La villa North était imposante et isolée sur une petite colline de San Fernando Valley. C’était là que Bailey vivait son grande rêve. Celui qu’elle n’osait même pas effleurée quand elle était prostituée dans l’Eastside. C’est pourtant bien là-bas, dans l’Eastside, qu’on s’est rencontré il y a des années. C’est là-bas qu’on a flirté. Là-bas qu’on s’est soutenu avant toujours dans la tête que nos destins n’étaient pas compatibles pour son affiliation aux South Panthers et la mienne aux Los Diablos. Mais c’est aussi là-bas qu’on se disait nos rêves tous haut. Des rêves qu’on pensait inaccessible.

Pourtant, maintenant, on les vivait tous les deux.

Et j’aurais dû être heureux de revoir Bailey dans son palace. En fait, je l’étais… Mais je connaissais aussi la réputation d’Hank North que j’avais, par ailleurs, vu à la soirée des AMA. Je le savais très protecteur envers sa femme et je savais qu’il savait que j’avais connu Bailey dans l’Eastside même si, ce soir-là, aucun de nous deux n’est entré dans les détails… Et je sais pas s’il fallait rentrer dans les détails, en fait… Parce que je n’avais pas réellement envie de me prendre une droite de North et ça, même si j’en avais déjà pris des tonnes, des coups, dans ma vie.

En fait, ce n’est pas tant les coups que je redoutais mais la mauvaise ambiance. J’avais déjà eu assez avec le souper chez mes beaux-parents… Mais je n’avais pas vraiment le choix que de sonner à la porte des North parce que… Bah, j’avais rendez-vous, en fait, pour des essayages des costumes que Bailey avait confectionné pour nous. Elle avait fini le mien et devait voir si elle devait faire des retouche au niveau de la taille et, pour ça, il fallait que j’essaye. J’étais, donc, venu seul parce que Guillermo n’avait pas école ce samedi et qu’il passait du temps avec Tiff, du coup.

Je me plantai devant la porte après avoir garé ma voiture dans l’allée. J’avais marché lentement jusqu’à la porte comme si je reculais l’échéance… Putain, c’est limite si j’avais plus peur d’Hank North que de Ward Fleming, là… Ça n’a strictement aucun sens. North ne va pas me tuer… Non… Il n’allait pas faire ça… Et je crois que ce que je redoutais, en fait, c’était mon incapacité à ne pas provoquer gentiment les gens quand je les vois incapable de se dérider et mes provocations sont parfois mal venues…

Donc, je devais me retenir et espérer que North soit de très bonne humeur. Si ça tombe, il allait bien m’accueillir et me dire à quel point il aimait ma musique et qu’il espérait que j’en avais, enfin, terminé avec les Los Diablos. C’est le genre de discours que j’entends, en général, et j’aimerais, une fois de plus, l’entendre de la bouche de North au lieu d’autre chose et notamment, de questions sur le passé.

Je pris une inspiration et je finis par sonné à la porte attendant qu’un membre du couple North vienne m’ouvrir.

@ Billy Lighter

Bailey ajoutait les dernières retouches à l’un des costumes de scène d’un des membres de The Warriors… Elle m’avait dit combien elle était fière de faire ce projet, même si elle préférait les vêtements pour les tous petits. Mais là, c’était un véritable challenge pour elle et, vu les croquis et les premiers patrons qu’elle exposait sur des mannequins dans son atelier, une pièce qu’on avait dédié à son travail, elle avait fait du bon boulot.

Et aujourd’hui, Finan Quinn devait venir essayer pour les dernières retouches.

Nous étions tous dans l’atelier… Bailey cousait, et moi j’étais assis sur le tapis de jeu au sol avec mes filles… Haley était dans son maxi cosy et avec Hope, on faisait rouler une balle au sol qu’on se passait. Haley était encore un peu trop petite pour jouer avec nous et gazouillai légèrement en faisant aller son hochet…

Elle nous fixait du regard, comme si elle nous regardait jouer… Puis Hope en eu marre de la balle et elle la donna à Haley qui se demanda ce qui se passait, puis elle vint se blottir dans mes bras.

-Oh Hope… Tu es fatiguée ?

