C’était la semaine d’Eddy… Le jeune chanteur, même s’il n’était plus avec la mère de son enfant, faisait un très bon père… Et j’espérais moi-même être un bon beau-père, puisque Lynn et moi vivions désormais une histoire d’amour bien à flot.

Lynn m’acceptait tel que j’étais, nerveux, parfois grincheux et froid… Elle arrivait toujours à me faire sourire, à me réchauffer le cœur et à calmer mes angoisses… Elle était auprès de moi quand j’étais en proie à des cauchemars qui mettaient en scène des choses dont je ne pouvais pas me souvenir.

Mes parents l’adoraient, de même que les Canter pour lesquels elle travaillait. Et tous étaient très contents pour nous. D’autant qu’avec Lucky, c’était aussi le grand amour !

Mais là, je devais aller, en tant que journaliste, sur la tournée de Lola… Et peut-être arriverai-je aussi, puisqu’un hasard du calendrier faisait que les tournées de Livia et Lola se croisaient au stade de San Siro à Milan, à avoir une petite interview de la fille de Jimmy Reed qui traçait désormais son chemin comme une vraie pro !

Bref, tout ça pour dire que je devais partir de Los Angeles quelques jours, et que comme Carolyn n’avait pas son fils à la maison cette semaine-là, je me voyais mal la laisser toute seule. Alors je lui avais proposé de m’accompagner.

On avait assisté au concert de Livia mais malgré mes efforts après le concert, je n’avais pas réussi à la croiser pour lui poser quelques questions. Et j’espérais que la jeune femme allait rester au moins jusqu’au lendemain à Milan pour que je tente encore ma chance.

Mais là, pour l’instant, je me promenais avec Lynn dans les travées réservées à la presse, main dans la main. On avait passé la journée à visiter la ville et j’avais pris un beau coup de soleil dans la figure. Ça faisait rire Lynn qui s’était amusée, à l’hôtel à me barbouiller le visage de crème après-soleil.

Mais le soleil, désormais, était plus bas et un peu moins chaud alors que la soirée s’annonçait grandiose !

-Wow ! Tu as vu ça ?

Je pointai à ma compagne la scène impressionnante sur laquelle allait performer Lola ce soir !

-Elle a mis les petits plats dans les grands pour sa tournée d’adieu.

Je souris à Lynn, un petit sourire espiègle.

-Et si on allait jeter un œil en coulisse ?

Je montrai ma carte de presse à un steward qui nous laissa passer pour passer derrière l’immense scène où les roadies couraient dans tous les sens.

-Comment tu faisais, toi, Lynn, sans carte pour rencontrer toutes les célébrités que tu as rencontrées ?

Je savais qu’elle avait été groupie, avant… D’où le fait qu’elle avait eu un fils avec Eddy Cort… Et ça ne me dérangeais pas… j’étais même plutôt curieux d’écouter ses anecdotes.

@ Billy Lighter

Jake m’avait surprise en me demandant de l’accompagner à Milan pour le concert de Lola sur laquelle il devait faire un reportage. J’étais honorée et emballée par ce voyage qui tombait bien puisque nous en étions à la semaine d’Eddy sur le calendrier quoi que j’étais certaine que mon ex n’aurait pas refusé de prendre notre fils avec lui pour que je puisse partir en voyage. Il nous arrivait de changer des dates selon nos engagement respectifs et c’était bon pour Lucky de voir ses deux parents autant que possible.

Si le voyage était d’abord pour le travail de Jake, nous allions tout de même pouvoir en profiter pour nous détendre et passer un peu de bon temps dans l’une des destinations les plus romantique au monde. J’avais hâte de marcher dans les rues de Milan en tenant la main de mon amoureux. Ce serait notre première escapade hors de Los Angeles ensemble.

Nous avions eu la chance de voir le concert d’Olivia Corte qui se trouvait également à Milan. La jeune femme, puisque nous ne pouvions plus la considérer comme une adolescente, avait assurée ! Son spectacle était beaucoup plus mature, plus charger aussi que le premier qu’elle avait offert en première partie de The Roadtramp. Elle m’avait impressionnée au point ou je la pensais déjà entrain de détrôner la diva en titre, Lola.

Puis, le jour du concert de la diva, Jake et moi avions pris notre temps pour visiter la ville et faire un tout petit peu de shopping. Je voulais me gâter un peu, après tout, ce n’était pas tous les jours que nous avions la chance d’acheter dans des boutiques italiennes. Ce fut quand même pour Lucky que je dépensais le plus. J’étais incapable de ne pas penser à lui, j’avais même envie de lui acheter tout ce que je voyais ! J’y allais tout de même avec modération et je me trouvais un joli chandail avec les armoiries de la ville dessus. Mes plus beaux souvenirs allaient sans contre dit être les photos que nous avions prises, Jake et moi et même, celle que des passant avec acceptés de prendre de nous. Je savais déjà qu’elle allait être mémorable cette photo, autant pour le coup de soleil que Jake arborait fièrement que pour le baiser que nous échangions pour le cliché.

