-Entre…

J’étais assis les pieds croisés sur la table en bois d’une de nos planques de South L.A… C’était le jour où je refaisais le plein de nouvelles recrues. Pas des New Soldados mais de prostituées. Ça faisait un moment que j’avais décidé de ne plus les rencontré au QG mais dans cette planque. Je me disais que c’était une façon de renforcer la sécurité en pleine guerre de gangs. J’aurais pu faire encore mieux en ne me dévoilant pas à elles. Mais c’était plus fort que moi. Je voulais voir chacun de mes employés dans les yeux et leur montrer à qui ils auraient affaire si jamais ils merdaient ou cherchait à me trahir.

J’en avais déjà vu trois aujourd’hui et il m’en restait une à voir. C’est Josh qui les sélectionnaient avec que je ne les vois. Josh qui était actuellement au QG alors que j’étais seul ici.

Ainsi, la dernière était entrée. Elle était jeune… Pas plus de 20 ans, à mon avis. Une jolie latina, assez petite mais qui semblait bien moins dépravée ou droguée que les trois autres que j’avais vu aujourd’hui. Mais ce n’est pas tant ça qui attira mon attention mais le fait que je connaissais très bien la jeune fille.

-Bonsoir, El Lider…

Sa voix était timide et elle tenait fermement son petit sac dans sa main. Je penchai légèrement la tête sur le côté en plissant des yeux.

-Bonsoir Lina… Je peux savoir ce que tu fais ici ? Tu ne devrais pas être chez toi, dans les jupes de ta mère ?

Elle déglutit.

Lina n’avait rien d’une prostituée. Enfin, pas la dernière fois que je l’avais vu et ça datait déjà de quatre bonnes années. Elle avait quoi à l’époque ? 15 ans ? 16 ans ? C’était la fille de deux Los Diablos et c’est bien ça qui me faisait dire qu’elle n’avait absolument rien n’à faire ici.

-Ma mère est morte…

C’est ce qu’elle dit d’une voix tremblante… Sa voix ne tremblait pas de peur mais d’émotion ce qui me faisait dire que la mort de sa mère était récente. Je levai un sourcil.

-Ah oui ? Comment ? Dommage… J’aimais bien Graziella…

La fille hocha de la tête avant de s’asseoir face à moi. Elle tremblait. Ce n’était pas facile à percevoir mais ses doigts la trahissait. Peut-être parce qu’elle savait précisément qui j’était et ce dont j’étais capable.

-Une maladie… Elle a été longtemps malade. Mon père n’arrivait pas à payer tous les soins…

J’entendais de la colère dans sa voix.

-Et tu en veux à Alonso ? C’est ça ? Parce qu’il n’a pas participé au soin ? C’est bien ça ?

Elle hocha négativement de la tête.

-Non, à Quinn ! Il aurait pu soigné ma mère. Il avait l’argent ! C’est une foutue star !

Elle ne tremblait plus. Elle était simplement en colère. Mais je n’arrivais pas à comprendre ce que sa colère venait faire avec moi. J’étais déjà en guerre contre les Los Diablos et contre Quinn… Elle n’avait qu’à être patiente si elle voulait une vengeance.

-Et bien, va descendre Quinn, que veux-tu que je dise ? Qu’est-ce que tu veux ? Que je le tue ? Ça viendra… Sois patiente, si tu n’es pas capable de le faire toi-même.

Elle déglutis à nouveau… Il y avait quelque chose qui clochait dans son attitude… Elle avait peur. C’était évident. Quant à sa colère elle allait et venait en fonction de ses répliques.

-Je veux pas qu’il meurt. Je ne suis pas une meurtrière. Je…

Elle hésita… Je plissai des yeux. Elle hésitait, regardait vers la porte d’entrée avant de reposer son regard sur moi.

-Alors pourquoi tu es venue me voir. Pourquoi tu as fait croire à Josh que tu voulais devenir prostituée ? Si ce n’est pas pour me demander de tuer Quinn, je ne vois pas vraiment… A moins que…

Je baissai les yeux vers son sac avec lequel elle jouait hésitant à l’ouvrir… Je levai un sourcil avant de reposer son regard sur moi.

-C’est moi que tu veux tuer, Lina ? Elle est vrai ton histoire ? Ta mère est bien morte ou tu me baratines pour gagner du temps le temps de tu sortes ton flingue de ton sac ? C’est ton père qui t’envoie ou bien Alonso ?

Elle blêmis, bafouilla et je vis ses yeux se remplir de larmes.

-Je… Je… Tu en as tué plein ! Des Los Diablos… Tes hommes… Ils en ont tué et… Ta tête est à prix. Si je te tue, mon père empochera plein d’argent. Il pourra soigner ma mère…

Oh… Pauvre petite Lina… C’était pathétique. Elle est venue ici avec l’espoir de me descendre. Je doutais que ça soit son père qui l’ai envoyé. Elle avait peut-être fait son coup seul mais, maintenant qu’elle devait aller au bout, elle s’écroulait.

-Ainsi, ma tête est mise à prix ?

Elle hocha de la tête incapable, maintenant, de retenir ses larmes.

-C’est Alonso qui l’a mise à prix ?

Encore une fois, elle hocha de la tête.

