C’est un peu à contre cœur que je laissais Hank partir chez ses parents avec les filles mais je devais absolument terminer les dessins de ma nouvelle collection pour enfants et avec Hope qui nous faisait une réaction de jalousie depuis l’arrivée de sa petite sœur, je n’arrivais pas à me concentrer sur mes dessins et ma couture. Nous avions donc convenu Hank et moi qu’il irait passer la journée chez ses parents. Ainsi, Hope aurait toute l’attention qu’elle croit ne plus avoir, Hank aurait le soutient de ses parents et moi la tranquillité de travailler l’esprit en paix.

N'en demeurait pas moi que j’eu un pincement au cœur de voir la voiture quitter l’allée et que je dû me parler à quelques reprises pour me rappeler que les trois amour de ma vie ne me quittaient pas pour toujours. Je devais être en mesure de passer une journée sans fondre d’amour pour eux.

Mes collections se vendaient vraiment très bien, je n’allais pas me plaindre de mon succès bien qu’il fallait vraiment envisager de me trouver un atelier et engager des gens. Ainsi, je pourrais vendre encore plus de mes modèles et me concentrer uniquement sur la création. Me connaissant cependant, je savais que j’allais passer beaucoup de temps à l’atelier pour découper les patrons de mes vêtements et les coudres et donc, je ne serais pas autant à la maison et je vivrais quotidiennement avec un pincement au cœur en laissant ma famille à la maison.

Autrement dit, je ne savais pas ce que je voulais, ou plutôt, je savais ce que je voulais mais je ne me donnais pas les moyens de l’obtenir par peur d’avoir peur. Je me tapais moi-même sur les nerfs quand j’y pensais.

En attendant le jour où je ferais le grand saut, j’allais m’enfermer dans mon atelier à la maison et je m’installais à ma planche à dessin. La bonne nouvelle était que l’inspiration était au rendez-vous et que je terminais avant diner les dessins de ma nouvelle collections. Il y aurait quelques détails à ajouter ou modifier mais rien qui allait m’empêcher de commencer les patrons pour que je puisse amorcer la confection des modèles.

J’étais satisfaite et je m’octroyais une pause pour diner, je l’avais bien mérité ! Hank avait fait ses fameux spaghettis bolognaise hier et il en restait assez pour que je puisse me régaler ce midi, mais pas trop ! Si je mangeais trop, j’allais perdre mon entrain et je ne serais plus assez productive. Je mangeais donc à ma faim puis je nettoyais ma vaisselle et avant de retourner à mon atelier, je passais un coup de fil chez mes beaux-parents questions de savoir comment se déroulait leur journée. J’étais certaine que tout se déroulait à merveille mais pour rassembler le maximum de mon énergie, entendre la voix d’Hank me ferait l’effet d’une bonne dose de caféine.

Maintenant que je savais que les filles passaient une très belle journée et qu’Hank en profitait tout autant, j’étais prête à retourner au boulot. Je venais à peine de mettre le pied à l’étage quand on sonna à la porte. Je n’attendais personne et Hank ne m’avait pas prévenu que nous attendions un colis. Et comme Hank, j’étais devenue un peu ermite. Je n’aimais pas qu’on entrait sur mon territoire avant d’avoir prit la peine de m’en informer avant.  

Je redescendis donc l’escalier en me disant que peut-être c’était une livraison de tissu dont j’avais oublié la commande. Ça m’était déjà arriver. J’en commandais d’ailleurs trop selon Hank mais ça, c’était son point de vue.  Mon cœur battait fort quand j’ouvris la porte, c’était comme ça chaque fois, comme si je craignais une mauvaise surprise. Mon cœur, finalement, se prit la surprise en pleine gueule et rata quelques battements devant cette visite de mon passée qui se tenais devant moi.

@ Billy Lighter

Ward.

Finan.

Keenan.

Ils allaient me rendre complètement folle, tous les trois, quoiqu’en y pensant bien, j’étais déjà folle ! Il fallait l’être pour passer d’un gang à un autre comme je le faisais dès que j’entrais dans le territoire de l’un ou de l’autre.

