec les Los Diablos. Ça faisait partie des conditions qu’il devait respecter pour comparaître libre devant le tribunal.

Mais on passa vite à autre chose en parlant de Corey et de pourquoi il avait jeté l’éponge avec nous. J’éclatai de rire quand Finan dit que Corey transformait notre musique en disco… C’était un peu exagéré mais…

-Un peu exagéré mais pas tout à fait faux non plus.

Puis j’allais vers Tiff pour prendre des nouvelles de mon filleul… Mais j’en oubliais que c’était secret défense.

-Ooops ! Pardon… Mais je suis tellement fier ! J’ai tellement hâte de le rencontrer.

Je regardai Sigurd…

-Donc ouais, garde ça pour toi, s’il te plait…

Puis à Finan.

-Je suis désolé… j’essayerai de tenir ma langue à l’avenir.

Ou d’être plus discret en demandant des nouvelles à Tiff quand on serait rien que tous les deux.

Je rigolai avec Sigurd quand Tiff déclara que Finan pouvait être un emmerdeur… Et je tapotai sur l’épaule du principal concerné…

-Tu es juste très perfectionniste, mon gros mulet bourré.

Et j’ouvris de grands yeux quand Sigurd affirma faire de la batterie, ce qui me fit direct arrêter de rire.

-Et tu es bon ? Tu as déjà essayé de jouer des chansons à nous ?

Je me mordis la lèvre. Où était donc Samantha quand on avait besoin de sa permission ? Parce que moi, si Sigurd était bon, j’étais prêt à l’échanger avec notre batteur de session… Qui était très bon, mais… Bon… J’aimais déjà bien Sigurd.

Il nous proposa de faire un test pour nous faire montre de ses talents d’ingénieur du son. J’étais tout excité.

-Le premier à son instrument a gagné !

Et je filai de l’autre côté pour prendre ma basse et en tester l’accordement.

Je souris aux autres quand ils me rejoignirent.

-J’ai gagné ! On fait quelle chanson ?

Parler des Los Diablos n’était jamais très bien vu… Et je voyais les regards désapprobateurs de ma femme et d’Ivar. Mais il fallait bien crevé l’abcès, non ? C’était fait en tout cas et Sigurd et moi avions révélé à Ivar que le fameux Carlos n’était autre qu’un Los Diablos. Ivar, de son côté, espérait simplement que Sigurd ne se drogue pas. Je laissai ce dernier répondre… Je savais déjà la réponse, de toute façon. Sigurd détestait la drogue. D’après lui, c’était elle le problème de pas mal de maux dans l’Eastside.

La vérité était plus complexe, hélas.

Finalement, je déclarai, après le témoignage de Sigurd, que c’était Carlos qui devra payer les deux dollars. L’affaire était, donc, close.

Après, je critiquai un rien Corey et le fait qu’il ne semblait pas avoir compris notre style de musique ce qui faisait que j’étais toujours derrière son cul pour vérifier ce qu’il faisait. Evidemment, c’était ça qui l’avait conduit à démissionner. Je disais que, si je ne vérifiai pas, notre musique ressemblerait à du disco… Sigurd était surpris mais Ivar dit que j’avais un peu exagéré les choses.

-Pas faux du tout.

Bref, Corey était loin d’être l’ingénieur son le plus impliqué et, quelque part, j’étais content de sa démission. On verra ce que vaux Sigurd maintenant.

En attendant, Ivar parla de l’enfant que portait Tiff révélant, ainsi, à Sigurd que cette dernière était enceinte ce qui, techniquement, était un secret. On déclara, Tiff et moi, qu’il ne fallait pas que Sigurd le dise sur tout le toi alors qu’Ivar, de son côté, s’excusait disant qu’il gardera sa langue à l’avenir. J’esquissai un sourire en coin.

-J’espère ! Je ne veux pas avoir sur moi la colère de Mitchell Austin encore une fois.

Il valait mieux éviter de le contrarier, donc… Même si dans l’histoire, la plus effrayante et imprévisible, restait la mère de Tiff.

Sigurd, après nous avoir félicité, promis de garder sa langue. J’hochai de la tête.

-Merci.

C’est sur la musique, après, sur quoi se centra Tiff qui… Me qualifia d’emmerdeur. Je fis la moue.

-Hey !