Ce n’était pas bien étonnant, en fait. Je faisais des dégâts chez les Los Diablos… Peut-être même que c’est Reed lui-même qui avait donné l’ordre à Alonso. Le petit minet de Malibu est le seul à pouvoir donner ce genre d’ordre.

-Le prix est élevé ?

Elle hocha de la tête encore.

-Les salaires ont été doublés mais ce n’est pas assez pour payer le traitement de ma mère… Avec l'argent de ton meurtre, ça sera assez...

Je ricanai. Reed avait doublé les salaires. Waw ! Il est moins radin que je l’imaginais. J’esquissai un sourire.

-Et Quinn ne veut pas payé le traitement ? Tu l’as dit toi-même, il a de l’argent…

Ouais. Serait-elle stupide ?

-Mon père est trop fier pour lui demander…

La fierté. Ça tuera plus d’un Los Diablos. Parce que Quinn aurait sûrement payé, c’est bien dommage. Je le connaissais. Il aimait jouer les bon samaritain.

-C’est bien normal. Ton père est un abruti et tu tiens de lui. Qu’est-ce que je vais faire de toi maintenant ?

Elle me fixa… Elle se retenait de pleurer complètement.

-Pitié… Ne me tue pas… Je… Je n’essayerais plus… Je…

Je me levai et elle déglutis. Je passai derrière elle et lui soufflait à l’oreille.

-Tu as de la chance… C’est mon jour de bonté…

Je me reculai alors avant de pencher légèrement la tête sur le côté.

-Vas t’en… Vas t’en et si recommence une chose pareil, je tuerais ta mère, ton père et ta petite soeur et je finirais par toi… C’est compris ?

Elle hocha de la tête et gémis avant de fuir en claquant la porte. Je roulai des yeux. J’avais au moins appris quelque chose grâce à cette petite garce et son courage mal placé.

Un peu après son départ, j’avais quitté aussi l’appartement et à peine j’étais sortis, je tombai nez à nez avec Lina qui, depuis tout à l’heure, n’avait pas quitté le couloir. Je levai un sourcil mais n’eut pas le temps de réagir quand elle enfonça le couteau qu’elle avait dans la main dans mon ventre. Elle lança alors :

-T’aurais pas dû menacé ma petite sœur.

Et une fois sa phrase dites, elle sembla perdre tout son courage et s’enfuir en descendant les escaliers après avoir retiré son couteau.

J’eus le souffle coupé le temps que je me rende compte de ce qui venait de se passer. Je n’avais pas fait suffisamment attention et je n’avais pas vérifié que la fille était réellement partie…

J’aurais dû…

Je gémis me tenant le flanc alors que le sang commença à maculer mon t-shirt noir.

-Fait chier !!!

C’est ce que je lançai avant de doucement marcher le long du couloir. J’avais encore la force de faire ça mais je savais que je devais rentrer vite fait au QG. Je grommelai et réussi à descendre péniblement les escalier avant de sortir vers l’arrière dans la ruelle. C’était le chemin le plus cours vers ma voiture. Une fois que j’y serais, il me restera qu’à rejoindre ma voiture et filer au QG où je pourrais stopper l’hémorragie.

Je m’appuyai brièvement contre un mur avant de progresser mais je n’avais pas encore quitté la ruelle que je pouvais déjà voir, de loin, que les pneus de ma Mustang étaient crevé.

Je me mordis la lèvre m’appuyant à nouveau contre le mur.

-Putain, la garce !!

Elle avait dû préparer son coup avant… Comme quoi, je l’avais réellement sous-estimé ! J’aurais dû la tué mais j’avais été trop paresseux et l’envie de tout nettoyé m’avait poussé à l’épargné.

Putain !!!

Je respirais plus fort mais je tenais encore fermement ma blessure. Me fallait une cabine téléphonique… Ce fut vers là que je marchai non sans risquer de me faire voir juste avant d’y parvenir.

Mais je n’avais pas vraiment le choix.

@ Billy Lighter

Ce soir, je raccompagnais Kat… ça lui éviterait de prendre le bus en plein Eastside et en plus, elle pourrait réitérer l’expérience avec Conrad quand il serait revenu de ses vacances… Bah quoi ? C’était une bonne idée, non ?

The Lightening passait à la radio et ça me fit m’interroger… Ce que je fis tout haut pour avoir l’avis de Kat.

-Tu crois que The Lightening refera bientôt un album ? J’aimerais tellement ça… Mon fils, lui, préfère The Burning Fire… C’est pas mal non plus… D’autant que je connais personnellement Howard Stone…

Je rigolai, tapa la cendre de ma cigarette par la fenêtre ouverte.

-Il fait tellement d’accidents de voiture ou de conduite en état d’ivresse…

Tout en roulant, j’étais concentré sur la route, mais aussi sur ses abords… Je n’avais aucune envie de me faire car-jacker et ça faisait un moment, depuis le début de la guerre des gangs, que je reprenais mon arme avec moi à la maison. Là elle était bien cachée dans la boîte à gants, mais une fois à la maison, elle serait démontée et bien mise à l’abri dans un coffre.

Histoire que Grant n’y ait pas accès.

-C’est quoi ton groupe préféré, Kat ?

