Après ma conversation avec Howard Stone, j’étais retourné dans ma prison dorée, le cœur et la tête sans dessus-dessous. Il ne le savait pas l’asthmatique chronique, mais sa question aussi banale pouvait-elle être avait remué beaucoup de choses en dedans de moi. C’était bien beau, de vivre avec tout cet argent qui nous attendait en fin de parcours mais quand je mettrais au monde cet enfant-là, qu’est-ce qui allait m’arriver ?

C’était trop tard pour y réfléchir !

Monty et moi avions signé en ne comptabilisant que les signes de dollars mais jamais nous n’avions discuté de ce que nous dirions à nos amis, quand il nous faudrait retourner dans un appartement plus modeste et sans notre bébé. Un bébé auquel je m’attachais, sans même m’en rendre vraiment compte et le piège était là !

Ce bébé ne m’appartenait pas, je n’avais aucun droit dessus. Est-ce que cela voulait dire que jamais je ne le reverrais ? Jamais je n’aurais de ses nouvelles ? Je ne me souvenais plus du tout de ce qu’avait dit l’avocat, Maitre Louis. Il me faudrait donc attendre son prochain appel pour lui poser la question sauf que, comme je redoutais la réponse, j’ignorais si j’aurais le courage de lui demander.

Je m’étais pelotonnée sur mon lit en ramenant la couverture toute douce sur moi et, une main sur mon ventre, je me demandais si j’attendais un garçon ou bien une fille. Un bébé qui ne s’appellerait pas Howard, du moins, je l’espérais ! Je n’avais pas le droit de lui donner un nom alors je me disais que je ne pouvais que l’appeler bébé ou petite crevette, un truc dans le genre, mais est-ce que ce simple fait serait assez pour créer un lien affectif avec le bébé et rendre encore plus difficile la séparation.

Trop de questions pour ma petite tête !

Je maudissais Howard Stone pour avoir occasionné autant de dégât, sans le savoir. S’il s’était mêlé de ses affaires au lieu de foutre son nez dans les miennes, je ne serais pas là, dans mon lit, en plein cœur de l’après-midi, entrain de me poser des questions auxquelles je n’avais aucun réponses et dont je n’étais pas certaine de toute façon, de vouloir les connaitre.

Monty arriva et je me réveillais en sursaut. Je m’étais endormie et je me sentais complètement perdue. Je détestais quand ça arrivait ! Il faisait noir dans la chambre et je me levais, en titubant, comme si j’avais bu un coup de trop et j’allumais.

- Monty ?

Je frottais mon visage d’une main et je me rendis dans la cuisine où je trouvais mon petit ami, devant le réfrigérateur, comme j’aurais dû le prévoir. Il faisait tout le temps ça en rentrant, se posté devant le réfrigérateur comme s’il espérait toujours y trouver un beau gros morceau de gâteau où un pack de bière.

Je pourrais commencer à manger un peu plus ce que je voulais mais pour les bières, c’était même pas la peine d’espérer !

- J’croyais que tu devais rentrer tôt. Il est quelle heure ? Putain je me suis endormie et j’ai rêver qu’Howard Stone en couche, me courrait après en cirant ’’Maman ! Maman !!

Ouais, si je n’avais pas eu cette conversation avec lui, j’avoue que j’aurais trouvé ça drôle comme rêve !

@ Billy Lighter

-Je vais faire des dates sur la tournée de Livia ?

C’est ce que venais de dire mon « chef »… C’était, en fait, lui qui disait ce que devait faire tel ou tel roadies. En fait, il ne faisait que rapporter ce que voulaient les différents managers. Mais il aimait bien faire penser que ces idées venaient de lui.

Enfin sauf aujourd’hui vu qu’il déclara :

-Ouais. Ricci veut des renforts pour certaines dates et il m’a donné la liste de ceux qu’il voudra en renfort et tu es dedans Guerra. Tout simplement.

Je roulai des yeux et soupirai. Faith allait pas aimer que je parte à l’autre bout de la planète pour quelques jours. Je la voyais déjà pleurer pour ça. Parce qu’avec les hormones, elle pleurait pour tout et n’importe quoi… Puis, le fait que ça soit Livia que je vais devoir « servir », ça m’emmerdait un peu parce que je détestais cette petit pimbêche fille à papa. Parce que, ouais, Madame est la fille du grand Jimmy Reed et elle me donne l’impression d’en jouer de plus en plus.

Mon « chef » leva un sourcil.

-Ça te plait pas de partir en tournée ? Plein d’autres roadies seraient jaloux de ça.

J’haussai des épaules.

-Ouais mais j’aime pas Cortez. J’étais à l’école avec elle et c’est une pimbêche.

Ça le fit rigoler et il me tapa sur l’épaule avant de me proposer de boire un bière. La journée était finie et on avait eu terminé tôt, comme prévu, mais je ne pouvais pas résister à l’appel de la bière alors j’acceptais. Parce que, des bières, il y en avait pas chez nous alors autant m’en faire payer par les roadies de BSC.

Je bus trois bière avant de reprendre la route. Faith allait sûrement m’en vouloir mais j’aurais qu’à lui dire la vérité. C’est pas cool de refuser de sociabiliser avec ses collègues, non ?