Avant qu’Ivar ne dise que j’étais simplement perfectionniste en m’appelle son gros mulet bourré. Je fis à nouveau la moue.

-Je suis pas bourré.

Sigurd expliqua alors aimé notre musique ce qui m’arracha un sourire. Malgré notre passif, il aimait ce que je faisais ce qui était bon signe. Il avoua aussi faire de la batterie ce que je ne savais pas. Et Ivar m’enleva les questions de la bouche. Je laissai, donc, notre nouvelle recrue répondre avant qu’il ne nous invite à faire un test… Je ricanai jaune quand il ajouta que, ainsi, il verra bien si je suis l’emmerdeur qu’il connaissait.

-Très drôle, petit.

Mais, ouais. Rien de mieux qu’un test alors on se déplaça de l’autre côté alors que Ivar nous invitai à faire la course. Et… Bah, je n’eus pas le temps, hélas, de le rattraper et il savoura sa victoire avant de demander qu’elle chanson on allait faire…

Je regardai vers Tiff qui attendait de savoir avant de prendre l’un ou l’autre instrument préparé pour elle alors que je branchai ma guitare. On aura pas la batterie sur cette chanson. En général, on enregistre la batterie après. C’est moi qui le fait. Et, en concert, les le batteur de session qui s’en charge.

Mais si on voulait réellement tester Sigurd, il valait mieux faire une de nos nouvelles composition et non pas une des chansons présente sur notre album. J’affichai donc un sourire en coin et me tournai vers Ivar et Tiff.

-Et si on le testait réellement ? Avec notre nouvelle composition ? Je pense que ça peut le faire.

J’accordais, donc, ma guitare et pris le temps que Tiff prenne sa flute et soit prête avant qu’on ne commence.

Si nous pouvions cesser de parler des Los Diablos ne serait-ce qu’une journée, je serais très heureuse mais il semblait que ce soit impossible et qu’ils trouvaient toujours un moyen de s’insinuer vicieusement dans nos vies. C’est en rencontrant notre nouvel ingénieur de son que l’ancien gang de mon mari trouva une façon de revenir me hanter puisque ce dernier devait une somme ridicule de deux dollars. Ça m’avait fait rouler des yeux et j’avais affirmé à Sigurd, après qu’on s’était présentés, qu’il ne devait pas rembourser. De toute façon, il semblerait que ce soit Carlos qui soit fautif dans cette transaction, ce qui mit un terme à cette conversation.

Ivar, ensuite, tellement heureux d’être parrain en devenir, eu du mal à contenir sa joie et plaça sa main sur mon ventre pour me demander comment allait son filleul ce qui ne manqua pas de révéler le secret à Sigurd. Ce n’était pas si grave, je n’en voulais pas à Ivar d’avoir parlé, même que si ça pouvait me mettre juste assez de pression pour me convaincre d’en faire l’annonce à mes parents, idéalement avant que mon fils naisse, ce serait une bonne chose.

- Tu seras dans les premiers à le bercer, je te le promets !

J’avais déjà en tête que ce serait Guillermo qui aurait l’honneur de prendre son petit frère, après Finan et moi mais ensuite, viendrait son parrain et sa marraine et ensuite mes parents quoi que, je ne savais plus. Je rêvais de donner naissance en Irlande mais ça n’empêchait pas Ivar et Vanya de faire le voyage avec nous. Nous avions bien le temps encore de broder autour de ce projet.

Sigurd promit de tenir sa langue et, bien que je ne le connaissais à peine, j’avais tendance à le sentir sincère. Nous devions développer un lien de confiance, c’était important pour bien travailler tous ensemble.

Je voulais savoir quelle expérience il avait avec nos instruments puisque ce n’était pas la tasse de thé de Corey. Ce n’était pas facile de faire en sorte que ma flûte ou ma harpe se fasse engloutir par la guitare et la basse de mes acolytes. Il confia apprécier notre style et le mélange de nos instruments, il gagnait des points. Sigurd avait de l’intérêt pour la batterie, ce qui était vraiment intéressant. J’en échangeais même un regard avec Ivar qui s’emballait et qui lui demandait s’il avait déjà joué de nos chansons à la batterie. Ce serait plaisant de l’entendre, voir comment il se défend.