Je fis soudain un brusque écart.

-Oh merde !

J’avais vu un homme tituber sur le bord de la route… Je croyais bien qu’il se tenait le ventre, plié en deux mais je n’avais pas eu le temps de le reconnaître. Je m’arrêtai un peu plus loin et me penchai du côté de Kat.

-Reste dans la voiture. J’arrive… C’est probablement rien, mais c’est peut-être quelque chose.

Je sortis de la voiture et me dirigeai vers l’homme. Plus j’approchais, plus il m’était familier… Tout comme la voiture aux pneus crevés.

-Ward ??!!!

Je chambrai mon arme, puis quand il se tourna vers moi, je vis le sang qui dégoulinait sur sa main qui tenait son ventre.

-Putain ! Tu t’es fait planter ou quoi ?

Je sécurisai mon arme en enlevant le chargeur pour que Ward ne puisse pas la retourner contre moi. Puis allai le soutenir.

-Viens ! On va t’emmener à l’hôpital… Je te laisserais bien crever là, mais ce serait contre mon éthique et non-assistance à personne en danger.

J’ouvris la porte arrière de ma voiture et me tournai vers Kat.

-C’est Ward Fleming. Il faut que tu viennes derrière pour comprimer sa plaie le temps que je roule jusqu’à l’hôpital !

@ Billy Lighter

Je n’avais fait que quelques pas dans le stationnement du poste de police quand Jordan me rejoignit et me proposa de me ramener chez moi. C’était vraiment gentil de sa part d’autant plus que je vis le bus tourner le coin de la rue ce qui voulait dire que, même si Jordan ne m’avait pas interpelé, j’aurais raté mon transport et que j’aurais dû attendre presqu’une heure avant le prochain.

Dans la voiture, Jordan avait allumé la radio et la musique de The Lightening nous accompagna. Je n’étais pas fan de ce groupe mais je pouvais reconnaître qu’ils avaient du talent. Leur style ne me correspondait pas, ce n’était pas plus compliqué que cela. Jordan les aimait bien, lui et il espérait que le groupe sortirait un nouvel album alors que son fils, de son côté, préférait The Burning Fire.

- J’ai eu entre les mains le dossier de Stone mais je n’ai pas prêté attention aux charges inscrites.  

Ce n’était pas mon boulot que de lire les dossiers. Je ne devais que vérifier qu’ils soient dûment remplis, les détails, je laissais ça aux inspecteurs. Je ne pouvais pas nier que de voir le nom d’une célébrité dans le haut d’un rapport donnait envie de le lire. Cependant, je trouvais étrange que Jordan dise que l’artiste faisait tellement d’excès de vitesse ou de conduite en état d’ivresse. Sa phrase laissait supposer qu’Howard Stone avait un palmarès à son actif alors que le dossier était tout mince…

- Oh, moi ? Je suis une fan d’Olivia Cortez et Victoria Hunter.

J’adorais la musique de ces deux femmes et si Jordan rêvait que son groupe sorte un nouvel album, moi, je serais ravi d’entendre un duo Hunter-Cortez.

Jordan freina brusquement, je dû me retenir à ma ceinture de sécurité et, quand la voiture s’immobilisa, il ouvrit sa portière avant de me dire de rester dans la voiture qu’il y avait probablement rien mais qu’il devait vérifier quand même. Je ne comprenais à peu près pas mais je me doutais que si Jordan avait réagi aussi rapidement, ce devait être important. Un flair d’inspecteur ne ment jamais !

J’ouvris moi aussi ma portière et je me levais que pour regarder dans la direction où se dirigeais Jordan. Je n’allais pas lui désobéir en le suivant mais je voulais pouvoir réagir rapidement s’il se passait quelque chose.

Jordan traversa la rue et se dirigea vers un homme. Je voyais assez bien la scène d’où je me trouvais, un lampadaire éclairant le coin de rue où se trouvait d’ailleurs, une cabine de téléphone.

Il ne fallu pas longtemps pour que Jordan revienne avec l’homme visiblement blesser.

- D’accord !

Je m’installais rapidement à l’arrière de la voiture et je comprimais la plaie de Ward Fleming, en personne ! Je me doutais un peu de tout ce qui devait se passer dans la tête de Jordan. Nous avions à bord l’un des hommes le plus détesté du poste. Je pensais pas me tromper en songeant que tous les inspecteurs du poste rêvaient de lui mettre la main au collet et de le coffrer une bonne fois pour toute. Mais cet homme était une vraie savonnette, il parvenait toujours à nous glisser d’entre les mains. Peut-être que ce soir, sa mésaventure mènerait à une nouvelle piste qui jouerait contre lui.

- Ça saigne beaucoup, Jordan !

Je comprimais la plaie du mieux que je pouvais mais le sang passait au travers de mes doigts, coulait sous ma paume et le long du flanc de Ward Fleming pour finir par imbiber mon jeans alors que je me tenais le plus près possible, à genoux sur la banquette arrière de Jordan. Si Fleming devait mourir au bout de son sang…

- Ça serait vraiment trop con !

@ Billy Lighter

Je progressais difficilement m’appuyant souvent contre le mur. Chaque pas me fatiguait et j’avais l’impression que la prochaine cabine téléphonique était à 10km d’ici. A l’intérieur de moi, je bouillonnais de colère contre la gamine qui avait osé faire ça.