Je la serrai dans mes bras, embrassai son front et la soulevai pour aller regarder Bailey travailler par-dessus son épaule.

-C’est de la vrai peau de lapin, ça ? Ou c’est du synthétique ?

Je n’avais rien contre la vraie peau de lapin, je n’étais pas un extrémiste protecteur des animaux, mais je trouvais que c’était une belle matière… Puis, Hope dans mes bras, son petit menton posé contre mon épaule et ses petit bras passés autour de mon cou, je passai de mannequin en mannequin.

-J’adore celui que tu as fait pour Miller… Ça lui correspond bien, je trouve.

Puis la sonnette retentit.

Et Hope et moi, on s’écria ensemble :

-Téléphone !

Je disais toujours « téléphone » quand quelque chose sonnait, même quand je savais que c’était la sonnette ou autre chose.

Je souris à Bailey.

-Va accueillir ton client ! Je reste ici, je surveille les filles.

Puis je parlai à Hope.

-Et on fait comme papa, hein, on essaye d’avoir le sourire et de ne pas faire peur à l’invité…  

Ce qui était partie d’un tout petit projet maison pour passer le temps était devenu un petit empire de la mode prêt à porter.

Ma tasse de thé à moi, ce sont les vêtements pour les touts petits. De leur naissance jusqu’à à peu près leur entrée en classe. J’adore réfléchir à des vêtements dans lesquels ils seront confortable pour jouer mais dans lesquels ils pourraient tout de même aller diner au restaurant ou encore faire une sortie en famille. Ce qui revenait le plus souvent de mes modèles était le côté chic et pratique.

Hope et Haley étaient mes modèles toutes désignées. Si ça ne fonctionnait pas avec elles, ça ne fonctionnerait pas avec les autres enfants. J’adorais observer mes filles jouer et créer à partir de leurs besoins et de leur différents stades de développements, des vêtements qui correspondaient bien à la réalité des enfants.

Mes créations étaient très appréciées et se vendaient comme des petits pains chaud au point où je commençais à songer à avoir quelques couturières pour m’aider et donc, un local pour confectionner mes modèles. Incroyable, n’est-ce pas ? En tous les cas, chaque fois que je voyais les rapports de vente, c’est ce que je me répétais.

Avec cette popularité, venaient les demandes. Autres les caprices de Samantha Ricci qui avait tenue à avoir des robes uniques pour sa petite Daniela Fea, on m’avait fait une offre inattendue que je n’avais pas pu refuser et qui m’avais fait me plonger dans des livres de chevaliers et du temps de la renaissance.  Je m’étais laisser inspirer par le côté féérique des histoires que je lisais tout en écoutant en boucle l’album de The Warriors. J’avais pu dessiner de nombreux croquis que j’avais fait parvenir au groupe et ensuite, lorsque j’avais eu leur approbation, nous avions eu une rencontre le groupe et moi afin que je puisse prendre leurs mensurations et que je note les demande spéciale. Je devais tenir compte qu’ils allaient bouger sur scène et avoir besoin de tenir leurs instruments. Je ne pouvais pas arriver avec une véritable cotte de mailles, par exemple !

Aujourd’hui, j’en étais à ajouter les dernières touches au costume de Finan Quinn qui devait venir pour son ultime essayage avant de pouvoir repartir avec ses habits et ceux destinés aux autres membres du groupe. Hank et les filles étaient installés dans mon atelier et jouaient ensemble. J’adorais être avec eux pendant que je travaillais. Ça me permettait de les voir, de discuter avec mon mari et pouvoir parfois décrocher un peu de ma machine à coudre.

- De la synthétique. Je préfère ça à de la vraie même si ça se travail un peu m oins bien.

J’aurais eu mal au cœur chaque fois que l’aiguille de mon moulin aurait transpercer la peau du lapin même s’il était mort depuis longtemps. Je n’étais pas une activiste radicale mais si je pouvais m’abstenir d’utiliser de la vraie fourrure, je le faisais, quoi qu’en y pensant bien, j’utilisais du vrai cuir… Esprit de contradiction quand tu nous tiens !

- Ahhh lala ! Tel père, telle fille, j’vous jure ! dis-je en m’esclaffant.