Quand je me trouvais avec Finan et ses Los Diablos, je me sentais en sécurité, précieuse et puissante. Mais c’était avant que Finan ne découvre ma véritable affiliation. Bon, je l’avais aidé à le découvrir mais d’un autre côté, j’avais encore sa sympathie en poche et quelques cartes à jouer. Pour lui prouver ma loyauté, j’avais choisi de lui livrer Ward Fleming en le piégeant. Mon plan était simple, c’était ce qu’il fallait.

Il n’y avait aucune raison que cela ne fonctionne pas.

Quand je me trouvais avec El Lider et qu’il me murmurait à l’oreille combien j’étais précieuse pour lui, je ne voyais plus que lui. Plus rien autour n’avait d’importance, je ne voulais que me retrouver dans ses bras, le laisser me posséder tout entière. Il m’avait promis de me traiter aussi bien voire mieux que sa femme, de me placer sur un piédestal au sein des New Soldados et aucun de ses hommes ne pourraient jamais me faire de mal. Je le croyais même si tout au fond de moi, je savais que jamais il ne tiendrait parole. Alors pourquoi je n’arrivais pas à me défaire de son emprise ?

Quand je me trouvais avec Keenan, je rêvais de fuir avec lui. Nous pourrions aller tellement loin, à l’autre bout du monde, se refaire une vie. Il était doux et tendre avec moi mais il me cachait quelque chose, je le savais, je le ressentais mais quoi ? Je n’en savais rien mais c’était bien là, comme un gros éléphant dans la pièce et nous devions le contourner chaque fois pour pouvoir passer. Peut-être qu’il était comme moi ? Peut-être qu’il faisait partie d’un troisième gang et qu’il cherchait à faire tomber les Los Diablos ou les New Soldados.

Tout était possible

Sur mon visage, ne restait plus que de toutes petites ecchymoses de l’agression prétendument non commandité par Ward. Malgré tout ce qu’il m’avait dit, une fois que j’eue quitté le QG des New Soldados, je me suis remise à douter.

Et à force de douter, mon cerveau se court-circuita, encore, ça fit des flammèches mais j’en étais venue à une idée pas si bête. C’était peut-être même pas seule porte de sortie et qui sait… Keenan et moi serions peut-être libéré de nos attaches et nous pourrions fuir.

En attendant, c’est à San Fernando Valley que je m’étais retrouvé. J’avais besoin d’un endroit où faire le vide, loin de mes trois vilains démons. Je n’y serais pas totalement en sécurité mais je pouvais espérer quelques jours de répit.

Il me fallait un break !

J’avais plus que besoin d’un break !

J’appuyais sur le bouton du carillon et j’attendis qu’on vienne m’ouvrir. Je m’attendais à ce que ce soit un domestique qui ouvre mais ce fut Bailey elle même qui ouvrit la porte. Elle sembla sous le choc de me voir, ça se comprenait. Nous ne nous étions pas revus depuis tellement d’années.

- Coucou, soeurette !

@ Billy Lighter

J’étais scotchée sur place, muette et je fixais Riley comme si je venais de voir une apparition. Ça en était une, en quelque sorte. Sauf pour mon père qui était venu me traumatiser une dernière fois un peu avant mon mariage, je n’avais plus eu aucun contact avec mon passé depuis que j’avais fuis la Floride.

Je ne rêvais pas, je n’étais pas victime d’une hallucination. Riley était pourtant bien là, devant moi et elle venait de me saluer. Il me fallut tout de même quelques longues secondes avant de me ressaisir et de réagit. C’était le choc de l’inattendue mais quand il fut passé je fis entrer ma sœur et je la serrais dans mes bras.

- Ça fait tellement longtemps ! Pardonne-moi, c’est l’émotion !

Riley ne me serra pas en retour, mais peut-être qu’elle avait elle aussi besoin de passer le choc de nos retrouvailles bien qu’elle avait elle-même initié nos retrouvailles en venant d’elle-même jusque chez moi. Je l’entraînais vers le salon et on s’installa toutes les deux dans le divan, tournée l’une vers l’autre. Je remarquais les marques sur son visage qu’elle dissimulait maladroitement avec quelques mèches de cheveux. Je devinais un peu ce que je craignais d’entendre.