Après un passage à notre chambre pour se changer et pour appliquer de l’après-soleil sur les belles pommettes rougies de mon amoureux, je le suivis dans les espaces réservés pour la presse. C’était intéressant de voir comment ça se passait et de constater que pour Lola, la presse d’un peu partout dans le monde se déplaçait. Elle avait gagné cette notoriété au fils des ans, c’était indéniable.

- Wow ! C’est grandiose en effet !

Lola avait mis le paquet pour sa tournée d’adieu. La scène était impressionnante, c’était le moins que l’on pouvait dire. Elle pourrait contenir tout un orchestre symphonique, des centaines de danseurs, deux ou trois équipes de football et j’exagérais à peine. Elle allait paraitre toute petite là-dessus !

- Oh, oui ! Allons-y !

Jake, après avoir montré sa carte de presse à un employé chargé de surveiller, m’entraîna avec lui dans les coulisses. C’était autant impressionnant ici que de par devant la scène, probablement parce que ça ressemblait à une véritable fourmilière avec tous les gens qui s’afféraient à ce que tout soit prêt pour ce soir.

- Suffisait de faire de l’œil à un roadies et c’était presque toujours gagné d’avance. Pour des groupes comme The Burning Fire ou The Lightening par exemple, ils sont souvent même chargés de trouver des filles pour divertir le groupe.

Ça ne fonctionnait pas pour des artistes comme Lola ou Olivia Cortez mais dans ces cas-là, nous avions d’autres techniques.

- Je me suis déjà faufiler dans une caisse de transport ou grimpé le long d’un tuyau de renvoie d’un hôtel qui avait bien bloqué les escalier de secours à l’arrière. Il y a toujours moyen quand tu veux vraiment y parvenir. Je ne le referais plus aujourd’hui, ce n’était pas glorieux chaque fois.

Je rigolais bien que j’étais un peu gênée d’avouer ça à mon petit ami.

@ Billy Lighter

Pendant la journée, on avait fait un peu de shopping… Et mon cœur fondait à chaque fois que Lynn s’extasiait sur quelque chose… Elle avait en elle une fraîcheur et un enthousiasme qui faisait plaisir à voir. Il fallait dire qu’elle était bien plus jeune que moi, ce qui ne nous empêchait pas de nous aimer à la folie.

Et il y en avait un qui allait être gâté à notre retour ! C’était le petit Lucky. Lynn lui avait acheté pleins de choses, des vêtements à des petits jouets et je lui avais offert, à Lynn, un t-shirt aux couleurs de la ville…

Une ville qui était très belle ! Mais il fut bientôt l’heure de nous rendre au stade.

Et là, on découvrit que la scène de Lola était impressionnante alors que celle de Livia, qui avait donné un superbe spectacle la veille, était plus modeste. Lola voulait marquer l’histoire avec sa tournée d’adieu, ce qui ne voulait pas dire pour autant que sa prestation serait meilleure que celle de la jeune Livia…

Lynn aussi trouvait la scène impressionnante…

-Lola va avoir l’air toute petite au milieu de tout ça.

Mais elle avait un charisme assez grand, ainsi qu’une assez longue expérience de la scène, que pour emplir tout cet espace de sa présence, je n’en doutais pas un seul instant !

-La musique de Lola n’est pas celle que je préfère, mais on ne peut pas dire qu’elle donne de mauvais spectacle. Ce n’est qu’une affaire de goût.

Je savais que Carolyn, par contre, aimait bien l’écouter de temps en temps, ce qui avait achevé de me convaincre de la prendre avec moi, même si ce voyage était au départ pour le travail.

On passa côté coulisse grâce à ma carte de presse. Je n’étais pas le seul journaliste sur place… Il y en avait de tous les pays… Je vis même une consœur japonaise dans la foule qui se pressait dans l’étroit couloir à l’arrière de la scène.

Je demandai alors à Lynn de me raconter comment elle, sans carte de presse ou autre passe-droit, elle arrivait quand même à se faufiler pour aller rencontrer ses artistes préférés.

Et c’était assez simple, en fait… Il lui suffisait de faire de l’œil aux roadies ou encore d’attendre qu’ils viennent chercher des filles pour divertir les groupes… Je fis la moue…

-C’est un peu… malsain, je trouve… De prendre des filles au hasard pour « divertir » les groupes…

Je réfléchis deux secondes…

-Mais d’un autre côté, sans ça, on aurait pas la joie d’avoir Lucky…

Je souris à Lynn… Elle avait aussi des trucs plus hasardeux pour aller en coulisse et ses histoires me firent rire. Mais Carolyn affirmait qu’elle ne ferait plus ça aujourd’hui…

-Ouais, c’est du passé tout ça… Mais ça t’a permis de rencontrer plein de gens. Tu vis même dans l’ancien appartement de Sniper ! Il a signé ton mur ! Ça ce n’est pas rien !