Sigurd suggérait que l’on fasse un test, ainsi, nous verrions mieux ses compétences et j’étais d’accord mais avant même que je ne fasse un pas vers le studio Ivar et Finan faisaient la course pour savoir qui d’eux s’y rendraient en premier, deux gamins, je vous jure !

- Être en studio avec nous c’est un peu aussi comme gérer une garderie, comme tu peux le constater. avouais-je à Sigurd en rigolant.

Je me dirigeais vers mes instruments et comme Finan suggérait notre nouvelle composition, je pris m a flute et je m’installais.

- Je suis prête quand vous l’êtes !

J’adorais cette nouvelle pièce et nous pourrions avoir l’avis de Sigurd en même temps que nous pourrions juger de ses compétences.

J’appris que Finan et Tiffany avait un fils… Je n’avais aucune idée que Quinn était père… Mais Ivar précisa que c’était leur fils adoptif nommé Guillermo. Je connaissais un Guillermo. Un petit garçon qui faisait partie des Los Diablos. Car, ouais, les Los Diablos s’amusaient à faire bosser des pauvres gamins pour eux. Mais s’agissait-il du même Guillermo ? EN tout cas, si c’était un autre, ça serait une sacrée coïncidence… Mais je souris à Ivar ne laissant rien transparaitre de ce qu’il se passait dans ma tête.

-Je regarderais, alors. De toute façon, je crois que j’aurais regardé sans ça.

Il y avait eu des lancements pour cette émission et ça semblait fun. Ça me permettra aussi de mettre un visage sur le nom du petit et ainsi voir si ce que je pensais était vrai ou pas. Si c’était bien le même Guillermo alors Quinn venait de remonter dans mon estime.

Après ça, on parla un peu du Danemark et du fait qu’on visitera sans doute ce pays au cours de tournée. J’avais hâte d’y être surtout qu’Ivar semblait intéressé à l’idée d’y faire du tourisme.

C’est ensuite que le couple Quinn arriva et que les Los Diablos arrivèrent sur le tapis au travers des deux dollars réclamé par cet idiot de Carlos. Deux dollars que je n’allais pas rembourser au gang parce que je considérais que Carlos les avait déjà utilisé à son compte personnel. Mais quand Ivar appris que Carlos était un Los Diablos, il sembla un peu moins enjoué disant qu’il espérait que je ne me droguais pas. Je le fixai.

-Non. Jamais je toucherais à cette merde pour un tas de raisons.

Parce que ça avait détruit la vie de ma mère et que ça allait détruire celle de ma petite sœur malgré mes efforts pour les sortir de là.

Ensuite, j’appris que Corey ne semblait vraiment pas être l’ingénieur son qu’il fallait à The Warriors et ça au-delà du comportement de Finan. Ivar semblait d’accord avec ça.

Tout ça pour nous mener à une autre nouvelle que j’appris de la bouche d’Ivar : Tiffany Quinn était enceinte et il semblerait qu’Ivar ait été désigné pour être le parrain. Je souris vraiment heureux pour eux alors que Tiffany promettait à Ivar d’être dans les premiers à bercer l’enfant une fois qu’il sera né.

Mais tout ça devait resté secret alors Ivar s’excusa d’avoir lâché le morceau. Je rigolai un peu avant de promettre de ne rien dire. Chose que j’avais intérêt, d’après Finan, qui craignait, visiblement, son beau-père. Ouais… Ça devait pas être le grand amour entre un Los Diablos et Mitchell Austin au point où je me demandais comment ce dernier avait pu accepter l’union de Finan avec Tiffany.

-Ne t’en fais pas. Je n’ai pas vraiment quelqu’un à qui le dire de toute façon. Enfin, pas quelqu’un que ça intéresserait.

Et ça, c’était bien vrai…

Tiffany confirma que Finan était un emmerdeur ce qui ne plu pas au principal intéressé. Quant à Ivar il en rajouta une couche en l’appelant… Mon gros mulet bourré ? Je pouffai de rire alors que Finan déclara simplement qu’il n’était pas bourré.

Pas aujourd’hui, en effet.

-Mais ça veut dire que tu es bien un gros mulet, alors ?

J’avais parlé de mes intérêts pour la batterie ce qui ne manqua pas d’intéressé Ivar. Je lui souris.

-Oui. J’ai fait quelques chansons à vous. Et, je me débrouille mais je ne suis rien comparé à des Clepto ou Stone. Je vous montrerais, si vous voulez.