Si je survis, sa famille n’allait pas pouvoir en dire autant ! C’était cette pensée qui me faisait tenir alors que la pression que j’exerçais sur mon ventre ne faisait que décroitre à chaque mètre que je faisais. Et je me disais que même si j’arrivais à téléphoner à Josh, je n’allais pas pouvoir tenir assez longtemps avant de perdre connaissance.

J’étais focalisé sur mon objectif si bien que je ne prêtai pas attention à la voiture qui se gara. Je ne le fis que quand j’entendis mon nom lâché par l’homme qui s’avançait vers moi. Je m’appuyai contre le mur tenant toujours ma blessure alors que je reconnu Jordan Keller qui ne tarda pas à chambrer son arme. Je ne souriais pas. Je respirais fort le fixant sans avoir la moindre force pour prendre la mienne, d’arme. Celle qui était dans la poche intérieure de ma veste en cuir. Il va sûrement en profiter pour m’achever. Alors, comme par défi, je soutins son regard mais ce dernier descendis jusqu’à mon ventre alors qu’il constata que je m’étais fait planté.

-Bien vu, Sherlock…

Je dis ça sur un ton ironique bien que ma voix manquait cruellement de puissance. La vision de ma blessure le fit ranger son flingue non sans, avant, en enlever le chargeur… Pourquoi je prendrais son flingue pour le démolir en pleine rue, hein ? Si je ne me suis pas fait avoir toutes ses années, c’est que je réfléchis un peu plus loin que ça, non ?

Il s’avança alors vers moi pour me soutenir. Je grimaçai mais me laissais faire alors que le flic voulait m’emmener à l’hôpital parce que Monsieur avait une éthique… Ça le perdra sans doute. Quant à l’hôpital, ça ne me plaisais guère mais je n’avais pas fort le choix. Ça augmenterais drastiquement mes chances de survie. Puis, aux yeux de Keller, je devais continuer à être « Ward Fleming le repenti » même s’il n’en croyait rien.

Les juges, eux, le croiront.

Il ouvrit la porte de sa caisse et je vis une femme qui n’était pas Nell mais une femme que je n’avais encore jamais vu. Keller lui ordonna de passer à l’arrière pour faire pression sur ma blessure. Il m’aida à m’installer à l’arrière alors que ma main était presque aussi rouge que mon t-shirt et une partie de ma veste.

La fille était installée à mes côtés et fit rapidement pression ce qui me fit me mordre la lèvre et gémir de douleur.

-Fait attention…

C’est ce que je soufflai sur un ton légèrement agacé. Elle avait beau faire pression le sang coulait partout et abondamment.

C’était pas bon signe… Et elle déclara tout haut que ça saignait beaucoup au point que je respirais fort tentant de rester conscient.

Fallait que je parle… Si je parlais pas, j’allais tomber dans les pommes. Ainsi, quand la fille déclara, comme ça, que ça serait vraiment con, je levai mon regard sur elle.

-Quoi ? Que Ward Fleming meurt poignardé par une gamine ? Ouais… Vraiment con. Et ironique. La sale petite garce ne…

Perd rien pour attendre… Mais je m’arrêtai me rappelant que Jordan était dans la voiture. Je clignais deux fois des yeux pour les garder ouvert.

-T’es qui ?

Je m’adressai à la fille…

-Je croyais que tu sortais avec Nell, Keller… C’est qui cette fille ? Ta maitresse ? Ou Nell t’as largué parce que tu la traite comme de la merde…

Ouais… La dernière fois que j’avais vu Keller avec Nell c’était chez la psy et Keller avait pas arrêté de maltraité sa belle. Peut-être que Nell en avait eu marre. Dans ce cas, c’était plutôt un bon point pour moi.

Ma voix était faible mais mes intentions étaient quand même perceptibles. La fille tenait bon mais le sang commençait même à maculer son jeans.

-Roule plus vite, le flic ! C’est pas en respectant les limitations de vitesse que…

Je m’énervais mais m’énerver me faisait mal et je gémis à nouveau respirant plus fort.

Où est Sonny Robson quand j’ai VRAIMENT besoin de lui ?

@ Billy Lighter

Après avoir parlé de nos goûts musicaux respectifs, j’avais du brusquement m’arrêter. J’avais vu un truc bizarre, un homme marchant plié en deux. J’avais pensé d’abord à un homme ayant abusé un peu trop de l’alcool et était en train de rendre son dîner.

Mais en sortant de la voiture et en m’approchant, je reconnus Ward Fleming et sur sa main qui tenait son ventre, c’était du sang qui dégoulinait abondamment. Il s’était fait planter ! Et pas un petit peu ! Alors je vins pour le soutenir et l’aider à marcher jusqu’à la voiture…

Il avait fait une remarque cynique sur mon observation.

-Au moins, t’as pas perdu ton sens de l’humour, si on peut appeler ça comme ça.

Je le guidai jusqu’à la voiture où je l’allongeai sur la banquette arrière. Je demandai à Kat de venir elle aussi, derrière, pour comprimer la plaie. Et elle n’hésita pas une seconde. C’était ça aussi, Katy, une jeune femme qui n’avait peur de rien et surtout pas d’aider quand il le fallait.