Ce devait être Finan qui venait de presser sur le carillon de la porte et Hank tout comme Hope, s’étaient exclamés que le téléphone avait sonné ! Je me levais donc après avoir enclenché la sécurité de ma machine à coudre et j’embrassais Hank sur la tête alors qu’il se trouvait toujours assit au sol avec les filles, avant de descendre pour aller accueillir Finan. J’étais heureuse et nerveuse de le revoir. Nous avions eu un semblant d’histoire tous les deux mais ça n’avait pas fonctionné pour tellement de raison que ça ne valait même pas la peine d’y penser. N’en demeurait pas moins que j’appréciais beaucoup Finan et que j’étais ravie de cette belle carrière qui s’offrait à lui ! Nous avions longtemps cru lui et moi que nous n’avions pas d’autre avenir que celui de rester coincés dans la rue à galérer !

En posant la main sur la poignée de la porte, je soufflais deux ou trois fois mon air avant de me reprendre et d’ouvrir la porte.

- Salut ! Entre, c’est en haut.

Je laissais Finan entrer puis je le regardais, un peu gênée ne sachant pas si je devais lui faire la bise ou juste lui pointer la direction à prendre puis, après une demi seconde de réflexion, je décidais que je pouvais lui faire la bise amicale, après tout, il avait toujours été là pour moi.

- J’espère que tu vas aimer ce que j’ai fais ! J’en suis à mettre quelques retouches mais j’ai été fidèle aux croquis que tu as validé.

@ Billy Lighter

J’attendais devant la porte essayant de m’imaginer comment allait se passer cette séance d’essayage. C’était dingue à quel point je redoutais de parler plus de cinq minutes avec Hank North… Il n’allait quand même pas me tuer alors je ne voyais pas bien ce dont j’avais peur. Tout comme, en réalité, il n’y aucune raison de m’en vouloir… Sauf peut-être le fait que je sois une relique du passé de sa femme et qu’il n’aime peut-être pas qu’elle se remémore des souvenirs douloureux…

Après un moment, c’est Bailey qui vint m’ouvrir. Je lui souris content, finalement, que ça ne soit pas Hank.

-Salut !

Elle parut un peu gênée ce qui entraina ma propre gêne. Je ne savais pas vraiment comment lui parler. On se connaissait bien. Du moins, on se connaissait bien dans le passé. Mais elle finit par me faire la bise et je lui souris avant de la suivre à l’intérieur.

Je regardai autour de moi avant de poser mon regard sur Bailey qui disait qu’elle espérait que ça me plairait. J’avais vu les croquis et je ne doutais pas que ça soit bien fait vu les autres créations de Bailey.

-Je suis certain que ça sera parfait.

On grimpa à l’étage où je découvris l’endroit où travaillait Bailey. Et, a l’intérieur, se trouvait Hank et ses deux filles. La plus grande ressemblait très fort à un mélange de ses deux parents quant à la petite c’était encore difficile à dire.

Je levai timidement la main.

-Salut, Hank…

J’esquissai un sourire en coin. Avant de me tourner à la fois vers Hank et à la fois vers Bailey.

-C’est un atelier salle de jeu, comme je vois.

Je rigolai un peu alors qu’Hope me regardait alors que sa sœur était intéressée par son hochet.

-Elle c’est Hope, c’est ça et elle…

Je montrai la petite.

-C’est Haley. Vous les avez bien réussies.

Haley gazouillait, maintenant, joyeusement. Et, histoire de briser la glace avant Hank, je lui dis simplement.

-Au fait, j’ai adoré ton fils avec Robin… C’était intéressant de vous voir dans le même film.

Avant de me tourner vers Bailey.

-Je suis prêt à voir ce que tu as fait.

@ Billy Lighter

Je souris quand Bailey déposa un baiser sur ma tête avant d’aller ouvrir à Finan qui venait essayer son costume aujourd’hui. C’était très important pour Bailey car non seulement c’était un challenge de créer ces costumes, mais en plus, la maison de disque du groupe allait la payer grassement pour ça.