On se faufila, toujours main dans la main, dans le couloir et on arriva près d’une porte sur lequel il y avait un écriteau « Lola »…

-C’est la loge de Lola, mais il est encore trop tôt pour qu’elle y soit… J’espère…

J’espérais parce qu’en regardant à gauche et à droite, j’avais posé ma main sur la clinche. Mais tout le monde était trop occupé pour se soucier de nous.

J’ouvris la porte et on découvrit la loge de Lola qui était carrément un mini appartement !

Je souris à Lynn et la guidai vers la coiffeuse de la diva, où il y avait tout son maquillage, ses brosses à cheveux et autres, pour qu’elle y prenne place.

-Alors ? Ça fait quoi d’être dans la peau de Lola ?

@ Billy Lighter

Visiter la ville avec Jake avait été merveilleux. J’étais si bien avec lui, à partager ce genre de moment, à nourrir notre complicité grandissante. Je ne me sentais pas en déséquilibre comme ça avait été le cas avec Eddy. Tout avait été trop vite dans ma précédente relation tant et si bien que ni lui ni moi avions eu le temps de réaliser ce qui se passait que nous avions un bébé sur les bras.  Avec Jake, nous avions prit le temps de laisser les choses venir d’elles même et aujourd’hui, chaque petits pas que nous faisions main dans la main n’en étaient que meilleurs.

Après notre promenade en ville Jake m’amena là où aurait lieu de concert de Lola le soir même et nous fûmes surprit tous les deux de constater à quel point la scène de la diva était immense. Je supposais qu’avec tout ce qu’elle avait d’artifices, danseurs, piano a queue et je ne savais plus quoi d’autre pour meubler l’espace, elle avait besoin d’aussi grand. N’en demeurait pas moins que nous étions d’accord sur le fait que la chanteuse allait paraitre toute minuscule !

- Elle a perdu de son mordant si on compare à ses précédents albums. Avant, elle avait une fougue et n’avait pas peur de provoquer. Maintenant c’est devenu de la pop pour les tantes.

Loin de moi l’idée d’insulter toutes les tantes de ce monde mais la musique de Lola n’était plus ce qu’elle était. Le virage prit par la chanteuse était brutal mais cela n’était que mon humble avis, celui d’une groupie et rien de plus. Cela dit, j’aimais bien écouter ses albums de temps en temps, comme un plaisir coupable.

Grâce à la carte de presse de Jake, nous pûmes passez en arrière-scène et nous promener dans les coulisses. L’effervescence d’avant concert se faisait bien ressentir avec tout le monde qui s’activait. Avec la réputation que se trainait Lola je me doutais que personne n’avait envie d’être surprit à ne rien faire ! Ça devait être passible de la peine de mort !

Jake me demanda comment je parvenais, avant, à passer en coulisses pour rencontrer mes artistes préférés. Je n’avais plus fait ça depuis que j’avais rencontré Eddy et que j’étais devenue maman. Ça me semblait pourtant être une époque très lointaine alors qu’en fait, non, ça ne remontait pas à très loin. J’avais mes propres stratagèmes mais souvent, les roadies venaient à la pêche à la demande des groupes eux-mêmes qui appréciaient un peu de divertissement après les concerts.

- Ça ressemble un peu à de la prostitution quand j’y pense. Sauf qu’on ne me payait pas et que je n’étais pas obligé à quoi que ce soit mais… Fallait pas s’attendre à rester longtemps dans les coulisses si nous n’acceptions pas certaines choses.

Dis comme ça, c’était triste mais c’était ça, le truc de groupie. Nous étions prêtes à n’importe quoi pour que tous les Howard Stone de ce monde n’aient d’yeux que pour nous et pour s’imaginer qu’après une soirée mémorable, ils attendaient impatiemment le soir où leur groupe reviendrait chanter dans notre ville pour un soir.

- Je ne regrette pas, surtout quand je regarde Lucky, effectivement.

Et l’amitié nouée avec Sniper au passage. J’avais de belles anecdotes à raconter, bien plus que des histoires de couchettes ou de mauvais souvenir. Je n’étais pas à plaindre et puis j’étais en mesure de décider si j’étais prêt à tout ou non, à l’époque, pour rencontrer la célébrité saveur du mois.

Jake et moi avions continuer notre exploration des coulisses qui nous mena à la loge de Lola. Heureusement pour nous, elle n’était pas encore arrivée et nous y étions entrés presque sur la pointe des pieds, comme deux voleurs. Je rigolais doucement alors que je découvrais le luxe dans lequel la diva se préparait chaque soir.