Ward grommelait et gémissait. Il perdait beaucoup de sang, même sous la pression qu’imprimait Kat sur la plaie. Moi, je démarrai en trombe. Je sentais la voix du criminel diminuer en puissance.

-Continue de parler, c’est bon signe. Même si c’est  des conneries ou des insultes.

Je rivai mes yeux sur la route et grommelai à mon tour.

-Au moins on saura que t’es toujours vivant.

Kat dit tout haut que ce serait con, sans que ça ait vraiment de rapport avec quoi que ce soit. Je pensais qu’elle avait juste achevé une pensée tout haut. Mais Ward y répondit en disant qu’il s’était fait poignardé par une gamine.

-C’est le karma, ça, Ward. Tout ce que tu fais à des conséquences.

Quant à lui, il était mon karma à moi.

-Presse plus fort, Kat. Même si ça lui fait mal.

Puis Ward eu assez d’énergie encore pour demander qui était Katy et si je trompais Nell.

-C’est la secrétaire du commissariat, je la ramenais chez elle parce qu’avec vos conneries de Los Diablos et de New Soldados dans lesquelles je ne doute pas que tu sois impliquer, c’est dangereux de rentrer seul à la maison.

Je roulais vraiment vite… et Ward râlait encore.

-Je fais ce que je peux.

Puis, m’adressant à Katy.

-Fouille-le. Il est sûrement armé… Et nos collègue vont vouloir savoir ce qu’il s’est passé, c’est la procédure pour les blessures par balle et armes blanches.

@ Billy Lighter

Jordan avait brusquement freiné et, surprise, j’avais regardé tout autour de nous pour comprendre ce qui venait de se produire avant qu’il ne sorte de la voiture en me demandant d’y rester. Il avait cru voir un individu qui avait besoin d’aide et il préférait vérifier que de passer à côté d’une personne en détresse. C’était tout à fait normal, son instinct de policier restait toujours en alerte.

Jordan était rapidement revenu avec un homme que je reconnaissais pour avoir souvent vu sa photo passer dans pleins de différents dossiers mais jamais il n’avait été incriminé de quoi que ce soit. Ward Fleming était fort probablement l’un des hommes les plus détestés du poste et celui qu’on désirait le plus voir derrière les barreaux. Ce jour viendrait, j’avais confiance.

Je m’installais sur la banquette arrière et comprimait déjà la plaie quand Jordan me demanda de le faire. Ward Fleming saignait abondamment et j’espérais qu’il ne meurt pas bêtement comme ça ! J’avais exprimé tout haut ma pensée sans m’en rendre compte et Fleming demanda ce qui serait con.

- C’est une gamine qui vous a fait ça ? Elle devait avoir une bonne raison pour trainer dehors aussi tard et pour s’en prendre à un homme de votre gabarit !

C’était une belle pièce d’homme quand même et il avait employé le terme gamine alors je présumais que son agresseur devait avoir entre dix et quinze ans.

Ward demanda qui j’étais avant de supposer que je pouvais être la maitresse de Jordan. Par reflexe, je comprimais plus fort la plaie, faisant gicler le sans entre mes doigts. Jordan, tout en conduisant le pied au plancher, lui répondit que j’étais la secrétaire du poste et qu’il me raccompagnait parce qu’avec la guerre des gang, il n’était pas sécuritaire que de faire le trajet à pied. Même quand je prenais le bus, je n’aimais pas ça.

- Il roule déjà assez vite ! Ça ne sert à rien qu’on se tue tous les trois ! Déchirez votre t-shirt. Je vais m’en servir pour comprimer.

Je ne tenais pas plus que ça que Jordan perde le contrôle de sa voiture en tournant abruptement un coin de rue, surtout pour sauver la vie de Ward Fleming même si je préférais qu’il soit juger pour les crimes et qu’il en prenne pour trois vies derrière les barreaux.

Jordan me demanda de fouiller Fleming et je serrais des dents en m’exécutant. Je trouvais un flingues, son portefeuille et des papiers. Je sécurisais l’arme et l’envoyais sur le siège avant quant au portefeuille de Ward, je le lui laissais mais fit tomber subtilement tomber les papiers sur le sol de la voiture. Sait-on jamais qu’il y aurait des informations intéressantes inscrites là-dessus.

- Il est sorti léger, il n’a qu’un flingue sur lui.

Donc, il ne se sentait pas en danger quand il s’est prit le coup de couteau en plein ventre. Ce genre d’homme sortait toujours avec au moins un flingue mais s’il sentait sa sécurité menacé, il aurait pris des balles en plus, un couteau a cran d’arrêt, ce genre de chose facile à dégainer.

L’hôpital n’était pus qu’à un coin de rue, Ward allait être rapidement prit en charge par un médecin. Jordan et moi aurions ensuite le temps d’essayer de comprendre comment une gamine avait pu faire ce que bon nombre avait rêvé de faire !

@ Billy Lighter

J’avais finis dans la voiture de Keller où une fille s’était mise à appuyer sur ma blessure. Je n’avais émit aucune résistance car je savais que l’hôpital était probablement l’endroit où j’aurais le plus de chance de m’en tirer.