J’arrivai, donc, à Beverly Hills vers 18h… Juste à temps pour me trouver de la bouffe dans le frigo… Il devait bien rester quelque chose de bon, non ? Pff, j’en sais rien, en fait… On verra bien.

Une fois entré, je me dirigeai vers le frigo que j’ouvris sans vraiment y trouver mon bonheur ce qui me fit faire la moue. Putain, je crevais la dalle… J’aurais dû passer au McDo avant de revenir…

J’entendis vaguement Faith m’appeler jusqu’à-ce qu’elle entre dans la cuisine et que je finisse par fermer le frigo alors qu’elle parla de l’heure. Elle s’était endormie et avait fait un drôle de rêve. Putain, qu’est-ce qu’elle avait à rêver de ça ? Et pourquoi Howard Stone ?

-Il est 18h… Mes collègue m’ont offert une bière. J’ai pas pu dire non.

De toute façon, elle dormait, donc elle devait pas trop m’en vouloir, si ? Pff avec ses hormones déglinguer qui sait ce qu’elle pouvait penser, sincèrement ?

-Et c’est quoi ce rêve ? Pourquoi Howard Stone ? Puis, t’en fais pas, hein, c’est qu’un rêve, après tout. Le bébé que tu portes, il ne t’ennuiera pas très longtemps vu qu’on devra le donner à ses parents…

J’haussai des épaules.

@ Billy Lighter

Monty aurait dû être à la maison au plus tard à seize heures trente mais il était plus tard et je m’étais endormie au bout de mes pensées. Je ne me sentais pas mieux, loin de là. J’étais même encore plus mélangée dans mes sentiments et je détestais ça ! Je ne me reconnaissais plus depuis que j’étais enceinte. Avant, j’aurais abordé la situation pour ce qu’elle était : une transaction. Maintenant, je ne contrôlais plus mes émotions, c’était un truc à rendre dingue.

- Je ne te le reproche pas. J’demandais, c’est tout.

J’allais me servir un verre d’eau froide en racontant à Monty le rêve de dingue que j’avais fait et ça le fit me regarder d’une drôle de façon avant de me poser des questions dont je n’avais aucunement les réponses et il ajouta que de toute façon, le bébé ne m’ennuierait pas trop longtemps puisque nous allions le donner, quand il naîtra.

- C’est pas fait ça, encore !

D’un trait, je vidais mon verre d’eau puisque c’était la seule satisfaction que j’avais, à défaut de vider un verre de tequila ou de fumer un gros joint !

- J’ai vu Howard Stone tout à l’heure et il m’a bombardé de question sur toi, sur le bébé et le nom qu’on lui donnerait, sur ce que je ferais après. Il m’a gonflé et après je lui ai presque péter une crise d’angoisse sous le nez alors je suis partie.

Je regardais Monty longtemps, d’un air interdit. Comment mettre les bons mots sur ce que je ressentais alors que je ne savais clairement pas ce que je ressentais ?

- Et si je ne le donnais pas le bébé, à la fin ?

Ok ! C’était impossible puisque j’étais sous contrat, que j’avais signé un tas de documents et que je ne pouvais clairement pas garder un bébé dont je n’étais pas la mère et dont mon petit ami n’était pas le père mais je me donnais tout ce mal pour lui, ou elle, et je ne pourrai même pas voir son petit minois, non plus que je le verrai faire son premier sourire ? Oui, je commençais vraiment à regretter ma décision.

- Avant que tu panique, je ne le ferai pas. Mais, il se passe quoi après ? On dira quoi à tes amis qui savent que je suis en cloque ? Ils vont se demander où il est le bébé et pourquoi on retourne vivre dans l’Eastside ! Nous n’y avons pas pensé à ça, Monty !

Non ! Nous avions pensé à l’argent et ce que nous ferions avec mais ce qu’il faudrait dire ensuite, ça nous avait échappé.

- Et si après j’te disais que j’en voulais un à nous ? Tu ferais quoi ? Tu foutrais le camp, les jambes à ton cou parce que celui là il serait pas payant ?

J’avais vraiment trop de questions et pas beaucoup de réponse et je commençais à faire les cent pas en tournant en rond, bref ! Je n’allais nulle part mais comme j’avais besoin de bouger, ça me donnait l’impression de faire quelque chose de concret.

- Je commence à regretter, Monty ! Je ne sais même plus comment je dois me sentir là-dedans et Howard Stone est venu tout remuer ! Il perd rien pour attendre lui ! Un jour, quand il aura un bébé, il saura ce que ça fait quand on vient appuyer sur ses cordes sensibles !

@ Billy Lighter

Je croyais que Faith me reprocherais mon retard mais, en réalité, elle ne me reprochais rien. J’haussai des épaules la regardant se servir un verre d’eau alors qu’elle me racontait son rêve bizarre. Moi, j’étais sûr que les hormones lui faisaient péter les plombs… Au point où ça troublait même ses rêves parce que, faut l’avouer, ses rêves sont bien barrés, hein.

Je déclarai simplement qu’elle n’aura jamais à vivre ça vu que le gosse on allait le donner à ses parents une fois que Faith l’aura expulsé de son corps. Mais je levai un sourcil quand elle s’exclama que c’était pas encore fait, ça…

-Bah… Non mais dès qu’il naitra, ça sera fait…

Ouais, ça me semblait logique. Du coup, Faith sera contente et n’aura pas à avoir, dans ses pieds, un gamin qui braillera et l’appellera tout le temps. Même si j’avais du mal à comprendre ce qu’Howard Stone venait faire dans toute cette histoire… Mais Faith m’éclaira là-dessus en m’expliquant qu’elle avait croisé Stone et qu’il l’avait bombardé de questions sur le gosse et sur moi et tout. Je levai un sourcil.