Mais avant, c’était mes talents d’ingénieur son que je voulais montrer et je proposai au groupe de leur montrer ce que je valais. Ils acceptèrent et passèrent de l’autre côté… Assez rapidement pour Ivar et Finan qui firent la course alors que Tiff déclara que c’était une garderie ici. Je rigolai.

-Au moins, il y a de l’ambiance.

Je lui fis un clin d’œil alors qu’elle rejoignis ses comparses. Je préparai la platine la collant au son que je connaissais de The Warriors. Je pensais qu’ils allaient faire une chanson de leur album mais Finan me pris en traitre en proposant une nouvelle composition.

Et c’était tout un défi parce que ça sonnait différent de ce que j’avais déjà entendu. Rapidement, je calibrai le son afin de mettre en avant la flûte de Tiff. Il n’y avait pas de batterie ce qui faisait que la basse d’Ivar était l’élément rythmique capital. Quant à Quinn, sa voix était embellie par la prestation de sa femme.

C’était une belle chanson qui sonnait encore plus médiévale que les précédentes du groupe.

Quand elle fut terminé, je souris levant mon pouce avant de leur faire signe de revenir par ici. Je fixai le groupe affichant un sourire en coin.

-C’était un vrai test. Une nouvelle chanson. J’ai adoré. Ça sonne encore plus médiéval que ceux de votre album. Ça va plaire à vos fan.

Je m’étais tourné vers ma platine.

-Voilà ce que ça donne… J’ai tout enregistré.

Et j’envoyai la musique. C’était à mon tour de me faire juger et je me rongeai les ongles en essayant de voir ce qu’ils en pensaient sur leur expressions. Quand la chanson fut terminée, j’attendis leur réaction.

Sigurd allait regarder l’émission de Vanya ce qui me fit sourire jusqu’aux oreilles. Notre nouvel ingénieur du son était vraiment sympa, souriant, curieux un peu aussi et plus jeune que Corey. Il était même vachement mieux que Corey, en tout cas, c’était ma première impression.

Et quand Tiff et Finan arrivèrent, les Los Diablos furent directement mis sur le tapis. Sigurd devait deux dollars à un certain Carlos, ce qui me fit perdre mon sourire… Je regardai Sigurd et lui dis que j’espérais qu’il ne prenait pas de drogue.

Et sa réponse fut sans équivoque.

-Parfait alors. T’as l’air d’être un chic type. Et bientôt, Finan en aura fini avec tout ça aussi.

Je regardai Finan en souriant, plein d’espoir.

-Pas vrai Finan ?

Puis j’allai m’enquérir de la santé de mon tout petit filleul en posant mes mains sur le ventre de Tiff… on ne sentait encore rien… Peut-être que c’était trop tôt, ou peut-être que c’était un bébé calme comme sa maman l’était, d’autant qu’il était souvent bercé par la flûte, la harpe et le violon. Tous des instruments doux qui allaient faire, j’en étais sûr, de ce petit, un grand amateur de musique, voire un musicien lui-même.

Tiffany dit que je serais dans les premiers à le bercer à sa naissance.

-Oh ! J’en serais très content, mais j’espère que je saurai m’y prendre. Je suis fils unique et je n’ai jamais tenu de bébé dans mes bras…

Je n’avais pas eu de petit frère ou de petite sœur pour m’entraîner. J’aurais bien voulu pourtant, et mes parents avaient essayé, malheureusement sans succès… Du coup, j’étais leur petit Dieu à eux.

Puis je me rendis compte que j’avais lâché l’info devant Sigurd alors que ça devait rester un secret. Je mis mes deux mains sur ma bouche et m’excusai. Mais ce n’était pas grave, notre nouvel ingénieur du son promit de garder le secret.

-Merci, vieux !

Je rigolai quand Tiff dit que Finan était un emmerdeur… Et j’en rajoutai une couche mais Finan affirma ne pas être bourré… Ce qui fit conclure à Sigurd que c’était donc bien un gros mulet. Je sautai brièvement sur le dos de Finan avant de retomber sur mes pieds.

-Ouais, c’est mon gros mulet à moi.

