Ce soir, Jordan et moi passion la soirée à l’extérieur de la maison alors que Grant était sous la surveillance de Sky Fleming. Ça m’avait fait tout drôle de la voir entrer chez moi, sans savoir pourquoi. Peut-être parce que j’avais senti qu’elle n’avait pas apprécié que je vole à la rescousse de Ward et de leur fille, quand elle était à l’hôpital ou peut-être aussi parce que j’avais toujours non loin dans ma tête, cette phrase de Ward. Nous étions liés et c’est ce qui l’amenait à toujours me secourir, même quand je m’y attendais le moins.

Grant lui, était bien heureux de voir sa baby-sitter préférée revenir quoi que j’eu cru qu’il avait été un peu freiné en voyant qu’elle était venue avec la petite Heaven. Cette dernière avait bien grandi et elle était toujours aussi mignonne. Et elle parlait ! Enfin, elle disait papa à répétition et c’était un petit peu malaisant. Jordan s’était assuré de certaine chose et quand tout fut parfait, nous pûmes sortir pour notre première soirée officielle en amoureux !

Nous aurions pu aller nous installer à une table d’un restaurant dispendieux avec des chandelles et une nape en tissu pour ensuite aller au cinéma et s’embrasser plutôt que de regarder le film qui ne servait que de prétexte à se rapprocher mais j’avais proposé une balade sur la plage et de se choisir un repas dans l’un des food trucks ayant pignon sur rue non loin de là. C’était parfait et romantique à souhait et pas trop froid pour un soir de janvier.

C’était bon de marcher avec Jordan sur la plage et de s’arrêter de temps en temps parce que des gens s’étaient regroupés pour improviser un jam de musique ou parce qu’il y avait une boutique pour appâter les touristes. Je trouvais ça toujours drôle d’aller y fouiner et de voir tous les objets sur lesquels ils pouvaient imprimer ‘’I Love Los Angeles’’.  Je profitais que Jordan regardait ailleurs pour mettre une casquette avec cette super déclaration imprimée dessus et quand il me regarda, je lui fis une moue rigolote en battante rapidement des paupières et en avançant les lèvres.

- Je suis  mignonne ?

Je n’attendis pas sa réponse pour replacer la casquettes sur l’étagère avec les autres, puis je l’enlaçais en rigolant.

- Les objets dans ce genre de boutique sont toujours outrageusement dispendieux ! 10$ pour une casquette, tu te rends comptes ? Avec ça, je pourrais offrir de quoi aider une famille à se nourrir quelques jours !

Vous pouviez sortir la fille de la mission de bénévole mais jamais vous ne sortirez l’âme de bénévole de la fille ! Le marketing se fichait bien des revenues des gens, tant qu’ils vendaient, ils étaient contents.

- Tu veux qu’on aille se prendre des souvlakis et qu’on aille manger, les pieds dans le sable ?

Ce soir, il y aurait des feux d’artifices sur la plage, comme chaque samedi. Ce serait amusant de les admirer, blottis l’un contre l’autre. Nous pourrions aussi bavarder de tout et de rien… Et de Grant.  Le petit occupait beaucoup de nos réflexions, forcément et nous avions tous les deux envies de l’aider au maximum de nos capacités. J’avais déjà songé que de passer la soirée avec Sky, vu combien il l’aimait, lui ferait le plus grand bien, pour autant qu’il accepte la présence de sa demi-sœur, ce qui n’était pas gagné d’avance.

@ Billy Lighter

J’avais envie de sortir avec Nell, en amoureux, pour la première fois… Ces derniers temps, nous nous étions beaucoup souciés de Grant au point de s’en oublier un peu… Mais comme il avait été sage et nous avait montré tous ses dessins (enfin je crois) et qu’l avait fait une petite bande dessinée sur son combat qu’il avait gagné dernièrement, je pensais qu’il était suffisamment calmé. C’en était même amusant parce qu’il s’était dessiné tout petit face à un géant. David contre Goliath. Et c’était David qui avait gagné.

Du coup, j’avais été d’accord quant à sa demande que ce soit Sky Fleming qui vienne le garder pendant notre sortie et pas mon frère ou Leia… Mais quand Sky était arrivé, j’avais été très strict avec elle : pas question que Ward Fleming s’approche de Grant. Pas question qu’il mette un pied dans la maison. Et j’avais cru Sky sur parole quand elle m’avait promis qu’elle respecterait cette demande.

Grant, lui, était content et avait directement enlacé la taille de Sky… Mais il avait regardé le bébé, Heaven, avec malveillance. Dire que c’était sa demi sœur, c’était bizarre.

Une demi heure plus tard, nous étions, Nell et moi, à Santa Monica… on marchait main dans la main, les pieds dans le sable, nos chaussures dans notre main libre. Nell ne marchait pas, c’était comme si elle sautillait, heureuse.

Et elle me faisait rire…

On s’arrêta pour donner un dollar à un petit groupe de musiciens qui jouaient là. Puis on s’arrêta devant une boutique de souvenir pour touristes… Nell s’amusait à essayer des trucs, comme des casquettes ou des trucs comme ça. Elle me faisait rire… Je l’embrassai, une main sur sa joue.