- Euh… WOW !?

Jake me guida jusqu’à la coiffeuse de la chanteuse et je m’installais dans la chaise faisant face au miroir. Tous les produits de luxe placés devant moi avait quelque chose d’indécent. Je connaissais le prix de ces tous petits pots de crèmes et sans mentir, j’aurais pu faire une épicerie pour tout un mois avec le prix d’un seul d’entre eux.

- Nous pourrions faire deux Lola avec une seule moi.

Je n’étais pas entrain de dire que je me trouvais grosse, au contraire. J’étais chanceuse d’avoir repris ma ligne et même, d’avoir raffermie mon corps après ma grossesse mais le fait demeurait que Lola était micro minuscule comme femme ! Ça me perturbait chaque fois de voir ses os saillant sur chacune de ses photos non retouchés.

Je me laissais aller à la tentation de prendre l’un des pots, de l’ouvrir et de sentir la crème s’y trouvant avant d’y tremper timidement le bout de mon petit doigt et d’étendre un peu du produit sur le dos de ma main.

- Voilà, j’ai profané la sainte loge !

@ Billy Lighter

Je rigolai quand Crolyn affirma que la diva Lola avait perdu de son mordant et faisait désormais de la pop pour les tantes. Elle me disait ça alors qu’on avait en vue l’immense scène de la chanteuse… Ça nous avait impressionnés, mais apparemment, Lynn était une fan déçue par le tournant qu’avait pris la carrière de Lola…

-Peut-être que c’est la vie de femme mariée qui veut ça… Toi non plus tu n’es plus la femme que tu as été depuis que tu as Lucky… Mais toi, au moins, tu as changé en mieux !

Je me penchai et lui volai un baiser avant de rigoler encore.

-Je me vois déjà dire à la radio que Lola fait de la pop pour les tantes.

On entra dans les coulisses où il y avait tellement d’effervescence et tellement de bruit que je devais me pencher pour écouter Lynn me raconter ses anecdotes… Et finalement, Carolyn dit d’elle-même ce que je n’osais pas dire, soit que se faire choisir par les roadies pour divertir les groupes s’apparentait à une forme de prostitution.

-Ouais, du sexe en échange d’une photo, d’un autographe ou de quelques heures à pouvoir vivre la vie de rockstar…

Mais comme on le constata tous les deux, ça n’avait pas que du mauvais. Lucky était né d’une de ces nuits de débauche et c’était, pour Carolyn, le plus beau cadeau qu’avait pu lui faire Eddy Cort. Même si ça n’avait vraiment pas été facile. Mais aujourd’hui tout roulait et autant l’un que l’autre pouvait être fier !

Le petit était en bonne santé et avait rattrapé tout son retard en poids et en taille et ne semblait pas avoir de retard intellectuel, que du contraire !

Je souris à Lynn…

-Eddy et ti vous débrouillez vraiment bien. Ce n’est pas donné à tout le monde de gérer une séparation et de rester tout de même amis malgré tout ce que vous avez vécu… Je me rappelle encore Sniper, au moment de son divorce et quand il a perdu la garde de sa fille… C’était triste, mais son alcoolisme ne jouait pas en sa faveur.

Mais l’ex-chanteur de The Army s’était bien rattrapé. Et aujourd’hui, ma consœur, Sydney Grey, attendait un enfant de lui et je savais par elle qu’ils étaient très heureux.

On était entrés discrètement dans la loge de Lola et Lynn ne put se retenir de s’exclamer, moi, je ricanai…

-Et ouais, c’est ça la vie de Lola… Du luxe et tout à disposition…

C’était un véritable petit appartement, mais c’est devant la coiffeuse que je guidai ma compagne.

Lynn s’extasia sur les produits de beauté disposés là…

-Si tu touches, remets bien tout à sa place… je n’ai pas envie qu’un roadie se fasse virer à cause de nous.

Je me plaçai derrière elle et posai mes mains sur ses épaules avant de l’embrasser dans le cou.

-Lola est bien trop maigre… Elle est enceinte et il paraît que la tournée américaine l’a épuisée… On verra ce soir ce que ça donnera.

Lynn prit un pot de crème et en étala un peu sur sa main, ravie de profaner la sainte loge…

-Si j’avais pas aussi peur que quelqu’un perde son emploi, j’ouvrirais la bouteille de champagne qui est dans le seau de glace…

Je lâchai les épaules de mon aimée, et m’allumai une cigarette. De toute façon, ça sentait la cigarette partout parce que les roadies fumaient aussi.

Puis, je m’assis à côté de Lynn et fit semblant de lui tendre un micro.

-Alors, Mademoiselle Adam, que voudriez-vous dire à vos fan à l’aube de cette tournée Européenne ?