- Tu es arrivée quand à Los Angeles ?

Je voulu prendre sa main dans la mienne mais elle la déroba à mon étreinte. Il faut dire que Riley et moi n’avions jamais eu une très bonne relation quand je vivais à la maison. Je la sentais nerveuse et fragile.

Elle répondit à ma question et je fus étonnée qu’elle ne soit pas venue me voir avant. J’aurais pu l’aider en l’hébergeant ou nous aurions tout simplement pu se planifier un souper dans un restaurant ou à la maison et je lui aurais présenté mon mari et mes filles. Riley avait eu d’autre chat à fouetter de toute évidence.

- Tu es venu étudier ici ? Est-ce que tu es bien installée ? Tu travail ?

J’avais tellement de questions mais n’était-ce pas normal ? Ma petite sœur était en ville depuis déjà plusieurs mois et je ne l’apprenais que maintenant. Le bonheur de la revoir fut ternis par ce qu’elle me raconta ensuite. Riley, ma petite sœur était venue à Los Angeles et avait emprunté le même chemin que moi pour survivre. Je déglutis difficilement en la regardant tristement.

- Riley…

Je ne savais pas quoi dire, j’étais désolée et attristée. Si au moins j’avais su dès le départ qu’elle était à Los Angeles, Hank et moi l’aurions accueilli ! Pourquoi n’avait-elle pas cherché à entrer en contact avec moi avant aujourd’hui ?

- Ces marques sur ton visages ? C’est un client qui te les a faites ? Riley, si tu es en danger, je peux t’aider, tu le sais ? Hank va rentrer dans quelques heures et nous trouverons une solution, tu verras.

Riley doutait de mes paroles ou alors elle se croyait une cause perdue mais quoi qu’en fussent ses pensées, son rite me glaça le sang.

@ Billy Lighter

Bailey, la parfait petite bourgeoise de San Fernando Valley venait de m’ouvrir la porte et sa réaction fût pareil que si elle venait de voir un fantôme. Un instant, je cru même qu’elle allait perdre connaissance mais une fois que je l’eu saluer, elle retrouva ses esprits et s’excusa en mettant en cause l’émotions avant de me faire entrer.

Le moins que je pouvais conclure était qu’elle avait frapper le gros lot en épousant un acteur de cinéma. La villa était grande et bien décorée. C’était pas mal mieux que notre petite maison de Floride. Même en rêvant en couleur, nous n’aurions jamais pu vivre dans autant de luxe. Il faudrait un jour que de lui demande comment elle avait réussi à lui mettre le grapin dessus.

Bailey, exagérément émue, me serra dans ses bras et je la laissais faire parce qu’elle réagirait probablement mal si je la repoussais. Cependant, je ne lui rendis pas son étreinte, je n’étais pas hypocrite comme elle, je ne jouais pas les émotions sur commande.

Elle m’invita à la suivre dans son salon et là encore, je fus étonnée de ne voir aucun serviteur entrain dépasser l’aspirateur ou de faire les poussières. Peut-être qu’ils étaient en congé ou occupé dans une autre pièce comme la cuisine entrain de récurer les casseroles ou mitonner le repas pour le souper. Ou peut-être que la grosse villa n’était qu’une poignée de poussière lancée aux yeux et qu’au fond, le couple n’était pas pété de thunes comme on pouvait le croire de l’extérieur.

- Ça fait presqu’un an, j’crois. J’sais pas en fait je n’ai pas inscrit le jour sur mon calendrier.

Bailey voulu prendre ma main dans la sienne mais je retirai vivement main de ma cuisse où elle était posée. Elle s’imaginait quoi ma grande sœur ? Nous n’avions jamais été en bon terme et là soudainement je l’avais laissé me prendre dans ses bras c’était assez d’effusion pour la journée !

- Les études n’ont jamais été ma tasse de thé.  Je suis venue ici pour faire comme toi. Je me prostitue, je reste avec un mec et notre appart est tellement dégueux que même les cafards n’y restent pas.

C’était la vérité, cash.