-Putain, mais en quoi ça le regarde. Il te connait à peine et il me connait pas du tout… Qu’est-ce qu’il peut en avoir à foutre du gamin, sérieusement ? Il sait pas s’occuper de ses oignons ?

J’adorais la musique de The Burning Fire et je trouvais que Stone était le meilleur batteur du monde mais il avait pas à faire chier ma petite-amie… Même si je comprenais pas bien pourquoi tout ça l’avait à ce point angoissé. Du coup, j’allais demander pourquoi elle avait à ce point angoisser au lieu d’envoyer chier Stone mais elle m’anticipa avec une question qui me fit afficher un air étonné.

-Qu’est-ce que tu veux dire ? Ne pas donner le bébé ? Le garder ?

Naaaaaaaaaaaaaaan. On pouvait pas de toute façon. Il y avait un contrat et Faith l’avait signé… Puis… Elle veut vraiment garder un môme qui va faire que chier et pisser partout ?

J’allais lui dire que, de toute façon, on pouvait pas mais elle déclara, juste avant, qu’elle n’allait pas le garder. Ouais… Elle peut pas de toute façon. Mais ce qui inquiétait, apparemment, Faith, c’était d’expliquer à nos potes comment on était passé de l’Eastside à Beverly Hills avant de revenir dans l’Eastside et que le bébé n’était plus là… Je fis une moue de réflexion. Ouais… Ça c’est vrai que c’est pas simple à justifier. Enfin si, en fait :

-Bah on aura qu’à dire qu’on aimait pas vivre dans cet appart’, voilà tout… Et on est pas obligé de vivre dans l’Eastside. On peut mettre des thunes de côté et s’acheter un truc pas mal à San Fernando Valley ou un truc du genre. Et pour le gosse, on aura qu’à dire qu’il est mort-né tout simplement.

Ouais. Ça semblait simple comme ça. C’était simple, en fait.

Mais Faith me bombarda encore de questions… Genre, elle voulait un gosse, maintenant ? Un vrai ? Avec moi ? Putain, j’ai que 19 ans, elle sait, ça ? Je pris un air confus et ça m’agaçait un peu alors que Faith disait être perdue et maudissait Stone pour ça. Putain, ses hormones faisaient encore des siennes. Elle allait encore me péter entre les doigts.

Je m’approchai d’elle.

-Ecoute… Tu portes le bébé alors ça doit retourner le cerveau. Mais t’as pas le choix. Tu devras le donner sinon, ils vont t’en faire voir. C’est des riches. Les riches quand tu vas contre eux, ils te le font payer. Je suis sûr que s’il faut te tuer pour récupérer leur gosse, il le feront…

J’exagérais un peu mais ma vision des riches étaient ainsi. Des gens qui pouvaient tout se permettre et qui n’en avaient rien à foutre des autres. Des gens comme Hughes.

-Et pour notre bébé à nous, je crois qu’on devrait attendre, hein. On est jeune, Faith. Faut pas qu’on aille trop vite avec ça, hein. J’ai 19 ans…

Je voulais profiter moi !

@ Billy Lighter

Je n’en voulais pas à Monty d’être allé prendre une bière avec ses potes du boulot mais si peut-être bien que j’aurais apprécié qu’il rentre plus tôt comme prévu et qu’il m’aide à démêler mes pensées. Howard Stone ne le savait pas mais il avait créé un joyeux bordels dans ma tête. J’allais bien moi, jusqu’à ce que je lui parle !

Quand je racontais mon drôle de rêve à Monty, il répliqua que je ne serais pas embêté longtemps par le gamin mais ce n’était pas encore fait ça ! Visiblement, Monty n’avait pas compris ce que je voulais dire exactement et il voulait savoir en quoi ça regardait Stone de savoir avec qui j’étais et comment allait ma grossesse.

- J’sais pas, il ne se prend pas pour un seven up dégazé en tous les cas ! Il pense qu’il connait tout le monde, du coup, il posait plein de questions.

Mais on s’en foutait de l’enquête d’Howard Stone, moi, ce qui m’avais troublé, c’était toutes les questions et même les craintes que ça avait causé.

Je n’étais plus certaine que je voulais donner le bébé à la naissance bien que je savais que je n’en avais pas le droit. Je disais ça, pour parler, je ne le ferais pas. Si je le faisais, je me ferais écraser par sa famille, comme un vulgaire insecte sous une chaussure. Mais ce bébé là grandissait en moi et forcément je m’y attachais ! Quelle erreur ! Je devais voir ça comme une simple transaction mais mon hormones avaient complètement bousillés mon sens pratique.

J’expliquais à Monty ce que je ressentais par rapport à ce que nous allions devoir dire une fois le bébé né et que nous allions devoir quitter notre appartement de riche et se présenter, les bras vide.

- Mort-né ? Aussi simple que ça !

Ça ne me plaisait pas mais c’était tout de même la seule histoire à notre portée. Les potes de Monty croyaient qu’il allait devenir père et heureusement qu’ils ne posaient pas autant de question qu’Howard Stone parce que personne ne semblait se demander comment nous parvenions à nous payer un appartement aussi luxueux.