Je parlais… Parce que je savais que c’était le meilleur moyen de rester éveillé. Je n’avais pas vraiment que Keller me le dise pour le savoir. Ce n’était pas la première fois que je me tapais une blessure du genre. Le flic me donna l’autorisation de dire des conneries ou des insultes comme si je passais mon temps à l’insulter quand j’étais avec lui… Je grommelais.

-Je ne dis pas que des insultes…

Il ne voulait pas que je meurs visiblement… Je ne comprendrais jamais les gens comme Keller… Peut-être que, finalement, il allait bien avec Nell.

La fille se mit alors à parler lâchant une phrase qui semblait sortie de nulle part. C’est là que j’avouai m’être fait poignardé par une gamin. Keller clama que c’était le karma ce qui me fit grommeler. Quant à la fille, elle s’étonna qu’une gamine ait pu m’avoir avant de conclure qu’elle avait dû avoir une bonne raison que pour sortir de chez elle pour venir me poignarder.

-J’ai beau m’être rangé, mes ennemis ne se sont pas rangés pour autant…

Jordan disait de presser fort même si ça me faisait mal et la fille le prit au mot parce que quand je posai des questions sur elle supposant qu’elle était la maitresse de Jordan, elle comprima plus fort me faisant gémir plus fort alors que je foudroyais la fille du regard. Un regard qui voulait dire : « tu fais encore une fois ça, je te tue ».  

Jordan déclara alors que la fille n’était en rien sa petite amie mais la secrétaire du commissariat. Il la ramenait chez elle parce que, la nuit dehors, c’était dangereux à cause de la guerre de gang. Le flic en profita pour dire qu’il me soupçonnais toujours de faire partie de tout ça. Il avait raison… Mais loin de moi l’idée de cracher le morceau. Je dis alors d’une voix de plus en plus faible :

-Je suis comptable pour le Wild, Keller…

C’était la couverture pour le procès. Une couverture que j’avais minutieusement mis en place. J’avais le gérant du Wild à ma botte parce qu’il avait des dettes envers mon gang alors Keller pouvait aller vérifié lui-même.

-Vérifie si tu veux…

Je râlai, ensuite, de la vitesse à laquelle Keller nous conduisait à l’hôpital. Il allait lentement malgré qu’il disait faire ce qu’il pouvait.

-Tu veux que je crève, ouais… Même ce looser de Sonny Robson va plus vite que ça...

C’est ce que je soufflai mais Kat disait qu’il roulait déjà assez vite. On voit qu’elle n’avait jamais roulé vite… Bref, elle voulait maintenant que je déchire mon t-shirt et soufflai avant de rassembler mon énergie pour déchirer une partie de mon t-shirt. L’effort me fit respirer plus vite et je faillai tourner de l’œil dans l’aventure…

-Tiens…

Je lui tendis le bout de tissus sans savoir si ça allait réellement faire une grande différence. En attendant, Keller voulait que Kat me fouille. Mais ouais ! Fouille-moi ! Je suis tellement en état pour vous descendre tous les deux ! Putain, ce flic à le sens des priorité !!

Je grommelai alors qu’il ajouta que ses collègues allaient chercher à savoir ce qu’il c’était passé. Que c’était la procédure. Je respirais plus vite si bien que j’eus du mal à dire :

-Je me suis fait attaqué par une latina alors que je rejoignais ma caisse. Elle m’a poignardé et s’est enfuie. Fin de l’histoire… Je ne la connaissais pas mais j’ai plein de gens qui ne m’aiment pas dans ce foutu L.A. ! Je suis une foutue victime, là, Keller !

Je m’énervais mais ma voix manquait cruellement de force. J’avais des fourmis dans les jambes et les bras et je commençais à avoir de plus en plus froid. La fille me fouilla trouvant mon flingue et s’amusa disant que j’étais sortis léger.

-Tu as de l’humour, chérie…

Je crois que je la vis à peine sécuriser le flingue et l’envoyer devant. Parce qu’à partir de là, tout devint plus flou au point que j’avais complètement perdu le fil de mes idées. Si quelqu’un a parlé par après, je ne l’ai pas entendu. J’ai simplement réussi à lancer un vague :

-J’ai froid…

Avant de me perdre complètement dans mes pensées. Je ne voyais quasi plus la fille. J’entendais simplement un bourdonnement lointain. La dernière chose que j’ai réellement senti c’est quand la voiture s’est arrêtée… Après ça, ce fut le noir total.

@ Billy Lighter

Je ricanai, roulant toujours toute vitesse, comble de la stupidité, pour sauver Ward Fleming.

-Le fait que tu sois en liberté est une insulte, Ward.

Il nous raconta en gros ce qu’il s’était passé et Kat s’étonna qu’il se fut agi d’une gamine qui avait poignardé Ward… Je fis un écart pour dépasser une voiture et si Kat disait que la fille devait avoir eu une bonne raison de faire ça, Ward, lui, se disait rangé mais pas ses ennemis.

-Même si tu t’es rangé, tes ennemis te poursuivrons jusqu’à la fin des temps. Ils iront cracher sur ta tombe.

Je crispai mes mains sur le volant.

-En plus, je ne crois pas que tu te soit rangé.