Alors pour ça, Hope et moi devions faire bonne impression. Haley, elle, le ferait automatiquement parce qu’à son âge, c’était encore la mignonnerie même ! Même si parfois, quand elle n’était pas contente, elle savait faire une vraie bouille de North, ce qui avait pour habitude de faire bien rire Bailey.

Je savais pour les anciennes histoires entre Finan Quinn et ma femme… Mais les choses avaient bien changé depuis ! Et en mieux ! Et ce pour tous les deux !

Bref, je dis à Hope qui était maintenant blottie dans mes bras qu’on devait être gentils avec Finan, tant elle que moi. Mais comme elle n’avait jamais vu Finan encore, je me doutais qu’elle allait faire sa petite North.

J’entendis les pas de Bailey et ceux, plus lourds, de Finan qui montait les escaliers. Je me levai, Hope dans mes bras et quand Finan apparut enfin et me salua, Hope me devança. Elle le regarda d’abord de haut en bas, fronça les sourcils puis lui montra la porte.

-Non ! Deyors !

Je pris la petite main de Hope qui désignai la porte et la lui fis baisser.

-On se calme, Hope… C’est juste Finan, il vient essayer un costume que maman a fait.

Je tendis la main à Finan.

-Salut Finan ! Comme tu vois, ma fille défend son territoire encore plus farouchement que moi.

Haley, elle, gazouillait joyeusement en faisant aller son hochet.

Finan identifia nos deux petites filles avant de dire qu’on les avait bien réussies.

-Merci… J’avoue que c’est de loin les plus belles choses que j’aie faites.

Je passai un bras autour des épaules de Bailey, tenant Hope sur mon autre bras.

-Qu’on a faites… J’espère qu’un jour, tu pourras vivre les joies de la paternité, Finan. Il n’y a rien de plus beau.

Puis, Finan me complimenta sur le film que j’avais fait avec Robin.

-Factory War… Ouais, je t’avoue qu’après ça, c’est difficile de trouver un projet à la hauteur.

Je souris à Bailey.

-Mais ce n’est pas pour moi que tu es là ! Tu vas voir ce que Bailey à fait pour vous, c’est impressionnant !

@ Billy Lighter

Ça me fit vraiment tout drôle que d’ouvrir la porte de ma villa et d’inviter un souvenir de mon passé à y entrer. Contrairement à bien d’autres, cependant, Finan faisait partit des beaux moments. Il avait toujours été gentil avec moi et il m’avait souvent protégé au péril de sa propre sécurité. Aujourd’hui, nous étions tous les deux ailleurs dans nos vies respectives, à quelques pas dont nous rêvions mais dont nous étions certains que jamais cela allait nous arriver.

Et pourtant !

Je lui fis la bise on pas sans une certaine hésitation mais il fallait bien briser la glace et puis j’étais heureuse de le revoir ! Le mieux était de se comporter comme des amis de longue date qui se côtoyaient régulièrement. Je lui indiquais le chemin vers mon atelier tout en lui disant que j’espérais que mon travail allait le satisfaire.

Hank se leva, Hope toujours dans les bras et l’aînée de mes filles, fidèle à elle-même, toisa ce grand gaillard de la tête aux pieds avant de le congédier ! Je camouflais mon rire derrière ma main en espérant que Finan ne s’en formaliserait pas. Hope faisait ça avec tous les nouveaux visages qui entraient dans sa bulle.

- N’entre pas chez elle, qui le veut !

Hank et Finan se saluèrent après que mon mari eut excusé notre fille et Finan ensuite, constata que la pièce avait une double vocation.

- C’est plus pratique pour moi de pouvoir travailler et de garder un œil sur les filles.

Finan les regarda en devinant laquelle était Haley et laquelle était Hope, nos plus belles créations, comme le souligna Hank avant d’ajouter que Finan connaitrait de sentiment quand il fonderait une famille. Je me retenue d’ailleurs de dire que c’était déjà un projet en devenir, ne sachant pas si la femme du chateur voulait ébruiter la nouvelle mais, ayant prise ses mensurations à plusieurs reprises, j’avais pu voir que des centimètres s’ajoutaient discrètement et toujours au même endroit sur son corps.

- Ils ont adoptés le jeune garçon…, je regardais Finan un peu désolée car j’avais oublié le nom du garçon qui avait coanimer l’émission de variété de Vanya Kournikova, tu sais, Hank? Il posait des questions avec l’animatrice.