- Ouais, San Fernando, ce serait bien comme coin.

Je soupirais en passant mes mains sur mon visage puis dans mes cheveux et je regardais ensuite Monty qui ajouta ensuite que pour se faire notre bébé a nous, il fallait attendre. Il n’avait que dix-neuf ans et je n’étais pas de beaucoup plus vieilles.

- Je sais… J’crois que ce bébé là réveil des trucs que je ne voulais pas affronter.

J’en tremblais, même.

- Monty, je dois te parler d’un truc mais il faut jamais que ça sorte d’ici. C’est pas un petit secret sans conséquences que je m’apprête à te dire mais un vrai cas de vie ou de mort.

Je me disais que de me libérer de mon histoire m’aiderait à me sentir mieux. Dans ma tête, la grossesse éveillait le deuil et ma peur de me retrouver encore une fois seule.

@ Billy Lighter

Donc, Faith avait rencontré Howard Stone et il avait posé plein de questions sur l’état de Faith… C’était un mêle tout, quoi, pas de quoi en faire un plat. Surtout que Faith disait que Stone se prenait pas pour de la merde et qu’il pensait connaitre tout le monde. Je ricanai.

-Ouais, il se prends pas pour de la merde, quoi, comme la plupart des riches de cette foutue ville.

Mais, en réalité, Stone avait, sans le vouloir, retourné le cerveau de Faith. Du coup, elle se posait plein de questions sur le bébé que, de toute façon, on pouvait pas garder. C’était un deal. Faith n’était que mère porteuse et j’étais pas prêt à ça. Puis, c’était même pas notre môme alors c’était super bizarre.

Mais ce qui l’inquiétait aussi c’était de savoir ce qu’on allait dire à nos amis quand elle aura accouché. Ouais… On avait pas pensé à ça mais je sortis une solution et Faith sembla un peu choqué que ça soit « aussi simple que ça » de dire mort-né… Qu’est-ce qu’on pourrait dire d’autre ? Qu’on l’avait mis à l’adoption ? Ça sera pas bien vu à mon avis. Les gens vont nous juger et tout. Autant dire « mort-né ».

-Ouais… Aussi simple que ça. C’est le mieux, non ?

Quant à notre lieux de vie, on était pas obligé de retourné dans l’Eastside avec tout le fric que nous donnait le couple d’impuissant. On pourrait se trouvait un truc pas mal à San Fernando Valley. On aura qu’à dire qu’on aimait pas trop notre voisinage ou que ça nous rappelait trop le bébé qu’on a perdu. Un truc du genre. Faith semblait d’accord pour San Fernando alors j’hochai de la tête.

Quant à avoir un bébé à nous, j’en avais pas envie tout de suite, hein. J’étais pas prêt et j’avais encore envie de vivre, moi. Faith en était consciente mais apparemment ses hormones faisaient des siennes et que le bébé a réveillé des trucs qu’elle ne pouvait pas affronté. Je levai un sourcil alors qu’elle ajouta qu’elle avait un secret.

Sérieux ?

Et elle voulait me le dire alors je m’installai sur une chaise la fixant droit dans les yeux.

-Un secret ? Vas-y… Je dirais rien à personne.

Enfin, sauf si elle me dit qu’elle a tué 50 personnes. Là, je me casse chez les flics… Mais c’était sûrement pas ça. Quoi qu’elle a parlé d’un truc qui était un vrai cas de vie ou de mort alors ça semblait bien grave.

-Je t’écoute…

J’avais envie de savoir. Elle en avait déjà trop dit.

@ Billy Lighter

Howard Stone avait ramené sa grande gueule et avait foutu le bordel dans ma tête au point où j’étais entrain de faire une scène à Monty qui recevait tout en plein tronche plutôt calmement dans les circonstances. Peut-être parce que mes interrogations étaient déroutantes parce que même pour moi elles l’étaient.

De tout ce qui me passait en tête, la plus grosse incertitude était de savoir ce que nous allions dire quand le bébé naîtrait et que nous allions rentrer à la maison, les bras vides. Pour Monty, dire que notre progéniture était morte née était la solution évidente. Ça me choqua, mais en même temps, je savais qu’il avait raison.

- Oui, je sais. De toute façon, je n’aurai pas le droit d’avoir de ses nouvelles alors ce sera comme si c’était vrai.

Tout ça m’avait épuisé mais je n’étais tout de même pas au bout de mes peines. Je sentais que si je ne parais pas à Monty, si je ne lui révélais pas mon secret, il allait prendre peur de me voir parler d’avenir et de famille. Il fallait que je tienne bon, ce n’était qu’une question de moi pour que je reprenne le contrôle de ma vie, du moins ce qu’il en restait, et de mes hormones. Mais en attenant, si je ne voulais pas que Monty m’envoie chez les dingues, je devais lui parler.

J’avais toute son attention et il me regarda dans les yeux. Je passais ma langue sur ma lèvre inférieure pour l’humidifier et me donner du courage puis je poussais un long soupire avant de me lancer.

- Je ne m’appelle pas Faith Bennett. Mon vrai nom est Bianca Moretti.