Sigurd nous avoua, presque en s’excusant, qu’il jouait de la batterie. Je trouvais ça trop cool et me demandait s’il savait jouer des chansons à nous. Et d’après lui, il se débrouillait.

-Ouais faudra que tu nous montre ça.

Puis vinrent les choses sérieuses. Il fallait que Sigurd fasse ses preuves en tant qu’ingénieur du son. Je courus donc jusqu’à ma basse, gagnant ma course contre Finan…

-Faudra maigrir Finan… Tu sais, j’ai lu quelque part que parfois, les maris de femmes enceintes prennent du poids en même temps qu’elles.

Je le regardai de haut en bas…

-Mais toi, je crois que c’est juste la bière.

Une fois tout le monde prêt, on joua une de nos nouvelles compositions. Je l’adorais, cette chanson, parce que la flûte de Tiff était sublime, la voix de Finan, magique, et en plus, je pouvais l’accompagner au chant sur certaines parties de la chanson. J’adorais doubler la voix de Finan et en général, ça rendait très bien… Comme si nous n’étions pas que deux à chanter, mais toute une armée !

Quand on eut fini, Sigurd nous fit signe que c’était bon pour lui. Je déposai délicatement ma basse et repassai avec les autres côté régie et Sigurd envoya la sauce.

Il avait bien mis la flûte en avant et avait légèrement mis un effet « d’église » sur nos voix.  Ça donnait vraiment médiéval et c’était tout à fait ce qu’on recherchait.

Je posai ma main sur l’épaule de Sigurd.

-Je crois qu’on peut appeler ça du beau boulot ! Je crois que tu as compris l’essence même de ce qu’est la musique de The Warriors… Enfin je crois.

Je regardai Finan.

-Parce que c’est lui qui a inventé le concept alors, c’est à lui de dire ce qu’il en pense.

Sigurd avait confirmé qu’il ne prenait aucune drogue, ce que je savais déjà. Quant à Ivar, il était soulagé et ajouta que, bientôt, moi aussi je serais sorti de tout ça. Pas que je prenais de la drogue mais il parlait simplement de mon affiliation aux Los Diablos.

-Ouais…

C’est tout ce que je dis pour répondre à Ivar. Je ne savais pas quand j’allais sortir définitivement de ça. J’espérais que ça soit dans un futur très proche mais, pour l’instant, je ne trouvais pas le troisième homme capable de prendre ma place.

Par après, Ivar cracha le morceau sur la grossesse de Tiff… Il s’en excusa mais le mal était fait. Mais Tiff ne lui en tint pas rigueur déclarant même qu’Ivar serait dans les premier à pouvoir bercer le bébé quand il viendra au monde. J’esquissai un sourire en voyant tout le bonheur sur le visage de mon bassiste. Je tapai sur son épaule amicalement.

-Tu verras, tu sauras comment t’y prendre assez vite.

J’en étais certain. Moi aussi la première fois que j’ai pris un bébé dans mes bras, je pensais bien ne pas y arriver. Pourtant, c’est plus simple qu’on ne l’imagine. Puis, ça sera mon fils. Il sera incassable, non ?

Bref, Ivar était tout excusé et Sigurd promit de garder tout ça pour lui. Ce qui fit, qu’après, on enchaina sur le travail en lui-même et à Tiff de dire que j’étais un emmerdeur et Ivar que j’étais un gros mulet bourré. Je réfutai être saoul alors Sigurd en profita pour dire que ça voulait dire que j’étais un gros mulet. Je fis la moue. Ils se sont tous alliés contre moi ?

Et Ivar me sauta dessus confirmant tout ça.

-Hey ! Non, je suis pas un gros mulet.

C’était peine perdue que de dire ça. Alors, je préférais me centrer sur les dires de Sigurd qui savait faire de la batterie bien qu’il restait modeste disant qu’il n’était ni Clepto, ni Stone mais qu’il s’était déjà entrainé sur nos chanson. J’esquissai un sourire.

-Oui, tu nous monteras ça quand on trouvera le temps. En attendant, c’est comme ingénieur son qu’on veut voir ce que tu vaux.

Je dis ça avec un petit sourire avant qu’on ne se décide à mettre Sigurd à l’épreuve et, pour ça, on fit la course jusqu’à l’autre côté de la vitre. Course que je perdis… Enfin, que Tiff perdit parce qu’elle arriva après moi. Et à Ivar de dire que j’étais gros. Je pris un air outré alors qu’il disait que c’était certainement parce que Tiff était enceinte et il me balança un truc pseudo scientifique comme quoi les hommes prenaient du poids pendant que leur femme était enceinte avant de conclure que c’était, finalement, certainement à cause de la bière.