@ Billy Lighter

Le virage romantique de Lola me plaisait moins que le style de ses précédant album et je qualifiais cela de pop pour les tantes, sans vouloir offenser les tantes. Ça demeurait très bon mais sans savoir qu’elle préparait une tournée d’adieu, j’aurais pu prédire qu’elle envisageait la fin de sa carrière avec son dernier album qui était ni plus ni moins qu’une ode à l’amour et au confort et bonheur qu’elle retrouvait en tant que femme mariée. Jake disait que ça devait être l’effet d’une vie rangée et que moi aussi, je n’avais plus la même vie d’avant maintenant que j’étais maman à la différence que pour moi, c’était pour le mieux.

- Probablement parce que j’ai eu de saines influences, moi.

Être mariée à Howard Stone, ça ne devait pas être facile tous les jours ! Si Lola avait la réputation d’être une diva chiante et contrôlante, Howard se trainait lui une réputation d’alcoolique, d’infidèle et de danger public sur les routes. Il y avait tellement d’article sur lui qui décriaient ses exploits que ça devait peser, forcément, sur les épaules de la diva.

- Ne dis pas ça en onde ! Elle serait capable de te faire perdre ton micro !

Peut-être pas jusque-là mais valait mieux ne pas prendre de risque et puis je m’en voudrais terriblement si ça arrivait parce que Jake aurait utilisé ma critique envers Lola. Ce serait injuste pour mon petit ami.

Une fois dans les coulisses, on parla de comment je m’y prenais, avant, pour m’introduire en arrière-scène et parvenir à rejoindre mes stars préférées le temps d’une soirée, quelques verres et plus si affinité. Avec le recul, je me rendais compte que ce que je faisais n’était pas très loin de la prostitution et que ce n’était pas glorieux. L’engouement créé autour des célébrité devient si fort qu’ils deviennent ni plus ni moins des objets de convoitise et que nous, les groupies, ferions n’importe quoi pour les approcher. Je me souviens ne pas m’être lavé la main pendant au moins trois jours après avoir serrer la main de Nigel Sharp ! Puis, il y a eu Eddy et toute l’histoire brève mais riche en rebondissement que nous avions vécus.

- Eddy et moi, c’était voué à l’échec dès le départ. Nous le savions mais nous avons quand même essayé parce que j’étais enceinte. Nous avions beaucoup de plaisir ensemble, c’était dans l’intimité que ça coinçait.

Nous avons eu mal tous les deux mais heureusement, l’amour pour notre fils nous a permis d’atteindre un niveau de maturité suffisant pour bien faire les choses. Je n’aurais pas voulu faire vivre à Eddy ce que Sniper avait vécu dans sa propre relation.

- Sniper avec beaucoup de démons à surmonter. Eddy aussi mais il s’est prit en main rapidement. Il est le meilleur père que je pouvais souhaiter pour Lucky. Malgré tout, je ne regrette rien.

Et Jake était un fabuleux beau-père qui prenait soin de mon fils comme s’il était sa propre chair. Un jour, peut-être que nous fonderions notre propre famille, je n’en savais rien et ce n’était pas quelque chose à laquelle je songeais, mais si ça devait arriver, cet enfant-là aurait lui aussi un papa qui assure. La morale de cette pensée était que quoi qu’il pouvait m’arriver, je savais trouver de bons pères !

La loge de Lola était immense et magnifique ! C’était ni plus ni moins qu’un appartement de luxe qu’il fallait réinstaller soir après soir. Je comprenais un peu mieux tous ces camions de transport stationnés à l’arrière de l’amphithéâtre ! C’était surréaliste d’exiger autant de confort surtout qu’elle ne devait pas rester des heures dans cette loge. J’avais déjà lu dans un magazine qu’elle avait une liste infini de demande pour ses chambres d’hôtels.

Jake me prévenu de faire attention si je déplaçais un objet, de bien le remettre à sa place pour éviter le renvoie à un roadie. Ce serait triste, en effet alors, après m’être installer dans la chaise de la chanteuse, je pris un petit pot de crème que je sentis avant d’en étaler une infime quantité sur ma main puis je le replaçais exactement à sa place en prenant soin qu’il soit exactement comme je l’avais trouvé.

- C’est peut-être pour ça qu’elle a une loge aussi luxueuse. Elle a besoin de se reposer et de retrouver toutes ses choses à porter ce main.

Je fis signe que non de la tête à Jake qui aurait bien aimé ouvrir la bouteille de champagne mais que par souci de solidarité avec le staff de la chanteuse, préférait ne pas s’y risquer.

- Elle boit du champagne enceinte, elle ? C’est peut-être pour Howard.

Quoi que de ce que j’en savais, il préférait la vodka et ce, en tout temps.