-Tu es plus que mignonne… Mignonne c’est pour les enfants. Toi, tu es belle.

Puis elle se révolta contre le prix de tous ces gadgets qui ne valaient en réalité pas un clou. Et sur tout l’argent que les commerçants se faisaient avec ça.

Je caressai le bras de mon amour.

-Je sais… C’est honteux… D’autant plus que certains de ces trucs sont fabriqués par des enfants dans des pays précarisés… Mais bon, business is business et pour changer le monde, il faudrait beaucoup plus de Nell Harris.

Je repris sa main et on quitta cette odieuse boutique. Nell me proposa d’aller chercher des souvlakis et de les manger sur la plage.

-Bonne idée, je meurs de faim.

On alla dont acheter notre pitance avant de revenir sur la plage.

-Tu crois que c’est une bonne idée d’avoir laissé Grant avec Sky ? Je sais qu’il l’adore, mais je n’aime pas voir l’ombre de son père planer sur lui. Surtout que ces temps-ci, en allant à la boxe régulièrement, je le sens plus calme… Même si j’ai été appelé chez le directeur de l’école qui m’a quasi interrogé pour savoir si je ne battais pas le petit…

Je soupirai puis pris une bouchée de ma brochette.

-J’ai eu du mal à le convaincre qu’il se faisait ça à la boxe… Mais comme Grant lui a dit la même chose on s’en est sortis.

Je souris à Nell.

-En parlant de père et tout ça… Quand est-ce que tu me présenteras à ta famille ? Tu n’en parles jamais, de ta famille… Tu es orpheline ? Comme Finan ?

@ Billy Lighter

La plage de Santa Monica serait le théâtre de notre première sortie en amoureux puisque nous n’avions encore jamais eu l’occasion de le faire. Nous en avions bien besoin, non pas que de vivre ensemble ne suffisait pas mais parfois, de se retrouver juste tous les deux sans avoir peur que Grant entre à l’improviste dans la chambre ou de le voir rouler des yeux en tirant la langue de dégoût parce qu’il nous a vu nous embrasser, allait nous faire du bien.

J’étais excitée comme une puce à l’idée de sortir, surtout que nous avions opté pour quelque chose en toute simplicité. Rien de mieux que de marcher main dans la main en regardant le soleil se coucher, en se laissant bercer par la musique des musiciens itinérants, affamer par les odeurs alléchantes des foodtrucks et émerveiller par le ciel étoilé dans lequel brilleraient les feux d’artifices du samedi soir.

Notre premier arrêt se fit dans une boutique d’attrape touristes comme je les appelais et je m’amusais à faire des face rigolotes à Jordan en essayant une casquette. Il disait que j’étais belle et je lui rendis son baiser tout en reposant la casquette sur la tablette, non sans faire une petite envolé de frustration sur le prix de l’objet ! Ça n’avait aucun sens !

- Ne m’en parle pas ! C’est horrible de savoir les conditions dans lesquelles travaillent ces enfants !

S’Il me lançait sur le sujet, nous n’avions pas fini !

- Oh j’ai déjà des plans pour toutes les petites Nell Harris de ce monde, tu sais ! Je ferais le ménage et mettrais de l’ordre et de l’équilibre là-dedans !

Je rigolais en passant mes bras autour de la taille de Jordan alors que nous quittions la boutique sans y avoir dépenser un seul sous, bien sûr ! C’est plutôt le foodtruck qui vendait des souvlakis qui encaissa nos billets puisque nous étions affamés et que la gourmande en moi ne résistait jamais à une délicieuse brochette !

On s’installa sur la plage et je n’attendis pas avant de prendre une première bouchée, savoureuse et juteuse à souhait. Je mastiquais en réfléchissant à la question que venait de me soumettre Jordan puis je passais la serviette de papier sur ma bouche avant de lui répondre.

- Je crois que c’est normal que tu te poses la question, vu que Sky est mariée à Ward mais je ne crois pas qu’elle irait jusqu’à provoquer un rapprochement entre Grant et son p… et Ward. Elle lui manquait.

Grant était perturbé ces derniers temps par un tas de petites choses mais je croyais que de revoir Sky pour qui il éprouvait beaucoup d’affection ne lui ferait que du bien. Et ça lui prouverait que Jordan, et moi par extension, était à l’écoute de ses besoins même s’il pouvait avoir des réserve vis-à-vis de Sky.

- Ça s’est calmer avec l’école ? Je n’en reviens pas que le directeur ait pu presque sous-entendre que Grant était maltraité chez toi ! Il n’a pas investigué plus loin que le bout de son nez !

Ce qui ne me surprendrait pas ! Il ne devait même pas remarquer les enfants qui n’avaient presque rien dans leur boîte à goûté ! Il devait être le genre à vouloir encaisser son chèque de paie chaque semaine et éviter de se compliquer la vie en allant à la première conclusion qui l’arrangeait moindrement bien !

- Au pire cas, invitez-le à voir Grant sur un ring, la prochaine fois ! Comme ça, il verra de lui-même ce qu’il en est ! Je ne comprends pas les gens qui tirent des conclusions hâtives !