Quoi que Hank avait peut-être été déconcentré par les belles courbes de la très belle jeune femme à l’accent Russe très prononcé. Je ne pouvais pas le blâmer, même moi je l’avais trouvé absolument magnifique !

Finan complimenta Hank sur Factory War le film qu’il avait fait avec Robin et qui avait eu beaucoup d’excellentes critiques. Hank avait même un peu de mal à trouver un nouveau scénario qui l’accrochait autant que ce film. La perle rare viendrait, tout vient à point qui sait attendre.

- Oh oui, par où commencer…

J’en avais presque oublié que Finan était ici pour essayer le costume de scène que je lui avais confectionné. Je me dirigeais vers mon mannequin de bois sur lequel reposait le costume et je fis signe à Finan d’approcher pour qu’il puisse le voir sur le mannequin avant d’aller l’essayer.

- Voilà le résultat final ! J’ai ajouté les pièces de cuirs que tu avais demandé et j’ai aussi fait en sorte que ce soit plus souple juste ici, tu vois ? Au niveau des aisselles pour que tu ne sois pas gêné dans tes mouvements. Hank l’a essayé pour que je puisse voir qu’il n’y a pas de tissus superflu apparent mais quand tu le porteras je pourrai voir si tu es parfaitement à l’aise. Tu peux aller dans la pièce juste à côté pour te changer.

Je montais sur mon petit tabouret pour dévêtir mon mannequin de bois et tendre le costume à son propriétaire non sans lui faire une petite mise en garde, juste avant.

- Il reste quelques aiguilles dans le col ! Fais attention de ne pas te piquer !

J’en avais laissé pour pouvoir ajuster le col en tout dernier, quand je verrais comme tombe la chemise mais je ne voulais pas que Finan se blesse en l’enfilant !

@ Billy Lighter

Si je m’attendais à avoir un accueil plutôt froid de la par d’Hank North, ce fut, finalement, la petite Hope qui me salua avec un « Deyors » autoritaire. Ça me fit rire un peu alors que Bailey déclara que n’entrait pas chez sa fille qui voulait. Je rigolai toujours.

-Je vois ça.

Elle avait du caractère, la petite mais son père calma ses ardeurs chose qui me fit sourire et me soulagea un peu. Il ne semblait pas être hostile. Que du contraire, en fait. Comme quoi, je m’en étais sûrement fait pour rien. Il me salua à son tour et je serrai sa main alors qu’il disait que sa fille défendait encore plus son territoire que lui.

-Je vois. Moi qui avait peur de toi, je me suis trompé. C’est de elle que je dois avoir peur.

Je constatai alors que l’endroit servait autant d’atelier pour Bailey que de salle de jeu pour ses filles. Elle confirma que c’était plus facile pour pouvoir garder un œil sur ses filles. J’hochai de la tête.

-Tu dois avoir des yeux partout alors.

Je complimentais, ensuite, le couple d’avoir fait deux enfants pareils. Leurs filles avaient l’air épanouies. En fait, c’était une famille modèle que je voyais là et j’en étais heureux pour Bailey qui avait passé des moments difficiles. Hank aussi, d’ailleurs, avec son histoire de divorce et de violence conjugale. Il déclara que c’était les plus belles choses qu’il avait faites. Sans doute que je penserais ça aussi de mon fils à venir.

-Je n’en doute pas.

Et, comme s’il lisait dans mes pensées, Hank déclara que je vivrais sans doute ça un jour. J’allais lui répondre que ça allait bientôt être le cas mais Bailey fit comprendre que c’était déjà le cas avec Guillermo. Je souris à Bailey.

-Oui. Guillermo qu’il s’appelle. Je crois que tu l’as déjà vu, Bailey… Mais il était beaucoup plus petit. Dans la rue… Dans l’Eastisde. Le petit au lance-pierre. C’est Guillermo.

Je ne savais pas, en réalité, si elle l’avait déjà vu mais il se peut qu’elle l’ait déjà croisé. Les Pequeñas Manos trainent souvent dans les rues.

-Et, en dehors de ça, Tiff est enceinte, donc, ça ne saurait tardé.