Jake ensuite me fit rigoler en faisant semblant de m’interview alors je jouais le jeu et prit un air légèrement hautain, comme si j’étais une précieuse diva et je mimais de me replacer les cheveux, avec de grands airs.

- Je voudrais leur dire de continuer d’acheter mes disques à prix exorbitant puisque c’est pour eux que je les enregistre ! Mais surtout, qu’ils restent à l’école ! Comme ça, ils pourront avoir un bon job plus tard et se payer des places pour mes concerts !

Je rigolais encore puis je plaquais une main sur ma bouche parce que des voix se firent entendre, tout juste de l’autre côté de la porte de la loge et que je ne voulais pas que l’on se fasse surprendre ici. Il n’y aurait peut-être pas beaucoup de conséquences pour moi mais Jake pouvait se faire interdire de venir sur les tournées de Lola, qui sait ? Mais les voix continuèrent leur chemins alors je repris mon sérieux et je regardais Jake, amoureusement.

- En vrai, je leur dirais de rester fidèle à leur cœur tout en écoutant leur tête et que la vie est belle, même quand on pense que rien ne nous sourit. On finit toujours par trouver sa place au soleil.

@ Billy Lighter

Je souris quand Lynn affirma qu’elle avait eu de bonnes influences… Elle se sous-estimait ! Et grandement !

-Toi et Eddy, vous avez tous les deux pris votre destin en main. Et même si vous avez été bien entourés, c’est quand même vous qui avez fait le plus gros du job. Vous êtes tous les deux jeunes et pourtant, vous avez pris des décisions matures que même des gens plus âgés ne sont pas capables de prendre.

Je rigolais en me voyant déjà reprendre son expression comme quoi Lola faisait de la pop pour les tantes. Mais Lynn me prévint de ne pas tenter le diable parce que la chanteuse pouvait très bien me faire perdre mon job.

-Oh ne t’en fait pas, je suis bien accroché à mon micro. Même Daniele Ricci n’est pas arrivé à me l’enlever.

Je pinçai les lèvres en repensant à toute cette période sombre dont, fort heureusement, Sydney Grey m’avait aidé à sortir en m’aidant à préparer l’émission sur Ricci.

-Mais t’as raison, c’est passé près déjà une fois, je ne vais pas encore jouer avec le feu.

On se frayait un chemin dans les coulisses, main dans la main, tout en parlant, notamment de sa relation avec Eddy Cort qui, disait-elle, était vouée à l’échec. Mais ils avaient essayé quand même, pour le bien de Lucky qui était encore à naître. Elle disait que malgré tout, ils avaient eu beaucoup de plaisir, que c’était dans l’intimité que ça coinçait.

-Je crois qu’Eddy vous aimait tous les deux sincèrement, à sa façon. Je me rappelle de la chanson qu’il vous a dédiée lors d’un concert, en demandant au public de vous envoyer de bonne ondes parce que vous luttiez pour votre vie.

La preuve, ou une preuve de plus, c’était que Lynn ne regrettait rien. Je lui souris.

-Tu n’as rien à regretter ! Et c’est vrai qu’Eddy est un père aimant. Et puis il respecte bien les règles de la garde partager tout en gérant son groupe, ce n’est pas rien !

On finit par s’incruster dans la loge de Lola qui coupa le souffle à Lynn. Moi, ça ne m’étonnait pas et ce n’était pas la première fois que j’avais l’occasion d’entrer dans une des loges de Lola, pour l’interviewer. La chanteuse était encore jeune, mais elle avait commencé sa carrière très tôt, et il m’était arrivé de faire le déplacement jusqu’à New-York pour une interview de dix minutes.

Installée à la coiffeuse de la chanteuse, Lynn essayait de comprendre à quoi rimait tout ce luxe et elle supposa que c’était parce que Lola avait besoin d’avoir toutes ses affaires avec elle et à portée de main.

Mais ce qui l’étonna le plus, c’était que Lola puisse boire du champagne enceinte. Je haussai les épaules.

-C’est sûrement pour Howard Stone… Quoi qu’ils auraient du mettre une bouteille de vodka à la place. Mais bon, pour Stone, tant qu’il y a de l’alcool dedans, c’est bon à boire.

Je m’installai près de Lynn et fis semblant de l’interviewer… Elle me fit rire avec sa première réponse qui était digne de Lola, bien que Lola savait y mettre les formes pour faire passer la pilule. On se couvrit tous les deux la bouche en entendant des voix dans le couloir mais elles passèrent et on put reprendre.

Et là, Lynn me donna une réponse qui lui correspondait tellement plus qu’elle fit chavirer mon cœur.

J’enchaînai avec une autre question :

-Quels sont vos projets personnels pour le futur, mademoiselle Adam ?