J’essuyais mes doigts avec ma serviette de papier car la sauce de ma brochette me coulait sur les doigts et que je ne voulais pas que le sable s’y colle ce qui gâcherait le plaisir de savourer mon repas.  Jordan m’offrit un sourire ravageur, comme il était beau mon amoureux quand il me regardait comme il le faisait !

- Que dire de ma famille… Il n’y a que ma mère en fait. Nous avons une très belle relation, je l’adore et, c’est vrai que je devrais penser à vous présenter. Elle m’a élevée toute seule et a bûché dur toute sa vie pour que nous ne manquions de rien.

J’avais beaucoup de respect pour tout les sacrifices qu’avaient fait ma mère pour que nous ayons toujours trois repas par jour sur la table et parce qu’elle à toujours tout fait seule, sans rien demander à mon père qui de toute façon, n’avait jamais voulu entendre parler de moi.

- J’ai connu Finan parce que je trainais toujours près de l’orphelinat et parce que nous avons grandis dans le même coin. Je me sentais près des enfants qui vivaient là, peut-être parce que je n’ai pas connu mon père, je voyais ça comme un point commun, j’en sais rien.

De dire ça de cette façon me fit rire.

@ Billy Lighter

Je souris à Nell, attendri alors qu’elle s’emportait contre le travail des enfants. Si je la lançais là-dessus, elle n’allait plus s’arrêter. Mais c’était ça que j’aimais chez elle, et un de nos gros point commun : nous ne supportions pas l’injustice, ni que les plus faibles soient exploités par les plus forts.

Je trouvais qu’il faudrait plus de Nell Harris dans ce monde pour que celui-ci soit plus juste, plus beau. Et Nell me fit rire en disant qu’elle avait du boulot pour toutes les Nell Harris de ce monde.

-Je n’en doute pas, ma belle… S’il y avait plus de gens aussi déterminés que toi, le monde n’en serait pas là. Parce que j’ai l’impression que ça ne va pas en s’arrangeant.

Elle passa ses bras autour de ma taille et je fis de même, non sans lui embrasser le front. Et c’est sans dépenser un sous qu’on quitta la boutique dans laquelle on s’était amusés. On dépensa plutôt nos sous dans des brochettes souvlakis qu’on alla manger sur la plage.

Et une fois là, je m’inquiétai pour Grant qu’on avait laissé avec sa babysitter, Sky Fleming, et son bébé, Heaven. Je n’aimais pas que quelqu’un d’aussi proche de Ward Fleming s’occupe de mon garçon. Pas seulement parce que c’était le père de celui-ci, mais parce que je savais que c’était un criminel notoire, mais qui cachait trop bien ses traces pour avoir été arrêté jusqu’ici.

Nell trouvait que c’était normal que je me pose la question mais elle ne pensait pas que Sky tenterait un rapprochement entre Grant et son père.

-Son père… Tu peux le dire, ce sont les faits. Mais au-delà du fait que je sais, que je sens, que Ward est un criminel, je sais que Grant est encore fragile et n’arrive pas encore à bien canaliser sa colère. Je ne voudrais pas que la mauvaise influence de Fleming plane sur le petit.

Je soupirai.

-Grant a tout pour devenir quelqu’un de bien. Il a de l’imagination, un talent fou pour le dessin et la boxe… J’espère que mon influence le gardera sur le bon chemin. Mais c’est pas tous les jours facile.

Et j’ajoutai que Grant était plus calme depuis qu’il allait plus régulièrement à la boxe. Mais ça révoltait Nell de savoir que j’avais été convoqué chez le directeur de l’école qui me soupçonnait de battre Grant. Il ne l’avait pas dit en ces termes, mais j’avais bien compris les sous-entendus.

-Moi je trouve que c’est bien… Evidemment, dans mon cas, ça peut paraître injuste. Mais ce directeur pourrait découvrir de véritables enfants battus… Donc, je ne lui en veux pas de m’avoir convoqué pour Grant.

Je rigolai quand Nell proposa que j’invite le directeur à venir voir Grant se battre sur le ring. J’achevai ma dernière brochette et allumai une cigarette… ma petite digestive comme je l’appelais.

-Il serait impressionné, ça va sans dire. Son entraîneur, Amon, est excellent.

Puis je changeai de conversation, enfin plus ou moins… Nous avions parlé du père de Grant un peu plus tôt et je réalisais que j’en savais très peu sur la famille de Nell.

Je l’écoutai attentivement. Elle avait été élevée par sa mère avec qui elle s’entendait très bien et qu’elle me présenterait un jour. Comme Nell, cette femme était courageuse et avait toujours fait en sorte de ramener à manger sur la table. Et elle connaissait Finan parce qu’elle trainait du côté de l’orphelinat quand elle était plus jeune.

-Alors c’est de là que tu le connais…

Je regardai l’horizon ma cigarette rougeoyant dans l’obscurité qui commençait à prendre le pas sur cette journée qui avait été ensoleillée.

-Mon père est mort aussi quand j’étais très jeune. Et c’est moi qui faisais tourner le ranch, qui entraînait les chevaux, les achetais, les vendais… Jusqu’à ce que je sois en âge de m’engager dans l’armée. A partir de là, j’ai fait vivre ma famille de ma solde.  