-Hey ! Je suis pas gros ! C’est du muscle, je te dis.

Il fallait vraiment que je retourne à la salle de sport…

Bref, quand on fut tous prêt, on fit une de nos nouvelles chansons. C’était un très bonne façon de tester efficacement Sigurd bien que cette chanson manquait de batterie mais aussi de quelques rajouts qu’on avait encore à réfléchir. Bref, ce n’était pas un produit fini mais c’était pour un test.

Ça ne m’empêcha pas de tout donner ainsi que Tiff et Ivar.

Et une fois que ce fut terminé, on allait pouvoir autant entendre l’avis de Sigurd que juger son travail. On repassa, donc, de l’autre côté et je me mis juste derrière Tiff passant mes bras autour de sa taille afin de poser mes mains sur son ventre pour la tenir contre moi tout en regardant Sigurd qui déclara adoré notre nouvelle chanson.

J’esquissai un sourire.

-Merci. Il manque encore quelques trucs pour qu’elle soit parfaite mais, ouais, je l’aime beaucoup.

Surtout parce que je trouvais que c’était un bon moyen de mettre surtout en avant le talent de Tiff.

Sigurd nous montra, ensuite, ce qu’il avait fait et j’écoutais attentivement du début à la fin sans rien laisser transparaitre. Quand ce fut terminé, c’est Ivar qui ouvrit la bouche pour complimenté le travail de Sigurd, qui, c’est clair était à des années lumières de Corey. Il avait vraiment compris où on voulait en venir ce qui était à la fois surprenant et réjouissant. Quand Ivar me céda la parole, je fis un moue pour faire stresser Sigurd mais il ne broncha pas.

Alors, je finis par sourire d’un grand sourire.

-C’était parfait. Je n’ai rien à redire, ce qui est bien la première fois.

Du coup, je crois bien que Samantha nous avait réellement trouvé la perle rare.

-Bienvenue dans notre petite famille, Sig. Tu es engagés.

Il l’était déjà mais maintenant, il l’était encore plus.

Est-ce que Sigurd faisait office de loup dans la bergerie ?  J’eu un peu peur que ce soit le cas quand Finan parla des deux dollars mais la réponse de Sigurd ensuite et comment il assura qu’il ne toucherait jamais à la drogue ensuite m’avait rapidement rassuré. Nous tentions, du moins je l’espérais, de tenir les Los Diablos le plus loin possible de notre vie alors s’il avait fallu que Sigurd soit l’un de leur client ou un aspirant membre, ça aurait été impossible de travailler avec lui.  En tous les cas, il semblait bien sympathique et facile d’approche.

Ivar voulait des nouvelles de mini Quinn qui dormait dans mon ventre. Pour l’instant, ça ne se voyait pas ou pas facilement, que je portais un enfant et je tenais au secret puisque ma famille n’était toujours pas au courant de la nouvelle. J’allais le leur dire, bientôt, sans doute, mais en attendant, il ne fallait pas qu’ils l’apprennent par les journaux, ce serait dramatique !

J’espérais bien qu’Ivar puisse être l’un des premiers à bercer le bébé, et s’il était inquiet de ne peut-être pas s’y prendre de la bonne façon, Finan le rassura et je fis de même, d’abord en lui caressant amicalement l’épaule puis en le rassurant.

- Tu sauras comment faire le moment venu, tout naturellement. Et puis ça te fera une pratique pour le jour où Vanya et toi vous fonderez votre propre petite famille !

Ils disaient prendre leur temps ce qui était très bien, mais je les voyais moi, avec une petite famille aux talons. Ivar avait le tour avec les gamins, probablement parce qu’il n’y avait pas si longtemps que ça de ça, il en était encore un !

Sigurd disait bien se débrouiller à la batterie et ça me plairait bien de l’entendre mais il était ici d’abord et avant tout pour nous montrer comment il pouvait prendre le rôle d’ingénieur de son, puisque Corey avait lancé la serviette. Finan et Ivar firent donc la course jusque dans le studio ce qui me fit rigoler et je confiais à Sigurd que c’était pire qu’une garderie, ici.