@ Billy Lighter

Eddy et moi avions prit notre séparation en main pour le bien de notre fils et pas que ! Nous étions parvenus à développer une relation saine, ce qu’il ne nous avait pas été donné de faire pendant le court laps de temps où nous avions tenté l’aventure de couple. Je me sentais bien à ma place dans ma vie, pour la première fois, et bien entourée. Il n’y avait pas de raison que je perde pied.

Avec Jake, on s’aventura vers la loge de Lola en parlant de son style de musique qui avait beaucoup changé, selon moi, en quelque chose de plus mature pour le dire poliment. Ça demeurait très bon mais c’était moins funky et provoquant qu’avant. Disons que la transition avait de quoi surprendre et je mis en garde mon petit ami de ne pas le dire tout haut à la radio, faute de quoi, la diva pourrait bien tout faire pour lui faire perdre son micro. Il ne craignait pas ce genre de représailles bien qu’il avait déjà senti le fer chaud une fois et qu’il n’avait pas envie plus que ça de risquer à nouveau l’expérience.

J’étais complètement stupéfaite de constater à quel point Lola avait droit au confort et au luxe pendant sa tournée ! C’était presque de mauvais goût tellement c’était trop pour un seul soir et à peines quelques heures d’utilités. Il y avait même du champagne ce qui me fit m’interroger puisque la jeune femme était enceinte non pas d’un mais bien de deux bébés mais comme me le faisait remarquer Jake, l’alcool était peut-être réservé au mari de la chanteuse qui n’avait pas de restriction à l’alcool, lui !

- En effet, il préfère la vodka. J’ai même lu quelque part qu’il se lavait les dent a la vodka le matin en ce levant.

Je n’y croyais pas ou pas tant. Je savais qu’il ne fallait pas tout prendre pour du cash ce qui s’écrivait dans les publications.

Ensuite Jake s’amusa à m’interviewer comme si c’était moi la vedette de l’heure et je devais avouer que de me mettre dans la peau d’une célébrité même pour le jeu, ça me plaisait. Je jouais donc le jeu en premier pour rigoler en prenant de faux grands airs avant de redevenir sérieuse et de parler avec mon cœur. Jake ensuite, toujours en faisant semblant que nous étions en interview, me demanda quels étaient mes projets futurs.

C’était une question large mais précise en même temps. Je soufflais entre mes lèvres en faisant de grands yeux. Quels étaient mes projets personnels, y avais-je seulement pensé 6 Si j’avais su il y avait même pas trois semaines de cela que je me retrouverais à Milan pour le concert de Lola, je n’aurais pas su le figurer alors de penser au futur c’était un peu étourdissant. En même temps, c’était l’occasion d’exprimer ce que je pouvais parfois rêver éveillée en nous imaginant Jake et moi. Cela n’était pas à prendre comme quelque chose que je souhaitais voir se concrétiser dans les prochains mois mais peut-être prochaines années.

- Eh bien… J’aimerais pouvoir fonder une famille unis et solide avec l’homme que j’aime en me mariant d’abord  puis peut-être en ajoutant un ou des membres à cette famille. Je voudrais être la femme derrière l’homme, celle qui le soutient dans ses entreprises et ses projets.

Puis, en souriant, un peu gênée par les confidences que je venais de prononcer, je fis semblant de lui prendre son micro imaginaire des mains et de le placer devant son visage pour qu’il puisse à son tour répondre.

- Et vous, Monsieur Snyder, avez-vous des rêves pour le futur ?

@ Billy Lighter

J’éclatai de rire quand Lynn affirma qu’elle avait lu quelque part qu’Howard Stone se lavait les dents à la vodka… Je ne savais pas si elle exagérait ce qu’elle avait lu ou si un de mes confrères avait vraiment écrit ça. Avec tout ce qui était écrit par les divers journalistes, je ne m’en étonnerais même pas.

-Tu as lu ça dans L.A.People ? Un article de Sørensen ?

Puis on se mit à jouer, elle à la star et moi au journaliste… Elle imita Lola presque à la perfection, à ceci près que je ne pensais pas que la chanteuse, toute diva qu’elle était, manquait de respect à ses fans. Bon, ok, ce n’était pas une grande fan des bains de foule non plus, elle signait peu d’autographes en dehors des séances dédicaces bien codifiée, mais elle ne parlait pas des gens qui aimaient sa musique de la façon dont en avait parlé Lynn.

Mais bon, tout ça n’était qu’un jeu et le ton y était… Elle tenait même sa tête bien haute.

Puis son ton changea et c’est en me regardant dans les yeux que ma bien-aimée me donna une réponse qui venait de son propre cœur, sans plus imiter Lola…

J’ouvris la bouche pour parler, ne trouvai rien de plus beau à dire alors la refermai.

Je posai une autre question à la place, quels étaient ses projets pour le futur.