Mon dieu ! Depuis combien de temps n’avais-je pas entendu mon prénom ? Je ne m’autorisais même pas à le penser. Ça me fit frissonner de chagrin et une boule se forma dans mon estomac et remonta lentement pour nouer ma gorge.

- Si je suis ici, à Los Angeles, c’est parce que je fais partie du programme d’aide aux témoins. Mes parents…

Il ne fallait pas que je flanche, que je reste forte mais c’était difficile de parler de quelque chose dont je m’efforçais d’oublier. J’aurais voulu prendre les mains de Monty dans les miennes mais elles tremblaient trop pour que je puisse ne serait-ce que les soulever de mes cuisses et les porter vers mon petit ami.

- Ils ont été assassinés par des mafiosi et j’ai tout vu. J’étais caché dans la maison et ils le savent. Alors voilà, tu sais tout. Et tu comprends certainement que c’est assez sérieux pour que tu garde ce secret pour toi.

Je n’osais même pas le regarder dans les yeux. Non pas parce que j’avais honte, il n’y avait pas de raison pour ça, mais parce que je ne savais pas comment il allait réagir et c’était un peu ce que je craignais le plus, une mauvaise réaction de sa part.

- Je crois que d’être enceinte, ça remue toute cette histoire dans ma tête parce que ça touche la corde de la famille. Ça devient sensible comme sujet, je ne l’aurais pas cru au moment de signer ce putain de contrat.

@ Billy Lighter

C’est dingue ou je sentais vraiment que Faith avait du mal à se faire à l’idée que, le bébé qu’elle portait, ne serait jamais à elle ? Ouais… Ça semblait être le cas… C’est ce que j’entendis dans sa voix quand elle dit qu’elle pourra, de toute façon, jamais avoir de nouvelles du bébé et que, donc, ça sera comme s’il était mort-né… Et moi, je savais pas trop comment réagir à ça. Moi, je m’attachais pas vraiment au bébé qu’elle portait. Il était pas à moi… Il était pas à nous… Il était juste notre gagne-pain.

-Ouais…

Je me disais que le mieux était de remettre ça sur les hormones de Faith mais elle déclara avoir quelque chose de très important à me dire. Un secret qui, apparemment, lui pesait. C’est sérieux ça ? Un vrai secret ? Je m’installai sur une chaise parce que, comme il s’agissait d’une question de vie ou de mort, j’imagine que les explications vont pas prendre deux secondes… Et je déclarai que j’étais prêt à l’écouter sans trop savoir ce qui allait me tomber sur la tête.

Et elle se lança disant que son vrai nom était Bianca Moretti… J’ouvris de grands yeux. Elle avait changé de nom ? Mais pourquoi ? Elle l’expliqua assez vite en disant qu’elle était ici parce qu’elle faisait partie d’un programme d’aide aux témoins.

Sérieux ?!!!

J’étais pétrifié alors que Faith, elle, était prête à pleuré quand elle expliqua que ses parents avaient été assassinés par des mafieux. Putain, je suis dans un putain de film là ? Ma petite-amie est menacée par la mafia ???!

-Wow…

C’est tout ce que je réussis à dire dans un premier temps tellement j’essayais d’encaisser la nouvelle alors qu’elle disait que c’était le fait d’être enceinte qui ramenait tout ça à la surface sans que je comprenne réellement pourquoi mais c’était pas ça l’important. L’important c’était que ma petite-amie était recherchée par la mafia.

Putain et s’il la retrouve, ils vont la butées ? Et moi avec ? Putain !

-Tu… Que…

Je secouai la tête. Fallait le temps que mes neurones se remette en place avant que je ne m’exclame.

-Putain, c’est une histoire de fou… Pourquoi tes parents se sont fait assassinés ? Ils avaient des dettes ? Ils te recherchent là ? Et s’ils te trouvent ?

Les questions se bousculaient dans ma tête.

-Il y a des flics qui s’occupent de toi, alors ? Ils te protègent ou ils pensent simplement que ta nouvelle identité suffira ?

Putain, j’étais dans un foutu film !

@ Billy Lighter

Monty n’avait pas du tout la même perception que moi de cette grossesse et de nous deux, c’était lui qui avait la meilleure attitude. Je ne devais pas m’attacher à ce bébé, encore moins nourrir de faux espoirs mais ce n’était pas facile, loin de là ! J’étais intimement lié à cet enfant-là, plus que sa vraie mère ne le sera jamais. C’est moi qui partageais mon corps avec ce bébé et un jour, il ne serait plus là et je ne saurais jamais ce qu’il est advenu.

La meilleure solution était de dire qu’il serait mort à la naissance. Les quelques amis de Monty au courant de notre situation croiront sur parole notre histoire et ne poserons pas plus de questions que ça. De toute façon, ils étaient pour la majorité la plupart du temps complètement défoncé donc il est bien possible qu’ils ne remarquent rien et ne posent même pas de questions.

Cependant, cette grossesse-là avait réveillée en moi quelque chose que je refoulais depuis trop longtemps.

Je n’avais pas eu le temps de faire le deuil de mes parents, de pleurer leur mort et même de vraiment repenser à eux. Maintenant que j’étais enceinte, j’avais beaucoup trop de temps pour réfléchir et le fait de devenir mère à mon tour, même si, comme l’avait souligné Monty, ce n’était pas notre enfant et que par conséquent, je ne serais pas officiellement une mère, me rappelait la famille que j’avais eu et que je n’avais plus.