- Ah pour ça ! Il n’en manque pas !

On s’installa ensuite tous les trois et je pris ma flûte. Quand Finan donna le signal, notre musique se mit à résonner dans la pièce et je me sentais transportée, comme chaque fois, dans notre univers féérique, là où les dragons et les chevaliers coexistaient.

Sigurd avait tout enregistré et il disait qu’il avait adoré notre chanson. Je le remerciais d’un sourire et je posais ma flûte pour me lever et le rejoindre côté régie pour entendre ce qu’il avait fait. Attentive, j’écoutais le rendu de son travail sur notre chanson, un sourire aux lèvres puis quand l’enregistrement se termina, je ne pu m’empêche d’applaudir.

- Wow !!  C’était beau !!

Je serrais le bras d’Ivar en appuyant ma tête contre son épaule alors que Finan rendait son verdict. Il était satisfait du travail de Sigurd, tout comme Ivar et moi l’étions ce qui faisait que, dorénavant, Sigurd faisait partit de notre petite famille.

- Félicitation Sigurd ! Et bienvenu parmi nous !

Je laissais le bras de mon ami pour venir serrer Finan dans mes bras et le regarder dans les yeux. Mon gros nounours avait parlé tel un chef et j’avais adoré ça. Maintenant que nous venions de régler le dossier de l’ingénieur de son, nous pouvions passer au suivant, celui d’annoncer la grande nouvelle à mes parents.

J’avais mis les choses au clair concernant les Los Diablos ce qui semblait rassurer Ivar qui espérait qu’il en sera bientôt de même pour son ami. Je fixai Finan qui confirma sans extrapoler sur le sujet ce qui était bizarre pour une grande gueule comme lui.

Après tout ça, j’appris que le couple Quinn allait avoir un enfant dont Ivar allait être le parrain. Une nouvelle qui amusait et effrayait Ivar tout en même temps. Il avait peur de ne pas savoir comment tenir un bébé dans ses bras mais autant Finan que Tiff le rassurèrent sur ce coup-là. Je les écoutais discuter comprenant qu’ils avaient tous les trois une grande complicité.

Je parlai un peu de moi et ils semblaient tous vouloir écouter, plus tard, mes talents à la batterie avant que Ivar ne se moque du poids de Finan. Un poids qu’il devait visiblement plus à la bière qu’à la grossesse de sa femme. Je savais que Quinn était un grand buveur de bière. Il avait déjà foutu la merde, une fois, au Stryge Bar tellement il était bourré. Je n’étais pas là mais on me l’avait raconté le lendemain. Du coup, j’esquissai un sourire.

-Des muscles ? Si tu le dis…

Après quoi, ce fut le temps pour moi d’exposer mes compétences alors que Ivar et Finan montrèrent à quel point ils pouvaient se comporter comme des enfants de 5 ans… Je ne pouvais pas vraiment les blâmer. Moi aussi je pouvais être comme ça quand je voulais mais je n’osais pas vraiment le dire à Tiff qui semblait être la seule adulte dans la place. Moi, je ne faisais que prétendre en être un.

Ils firent, ensuite, leur chanson. Un nouveau titre qui était typiquement dans leur style. Quand ils eurent terminé ce ne pus m’empêcher de complimenter leur travail et ça même si Finan disait qu’il manquait pas mal de choses. C’est vrai qu’il manquait au minimum la batterie…

Ce fut après le grand verdict. Je montrai ce que j’avais fait au groupe espérant leur aval. Et à la fin de l’écoute, Ivar n’eut que des compliments pour moi et Tiff trouvait ça très beau. Je leur souris.

-Merci !

Mais c’était Quinn qui devait rendre le verdict final et je le fixai espérant qu’il n’était pas aussi pire que le prétendait Corey.

Et j’ouvris de grand yeux, surpris, quand il dit qu’il n’y avait rien à redire.

-Tu es sérieux ?

Oui, il l’était et il me félicita avant de me souhaiter la bienvenue. J’affichai un grand sourire alors que Tiff, elle aussi, me souhaita la bienvenue.

-Merci à tous ! J’essayerais chaque fois de faire de mon mieux.

Je venais d’entrer dans la cour des grands. Plus qu’à y faire des étincelles.