Et sa réponse m’alla droit au cœur, même si tout ça m’angoissait un peu. Je n’avais jamais voulu d’enfant à moi de peur de lui transmettre la peur génétique que j’avais héritée de ma mère, prisonnière du camp de concentration de Buchenwald, ce qui avait fait de moi un bébé ultra stressé, toujours en pleur, un enfant asocial et revanchard et un adulte encore plus intolérant à la moindre source de stress.

Mais maintenant, les yeux dans les yeux avec Carolyn, celle que j’aimais, j’entrevoyais ce rêve comme possible… Elle avait les yeux brillants de bonheur et je savais, sans fausse modestie, que c’était en partie grâce à moi.

J’entrevoyais un futur, avec des enfants qui grandiraient aux côtés de Lucky Cort.

C’était possible, c’était ça que je voyais.

Soudain, Lynn me sortit de mes pensées en me « volant » mon micro invisible et me renvoya ma question…

Je restai un instant interdit avant de me détendre et sourire.

-Je voudrais trouver la paix auprès de celle que j’aime… Et c’est bien parti pour… J’entrevois aujourd’hui un futur que je pensais impossible. Mais avec elle, je pense que je peux tout affronter et que la peur panique qui me tiraille tout le temps laissera finalement place à quelque chose de plus beau…

J’entendis alors des pas qui se pressaient derrière la porte et mon réflexe fut de prendre la main de Lynn pour l’emmener avec moi jusque dans un placard où on chiffonna un peu les diverses robes de Lola, confectionnées dans de riches tissus…

Je barrai mes lèvres de mon index pour intimer le silence à Lynn alors que des roadies entraient, déposaient diverses choses puis s’en allaient en refermant la porte derrière eux… Je pris la main de Lynn et la posait sur mon torse où mon cœur menaçait de sortir de ma poitrine.

Puis je me mis à rire.

-Allez, on sort de là avant de se faire prendre. Lola ne va pas tarder à débarquer, de toute façon.

@ Billy Lighter

Je cherchais un instant dans ma tête pour me souvenir si l’article que j’avais lu dans lequel on disait que Stone se lavait les dents avec de la vodka était de la plume de Sørensen mais je ne m’en souvenais plus. Ça datait quand même, d’avant son mariage avec Peyton Lola Davis et j’étais abonnées à tellement de ce genre de publication que ça devenait difficile.

- Je ne crois pas que c’était Sørensen qui signait l’article mais il s’en écrit tellement sur le compte d’Howard Stone.

Ça devait même devenir difficile pour le principal concerné de savoir si, finalement, il faisait ou ne faisait pas tel ou tel chose et si un évènement ou un autre lui était réellement arrivé ou non. Si j’étais friandes de ce genre de potin, je me rendais compte de plus en plus, surtout depuis que j’avais eu un bébé avec Eddy Cort, que de vivre la vie de star n’était pas tous les jours facile comme nous pouvions le croire.

Clandestinement installés dans la loge de Lola Jake s’amusa à m’interviewer pour le plaisir et je me prenais au jeu, pas sérieusement, juste pour le plaisir. C’était drôle et existant et si au début je pris de grands airs comme le ferait Lola, je me repris ensuite pour parler avec mon cœur. Je le fis encore quand Jake me questionna sur mes projets futurs. Je ne pouvais rien promettre, on ne savait pas de quoi serait fait demain mais une chose était certaine, peu importait ce que me réservait l’avenir, je voulais le vivre avec Jake. Je voulais rêver avec lui, main dans la main.

Ensuite, je fis semblant de lui voler son micro et je lui retournais sa question. Je le regardais avec tout l’amour que j’avais pour lui, mes yeux brillant et pétillant, prête à fondre en l’écoutant dire qu’il pensait bien avoir trouver la paix intérieur aux côtés de celle qu’il aimait, moi.

Toujours en le regardant, je lui soufflais ces mots si précieux.

- Je t’aime !

Si nous avions été dans un film, cela aurait été le moment parfait pour s’embrasser mais au lieu de ça, des roadies interrompirent notre moment de tendresse et nous eûmes juste le temps de nous cacher au travers des robes de scène de Lola que les hommes entrèrent dans la pièce. Jake plaça son index sur mes lèvres alors que je résistais de peine et de misère à ne pas éclater de rire. Heureusement pour nous, ils ne s’attardèrent pas plus longtemps et Jake, une fois s’être assurez que nous étions seuls à nouveau, plaça ma main contre son torse pour que je puisse ressentir combien son cœur battait vite.

- Ça passé bien prêt !, dis-je en rigolant.

En faisant grincer les cintres sur la barre métallique et froufrouter les robes alors que l’on en ressortait, Jake jugea le moment idéal pour s’en aller.

- Oui ! Laissons la vie de star à ceux que ça intéresse… Nous, on va plutôt aller attendre dans la salle

@ Billy Lighter