Ça me donnait envie d’en avoir une à moi, pour me rappeler ma mère, peut-être ? Mes pensées étaient si confuses que je ne saurais même pas expliquer ce que ça me faisait vraiment mais je savais une chose, cependant, le secret entourant ma famille me pesait énormément et je devais le partager avec Monty.

Je commençais donc par le plus simple, mon vrai prénom et il écarquilla les yeux comme des soucoupes. J’avais conscience que Monty pourrait fuir mais j’osais tout de même avoir confiance en lui et espérer qu’il ne le ferait pas et qu’il n’irait pas non plus raconter mes confidences ici et là.

Ensuite, j’enchainais avec l’assassinat de mes parents et le traitement que j’avais eu pour ma sécurité et donc, mon arrivée ici à Los Angeles et ma nouvelle identité.

Je pouvais aisément voir à quel point mes révélations secouaient mon petit ami et toutes les interrogations qui lui passaient par la tête. Je n’avais même pas besoin qu’il les verbalise pour les comprendre. La première question qu’il me posa, après s’être exclamé que c’était une histoire de fou, était de savoir pourquoi mes parents s’étaient fait assassiner.

- Mon père était très impliquer auprès du peuple et il s’était fait pour mission personnel d’éradiquer toutes formes de crimes. Il menait un combat contre des moulins à vent, personne ne peut faire ça. Il dénonçait haut et fort les complices, il n’avait pas peur de pointer du doigt et de porter des accusations publiques contre ceux qu’il croyait responsable. Grâce à lui, plusieurs gangs se sont faits décimés et de grosses têtes de mafieux sont tombées.

C’était même étonnant avec le recul de se dire que leur meurtre n’avait pas été commandé avant.

- Si ceux qui ont fait ça me retrouve, je risque le même sort, y’a pas de doute.

Ensuite, les questions de Monty me firent rire, sarcastiquement, bien sûr !

- Is m’ont trouvé, cachés dans la maison, ils m’ont amenés au poste et obtenue un passeport avec ma nouvelle identité et tout ce qui allait avec et après m’avoir gardé caché dans une maison dépourvue de fenêtre, ils m’ont mises à bord d’un avions avec un sac à dos et 500$ pour que je puisse tenir le temps de me trouver un job. Ils doivent communiquer avec moi dans quelques temps.

Je haussais des épaules, ne sachant jamais vraiment quand ils avaient l’intention de me contacter.

- Normalement, ils doivent me tenir au courant s’il y a du changement à l’enquête, si ma sécurité ici est compromise. Ils doivent en principes veiller sur moi et s’assurer que je ne cours aucun risque. C’est eux qui ont choisis Los Angeles en disant que c’était un bon endroit pour refaire ma vie alors je suppose que s’ils ont dit ça, c’était parce qu’ici je ne courrais pas grands risques.

Est-ce que je pouvais vraiment leur faire confiance aveuglément, voilà la véritable question !

@ Billy Lighter

Je n’en revenais pas des révélations que venait de me faire Faith… Putain, j’avais trop forcé sur la coke, aujourd’hui ? Non, je ne crois pas… Je crois que ce qu’elle disait était totalement vrai. Ou alors c’était peut-être elle qui devenait dingue ?

Son histoire était toute droit sortie d’un film… Sa famille avait été assassinée et, maintenant, elle était obligée de se cacher sous une autre identité. Putain, et, moi, j’étais embarqué là-dedans sans même le savoir… Enfin, maintenant, je le savais mais je le savais pas à la base…

J’avais plein de questions parce que c’était une histoire de fou. J’avais besoin d’une bière, aussi, mais il y en avait pas ici alors je me contentais de fixer Faith l’air totalement abasourdi. Elle parla de son père qui avait essayé d’éradiquer le crime en pointant du doigt des gros pontes mafieux. En gros, c’était vraiment pas une bonne idée de sa part. Même le dernier des débiles savait qu’il fallait pas faire ça. Il a jamais vu de films, le père de Faith ? Putain, c’est une histoire de cinglé.

-C’était pas une bonne idée ça…

Je m’étais permis ce commentaire. Ça lui avait fait gagné quoi tout ça ? Rien. Il avait perdu la vie, sa femme aussi et sa fille avait dû se barré à l’autre bout de la planète sans aucune thunes. Comme si une homme pouvait éradiqué toute la criminalité d’une ville. C’est n’importe quoi. Mais il y a des gens comme ça…

Faith déclara que si les meurtrier la retrouvait, elle risquait fort de crever elle aussi d’où le fait qu’elle se cachait. J’écarquillai des yeux.

-Putain, c’est dingue…

Elle raconta comment elle était arrivée ici. En fait, Faith était pas toute seule au monde. Il y avait la protection des témoins qui s’occupait d’elle… Enfin, ils communiquaient parfois avec elle lors de l’avancée de l’enquête… Mais si la protection des témoins, c’était comme dans les films alors Faith était en danger de mort constamment. Ce genre d’organisation, ils aimaient pas les témoins…

Même si, jusqu’ici, elle était toujours en vie, en fait…

-Putain, alors, tu risques sans arrêt d’être descendue par la mafia italienne ?

Ouais… Mais bon, on pouvait pas vraiment changer ça…

-Alors, je suppose que je dois rien dire à personne et faire comme si de rien n’était ?