Comme ça, au moins, elle savait et je n’avais pas besoin de broder autour de la vérité pour l’enjoliver et lui faire avaler la pilule.

Son visage se décomposa, visiblement, elle ne savait pas quoi me dire. Il n’y avait strictement rien à dire de toute façon. Elle savait que d’arriver ici avec rien en poche ne se faisait pas sans quelques compromis, elle était passé par là il y a quelques années déjà. Bailey avait-elle la mémoire courte ?

Bailey s’inquiéta des marques sur mon visage et ses questions me firent rigoler fort et longtemps.

- Sainte Bailey qui veut me sauver ! Même si tu le voulais, tu ne pourrais rien pour m’aider. J’suis prise avec Ward Fleming comme pimp et, au fait, il te salut. Parait que vous avez eu vos moments, lui et toi ? En fait, plusieurs de mes clients me comparent à toi et ça fait vraiment chier !

Je me laissais aller contre le dossier du divan en allongeant les jambes puis je regardais Bailey qui de toute évidence, était sous le choc. Ça faisait beaucoup à encaisser, je le savais et je réajustais mon tir, ensuite parce que m on but n’était pas de me la mettre à dos.

- Je suis désolée. Je suis à cran, je ne sais pas ça fait combien de temps que je n’ai pas mangé.

@ Billy Lighter

Riley était à Los Angeles depuis presqu’un an et ce n’était que maintenant qu’on se retrouvait. Ça me chagrinait mais peut-être qu’elle avait eu ses raisons. Quand je vivais encore en Floride, nous n’avions pas une très bonne relation de sœur mais n’était-ce pas normal, justement ? Et une fois à l’âge adulte, la relation s’assainissait et devenait plus harmonieuse avec la maturité de l’âge adulte ?

Je la questionnais donc pour savoir ce qui l’avait conduite ici en imaginant qu’elle étudiait peut-être à l’université mais la réalité était tout autre et beaucoup plus triste. J’étais choquée, chagrinée et désolée. Jamais de ma vie je n’aurais songé que ma petite sœur puisse suivre mes traces, en tous les cas, pas celles de mon arrivée à Los Angeles.

- C’est ton petit ami qui te force à te prostituer ?  

Elle venait de me dire qu’elle vivait dans un appartement à la limite de l’insalubrité avec son petit ami alors je ne pouvais pas faire autrement que de croire que c’était lui qui forçait mon bébé sœur à se prostituer. Mon cœur battait fort dans mes tempes. La vie de Riley me ramenait là où je ne voulais plus aller, dans mes mauvais souvenirs.

Riley avait besoin d’aide, ça me paraissait évident et j’avais les moyens pour l’aider. Pas seulement financier mais Hank et moi pouvions l’héberger ici ou lui trouver un endroit où elle serait en sécurité. Je voulais qu’elle sente que j’étais là pour elle et qu’elle pouvait compter sur moi mais ça sembla l’amuser plutôt que de la réconforter. Sa réaction me fit me sentir mal mais ça n’avait rien à voir avec ce qu’elle ajouta ensuite. Là, mon sang ne fit qu’un tour et je compris la gravité de la situation dans laquelle ma sœur se trouvait.

J’étais à ce point paralysée par ses paroles que je ne réagis pas à sa remarque sur ses clients qui nous comparaient. Mes mains étaient glacées et mes jambes molles. Riley était dans le pétrin si Ward était vraiment celui qui gérait ses clients.

- Ward Fleming? LE Ward Fleming? Riley, ce mec est un psychopathe, tu dois absolument te tenir le plus loin possible de lui! Il ne doit plus t’approcher, m’entends ?

Elle s’excusa pour son attitude en expliquant qu’elle était affamée alors je me levais et allais lui chercher une boîte de cookies dans la cuisine. Pour le moment, ça calmerait sa faim et ce soir, je lui servirais un repas plus consistant.

- Pourquoi tu es venue ici aujourd’hui, Riley ? Tu es en danger ? Je veux t’aider et je ferai tout pour t’aider mais Ward Fleming… J’ai des enfants, je ne veux pas les mettre en danger mais ça ne veut pas dire que je ne ferai rien pour toi. D’accord ?