Pourtant, il avait une histoire qui se tenait : il était comptable pour le Wild… Sauf que…

-Sky dit que tu es routier à qui veut l’entendre… Alors il va falloir accorder vos violons.

Je ricanai encore, Sky nous avait dit ça et aucun doute qu’elle tienne le même discours à ses autres clients. Tout ça pour expliquer pourquoi Ward disparaissait parfois des jours entiers.

-Ouais, je sais des choses sur toi, Ward. Mon problème, c’est que je ne peux pas les prouver.

Ward me défiait de vérifier.

Puis il voulait que je conduise plus vite disant que je voulais qu’il crève… Ce n’était pas du tout mon intention, sinon, je l’aurais laissé dans cette ruelle de South L.A.

-On arrive bientôt, Ward… t’excite pas, ça e peut faire que plus de mal que de bien.

Puis, me retournant un centième de seconde.

-Ça va, Kat ?

Je voulais qu’elle le fouille… Elle le fit avec minutie mais ne trouva qu’un flingue. Elle sécurisa l’arme avec une facilité déconcertante et la balança sur le siège avant, à côté de moi.

Ward, lui, était outré, pas pour son arme, mais parce que je lui avais dit que des collègues viendraient l’interroger. Je ne pouvais pas le faire moi-même, puisque je serais interrogé aussi, de même que Kat.

Puis la voix de Fleming faibli alors que j’entrai sur le parvis des urgences du Good Samaritan…

-On arrive. Tiens bon !

Je m’arrêtai brusquement puis sortis de la voiture, en fis le tour puis ouvris la porte arrière pour libérer Kat.

-Merde ! Il a perdu connaissance.

Je me dirigeai alors vers la porte des urgences et interpellai les gens qui étaient là.

-Hey ! S’il vous plait ! On a une urgence ! Un homme blessé par arme blanche, 36 ans, il vient de perdre connaissance.

Ward était une telle pièce d’homme qu’à Kat et moi, on arriverait pas à le sortir de la voiture. Alors pendant que les infirmiers et autre vinrent s’affairer autour de la voiture, je retournai vers Kat qui avait du sang plein les mains.

-Tu as géré, Kat. Va te laver les mains, maintenant, et tout le sang que tu pourrais avoir sur toi. J’espère que tu n’avais de plaie nulle part, sinon il te faudra passer un test pour ce nouveau virus, là, le SIDA.

Je soupirai puis m’allumai une clope.

-On sait jamais les maladies que Ward pourrait transporter…

@ Billy Lighter

Jordan roulait aussi vite que possible alors que moi, je comprimais la plaie de Ward Fleming qui expliqua s’être fait poignarder par une gamine. Elle devait lui en vouloir grave cette petite pour avoir réussit à faire ce que bon nombre n’était pas parvenu à concrétiser. N’en demeurait pas moins que je trouvais très étrange son histoire mais Jordan investiguerait surement ou d’autres inspecteurs le feraient puisque Jordan était impliqué dans le sauvetage de Ward. Et moi aussi.

Ward certifiait s’être rangé mais il se mettait un doigt dans l’œil, peut-être même deux s’il pensait faire avale cette couleuvre à Jordan. Même moi j’en doutais. Je tournais la tête pour capter le regard de Jordan dans le rétroviseur quand ce dernier souligna que la femme de Ward n’avait pas la même version que lui, concernant son nouveau métier. Même blesser Ward se montrait arrogant et un peu trop sûr de lui en défiant Jordan de vérifier.

Après l’avoir fouillé, je trouvais son arme et la sécurisais. J’avais souvent vu les inspecteurs le faire quand ils rentraient aux poste alors ça m’était venu facilement de reproduire le geste. Dans les poches de Ward, il y avait aussi son portefeuille et quelques bouts de papiers, rien de plus et ma remarque me valu un commentaire de la part de Ward.

- T’as pas idée de comment je suis drôle, chéri!

Je détestais ce genre d’homme qui appelait les femmes chérie comme si nous n’étions toute que ça, des petites femmes fragile qu’il fallait dorloter. C’était un air que ce donnait Ward car mon impression de lui me faisait douter qu’il soit capable de vraiment dorloter et combler une femme.  

Je lui demandais de déchirer un morceau de son chandail pour m’aider avec la compression de sa plaie. Si je lui demandais de le faire, ce n’était pas parce que je n’étais pas en mesure de le faire moi-même mais parce que je savais d’expérience que si j’avais pris l’initiative, ça aurait pu me valoir un blâme si Ward s’en plaignait. Oui, oui ! aussi stupide que ça ! Ward trouva la force de le faire et je pu éponger le sang et comprimer la plaie en appuyant plus fort même si la première fois que je l’avais fait, ça m’avait valu un regard noir de la part du malfaiteur. Il allait m’en vouloir de tout faire pour lui sauver la vie ?  

Jordan roulait à toute vitesse malgré ce qu’en pensait Ward mais son état ne devait pas lui permettre de bien évaluer la situation d’autant plus qu’il ajouta qu’il avait froid. C’était mauvais signe et je lui pinçais le bout des doigts en comprimant d’une main sa plaie.

- Tu sens ça, Ward ? Tu sens que je te pince le bout des doigts ?