Je fis la moue un peu contrarié, un peu stressé et un peu excité aussi parce que j’avais l’impression d’être un des personnages principaux d’un film.

-Mais au final, ça ne change pas grand-chose, si ? Tu peux quand même vivre comme tu veux, non ? Enfin… On peut vivre tous les deux comme on veut ? Ils vont bien finir par t’oublier, non ? La mafia, je veux dire ?

Si elle fait comme si elle était morte, ils vont peut-être l’oublier…

-En tout cas, ça change rien… Entre nous je veux dire. Ça change quelque chose ?

C’était pas facile de réfléchir comme il faut après tout ça, hein ! Faut me comprendre !

@ Billy Lighter

Ça me semblait irréel que de raconter tout ça à Monty mais dernièrement, tout ce que je ressentais et la façon que j’avais de gérer mes émotions étaient dicter pas mes montées d’hormones alors valait mieux que je le fasse pendant que j’avais un certains contrôle que pendant une crise pour une raison qui échapperait à mon contrôle. Je lui déballais donc mon histoire alors qu’il me regardait avec de grands yeux. Sans mentir, je pense que c’est la première fois que je voyais Monty aussi surprit, limite choqué.

- Non, ce n’était pas une bonne idée mais mon père était un idéaliste et un homme très engagé.

Et certainement très naïf.

Voilà où tout ç m’avait menée. J’avais une nouvelle identité, je vivais dans un pays que je n’aimais pas plus que ça et je m’efforçais chaque jour d’oublier mon passé mais cette grossesse venait jouer les trouble-fêtes dans ma tête.

Monty s’exclama que je courrais un grand risque avant de me demander s’il devait continuer de faire comme si de rien était, autrement dit, avant même que je ne lui avoue ma véritable identité.

- Idéalement, tu vas même oublier tout ce que je viens de te dire. Il ne faut pas que ça se sache, Monty.

Le service de protection aux témoins m’avait envoyé ici en disant que c’était un endroit sûr pour moi mais avec la guerre des gangs de rue qui sévissait et qui faisait la une de tous les bulletins de nouvelle à la télévision, je doutais qu’il y ait vraiment un endroit sûr pour moi quelque part dans le monde. Peut-être bien dans le fond d’un terrier en Tanzanie ?

- Je n’ai aucune idée de s’ils vont m’oublier. Je l’espère en tous les cas et puis je ne peux pas croire que je suis le plus gros cailloux dans leur chaussure. C’est le mieux que nous puissions faire, vivre normalement parce que sinon, et croie moi, ça va finir par nous bouffer l’esprit et nous rendre complètement cinglé.

Je me souvenais que trop bien les premières nuits toute seule ici !  Je sursautais au moindre coup de klaxon dans la rue et je passais mon temps à me retourner quand je marchais seule dans la rue.

Monty demanda si cette révélation changeait quelque chose entre nous deux et je haussais des épaules puisque je ne détenais pas cette réponse. C’était à lui de me dire si mes aveux changeaient la volonté qu’il avait de continuer son chemin de vie avec moi ou pas.

- Pour moi ça ne change rien, mais pour toi ? C’est plutôt ça la question. Est-ce que tu te sens capable de passer par-dessus tout ce que je viens de te dire et continuer notre relation ? T’as qu’à te dire que les crises de nerfs que je fais pour un rien ne sont rien de plus qu’une réaction hormonale de grossesse et non pas une trace d’une peur viscérale que je ne contrôle pas.

Parce que c’était un beau mélange des deux que je vivais et qui me faisais réagir bien malgré moi, beaucoup plus fortement à des situations qui, normalement, ne me ferait ni chaud ni froid.

@ Billy Lighter

J’avais l’impression d’être dans une dimension parallèle ou bien d’avoir réellement trop abusé de la coke… Parce que ce que me disait Faith semblait tout droit sorti d’une fiction. Pourtant, ça semblait bien vrai. Ses parents s’étaient bien fait assassiné parce que son père avait voulu joué les grands défenseur de la justice.

Je dis, sans filtre, que c’était pas très malin de sa part. Putain, il avait jamais vu de le film ? Ceux qui balancent, c’est ceux qui finissent par crever. C’est pareil en vrai, apparemment. Et Faith confirma que c’était pas une très bonne idée mais que son père est un idéaliste.

-Un idéaliste mort, maintenant…

Je dis ça en faisant la moue avant de me rendre compte que, du coup, elle était en danger et que, par extension, je l’étais aussi. C’était à la fois excitant et effrayant. Putain et si la mafia la retrouvait ? Et si elle piégeait ma voiture ? Putain, ce genre de gens, c’est pas des gens qui rigolent en général. Et je me demandais, du coup, ce qu’on allait faire maintenant et, apparemment, le mieux était que j’oublie tout ce qu’elle venait de dire. Je levai un sourcil.

-Ça, ça va pas être simple, hein…

Mais le dire à personne, ça, je pouvais facilement le faire. Je suis pas suicidaire. Je vais pas crier sur tous les toits que ma petite-amie était recherchée par la mafia italienne. Même si j’espérais, en fait, que la mafia l’oublie mais elle ne savait pas si ça allait être le cas. Même si, d’après elle, elle était sûrement loin d’être leur plus grande menace. Ouais… J’imaginais que la mafia avait d’autres chats à fouetter.