Quand Hank rentrerait, il serait plus facile de réfléchir méthodiquement en ne précipitant rien.

Riley, après avoir engouffré quatre ou cinq cookies, demanda si elle pouvait voir une photo de mes enfants et je me levais pour prendre un cadre posé sur le manteau de la cheminé et je le lui tendis pour qu’elle voit mes petites princesses.

- La plus grande c’est Hope Howard et la toute petite c’est Healey Robin. Elles portent le nom de leur parrain, c’est une drôle d’histoire qui est devenue une tradition.

@ Billy Lighter

Évidemment, quand Bailey apprit que je me prostituais, elle s’imagina que c’était mon petit ami qui me forçait à le faire. Peut-être que ça semblait évident pour elle que la prostitution me soit imposée et non un choix que j’aurais pu faire moi-même. Pourtant, c’était bien de mon propre-chef que j’avais prit cette voix. Keenan n’avait rien à voir là-dedans.

Bailey était lancée sur sa désolation que je n’eu pas envie de lui dire qu’en vérité, je ne me prostituais plus que j’étais devenue un espèce d’agent double et que mon allégeance valsait entre New Soldados et Los Diablos. C’était de toute façon bien trop compliqué à suivre, même pour moi alors je préférais m’en tenir au rôle de pute. C’était de toute façon pas tant loin de la vérité puisque je couchais avec le chef des new Soldados pour gagner sa sympathie et que j’en faisait autant avec Keenan, Los Diablos.

Ma grande sœur, toute bienveillante, voulait m’aider mais elle sembla entrer de plein fouet dans un mur quand je lui confiais être sous la protection de Ward Fleming. Je savais qu’il connaissait Bailey. Bordel de merde ! Tous ceux avec qui je couchaient me parlaient d’elle, c’était à croire que la ville de Los Angeles lui était passé dessus. Ça, je n’avais pas de difficulté à le croire.

- Il me traite bien, c’est pas lui le pire ! Ses hommes de mains, eux sont vraiment une coche au-dessus !

Je pointais mon visage pour qu’elle capte les sous-titres dans mon histoires.

Ensuite, Bailey me fit comprendre qu’elle était bien prête à m’aider alors que je ne lui avais encore rien demandé, non sans me rappeler qu’elle avait des enfants qu’elle ne voulait pas mettre en danger. Autrement dit, elle voulait bien charrier le seau de merde tant qu’elle ne le laissait pas dans sa court.

- T’sais, je t’ai pas demandé d’aide. Alors tes enfants ne courent aucun danger. Je suis venue ici parce que je veux manger et dormir après je disparais. Juste ça, ok ?

Bailey s’éclipsa à la cuisine et réapparu avec une boîte de cookies avoine et raisin, mes préférés ! J’ouvris la boîte et engouffrais un premier biscuit tout entier puis un autre et encore un autre, c’était tellement bon ! Ça goûtait mon enfance dans ses beaux jours !

Je demandais à Bailey si elle avait une photo de ses bébés et elle alla chercher un cadre dans lequel j’y vais deux magnifiques petites filles, le portrait cracher de ma sœur. Je passais mon doigt sur la photo comme si je caressais les cheveux des fillettes avant de regarder Bailey qui me présenta non officiellement ses enfants.

- Beaux prénoms. Howard m’avait qu’il était le parrain d’une de tes filles le soir où on a couché ensemble.  Il m’a dit que j’étais meilleure que toi au lit.

Bailey me reprit le cadre des mains sans revenir sur ce que je venais de lui dire mais elle avait cette tête de la fille qui était touché dans son orgueil. Elle avait la belle vie avec le mari parfait, les enfants parfaites et la grosse maison. Elle pouvait me laisser un truc dans lequel je réussissais mieux qu’elle, non ? Même si ce n’était pas quelque chose qu’on pouvait juger au premier coup d’œil.

- T’inquiète pas, j’vais pas essayer de m’faire ton mari si c’est ce qui te chicotte.

J’avalais encore un cookies puis je me risquais à lui demander si elle voulait bien me garder quelques temps.

- Un jour ou deux, juste le temps que je me repose et que je remette mes idées claires après j’te jure que je ne t’embêterai plus de toute la vie !