Je souris en disant ça. Maintenant, on pouvait commencer à le dire un peu partout car les parents de Tiff étaient, enfin, prévenu.

Je complimentai, ensuite, Hank pour son film Factory War. Il disait avoir du mal à trouver un scénario à la hauteur, maintenant. Je pouvais comprendre. Mais j’étais certain qu’il en trouvera un.

-Tu finiras par trouver. J’en suis sûr.

Il disait, ensuite, que je n’étais pas ici pour lui mais pour voir ce que Bailey avait fait. Il avait raison et je rigolai un peu avant de me tourner vers Bailey. Cette dernière s’exclama et se dirigea vers un des mannequin. Je la suivis et je pus voir le résultat final. Je sifflai devant un tel travail alors qu’elle m’expliqua les quelques choix qu’elle avait fait.

-Il est encore mieux fait que ce que j’avais imaginé. C’est du beau travail !

Et j’avais hâte de l’essayer alors que Bailey enleva le costume de son mannequin. Elle me mis en garde contre les aiguilles et je ne pus m’empêcher de lui faire un clin d’œil.

-T’en fais pas. Je ferais attention.

Je filai dans la pièce d’à côté et enlevai une partie de mes vêtements pour enfiler le costume. On allait avoir chaud sur scène, c’était clair mais ça faisait partie du jeu. Il fallait que nos concert soient de véritables spectacles et ça passait par le costume.

J’eus du mal à enfiler le tout mais, finalement, je réussis à m’en sortir. Je revins, alors, dans la pièce où se trouvait la petite famille North. Je me tournai vers le miroir.

-Alors ? Tu en dis quoi ? C’est la classe, non ?

J’adorais même s’il restait quelques mini truc à ajouter. Mais j’avais l’impression de sortir de l’un de mes livres où l’action se passe au Moyen-Age.

-Ça sera parfait pour nos concerts. C’est du beau travail, Bailey.

@ Billy Lighter

J’éclatai de rire quand Finan dit que s’il avait eu peur de moi, c’était plutôt d’Hope qu’il aurait du se méfier. Ma fille était territoriale, comme moi. Ça promettait bien des dispute entre sœur tout ça quand Haley allait grandir… Mais j’étais prêt à affronter ça. Avec Bailey, je pouvais tout affronter.

-Bailey m’a parlé de toi comme d’un ami qui a su la tirer plusieurs fois de mauvais pas. Alors tu n’as aucune raison d’avoir peur de moi.

Je regardai Hope.

-Mais de la miss, par contre… Ouais, tu dois faire gaffe.

Finan constata que l’atelier était aussi une salle de jeux, ce qui permettait à Bailey de garder un œil sur les filles. Des yeux partout, plutôt, comme le disait Finan.

-Ouais, heureusement, Hope est encore trop petite pour ouvrir les portes… Sinon on devrait courir après dans toute la maison.

Je déposai un baiser du la joue de ma fille.

-Aïe ! Pique papa ! Pique !

Effectivement, je ne m’étais pas rasé ce matin… Je rigolai alors que Hope se frottai la joue, l’air ronchon.

Et comme on parlait d’enfant, je dis à Finan qu’un jour, il pourrait vivre cette belle aventure qu’était la paternité. Mais Bailey m’annonça que c’était déjà fait car ils avaient adopté le petit de la télé. Bailey en avait oublié le nom, pas moi, je savais que c’était Guillermo, mais Finan me devança pour dévoiler l’identité du petit.

-Oh et bien félicitation ! Ce n’est pas rien d’adopter… Et en plus un garçon qui est déjà grand. Ce n’est pas comme d’adopter un bébé.

Apparemment, Bailey devait même connaître le petit de son ancienne vie… Un petit au lance-pierre…

Mais les annonces pleuvaient car en plus, Finan nous dit que Tiffany, sa compagne et complice dans The Warriors, était enceinte. J’ouvris de grands yeux.

-Et bien double félicitations !!!

Quant à mes projets à moi, ils étaient au point mort mais tant Bailey que Finan étaient confiant et disaient que j’allais trouver quelque chose qui me convenait.