Je soupirai.

-Ouais… Jusqu’ici, ça t’as plutôt bien réussi… Tu n’es pas encore morte, je veux dire, donc, c’est qu’ils t’ont oublié ou que tu es assez bien cachée.

Je prenais le temps d’encaisser et je finis par demander si ça changeait quelque chose entre nous. Je savais pas trop pourquoi j’avais dit ça tout haut. Sûrement parce que je digérais encore tout ça… Elle disait que, pour elle, ça changeait rien et que c’était, en fait, à moi de répondre à cette question. C’est là que je me rendis compte que ma question était stupide… J’aimais bien vivre avec Faith dans ce palace malgré les restrictions et c’est pas parce qu’elle avait la mafia au cul que ça changera quelque chose, j’imagine…

Je me levai et mis mes mains sur ses hanches.

-Moi, je continue avec toi… Je t’aime bien, tu sais… Puis… Bah… Si la mafia te retrouve, ça sera comme dans un film, non ? Excitant et effrayant à la fois.

Je fis une petite moue. Pas très certain que ça soit si excitant, en fait, d’être menacé par la mafia.

-Puis, t’es protégée… J’imagine… On a qu’à faire comme avant. Ça a bien fonctionné jusqu’ici. T’es Faith, maintenant…

Je posai un baiser sur ses lèvres.

-S’il y a pas un peu d’action dans la vie, c’est pas drôle, après tout.

J’lui fis un clin d’œil. J’avais soif, maintenant… Il me fallait une bière… Je devrais me contenter de coca…

@ Billy Lighter

Je n’avais pas envie de débattre avec Monty des idées que défendaient mon père. Il n’était plus là pour les défendre et je ne pouvais pas parler en son nom. Tout ce que je pouvais dire était que mo n père avait, toute sa vie, mené des combats plus grands que lui et que oui, aujourd’hui, il était un idéaliste mort.

Monty connaissait maintenant toute la vérité et, s’il voulait vraiment m’aider, le mieux qu’il pouvait faire était de tout oublier. Évidement, il avoua que ça ne serait pas simple, moi non plus j’y arrivais pas. Alors je hochais de la tête en jouant avec une mèche de mes cheveux. Tout ce que j’attendais de lui était qu’il ne souffle mot de tout ça à personne. Je savais que je pouvais avoir confiance en lui, de toute façon, il pouvait attirer la menace sur lui s’il parlait de mon histoire à tout vent.

- J’crois que je suis bien cachée, en tous les cas, c’est ce qu’ils m’ont dit avant de me largué ici. Personne ne me trouverait à Los Angeles avec ma nouvelle identité.

Monty, ensuite, demanda si toute cette histoire pouvait changer quelque chose entre nous. En réalité, je pensais plus que c’était à lui de répondre à cette question puisque de mon côté, ça ne changeait rien. Je vivais avec ce secret depuis le tout début, s’il avait fallu que ce soit une contrainte à notre histoire, nous n’aurions même pas eu cette conversation. Monty se leva et posa ses mains sur mes hanches avant de dire que, tout compte fait, ça ne changeait rien et que si jamais la mafia me retraçait, ça rendrait notre vie excitante et effrayante, comme dans un films.

- Oui… Mais non ! Dans les films, tu peux arrêter de tourner. Là, c’est de crever qu’on risque.

Ceci dit, je me sentais tout de même mieux maintenant que Monty était en possession de mon secret. Non pas que je me réjouissais de l’avoir potentiellement mis à risque mais au moins, là qu’il savait ce qui pouvait l’attendre au tournant d’une ruelle, il serait plus prudent. Et puis il venait de dire qu’il m’aimait bien et ça me fit sourire.

- J’t’aime bien aussi.

Nous n’en étions pas encore aux grandes déclarations, qui sait si ça viendrait un jour mais en ce moment, je me sentais bien avec lui et s’il restait, cela devait être parce que je ne lui tapais pas trop sur les nerfs.

- Je n’ai pas de nouvelles d’Italie alors je suppose que ça veut dire que tout est sous contrôle.

C’est ce que je m’évertuais à croire même si parfois il m’arrivait de me demander s’ils n’avaient pas été tous décimés et que mon dossier classé top secret n’était pas tombé entre les mains d’un des membres du gang à ma recherche. C’était possible ! Tout se pouvait ! Ce qui m’aidait à ne pas sombrer dans la paranoïa était qu’en nos temps modernes, l’informations voyageait rapidement d’un continent à l’autre par la radio ou la télévision et que si quelque chose du genre se produisait, je le saurais rapidement.

- Bianca me manque. J’aurais aimé te rencontrer quand j’avais la vie facile. Un appartement comme celui-là ce n’était rien pour moi, avant.

Monty alla se chercher un coca. Après une nouvelle comme celle-là, c’est d’une bière dont il aurait besoin ! D’une pinte de bière ou même d’une bouteille de tequila ! En tous les cas, si je n’étais pas enceinte, je viderais bien une citerne d’alcool ! Alors je fouillais dans mon sac et je sortis des billets et les lui tendis.

- Tu sais quoi ? Au diable les restrictions, aujourd’hui ! Va te chercher une caisse de bière et ramène-moi le plus gros sac de popcorn au beurre que tu trouveras !

À défaut de boire, je mangerais !

@ Billy Lighter