@ Billy Lighter

Jordan me fit sourire en disant que s’il y avait plus de gens déterminés comme moi, le monde irait un peu mieux. Ce serait encore que quelques gouttes d’eau dans l’océan mais ce n’est jamais perdu ! Je me plaisais à croire et à espérer que chaque bon geste en entrainait un autre. En tous les cas, Jordan et moi étions d’accord pour ne pas encourager cette boutique et nous en sortions, enlacés et complices, pour nous diriger vers le foodtruck de souvlakis.

Une fois installés sur la plage avec nos brochettes, Jordan se demanda si c’était une bonne idée de laisser Sky prendre soin de Grant vu la proximité avec Ward. Je ne pensais pas que Sky ferait quelque chose pour provoquer un rapprochement entre Grant et Ward que j’hésitais à désigner comme était le père du petit mais Jordan m’encourageait à nommer les choses comme elles devaient l’être.

- Alors c’est à nous de continuer de bien l’entourer et l’encourager à canaliser sa colère comme tu le fais en l’amenant à la boxe. Il à un bon fond, j’ai confiance que ça se passera bien.

Mon opinion envers Ward différait de celle de Jordan, c’était un sujet sensible que je préférais ne pas aborder. Cela dit, je savais que ce n’était pas une bonne chose que de les réunir et je ne ferais jamais rien en ce sens. Je m’en voulais encore d’ailleurs, bien que je n’avais rien à me reprocher, pour la virée imprévue dans South L.A.

Mon petit côté guerrière se révoltait que le directeur de l’école ait pu convoquer Jordan, qu’il soupçonnait à tord de peut-être être à l’origine des ecchymoses de Grant. Je trouvais cela injuste puisque selon moi, il devait y avoir des cas plus flagrant et urgent que Grant à l’école et je n’avais pas songé que tout compte fait, c’était une bonne chose que le directeur soit trop alarmiste. Au moins, Jordan n’avait strictement rien à se reprocher et le dossier avait été rapidement refermé. Cela dit, je pensais que d’inviter le directeur voire Grant sur le ring serait une bonne idée.

- Grant m’en a parlé et l’ai sentie complètement zen, tu vois ? C’était bon de l’entendre m’en parler sans avoir l’impression qu’il traînait tout le poids du monde sur ses épaules.

C’était la preuve que l’entraînement portait fruit petit à petit.

Nos brochettes étaient succulentes et je me régalais. Il faut dire que de manger en si bonne compagnie dans un contexte idyllique était parfait.

Jordan me questionna sur ma famille dont je ne parlais pas beaucoup. Il fallait dire que tout avait été si vit entre nous que je n’avais pas vraiment songé à établir un premier contact entre mon petit ami et ma mère mais là que c’était dit, je promis d’organiser une rencontre très bientôt. Je parlais ensuite de ma relation avec ma mère et du fait que j’avais grandit sans père et de comment j’avais connu Finan Quinn.

- L’Eastside, tout le monde se connait !

Ou presque !

Jordan avait lui aussi grandit sans père et il avait eu la responsabilité du ranch familial avant qu’il ne s’engage dans l’armée. Je posais ma main à ce moment sur la sienne en le regardant tendrement. L’armée avait laissé des traces profondes chez mon petit-ami.

- Oh mais mon père n’est pas mort. Il n’a simplement jamais voulu prendre ses responsabilités envers moi et préférait vivre en ignorant mon existence. Je suppose que c’est mieux ainsi. De toute façon, quand je le vois dans les journaux, je me dis que j’ai eu une belle vie sans lui.

@ Billy Lighter

Nell disait, devant mes inquiétudes à propos de Sky, que ça ne risquait rien si on continuait de bien encadrer Grant, de l’emmener à la boxe. Elle disait que le petit avait un bon fond, et c’était vrai. Je lui souris.

-Il aime que les choses soient justes, comme nous… Mais il n’a pas encore appris à partager. Il n’a encore jamais eu de petit frère ou de petite sœur. Jusqu’à maintenant. Ça doit lui faire tout drôle.

C’était comme s’il devait partager sa mère, en quelque sorte… Parce qu’il voyait en Sky plus qu’une amie comme Sofia. En tout cas, il préférait Sky à moi ou mon frère… Mais il aimait aussi beaucoup Nell.

Je racontai à cette dernière comment j’avais été convoqué à l’école de Grant parce qu’on me soupçonnait de battre le petit. Mais ça avait été vite prouvé que Grant se faisait ça à la boxe car Grant n’avait pas du tout le comportement d’un enfant battu. Et en plus, il faisait de très bons résultats à l’école.

Nell enrageait avec ça, mais je lui fis remarquer que mieux valait, pour ces enfants de l’école, d’être encadrer par des membres du personnel qui se soucient un minimum de voir les petits avec des bleus et autres ecchymoses.

-Toi, tu me connais, tu sais que je ne ferai jamais de mal à Grant, mais ce n’est pas le cas de l’école. Enfin bon, maintenant, ils savent qu’il fait de la boxe.

Je souris, m’allumant une clope maintenant que j’avais fini de manger…

-Il est doué en plus… Je t’ai dit qu’il avait battu un enfant de quinze ans ? Amon a du l’arrêter pour qu’il arrête de frapper… Mais ça veut dire qu’il a du talent !