-Probablement ! En attendant, toutes ces bonnes nouvelles méritent une bière ! Je m’occupe de ça pendant que vous essayez le costume.

Je regardai Hope.

-Et toi, tu viens avec moi, pour ne pas courir dans les pattes de Finan… On va chercher de la bière.

Et la petite de hocher la tête.

Je descendis donc d’un étage pour déposer Hope à terre une fois dans la cuisine. Je nous décapsulai deux bière et servi un verre de vin blanc pour Bailey… Je pris un plateau et déposai tout dessus sous l’œil avisé d’Hope.

-Toi tu as ton gobelet de grenadine en haut, Hope. Viens, on retourne voir maman et Finan.

Et on grimpa doucement, pas à pas, les escaliers, jusqu’à arriver de nouveau à l’atelier où Finan se dressait dans une tenue de cuir et de fausse peau de lapin style médiévale...

-Waw ! Putain on te croirait tout droit sorti d’un film d’époque ! C’est vraiment réussi Bailey.

Et Hope de répéter évidemment.

-‘tain !

Je posai le plateau sur le coin d’un meuble et donnai son verre de vin à mon épouse et sa bière à Finan.

Je rigolai.

-Ta femme va être sublime dans sa tenue aussi… Et Ivar… Ivar va ressembler à un seigneur de guerre, aussi jeune qu’il soit.

@ Billy Lighter

Finan grimpa avec moi à l’étage et si mon mari fit heureux de l’accueillir, je ne pouvais pas en dire autant de ma fille qui était déjà prête à le renvoyer. Heureusement, Finan ne s’en vexa pas et cela permit de détendre l’atmosphère, bien qu’elle n’était pas aussi tendue que j’aurais pu l’imaginer, avant l’arrivé de mon ancien… client.

Les présentations faites, le sujet aborda les joies d’être parents. C’était un bonheur qui nous comblait Hank et moi et qui complétait parfaitement bien notre harmonie bien que ce n’était pas tous les jours faciles de tout concilier. Hank était un papa impliqué sur qui je pouvais compter pour les soins aux filles. Je ne pouvais souhaiter mieux comme partenaire pour fonder ma famille.

Finan confirma qu’il vivait déjà ce bonheur puisque lui et sa femme, Tiffany, avaient adoptés Guillermo. Je me souvenais de l’avoir vu au mariage de Daniele et Samantha mais je ne me souvenais pas de lui de l’Eastside. Il avait forcément grandi depuis le temps. Cependant, quand il ajouta que sa femme était enceinte, j’affichais un large sourire avant de m’exclamer.

- Je le savais !! À force de reprendre ses mesures, je m’en doutais mais je n’ai rien dit.

Cela ne m’appartenait pas de le dire mais je voyais bien que les mensurations de la belle rousse changeaient de fois en fois et je me doutais que ce n’était pas parce qu’elle s’enfilait des twinkies par douzaine le soir avant d’aller dormir.

- Je me joins à Hank pour vous féliciter !

Hank proposa d’aller chercher à boire pour célébrer les bonnes nouvelles pendant que Finan irait enfiler le costume que je lui avais confectionné. Hope accompagna son papa et j’allais retirer du mannequin de bois, ma création que je tendis ensuite à Finan non sans le mettre en garde sur les quelques aiguilles restantes au niveau du col.

Pendant que Finan alla se changer, moi, j’allais prendre Haley qui ne trouvais plus son hochet autant amusant et n’ayant plus sa sœur près d’elle pour la divertir, réclamait un peu d’attention.

- Viens-là, tu es toute sage toi !

Je couvris le creux du cou de mon bébé de bisous ce qui la fit rire, et moi aussi.

Finan revînt dans la pièce et je restais à l’observer, autant parce que la tenue lui allait comme un gant que parce que j’étais très fière de mon travail. Je m’approchais de lui pour lui replacer un plis sur son épaule mais sinon, il était parfait, je le constatais en faisant le tour de lui pour m’assurer qu’il n’y avait pas de mauvaises coutures ou un ajustement à repenser.

- Je suis satisfaite !