@ Billy Lighter

Me retrouver avec Riley c’était comme faire un tour de montagne Russe tant elle me faisait passer par toute la gamme des émotions. Tout ce que j’apprenais de sa vie ici à Los Angeles n’avait rien de réjouissant et me ramenait des années en arrière alors que je me prostituais et que je me sabotais petit à petit. J’aurais souhaité et espéré tellement mieux pour elle. Riley avait beaucoup de potentiel à l’époque. Elle avait une très belle voix, elle nous faisait toujours bien rire quand elle nous présentait une pièce inventé de toute pièce et dans laquelle elle incarnait tous les personnages. Elle dessinait très bien aussi. Sa plume était beaucoup plus réaliste que la mienne qui se rapprochait plus de la bande dessinée.

Le plus effrayant dans son histoire était d’apprendre qu’elle était sous le joug de Ward Fleming et que son petit ami ne faisait rien pour la sortir de là. Peut-être était-il complice de Fleming ou peut-être lui devait-il de l’argent pour de la drogue ou qu’en savais-je ?! Ward Fleming était un psychopathe qui avait été un temps un Los Diablos. Que faisait-il maintenant ? Le bon dieu le savait et le diable s’en doutait !

Je lui proposais de l’aide, je voulais vraiment l’aider mais pas si cela devait mettre ma famille en danger. Je devais penser à mes filles et mon mari avant de tendre la main à Riley mais cette dernière me rappela que jamais elle ne m’avait demandé quoi que ce soit. Je baissais la tête, confuse et un peu dépitée. Elle avait raison mais laisser ma sœur faire le trottoir était inconcevable d’autant plus qu’avec Hank, je pouvais trouver des solutions pour l’aider à changer de vie.

Tout ce que voulais Riley c’était de faire une pause de sa vie, se reposer et manger alors je me levais pour aller lui prendre une boîte de cookies en me rappelant que lorsque j’étais dans la même situation qu’elle en ce moment, je n’aurais pas accepté d’aide, pas tant que je n’étais pas prête à me reprendre moi-même en main. Le mieux que je pouvais faire pour ma sœur était donc d’accepter de l’héberger un jour ou deux comme elle me le demandait et de la laisser aller ensuite. Peut-être que pendant son court séjour chez moi, je parviendrais à la convaincre sans la brusquer qu’elle avait droit à une meilleure vie.

Elle voulait voir mes filles et je lui montrais une photo d’elles. J’étais tellement fière de mes princesses. Elles représentaient absolument tout pour moi, tout comme Hank. Je lui présentais donc mes filles en les nommant par leur prénom complet et je passais même sur la petite anecdote des prénoms en me disant que Riley voudrait la savoir mais au lieu de ça, elle me balança sans ménagement qu’elle avait couché avec Howard et que mon ami, le meilleur ami de mon mari, le parrain de ma fille aînée avait eu la délicatesse de comparer nos performances au lit à Riley et moi.

Oui, c’était blessant mais je pouvais passer par-dessus ça. Ce qui passait mal c’était d’apprendre qu’Howard qui allait bientôt être papa de jumeaux, avait trompé sa femme. Je le pensais ranger et s’il avait bien des défauts, je pensais que l’infidélité lui était passé avec le temps. Un peu brusquement, je repris la photo de mes filles des mains de ma sœur et j’allais la replacer avec les autres sur le manteau de la cheminée.

Riley me demanda si j’étais d’accord pour qu’elle reste ici un jour ou deux, le temps qu’elle se repose et, malgré le tourbillon dans a tête qui faisait aller mes pensées en tous les sens, je soupirais et acceptais.

- Je n’ai aucunement peur que tu puisse séduire Hank. Il m’est fidèle je n’ai pas de doute là-dessus. D’accord, pour une nuit ou deux mais ensuite, si tu as encore besoin de temps, je pourrais te payer une chambre à l’hôtel.

J’allais peut-être regretter ma décision mais malgré tout ce qu’elle vivait, Riley demeurait ma petite sœur et je ne pouvais pas lui refuser un peu d’aide.

@ Billy Lighter