Nell me dit alors que Grant lui avait parlé de la convocation à l’école et qu’il avait eu l’air complètement zen. Elle était contente de le voir parler sans avoir l'impression qu’il portait le monde à bout de bras.

Je hochai la tête.

-Ouais il est plus zen… Ces derniers jours, la seule fois où je l’ai vu contrarié, c’est tantôt, quand il a vu Heaven.

Puis on parla famille et si Nell avait eu une mère aimante, elle avait eu un père non pas mort, mais absent. Elle avait posé sa main sur la mienne, celle qui ne tenait pas ma cigarette… Moi, mon père était mort, mais pas le sien apparemment. Je levai les sourcils, surpris et curieux.

-Quand on le voit dans les journaux ? Ton père est quelqu’un de connu ?

Je tirai sur ma clope.

-Tu n’es pas obligée de me répondre mais j’avoue que tu m’intrigues.

@ Billy Lighter

Grant était au centre de pas mal de nos conversations et même en sortie romantique, nous ne pouvions nous en empêcher. C’étai tout à fait compréhensible, nous voulions tous les deux le meilleur pour lui et les ressentiments qu’il éprouvait pour Jesse Perry-Stark, entre autres choses étaient préoccupantes. La boxe l’aidait doucement à canaliser ses sentiments et il allait apprendre à partager. Je baissais la tête en esquissant un sourire timide quand Jordan compléta sa pensée en disant que Grant n’avait jamais eu de petit frère ou petite sœur jusqu’à maintenant et que la présence d’Heaven ce soir allait lui faire tout drôle.

- Ça lui fera une pratique si jamais un jour on s’y met, nous aussi.

Je n’étais pas certaine des intentions de Jordan à ce sujet. Il approchait la quarantaine, peut-être qu’il ne pensait plus ou ne ressentait pas le besoin de fonder une famille d’autant plus qu’il avait Grant pour occuper l’espace dans moi, je rêvais encore de vivre l’expérience de la maternité. Notre relation était encore trop jeune pour commencer à se poser des questions sur nos projets à longs termes mais un jour, il faudrait tout de même que l’on en parle.

En attendant, nous focussions sur Grant qui développait ses aptitudes à la boxe et les inquiétudes de son principales sur ses ecchymoses. Exposé comme l’avait fait Jordan, je comprenais mieux l’importance du directeur à avoir été alarmiste et il est vrai que moi, je savais que jamais Jordan ne lèverait la main sur le petit. Peut-être qu’il était arrivé qu’on ferme les yeux sur un cas qui aurait eu besoin qu’on s’y penche justement parce que les parents avaient tellement l’air bien !

- Ah oui ? Non tu ne me m’avais pas dit… Grant non plus d’ailleurs.

C’était un bel exploit mais je tiquais un peu sur le fait qu’Amon avait dû l’arrêter de frapper. Il ne fallait pas non plus qu’il prenne goût à frapper dans le but de faire mal. En fait, si je trouvais que c’était une bonne idée de canaliser sa colère sur un ring, j’avais aussi un peu peur qu’il n’en vienne à développer des aptitudes pour se battre et s’en serve au mauvais endroit. Il avait bien arrangé Mikael dans la cours, l’autre jour…

Je gardais en tête qu’il était beaucoup plus zen et calme, il n’y avait pas lieu de s’alarmer, cependant comme me le faisait remarquer Jordan, de voir que Sky avait Heaven avec elle avait sembler contrarier Grant.

- J’ai remarqué aussi. Mais c’est aussi quelque chose qu’il doit travailler. Quand il aime une personne, il a tendance à la vouloir que pour lui. Il dit souvent que sa maman n’aimait que lui mais peut-être que si elle était toujours vivante, elle aurait fini par rencontrer quelqu’un et refaire sa vie. Ce genre de chose qu’il peut discuter avec le psy, ça finira probablement par ce placer et il comprendra que les gens ne l’aiment pas moins parce qu’ils aiment d’autres personnes.

Enfin, je l’espérais !


Puis c’est de nous que l’on parla ensuite. De ma relation avec ma mère que je lui ferais bientôt rencontrer, puis de son enfance et de son père décédé. Il en parla de manière qui me fit comprendre qu’il croyait que mon père à moi était également décédé mais ce n’était pas le cas. Le mien, il ne voulait tout simplement pas de moi.

Je baissais à nouveau la tête puis je replaçais mes cheveux derrière mes oreilles avant de relever la tête et de hausser les épaules.

- Je n’ai pas de problème à te dire que mon père est Don Hughes. Ma mère et lui ont eu une brève liaison et quand il a su qu’elle était enceinte, il lui a fait comprendre que pour lui, elle n’existait plus.

Ça me fit rire faiblement alors que je jouais dans le sable avec mes pieds.

- S’il avait écouté ma mère jusqu’au bout, il aurait compris qu’elle n’a jamais voulu lui imposer quoi que ce soit, elle voulait lui donner le choix, il l’a fait avant qu’elle puisse le lui proposer. Mais je t’avoue que parfois, j’aimerais bien aller le voir et lui dire que sans lui, ma mère a assuré ! Et qu’il m’arrive aussi d’aller m’assoir près de chez MTI juste pour le voir passer. Une fois, il s’est assit sur le banc près de moi car sa voiture n’était pas avancée et il m’a dit ’’ L’orage va certainement bientôt tomber, vous voulez que je vous dépose quelque part, mademoiselle ? ‘’… j’ai fait non de la tête et il est partit, tout simplement.