Hank et Hope revinrent à ce moment-là et Hank s’exclama sans penser que notre petit perroquet préféré allait l’imiter. Elle en était à cet âge où elle répétait absolument tout ce qu’elle entendait. Elle nous avait même sortit un passage d’une réclame de lessive, l’autre soir, elle nous avait fait bien rigoler.

- Merci, merci ! Je crois que j’ai assez bien travaillé !

Le trio aurait fière allure sur scène, j’avais vraiment hâte de les voir arborant mes créations pendant leur spectacle.

- Je pourrai vous confectionner d’autres modèles pour en avoir quelques-uns, comme ça vous ne les userez pas trop vite.

Je proposais, en levant mon verre de vin d’une main tenant ma fille de mon autre bras, de boire à la santé et prospérité de The Warriors.

- À votre succès !

@ Billy Lighter

Bailey m’avait présenté à Hank comme un ami. Ce n’était pas totalement faux, en réalité. J’avais aussi été un client et un presque amant… Mais, oui, je crois que « ami » était, finalement, le meilleur terme. Et, oui, j’avais sauvé Bailey au moins une fois du Jack l’Eventreur de la ville… Alors, je souris à Hank, hochant de la tête avant de rigoler quand il dit que je devais plutôt me méfier de Hope.

-Je le saurais pour la prochaine fois.

Parce que, en effet, elle avait du caractère. Au point que je me disais que Bailey devait avoir des yeux partout quand elle travaillait ici bien qu’Hope ne savait pas encore ouvrir les porte. Je rigolai.

-Attention. Un jour, elle saura le faire.

Hank posa un baiser sur la joue de sa fille qui se plaignait de la barbe de son père. L’attitude d’Hank était quand même bien loin de comment la presse le décrivait. Il n’avait pas l’air violent pour deux balles ou, du moins, pas à première vue.

Il parla des enfants que j’aurais peut-être un jour et Bailey lui parla de Guillermo que Tiff et moi avions adopté. J’en avais un peu plus parlé et reçu les félicitations d’Hank qui disait que ça ne devait pas être simple d’adopter un gamin déjà grand. En réalité, avec les Pequeñas Manos, j’avais plus l’habitude des gens que des petits.

-Bah l’avantage c’est qu’il n’y a aucune couche à changer quand ils ont cet âge-là.

Et, des couches, j’allais tout de même devoir en changer vu que Tiff était enceinte, ce que j’annonçai au couple North. Bailey s’exclama qu’elle s’en doutait étant donné qu’elle avait pris plusieurs fois les mesures de Tiff. Je rigolai avant de lui faire un clin d’œil.

-Merci de n’avoir rien dit.

Il me félicitèrent tous les deux et je les remerciai avant qu’on ne passe à l’essayage. Hank, pendant ce temps, était parti chercher une bière. Moi, j’étais passé dans l’autre pièce pour enfiler le costume tout droit sorti d’un roman moyenâgeux. J’en étais satisfait et je ne tardai pas à rejoindre Bailey pour lui montrer le résultat. Elle regarda un long moment avant de dire qu’elle était satisfaite.

-Je le suis aussi !

Et Hank réapparut avec de quoi boire un coup. Il complimenta le travaille de sa femme non sans qu’Hope ne répète le seul gros mot de sa phrase ce qui me fit pouffer de rire.

-Elle comprend déjà les mots qui comptent !

Bailey remercia tout le monde pour les compliments avant qu’Hank ne dise que Tiff allait être sublime dans sa tenue alors qu’Ivar, lui, ressemblera à un seigneur de guerre. Je rigolai à ça.

-Faudra que je le vois pour le croire. Ivar en seigneur de guerre, j’ai du mal à imaginer mais Bailey fait des miracle.

J’exagérais un peu. Ivar était jeune mais avait déjà pas mal de charisme et je ne doutais pas qu’avec une bonne tenue, il pourrait impressionner.

Quant à Bailey, elle pensa pratique en disant qu’elle allait en confectionner plusieurs afin d’avoir plusieurs jeux de costumes. J’hochai de la tête.

-C’est une bonne idée !

On pris alors chacun notre verre qu’on leva au succès de The Warriors. Je souris avant d’ajouter :

-Et à celui de la famille North.

Parce qu’eux aussi méritait leur petit succès.

@ Billy Lighter