Il faiblissait à vue d’œil et alors que Jordan venait de s’engager dans le corridor des urgences de l’hôpital, Ward perdit connaissance. Je soupirais mais ne cessais pas de comprimer la plaie alors que Jordan lui, alla chercher de l’aide pour sortir Ward de la voiture et quand ce fut fait, je suivis Jordan, les brancardiers et Ward à l’intérieur.

Je regardais mes mains, mon chemisier et mon pantalon maculé du sang de Ward Fleming en ne sachant pas si j’avais une plaie, tu moins, je ne m’en souvenais pas.

- Vu la quantité de sang, plaie ou non, je pense qu’il sera plus sage que je passe un test. J’en ai entendu parler, de ce virus et ça fait peur, hein ?

Avec notre métier, bien que moi j’étais beaucoup moins dans le feu de l’action que Jordan et Conrad, je présumais que ce genre de réflexe allait devenir plus fréquent, malheureusement, avec les années. Je laissais donc Jordan le temps d’aller me laver les mains et passer un peu mon chemisier sous le jet du lavabo et je le tordais pour en retirer le plus possible du sang quant à mon pantalon, il me faudrait attendre d’être à la maison pour nettoyer ce que la salle de bain de l’hôpital ne me permettait pas de faire. Je m’arrêtais à la machine à café en prendre deux avant de rejoindre Jordan.

- Tu as des nouvelles ? Quelle soirée, hein !

@ Billy Lighter

Je souriais en coin en entendant Kat répondre à Ward… Elle ne se laissait pas faire, cette petite, et c’était très bien ! Et puis, elle en avait l’habitude, aussi, des connards… Elle en voyait tous les jours au poste et je ne parlais pas seulement des personnes arrêtées. Certains collègue osaient parfois lui manquer de respect parce qu’elle était une femme dans un monde d’homme, mais je peux garantir que ceux-là n’essayaient qu’une fois, avec Kat.

Ward perdit connaissance à notre arrivée à l’hôpital… Et ce qui m’avait inquiété, c’était que Ward avait dit qu’il avait froid et n’avait pas eu le temps de répondre à Kat à savoir s’il sentait toujours le bout de ses doigts.

Je courus chercher de l’aide et Ward fut rapidement pris en charge. On suivit le brancard jusqu’à la salle d’opération où on nous demanda, en toute logique, de rester dehors.

Puis, une fois cette poussée d’adrénaline passée et notre blessé aux mains de qui de droit, je regardai Kat de haut en bas et l’empressai d’aller se laver, craignant que son sang ait pu se mélanger à celui de Ward, un Ward dont je ne doutais pas qu’il puisse éventuellement s’acoquiner avec des prostituées et, par là même être porteur de maladies, dont le SIDA dont on commençait à parler beaucoup.

Certains disaient qu’il n’y avait que les homosexuels qui l’attrapaient. Mais tout le monde a du sang, non ? Et il y a un tas de cas où on risque de mélanger son sang avec celui d’un autre.

Kat était bien d’accord et affirma qu’elle irait de toute façon faire un test. Je lui souris.

-Ouais, à fond que ça fait peur. Et tu fais bien, pour le test… Je suis désolé de t’avoir entraîné là-dedans mais je ne pouvais pas juste passer en prétendant n’avoir pas vu une personne en danger.

Je soupirai.

-Même si cette personne est Ward Fleming.

Là-dessus, Kat partit se débarbouiller un peu et moi, je me dirigeai vers le téléphone à pièces du couloir de l’hôpital. J’y glissai quelques pièces et composai le numéro de Sky que je connaissais par cœur étant donné qu’elle était la babysitter de Grant.

Quand elle répondit, je lui annonçai que son mari avait été hospitalisé après avoir été poignardé… Il n’y avait pas 50 moyens de le dire mais je mis toute ma compassion dans ma voix. Je ne portais pas particulièrement Sky dans mon cœur, mais c’était surtout parce que je la savais sous l’influence de Fleming.

Je me dis désolé de lui apprendre la nouvelle puis raccrochai.

Entre temps, Kat revint avec du café et je lui souris en prenant le mien.

-Tu penses toujours aux priorités, toi ! Merci pour le café !

Elle me demanda si j’avais des nouvelles et je secouai la tête.

-Non, pas encore… Et ouais, quelle soirée ! Même si dans mon cas, ce n’est pas la première fois.

Je pris une gorgée de café et c’est là qu’un infirmier sortit de la salle d’opération, juste en même temps que des collègues arrivaient pour prendre notre déclaration.

-Votre ami est dans un état stable. Aucun organe vital n’a été touché. Il a eu de la chance.

Je hochai la tête.

-Merci et tant mieux. Mais ce n’est pas notre ami…

Puis je serrai la main des collègues…

-Vous prenez notre déclaration ici ? Il n’y a pas grand-chose à dire, de toute façon, si ce n’est qu’on vient de sauver la vie à un criminel notoire.

C’est ce qu’on fit, racontant uniquement la vérité aux collègues, puis on fut libres de partir. Je raccompagnai Kat chez elle et avant qu’elle ne ferme la portière de la voiture, je lui lançai.

-Hey, Kat ! T’as assuré ce soir !

@ Billy Lighter