Je riais un peu plus fort à l’évocation de ce souvenir. Ce jour-là, je savais que mon père venait de me parler mais mon père lui, ignorait qu’il venait de parler à sa fille. C’était comme une petite victoire.

@ Billy Lighter

Je mordis ma lèvre puis rigolai quand Nell insinua que ce serait bien pour Grant de s’entraîner avec Heaven dans l’optique où on pourrait s’y mettre aussi, un jour… Nell était encore jeune, par rapport à moi et je devais dire que je n’y avais jamais pensé, à avoir des enfants à moi, un jour. Mais Nell m’ouvrait de nouvelles perspectives. J’entrelaçai ses doigts avec les miens.

-C’est vrai… Je n’y avais jamais pensé avant… Pour moi, ma famille c’est ma mère et mes frères. Mais je n’avais jamais songé à fonder ma propre famille. Probablement parce que, jusqu’ici, je n’avais pas trouvé la bonne compagne pour le faire.

Je lui souris, un peu timide.

J’en revins à Grant et à sa victoire sur Stephen, un grand de 15 ans… En effet, j’avais oublié de le dire à Nell mais je pensais que Grant se serait vanté de sa victoire. Mais peut-être qu’il avait réfléchi au fait qu’il ne savait plus s’arrêter. Et que ça rendait sa victoire plus amer… je ne savais pas.

Mais globalement, Grant était plus calme. Nous l’avions tous les deux remarqué. Mais Nell mit l’accent sur quelque chose que Grant devait encore travailler : le fait qu’il voulait l’exclusivité sur les personnes qu’il aimait.

Je pinçai les lèvres, réfléchissant.

-Ouais, peut-être que la psy va l’aider avec ça… J’essaye de lui expliquer qu’on peut avoir plusieurs amis, comme lui il a Sofia, Sky et toi… Mais il faut dire qu’il était le centre du monde pour sa mère… Et il a dix ans maintenant, c’est dur de défaire la croyance qu’on est seul au monde chez un petit plus si petit que ça de 10 ans.

Puis on parla de nos propres familles… Et ma mâchoire tomba par terre quand elle m’annonça être la fille de Don Hughes, le grand patron de MTI…

-Oh ! Oh ben ça alors, c’est une sacrée nouvelle !

Je me repris un peu.

-Il paraît que Don Hughes est un lâche… C’est ce que disent les rumeurs… Mais de là à ne pas assumer un enfant !

J’enlaçai Nell d’un bras…

Puis je la regardai…

-C’est vrai que, maintenant que tu le dis, tes cheveux clairs, ton nez… il y a une certaine ressemblance quand les journaux sortent de vieilles photos de Don Hughes jeune…

Nell disait qu’elle aurait bien voulu lui dire que sans lui, sa mère avait assuré…

-Elle a mis au monde la personne la plus merveilleuse qui soit.

Je m’approchai pour embrasser Nell.

-Quel con, quand même… Il perd à ne pas te connaître…

Je lui souris en la regardant dans les yeux.

-Sache que moi, je ne ferai jamais ça… Si jamais tu… Tu tombais enceinte…

@ Billy Lighter

Jordan entrelaça nos doigts quand je supposais candidement que Grant pourrait profiter de la présence d’Heaven pour jouer au grand frère. Un jour, peut-être que ce serait notre tour de fonder une famille, moi, j’en rêvais et je voyais en Jordan un très bon complice et un excellent père de famille alors, pourquoi pas? Il m’expliqua qu’il ne s’était jamais vraiment posé la question sur cette possibilité probablement parce qu’il n’avait pas rencontrer la bonne femme pour entreprendre ce genre de projet de vie. Alors je le regardais, un peu timide et rêveuse.

- On en sait pas ce que l’avenir nous réserve…

Nous pouvions rêver à beaucoup de choses ensemble. De mon côté, j’étais convaincu que Jordan était le bon, l’homme de ma vie. Ça ne voulait pas dire que j’étais prête à tomber enceinte demain matin. Nous pouvions prendre le temps de célébrer au moins notre premier anniversaire de couple, avant.

Grant nous préoccupait beaucoup dernièrement. Jordan, cependant, veillait au grain et en inscrivant le petit à la boxe et en lui permettant des rencontre avec un psy, nous pouvions remarquer qu’il semblait plus… serein ? Disons que les efforts commençaient doucement à porter fruit. J’avais confiance aussi qu’avec le psy, Grant serait capable d’accepter qu’une personne qu’il aime a le droit d’aimer d’autres gens que lui. C’était principalement ce qui avait causé tout ce tsunami de haine envers le petit Jesse Stark-Perry.

- En effet, c’est difficile de se défaire de ce sentiment mais il va finir par comprendre qu’il peut avoir autant d’amour d’une personne qui en aime d’autre. C’est un concept abstrait l’amour, même pour nous les adultes c’est parfois compliqué.

Mais Grant était très intelligent alors je ne me doutais pas s’il finirait par trouver ses repères là-dedans et le bon équilibre s’installerait de lui-même.

Ensuite, c’est sur nos famille que la conversation se réorienta et la surprise marqua le visage de Jordan quand je lui avouais que mon ère était Don Hughes, le président de MTI.

- Je ne le connais que parce que j’ai appris dans les journaux mais avec le comportement qu’il a eu avec ma mère, je confirme qu’il semble être bien lâche.

Mais ça ne me faisait ni chaud, ni froid. En fait, c’était pour ma mère que j’étais surtout triste car elle avait toujours dû cumuler les emplois pour subvenir à nos besoins, elle avait tiré le diable par la queue comme on dit mais elle n’avait jamais que l’intention de faire quoi que ce soit pour obliger Don à me reconnaitre.

- Oh ! Oui j’ai certaines ressemblances mais quand tu rencontreras ma mère, tu verras que je suis sa copie conforme !

Et c’était parfait pour moi !

Je relevais la tête pour embrasser Jordan, touchée par ses bons mots. Ma mère allait l’adorer j’en étais certaine !

- Tu sais, on dit que dans la vie, rien n’arrive pour rien. Un jour il s’en mordra peut-être les doigts mais moi je sais que j’ai eu une bien meilleure vie que Julian. Mais bon, je me fais peut-être de fausses idées puisque tout ce que j’en sais, je l’ai lu dans les journaux à ragots.  

Puis je regardais Jordan avec de grands yeux brillants et je caressais doucement sa joue avant de l’embrasser encore, avec beaucoup de tendresse.

- Oh je sais ! Je n’ai pas l’intention de tomber enceinte sans que l’on se soit mit d’accord mais, des accidents ça arrive, j’en suis la preuve.

Je me déplaçais sur le sable pour m’installer entre les cuisses de Jordan, m on dos contre son torse car les feux d’artifices avaient commencé à illuminer le ciel et je voulais les admirer tout en étant dans les bras de l’homme de ma vie. Ils étaient magnifiques et majestueux.

- La prochaine fois, on amène Grant avec nous ! Tu crois qu’il aimerait ça ?

Puis je tournais la tête pour regarder Jordan, parce qu’une idée folle venait de me passer par la tête.

- Oh mais ? Nous pourrions aller dans ta famille un week-end ? Avec Duncan et Leia ? J’aimerais bien la rencontrer ta maman, moi aussi ! Je lui dirais qu’elle a fait un très bon boulot comme maman !

@ Billy Lighter

Le regard de Nell me fit fondre sur place. Elle dit candidement qu’on ne savait pas ce que l’avenir nous réservait et je lui souris… un beau sourire plein d’amour, avant de lui voler un baiser.

-Non, on ne sait pas… Mais peut-être qu’un jour, qui sait, comme mes deux frères qui sont restés dans le Nevada, j’aurais ma propre famille.

Je portai la main de Nell à ma bouche et l’embrassai…

-Avec la bonne personne.

Mais nous avions encore du temps pour ça et puis, il fallait s’occuper de Grant pour qui la vie n’était pas facile. Il avait perdu sa mère pour qui tout tournait autour de lui et il fallait désormais qu’il s’habitue à partager, sur tous les niveaux : amis, « parent », demi-sœur… Ça faisait beaucoup pour un gamin comme Grant qui avait des accès de colère.

Mais Nell était confiante et ça me détendit un peu.

Elle disait que l’amour était un concept abstrait, même pour nous, adulte…

-Ouais, c’est vrai… J’ai déjà cru avoir aimé avant… mais je n’en suis plus si sûr… Parce que jamais je n’ai aimé comme je t’aime toi. Ça doit être à cause de nos points communs… De toutes les filles avec qui je suis sorti, tu es celle qui me ressemble le plus, spirituellement parlant.

Puis elle m’avoua être la fille de Don Hughes ! Ce qui n’était pas rien ! Elle ne le connaissait qu’à travers les journaux mais confirmait que c’était un lâche car il n’avait pas aidé sa mère. Je passai mon bras autour des épaules de Nell en réconfort, mais elle ne semblait pas en avoir besoin. Elle n’avait pas eu besoin de Don Hughes pour devenir la femme qu’elle était et elle pouvait en être fière.

Je voyais maintenant les ressemblances avec Don Hughes… Mais elle disait qu’elle ressemblait encore plus à sa mère. Je rigolai.

-Alors j’ai hâte de la rencontrer. Ça doit être une femme forte, comme la mienne.

Elle disait qu’elle avait eu une meilleure vie que Julian, son demi-frère… Mais elle disait aussi qu’elle se faisait peut-être une fausse idée parce que tout ce qu’elle savait, elle le savait de par les journaux comme L.A.People…

-Je n’en sais rien… Mais je crois que le jeune Julian est maintenant bien mieux depuis qu’il est en couple avec Livia… Quant à toi, tu n’as pas à rougir de la femme que tu es devenue.

Elle caressa ma joue, m’embrassa… Puis parla de tomber enceinte… Que les accidents, ça arrivait.

Je lui souris.

-Voulu ou pas, j’accueillerai cet enfant comme une bénédiction…

Je fis la moue…

-Mais on va essayer d’éviter les accidents, quand même… Faut penser à Grant…

Elle se plaça entre mes jambes et je l’enlaçai avant de l’embrasser dans le cou alors que le feu d’artifices commençait.

-Ouais, on prendra Grant avec nous… Je suis sûr que ça lui plairait… Mais après, il faudra surveiller qu’il n’achète pas des pétards avec son argent de poche.

Je blotti mon visage au creux du cou de Nell qui proposa d’aller voir ma famille un week-end avec Duncan et Leia…

-C’est une bonne idée… ça fait un bout de temps que je ne suis plus allé voir ma mère et mes frères. Et j’aimerais beaucoup vous présenter, toi et Grant.

Je lui souris.

-On se planifiera ça. Ma mère va t’adorer !

@ Billy Lighter

Nous ne savions pas ce que l’avenir nous réservait mais je sentais qu’avec Jordan, il se dessinait beau et prometteur. Après tout, nous avions bien aussi le droit d’être heureux et de nous bâtir notre petit monde à nous. Jordan porta nos mains entrelacés et embrassa la mienne alors que je rougissais de bonheur.

C’était donc de beaux projets que nous avions mais en attendant, nous devions veiller sur Grant et faire en sorte qu’il trouve un parfait équilibre entre ce qu’il ressent et la manière dont il devait l’exprimer. C’était tout un apprentissage de la vie mais je n’étais pas inquiète. Grant était un petit garçon intelligent et il était très bien entouré, par Jordan entre autres, qui veillait de près sur son pupille. Et puis pour le reste, même pour nous les adultes c’était compliqué alors nous ne pouvions pas nous attendre à ce que ça se simplifie pour Grant comme par magie. Jordan me raconta que lui aussi il avait déjà cru aimer avant mais qu’il n’en était plus certains car il n’avait jamais aimé comme il m’aimait.

- Oh ! Je…  C’est la même chose pour moi, tu sais !

Je n’avais pas peur de le dire, j’en étais même certaine. Jordan avait ce don unique de faire battre à la fois mon cœur très vite et moins vite. Il pouvait faire de mes peurs, des confettis de bonheur et illuminé mes journées par un simple baiser sur le bout de mon nez au réveil le matin.

Mais quand il ajouta que c’était fort probablement parce qu’on se ressemblait beaucoup, surtout spirituellement parlant, je ne pus que frissonner parce que les paroles de Ward résonnèrent en échos à celles de Jordan.

- Nous avons tous les deux à cœur le bien des autres et nous le faisons, aux meilleurs de nos capacités.

Je dévoilais ensuite, après qu’on est un peu plus levé le voile sur nos familles respectives, que mon père était Don Hughes. Je ne vivais pas de déception ou d’amertume envers cette situation, ma mère avait fait une job impeccable et je n’avais jamais manqué de quoi que ce soit, au contraire. Et comme le disait Jordan, ma mère était une femme forte, comme la sienne !

- J’ai vraiment hâte de rencontrer ta mère… ma belle-maman !

Je n’avais jamais été assez loin dans une relation pour rencontrer les parents de mon amoureux. Ce jour-là, je serais très heureuse mais surtout très nerveuse !

Quand je regardais mon enfance et que je comparais avec ce qu’on pouvait lire et voir dans les journaux, je me trouvais plus choyée que ne semblait l’avoir été Julian. Ce n’était qu’une impression, je ne connaissais pas Julian personnellement mais Jordan disait qu’il semblait aller bien mieux depuis qu’il était avec la chanteuse Livia.

- J’aime bien la femme que je suis !

Je disais ça en relevant le nez, fière puis je rigolais avant d’embrasser Jordan qui, ensuite, ne manqua pas de me dire que nous ferions quand même attention pour éviter les bébés surprises.

- Ne t’en fait pas, je ne compte pas te faire un bébé surprise. Du moins, si ça arrive, c’est que ce sera vraiment une surprise ! Je préfère de loin qu’on le décide, qu’on le planifie et qu’on rêve du jour où ça deviendra réalité.

Ce genre de scénario de rêve plus que parfait !

Et parlant de plus que parfait, je me réinstallais entre les cuisses de Jordan pour admirer les feux d’artifices, bien blottis dans ses bras. C’était féérique et Grant adorerait certainement de pouvoir admirer ce genre de spectacle avec nous, une prochaine fois.

- Oh, oui !, dis-je en rigolant, Je ne voudrais pas lui donner des idées et qu’il décide un soir de faire son  propre feux dans le jardin à la maison !

Il en serait bien capable !

Mais ensuite, j’eu l’idée de partir en weekend avec Grant afin de rencontrer sa famille ma proposition sembla le séduire. Il disait qu’il y avait un moment qu’il n’avait pas vu sa mère et ses autres frères alors, ce serait bien pour tout le monde.

- Vois si tu peux obtenir un congé en même temps que Grant sera en long weekend à l’école. Et moi, si tu veux, j’inviterai ma mère à souper un soir cette semaine. Elle va tomber sous ton charme, ça ne fait aucun doute !

J’embrassais à nouveau Jordan en me tournant vers lui puis je plongeais mon regard dans le sien car, le plus beau des feux d’artifices était celui que je pouvais admirer dans son regard.

@ Billy Lighter